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  • il y a 2 heures
Retrouvez Le 18/19 d'Hedwige Chevrillon en replay.

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00:00BFM Business et la Tribune présente le 18-19 d'Edwige Chevrillon.
00:10Vous êtes bien dans le 18-19 où l'on parle bien sûr des retraites, mais tout de suite on reçoit Ellen Ubi qui est directrice générale de The Exploration Company.
00:19Ellen Ubi, bonsoir.
00:21Bonsoir Edwige.
00:21Merci d'être là. C'est la semaine mondiale de l'espace.
00:26C'est important, c'est toujours du 4 octobre au 10 octobre pour une raison simple, c'est que le 4 octobre correspond au lancement du Spoutnik 1, c'était en 1957.
00:36Et le 10 octobre correspond à la signature du traité de l'espace en 1967.
00:41Merci d'être là, c'est pour ça que vous êtes à Paris.
00:45Vous venez, je crois que c'est hier ou avant-hier, vous venez d'être classé votre entreprise, vous,
00:50parmi les top 100 des entreprises de tech les plus impactantes dans le monde.
00:57C'est quand même une consécration assez incroyable.
01:00Vous êtes évidemment la seule entreprise française, même si vous êtes, on le verra, franco-allemande.
01:05Oui, c'est la première fois qu'une entreprise spatiale européenne arrive dans ce classement.
01:09Et je pense que l'une des raisons pour ça, c'est que, qu'est-ce qu'on fait ?
01:12On développe des vaisseaux spatiaux, on développe des capsules spatiales entre États.
01:17Donc on collabore bien sûr en France, mais aussi en Allemagne, en Italie, aux États-Unis, aux Émirats.
01:22Et à travers ces collaborations, un peu comme Robert Schumann le faisait avec le charbon et l'acier,
01:26on crée des solidarités de fête qui protègent les collaborateurs internationales.
01:30Alors j'imagine que lorsque vous regardez ce qui se passe un petit peu en France,
01:33vous vous dites tiens c'est lunaire puisque vous êtes dans l'espace.
01:36Vous incarniez donc ce nouveau visage de l'Europe.
01:39Patrick Martin, vous voyez qui est-ce, le président du MEDEF, il a posté ce matin sur X,
01:43Houston, Houston, nous avons un problème, nous sommes en plein point de bascule.
01:49Vous vous dites quoi là quand vous êtes atterri à Paris, là vous vous dites quoi ?
01:53Où est-ce que je suis ?
01:55Alors, j'ai confiance sur le futur de la situation parce que j'ai confiance dans le sens démocratique des Français.
02:08Mais je pense que c'est effectivement un peu un moment, je ne suis pas sûre qu'il faille l'appeler Houston,
02:13mais c'est un peu un moment où en fait il faut que chacun d'entre nous se dise comment est-ce que je peux servir.
02:19Et bon, c'est plutôt personnel, mais l'impression qu'on a c'est que, vous voyez quand on a un bateau dans la tempête
02:25et qu'on est sur le bateau, ce qui est le cas aujourd'hui des hommes politiques,
02:31la France c'est un bateau dans la tempête, on est en très grande difficulté budgétaire,
02:35il y a beaucoup d'instabilité, ce n'est pas bon du tout pour l'économie du pays.
02:39La question ce n'est pas de quoi je vais avoir l'air une fois que le bateau est au port,
02:43c'est comment on sort le bateau de la tempête et comment je peux être utile,
02:46est-ce qu'il faut que je borde le phoque, est-ce qu'il faut que je tienne le gouvernail, etc.
02:49Et j'espère beaucoup que là, dans les jours qui viennent, il va y avoir des gens qui vont se dire
02:53« mon premier principe, c'est de service ».
02:56Et donc, le service, qu'est-ce que c'est aujourd'hui ?
02:59C'est de former un gouvernement qui va être relativement stable et c'est d'avoir un budget.
03:03Évidemment, il y a des questions politiques qui se posent,
03:05mais je pense que l'urgence du moment, c'est de servir en fait.
03:08Mais en même temps, vous êtes une chef d'entreprise, vous avez 350 salariés.
03:14400 maintenant.
03:15400 maintenant déjà, vous voyez.
