- il y a 4 mois
Retrouvez Le 18/19 d'Hedwige Chevrillon en replay.
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00:00BFM Business et la Tribune présentent le 18-19 d'Edwis Chevrillon.
00:10Vous êtes bien dans le 18-19 avec mon invité tout d'abord pour la grande interview Geoffroy Roudvisieux, l'ancien président du MEDEF. Bonsoir.
00:18Bonsoir.
00:18Merci d'être avec nous. On a entendu beaucoup de patrons, notamment à l'occasion des rencontres des entrepreneurs de France,
00:26où nous étions bien sûr, mais on ne vous a pas encore écouté. Donc merci d'être là.
00:31Et il se passe quand même beaucoup de choses depuis la dernière fois qu'on s'est vus.
00:35Nous sommes à J-5 de ce basculement, pour reprendre l'expression du Premier ministre,
00:40c'est un jour où François Bayrou fait feu de tout bois pour essayer de convaincre les Français et leurs députés
00:47qu'il faut faire quelque chose, la situation est dramatique.
00:50Est-ce que vous partagez ce constat Geoffroy Roudvisieux ?
00:53Oui, c'est difficile de ne pas le partager, même si je crois qu'il ne faut pas non plus affoler en disant
01:00le FMI est à nos portes. Non, ce n'est pas vrai. C'est plutôt d'ailleurs un espèce de nœud coulant.
01:04C'est une situation progressive où chaque année la dette va monter,
01:08donc le coût de remboursement de la dette, qui est déjà le premier poste du budget,
01:11va monter encore un peu plus. Nos créanciers vont nous prêter plus cher, etc.
01:15Donc c'est un enfoncement lent, mais ça n'empêche pas que c'est très grave.
01:19Donc, où est-ce que vous êtes le plus inquiet, j'ai envie de dire Geoffroy Roudvisieux ?
01:25Je vais vous dire pourquoi cette question, c'est-à-dire, est-ce que vous êtes inquiet sur le constat
01:28qu'a fait le Premier ministre sur l'endettement de la France ?
01:32Et puis il y a aussi un petit peu les conséquences de ce saut en parachute,
01:37sauf qu'il a oublié de mettre son parachute en tombant,
01:40et les conséquences pour la France sur le plan politique.
01:42Je vous confirme, comme ancien parachutiste, sauter sans parachute, ce n'est pas une bonne idée.
01:46C'est pour ça que j'utilise cette image.
01:48Non, écoutez-moi, je ne vais pas faire de commentaire sur le vote de confiance,
01:50je ne suis pas un spécialiste de ça, du point de vue du citoyen,
01:54je le trouve ça très curieux, sans avoir négocié ce sujet.
01:58Ce qu'on peut dire, quand même, c'est que l'objectif de 44 milliards d'économies,
02:03il est louable, mais ce n'est pas ce que nous demandait l'Europe,
02:08nous demandait plutôt un peu moins.
02:09C'est la première chose à dire.
02:11Ça dépend, puisqu'il faut trouver 3% d'ici 2029.
02:15Oui, quand vous regardez bien la première marche,
02:18le réseau en européen, il est plutôt sur la baisse des dépenses,
02:21c'est-à-dire que l'augmentation tendancielle doit être ralentie,
02:24donc techniquement, il pouvait faire un peu moins.
02:26L'autre chose, c'est que, objectivement, la mesure des jours fériés,
02:30c'est une mauvaise idée.
02:31C'est une mauvaise idée d'un point de vue psychologique, communication,
02:35c'est aussi une mauvaise idée d'un point de vue philosophique,
02:37parce qu'on fait travailler les gens plus, sans les rémunérer.
02:41Pour un patron, ce n'est pas ce qu'il aime faire, en réalité.
02:47Donc, il y a eu des erreurs.
02:48Mais on ne peut pas abonner le combat.
02:51C'est-à-dire que le prochain Premier ministre,
02:53si ce qui se confirme, ce qui s'annonce, ne va pas faire de langue de bois,
02:57a priori, il n'y aura pas de vote de confiance, le 8,
03:00devra faire des efforts.
03:01C'est pour ça que je vois beaucoup de critiques,
03:04certaines justifiées, je ne vois pas beaucoup de solutions.
03:07Parce que le RN ne propose pas de solutions, très jubile, effectivement.
