- il y a 13 heures
Marschall Truchot, du lundi au jeudi de 17h à 19h avec Olivier Truchot & Alain Marschall. Deux heures pour faire un tour complet de l’actualité en présence d’invités pour expliquer et débattre sur les grands sujets qui ont marqué la journée.
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00:01C'était donc une intervention en deux temps de la part du Premier ministre Sébastien Lecornu,
00:06Marie Chantret, chef du service politique de BFMTV.
00:08D'abord, ça a été concernant le volet défense.
00:11On a bien compris que vu le contexte international, ce n'était pas une variable d'ajustement dans le budget.
00:16C'était même un pilier pour la France d'assurer sa défense et de faire travailler les entreprises.
00:20Et puis après, on a eu droit au volet budget, qui revient demain à l'Assemblée nationale,
00:25budget sécurité sociale, et il a fait un point sur les discussions, les négociations.
00:29Donc le Premier ministre est là, et il est à la barre, il est aux commandes.
00:32Avec quelques formules qui reviennent à l'oreille, en effet, sur le volet défense.
00:38Il a donc bien confirmé la tenue de ce débat avec un vote.
00:42Avec un vote, ce sera le 10 décembre prochain à l'Assemblée nationale,
00:46car dans le cadre du débat sur le projet de loi de finances, le volet recettes n'a pas pu être abordé.
00:51Donc le 10 décembre prochain, les députés seront invités à débattre dans l'hémicycle
00:55pour arriver à dégager une majorité et obtenir ces prêts de 6,7 milliards d'euros supplémentaires.
01:01– Et ce sera votre consultatif, parce que ça ne rentrera pas dans le budget.
01:03– Alors visiblement, là, le Premier ministre s'engage à ce que ça soit plus que consultatif.
01:08Après, les constitutionnalistes s'interrogent,
01:10parce que le 50-1 de la Constitution, pardonnez-moi ces techniques,
01:14mais effectivement, n'impliquent pas d'application contraignante dans la loi.
01:19Donc il va falloir voir et creuser quel dispositif le Premier ministre a en tête.
01:24Et puis, en effet, d'autres questions ont été posées au Premier ministre
01:28sur le vote et la deuxième lecture du projet de loi de finances de la sécurité sociale.
01:33On a entendu un peu plus tôt dans l'après-midi les socialistes qui ont rencontré Sébastien Lecornu
01:37et qui disait « on progresse vers un compromis ».
01:40Là, il le dit, Sébastien Lecornu, je ne suis pas un papa, visiblement, pour rassurer les Français.
01:45Il appelle encore une fois les parlementaires, oui, les parlementaires de LFI à RN.
01:52Je vois M. Loubet sourire, mais à la responsabilité, disant en gros,
01:56les parlementaires, les députés devront répondre dans leur circonscription à leur vote ou leur abstention
02:02et au fait que nous n'ayons pas de budget pour la sécurité sociale.
02:05– Avant le budget sur la sécurité sociale, vous êtes d'accord avec cet effort demandé pour le budget de la défense ?
02:12– Oui.
02:12– Celui, il parle de consensus, Sébastien Lecornu, là-dessus.
02:16– Absolument, le Rassemblement national a toujours soutenu une hausse des dépenses publiques
02:19en faveur de l'effort de défense de la nation.
02:23À ce titre, nous avions même voté, malgré quelques désaccords de fond,
02:26la loi de programmation militaire de juin 2023, si ma mémoire est exacte.
02:31Merci.
02:32Et à ce titre, bien évidemment, nous soutenons le renforcement de nos armées.
02:38Mais j'ai vu que M. le Premier ministre Lecornu évoquait le fait qu'il s'agissait également d'un enjeu industriel.
02:45Le soutien à la BITD est un enjeu industriel majeur, mais il y a aussi beaucoup d'autres leviers à activer.
02:51Par exemple, le fait de flécher la commande publique vers les industries françaises,
02:56la fameuse priorité nationale dans la commande publique.