03:16Tous les jours, ça augmente.
03:17Tous les jours, ça augmente.
03:17Donc, excusez-moi, je devais dater d'avant-hier.
03:20Mais vous avez 400 salariés.
03:22Vous venez de lever, vous êtes venue du reste sur ce même plateau,
03:25vous venez de lever 150 millions d'euros.
03:27Donc, business is business quand même.
03:30Ellen Ubi, est-ce que vous vous dites, puisque vous incarnez la tech,
03:33on va dire le futur, Elon Musk, etc.
03:35Est-ce que vous vous dites, ça va être compliqué de continuer à me développer en France ?
03:41Mais nous, on double down sur la France.
03:43D'accord.
03:44Donc, par exemple, on vient d'acheter là.
03:46Malgré tout ce spectacle ?
03:48Malgré tout ce qui se passe, moi j'ai confiance.
03:52J'ai confiance dans le pays, j'ai confiance dans son sentiment démographique,
03:55j'ai confiance dans ses capacités.
03:57On embauche beaucoup de Français.
03:58Ça, on attire aussi en France des gens qui viennent du monde entier.
04:03On a par exemple récemment embauché quelqu'un qui était administrateur associé à la NASA.
04:09Donc, on attire vraiment des talents du monde entier.
04:11Et donc là, on vient d'acheter à Bordeaux une énorme usine.
04:16Et on installe nos capacités pour faire de la protection thermique,
04:19qui permet à notre capsule de réentrer, qui peut aussi servir les missiles.
04:23Donc, cette protection, d'ailleurs, on a sorti la première tuile de protection thermique
04:26il y a quelques semaines.
04:26On installe notre ligne d'assemblage de nos moteurs.
04:30Et, j'espère que j'aurai l'occasion de vous faire visiter,
04:32on aura notre centre de contrôle et de commande à Bordeaux,
04:36directement relié à Houston.
04:38Donc là, on pourra appeler Houston, pas pour des problèmes politiques,
04:41mais parce qu'effectivement, quand on pilote une capsule là-haut,
04:44on est en coordination permanente avec la NASA,
04:46pour s'assurer qu'on peut aller directement à la station.
04:49Donc, non, la France, on double down.
04:51C'est évidemment, honnêtement, quand on compare à l'Allemagne,
04:52puisqu'on est implanté en Allemagne aussi,
04:54la situation est compliquée.
04:58Mais OK, si on pense à 5, 10, 15 ans, voilà.
05:01La marque de confiance, c'est que là, on vient d'acheter à Bordeaux une...
05:04Oui, c'est une grande marque de confiance.
05:06En même temps, en Allemagne, ce n'est pas non plus plus simple,
05:09même si le nouveau chancelier est en train d'investir beaucoup.
05:13Eux, ils ont les moyens.
05:16Un plan de relance, notamment pour les entreprises et pour la défense gigantesque.
05:21Donc, en particulier, le ministre de la Défense a proposé un plan très, très important,
05:26donc de plusieurs dizaines de milliards investis sur la défense,
05:28et en particulier la défense de l'espace.
05:31Je pense que l'Allemagne va se transformer dans les 5 ans qui viennent.
05:34Quand on voit la façon dont ils ont réussi la réunification,
05:36qui était un challenge extraordinaire...
05:38On les a aidés, on les a aidés, on a financé largement.
05:43Bon, là, en fait, ils vont sur la défense de façon très, très importante,
05:46parce que la menace russe est prise extrêmement au sérieux.
05:49Donc, on va participer à cet effort de défense, évidemment, en franco-allemand,
05:52puisqu'on a toujours des technologies qui sont entre les deux pays.
05:55Et une application très concrète, en fait, qu'on fait, c'est que
05:57quand vous allez aux stations spatiales, il y a une chose, chère Edwiz,
06:02que vous n'avez jamais le droit de faire,
06:03c'est de rentrer en collision avec la station.
06:05Parce que sinon, évidemment, ça n'a pas des problèmes.
06:06Ça, je peux comprendre.
06:08Maintenant, si vous êtes dans l'espace,
06:11et vous avez des satellites qui sont malfaisants,
06:13parce qu'ils vous espionnent, parce qu'ils vous hackent,
06:15parce qu'ils vous spouffent, en gros, parce qu'ils perturbent
06:17soit votre observation, soit votre communication.
