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  • il y a 7 semaines
Aujourd'hui, c'est au tour de François Grosdidier, maire de Metz, de faire face aux GG. - L’émission de libre expression sans filtre et sans masque social… Dans les Grandes Gueules, les esprits s’ouvrent et les points de vue s’élargissent. 3h de talk, de débats de fond engagés où la liberté d’expression est reine et où l’on en ressort grandi.

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Transcription
00:00RMC, face aux grandes gueules.
00:04En passant par la Lorraine, avec tes sabots d'ondennes,
00:08tu verras que nos filles sont belles et que nos fils sont nés rois.
00:12Qu'on reste à jamais insoumis, le sourire en guise de chagrin.
00:16Chez nous c'est le ciel qui pleure pour nous, et oui mais mec, on est l'orraine !
00:21Bonjour Monsieur le Maire, François Gros-Dudier, bonjour.
00:25C'est à cause de vous, ou grâce à vous, qu'on se retrouvait ici à Metz, dans les locaux de Moselle TV.
00:31Vous n'étiez pas content quand même.
00:33Et pourquoi ?
00:34Parce que je trouvais ça tellement injuste.
00:36C'était très injuste.
00:38Alors vous ne pouvez pas savoir, je ne vous disais pas tous les jours le télégraphe qui nous avait élu la plus belle ville de France.
00:44Alors attendez, parce qu'on nous dit, on a un des problèmes techniques.
00:47Prenez le micro qui est juste à votre gauche.
00:49Alors qui nous dit, vous n'aviez pas lu le télégraphe qui nous avait élu, plus belle ville mais connue de France.
00:54Vous êtes accusable puisqu'on est la plus belle mais aussi la plus méconnue.
00:58Alors pourquoi la plus méconnue ?
01:00Eh bien parce que les clichés, on l'a vu durs.
01:02C'est pour ça qu'il ne faut pas les entretenir, les stéréotypes.
01:05Metz, c'est une ville extraordinaire mais qui a longtemps été marquée par l'armée
01:10parce que c'était la ville qui protégeait la France, la place forte,
01:14et puis en plus par les industries lourdes qui ne sont que deux siècles dans son histoire qui est plurimillénaire.
01:20Alors armée et industrie lourdes, ça ne renvoie pas à une image très positive.
01:24Et en plus Metz, que vous voyez aujourd'hui magnifique couleur or avec cette pierre de Jaumont qui est une pierre calcaire jaune,
01:31en fait pendant plusieurs décennies elle était recouverte de noir, d'abord par le chauffage urbain au coq et ensuite par les poids d'échappement.
01:38Elle a re... voilà.
01:39Donc je comprends ces clichés.
01:41Sauf que ça fait maintenant 20, 30 ans, 40, presque 40 qu'on bâtit toute autre chose et que Metz est autre chose.
01:48Et voilà.
01:49Et les stéréotypes perdurent.
01:51Mais je ne suis pas rancunier.
01:52On a tous exprimé dans sa vie des stéréotypes ou des vieux clichés.
01:57Mais quand on est...
01:59Moi aussi je l'ai fait.
02:00Mais quand on est en politique comme quand on est en journaliste, le problème c'est que les autres te reprennent derrière.
02:04C'est une ville à découvrir.
02:05C'est une ville qui est traversée par la Moselle.
02:07Oui.
02:07C'est une ville qui s'est transformée aussi, qui est devenue écolo.
02:11Oui.
02:11Donc vous avez qu'un maire de droite écolo.
02:13Oui.
02:13Alors je l'ai toujours été ce qui est un peu atypique.
02:16Xavier Bertrand m'a dit un jour le problème avec toi c'est que t'es inclassable.
02:20Je le revendique.
02:21Et je l'ai été comment ?
02:22Parce que j'ai fréquenté très tôt un homme qui a l'origine de la révolution écologique à Metz, Jean-Marie Pelt.