03:11– Attends, on va revenir sur le Rassemblement national,
03:13parce qu'il y a une lettre de Jordan Bardella au chef d'entreprise.
03:16– Oui, mais il reste flou.
03:19Et le Parti socialiste, c'est essentiellement des dépenses et des impôts.
03:24Et donc, ça ne marchera pas.
03:25En plus, c'est fictif, dire que la taxe Zuckman va rapporter 15 milliards d'euros,
03:30prendre ses désirs pour des réalités.
03:32L'ancienne ISF, qui était beaucoup plus large,
03:34300 000 personnes, pas 1 800,
03:36rapportait 5 milliards, grosso modo.
03:38– Oui, enfin, autour de 6, plutôt.
03:41– Autour de 6, mais pas 15.
03:44Donc 15, ça ne va pas arriver.
03:46Donc en plus, le budget n'est pas sincère.
03:47Le projet de budget n'est pas sincère.
03:49– Donc 1, si j'en crois, je vous ferai un bon baiser,
03:51ce que vous nous dis, c'est 1, le budget actuel,
03:53enfin, le budget souhaité par le Premier ministre,
03:57qui va sans doute être discuté,
03:59enfin, en tous les cas, en attendant.
04:01– Oui, je ne sais pas.
04:02– Pour vous, ce n'est pas un bon budget ?
04:03– Non, je ne dis pas ça.
04:04– Écoutez, vous avez critiqué tout.
04:06– Non, non, non, je dis, il est allé un peu loin, petit 1,
04:12et 2, les jours fériés étaient une mauvaise idée.
04:14Mais le reste, il n'y a pas 36 solutions.
04:17Il faut baisser les dépenses.
04:18Il y avait des mesures qui sont négatives pour les entreprises,
04:22par exemple, le remboursement des arrêts maladies.
04:23Mais si tout le monde dit, moi, je suis d'accord pour baisser les dépenses,
04:28mais pas ça, on n'y arrive pas.
04:29Donc à un moment, chacun doit faire un pas, un compromis.
04:33En l'occurrence, c'était des mesures négatives pour les entreprises
04:36que moi, j'étais prêt à accepter,
04:38parce qu'il fallait bien qu'à un moment, un autre, chacun fasse un pas.
04:41Mais bon, je crois que c'est le passé, ce budget.
04:43Enfin, je veux dire, il faut être lucide.
04:44– Oui, oui, il faut être lucide, c'est le passé.
04:46En même temps, il faudra bien qu'on ait quelque chose
04:47avant le 30 décembre, quand même.
04:49Donc il faut qu'on ait quelque chose, mais au plus tard, il y a octobre.
04:53– Oui, je crois que c'est le 10 octobre que la date butoir arrive.
04:57– Est-ce que vous...
04:59Les responsabilités, pour vous, de la situation de la France,
05:03est-ce qu'elles sont partagées ?
05:04Est-ce qu'il y a une erreur, peut-être, de politique économique,
05:07notamment cette fameuse politique de l'offre,
05:09qui, finalement, n'a pas donné les résultats escomptés ?
05:13Pour vous, qui sont les responsables ?
05:15On est tous responsables, et on doit tous payer
05:19pour reprendre, là aussi, les propos de François Béroud ?
05:22– Non, mais d'abord, c'est 50 ans de budget en déficit.
05:24Donc je crois qu'il faut dézoomer,
05:27et pas simplement focaliser sur les années.
05:28Après, oui, il y a eu une erreur.
05:31Et je l'avais dit à l'époque, la politique de l'offre
05:33ne peut pas s'accompagner,
05:35donc qui est une politique de réduction d'impôts,
05:36grosso modo pour les entreprises.
05:38Elle a marché, elle a fait 2 millions d'emplois,
05:40donc on ne peut pas dire qu'elle n'a pas marché,
05:41mais elle n'était pas financée.
05:43Et donc, post-Covid, il faut quand même prendre ce point,
05:48mais post-Covid, il fallait resserrer les boulons.
05:50Par exemple, l'erreur du chèque énergie,
05:52on l'avait dit à l'époque,
05:54c'est une erreur manifeste.
05:55On n'avait plus les moyens de se payer ça.
05:58Donc, l'erreur, c'est le non-financement
06:01de la politique de l'offre par des économies.
