- il y a 3 heures
Marschall Truchot, du lundi au jeudi de 17h à 19h avec Olivier Truchot & Alain Marschall. Deux heures pour faire un tour complet de l’actualité en présence d’invités pour expliquer et débattre sur les grands sujets qui ont marqué la journée.
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00:00Voilà, vous venez de suivre la conférence de presse commune entre le président Macron et le président Volodymyr Zelensky.
00:05Ils se sont rencontrés aujourd'hui à Paris et c'est vrai que, Patrick Sos, c'est un scénario que l'on connaît maintenant.
00:11Bonsoir. C'est-à-dire que c'est Volodymyr Zelensky qui vient à Paris pour souder derrière lui la France et les partenaires européens
00:18à un moment où lui-même est sous pression avec le plan de paix américain qui, hier, en Floride, a encore avancé.
00:25Avec des mots simples et forts que Donald Trump est censé entendre.
00:30Le président ukrainien qui fait la guerre avec son armée et son peuple depuis bientôt 4 ans et qui dit
00:36« Nous voulons terminer cette guerre de toutes nos forces de manière digne ».
00:40Ce sont les mots d'un président qui sait qu'il ne retrouvera pas les territoires qui ont été perdus par l'agression russe,
00:48mais qui veut en terminer. Et vous avez à côté de lui un président français qui dit
00:53« Tout le monde, en fait, est en train de travailler à ça ».
00:55Il y a vraiment deux choses, le cessez-le-feu, puis l'accord de paix et les garanties de sécurité.
01:00Mais véritablement, tout le monde est en train de regarder, d'avoir un œil sur l'avion qui décollera demain de Miami
01:06pour aller à Moscou, dans lequel prendra place Steve Witkoff, qu'Emmanuel Macron a appelé médiateur pour un plan de paix.
01:13On a aussi entendu le président français qui n'est pas finalisé, mais de poursuivre.
01:17Et en fait, c'est ce que disait également le président de la République française,
01:21c'est que la clarté sera faite, à l'issue de cet entretien, sur la volonté russe d'avancer.
01:27Le reste, les garanties de sécurité, la paix, un accord, cette paix durable, sans doute injuste, mais durable.
01:33Ça, c'est pour après.
01:33Pour l'instant, savoir si les Russes, pour la quatrième ou cinquième fois,
01:38dévient la conversation sur un cessez-le-feu et sur l'arrêt des combats,
01:43ça, on va le savoir sans doute demain soir.
01:44– Zenaski souhaite des pourparlers sur les questions clés avec Trump.
01:49Quelles sont ces questions clés qui restent à régler, Didier-François ?
01:52– Alors, le point principal aujourd'hui, c'est la question territoriale.
01:57Voilà, c'est là que ça bloque, parce que les Russes, en fait, veulent que les Ukrainiens leur lâchent
02:02tout ce qui reste en territoire, qui n'ont pas encore été conquis militairement par la Russie,
02:06à Louransk et à Donetsk, donc le Donbass, en fait.
02:09Or, il y a quand même 20% du Donbass qui reste une ligne de défense ukrainienne extrêmement forte
02:15et que les Russes auraient du mal à prendre, ils l'apprendraient certainement,
02:20mais ils auraient du mal à la prendre et ils auraient beaucoup de pertes.
02:23Et aujourd'hui, les Ukrainiens ne sont pas prêts à le lâcher comme ça.
02:27Les discussions qui sont en cours en ce moment en Floride,
02:30c'est la possibilité peut-être d'en faire une zone démilitarisée,
02:33c'est ce qui a eu lieu comme discussion en début de semaine à Abu Dhabi,
02:36entre les services de renseignement militaire russes et ukrainiens
02:41accompagnés par les Français et les Américains,
02:44sur justement, est-ce qu'il y aurait une zone démilitarisée ?
02:49Comment elle serait surveillée ?
02:50Pour l'instant, pas de troupes au sol,
02:51mais les Américains ont fait des avancées sur la capacité
02:55à donner des observations satellites et aériennes, etc.
02:57C'est ça, aujourd'hui, qui est au centre de la discussion
03:00et que va porter demain Vitkov à Vladimir Poutine.
03:04Il n'est pas du tout certain que Vladimir Poutine l'accepte
03:05parce que lui, il veut avoir l'ensemble de ses territoires.
03:08Donc, c'est bien ça dont il parle.
