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  • il y a 1 jour
Aujourd'hui, c'est au tour de François Ruffin, député de la Somme, de faire face aux GG. - L’émission de libre expression sans filtre et sans masque social… Dans les Grandes Gueules, les esprits s’ouvrent et les points de vue s’élargissent. 3h de talk, de débats de fond engagés où la liberté d’expression est reine et où l’on en ressort grandi.

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00:00R.M.C. Face aux grandes gueules
00:03Bonjour M. le député. Bonjour.
00:08Vous l'avez sauvé ? On a sauvé qui ?
00:11Sébastien Lecornu. Je pense que c'est vraiment pas le sujet, vous savez.
00:14Et hier vous avez voté la suspension de la réforme des retraites, j'imagine qu'il était soulagé du fait de ça hier soir,
00:20grâce à la gauche, une partie de la gauche, il peut continuer ?
00:23Vous savez, c'est vraiment pas mon sujet. Moi je sais pour qui je me bats.
00:26Je sais pour qui je me bats tous les jours. Et simplement je vois qu'il y a 500 000 personnes,
00:31500 000 ouvriers, salariés, employés, qui vont pouvoir partir en retraite 3 ou 6 mois à l'avance.
00:37Je vais pas passer ces miettes pour un festin. Je dis pas c'est formidable, mais je dis ce que je prends, je le prends.
00:44Quand il s'agit de faire le plein d'un caddie pour les auxiliaires de vie et de gagner ça à l'Assemblée, je prends.
00:50Quand il s'agit d'avoir un 13ème mois pour les femmes de ménage, je prends.
00:53Et bien là, il s'agit pour moi de défendre les travailleurs de mon pays et de faire qu'il y en ait 500 000 qui puissent partir.
00:59Que répondez-vous à ceux qui disent que vous êtes finalement l'allié de le corps nu, de la droite ?
01:05Je pense que vous valez mieux que ça et que...
01:07Non, non, mais c'est pas bien que je le dis.
01:09Je pense qu'aujourd'hui, la politique, elle vaut mieux que ça, vous savez.
01:13Elle doit valoir mieux que ça que...
01:15Ce qui compte, c'est le résultat.
01:16Cette Assemblée où personne n'y comprend rien.
01:18Donc le sujet n'est pas là. Maintenant, comment on se bagarre pour les Français ?
01:21Et je vais dire autre chose. Vous savez, moi, ce qui m'a le plus frappé dans le choix d'Emmanuel Macron
01:28de faire ces réformes sur les 64 ans, c'est qu'on était dans un temps où on avait traversé la crise des Gilets jaunes,
01:34on avait traversé la crise Covid, on a eu la crise de la guerre en Ukraine avec la crise des factures d'énergie et d'inflation.
01:40Et dans ce temps-là, je pense que la responsabilité d'être président de la République,
01:44c'est de chercher à rassembler et de se demander comment on peut porter un projet ensemble.
01:47Oui, mais il y a un système des retraites à financer aussi.
01:50À ce moment-là de notre histoire, dans un moment où la psychologie des Français était très mal en point,
01:57je pense que l'objectif du président de la République, c'est l'unité de la nation.
02:01Et là, qu'il a déchiré la nation.
02:03Est-ce que dans les mois qui viennent, on trouve un chemin pour un peu réconcilier la nation,
02:08pour qu'on porte un projet ensemble plutôt que de se déchirer ?
02:10Il faudra quand même une réforme, non ?
02:12La réforme, ça sera l'un des sujets de discussion, et j'espère pas le sujet central en toute franchise,
02:17de la présidentielle de 2027.
02:20Donc là, on a un gel jusqu'au 1er janvier 2028.
02:23C'est pas une suspension, c'est un gel, voilà, c'est gelé.
02:28C'est une abrogation.
02:28C'est pas une abrogation.
02:29Non, non, c'est pas l'abrogation, non.
02:30C'est pas une abrogation.
02:31Un décalage.
02:32Mais qui va reprendre ça ?