06:03Parce que personne ne veut faire des économies
06:05et le gouvernement précédent,
06:07comme ce gouvernement, a beaucoup de mal.
06:09Alors, c'est vrai que c'est difficile,
06:10mais c'est quand même ce qu'on fait
06:11tout le jour dans les entreprises.
06:13Quand on parle de 30 milliards d'euros d'économies
06:14sur des dépenses qui sont de 3 000 milliards,
06:17vous voyez, donc on est sur 1% d'économies.
06:18Les ménages font ça toute la journée.
06:21Vous et moi,
06:22quand il y a moins de rentrées d'argent,
06:23parce qu'on fait une mauvaise année,
06:25parce qu'on a perdu son boulot,
06:26parce que je ne sais pas quoi,
06:27parce qu'il y a un nouvel actionnaire
06:28dans l'entreprise,
06:29eh bien, on fait des efforts,
06:311% d'effort.
06:32Donc, ce n'est pas possible de dire
06:33qu'on ne peut pas le faire.
06:34Vous avez vu cette lettre
06:35de Jordan Bardella
06:38au chef d'entreprise,
06:40en disant, voilà,
06:42seul le retour aux urnes
06:43nous permettra de restaurer la situation,
06:45nous avons besoin de vous.
06:46Comment est-ce que...
06:47Vous jugez ça, surtout que...
06:49C'est certain que François Béroux
06:50a fait un petit geste
06:52vis-à-vis du Front National.
06:54Comment est-ce que...
06:55Est-ce que, finalement,
06:57le patronat,
06:58le chef d'entreprise,
06:59ils ne votent pas plutôt RN
07:01qu'autre chose ?
07:02Bien sûr qu'il y en a,
07:02je pense,
07:03on n'a pas de sondage,
07:04s'il y a eu des sondages,
07:05ils votent comme les Français,
07:06plus ou moins.
07:07Tu sais, les chefs d'entreprise,
07:08ce n'est pas non plus
07:09que le CAC 40,
07:10c'est beaucoup...
07:11C'est la moyenne,
07:12je crois,
07:124 000...
07:13Enfin, la rémunération moyenne
07:13d'achat européenne
07:14est à 4 000 euros,
07:15donc c'est plutôt des Français aisés,
07:16mais ils sont comme les Français,
07:17donc je pense qu'ils votent
07:17dans les mêmes proportions.
07:20Non, moi,
07:20ce que j'attends
07:21du Rassemblement National,
07:21c'est la clarté sur le programme.
07:24Qu'est-ce qu'ils font
07:24sur les retraites ?
07:26C'est-à-dire,
07:26c'est un élément majeur
07:28sur lequel, moi,
07:28je n'ai toujours pas compris
07:29quelle est la position.
07:31Qu'est-ce qu'ils font
07:32sur les dépenses ?
07:33Est-ce qu'il y a un programme
07:33d'économie ?
07:33Sur les retraites,
07:34on est plutôt sur 62 ans,
07:36ce n'est pas encore
07:36très terminé,
07:37c'est la question
07:37que j'ai posée
07:38à Jean-Philippe Tanguy.
07:39Et alors,
07:40il vous répond quoi,
07:40Jean-Philippe Tanguy ?
07:41Il dit,
07:42mais non,
07:42on n'a pas du tout
07:42une politique d'aller-retour,
07:44bon, quand même,
07:45on est plutôt sur 62 ans,
07:47mais surtout,
07:48on serait plutôt
07:48sur la durée de cotisation.
07:50Mais ça ne marche pas,
07:51ça ne suffit pas.
07:52C'est-à-dire que si on augmente
07:53la durée,
07:53c'est les discussions
07:54qu'on a eu avec Laurent Berger
07:54très longuement.
07:56Si on augmente la durée,
07:57d'abord,
07:57vous avez des gens
07:57qui vont partir à 70 ans,
07:58ce qui est quand même difficile.
08:00Et deuxièmement,
08:01financièrement,
08:01ça ne marche pas.
08:02Non, le problème,
08:03c'est que le Rassemblement National
08:04veut conquérir,
08:05entre guillemets,
08:11parce que longtemps,
08:12j'ai interrogé
08:12Marine Le Pen,
08:13je veux dire que pendant longtemps,
08:15il n'y a pas d'euros,
08:16on ne sait plus très bien
08:16où on était.
