- il y a 2 jours
Ce mardi 2 décembre, Sandra Gandoin a reçu Émilie Korchia, fondatrice et présidente de My Job Glasses, Xavier Rodriguez, président du Groupe Jarnias, et Geoffrey Fournier, président de Victoriam RH, dans l'émission Avec vous, sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.
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00:00BFM Business, avec vous, les réponses à toutes vos questions dans l'entreprise.
00:12Sandra Gandel.
00:12Bonjour à tous, je suis ravie de vous retrouver pour cette nouvelle émission avec vous consacrée à la vie en entreprise.
00:18Vous connaissez le principe, vous nous écrivez sur cette adresse avec vous à bfmbusiness.fr,
00:23vous scannez le QR code également, vous tombez sur notre messagerie
00:26et vous nous posez vos questions sur la vie dans votre entreprise,
00:30que vous soyez patron salarié indépendant, on y répond tous les jours à 12h30 sur BFM Business.
00:36Aujourd'hui, sujet passionnant, comment attirer les femmes dans les métiers dits masculins ?
00:42Est-ce une question de culture, une question d'habitude, une question de rémunération,
00:46une question même matérielle ou dans certains secteurs, est-ce encore une impossibilité ?
00:52On va poser la question à mes experts.
00:54Émilie Corchia, fondatrice et présidente de MyJobGlasses.
00:58Vous nous rappelez rapidement ce que c'est que MyJobGlasses, Émilie ?
01:00Bonjour Sandra, MyJobGlasses, c'est le réseau pour ceux qui n'en ont pas,
01:03c'est la possibilité d'aller échanger avec 82 000 professionnels,
01:06quel que soit le métier, où qu'on soit sur le territoire et à l'étranger,
01:10pour découvrir les métiers et justement se rendre compte qu'on a des femmes à des endroits où on ne les attend pas.
01:14Oui, exactement, vous avez une idée assez précise des choses sur ce sujet.
01:17À vos côtés, Xavier Rodriguez, président du groupe Jarnias.
01:20Jarnias, bonjour Xavier. Le groupe Jarnias, ce sont à la base les cordistes,
01:24mais enfin j'apprends qu'on a maintenant des plongeurs.
01:27Oui, c'est exactement ça. En tout cas, on a des spécialistes de l'accès difficile.
01:31On intervenait jusqu'à présent de partout en hauteur, où c'était difficile en accès difficile.
01:36Et on vient d'intégrer dans le groupe le groupe Hydrocarst,
01:40qui nous fait passer une barre d'ailleurs, qui est un peu symbolique de plus de 100 millions d'euros de revenus par an,
01:44et qui a chez eux en fait une compétence qui est extrêmement rare,
01:47c'est des plongeurs et quelques plongeuses.
01:50Ah, très bien. Et oui, effectivement, dans les métiers du BTP, dans les métiers physiques,
01:53dans les métiers d'extérieur, ce sont des questions qui se posent très régulièrement.
01:56On en parle souvent avec vous dans les émissions.
01:58Et Geoffrey Fournier est également avec nous, président de Victoriam RH.
02:02Geoffrey, vous êtes à distance. Rappelez-nous ce que c'est que Victoriam RH.
02:05Bonjour Sandra, bonjour à tous.
02:09Oui, Victoriam RH, c'est un cabinet de conseil en ressources humaines spécialisé dans le restructuring d'entreprise.
02:14Parfait. Et vous connaissez très bien les métiers où il y a peu de femmes, notamment l'armée.
02:20Et puis des métiers où il y a beaucoup de femmes, notamment les cosmétiques,
02:23parce que vous avez fait plein plein d'entreprises, les entreprises de sécurité également.
02:27Vous avez une vraie vision globale des choses. Geoffrey, vous intervenez quand vous voulez.
02:32Émilie, cette question de Marjorie, que fait concrètement l'école ?
02:38Déjà, c'est vrai qu'on peut parler de la base pour parvenir à une plus grande féminisation des métiers aujourd'hui.
02:44Bon, on le sait, il y a un état des lieux qui est que dans certains secteurs, quand même,
02:48il y a un très gros manque de femmes.
02:49Alors, totalement, mais en même temps, j'ai envie de vous dire, ça bouge et il se passe des choses à l'école.
02:54Avec le parcours à venir, on a maintenant, et c'était le cas depuis l'année dernière,
02:59la généralisation d'un module de découverte des métiers dès la cinquième,
03:01où les professeurs sont invités à faire venir des professionnels dans les classes.
03:06À nous de faire en sorte que ces professionnels soient aussi des femmes,
03:09et notamment des femmes dans les métiers où on ne les voit pas assez.
03:11Et puis, il y a le plan Filles et maths d'Elisabeth Borne, qui est arrivé il y a quelques temps,
03:16qui vise aussi à mettre en avant des rôles modèles féminins
03:18pour encourager les jeunes filles à aller dans les matières scientifiques.
03:22Donc, il y a pas mal de choses qui sont mises en place autour de ces sujets,
03:25et j'ai envie de vous dire, l'école le rend possible.
03:29À nous d'agir maintenant, et d'aller dans les classes,
03:31et d'encourager les femmes, notamment, à aller dans les classes,
03:34pour montrer que c'est possible.
03:35Moi, je crois vraiment au rôle modèle, et au fait de montrer par l'exemple que ça marche.