02:27Et qui dès 71, donc 71 on n'avait même pas vu René Dumont apparaître sur les écrans télé avec son verre d'eau présidentiel de 74,
02:34qui a inventé l'écologie urbaine à Metz de façon conceptuelle en créant l'Institut européen d'écologie,
02:39mais qui surtout l'a mis en oeuvre.
02:41Il était le premier adjoint de Jean-Marie Roche pendant deux mandats.
02:43Et au moment où on continuait à faire des jupes, qu'on continuait à faire des grands ensembles,
02:49cet urbanisme très mécanique, des industriels, constructivistes, de la reconstruction et des Trente Glorieuses,
02:57à Metz on avait arrêté, même nos jupes, comme la jupes de Borny, on l'a arrêté à 60%.
03:02Les 40% restants n'ont pas été faits et on a mis la nature dans la ville.
03:05Et on a protégé le patrimoine.
03:07Et donc Metz c'est à la fois une ville qui a un patrimoine exceptionnel,
03:11puisque de la plus vieille Église de France qui est romaine jusqu'à l'architecture médiévale,
03:17marquée par une influence italienne des banquiers lombards de la République messine,
03:21jusqu'à l'architecture française classique et l'architecture allemande de l'annexion,
03:26qu'on a longtemps rejetée parce que c'était l'occupant.
03:29Mais finalement, quand la gare de Metz est élue le plus belle gare de France...
03:33Elle est classée au monument historique, la gare de Metz, elle est superbe.
03:36Donc même les messins l'ont rejeté.
03:38Mais quand c'est tous les Français appelés à voter par Internet, par SNCF,
03:41qui est élue le plus belle gare de France, on a dû se rendre compte nous-mêmes qu'elle était belle.
03:44Donc Epimès, vous parlez de l'eau, c'est un archipel,
03:47parce que la Seille, la Moselle, ses bras, ses canaux, dessinent des îles et des presquilles.
03:52Et puis vous avez aussi cette nature omniprésente,
03:57parce que c'est ici qu'on a inventé l'écologie urbaine.
03:59Alors on a parlé de Metz dans les grandes gueules,
04:02parce que vous avez décidé de partir en guerre contre ces livreurs de repas
04:07qui stationnent devant les restaurants, les commerces, à vélo, en scooter,
04:13et qui forment des nuées de personnes,
04:16et qui empêchent finalement les gens de bouger.
04:18Et ça ne rend pas le centre-ville très sympa.
04:20Donc vous avez pris un arrêté pour les interdire, pour les parquer plus loin, c'est ça ?
04:24Alors le terme de guerre, le parquet, il est un peu exagéré.
04:27Non, qu'est-ce qui se passe ?
04:28Vous savez, quand on est maire, on doit toujours mettre le curseur au bon endroit.
04:31En centre-ville, il y a des gens qui veulent s'amuser.
04:34Et chez nous, il y a plein de terrasses, on fait toujours la fête.
04:36Mais il y a aussi quelques-uns qui veulent dormir.
04:37Ça ne va pas arriver qu'ils habitent au-dessus.
04:39Et il faut toujours...
04:40Vous devez régler en permanence les conflits entre l'automobiliste et le cycliste.
04:45Mais aujourd'hui, entre le cycliste et le trottinettiste et le piéton.
04:48Et de la même façon, avec l'apparition des livreurs à vélo qui ont explosé pendant la Covid.
04:54Mais la tendance s'est renforcée.
04:56Et aujourd'hui, allez, il est 11h du soir, il est minuit, il est 1h.
04:59On a envie de bouffer.
05:00On ne va même pas chercher sa bouffe.
05:03Et on demande à l'esclave de service de venir vous l'amener.
05:06Bon, là, c'est une réalité.
05:08Vous n'avez pas trop ça, alors ?
05:10Parce que vous dites esclave...
05:11Moi, je plains ceux qui le font.