06:20Qu'est-ce que vous faites ?
06:21Premièrement, vous prenez de l'information.
06:22Qu'est-ce que c'est que ce satellite ?
06:23Qu'est-ce qu'il fait ? D'où il vient ?
06:25Et puis après, vous avez besoin potentiellement d'agir
06:26sur ce satellite pour le neutraliser.
06:29Eh bien, pour faire ça,
06:30il faut pouvoir manœuvrer de façon extrêmement précise
06:32et extrêmement fiable.
06:34Et donc, c'est exactement les mêmes technos qu'on emploie
06:36pour aller à la station,
06:38qu'on va maintenant réutiliser
06:39et qu'on offre au gouvernement allemand et français
06:41pour protéger nos assets européens dans l'espace.
06:44Ça, c'est quelque chose qu'on sait faire
06:45à The Explosion Company.
06:46Oui, parce qu'en fait, on va rappeler,
06:49même si vous nous le rappelez souvent,
06:51qu'en fait, votre grand projet,
06:53enfin, qu'il n'y a plus qu'un projet maintenant.
06:54Ah, c'est une réalité.
06:54Oui, c'est une réalité.
06:56C'est cette très grande capsule
06:58que vous avez envoyée
07:00qui peut servir pour aller chercher,
07:04justement, dans l'espace
07:05et vers la station internationale,
07:08des biens et des hommes.
07:11Donc, en fait, on a un peu le DHL de l'espace.
07:13Oui.
07:13Donc, il y a des fusées
07:16qui s'occupent de faire le transport
07:17de la Terre à l'espace.
07:19Et puis après, il y a nous
07:19qui nous occuperons de faire le transport
07:21de l'espace à la station spatiale
07:22et on revient.
07:24Et donc, on démarre par du fret
07:26parce que c'est plus simple
07:27de démarrer par du fret.
07:28Et c'est un peu la technique de Musk aussi.
07:31Musk, il n'a pas fait tout de suite
07:32des fusées réutilisables.
07:33Il a fait d'abord des fusées petites,
07:34après grandes,
07:35et puis après réutilisables.
07:36On a fait des capsules petites d'abord.
07:38En quatre ans,
07:39on a envoyé deux capsules dans l'espace.
07:40C'est un record de vitesse.
07:42Et maintenant, on fait la capsule
07:43taille adulte,
07:45qui au passage va être
07:46la plus grosse capsule du monde.
07:47Donc, c'est quand même assez sympa.
07:49Et qui au passage aussi,
07:50c'est une première mondiale
07:51et co-financée à peu près 50-50
07:53entre les privés et le public.
07:56Et Musk, quand il a financé sa capsule,
07:58il a mis 10 à 15 % d'argent privé
07:59et la NASA a payé le reste.
08:00Ah oui, parce que quand on dit
08:01Elon Musk, c'est incroyable,
08:03c'est une réussite.
08:03Oui, mais parce que c'est la NASA
08:04qui a financé Elon Musk, en fait.
08:06Et donc, l'avantage pour nous en Europe,
08:07c'est que, un,
08:09quand même, on sauve un peu d'argent
08:10du contribuable,
08:11puisqu'on finance à 50-50.
08:14Deux, si on n'a pas de capsule,
08:16vous, avec vos impôts,
08:17moi, avec mes impôts,
08:18eh bien, on paye un demi-milliard
08:20pour faire voler notre amie Sophie,
08:22notre ami Thomas.
08:24Si on a une capsule,
08:25eh bien, on paye à peu près la même chose,
08:26mais tout l'argent reste ici
08:27et on crée des emplois et des technologies.
08:29Donc, c'est pour ça que c'est super important
08:30qu'on ait une capsule,
08:31parce que sinon,
08:31l'argent du contribuable français
08:33vient financer SpaceX.
08:35C'est quand même pas ce qu'on veut
08:36dans le futur.
08:36Non, ça, c'est clair.
08:37Enfin, du moins, c'est clair.
08:39Chez nous, rien n'est vraiment jamais clair.