03:39Parce que beaucoup de jeunes filles vont s'auto-censurer,
03:41vont penser que c'est pas pour elles, qu'elles ne sont pas suffisamment bonnes,
03:44que les maths, c'est trop difficile. Non, c'est pas vrai.
03:46Le montrer aussi, ce qui est important, c'est le timing, c'est-à-dire le plus tôt possible.
03:50Et c'est pour ça que ça commence dès la cinquième,
03:51dès la cinquième, avant de faire des choix.
03:53Et puis, on a un enjeu aussi de femmes sur des métiers techniques.
03:57Les lycées professionnelles, ça se choisit après la troisième.
03:59Donc, si vous n'allez pas les voir en cinquième, quatrième,
04:01pour leur montrer ces métiers, pour leur dire que ce sont des métiers d'excellence aussi,
04:05pour leur donner envie d'aller dans ces métiers,
04:07sortir des clichés, montrer qu'on peut bien gagner sa vie dans ces métiers-là,
04:11elles n'iront pas. Donc, allons-y, saisissons-nous de ça,
04:14et allons expliquer aux jeunes et à leurs professeurs,
04:18parce que les professeurs ont un rôle aussi,
04:20comme les parents, on en parlera plus tard, que c'est possible.
04:23Oui, les parents, le rôle des parents là-dedans, effectivement, on a des biais.
04:28Je suis la première à le dire.
04:29Geoffrey Fournier, je le disais, quand on parle de manque de femmes,
04:33on parle de BTP, on parle des ingénieurs, on parle de l'armée,
04:36on parle de la sécurité. L'armée et la sécurité, vous connaissez ?
04:39Quand vous vouliez recruter des femmes et que vous n'y arriviez pas,
04:41c'est parce qu'il n'y avait pas assez de postes à la base,
04:44il n'y avait pas assez de candidates qui se présentaient ?
04:46C'était quoi le problème, Geoffrey ?
04:49Bien souvent, c'est un nombre de candidates.
04:51J'abonde vraiment dans le sens de ce qui a été dit auparavant.
04:54L'idée, c'est vraiment de communiquer au plus tôt pour les secteurs concernés.
04:59Vraiment, quand je dis au plus tôt, c'est dès le début du collège,
05:02comme ça a été annoncé. Cependant, il y a quand même des secteurs
05:06qui ont bien joué le jeu, entre guillemets.
05:09Prenons l'exemple de l'armée, et plus particulièrement de l'armée de terre.
05:12Rappelons que l'école spéciale militaire de Saint-Cyr,
05:14qui est l'académie militaire qui forme les officiers de l'armée française,
05:18ont été ouvertes aux femmes très tôt dans les armées.
05:20Je pense que c'est la première école d'officiers
05:21qui a été ouverte aux femmes sur des fonctions opérationnelles.
05:25Donc ça, c'est quand même important de le souligner.
05:27Deuxième point, parce qu'il est également d'actualité,
05:29le service militaire volontaire ou au service national universel,
05:33comme c'était le cas auparavant.
05:37Rappelons que les volontariats, dans le cadre de ce type de dispositif,
05:40sont 20% de femmes.
05:41Donc en fait, il y a quand même des volontaires dans ces secteurs-là.
05:44C'est juste qu'il faut des contextes particuliers, informés,
05:47et surtout être proactifs le plus tôt possible.
05:50Émilie, vous voulez rajouter ?
05:52Sur le sujet de l'armée, l'armée est un des premiers recruteurs en France,
05:55à peu près 20 000 jeunes par an.
05:57Et donc du coup, l'enjeu de la féminisation a très vite été mis en avant.
06:00Nous, par exemple, sur My Job Glasses, on a 1 000 collaborateurs,
06:03civils et militaires du ministère des Armées, qui sont présents.
06:05Donc pour montrer en fait que le ministère des Armées s'est saisi très vite,
06:08depuis 2018, du sujet.
06:10Et donc du coup, on a des femmes qui sont présentes et qui expliquent leur métier.
06:13Et ce qu'on a vu, et qui est extrêmement intéressant,
06:15c'est qu'une jeune fille qui veut s'engager,
06:17va d'abord aller voir une femme, peu importe son métier,
06:20pour se rassurer, pour poser des questions, pour comprendre comment ça fonctionne.
06:23Et derrière, une fois qu'elle est rassurée, elle va aller s'intéresser au métier.
06:26Mais là où c'est extrêmement intéressant,
06:28c'est que très souvent, elles nous disent qu'elles reviennent avec leurs parents à la fin,
06:32et que leur maman va parler à la militaire qu'elles ont rencontrée au départ
06:36et qui les a rassurées.
06:37Parce que c'est important, c'est un projet familial.
06:39C'est important que tout le monde ait envie,
06:42et que tout le monde soit rassuré pour que ça puisse se mettre en place.
06:44Et donc du coup, le rôle des parents, le rôle de la sensibilisation est extrêmement important,
06:48mais les Armées s'en sont saisies depuis plusieurs années,
06:50parce qu'ils sont bien au fait, que pour recruter autant de jeunes chaque année,
06:54il faut aussi des filles, et qu'il y a un enjeu de féminisation.
06:57Et donc du coup, aller montrer comment ça marche,
06:59aller expliquer les métiers, aller expliquer concrètement ce que c'est l'armée,
07:02ça passe par des rencontres, de la découverte et du témoignage.
07:05Ça paraît logique quand vous le dites, effectivement.