05:13Mais en même temps, c'est des gens dans la précarité qui n'ont que ça pour vivre.
05:17Donc j'en ai conscience.
05:18Et le problème, ce n'est pas de les interdire.
05:22Le problème, c'est simplement de les mettre...
05:25De trouver les endroits à quelques dizaines de mètres de là où ils bloquent.
05:30De là où ils stationnent sous les fenêtres, empêchent de dormir.
05:33Donc j'ai désigné trois endroits immédiatement en bordure du plateau piétonnier,
05:38en les interdisant de prendre commande ou de se regrouper dans le plateau piétonnier.
05:42Pas de circuler à vélo à vitesse modérée, c'est-à-dire pas plus de 10 km heure.
05:46Mais voilà.
05:47Et ça, effectivement, ça fait le buzz.
05:48Alors que pour moi, c'est la simple régulation pour rendre leur activité compatible
05:53avec à la fois le sommeil de certains et la libre circulation des autres vélos, des autres piétonnés.
05:58Mais ce problème se pose dans toutes les grandes villes.
06:00Bien sûr.
06:01Mais quand on a un problème, on essaie de prouver une solution sans tomber dans l'excès.
06:04Et comment on fait ? Parce que souvent, on reproche par exemple à la ville de Paris
06:07d'avoir un peu privilégié les pistes cyclables sur le reste
06:09et peut-être de tuer aussi une activité commerciale, commerçante de la ville.
06:15Est-ce qu'à Metz, quand même...
06:16Il ne faut pas que les villes se transforment uniquement en musée.
06:18Certes, il y a le patrimoine.
06:20C'est magnifique.
06:20Mais il faut qu'une ville vive.
06:22On puisse travailler, se déplacer.
06:25Un centre-ville ne peut pas être sous cloche.
06:26Puis on n'a pas le droit d'interdire à ceux qui habitent plus loin, à la campagne,
06:29dans les anciens armes industrielles, de venir en centre-ville.
06:32Mais par contre, qu'on leur permette...
06:34Moi, je développe les transports en commun pour amener les gens, et en site propre,
06:38pour les rendre plus sûrs, plus confortables, plus fluides,
06:41et décourager certains de venir, mais pas en pourrissant la vie des automobilistes,
06:46en leur donnant envie d'utiliser ces transports.
06:49Pour les vélos, j'ai multiplié par trois le nombre de pistes cyclables qu'on réalise.
06:52Chaque année, on a mis en place des vélos en libre-service,
06:57et qu'on peut louer, soit à court terme, soit...
07:00On fait aussi des locations de moyenne et de longue durée.
07:03Donc, voilà, on développe toutes les possibilités.
07:08Mais je ne veux pas couper le centre-ville de certains habitants.
07:11Et à chaque fois, il faut être dans le juste équilibre.
07:15Alors moi, j'ai ceux qui...
07:17Un peu à l'extrême droite, qui dénoncent toute politique vélo,
07:20et qui reste auto-voiture, et puis la gauche qui voudrait que j'élimine la voiture.
07:25Non, la ville, elle doit être ouverte à tous.
07:29On doit faire d'autres propositions, d'autres offres,
07:32mais sans contraindre les gens,
07:34et sans les placer dans des situations impossibles.
07:37C'est la même chose pour les vélos.
07:38– Oui, vraiment, j'ai trouvé la ville magnifique, monsieur le maire.
07:43J'étais là le jour où on s'est un peu moqué de Metz.
07:46Et vraiment, je m'en excuse devant vous, parce que c'est une ville...
07:49– Je n'étais pas la pire.
07:49– Ah non, j'ai honte, je n'ai honte, vraiment.
07:52– Non, je n'étais pas la pire.
07:53– Non, je n'étais pas la pire.
07:54– C'était Mourad Boudjela, la incognée.
07:56– Mais c'est une très belle ville.
07:59Mais j'ai quand même une remarque pour vous,
08:01et une question, on va dire.