03:10Et c'est pour ça que, d'ailleurs,
03:12Zelensky parle de paix digne et pas de paix juste,
03:16parce que, de toute manière, ça sera injuste.
03:17Les Russes occuperont le territoire qu'ils ont déjà conquis.
03:21Et la seule chose qui serait digne, effectivement,
03:23c'est un arrêt des combats sur la ligne de confrontation aujourd'hui.
03:26Mais c'est vrai, Jacques Faure, vous êtes ancien ambassadeur de France en Ukraine.
03:30On a cette phrase qui revient régulièrement.
03:32On ne peut pas récompenser la Russie.
03:33C'est la Russie l'agresseur de ce qui s'est passé en Ukraine.
03:37Et là, on ne veut pas laisser les Américains et les Russes
03:40se mettre d'accord sur le dos de l'Ukraine.
03:42On essaie de faire véritablement pression.
03:44C'est toujours diplomatique qu'il est là, là, en fait.
03:46Oui, il y a deux ou trois éléments des conférences de presse
03:50sur lesquelles je souhaite revenir.
03:51C'est-à-dire la mention par le président français
03:54du référendum d'indépendance il y a une trentaine d'années.
03:58Je tiens à rappeler qu'à l'époque...
04:01C'était le 1er décembre 1991, la date anniversaire.
04:04La date anniversaire du référendum d'indépendance de l'Ukraine.
04:08Toute la population de l'Ukraine de l'époque,
04:11ça veut dire aussi la Crimée
04:12et la population russe ou russophone qui était en Crimée.
04:16C'était pour l'essentiel des retraités de la flotte et de l'armée rouge
04:21qui avaient demandé et obtenu dans la négociation avec Kiev
04:25la possibilité de passer leur retraite au soleil
04:28et pas à Novosibirsk.
04:30Eh bien, tous ces gens-là ont voté en faveur
04:33de l'indépendance de l'Ukraine.
04:35Ils ne voulaient pas retourner en Russie,
04:37vivre à la Soviétique.
04:39Ils avaient déjà compris que la vie était un peu moins dure
04:42dans une Ukraine qui essayait de bâtir sa démocratie.
04:46Alors ça, c'est un rappel qu'il faut faire
04:48au moment où en France et dans d'autres pays européens,
04:51on entend tout et n'importe quoi sur ces périodes passées.
04:55L'autre remarque que je souhaite faire,
04:57l'insistance avec laquelle le président de la République française
05:02a trois fois ou quatre fois dans mon décompte qualifié
05:07Trump et ses efforts,
05:09d'efforts de modération, de médiation.
05:11– Médiation.
05:12– Médiation.
05:13Je ne sais pas ce que ça recouvre réellement,
05:15mais je pense que ça exprime aussi l'espoir
05:18que dans l'attaché-caisse de M. Vitchkov demain à Moscou,
05:23il n'y aura plus la version en 28 points
05:26du soi-disant plan de paix Trump,
05:29qui était un plan russe,
05:31mais qu'il y aura un peu un texte revu
05:33et corrigé après des entretiens avec les Ukrainiens et les Européens
05:38et qui pourra servir de base à un accord ultérieur,
05:44c'est ce qu'on comprend de cette conférence de presse,
05:47ce n'est pas fait maintenant,
05:48de cesser le feu,
05:49préparant une négociation d'ensemble
05:52sur un éventuel traité de paix.
05:54– Dernière chose à dire,
05:57on a quand même une mémoire historique en tout ça.
06:00Alors, ligne de contact,
06:02est-ce qu'elle va devenir véritablement
06:05cette ligne gelée entre les deux armées ?
06:07C'est ce qui est souhaité du côté ukrainien
06:09pour ne pas ouvrir de boulevard à une nouvelle invasion russe.
06:13Mais on a vu que les Russes ne se contentent pas
06:16de Lugansk et de Donetsk en totalité,
06:20qu'ils n'occupent pas en totalité,
06:21mais ils ont rajouté Zaporozhye et Kershonne.
06:24Et ça, c'est inacceptable pour l'Ukraine.
06:27– Poutine qui rajoute à chaque fois
06:28des revendications pour le gogo.
06:31Donc on se demande, finalement, le président russe,
06:33il ne veut pas, il veut continuer à faire la guerre.
06:35– Il continue à faire la guerre.