07:07Justin vous demande, Xavier,
07:09les femmes qui tentent l'aventure dans mon entreprise
07:11restent en moyenne deux fois moins longtemps que les hommes.
07:14Que dois-je faire ?
07:16Plusieurs choses par rapport à ce que déjà j'ai entendu,
07:18avant de répondre directement à Aurélie.
07:23Globalement, en fait, c'est super bien d'être optimiste.
07:26Bravo Émilie, bravo Geoffrey.
07:27Moi, je trouve ça top de se dire que ça avance.
07:29Mais en vrai, déjà, un, ça n'avance pas assez vite.
07:31Deux, globalement, il y a beaucoup de gadgets autour de ça.
07:34Et en fait, dès qu'on a 10 ou 15% de femmes dans une entreprise
07:37ou dans un corps de l'armée, on dit, super, on est les plus forts.
07:39Alors qu'en fait, ça ne suffit pas.
07:41Il faut être très clair là-dessus.
07:42Moi, je suis toujours un peu inquiet quand il y a des projets d'État
07:44où on dit, on va faire des choses avec l'éducation nationale.
07:47C'est tellement difficile déjà qu'ils fassent leur propre travail,
07:50c'est-à-dire d'éduquer les enfants sur la base.
07:54C'est déjà très compliqué de leur demander en plus de faire des choses en plus.
07:56Donc moi, je suis un peu moins optimiste que ça sur le sujet.
07:59Maintenant, pour répondre à Justin qui pose la question,
08:02c'est ça, de savoir comment on fait pour garder les femmes dans l'entreprise.
08:06En vrai, ça pose la question de savoir
08:07est-ce qu'il faut faire la même chose avec les femmes qu'avec les hommes ?
08:10Là, vous, vous avez vraiment un métier très spécifique et très masculin.
08:14Mais vous savez, je m'interroge, très honnêtement, je vous partage mes interrogations du moment.
08:18Je me dis, en fait, est-ce que ça marche l'égalité ?
08:20Est-ce que de faire la même chose pour les femmes et pour les hommes,
08:22est-ce qu'en fait, pour de vrai, ça marche ?
08:24Eh bien, en vrai, ça ne marche pas.
08:26Parce qu'on voit bien qu'en fait, on n'arrive pas à faire suffisamment
08:27venir des femmes à nos métiers et que c'est difficile.
08:30Et en fait, on veut tellement jouer la carte de l'égalité
08:32qu'au final, en fait, on se retrouve à ne pas avoir des femmes dans nos entreprises
08:35ou alors qu'elles ne restent pas.
08:36Mais c'est un problème de quoi ? De rémunération ? De conditions de travail ? De quoi ?
08:40C'est déjà tout ça ensemble.
08:42C'est-à-dire qu'il faut les accueillir correctement
08:44dans une entreprise et les accueillir peut-être différemment
08:46de ce qu'on fait avec les hommes.
08:47Parce qu'une femme qui arrive dans un monde d'hommes,
08:49dans tous les cas, si elle arrive en minorité, elle sera moins accueillie
08:51que si elle est un homme. Ça, c'est une réalité.
08:53Donc, il faut faire les choses un peu différemment.
08:55Si on veut féminiser nos équipes, mais qu'il y a une femme qui se retrouve
08:57dans une équipe de 10 ou 15 ou 20 hommes,
09:00ça va quand même être un peu compliqué pour elle
09:01parce que, globalement, elle va avoir des cas particuliers.
09:04Je pense aux vestiaires chez nous, je pense aux matériels,
09:07je pense aussi à des périodes dans le mois
09:09où c'est plus difficile pour les femmes que pour les hommes.
09:10Et ça, c'est une réalité.
09:12Et donc, tout ça, si on essaie de faire la chose comme les hommes,
09:15ça ne marchera pas.
09:16Donc, il faut personifier, personnaliser ?
09:19Exactement. Encore une fois, mon idée,
09:21c'est de ne pas pousser la volonté de l'égalité
09:24et tout le monde pareil.
09:25C'est effectivement une volonté d'équité
09:27et de dire que pour les femmes, sur certains sujets,
09:29effectivement, il faut faciliter pour elles
09:32l'accès à certains métiers et faciliter le métier aussi.
09:35C'est-à-dire que moi, je l'ai bien vu,
09:36j'ai quelques femmes qui en disent,
09:37c'est un de mes chevales de bataille,
09:39la diversité dans tous les sens du terme.
09:41Et il n'y en a pas assez.
09:42Et je me bats pour...
09:42Vous avez du mal à les attirer.
09:44J'ai du mal à les attirer.
09:45Et je me suis rendu compte sur des choses très, très simples.
09:47D'une part, sur le matériel,
09:48mais sur les vêtements de travail,
09:49mais aussi sur le fait que,
09:50quand on porte des charges lourdes,
09:52on a besoin, en fait, de mécaniser
09:53peut-être un peu plus notre travail.
09:55Et puis, ça nous fait évoluer.
09:55C'est vachement intéressant.
09:56Mais c'est surtout qu'il faut les accueillir différemment
09:59et qu'il faut passer peut-être plus de temps aussi avec elles.
10:02Il faut plus les accompagner.
10:03Il faut accompagner sur de la formation, etc.
10:05Si on veut qu'elles viennent
10:06et surtout si on veut qu'elles restent.
10:07Oui, oui, oui.
10:08Geoffrey Fournier,
10:09est-ce que ce sont des choses comme ça
10:10que vous avez constatées ?