08:03Première remarque, là, c'est ce que vous avez dit,
08:05malheureusement, sur les livreurs.
08:07Vous avez traité d'esclaves, de services.
08:10Je trouve que c'est un peu dur, parce que ça reste du travail.
08:13– Non, mais attendez, c'est parce que je trouve
08:15que leur condition est indigne.
08:17Je prends, là, leur défense sur un plan social.
08:19– D'accord, d'accord.
08:20– Non, mais qu'on soit clair.
08:21– Non, mais j'entends, mais je suis très attachée au travail,
08:24et c'est vrai que j'aime qu'on parle du travail
08:26en des mots plus valorisants que...
08:28– Non, mais quand ils ont un statut de travailleur indépendant
08:31sans aucune reconnaissance sociale,
08:33quand ils n'ont quasiment aucune protection,
08:35moi, je trouve que c'est des plateformes, là,
08:38qui abusent, même si, en même temps,
08:41ça rend un service qu'attendent nos citoyens.
08:43– Et alors, autre chose que j'ai remarquée dans les rues,
08:46justement, alors, il y avait de la vie, vraiment,
08:48il y avait beaucoup de jeunesse,
08:51beaucoup aussi de fumée de cannabis.
08:53Je suis désolée de vous dire ça comme ça,
08:55mais j'ai été frappée de voir à quel point
08:58il y avait, voilà, beaucoup de drôles,
09:02qui était là, oui.
09:04– Elle a traversé messe, elle est rentrée dans son...
09:06– Je ne sais pas si vous...
09:07Alors, j'ai trouvé la vie qu'elle était vraiment safe,
09:09comme on dit, voilà, je me suis sentie en sécurité,
09:12et je ne sais pas si vous, vous avez une action,
09:14parce qu'on a beaucoup de maires qui luttent, justement,
09:16contre, soit des points de deal, soit des choses comme ça,
09:18est-ce que c'est une problématique que vous rencontrez
09:20dans votre ville, parce que je me suis dit,
09:21mais non, ça fume grave, donc...
09:23– Alors, énormément.
09:24Alors, d'abord, c'est la prévention.
09:27Expliquer aux plus jeunes que ce n'est pas bien,
09:31parce que, eh bien, ça peut compromettre
09:34les résultats de colère,
09:35parce que c'est comme de conduire bourré.
09:38Quoi, il y a plein...
09:40Il y a des dommages, je veux dire,
09:41on ne fume pas des stupes,
09:43et puis on parle du cannabis,
09:44mais aujourd'hui, j'ai là aussi lancé un combat
09:46contre le protoxyde d'azote,
09:49je veux dire, qui fait des ravages chez les jeunes.
09:52Et également, toutes les drogues de synthèse.
09:54Donc, on essaie de prévenir.
09:56Je regrette de travailler avec les ministres de l'Intérieur
09:58pour que les policiers municipaux
09:59puissent aussi mettre ces amendes forfaitaires
10:05qu'on peut mettre aujourd'hui,
10:07parce que le code pénal était complètement absurde.
10:11Consommation de cannabis, c'était la prison.
10:13Donc, on est le pays le plus répressif,
10:15sauf que dans les faits, on ne faisait rien.
10:16Donc, entre les deux, il y a l'AFD,
10:19l'amende forfaitaire délictuelle,
10:20sauf que les policiers municipaux
10:21ne peuvent pas la mettre en œuvre.
10:22Ensuite, on a un vrai développement du narcotrafic.
10:27Il y a des points de deal ?
10:27Beaucoup de points de deal à Metz ?
10:29Oui, mais dans des immeubles,
10:30mais comme dans d'autres villes.
10:31Oui, c'est pour ça.