08:42La question, c'est,
08:44là, vous avez levé 150 millions.
08:46Au total, on a levé un peu plus de 100 millions.
08:48Oui, c'est ça,
08:48parce qu'en 2023, il y avait 50,
08:50et puis là, en 2024, il y a eu 150.
08:52C'est pas compliqué.
08:53Je vais nous vanter un peu,
08:54mais quand même,
08:54chaque fois qu'on fait une levée de fond,
08:56c'est la plus grosse levée
08:56jamais effectuée dans l'an spatial.
08:58Donc, on a fait la plus grosse levée C,
08:59la plus grosse levée C,
08:59la plus grosse levée C,
08:59la plus grosse levée C,
09:00la plus grosse levée C,
09:00la plus grosse levée C,
09:00jamais effectuée dans l'an spatial en Europe.
09:03Oui, et en 2026,
09:04parce qu'on y met en 2026.
09:06Vous allez lever combien ?
09:07En 2026, on verra,
09:08mais il est possible, oui,
09:09qu'on fasse encore une levée de fonds,
09:11mais cette fois-ci,
09:11pour développer d'autres produits,
09:14puisqu'en fait, la capsule,
09:15elle sera,
09:16si tout se passe correctement,
09:17en novembre,
09:17il y a un grand raout
09:18de tous les ministres en charge du spatial,
09:20et donc, ils vont valider
09:21la deuxième partie
09:22du financement public de la capsule.
09:24Le financement privé,
09:25lui, est déjà assuré,
09:26donc on l'a, hop,
09:26il est en banque.
09:27Le financement public,
09:28on en a eu 10%
09:29lors d'une compétition
09:31qu'on a gagnée.
09:32Il y avait deux finalistes
09:33de la compétition,
09:34nous et Thales en Italie.
09:36Et puis, aujourd'hui,
09:37on est, à ma connaissance,
09:39à respecter les critères
09:41qui avaient été annoncés à l'époque
09:42pour rentrer en phase 2
09:44de la compétition,
09:45c'est-à-dire qu'on tient
09:46notre planning,
09:47on tient notre développement technologique,
09:48et on a sécurisé
09:49le financement privé.
09:51Moi, ma question,
09:52c'est quand même,
09:52parce que là, maintenant,
09:53vous avez aussi d'autres projets,
09:54vous avez un véhicule.
09:56Expliquez-nous,
09:56puis après, moi,
09:57je vous poserai mes questions.
09:58Notre vision,
09:59c'est de maîtriser
10:01l'ensemble de la chaîne
10:01du transport spatial.
10:03C'est vraiment d'offrir à l'Europe,
10:05finalement,
10:05cette capacité qu'à SpaceX,
10:07de pouvoir lancer des satellites
10:09pour un prix extrêmement bas,
10:11de pouvoir transporter
10:12du cargo des hommes
10:13dans l'espace,
10:14et puis d'aller sur la Lune.
10:15Donc, c'est vraiment
10:16toute la chaîne de transport.
10:17Donc, il faut commencer
10:18par quelque chose,
10:19on commence par la capsule.
10:20Ça, c'est notre premier produit.
10:21Ça y est, on y est.
10:22On en a lancé deux,
10:24on a sécurisé la moitié
10:25du financement de la grande,
10:27et l'autre moitié
10:27devrait tomber en novembre.
10:29Donc, à la fin de cette année,
10:30normalement,
10:31ça y est,
10:31il faut encore exécuter,
10:32bien sûr,
10:33mais ça y est,
10:34et on aura aussi fabriqué
10:36un premier prototype
10:37taille nature, en fait,
10:38de la capsule.
10:40Elle devrait être envoyée
10:40dans l'espace quand ?
10:42Au bout de 28.
10:43D'accord.
10:44Au bout de 28.
10:45Oui, ça prend un peu de temps.
10:46Ça prend un peu plus.
10:47Le deuxième produit,
10:49c'est un lunar lander,
10:51donc un véhicule
10:52pour aller sur la Lune,
10:53qu'on développe
10:53en coopération
10:54avec les Émirats.