08:17Mais vous savez,
08:17cette phrase de Talleyrand,
08:18on ne sort de l'ambiguïté
08:19qu'à son détriment.
08:21Le problème,
08:21c'est qu'à un moment,
08:22il faut qu'il réponde
08:22à des questions
08:23par oui ou par non.
08:24Si la retraite a 62 ans,
08:26il y a un problème de financement.
08:27S'il n'y a pas de baisse
08:28des dépenses publiques,
08:29par exemple,
08:29sur la santé,
08:30il y a un projet
08:31dans le budget Bérou
08:32d'augmenter la franchise.
08:33Ils sont contre.
08:34Mais comment on fait ?
08:41Je vais vous dire
08:43deux choses là-dessus.
08:44Le mantra des fraudes
08:45et de l'immigration,
08:46oui,
08:46il y a sûrement mieux à faire.
08:48Les cartes vitales
08:49qui sont,
08:50comment dire,
08:51fraudées, etc.
08:53Mais il n'y a pas
08:5340 milliards à récupérer.
08:55Ce n'est pas vrai.
08:56C'est un peu comme
08:57les 15 milliards de...
08:58C'est l'argent magique
08:59des deux côtés.
09:00Il y en a un,
09:01c'est payer les riches,
09:02l'autre,
09:02c'est payer les étrangers.
09:03Mais enfin,
09:03ni l'un ni l'autre
09:04ne suffisent,
09:05même si on peut faire
09:06des efforts.
09:07Et l'autre chose
09:09qui me paraît être
09:10du domaine
09:11dangereuse,
09:12c'est l'Europe.
09:14On peut négocier,
09:15on peut renégocier.
09:16Parce qu'on est contribué,
09:17ça coûte très cher.
09:18Mais on ne va pas négocier,
09:20il faut trouver un accord.
09:21Donc on ne peut pas inscrire
09:21dans un budget.
09:23Moi, je ne suis pas contre,
09:24pour être clair,
09:24renégocier l'Europe.
09:26Enfin, la contribution
09:27de la France à l'Europe.
09:28Parce qu'à un moment,
09:29il faut rééquilibrer.
09:29On a beaucoup contribué
09:30pour l'Europe de l'Est,
09:31grosso modo,
09:31l'Europe centrale.
09:32On peut rééquilibrer.
09:33Mais c'est une négociation.
09:36Alors, sauf à faire
09:36la politique de la chaise vide,
09:38de faire du Margaret Thatcher,
09:39etc.
09:39Mais enfin,
09:39il faut avoir la puissance économique
09:41pour le faire.
09:42Et on ne l'a pas à la crédibilité,
09:43on ne l'a pas aujourd'hui.
09:43La question que peut aussi se poser,
09:45vu l'augmentation du budget
09:47de l'Union Européenne,
09:47est-ce qu'on a besoin
09:48d'un budget de 2 000 milliards ?
09:49Ça, c'est la question.
09:50Non, mais je...
09:51Autant je ne suis pas d'accord
09:53sur un certain nombre de choses
09:54dont la France est en train,
09:54autant discuter avec l'Europe
09:57qui passe son temps
09:58à faire des recommandations,
09:59mais ne les applique pas
10:00à elle-même
10:01ou à soi-même,
10:02je ne sais pas comment le dire.
10:03C'est une discussion
10:04qu'on peut ouvrir
10:05et qu'il faut faire,
10:06si vous voulez,
10:06il ne faut pas le faire
10:07dans un climat anti-européen
10:09ou provocateur.
10:11Il faut mettre les chiffres
10:12sur la table et dire
10:13qu'il y a un budget qui augmente,
10:14des salaires qui augmentent
10:15aussi assez fortement,
10:16des indemnités qui augmentent.
10:17Posons-nous la question.
10:18Geoffroy Roule-Bézu,
10:19vous pourriez,
10:20vous, le MEDEF,
10:21le patronat,
10:22vous pourriez,
10:23s'il y a le choix
10:23entre LFI et le RN,
10:25vous votez RN ?
10:26C'est un choix
10:28que je ne souhaiterais pas avoir
10:29pour faire une réponse diplomatique.
10:32Parce que dans les deux cas,
10:33on a des problèmes
10:34économiques.