06:36– Il a des objectifs qui sont plus ou moins clairs,
06:38mais en tout cas, il y en a qui sont totalement clairs
06:40dans un premier temps, c'est ce qu'on disait.
06:41Il veut occuper les deux territoires du Donbass,
06:44les deux régions du Donbass, Donetsk et Lugansk.
06:47Et c'est pour ça que les questions territoriales
06:48sont si compliquées aujourd'hui,
06:50parce que c'est hors de question pour le Kremlin
06:51de laisser quoi que ce soit.
06:53Et en même temps, évidemment, pour l'Ukraine,
06:54c'est impossible de donner des territoires
06:56parce qu'il faut quand même rappeler
06:57qu'il y a des gens qui y vivent.
06:58On ne peut pas organiser des placements de territoire.
07:01Et il faut aussi rappeler que la vie sous occupation,
07:03parce que ce n'est pas que des régions
07:05avec des russophones qui sont super contents
07:06de vivre en Russie,
07:07ça reste une vie sous occupation pour plein de gens.
07:10Il y a des prisons plus ou moins secrètes,
07:12il y a de la torture,
07:12des gens qui sont enlevés en permanence.
07:15Ce n'est pas un avenir qu'on donne aux gens du Donbass
07:17de les abandonner dans les mains de la Russie aujourd'hui.
07:20Donc c'est pour ça que ça bloque des deux côtés.
07:22Et puis après, on peut aller loin
07:23dans les projets du Kremlin,
07:24mais on sait que l'étape d'après,
07:26lui, il parle beaucoup de Nouveau-Russie,
07:27Vladimir Poutine,
07:28c'est un territoire qui va de la Russie
07:30jusqu'à la Moldavie en gros.
07:32Donc avec les deux territoires du Donbass
07:33plus les deux régions du sud,
07:35il ne manque que le verrou de la ville d'Odessa
07:36pour pouvoir compléter finalement ce territoire.
07:39Vladimir Poutine s'est montré en photo
07:41devant une carte de la Nouveau-Russie
07:42il n'y a encore même pas un mois.
07:44Donc il a visiblement encore
07:45ce projet impérialiste en tête.
07:47Et puis après, ça peut aller loin.
07:48On peut parler de l'attitude de la Russie
07:49vis-à-vis des Pays-Bas,
07:50vis-à-vis de la Moldavie.
07:52Les enjeux, les objectifs de Vladimir Poutine
07:54peuvent aller loin.
07:55Et ce que tous ces présidents
07:57essayent de rappeler,
07:58c'est que finalement,
07:58les seules limites de Vladimir Poutine
07:59sont celles qu'on va être capable de lui mettre.
08:02Et pour l'instant,
08:02ça reste quand même une difficulté de notre part.
08:04On va retourner à l'Élysée
08:05retrouver Ulysse Gosset
08:07et Léopold Odeber
08:08pour BFM TV.
08:10C'est vrai qu'on a entendu aussi
08:11qu'il y avait un nouveau train de sanctions,
08:12je crois, le 20ème qui est arrivé contre la Russie.
08:14Mais enfin, voilà,
08:15Volodymyr Zelensky, le président Macron,
08:17était là pour montrer
08:18on fait bloc
08:18et on veut peser
08:20dans ce qui se passe en ce moment
08:21dans les tractations sur ce plan de paix.
08:25Oui, conférence qu'on a suivie de l'intérieur,
08:27effectivement, avec Ulysse dans cette salle.
08:29Alors que derrière moi,
08:30vous voyez ce cortège
08:31qui va partir dans quelques instants.
08:32Vous verrez donc cette image de sortie
08:34du président ukrainien
08:35raccompagné par Emmanuel Macron.
08:37Moi, je retiens notamment deux choses,
08:39Ulysse, de l'intérieur.
08:40Je retiens notamment que lorsque
08:42Emmanuel Macron est interrogé
08:43notamment sur ce scandale de corruption
08:45qui touche l'un des ex-membres de cabinet,
08:48chef de cabinet de Volodymyr Zelensky,
08:50il répond par la négative,
08:52en quelque sorte,
08:52en prenant l'exemple de la Russie.
08:53Il dit,
08:54vous n'avez pas d'exemple
08:55de ce type en Russie
08:57parce qu'il n'y a pas d'entité indépendante.