10:31C'est-à-dire que j'étais maire pendant 16 ans
10:34d'une ville à côté qui s'appelle Voipy,
10:36qui était la plateforme, voilà,
10:38l'hypermarché de la drogue sur toute la Lorraine,
10:41où aujourd'hui, on est plus en sécurité
10:44que même dans le centre-ville de Metz.
10:46Mais les réseaux que j'affrontais,
10:47c'était des réseaux locaux.
10:49Aujourd'hui, c'est de Marseille, c'est d'ailleurs.
10:51C'est-à-dire que le narcotrafic est passé au stade industriel,
10:54avec une puissance de frappe extraordinaire.
10:56Et à partir du moment où on mobilise
10:59nos policiers municipaux,
11:01la police nationale,
11:02pour chasser effectivement souvent des immeubles
11:04en voie d'évacuation puis de démolition
11:06dans le cadre de la rénovation urbaine,
11:09immédiatement, ça reprend.
11:10Et aujourd'hui, les moyens de l'État
11:12ne sont pas en adéquation avec le problème.
11:14Et tous les maires de grandes villes en pâtissent.
11:16Monsieur le maire, on va revenir à la politique nationale.
11:19Vous auriez voté la censure
11:21si vous aviez été député de droite encore
11:24ou est député de l'État ?
11:25J'ai été longtemps député plus sénateur.
11:27Je ne l'aurais pas voté
11:28parce que ça crée encore plus d'instabilité de bordel
11:31et on n'en a pas besoin.
11:33J'ai été très irrité
11:35de voir en fait que le président
11:37ne tienne pas compte du message des Français.
11:41Très irrité aussi de voir
11:43qu'on a un État qui a bout de souffle
11:45et qui n'est pas capable de se regarder lui-même.
11:48Monsieur le maire était parti
11:50en laissant le budget le plus catastrophique,
11:54la plus grande dette,
11:55et en disant que ce n'était pas la faute à le maire
11:57mais que c'était la faute au maire de France.
11:59Alors que la réalité, elle n'est pas là.
12:01La réalité aujourd'hui,
12:02on a un État qui coûte trop cher réellement
12:04et je ne suis pas pour qu'on augmente les impôts.
12:06l'État, ça fonctionne comme une entreprise
12:09qui créerait des services
12:10pour empêcher les autres services
12:12dans une entreprise
12:13de produire ou de commercialiser.
12:17Et je pourrais vous en parler des heures.
12:18À chaque fois qu'on veut faire quelque chose,
12:20comment on empêcher qu'on travaille par l'État ?
12:22L'État paye plus de personnes
12:24dans ses services
12:25pour contrôler, pour nous contraindre
12:27dans nos compétences
12:29que nous-mêmes, nous avons d'agents
12:31pour mettre en œuvre ces compétences.
12:32Donc il ne faut plus de décentralisation ?
12:34Mais il faut de la décentralisation.
12:38Mais j'en vis mes voisins belges et allemands
12:40qui sont nos voisins directs.
12:41Ça marche bien mieux chez eux,
12:42ça coûte moins cher.
12:43Mais aujourd'hui, l'État
12:45use à fond le pouvoir
12:48d'empêcher de faire, d'interdire
12:50ou de contraindre
12:51ce qu'il n'a plus le pouvoir de faire.
12:53Et dans ce qu'il a encore le pouvoir de faire,
12:55même le devoir de faire,
12:56il n'a plus les moyens de faire.
12:58Et là, il devrait quand même se poser quelques questions.
13:00Vous parlez des impôts.
13:01J'ai regardé la taxe foncière à Metz.
13:04Elle a fortement augmenté ces dix dernières années.
13:06Il faut être parti d'ailleurs des villes
13:08où l'augmentation est la plus forte.
13:10Comment vous l'expliquez, M. le maire ?
13:11Je l'expliquez parce que nous étions
13:13dans la strate de population
13:16de 100 000 habitants,
13:18celle qui avait la fiscalité la plus faible.