10:55Et ça, c'est quelque chose
10:56qui me plaît beaucoup,
10:57parce qu'en fait,
10:57si tout se passe correctement,
10:59d'ici la fin de la décennie,
11:00on va emmener
11:00pour la première fois
11:01l'Europe et le monde arabe
11:03ensemble
11:03sur la surface de la Lune.
11:05C'est assez symbolique.
11:06Pardonnez-moi,
11:07je n'ai rien contre le monde arabe,
11:08mais pourquoi
11:08ça ne reste pas européen ?
11:10Vous voyez,
11:11puisque vous-même,
11:12vous avez dit
11:12je suis,
11:13enfin, nous sommes
11:14le champion,
11:16la championne
11:17de la spèce
11:19européenne.
11:22Pourquoi
11:23ça ne reste pas européen ?
11:25Pourquoi on ne peut pas
11:26avoir des racines européennes
11:27et devenir un géant mondial ?
11:29Vous pouvez être
11:30un géant mondial européen ?
11:31Nous, ce qu'on veut,
11:33c'est être effectivement
11:33un géant mondial
11:34aux racines européennes
11:35et donc pour ça,
11:36il faut s'implanter
11:37dans les pays
11:37qui vont être
11:38les grands marchés demain.
11:39Donc, on est aux Etats-Unis
11:40pour pouvoir vendre aux Etats-Unis.
11:41On a d'ailleurs vendu déjà
11:42cinq missions
11:42de notre capsule aux Etats-Unis.
11:44Donc, on a là
11:44cinq contrats aux Etats-Unis,
11:46750 millions d'euros
11:47et les gens qui nous ont acheté,
11:49ils auraient aussi pu acheter
11:49à SpaceX.
11:51Et ils nous achètent
11:51parce qu'ils ont absolument besoin,
11:53les Américains ont absolument
11:53besoin de compétition
11:54par rapport à SpaceX.
11:55Bon, les Émirats,
11:57c'est un pays
11:57qui a une ambition
11:58spatiale très importante
11:59et donc, on va aussi,
12:02on s'implante,
12:02on a ouvert aux Émirats,
12:04on s'implante
12:04pour participer
12:05à la construction
12:06de cette ambition.
12:07Et du coup,
12:08ça nous permet évidemment
12:09d'accéder à ce marché
12:09de façon beaucoup plus...
12:10Oui, et en plus,
12:11ils ont beaucoup d'argent.
12:12Et puis, c'est plus simple
12:13d'en obtenir, je pense.
12:15Je ne sais pas
12:16si c'est plus simple,
12:18mais en tout cas,
12:19effectivement,
12:19c'est un fait
12:20qu'ils ont beaucoup d'argent,
12:20mais notre mission,
12:21c'est de construire
12:22des véhicules spatiaux
12:23entre nations
12:23pour favoriser
12:24cette collaboration
12:25et j'espère un peu,
12:27un peu de paix.
12:27Donc, deuxième véhicule,
12:29c'est le Lulandr.
12:29Ça fait partie des valeurs
12:30que vous défendez.
12:31Exactement, c'est pour ça
12:31qu'on a été nommés.
12:32Oui, on a été nommés.
12:33Et la troisième,
12:35évidemment,
12:35c'est une fusée.
12:37Donc, c'est pareil,
12:37on y va pas à pas.
12:39La brique,
12:39la brique maîtresse
12:40de la fusée,
12:41c'est le moteur.
12:42Et donc, ça...
12:42Et ça sera une fusée
12:43pour faire quoi ?
12:44Ce sera la...
12:45Si on réussit,
12:46ce sera la plus grosse fusée
12:47jamais développée en Europe.
12:48Et donc, on commence
12:49par le moteur
12:49et aujourd'hui,
12:50on travaille sur
12:51le plus gros moteur
12:52jamais développé en Europe.
12:53Et on a fait,
12:54bon, quelques tests
12:55de composants.
12:56Et la raccule taille
12:56par rapport au SpaceX
12:57qu'on connaît ?
12:59Alors, par rapport
13:00au SpaceX actuel
13:01qui est Falcon 9,
13:02ce sera plus gros.
13:03Par rapport à Starship
13:04qui est le SpaceX futur,
13:05ce sera plus petit.