10:11C'est-à-dire, voilà, une fois qu'elles sont là,
10:14il faut quand même avoir des conditions
10:16un peu spécifiques dans certains métiers.
10:18Est-ce que vous l'avez vu, ça ?
10:20Oui, il y a des adaptations possibles.
10:24Encore une fois, moi, je réitère
10:25un peu les propos que j'ai tenus.
10:28L'armée, encore une fois, a fait les choses très bien.
10:30C'est-à-dire qu'au départ,
10:31ils ont initié la pompe avec des parets,
10:34mais une personnalisation vis-à-vis du personnel féminin.
10:38Mais ensuite, ils se sont rendus compte
10:39que le système avait intériorisé tout ça
10:42et que ce n'était plus nécessaire.
10:43Et vraiment, on en est là à l'heure actuelle.
10:45C'est-à-dire, quelqu'un qui a travaillé
10:46sur le long terme,
10:49sur le sujet de la mixité au sein de sa structure,
10:52quelle que soit la nature de la structure,
10:54en fait, là, au bout d'un certain temps,
10:56il n'a plus besoin de tout cela.
10:59Et ça, c'est clé.
11:00Et vraiment, les armées l'ont fait particulièrement bien.
11:06Après, pour attirer et initier la pompe au départ,
11:08il y a plein de mécanismes qui existent.
11:09Les RH, d'ailleurs, l'utilisent au quotidien.
11:14Moi, à titre personnel,
11:16je me suis rendu compte qu'il y avait un certain nombre de points
11:19qui permettaient d'attirer davantage de femmes,
11:22notamment dans le domaine de la sécurité.
11:24C'était d'agir sur les congés maternités.
11:26Voilà, j'ai, de manière à vraiment être attractif,
11:30à me distinguer sur le marché vis-à-vis de la concurrence,
11:33en fait, on a augmenté d'un mois la durée de congés maternités.
11:37Voilà, ce genre de petites choses qui font la différence.
11:40Et lorsque vous êtes numéro un d'un secteur,
11:42vous apercevez que l'intégralité du marché,
11:44peu après, se benchmark sur vous.
11:47Et ça fait progresser, en plus, le secteur d'activité en question.
11:50Oui, Émilie, effectivement, il y a Aurélie qui demande
11:52qu'il y a une volonté partagée de féminiser certains métiers.
11:54Mais concrètement, quels outils pourraient parvenir ?
11:56Parce qu'on le voit là, il y a tout ce qui se passe au départ,
11:58à votre niveau, au niveau de convaincre les jeunes filles
12:01d'aller dans ces métiers-là.
12:02Mais concrètement, quand on y est,
12:04il y a encore des barrières dans la vie quotidienne.
12:08Effectivement, on ne peut pas faire les choses, forcément,
12:10à égalité de traitement.
12:11Vous avez raison, mais moi, je pense, encore une fois,
12:14que le premier problème, c'est la sensibilisation
12:16et c'est l'explication.
12:18Moi, je pense que, certes, quand vous accueillez des cordistes,
12:21il faut mettre des choses en place.
12:23Mais si on ne sait même pas que cordistes existent,
12:24on ne viendra jamais vous voir.
12:26Et donc, du coup, pour moi, l'enjeu premier,
12:28c'est réellement un enjeu d'égalité des chances.
12:31Et on ne peut pas, aujourd'hui, construire
12:32avec 50% de la population en moins.
12:34Les femmes, c'est 50% de la population.
12:36On parle de l'enjeu de réindustrialisation de notre pays.
12:38L'industrie, c'est un milieu qui a besoin de se féminiser.
12:41Et on ne peut pas arriver à reconstruire
12:44et à refaire ce qu'on veut faire
12:45avec le nombre d'emplois à créer dans le domaine
12:47en laissant 50% des personnes de côté.
12:50Alors même qu'on dit que l'industrie est un endroit
12:53où les femmes peuvent se développer,
12:55qui est extrêmement bien payée
12:56et qui est très loin des clichés et des préjugés
12:58qu'on peut avoir.
12:59Et je pense que, concrètement, ça commence ici.
13:01Ça commence à la sensibilisation le plus tôt possible,
13:05à la rencontre et le témoignage, finalement,
13:08des femmes qui vous disent
13:09« Moi, j'y arrive, moi, je peux le faire ».
13:11Alors, on n'est pas pour donner des paillettes.
13:13On n'est pas pour dire « C'est génial et j'ai aucun problème ».
13:16Toutes les femmes qui témoignent
13:17et qui sont dans des métiers d'hommes
13:18vont expliquer aussi,
13:20enfin, des métiers dits d'hommes,
13:21parce qu'il n'y a pas de métiers d'hommes et de femmes,
13:24vont témoigner de certaines difficultés.
13:27Mais elles vont témoigner aussi que c'est possible.
13:30Elles vont témoigner qu'elles s'y plaisent.
13:31Et c'est hyper gratifiant d'y être arrivées.
13:33Exactement.
13:34Mais c'est gratifiant aussi de transmettre.
13:36Et ce sont des personnes qui ont envie de jouer le jeu
13:40et qui ont envie de travailler là-dessus.
13:42Et pour que ça marche,
13:43il faut que tout le monde participe.
13:44Parce que, moi, je pense que c'est génial
13:46que l'école ait ouvert ses portes.
13:48Je pense que c'est génial qu'aujourd'hui,
13:50l'entreprise puisse aller dans les classes,
13:52qu'on puisse aller rencontrer des jeunes.