13:20Et que j'ai un prédécesseur
13:21qui est par rapport à son anté-prédécesseur
13:23qui a fortement augmenté les dépenses
13:26sans faire monter la fiscalité.
13:28Et quand je suis arrivé,
13:29il n'y avait plus un rond dans les caisses,
13:30un patrimoine dégradé
13:32et une dette qui avait explosé
13:36et qui était jeune,
13:37donc qui n'arrivait pas à échéance
13:39au cours du mandat.
13:40Et j'avais calculé ma trajectoire tout juste
13:42pour ne pas augmenter la fiscalité.
13:44Eh bien, en 2022,
13:46doublement de la facture énergétique,
13:49rattrapage du point d'indice
13:50de la fonction publique
13:51qui avait été gelée
13:53depuis la crise financière de 2008,
13:56on s'est retrouvé en deux mois
13:58avec la disparition de ce qu'on appelle
14:00l'épargne brute,
14:01la différence entre les dépenses et les recettes
14:02qui permet de payer la dette.
14:03Et on s'est tous retrouvés,
14:05beaucoup se sont retrouvés acculés comme ça.
14:07Ce n'est pas notre trajectoire,
14:08ce n'est pas nos dépenses.
14:09C'est un moment des dépenses supplémentaires
14:12imposées par l'État
14:13ou une diminution des recettes.
14:15C'est ça le sujet.
14:15Et il continue à nous transférer
14:17de plus en plus de choses.
14:18Tous les mois,
14:19c'est-à-dire qu'on nous annonce
14:21de nouvelles obligations
14:22qui imposent parfois même
14:24la création de postes administratifs.
14:25Il paraît que ça a été compensé
14:26à l'euro près,
14:27la suppression de la taxe d'habitation notamment.
14:29Alors, le bon problème
14:31de la succession d'habitations,
14:32là, ce n'est pas la faute à l'État,
14:33c'est que des mécaniques de dépenses
14:35avaient été engagées,
14:36des nouveaux investissements
14:37qui gèrent de nouvelles dépenses,
14:38mais que le prédécesseur
14:39n'avait pas monté la fiscalité
14:41au niveau du transit.
14:42C'est un problème.
14:43Et donc, je me trouve coincé.
14:45C'est-à-dire qu'au moment,
14:46j'arrive,
14:47réforme de la taxe d'habitation
14:49et nous ferons éternellement compensés
14:52par un montant
14:53qui ne correspond pas
14:54à nos rythmes de dépense.
14:55Voilà, pour parler de la situation.
14:56Vous avez vu,
14:57donc on a un problème
14:57de dépense publique générale
14:59et l'État doit effectivement
15:01faire des efforts,
15:01mais le gouvernement voudrait aussi
15:03que les collectivités locales
15:04fassent des efforts.
15:05Parce que, pardon,
15:06mais quand je regarde
15:07le nombre de fonctionnaires,
15:08ça n'a pas forcément
15:09augmenté beaucoup
15:10dans l'aspect étatique.
15:12Ça a surtout augmenté
15:13dans les collectivités.
15:14Mais c'est des transferts.
15:15Mais l'État m'impose
15:17sur la métropole
15:19une convention globale
15:21avec la Caisse d'allocations familiales
15:23de mettre en œuvre
15:24une politique famille,
15:25alors que la compétence est communale.
15:27Je suis obligé de créer un poste.
15:28Mais c'est l'État qui l'impose.
15:31Non, mais l'État,
15:33là, je suis obligé
15:34de créer deux postes
15:36et j'aurais dû en créer trois,
15:38simplement pour mettre en œuvre
15:39la nouvelle réglementation
15:40sur les règlements
15:42des annonces publicitaires.
15:44C'est-à-dire que chaque mois,
15:46on a une production nationale
15:47qui nous impose,
15:48et après on nous le repose.
15:49Mais ça vient d'où ?
15:50Mais ça vient des administrations.
15:52Alors des ministères, oui,
15:53mais c'est même pas le ministre.