02:33Quel candidat, la présidentielle, va reprendre la loi telle qu'elle était ?
02:38Regardez Gabriel Attal, le macroniste,
02:40qui défendait cette réforme, maintenant on défend une autre réforme.
02:43Lui, il veut supprimer l'âge légal.
02:44Madame Borne, peut-être, il va falloir reprendre.
02:46Eh bien, ça ne fera pas partie de la discussion.
02:48Mais je vais vous dire, moi, je ne pense pas que la seule discussion sur la retraite
02:52fasse un projet pour le pays.
02:53Et voilà.
02:54Et on doit avoir des discussions sur qu'est-ce qu'on fait avant ?
02:58C'est vrai.
02:59Comment on travaille avant ?
03:01Et vous savez, mon engagement, moi, sur le travail,
03:03si on veut augmenter la production de notre pays,
03:06eh bien, il faut faire que les jeunes, ils entrent sur le marché du travail,
03:09en passant par des CDD, par de l'intérim, par des stages et par de la précarité,
03:14mais en n'ayant pas ces épreuves à franchir.
03:17Et à l'autre bout, vous savez, le taux d'emploi des seniors,
03:20indépendamment de l'âge de départ à la retraite, il n'est pas bon.
03:23Parce qu'on a un taux d'inaptitude record.
03:25100 000 inaptitudes dans notre pays.
03:27On a doublé ça.
03:28Ça veut dire 100 000 personnes qui sont broyées physiquement ou psychiquement.
03:31C'est des burn-out, c'est des troubles musculosquelettiques
03:33qui sortent du marché du travail.
03:35Et c'est un coût en dizaines de milliards d'euros.
03:37Donc, je pense qu'on a bien d'autres sujets à mettre sur la table pour notre pays
03:40d'ici 2027.
03:42Et que, voilà, on doit en pouvoir en discuter
03:45et sans être miné, parce que c'est un cancer.
03:50Cette réforme des retraites a été un cancer démocratique.
03:52Quand le président de la République fait ça,
03:54contre 8 Français sur 10,
03:56contre tous les syndicats unis,
03:57et contre une majorité de députés à l'Assemblée,
03:59ça pourrit dans le pays.
04:01Inévitablement, vu ce que vous venez de nous dire,
04:03se proposera la question de votre candidature,
04:05de toute façon, aussi, en 2027.
04:07Je suis passé à BFM, donc, dans la même maison ce dimanche,
04:10ils m'ont posé 18 fois la question.
04:11Non, non, moi, je ne vous la pose pas.
04:12On la posera une fois, c'est tout.
04:14Non, non, je dis simplement, ça va se reposer à un moment.
04:17Ça se reposera.
04:18Moi, je vous réponds, ça n'est pas le moment.
04:20Ça n'est pas le moment, parce que là,
04:21on ne sait pas si on va avoir un budget,
04:23on ne sait pas si on va avoir une dissolution.
04:24Même si le gouvernement va tenir.
04:25Ça n'est pas le moment.
04:26Là, il y a une...
04:26Peut-être même que le président partira, d'ailleurs.
04:28On est dans une parenthèse, dans un temps suspendu,
04:30et bien, dans ce temps suspendu,
04:31on se bagarre pour offrir ce qu'il peut y avoir.
04:34Sinon de meilleur, du moins de moins pire pour les Français.
04:36Et parmi ce qu'on peut offrir, il y a quoi ?
04:38Il y a le Mercosur ?
04:39Ce serait le pire qu'on puisse offrir aux Français,
04:41alors, l'accord de libre-échange avec l'Amérique du Sud ?
04:43Vous savez que je suis porteur d'une résolution
04:45qui passera en commission des affaires européennes
04:48mardi prochain.
04:50Je vais vous dire pourquoi je me bagarre sur ce Mercosur, moi.
04:52J'ai vu, dans ma Picardie,
04:54les usines partir
04:55vers une Chine qui est devenue l'usine du monde.