13:06L'idée est de faire
13:07quelque chose
13:08de la taille
13:08d'une fusée
13:09qui s'appelle New Glenn
13:09qui a été développée
13:12par Blue Origin,
13:13par Jeff Bezos,
13:14qui est capable,
13:15en gros,
13:15d'emporter 40,
13:1650, 60 tonnes
13:17en orbite basse.
13:19Est-ce que vous travaillez
13:20avec Ariane Espace,
13:22avec l'ESA ?
13:23Est-ce que...
13:24Absolument.
13:25On a un modèle
13:27en fait très particulier.
13:28C'est aussi
13:29une première en fait
13:30en Europe
13:30où on coopère
13:31entre investisseurs privés
13:32et investisseurs publics.
13:33Oui.
13:34Donc, au démarrage,
13:35pour ne pas perdre de temps,
13:37parce que si on veut faire
13:37une capsule
13:38ou une fusée,
13:38etc.,
13:39le modèle traditionnel
13:40c'est de dire
13:41je vais voir la France
13:42et puis je lui demande
13:43de l'argent
13:43et puis je vais voir l'Allemagne
13:44et je lui demande de l'argent
13:44et je vais voir l'Italie.
13:45Et à la fin,
13:46on passe cinq ans
13:46en négociation
13:47et puis la France,
13:48elle vous dit
13:48moi je veux bien
13:49vous donner de l'argent
13:49mais il faut que vous travailliez
13:51avec cette entreprise,
13:52etc.,
13:52ton job, etc.
13:53Nous,
13:54on a...
13:55En fait,
13:55cette phase,
13:57elle est devenue zéro
13:57parce qu'on a démarré
13:58tout de suite
13:58avec l'argent privé.
14:00Et donc,
14:00dès le démarrage,
14:01on a optimisé
14:02en fait
14:02notre setup industriel
14:03et une fois
14:03qu'on a sécurisé
14:04cet argent privé,
14:04on est allé voir
14:05les gouvernements
14:05effectivement
14:06ce qu'on fait maintenant
14:06en disant
14:07ben voilà,
14:08si vous voulez,
14:08on a déjà payé la moitié,
14:09c'est le moment
14:10de nous soutenir.
14:11Donc ça,
14:11on l'a fait en 23,
14:12on le refait maintenant
14:13cette année
14:13et donc ça permet
14:15en fait,
14:15d'une part,
14:16de gagner un temps formidable
14:17parce qu'on n'a pas fait
14:19faire ces cinq années
14:20de négociation.
14:20Vous forcez un peu
14:20la main
14:21au financeur public.
14:23On ne force pas la main
14:23parce qu'on lui fait gagner
14:24du temps.
14:25Au lieu de payer
14:25100% du développement,
14:26il paie 50% du développement.
14:28On fait gagner de l'argent.
14:29Au lieu de passer
14:30cinq ans,
14:30six ans dans les négociations
14:31et d'aboutir
14:32à un véhicule
14:33qui est optimisé
14:33d'un point de vue géopolitique
14:34mais dont on ne sait pas
14:35s'il est optimisé
14:36pour le marché,
14:37c'est impossible
14:38de lever de l'argent privé
14:39si notre véhicule
14:40n'est pas compétitif.
14:41Et il est compétitif
14:42puisqu'on a gagné
14:42des contrats aux Etats-Unis.
14:44Et donc ça veut dire aussi
14:46que les emplois qu'on crée
14:47sont des emplois soutenables.
14:48On n'aura pas besoin
14:48de subventions après
14:49puisqu'en fait,
14:50notre véhicule est compétitif
14:51qu'on peut l'exporter
14:52aux US, etc.
14:54Donc le partenariat
14:55qu'on a avec les financeurs
14:56publics comme l'ESA,
14:57ils agissent en tant
14:58que clients d'ancrage.
14:59Ils paient la moitié
15:00de la première mission.
15:02Si après,
15:03ils trouvent ça utile,
15:03ils vont payer
15:04des missions suivantes
15:04pour les besoins européens.
15:06Oui, mais moi,
15:07je ne peux pas m'empêcher
15:08de me dire
15:09le grand risque,
15:10c'est qu'un jour,
15:11il y a Elon Musk
15:12ou Jeff Pesos
15:12qui vient de passer
15:13une semaine à Paris
15:14qui vous rencontre,
15:15qui vous dit,
15:16je ne sais pas,
15:16votre société-là,
15:17elle est valorisée
15:18combien aujourd'hui ?