02:59Ce sont 170 milliards d'euros que l'on pourrait flécher vers, alors pas en intégralité évidemment,
03:05mais en partie, en grande partie, vers l'industrie française.
03:09Et ça permettrait justement de donner de la prévisibilité sur les carnets de commande de nos industriels
03:13et de structurer la demande française pour créer de l'emploi et de la richesse industrielle en France.
03:19Le lieutenant-colonel Vincent Barrethier, ce qui est intéressant aussi de souligner,
03:22c'est que Sébastien Lecornu dit que cet effort, ce n'est pas seulement pour le budget 2026,
03:27ça va monter en puissance.
03:28C'est plusieurs années d'efforts pour la défense française.
03:31– Oui, donc il y a plus de 6 milliards cette année, il a parlé de 10 milliards ensuite.
03:36– Donc il va falloir trouver à chaque fois plus d'argent chaque année.
03:39– Absolument, parce que le problème, si vous voulez, il est facile,
03:43c'est qu'il n'y a pas simplement l'équipement en matériel militaire,
03:47il y a aussi les munitions où on a beaucoup de difficultés,
03:49où on a beaucoup de difficultés à relancer les chaînes de fabrication en métropole.
03:54Et puis il y a un absent dont on n'a pas parlé, c'est aussi le service militaire,
03:57enfin le service militaire volontaire.
03:58– Il a demandé des investissements, pareil, en matériel.
04:03– Là aussi, on veut monter en puissance, donc ça va coûter de plus en plus cher.
04:05– Absolument, et puis il y a aussi l'imprévu.
04:09Dans les armées, il y a toujours l'imprévu.
04:11Et l'imprévu, ça pourrait être, en cas de signature d'un cessez-le-feu
04:14entre l'Ukraine et la Russie, l'envoi d'une force de dissuasion
04:19ou de réassurance, par exemple, et qui coûterait de l'argent.
04:22Parce que, si vous voulez, dans les armées, on est un peu à une époque,
04:27alors il a parlé des années 60, moi ça me pensait plutôt à la fin des années 30,
04:31où à partir du…
04:32– Ça s'est mal fini.
04:33– Bah oui, mais en fait, en plan budgétaire,
04:36il y a eu un effort considérable qui a été fait par le Fonds populaire
04:39à partir de 1936 jusqu'en 1939, en 1938, pour redresser,
04:43pour acheter, y compris des avions américains, des curtis,
04:46parce que nos chaînes de fabrication d'avions, par exemple pour l'aéronautique,
04:50étaient asphyxiées tellement on demandait de voitines
04:53ou d'autres… des blocs ou d'autres types d'avions.
04:56Donc, si vous voulez, on est dans une situation,
04:58on n'est pas en économie de guerre, mais on est, comme le disait le général Beaufort,
05:02on est dans une phase de paix-guerre,
05:05et l'économie doit se mettre en phase incendante au point de vue militaire.
05:10Et sans financement, il n'y aura rien du tout.
05:12– Justement, Didier François, ça suit, et il y a fait allusion d'ailleurs,
05:14le chef du gouvernement, ça suit les propos du général,
05:17du chef d'état-major des armes, et le général Mandon,
05:19qui a tapé fort, lui, dans ses propos devant les maires.
05:22Mais là, on dit la même chose de manière plus politique,
05:25plus feutrée, en disant enjeu considérable, vu le contexte du moment.
05:28– En fait, derrière l'intervention du Premier ministre,
05:31il y a une chose, comme l'a rappelé l'élu sur le plateau,
05:36la loi de programmation militaire qui a été votée fin 2023
05:40a été votée à une très large majorité par l'ensemble des groupes parlementaires
05:43– Sauf la gauche, si je peux me dire.
05:45– Sauf une partie de la gauche qui s'est absolue.
05:46– Qui a voté contre.
05:47– Et le LFI qui a voté contre.