10:35Maintenant,
10:36objectivement,
10:37les problèmes économiques
10:37sont beaucoup moindres
10:38si c'est LFI
10:39qui gagne
10:40une éventuelle dissolution
10:41que si LFI.
10:43LFI,
10:43le problème est absurde
10:45économiquement.
10:45C'est le Venezuela,
10:47si vous voulez.
10:49La France s'effondre.
10:51Elle s'effondre vite.
10:52Parce que LFI,
10:54je l'avais dit à Mélenchon
10:54dans un débat télévisé,
10:56ils ont un programme.
10:57Il ne faut pas les prendre
10:58pour les vrais.
10:59Ils sont prêts.
11:01Mais ils sont prêts
11:02à mettre le pays par terre.
11:02Et les chefs d'entreprise,
11:04ils posent le crayon déjà.
11:06En ce moment,
11:08je vois beaucoup de chefs
11:08d'entreprise
11:09qui arrêtent d'embaucher,
11:12qui arrêtent d'investir.
11:13Tous les acteurs économiques,
11:14c'est d'ailleurs ça
11:14où c'est très dommageable
11:15l'accident de Bérou.
11:16C'est que le français
11:17qui veut acheter une voiture,
11:19le français qui veut
11:19changer d'appartement,
11:21les gens qui veulent investir,
11:23ils ont tout arrêté.
11:25Tout arrêté.
11:25Parce que vous vous dites
11:26qu'est-ce qui va se passer ?
11:27Qu'est-ce qui va y avoir
11:28comme aux impôts ?
11:29Et donc,
11:30tous les acteurs économiques
11:31n'aiment pas l'instabilité.
11:33C'est pour ça que je suis
11:33contre la dissolution.
11:34Enfin,
11:35une nouvelle dissolution.
11:36Je suis contre la première
11:37parce que ça sera
11:38encore plus d'instabilité.
11:41Vous pourriez partir en Italie ?
11:43Est-ce qu'il faut
11:44que les super-riches
11:46contribuent,
11:47notamment,
11:48on n'a pas parlé encore
11:49du programme du Parti Socialiste,
11:50vous me direz
11:51qu'est-ce que vous en pensez,
11:52mais cette taxe Zuckman,
11:53mais au-delà de la taxe Zuckman,
11:55il y a aussi le fait
11:56de taxer plus les riches.
11:58C'est ce que vous voulez faire
11:58aussi François Béroux.
12:00Alors,
12:00moi,
12:00je ne partirai pas.
12:01D'accord.
12:03Il faudrait vraiment
12:03qu'il y ait 5 ans
12:05de LFI
12:06pour que je me pose la question.
12:07Moi,
12:07j'aime mon pays,
12:08je suis patriote,
12:09pas mon truc.
12:11Bon.
12:11Par contre,
12:11il y a des gens
12:12qui pourraient partir.
12:13Alors,
12:14juste un mot
12:14sur la taxe Zuckman.
12:15Pourquoi c'est une folie
12:16cette taxe Zuckman ?
12:17Parce qu'on dit
12:19que c'est le retour du ISF.
12:20Non,
12:20ça n'a rien à voir.
12:23Ça pose,
12:25au-delà du fait
12:25que c'est prendre
12:26en quantité constitutionnelle,
12:27ça pose un énorme problème,
12:28c'est que,
12:28très bien,
12:29le VMH,
12:30on connaît la valeur
12:30du patrimoine de Bernard Arnault
12:32parce que c'est coté.
12:33Mais,
12:34je prenais plein d'exemples.
12:35Je prenais un exemple
12:35très concret.
12:36Les fondateurs de Mistral
12:37sont en train de monter
12:38un tour de table
12:39à 10 milliards.
12:40Donc,
12:40ils sont potentiellement
12:41au-dessus des 100 millions
12:42individuellement.
12:43Mais ils n'ont pas
12:44un copec pour payer l'impôt
12:45parce que tout ça,
12:47c'est virtuel.
12:48C'est un tour de table
12:49d'une valorisation
12:50d'une entreprise
12:51dont ils ont
12:51des parts significatives
12:53qui ne peuvent pas vendre
12:54de toute façon.
12:55Et vous avez plein
12:56de patrons de PME
12:56qui vont se trouver
12:57dans cette situation,
12:57de grosses PME
12:58qui vont dépasser
13:00les 100 millions.