04:58Je ne veux pas voir,
05:00de ma Picardie et de tout le pays,
05:02les fermes partir
05:03vers une Ukraine qui deviendrait
05:05la ferme-usine de l'Europe,
05:06ou vers un Brésil qui deviendrait la ferme-usine du monde.
05:09Or, là, cet accord sur le Mercosur,
05:13c'est un gouffre qui sépare deux agricultures.
05:15Il y en a une où on demande
05:17de faire mieux, de monter en gamme,
05:19d'être attentif au bien-être animal.
05:21Et de l'autre côté,
05:22vous avez des fermes qui font
05:23des dizaines de milliers d'hectares
05:25d'un salaire de 350 euros par mois
05:27et 52 molécules, très exactement,
05:30qui sont interdites ici
05:31et qui sont permises là-bas.
05:33Les hormones de croissance,
05:34quelque chose qui s'appelle le paraquat, par exemple,
05:36c'est quelque chose qui est interdit
05:38depuis 2008 dans l'Union Européenne
05:39parce que ça file la maladie de Parkinson.
05:41Eh bien, là-bas, c'est autorisé.
05:42Donc, évidemment, ça pose des grands enjeux
05:44sur les soucis de santé,
05:47sur les soucis d'environnement,
05:48sur les soucis de modèle agricole,
05:49mais je crois que le pire,
05:50c'est la démocratie.
05:52Le pire, c'est la démocratie.
05:53Quand c'est la première victime,
05:55quand l'Assemblée dit deux fois non,
05:57quand le Sénat dit deux fois non,
05:59quand 76% des Français disent non,
06:01quand tous les syndicats agricoles disent non,
06:03quand toutes les associations environnementales disent non
06:06et qu'à la fin, on a Mme Bernayen
06:09qui, en notre nom, va signer le traité avec son affreux jour,
06:12ça pose un grand...
06:13Emmanuel Macron a dit non devant les agriculteurs hier à Toulouse.
06:17Et il ne dit pas la même chose devant nous-là.
06:18Il a dit oui, oui.
06:19Le problème, c'est qu'en Amérique du Sud,
06:20il ne dit pas la même chose.
06:21Mais il a dit non devant les agriculteurs français.
06:22Eh bien, qui le pose ce nom-là avec clarté ?
06:26Parce que là, ce n'est pas le cas depuis des mois.
06:28Et donc, moi, pour qu'il le pose avec clarté,
06:30je lui demande, je demande au président de la République
06:32de se pourvoir devant la Cour de justice de l'Union européenne
06:35et de dire, voilà, ce traité n'est pas conforme
06:40au fonctionnement de l'Union européenne
06:41parce que Mme van der Leyen, en découpant l'accord,
06:44vous savez qu'elle contourne les parlements nationaux.
06:47Et ensuite, il y a des mécanismes à l'intérieur de cet accord-là
06:51qui, en fait, viennent miner le norme environnementale.
06:53Oui, mais il n'y a pas qu'elle qui est pour.
06:55L'Allemagne est pour, l'Italie est pour.
06:57Parce que si on inverse ces choses, je suis d'accord,
07:00on ne peut pas importer n'importe quel produit.
07:01Mais justement, c'est l'intérêt d'un accord,
07:03c'est qu'on encadre les choses et qu'on peut exiger aussi
07:06le respect de certains critères.
07:09Parce que s'il n'y a pas d'accord, finalement,
07:10ça n'empêchera pas ces produits d'arriver,
07:12mais ça ne sera pas contrôlé et ça arrivera n'importe comment.
07:15Donc, on peut y voir aussi peut-être un accord de libre-échange.
07:17Ça organise aussi le marché.
07:20Là, en l'occurrence, il y a des quotas d'importation qui existent.
07:23Il s'agit de les relever très notablement
07:25en autorisant 99 000 tonnes de bœuf en plus
07:28et 180 000 tonnes de bœuf en plus.
07:29Et nous, on va vendre des produits là-bas.
07:30Non, mais moi, je vais poser une question.