05:49Mais donc, il y a eu beaucoup d'absorption, mais en fait, elle est votée.
05:53Et cette loi de programmation militaire faisait qu'on devait passer,
05:57d'ici à 2030, d'un budget militaire qui était de l'ordre de 47 milliards par an
06:01à 70 milliards par an.
06:02C'est ça l'idée.
06:03C'est qu'on puisse regonfler ce qu'on n'a pas fait,
06:05parce que pendant des années, pendant 30 ans, on a sabré, on a sabré,
06:08et qu'on est un petit peu en short par-ci, par-là.
06:11Donc, l'idée maintenant, c'est de pouvoir remonter.
06:14Et donc, ce que demande le Premier ministre aux parlementaires,
06:17c'est d'être responsable et de dire, année après année,
06:20d'effectivement voter le budget militaire qu'ils ont prévu sur les 10 ans.
06:25Puisqu'ils avaient voté un objectif à 10 ans,
06:28mais là, la question qui va se poser, très clairement cette année,
06:31c'est que s'il y a un budget, on va voter,
06:33il devait y avoir 3 milliards plus 3,5 milliards,
06:36donc grosso modo 6,5 milliards.
06:38Si jamais il n'y a pas de vote de budget, on n'aura que les 3 milliards l'année dernière,
06:41donc on aura une chute de 3,5 milliards.
06:43C'est ça le sujet.
06:44Et donc, c'est pour ça qu'il y a cette discussion reprise avec les parlementaires
06:47sur la question de la défense, pour voir, est-ce que c'est possible de sanctuariser ou pas ?
06:51Avec un mot de 10 décembre, il faut quand même un mot sur cette formule.
06:54On va l'écouter.
06:56Le chef du gouvernement, le Premier ministre, a dit,
06:58je ne suis pas un papa vis-à-vis des Français.
07:00Mais enfin, il vaut mieux laisser l'intéresser,
07:03le dire et la phrase telle qu'il l'a prononcée.
07:06– Les parlementaires, ils ont du pouvoir,
07:08ils sont là pour rassurer les Français sur le fait qu'il y aura bien un budget
07:11pour la sécurité sociale dans les temps.
07:13Ils sont là pour rassurer les partenaires sociaux dans le paritarisme qu'est le nôtre,
07:16pour expliquer que les caisses pourront fonctionner.
07:18Ils sont là pour rassurer le monde hospitalier
07:20en disant qu'il y aura une visibilité sur les tarifs.
07:22Ils sont là pour rassurer les marchés financiers aussi,
07:25pour lesquels on doit beaucoup emprunter,
07:26pour notamment notre modèle social.
07:28C'est bien notre problème d'ailleurs.
07:29La ministre a été ministre de ces questions.
07:30Elle pourrait en parler bien mieux que moi.
07:3223 milliards d'euros de déficit de la sécurité sociale.
07:35Et s'il n'y a pas de PLFSS, ça sera 30 milliards.
07:38Donc moi, je ne suis pas un papa qui est là pour rassurer ou inquiéter les gens.
07:42– C'est quand même curieux parce que quand il dit
07:45« je ne suis pas un papa pour rassurer les gens »,
07:47c'est aussi une façon un peu de se défausser sur les parlementaires.
07:49C'est-à-dire, si ça échoue, ça ne sera pas de ma faute.
07:51– Rappelons quand même que le budget, c'est le gouvernement qui le présente,
07:54ce n'est pas le Parlement.
07:55Après, le Parlement amende, vote ou ne vote pas.
07:58Mais ça reste un budget gouvernemental.
08:00– Oui, et c'est une façon pour lui de se déresponsabiliser, en effet,
08:03et de dire aux Français « si ça ne marche pas, ce n'est pas de mon fait,
08:07je ne suis pas celui qui peut tout superviser aujourd'hui ».
08:10– C'est étonnant cette expression « je ne suis pas un papa pour rassurer les gens ».