15:19Un peu plus
15:20d'un demi milliard.
15:21Oui, c'est ça.
15:23C'est rien pour lui.
15:24Ils vous disent,
15:25attendez,
15:25c'est formidable Hélène,
15:26vous êtes wonderful,
15:28je vous mets un milliard
15:292 milliards sur la table.
15:30La réponse, c'est non.
15:31Pourquoi ?
15:33Parce que l'objectif,
15:34ce n'est pas de faire
15:34cette société pour la vendre
15:36à un autre,
15:36c'est de faire cette société
15:37pour transformer
15:37l'économie.
15:38Mais justement,
15:39si vous donnez les moyens
15:40de transformer ?
15:42Après, on peut choisir,
15:44jusqu'ici,
15:45on a toujours été
15:45sursouscrit dans nos levées.
15:46Oui, j'imagine.
15:48Et donc, jusqu'ici,
15:49j'ai toujours eu la possibilité
15:50de choisir l'argent
15:52qu'on prenait.
15:52Donc, on verra bien
15:53comment s'oriente le futur.
15:56Mais mon objectif,
15:57très clairement,
15:58ce n'est pas de faire
15:58cette société pour la vendre
15:59à qui que ce soit,
16:01c'est de faire cette société
16:01pour transformer
16:02l'écosystème.
16:03C'est enregistré,
16:03on va garder la bande.
16:06Vous allez repasser la vidéo
16:07à un moment ou à un autre
16:08si jamais il y a une opportunité
16:09qui se passe.
16:10En tout cas,
16:10la vision aujourd'hui,
16:11c'est de faire une IPO
16:12le moment venu,
16:13donc de la mettre en bourse
16:13le moment venu.
16:15Mais pas de la...
16:17Non, parce que là,
16:17le prix que vous venez d'avoir,
16:18le fait de rentrer
16:20au Nasdaq...
16:21J'aurais dû tout de suite
16:21donner une autre valeur.
16:22Oui, absolument.
16:23Mais d'être dans les 100 entreprises
16:25les 100 entreprises
16:26les plus impactantes
16:27dans le monde.
16:29En plus, comme vous dites,
16:29c'était la première
16:30dans le Space Tech,
16:31c'est la première entreprise.
16:32C'est la première fois
16:32en Europe
16:33que ça arrive.
16:35Vous vous dites,
16:35ça y est,
16:36il faut y aller.
16:36Alors, ça y est,
16:37ils vont...
16:38Non ?
16:38Vous allez vous introduire
16:39à Wall Street,
16:40au Nasdaq ?
16:41Pour moi,
16:42l'introduction en bourse,
16:43elle doit être faite
16:43quand on a un produit
16:44non seulement qui fonctionne,
16:46mais aussi qui est profitable.
16:47Vous l'avez.
16:48Donc, le produit final,
16:50il va voler
16:50à la station spatiale
16:51en août 28
16:51et il sera profitable
16:53dès sa mission numéro 2.
16:56Donc,
16:56si les choses se passent
16:57comme prévues,
16:58l'introduction en bourse,
16:59elle sera plutôt prévue
17:00une fois que le produit
17:00sera là.
17:01Parce qu'il y a pas mal
17:02de startups
17:02qui sont introduites en bourse,
17:03surtout des deep tech
17:04comme nous,
17:05n'ayant pas encore de produits
17:06et du coup...
17:07Oui, mais là,
17:07vous avez la capsule.
17:08Vous avez déjà un produit.
17:09On a envoyé deux capsules,
17:10c'est deux capsules prototypes.
17:11Oui.
17:12Donc,
17:12il faut qu'on arrive
17:14aux produits industriels
17:15qui soient profitables
17:15et après,
17:17chacun son mindset,
17:18mais mon mindset,
17:18c'est quand on met
17:19la boîte en bourse,
17:20c'est qu'elle a un produit
17:21qui est profitable
17:22et donc sur l'entreprise.
17:24Le choix sera important
17:25de savoir
17:25où est-ce que vous allez
17:26vous faire coter.