07:33Qui, aujourd'hui, va contrôler,
07:36dans les bateaux qui arrivent à Rouen,
07:38les quotas qui arrivent déjà aujourd'hui ?
07:40Qui va vérifier que dans les cartaces congelés
07:43qui arrivent à Rouen, il n'y ait pas d'hormones ?
07:45Mais il n'y a personne qui fait ça.
07:46Mais à l'Europe, personne ne fait ça.
07:49Un conteneur sur 5 000 qui est ouvert dans le port du Havre.
07:52Bon, voilà.
07:53Vous savez, la question centrale pour moi,
07:55elle est celle de la démocratie.
07:56Elle est, quand est-ce que les Français ont voté pour la mondialisation ?
08:00Jamais ils n'ont voté pour la mondialisation.
08:02Quand est-ce qu'ils ont voté pour aller avec la Chine
08:04dans l'Organisation mondiale du commerce ?
08:06Jamais ils n'ont voté là-dessus.
08:07Elle s'est imposée à nous, la mondialisation.
08:09Après, on peut peut-être la réguler
08:10ou justement la contrôler.
08:13Mais elle s'est imposée avec les échanges entre les pays.
08:15C'est la justice qui nous a mis dans l'Europe
08:16en ratifiant un traité que les Français vont voter contre.
08:20C'est Nicolas Sarkozy.
08:21D'accord, mais la mondialisation, on ne vit pas sur une déserte, pardon.
08:23Et on vend aussi des produits étrangers.
08:25Très peu, malheureusement, pas assez sans doute
08:26parce qu'on ne produit pas assez en France.
08:28En matière agricole, on a basculé cette année.
08:30La balance commerciale agricole, on a basculé la réponse sur la mondialisation.
08:35La mondialisation, elle suppose des régulations.
08:37Or, depuis plus de 20 ans, on a payé du libre-échange
08:40et non pas du juste échange.
08:42Et on a permis un laisser-faire tous azimuts dans tous les sens.
08:45Donc, il faut dire non à un grand déménagement du monde.
08:47Et à un moment, il faut poser les accords commerciaux.
08:50La politique commerciale, c'est de la politique.
08:53Ça détermine la politique industrielle.
08:54Ça détermine la politique agricole.
08:56Et il ne faut pas faire comme si c'était en dehors du champ de la démocratie
08:59et que c'était juste des questions d'expertise, de compétences
09:02avec des gens qui sont fans de Ricardo
09:05et qui nous disent que c'est la théorie des avantages comparatifs
09:07et que tant mieux si on doit produire à l'autre bout de la planète.
09:10À un moment, il faut que les Français puissent lui dire qu'est-ce qu'on veut.
09:13Et ce n'est pas l'autarcie, c'est de venir dire
09:16qu'il doit y avoir de la régulation possible.
09:19Ça, sur l'agriculture, mais je lui dis la même chose sur l'industrie.
09:21Oui, mais nous, on est toujours sur la régulation.
09:23C'est la grande spécialité en France, c'est de réguler.
09:25Mais le vrai enjeu, c'est de produire, Français.
09:28C'est d'ouvrir des usines, c'est de permettre à les agriculteurs de se développer.
09:32C'est bien de réguler.
09:34Faut-il encore qu'ils aient les moyens ?
09:35C'est compétitif, quoi.
09:36Être compétitif.
09:37Non, mais ça, c'est un grand mot, les gars.
09:39Être compétitif.
09:40Mais concrètement, comment vous le décrivez, être compétitif ?
09:43Quand moi, agriculture français, je n'ai pas le droit d'utiliser ça.
09:46Je n'ai pas le droit d'utiliser ça.
09:48Je passe deux tiers de ma vie à remplir des patines.
09:52Ce sont les députés qui votent ça ?
09:53Non, enfin, pas complètement.
09:54Non, pas complètement.
09:56Il y a même souvent des normes qui sont renforcées par la France.
10:00Sur les papiers, on peut être d'accord.