13:00Quand je dis plein,
13:01on parle de centaines de personnes,
13:03pas de milliers,
13:04qui vont se dire,
13:04moi j'ai discuté
13:05avec un patron
13:07qui a une entreprise
13:07de transport
13:08dont la valorisation,
13:10parce qu'en plus,
13:10valoriser une entreprise
13:11d'un côté,
13:11c'est compliqué.
13:12Il va se situer
13:12entre 100 et 150 millions.
13:14Bon,
13:15il verse chaque année,
13:16il se verse,
13:16lui et sa famille,
13:19je crois,
13:19c'est 500 000 euros
13:20de dividendes.
13:21Donc là,
13:22il va être taxé
13:22à 2%,
13:23c'est-à-dire 2 millions et demi.
13:25Donc il va devoir verser
13:26beaucoup plus de dividendes.
13:27Comment il fait ?
13:28Comment il fait ?
13:29Il arrête les investissements,
13:31stoppe les embauches,
13:32et puis à un moment,
13:33il vend.
13:33C'est ça le problème.
13:35La folie de Zuckmann,
13:36c'est pas tellement
13:37de vouloir taxer les autres.
13:38Parce que,
13:38je vais vous faire une réponse
13:39à la dernière question,
13:40si tout le monde
13:41fait des efforts,
13:42tout le monde sera pas d'accord
13:43avec moi dans les milieux
13:44patronaux,
13:44mais pourquoi pas ?
13:46Mais le problème,
13:46c'est toucher
13:47à l'outil de travail.
13:48C'est destructeur
13:49pour le pays,
13:49c'est criminel.
13:51Mais on peut taxer
13:53une contribution
13:55sur les hauts salaires,
13:56une contribution...
13:57On le fait déjà.
13:58Il y a une contribution
13:59dite différentielle
14:00hyper compliquée
14:01à comprendre.
14:01Mais qui serait pérennisée,
14:02ça, bon...
14:03Bon, ça, c'est pérennisé.
14:04Mais encore une fois,
14:05tout est une question de cap.
14:06Si on a vraiment le sentiment
14:07que tout le monde
14:08fait des efforts,
14:08que les dépenses baissent,
14:10alors oui, c'est normal.
14:12Mais là,
14:12le budget du Parti Socialiste,
14:13puisque vous m'avez
14:14posé la question,
14:15zéro baisse de dépenses.
14:16Il y a même des dépenses
14:18en plus.
14:19Parce que, soi-disant,
14:20on ne dépense pas assez
14:21dans les services publics,
14:22on ne dépense pas assez,
14:23on n'investit pas assez.
14:24Mais on marche sur la tête.
14:26On marche sur la tête.
14:27Donc il y aurait
14:2819,2 milliards d'investissements.
14:29Et là, je peux dire
14:29que les taux d'intérêt...
14:31Enfin, si jamais
14:32il y a un budget
14:32tel que présenté
14:34par le Parti Socialiste
14:35qui est voté,
14:37mais il ne sera pas voté,
14:38heureusement,
14:39là, les taux d'intérêt,
14:41ça ne va pas être 0,1%.
14:42Malheureusement.
14:43Il y a des recettes possibles,
14:47des économies possibles
14:48et très facilement trouvables.
14:50Ce sont les aides aux entreprises.
14:53Donc avec ce fameux chiffrage,
14:54est-ce que c'est 211 milliards,
14:56comme l'a dit
14:56le rapport du Sénat ?
14:58Bon, on va plutôt être
15:00sur un autre rapport
15:01qui est autour de 100,
15:02150.
15:03On remarque...
15:03Mais à la limite,
15:04peu importe le montant.
15:05Qu'est-ce que c'est que ces aides ?
15:07Non mais,
15:07il y a des aides
15:08qui sont importantes.
15:09Enfin, importantes,
15:09je ne sais pas,
15:10mais en tous les cas,
15:10elles, grosso modo,
15:11c'est 80 milliards.
15:12Ce sont les exonérations
15:13de cotisation sociale.
15:17Est-ce que là,
15:17effectivement,
15:18il y a quelque chose à faire ?
15:19Je ne crois pas.
15:20Pourquoi on a exonérations ?
15:21Parce que Patrick Martin
15:22avait l'air de dire
15:22qu'on peut faire...
15:24Le double effacement.