17:27Ce sera des questions
17:27qui seront bonnes à étudier
17:29au moment venu.
17:30Oui,
17:30on mesure bien
17:32qu'en termes de valorisation,
17:34il vaut mieux se faire coter
17:35à Wall Street.
17:38On verra bien
17:38au moment venu.
17:40J'ai deux devoirs.
17:42J'ai un devoir
17:43qui est plutôt...
17:44ou une mission
17:45qui est plutôt personnelle
17:46qui est,
17:46je veux vraiment impacter
17:47l'écosystème spatial
17:48en Europe
17:48et j'ai aussi un devoir
17:50avec mes actionnaires
17:50qui m'ont fait confiance
17:51au démarrage.
17:52Donc,
17:52on verra le moment venu.
17:54Voilà.
17:55Ce qui est intéressant,
17:56c'est que votre modèle,
17:57c'est le point de départ,
17:59il est basé,
18:00votre succès,
18:01sur des coopérations
18:02internationales,
18:03que ce soit
18:04avec les Allemands,
18:06les Italiens,
18:07maintenant avec
18:07les Émirats
18:08Arabes Unis.
18:11Quand on voit
18:12la difficulté
18:13qu'a Airbus,
18:14pourtant Airbus,
18:15à travailler
18:16avec Dassault
18:18sur le SCAF,
18:19quand on voyait
18:19les rivalités
18:20qui existent
18:21dans la défense
18:21entre les différents
18:22Européens,
18:23les Italiens,
18:24comment est-ce que
18:25vous faites ?
18:27Comment vous y arrivez ?
18:29Il y a peut-être
18:31trois leviers.
18:33D'abord,
18:34on essaye de construire
18:35une histoire
18:35qui est vraiment
18:36une histoire européenne,
18:37c'est-à-dire qu'on veut
18:39réaliser un rêve européen.
18:41Voilà.
18:41Une capsule
18:42volabilité,
18:43un énorme lanceur
18:44emmener l'Europe
18:45et le monde arabe
18:45sur la lune.
18:46Donc, à chaque fois,
18:46c'est des choses
18:46qui sont inspirantes
18:48qui sont très compréhensibles
18:49par tout le monde
18:50dans lequel chacun
18:50peut se retrouver.
18:51Le jour où notre capsule
18:52va voler à l'ISS,
18:53j'espère qu'il y aura
18:54l'ensemble des Européens
18:55devant leur téléphone,
18:57leur whatever,
18:58et ils seront fiers
18:59de ce qu'on a fait
19:00en tant qu'Européens.
19:01Et en même temps,
19:03on fait appel
19:04chaque fois
19:04dans chacun des pays
19:05à ce qu'il y a de meilleur
19:07dans les pays.
19:08C'est un peu comme
19:08si le corps humain,
19:09le doigt,
19:10il fait ce qu'il y a de meilleur
19:10à savoir faire,
19:11le cœur fait ce qu'il y a de meilleur,
19:12le foie, etc.
19:13Donc, par exemple,
19:13en Allemagne,
19:14les Allemands sont super bons
19:15pour faire la protection industrielle,
19:16donc on a mis notre chaîne
19:17d'assemblage en Allemagne.
19:19En France,
19:19on est super bons
19:20pour faire de la réentrée,
19:21de la protection thermique,
19:22on a mis ça en France.
19:23En Italie,
19:24on est très bons
19:24pour faire de ce qu'on appelle
19:25du support au système de vie.
19:27Donc, on a joué
19:27sur chacun des pays,
19:29en gros,
19:29en faisant appel
19:30aux compétences clés.
19:31Et puis après,
19:32il faut quand même parler
19:33le discours national
19:35dans chacun des pays.
19:37Et puis l'argent privé,
19:38nous avons une grosse liberté
19:39aussi d'optimiser
19:40dans le setup industriel.
19:41Je pense que c'était vraiment
19:42la base de votre succès,
19:46c'était de ne pas dépendre
19:47justement de l'argent public.
19:48Merci beaucoup,
19:49Hélène Luby,
19:49d'avoir fait un stop ici
19:51parce que c'était quand même
19:52passionnant.
19:53Je pense que c'était

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