10:02Et je pense qu'il faut trouver un grand moyen
10:04qu'on contrôle les gros, mais on accompagne les petits.
10:07Et là, on n'y est pas du tout.
10:08Pas seulement pour les agriculteurs, mais pour les restaurateurs,
10:11pour à peu près tout le monde dans le pays.
10:12Il y a une surcharge administrative.
10:14Et c'est un gros souci.
10:16En passant son temps sur des...
10:18Maintenant, ce ne sont plus des papiers, ce ne sont plus la patrasse.
10:20C'est aller sur des plateformes numériques où on doit remplir des codes,
10:24avoir des mots de passe, et ainsi de suite.
10:26Et tout ça est un gros souci aujourd'hui.
10:28Maintenant, on fait une schizophrénie à l'égard des agriculteurs.
10:33On leur dit deux choses en même temps.
10:34On leur dit, soyez compétitifs.
10:36Produisez.
10:36Soyez compétitifs avec les fermes néo-zélandaises,
10:39avec les fermes brésiliennes, avec les fermes ukrainiennes.
10:42Et on leur dit, de l'autre côté, monter en gamme
10:44et assurer notre souveraineté nationale.
10:46Eh bien, on ne peut pas avoir les deux à la fois.
10:47Il faut choisir.
10:48Il faut fixer un cap.
10:50C'est un mot, Bruno Defrayer, qui était le président
10:53de la Fédération Nationale Bovine,
10:54quand il est intervenu en Commission des Affaires Économiques,
10:56il a dit, quel est le cap que vous fixez à l'agriculture française ?
10:59Et à mon avis...
11:00On est à un marché de niche, soit on est à un marché pour nourrir tout le monde.
11:04Tout le monde ou tout le pays.
11:05Et là, aujourd'hui, pour l'instant,
11:07il n'y a pas de cap qui est fixé à l'agriculture française.
11:09Après-guerre, il y a eu un cap.
11:10Et moi, je salue nos grands-parents et les miens
11:12qui ont participé au fait qu'en une génération,
11:15on a retrouvé notre souveraineté
11:17parce qu'on a fait des choix qui ont permis
11:19de retrouver une autonomie alimentaire.
11:21Mais aujourd'hui, ce n'est plus le cas.
11:22Alors, question à François Ruffin.
11:24Alors, moi, j'entends bien ce que vous dites
11:26sur, justement, que la retraite,
11:28ce n'est pas la colonne vertébrale
11:29et ce n'est pas elle qui doit être
11:31le centre de tous les débats politiques
11:34et qui a, évidemment, énormément de sujets.
11:37Et moi, la question que je voulais poser,
11:39c'est qu'en fait, produire de la richesse
11:42avec une jeunesse qui ne croit plus en ce pays,
11:44qui a envie de partir,
11:45qui est beaucoup en retard sur beaucoup de choses,
11:47malheureusement,
11:49où il y a un sentiment de déclin partout,
11:53même si parfois il n'est pas vrai,
11:55il n'est pas réel,
11:55mais quand même, il y a ce sentiment de déclin,
11:58ce sentiment que la politique,
11:59de toute façon, ne sauvera plus personne,
12:01que la classe politique sauvera plus personne
12:03et comment, justement, redonner aux Français
12:06l'envie de se réinvestir intellectuellement,
12:10redécouvrir l'esprit critique,
12:12redécouvrir que produire de la richesse,
12:14que créer.
12:15J'ai lu un papier extrêmement intéressant
12:17d'un Français,
12:18plutôt de très bon niveau,
12:19qui a voyagé en Asie
12:20et il est revenu et il a dit
12:23« La splendeur de la France se vend partout.
12:26Elle est extraordinaire.
12:27On vend le béret, la baguette,
12:29l'art de vivre, la démocratie,
12:30le luxe, la mode, on vend tout.
12:32Tout se vend ailleurs dans le monde
12:34et en France, c'est devenu désuet,
12:36c'est-à-dire qu'on ne peut plus avoir ça.