13:54L'enjeu, et là où ce n'est pas parfait,
13:55c'est que ce n'est pas parfait sur tout le territoire,
13:58que ça dépend encore trop du prof,
13:59qu'en fonction de où je suis,
14:02je n'ai pas les mêmes professionnels
14:03à mettre face à mes jeunes.
14:05C'est là.
14:05Et c'est là que je pense que le numérique
14:06et des services comme les nôtres
14:08peuvent venir aider et apporter.
14:10Parce que finalement, d'où que vous soyez,
14:12vous pouvez faire une visio avec une femme dans un métier.
14:14Moi, j'adorerais que les femmes
14:16qui sont cordistes chez vous
14:17puissent venir témoigner
14:19et expliquer concrètement ce que c'est.
14:21Un réseau nouveau est en train de se mettre en place
14:23dans cette émission.
14:23Mais c'est vrai, et ça passe par là.
14:25Et ça passe à tout moment de la vie.
14:27Parce que dans la reconversion aussi,
14:29on a un enjeu de montrer des opportunités
14:32et de s'assurer que ce qu'on a dans la tête
14:34correspond à la réalité, encore une fois,
14:36en allant rencontrer
14:36et en allant développer ces opportunités-là.
14:39Il y a aussi, dans la réalité, parfois,
14:42la réalité du terrain,
14:43des réticences sur le terrain.
14:46Laurent vous demande,
14:47Xavier, nous sommes dans l'industrie,
14:49nos métiers n'attirent pas les femmes.
14:50Dois-je leur réserver un traitement spécial ?
14:52On a commencé à y répondre.
14:54Et risquer de créer des inégalités.
14:56Parce qu'évidemment,
14:58quand on essaye de créer des égalités,
15:01il y a des mécontents,
15:03comme à l'inverse d'ailleurs.
15:04Donc, on peut se retrouver face à cette situation,
15:07ces questionnements-là, Xavier Rodriguez ?
15:10Oui, ça pose une question au fond.
15:12C'est de savoir,
15:12est-ce qu'on veut que tout le monde soit pareil
15:14et travaille de la même manière,
15:15soit rémunéré de la même manière,
15:17et les mêmes conditions de travail, etc.
15:19En vrai, ce n'est pas vrai.
15:20Ça ne marche pas.
15:21Il y a des cas particuliers.
15:22Il faut faire des grandes généralités,
15:23mais en vrai, ça ne peut pas fonctionner.
15:24On a pris l'exemple de la sécurité tout à l'heure
15:26avec Geoffrey.
15:27C'est un bon exemple.
15:28Mais c'est vrai aussi,
15:29quand on est cordiste,
15:30être enceinte,
15:31quand on est cordiste,
15:32en fait, on porte un boudrier,
15:33on est suspendu à des cordes,
15:34le matériel n'est pas fait pour, etc.
15:35Donc, il faut qu'on puisse organiser différemment,
15:38en tout cas,
15:38ces congés maternités à un moment.
15:39Et donc, moi, je pense que je suis complètement d'accord
15:43qu'il faut favoriser la diversité,
15:45en tout cas, sur le fait de faire venir des femmes
15:47plus facilement à ces métiers-là.
15:49Ça passera effectivement par le fait
15:50qu'elles aient des conditions
15:51qui sont différentes de celles des hommes.
15:52Je crois qu'en fait,
15:53on a tout essayé en essayant de faire pareil.
15:55Je suis forcé de constater que ça ne marche pas.
15:57Et sur ce sujet-là,
15:58je ne suis pas un optimiste, quoi.
15:59Moi, franchement, ça ne marche pas.
16:01En fait, sur les chantiers,
16:02on n'a toujours pas de vestiaire pour les femmes.
16:04Ça passe par là,
16:05vous avez raison de le dire.
16:06Complètement.
16:06Et en fait, ça ne va pas assez vite.
16:08Tout le monde est là pendant la journée de la femme
16:10pour dire, super, j'ai une assistante,
16:11je vais faire des fleurs pour la journée de la femme.
16:12En vrai, tout ça,
16:13c'est pas ça comme ça qu'on va faire.
16:14Arrêtez de faire ça, c'est très agaçant.
16:16C'est très agaçant.
16:17La vérité, c'est qu'on n'est pas bon
16:18et qu'en fait, tant qu'on n'arrivera pas
16:19à être d'accord sur le constat,
16:20on ne pourra pas trouver une solution.
16:22Et en vrai, le problème,
16:23c'est que tout le monde se glorifie
16:24en disant, nous, on essaie de faire les choses bien.
16:25Et en fait, on va dans la bonne direction.
16:27Regardez, nos stats, ils augmentent.
16:29La vérité.
16:30À l'armée, je suis désolé, Geoffrey,
16:31mais il n'y a pas 50% de femmes.
16:33On n'y est pas encore.
16:34Donc, qu'il y ait des choses qui bougent,
16:36c'est une très bonne chose.
16:37Moi, je serais optimiste et super ok
16:39quand on sera à 50-50 de partout.
16:41Donc, ma logique, elle est de dire,
16:43si techniquement, comment on doit s'y prendre ?
16:44Parce que c'est bien ça, en fait, la question.
16:45Comment on doit s'y prendre techniquement ?
16:47Oui, il faut qu'il y ait des conditions différentes
16:49pour les femmes que pour les hommes.