15:25Oui, un effacement parallèle.
15:27Ça veut dire qu'on baisse les impôts.
15:28En fait, c'est quoi ?
15:29Pour expliquer,
15:30c'est quoi ces exonérations
15:32de cotisation sociale ?
15:33Par exemple,
15:34il y en a d'autres.
15:35C'est qu'on a augmenté trop
15:36le coût du travail
15:37et donc on le baisse
15:38pour certains salaires,
15:39plutôt les bas salaires,
15:40pour rendre l'emploi compétitif,
15:42notamment en dessous du...
15:43Enfin, disons,
15:43deux fois le SMIC.
15:45Si on enlève ces exonérations,
15:47on monte le coût du travail.
15:49Donc, ça rend l'emploi
15:51moins compétitif.
15:53Alors, ce que propose
15:54Patrick Martin,
15:54qu'on avait déjà préposé à l'époque,
15:56c'est de dire,
15:56OK, pour simplifier,
15:58on supprime des exonérations,
16:00on supprime des crédits d'impôt,
16:01mais vous baissez les impôts
16:03à due proportion.
16:03Bon, mais au fond,
16:05en termes de recettes fiscales,
16:06c'est pareil.
16:07Ça ne change rien.
16:08Si vous, finalement,
16:09enlever les crédits d'impôt,
16:11moi, je préfère le mot
16:11crédit d'impôt
16:12ou crédit de cotisation sociale
16:14au mot aide,
16:15c'est augmenter les impôts.
16:16C'est pareil
16:17pour le crédit d'impôt recherche.
16:18On nous dit, oui,
16:19et c'est juste,
16:19le crédit d'impôt recherche
16:20augmente chaque année.
16:22Mais si on enlève le crédit,
16:23ou si on rabote
16:24le crédit d'impôt recherche,
16:25on augmente les impôts
16:26et du coup,
16:26les chercheurs
16:27sont moins compétitifs.
16:28En fait, tout ça vient du fait
16:29qu'on a des impôts
16:30trop élevés en France.
16:31On est les champions du monde
16:33de la fiscalité,
16:34de la pression fiscale.
16:35Pour vous,
16:36la baisse d'impôt de production,
16:37ça reste une priorité,
16:38même si...
16:39Oui, mais soyons réalistes.
16:41Soyons réalistes.
16:42Vu la situation,
16:43je crois qu'il faut arrêter.
16:45J'ai vu les uns et les autres
16:47demander des baisses d'impôt.
16:48Ce n'est pas réaliste.
16:49Il faut aussi quand même
16:50entendre à la fois
16:52la situation du pays
16:53et en prendre acte
16:54et entendre ce qui est acceptable
16:55pour nos concitoyens.
16:56C'est ça qui est compliqué.
16:58Je suis très frappé.
16:59de voir quand même
17:00qu'il y a prise de conscience
17:02sur la dette
17:02et non-acceptation
17:04des mesures qui vont avec.
17:05C'est ça l'équation politique
17:06qui est très difficile.
17:07Mais parce qu'il y a quand même
17:08une grande partie des Français
17:09qui ne payent pas l'impôt
17:11et l'impôt et quand même
17:11les recettes d'impôt
17:12proviennent quand même
17:13d'une petite...
17:14Sur les entreprises, bien sûr.
17:15La moitié.
17:16Oui, la moitié.
17:17Et puis 20%
17:18de ceux qui payent les impôts
17:20génèrent 80%
17:22de l'impôt sur le revenu.
17:22C'est 10%.
17:23Enfin, c'est très concentré.
17:24Moi, je pensais que c'était 10%.
17:25Je viens de voir dans l'Insee,
17:26c'est 10%,
17:27donc c'est pour ça
17:27que j'ai carifié mon tir.
17:30Mais on a tellement redistribué
17:32dans ce pays.
17:33Et tout le monde...
17:34Une lessiveuse
17:35à redistribuer.
17:36Non, je pense que la seule piste...
17:37Mais ça fait partie
17:37de notre modèle social.
17:38Mais la seule piste,
17:39si vous voulez,
17:39qui me paraît très acceptable,
17:41c'est probablement de...
17:44On a un système égalitaire
17:45sur la redistribution.
17:46C'est-à-dire que moi,
17:46par exemple,
17:47mes enfants n'ont pas payé
17:49un certain nombre de choses
17:51quand ils ont fait leurs études.