12:39Et je pense que la première chose
12:40que les Français doivent retrouver
12:42comme histoire et comme belle histoire,
12:45c'est ce rapport avec leur pays.
12:47J'y suis, je produis, je crée
12:48et le reste suivra.
12:50Et il faut un cap.
12:52Tout à fait.
12:53Je suis pleinement d'accord
12:54avec tout ce que vous venez de dire.
12:56Moi, je pense qu'il y a un mot-clé,
12:57c'est « fierté ».
12:57Oui, c'est ça.
12:58Il faut retrouver la fierté.
12:59Moi, je dis qu'on doit conjuguer les fiertés.
13:00Il peut y avoir une fierté locale,
13:02vous avez cité les régions d'où on vient,
13:04qui se conjuguent avec une fierté nationale,
13:06qui se conjuguent avec une fierté du travail.
13:08Et il y a autre chose.
13:09C'est qu'ils nous font un projet.
13:11Vous savez, c'était le grand mot
13:12d'Emmanuel Macron
13:13quand il a été élu en 2017.
13:14« Mon projet ! »
13:18Et il y a zéro projet.
13:20Et quand on entame son premier mandat
13:22en supprimant l'impôt de solidarité sur la fortune,
13:24ce n'est pas un projet.
13:25Quand on entame le deuxième mandat
13:26en faisant la retraite à 64 ans,
13:29ce n'est pas un projet.
13:30Et je pense qu'aujourd'hui,
13:31le vide du pays,
13:32c'est un vide de projet.
13:34Et de fierté.
13:35Et les deux sont liés.
13:36Oui, voilà.
13:36Voter toujours plus d'impôts sur les riches,
13:39ce n'est pas non plus un projet.
13:40Ce n'est pas ça qui fera l'avenir de nos enfants.
13:42C'est peut-être un projet.
13:43Je vous le dis, ce n'est pas un projet.
13:45C'est un moyen,
13:46ce n'est pas une fin.
13:48Ça ne donne pas le cap.
13:49C'est un outil, c'est un projet.
13:51Je pense que, vous savez,
13:52il y a cette phrase d'Antoine Saint-Exupéry
13:54que tu vois sur les assiettes en personnel
13:56chez nos grands-parents.
13:57S'aimer, ce n'est pas se regarder l'un l'autre,
13:59c'est regarder ensemble dans la même direction.
14:01Et je pense que ce qui est vrai pour un couple,
14:02quand il n'a pas de projet,
14:03quand ils ne regardent pas ensemble dans une direction,
14:05d'avoir des enfants, un pavillon,
14:07de partir en vacances ensemble,
14:09c'est vrai pour une nation.
14:10Et si elles ne regardent pas ensemble dans une direction.
14:13Et je pense qu'on a des défis à relever.
14:14Et la France, elle a des savoirs,
14:16des savoir-faire pour ça.
14:17On a un défi démographique.
14:19Quand il y a 20% de natalité,
14:21de baisse sur 10 ans,
14:22c'est un grand souci.
14:23On doit se demander comment on fait
14:24pour que les jeunes couples
14:25qui aujourd'hui ont envie d'avoir des enfants,
14:27mais qui retardent ça,
14:29parce qu'ils n'ont pas le logement assez grand,
14:30parce qu'ils n'ont pas le bouleau stable,
14:32parce qu'ils ont peur de l'avenir,
14:33eh bien, ils puissent se...
14:35L'aller là-dedans.
14:35On a un défi climatique.
14:37Il y a une proposition,
14:38c'est de donner 1000 euros à un enfant
14:39quand il naît,
14:40de le mettre sur un compte épargne.
14:42Pour capitaliser.
14:43C'est une proposition.
14:44En tout cas,
14:45la politique familiale
14:47doit faire l'objet de discussions.
14:49Je vous dis,
14:49moi, la clé, c'est le logement.
14:51La clé, c'est le logement.
14:52Et dans ce pays,
14:53on ne parle pas assez du logement.