16:50Et oui, peut-être que si on a une candidature
16:53avec des hommes et des femmes,
16:55on va choisir la performance.
16:56Mais on peut peut-être se dire que globalement,
16:58peut-être qu'il va falloir qu'on choisisse la diversité.
17:01Mais en fait, ça, c'est un gros mot
17:02quand on dit en France
17:03qu'on veut faire des choix
17:04très axés sur quelque chose.
17:06La réponse de Geoffrey.
17:09Je ne crois pas que, pour le coup,
17:12l'objectif, c'est d'aller sur un 50-50.
17:14On est sur une amélioration continue
17:17par rapport aux besoins.
17:19Rappelons que quand même,
17:19le besoin de l'entreprise,
17:20ce n'est pas forcément l'accès, entre guillemets,
17:23plus facile aux femmes et aux hommes
17:25vers des métiers.
17:26C'est d'avoir des salariés compétents.
17:29Et donc, cette recherche de la compétence,
17:31elle passe par les hommes,
17:32elle passe aussi par les femmes.
17:33Et c'est petit à petit, en fait,
17:34l'objectif, ce n'est pas forcément d'être...
17:36Oui.
17:39Je rebondis là-dessus.
17:40C'est très important.
17:41Comment on fait venir des femmes
17:45et on leur demande, jour 1,
17:46de rentrer dans l'entreprise
17:47et d'être compétentes
17:47si elles n'ont jamais fait le job ?
17:49Donc, en fait, si au départ,
17:50il n'y a pas un choix très clair
17:51qui est fait au-delà des compétences,
17:53on n'aura jamais de femmes
17:54si on choisit juste les compétences.
17:56Pour qu'elles aient des compétences,
17:58il faut quand même qu'elles apprennent
17:58à les avoir, globalement.
18:00Et donc, ça, ce n'est pas magique.
18:02Donc, bien évidemment,
18:03qu'il faut qu'on prenne des gens compétents
18:04et que ça doit être notre règle absolue
18:06de dire dans l'entreprise,
18:07on fait d'abord venir des gens compétents,
18:08mais malgré tout,
18:09s'il n'y a pas une volonté très forte
18:10d'inclure des femmes,
18:11on n'en aura pas.
18:12Oui, c'est ça.
18:13C'est-à-dire appuyer sur ce sujet spécifiquement.
18:15Émilie Corsia.
18:16Moi, je le vois différemment.
18:17Oui ?
18:17Je le prends du prisme de la personne.
18:19Moi, quand je serai contente,
18:20ce n'est pas qu'il y aura 50-50
18:21dans une même entreprise.
18:22C'est que chacun pourra choisir
18:23ce qu'il veut
18:24sans penser que c'est un métier
18:26pour les hommes ou pour les femmes.
18:28Et donc, du coup,
18:28si dans certains métiers in fine,
18:31les femmes sont au fait
18:33de tout ce qu'elles peuvent y faire,
18:34que c'est fait pour elles aussi
18:36parce qu'il n'y a pas de métiers
18:37qui ne sont pas pour elles.
18:38Et moi, c'est ce que je vais dire
18:38aux jeunes filles dans les classes.
18:40Je dis aux jeunes filles dans les classes,
18:41il n'y a aucun métier
18:42qui ne soit pas pour vous.
18:44Vous pouvez tout faire.
18:45Vous avez les mêmes capacités
18:47que les hommes.
18:49Maintenant, choisissez quelque chose
18:50qui vous plaît.
18:50On ne va pas mettre des femmes
18:52dans des endroits
18:52où finalement,
18:53elles n'ont pas envie d'aller.
18:55Par contre, il faut qu'elles sachent
18:56qu'elles peuvent aller de partout.
18:57Et quand on changera l'éducation
18:59et quand on mettra
19:00sur un même niveau d'égalité
19:02dans l'opportunité,
19:03finalement,
19:04que chacun choisisse
19:05ce qui lui correspond,
19:06ce qui lui plaît
19:07et qu'il n'y ait pas
19:08ça, j'y vais pas
19:09parce que je me censure.
19:10Ça, en fait,
19:10on n'est pas assez nombreuses
19:11donc ça n'a pas l'air d'être pour moi.
19:14C'est là, moi,
19:14que je serais contente.
19:15Est-ce que c'est 50-50 ?
19:16Je ne sais pas.
19:17Mais c'est le choix,
19:18le vrai,
19:19sur la base de connaissances
19:20et avec rien qui ne me soit interdit.
19:21Geoffrey, qu'en pensez-vous ?
19:24Oui, mais c'est très bien dit, Émilie.
19:26Bravo.
19:28Oui, c'est vrai que ça fait du bien
19:29d'entendre ce discours.
19:30Cela dit,
19:30quand je vous écoute,
19:32ça me pose une question
19:33et c'est peut-être une question
19:34que se posent les patrons
19:35dans ce contexte.
19:36Est-ce que c'est un investissement ?
19:38C'est un investissement.
19:38Quand on vous écoute, Xavier,
19:40ça veut dire que c'est un investissement
19:41de temps,
19:42de mise en place
19:43de certaines choses
19:44et de personnification
19:45peut-être des postes.
19:47Est-ce que c'est un investissement
19:48d'argent matériel,
19:50mettre en place des cabines,
19:51ce genre de choses ?
19:52Est-ce qu'il faut compter ça aussi
19:54en termes d'investissement ou pas ?
19:56Oui, oui, très clairement.