17:52Ou quand je vais à la pharmacie,
17:54ce qui m'arrive rarement,
17:55je ne paye pas mon médicament.
17:56Donc, conditionner un peu plus
17:58à des éléments de ressources,
18:00la redistribution
18:01ne me paraîtrait pas idiot.
18:03Mais malheureusement,
18:04ça n'a pas cherché
18:05des centaines de millions
18:07ou peut-être des centaines de millions,
18:08mais pas ce qu'il faut.
18:11Malheureusement, c'est la masse.
18:12Alors, une question quand même,
18:13parce que je crois que vous êtes
18:14limite un peu comme moi,
18:15on est limite, limite, limite...
18:17Boomer.
18:18Est-ce qu'il y a...
18:21Est-ce qu'on est trop riches ?
18:24On a été inconscient ?
18:25On a profité de la situation ?
18:28Ou pas ?
18:29Oui, mais...
18:30Oui, mais...
18:31Mais c'était très maladroit
18:32de la part de François Béroud
18:33de cliver comme ça.
18:35Moi, j'aurais fait...
18:36Enfin, je ne suis pas
18:37Premier ministre ni un politique.
18:38J'aurais fait appel à l'effort.
18:39Je suis sûr que
18:40les boomers
18:42et ceux qui sont à la retraite
18:44comprennent le sujet.
18:45Ils ne sont pas idiots,
18:46les Français.
18:47Et donc, en leur disant
18:47écoutez, on a besoin de vous.
18:49On a besoin que chacun
18:50a fait un effort.
18:50un ton un peu churchillien
18:52ou gaullien.
18:53Et en disant, écoutez,
18:54voilà, une année blanche.
18:55On vous demande de faire
18:56une année blanche.
18:56Mais nous, de notre côté,
18:57on diminue les salaires
18:58des ministres.
19:00On réduit les...
19:00On traite du l'État, oui.
19:01Non, mais vous voyez,
19:02c'est aussi une affaire de symbole.
19:04Et dans ces mesures-là,
19:06on demande aux plus riches
19:08de faire un effort raisonnable
19:09et pas sur l'outil de travail.
19:11Pourquoi pas ?
19:12Mais c'est un discours,
19:14vous voyez, positif
19:15et pas les boomers
19:16en ont profité.
19:16Parce que là, tout de suite,
19:17vous mettez les gens
19:18en accusation
19:18et politiquement,
19:20ce n'est pas très, très, très adroit.
19:22Est-ce qu'en fait,
19:22l'origine de tous ces mots,
19:24ce n'est pas la réforme des retraites ?
19:25Lorsque vous étiez
19:26président du MEDEF,
19:28vous avez négocié
19:29avec Laurent Berger,
19:30la CFDT,
19:31on vous a opposé, etc.
19:33Est-ce que tout,
19:35j'ai envie de dire,
19:36l'élément originel,
19:38est-ce que ce n'est pas
19:38la réforme des retraites ?
19:39Je ne crois pas.
19:41Principalement ?
19:41Non, je ne crois pas.
19:42Je ne partage pas ce diagnostic.
19:43Je pense que l'origine,
19:45c'est 50 ans
19:46de redistribution massive
19:47qui ont, entre guillemets,
19:49pardon, drogué
19:50les Français à la redistribution.
19:52Quand je vois,
19:52sur les franchises de médicaments,
19:54on est le seul pays au monde
19:56où on peut aller
19:57au distributeur automatique
19:59de médicaments
19:59sans que ça ne coûte rien.
20:01Et c'est d'ailleurs
20:02assez malsain
20:03pour la santé des Français.
20:04Donc, je ne dis pas
20:06que la réforme des retraites
20:07est populaire.
20:08Je ne dis pas
20:08que les Français l'ont digéré.
20:10Ce n'est pas vrai.
20:10Ils ne l'ont pas digéré.
20:11Mais les défauts du système
20:14sont bien plus anciens.
20:15D'accord, il faut qu'elle
20:15est plus grande.
20:17Merci beaucoup
20:17d'avoir été avec nous.
20:18Geoffroy Raud-Bizieux,
20:19ancien président.
20:20du élève d'inviteux.
20:21Merci à tous.
20:21Sous-titrage Société Radio-Canada
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