08:13– Oui, elle est assez étrange, d'autant plus pour un Premier ministre
08:16qui aujourd'hui est quand même assez impopulaire.
08:20Donc, se mettre en retrait à ce point, cela dit, ce n'est pas la première fois qu'il le fait
08:24puisqu'il avait déjà dit qu'il était le Premier ministre le plus faible
08:27qui ait connu la Cinquième République.
08:29Donc en fait, il a toujours cette attitude qui consiste à regarder de loin
08:33en laissant les parlementaires débattre.
08:35Par ailleurs, si on est dans cette situation aujourd'hui…
08:37– Alors, on sait que ce n'est pas vrai, c'est qu'il négocie,
08:39notamment avec les socialistes.
08:40– Bien sûr, il met les mains directement dans le cambouis.
08:44Et il est d'autant plus en première ligne qu'on est aussi dans cette situation
08:47parce que les gens ont besoin d'être rassurés,
08:49parce qu'il y a eu cette fameuse dissolution d'Emmanuel Macron
08:51que soutenait lui-même Sébastien Lecornu.
08:53Donc, on n'est pas là par l'opération du Saint-Esprit
08:56et il a une part de responsabilité évidente aujourd'hui.
08:58– Alors, il ne sait pas notre papa, si on l'a bien compris.
09:01On parlait du père de la nation, mais ce n'est pas lui.
09:03– Non, il ne compte pas endosser, en effet, la responsabilité
09:07d'un éventuel échec du débat et de cette deuxième lecture
09:11du budget de la Sécurité sociale.
09:13C'est la responsabilité des parlementaires.
09:15Il l'avait déjà fait dans la cour de Matignon lundi dernier.
09:18Il appelle chacun des députés à la responsabilité.
09:22Un compromis est possible.
09:25Voilà ce que disaient les socialistes.
09:26Il va recevoir le Rassemblement national mercredi à 17h.
09:29On verra quelle sera la tonalité.
09:31Est-ce qu'en dira Marine Le Pen, qui sera d'ailleurs sur notre antenne
09:33demain matin ?
09:34Est-ce que le RN pourrait voter ce budget de la Sécurité sociale ?
09:39On en doute, mais peut-être s'abstenir.
09:41– Alors, M. Loubet, dites-nous tout dans l'exclusivité mondiale.
09:44– Écoutez, évidemment, je laisserai la primeur à la présidente
09:49de mon groupe politique pour répondre à votre question.
09:51Mais ce que je peux déplorer dans cette séquence,
09:54c'est de voir ce chantage qui est réalisé par le gouvernement,
09:56par le Premier ministre, comme depuis le début du mois de septembre,
09:59comme d'ailleurs depuis la dissolution.
10:01C'est-à-dire que tout est fait pour faire culpabiliser
10:03les Français et les parlementaires.
10:05Et là, on vient nous dire qu'il faut impérativement voter le budget,
10:08sans quoi nos armées n'auront pas l'effort suffisant budgétaire
10:12pour les soutenir.
10:14Moi, je constate que c'est la Macronie qui a vu son chef d'état-major
10:17démissionner en 2017 ou 2018, le général de Villiers,
10:21parce que, de mémoire, il y avait une baisse de plus de 800 millions d'euros.
10:23– Depuis, les choses ont été inversées.
10:24– Plus de 800 millions d'euros de budget.
10:27Qui dénonçait cette baisse massive de budget ?
10:29Le Rassemblement national.
10:30Par conséquent, nous n'avons pas de leçons à recevoir aujourd'hui
10:32et nous nous opposerons au budget pour la France,
10:36de même que celui de la Sécurité sociale,
10:38s'il vise à ajouter toujours plus de fiscalité.
10:41Or, je constate qu'à aujourd'hui,
10:43la copie qui est proposée par le gouvernement n'est pas satisfaisante.
10:46– Merci, rendez-vous demain à l'Assemblée nationale.
10:48– Merci.
10:49– Merci.
10:50– Merci.
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