19:58Oui, oui et oui,
19:59sur tous les sujets.
20:00C'est un investissement de temps
20:01parce que quand moi,
20:03je prends la parole
20:03comme aujourd'hui
20:04pour dire qu'il faut faire venir
20:05des femmes à nos métiers,
20:06au métier du bâtiment,
20:07au métier de cordiste,
20:08au métier de plongeur, etc.
20:09C'est un investissement que je fais.
20:11Oui, c'est un investissement.
20:12J'ai travaillé avec l'OPP BTP
20:13qui est l'organisme
20:14qui améliore la sécurité
20:15sur les chantiers
20:16pour qu'ils viennent faire
20:17une étude avec nous
20:18dans notre entreprise
20:19pour améliorer les gestes
20:21et postures pour les femmes
20:22spécifiquement.
20:24Donc ça, c'est un investissement.
20:25Oui, sur le matériel,
20:26c'est un investissement.
20:27Oui, sur les outils,
20:28c'est un investissement.
20:29Et en fait, si on imagine
20:29que globalement,
20:30on n'en fera pas plus
20:31pour les femmes
20:31ou pour la diversité,
20:32en fait, je pense qu'on se trompera
20:34par rapport à ça.
20:35C'est pour ça que je dis
20:35qu'en fait, même méthode,
20:38même résultat.
20:38On a essayé pendant des années,
20:39ça n'a pas marché.
20:40Il faut changer maintenant la méthode.
20:42C'est un investissement,
20:43mais en même temps,
20:45aujourd'hui,
20:45on perd des points de PIB.
20:46Ah, il y aura un retour.
20:48Exactement.
20:49On perd des points de PIB.
20:50On ne peut plus faire de commandes
20:51à certains endroits
20:52parce qu'on n'a pas
20:53les compétences derrière
20:55et les mains
20:56pour les mettre en place.
20:57Et en fait, encore une fois,
20:58on ne peut pas se passer
20:5950% de la population.
21:00Donc, dans un moment
21:01où on doit recruter,
21:02où on manque de compétences,
21:04ces femmes, certes,
21:05il faudra peut-être
21:06faire des adaptations,
21:06certes, il faudra investir
21:07pour aller leur dire
21:08qu'elles sont les bienvenues,
21:09etc., etc.
21:10Mais si on ne le fait pas,
21:12on perd déjà de l'argent
21:13chaque jour qui passe.
21:15Donc, en fait,
21:15c'est un investissement
21:16qui est nécessaire
21:17et qui est une urgence
21:18pour notre économie.
21:19Une dernière question
21:21parce que le temps nous manque.
21:22Vous parliez tout à l'heure
21:23du rôle des parents,
21:25de toute cette masse
21:26de personnes à convaincre
21:27pour faire venir
21:28ces femmes,
21:29ces jeunes filles
21:30dans ces métiers
21:31dits masculins.
21:33Magali vous demande
21:33quel rôle jouent
21:35les familles
21:36et les enseignants,
21:37justement,
21:38dans la perception
21:38de ces métiers-là.
21:40Émilie ?
21:40Il est énorme
21:41parce qu'en fait,
21:42les parents et les profs
21:44sont les premiers
21:44qui vont mettre des barrières
21:45sans le vouloir
21:47auprès de jeunes.
21:49Le « tu as de trop bonnes notes
21:51pour aller dans ce domaine-là »
21:53est un frein.
21:54Ou « attention,
21:55tu es une fille,
21:56peut-être que tu irais plus là-dedans »
21:57est un frein.
21:58Alors,
21:58les profs sont formés
21:59et de mieux en mieux
22:00pour déconstruire
22:02ces préjugés de genre,
22:03justement.
22:04Les parents,
22:05parfois,
22:05c'est sans le vouloir,
22:06c'est une espèce de peur.
22:07C'est complètement inconscient.
22:08C'est totalement inconscient.
22:10Donc,
22:11là encore,
22:12je pense que
22:13que ça sorte en fait.
22:15Et nous,
22:16c'est ce qu'on dit aux jeunes,
22:17c'est aller rencontrer
22:18les professionnels,
22:18aller voir ceux qui font
22:19parce qu'eux,
22:20et moi je l'ai sur la plateforme,
22:22je suis aussi ambassadrice
22:23de mon métier d'entrepreneur,
22:24on manque d'entrepreneurs,
22:25c'est un métier
22:25qui n'est pas suffisamment féminin.
22:27Et j'ai des jeunes filles
22:28qui me disent
22:28« merci,
22:29ça m'a fait du bien,
22:30je ne sais pas
22:30si je serai entrepreneur. »
22:31Mais c'est le premier discours
22:33dans lequel, en fait,
22:34on m'a montré
22:34autre chose
22:35que dans mon environnement familial
22:37où on a tendance
22:38à me dire
22:38que je ne suis pas capable
22:39ou qu'il faut que je fasse attention.
22:40Ça ouvre des portes.
22:41Et donc, du coup,
22:42d'aller voir des personnes à l'extérieur.
22:43C'est pour ça que j'aurais juste parlé
22:44d'une initiative
22:44qui est intéressante,
22:46c'est qu'avec le MEDEF
22:47et sous le haut patronage
22:50du ministère
22:50de l'Éducation nationale,
22:51on a lancé une opération
22:52qui s'appelle Code F
22:53et qui met en avant
22:55des femmes
22:56dans les métiers
22:57scientifiques,
22:57techniques et technologiques,
22:59c'est-à-dire
22:59tous les métiers
22:59où on en manque cruellement.