09:00Il dit même,
09:01c'est un type de dictature,
09:03Emmanuel Macron,
09:04pour parler,
09:04donc pour essayer de déminer
09:06ce qui touche
09:07et ce qui fragilise
09:07depuis quelques heures,
09:08Volodymyr Zelensky.
09:09Nous n'avons pas de leçons
09:10à donner à l'Ukraine
09:11sur les questions de corruption,
09:13sur le scandale de corruption.
09:13Voilà, et puis j'ajoute
09:14un autre point qui m'a frappé,
09:16c'est une nouvelle fois
09:17Emmanuel Macron
09:18qui laisse
09:19ces questions territoriales
09:21à Volodymyr Zelensky,
09:22c'est-à-dire que
09:22lorsque une de nos consœurs ukrainiennes
09:24interrogeait
09:25Volodymyr Zelensky
09:26sur jusqu'où il était prêt
09:28à aller potentiellement,
09:29à lâcher certaines régions,
09:30vous savez que ce plan de paix
09:31américain
09:32dans sa première mouture
09:33demande à l'Ukraine
09:34de capituler
09:36sur deux régions
09:37du sud,
09:38Lugansk et Donetsk.
09:40Volodymyr Zelensky
09:41dit qu'effectivement
09:41c'est un moment
09:42très complexe pour lui.
09:43Emmanuel Macron dit
09:44nous n'avons pas de leçons
09:45à donner encore une fois,
09:46c'est à l'Ukraine de décider.
09:47Oui, je crois qu'il faut
09:48retenir deux choses également.
09:50D'abord,
09:51ce que dit Macron
09:52à propos de Donald Trump,
09:54nous soutenons
09:55et nous saluons
09:55ces efforts de médiation
09:56et c'est important
09:57car demain,
09:58l'envoyé spécial
09:59de Donald Trump
10:00si Wyskov sera à Moscou
10:01avec Poutine
10:02et on attend de Poutine
10:04de savoir comment il réagit
10:05au plan de paix
10:06qui est amendé
10:07chaque jour un peu plus.
10:08Mais y a-t-il pour autant
10:09un plan de paix complet
10:11aujourd'hui ?
10:11Non.
10:12Le plan n'est pas complet.
10:14C'est un processus en cours
10:15a dit Emmanuel Macron
10:16comme l'a dit également
10:17le président Zelensky
10:18mais avec quand même
10:19une volonté,
10:21c'est d'associer tout le monde
10:22à la table de négociation
10:23et c'est seulement
10:24quand tout le monde
10:25sera autour de la table
10:26c'est-à-dire
10:26les Russes bien sûr,
10:28les Américains bien sûr,
10:28les Ukrainiens bien sûr
10:29mais aussi les Européens
10:31et c'est seulement
10:31lorsque tout le monde
10:32sera autour de la table
10:33qu'on pourra parler
10:33de plan complet.
10:35Je retiens une dernière chose
10:36Alain qui est vraiment
10:36très importante.
10:37Le président Zelensky
10:38a dressé un tableau
10:39terrible de la guerre.
10:41Il a dit qu'au cours
10:41du mois d'octobre dernier
10:42il y avait eu
10:4325 000 morts russes
10:45en un mois seulement.
10:47C'est une bataille
10:47qui fait rage
10:48sur le front.
10:49La ligne de front
10:49bouge tous les jours
10:50et elle fait des morts
10:51de chaque côté
10:52a dit le président Zelensky.
10:54Voilà pour ces quelques déclarations
10:55mais c'est vrai
10:56une atmosphère
10:56assez tendue
10:58et on a suivi
10:59beaucoup de conférences
10:59de presse jusqu'à présent
11:01puisque c'est la dixième visite
11:02de Volodymyr Zelensky
11:03depuis février 2022.
11:05C'est vrai que celle-là
11:06on sentait qu'il y avait
11:06un besoin de soutien particulier
11:08de la part de Volodymyr Zelensky
11:09venu en quelque sorte
11:11appeler
11:11peut-être pas à l'aide
11:13mais en tout cas
11:13besoin d'un soutien particulier
11:15avec la mise en avant
11:16de ces entretiens
11:17qui ont été faits également
11:18avant cette conférence de presse
11:19avec différents
11:20dirigents européens.
11:21Merci Léopold Odebert
11:23et Ulysse Gosset
11:24pour ce point
11:25juste à l'issue
11:25de la conférence de presse
11:26entre les présidents français
11:28et ukrainiens.
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