14:54On a aujourd'hui
14:553 millions de personnes
14:56qui sont en demande de logement.
14:57On a un tiers des gens
14:59qui consacrent un tiers
15:01à la moitié de leur budget
15:03au logement.
15:04Le pouvoir d'achat,
15:05c'est la question du logement.
15:06Et vraiment,
15:07on a un gros, gros souci
15:08sur le logement,
15:09y compris la politique familiale.
15:10Bruno de Vierzon.
15:11Une fois que le budget
15:13devrait être voté,
15:14parce qu'il en faut un pour la France,
15:15est-ce que tu penses
15:16que derrière,
15:17vous pourrez continuer
15:18à travailler ensemble
15:19pour construire quelque chose
15:20pendant un peu plus d'un an ?
15:22Par exemple,
15:23tu vois,
15:23sur l'industrie.
15:24C'est vrai que tu viens
15:25de parler de l'industrie.
15:26On les entend tous nous dire
15:27à l'industrie,
15:28ça ne va pas,
15:28on ne produit pas assez.
15:29Est-ce que là,
15:30tu penses que pendant un an,
15:31vous allez pouvoir faire des choses,
15:32gagner des petites victoires
15:33comme là,
15:33vous venez de faire ?
15:34Parce que moi,
15:35je comprends la France insoumise
15:37qui dit qu'ils ont leur truc
15:39à eux,
15:40qu'ils ne vont pas voter une suspension.
15:41Et je comprends aussi très bien
15:42ta position de dire
15:43que c'est une petite victoire.
15:46Attends,
15:46tu ne te mouilles plus, toi.
15:47Non,
15:47mais c'est la vérité,
15:48en fait.
15:48Eux,
15:49ils ont un mandat.
15:51Est-ce que tu penses
15:51que tu peux avoir d'autres victoires
15:52après sur l'industrie,
15:53sur le fait qu'on arrête
15:55de donner 211 milliards
15:55à des boîtes qui se barrent ?
15:57Tu vois,
15:57en ce moment,
15:57ArcelorMittal qui a deux doigts
15:58de se barrer de France.
15:59212 milliards qu'on a donné
16:00à l'époque qui se barrent.
16:01Alors là,
16:01par exemple,
16:02sur ArcelorMittal,
16:02on se bagarre
16:03pour qu'il y ait
16:03de la nationalisation
16:04puisqu'il y a eu
16:05de la protection
16:06qui est plus ou moins mise
16:07au niveau européen
16:08et c'est une bonne chose.
16:09Mais si jamais
16:10l'industriel
16:11ne veut pas investir,
16:12ne veut pas mettre
16:13autant que l'État
16:14est prêt à mettre
16:14870 millions sur la table
16:16si l'industriel
16:17n'est pas prêt
16:17à les mettre
16:18pour produire ici,
16:19ça pose souci.
16:19On pose la question
16:20de la nationalisation.
16:21Je suis dubitatif
16:22que dans l'année qui vient,
16:25on parvienne
16:25à porter un projet.
16:27On aura des petits trucs.
16:28Tout ce que je pourrais gratter,
16:30j'irais le gratter
16:30pour les gens.
16:31Il n'y a pas de doute.
16:32Mais ce n'est pas vrai
16:33que c'est dans ce temps
16:33d'incertitude.
16:35Et sur le long terme.
16:36Mais du coup,
16:37sur le long terme,
16:38est-ce qu'il n'y a pas
16:39un travail
16:40sur le modèle
16:40de la société quand même ?
16:42Parce que moi,
16:43je suis agriculteur,
16:44je viens du milieu rural,
16:45je côtoie beaucoup
16:46de chefs d'entreprise,
16:47d'artisans.
16:48À un moment donné,
16:48notre modèle social,
16:49les gens,
16:50ils n'en peuvent plus.
16:51Ils n'en peuvent plus
16:52du modèle social
16:53parce que n'importe
16:54quel entrepreneur,
16:55chaque fois qu'il gagne 10,
16:57dans sa poche,
16:58il va 2 ou 3.