23:01Et je fais un appel
23:02parce que, mesdames,
23:03si vous nous écoutez
23:03et que vous êtes dans ces métiers-là,
23:05que vous soyez parents
23:06ou pas,
23:07vous avez un rôle à jouer
23:09et donc vous pouvez venir
23:10vous inscrire gratuitement
23:11dans cette démarche
23:11pour que les professeurs
23:13puissent vous faire venir
23:14dans les classes
23:15parce que les profs sont formés,
23:16les profs ont envie
23:17de montrer ce qui existe,
23:19mais par contre,
23:19souvent,
23:20on manque de rôle modèle,
23:21on manque de personnes
23:22qui vont venir
23:23montrer ce métier
23:24aux féminins.
23:25C'est possible,
23:26c'est facile,
23:27ça prend une heure
23:27de votre temps,
23:28mais ça peut tellement
23:29changer les choses
23:30et je suis consciente
23:30d'une seule chose,
23:32c'est que si on met ensemble
23:33pour lutter contre
23:35les biais de gens,
23:36les enseignants,
23:37les parents
23:37et les rôles modèles féminins,
23:39là, en fait,
23:40c'est le levier le plus puissant
23:41pour changer les choses.
23:42Xavier Rodriguez.
23:43Je trouve ça génial,
23:44déjà, bravo,
23:45Émilie,
23:45pour ces initiatives,
23:46je les trouve fantastiques.
23:48On demande encore des...
23:48Moi, juste,
23:49ça ne va pas plaire
23:50ce que je vais dire,
23:50mais on demande encore
23:51des efforts aux femmes.
23:52Il faut encore en plus
23:52qu'elles viennent jouer
23:54un rôle dans l'éducation
23:55pour montrer que ce soit possible.
23:56C'est génial,
23:56qu'il faut des rôles modèles.
23:57Vous savez,
23:57je le dis souvent,
23:58je pense que c'est très important,
23:59c'est ça qu'il faudra
24:00changer les choses.
24:01Je trouve que c'est encore
24:01à elles qu'on va demander
24:02des efforts.
24:03Moi, je dirais que dans ce moment-là,
24:04c'est peut-être au papa aussi
24:05d'agir.
24:06Les pères font sortir
24:08les mères de leur biais,
24:10justement, d'éducation.
24:11Moi, j'ai tellement entendu
24:12le tu n'es pas bonne en maths,
24:14mais ce n'est pas grave,
24:14tu y arriveras,
24:15parce que moi-même,
24:15je n'étais pas bonne en maths.
24:16Quand les pères se mettent
24:17à faire bosser les maths,
24:18je peux vous dire que derrière,
24:19ça donne autre chose.
24:20Le rôle des pères
24:21est très important là-dedans.
24:21Vous avez raison,
24:22le rôle des pères est essentiel.
24:23Mais à la fin,
24:24la jeune fille,
24:25elle ne se projette pas
24:26dans son papa.
24:27Elle se projette dans
24:28celle qui lui ressemble.
24:29C'est vrai.
24:29Et donc, du coup,
24:30le papa peut tout à fait
24:32encourager sa fille
24:33à aller rencontrer
24:34des personnes
24:34qui font des métiers là,
24:35à l'amener, pourquoi pas,
24:37avec lui aussi,
24:38à découvrir des métiers,
24:40à aller taper à la porte
24:40de certaines entreprises.
24:42Ça, c'est génial.
24:42Mais à la fin,
24:44on a quand même ce côté
24:45de se projeter.
24:47Et pour se projeter,
24:47c'est plus simple
24:48quand c'est quelqu'un
24:48qui vous ressemble.
24:49Geoffrey Fournier,
24:50le mot de la fin.
24:52Oui, l'environnement est clé
24:53pour faire sauter
24:55ces barrières-là.
24:55On a parlé de l'éducation,
24:58on a parlé de la famille,
24:59mais il y a également
24:59le réseau professionnel
25:01qui peut être intéressant
25:02d'activer.
25:03Il y a des associations,
25:04prenons l'exemple de la sécurité.
25:05Les femmes de la sécurité
25:06le font très bien
25:07dans le domaine de la sécurité.
25:08Donc, je suppose
25:08qu'il y a un petit peu
25:09l'équivalent dans d'autres secteurs.
25:12Donc, ça vaut toujours le coup
25:13d'aller se renseigner
25:14également dans ce type de cercle.
25:16Quoi qu'il arrive,
25:17d'aller rencontrer
25:18des professionnels,
25:19c'est extrêmement important.
25:21On est dans le concret.
25:22Merci beaucoup
25:22à tous les trois
25:23d'être venus dans cette émission
25:24sur ce sujet absolument passionnant.
25:26Émilie Corchia,
25:27fondatrice et présidente
25:28de MyJobGlasses.
25:29Xavier Rodriguez,
25:31président du groupe Jarnias
25:32et Geoffrey Fournier,
25:33président de Victoriam RH.
25:35Merci à tous les trois
25:36pour vos précieux conseils.
25:38Merci à vous
25:39de nous avoir suivis.
25:40Émission que vous pouvez retrouver
25:41en podcast et en replay
25:41sur notre appli
25:42et notre site.
25:43On se retrouve tous les jours
25:44à midi 30 avec vous.
25:45Très bonne journée
25:46sur BFM Business.
25:47Avec vous sur BFM Business.
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