16:59Et porter le modèle social
17:02tel qu'il est aujourd'hui,
17:04quand on me demande
17:05en même temps
17:05d'être compétitif,
17:06on l'a dit,
17:07par rapport à la Nouvelle-Zélande
17:09ou l'Amérique du Sud,
17:10c'est impossible.
17:11C'est impossible aujourd'hui.
17:14D'abord,
17:14c'est une réalité
17:15qu'aujourd'hui,
17:16pour un peu au-dessus du SMIC,
17:18pour augmenter un salarié
17:19de 100 euros
17:19pour qu'il ait 100 euros
17:20en plus dans sa poche,
17:21il faut qu'un patron
17:22donne 400 euros supplémentaires.
17:24Donc, c'est un souci.
17:25Et je veux dire,
17:25ça doit être posé.
17:26Moi, je suis pour
17:27des états généraux
17:28de la fiscalité
17:29et qu'il y ait des artisans,
17:31des commerçants,
17:32qu'il y ait des salariés,
17:32des ouvriers
17:33et des auto-entrepreneurs,
17:36qu'on ait même
17:37des grands patrons
17:38comme Bernard Arnault,
17:39tout le monde autour de la table
17:40et qu'on se demande
17:40comment on finance,
17:42parce qu'il faut le financer,
17:43nos routes,
17:44nos hôpitaux,
17:44nos écoles et tout ça,
17:45il faut bien trouver
17:46des moyens.
17:47Où est-ce qu'on va les chercher ?
17:49Je suis pour qu'il y ait
17:49des états généraux
17:50de la fiscalité.
17:51Alors moi,
17:51j'ai mes propositions,
17:52mais je pense que ça doit être
17:53maintenant très largement débattu.
17:55La nation française
17:56est née sur la question
17:57de la fiscalité
17:57et sur des états généraux.
17:591789,
18:00c'est ça.
18:00Je pense qu'on doit être
18:01dans un temps
18:02où on renoue
18:03avec une grande discussion
18:04sur comment on finance,
18:05mais surtout,
18:06pourquoi on finance ?
18:07Enfin, je veux dire,
18:08vers où on veut aller ensemble.
18:09C'est terminé.
18:11On a encore une question.
18:12Est-ce que vous êtes candidat ?
18:14Non, on a dit
18:14qu'on la poserait
18:15toute cette fois.
18:15Non, je rigole.
18:17Une dernière question comme ça.
18:18Vous avez des nouvelles
18:19de Sarah Salman ?
18:20J'ai des nouvelles
18:21par la presse,
18:22puisque je vois
18:22qu'elle est sur tapis rouge
18:24avec un autre invité
18:25que vous aviez ici,
18:26Luc Besson.
18:27Donc voilà,
18:27je ne sais pas
18:27si elle prépare
18:28un nouveau film avec lui.
18:29Elle a pris vous au cinéma.
18:31En tout cas,
18:32je ne sais pas
18:32si vous entendez
18:33combien le contenu
18:34de ces déclarations
18:35sur le travail,
18:36sur les difficultés
18:37dans les usines,
18:39la compréhension
18:39que oui,
18:40ce n'est pas possible
18:42pour tout le monde.
18:42Je ne sais pas
18:42si vous imaginez.
18:43Donc moi,
18:44je suis toujours
18:45pour qu'on ait des stages,
18:46qu'un ministre
18:47qui devient un ministre
18:48de la santé,
18:49il aille faire un stage
18:50d'abord dans un hôpital,
18:52qu'un ministre
18:52de la justice,
18:54il aille faire un stage
18:56en prison.
18:56Ça devient un stage.
18:58Mais voilà,
18:58je suis pour
18:59qu'il y ait le développement
19:00de ces stages.
19:01Il n'y a rien
19:02que le vécu.
19:03Ça apporte une humanité,
19:05vous savez.
19:05Bien sûr.
19:06Merci François Ruffin
19:07d'être passé par les GG,
19:08par les grandes guerres.
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