15:54Tout lui échappe.
15:55La technostructure
15:56n'est plus sous contrôle
15:57dans ce pays.
15:58elle s'écrète en permanence
16:00de la complexité supplémentaire
16:01qui nous impose
16:03parfois de créer des emplois
16:04qui ne servent à rien
16:05aux citoyens.
16:06Qui ne servent à rien.
16:07Moi, créer des emplois d'ATSEM
16:09dans les écoles maternelles,
16:10de jardiniers,
16:11de policiers municipaux,
16:13de bibliothécaires,
16:14oui,
16:14mais les emplois
16:15qu'on doit créer
16:16de façon réglementaire,
16:17et je peux en faire la liste,
16:18et dans le même temps lui-même
16:19nous doublonnent
16:20sur nos compétences
16:21et parfois se doublonnent lui-même.
16:23On a deux ou trois administrations
16:24qui sont chargées
16:25d'un même dossier.
16:26Quand je veux rénover
16:28l'opéra-théâtre,
16:29eh bien j'ai l'architecte
16:30des bâtiments de France,
16:31la direction d'affaires culturelles,
16:32la direction régionale
16:33de l'environnement
16:34qui prennent même
16:34des positions contradictoires
16:36et à chaque fois,
16:37et qui m'imposent des contraintes,
16:38qui m'allongent la facture
16:40de millions d'euros
16:41à chaque fois.
16:42Un projet qui est passé
16:42de 24 à 34 millions d'euros.
16:44Donc c'est le système
16:46aujourd'hui
16:46de fonctionnement de l'État
16:48qui pour moi
16:49est en cause,
16:50et c'est pas même
16:52centralisé ou décentralisé.
16:54Le pouvoir,
16:55il est parcellisé,
16:56il est éclaté.
16:57Plus personne
16:58n'est responsable
16:59de rien.
17:00Chaque fois qu'on a un truc,
17:01on se réunit
17:02à la préfecture
17:02avec 10 partenaires.
17:03C'est-à-dire,
17:04chacun a un bout
17:05de la responsabilité,
17:06chacun renvoie à l'autre.
17:07Je veux que ce soit
17:08clairement décentralisé.
17:10Si l'emploi,
17:11c'est la région par exemple,
17:12l'État s'en occupe plus,
17:14nous non plus,
17:14c'est eux.
17:15Mais c'est pas comme ça
17:16que ça marche aujourd'hui.
17:17Vous avez quitté
17:18les LR en 2022
17:20lorsqu'Éric Ciotti
17:21en est devenu le président.
17:22Oui,
17:22il était bien inspiré.
17:24Éric Ciotti a quitté les LR.
17:25Est-ce que vous allez
17:26retourner aux LR ?
17:28Ça ne me fait pas envie
17:29ce que je vois aujourd'hui.
17:30Moi, je suis maire de Metz.
17:32Je m'occupe plus
17:33de la politique nationale
17:34et on ne peut plus cumuler.
17:36Et franchement,
17:37je ne le regarde pas.
17:38Je suis très à l'aise
17:39comme maire
17:40et j'estime que comme maire,
17:41on n'a pas affiché d'abord
17:43et revendant à la guerre.
17:43Et Rotaillot,
17:44c'est un bon boss ?
17:45Non, mais ça a été
17:45un très bon ministre de l'Intérieur.
17:47Et là, je regarde son départ.
17:48Je ne suis pas d'accord.
17:49Mais sur l'écologie,
17:50j'apprécie moins.
17:51Voilà.
17:52Bon, donc,
17:53mais mon sujet,
17:56mais avec Bruno,
17:58j'étais sénateur avec lui.
17:59Ils sont foutus les LR ou pas ?
18:01Aucun parti n'est foutu.
18:03Regardez.
18:04Qui a qu'un de la droite aujourd'hui ?
18:06J'en sais rien pour l'instant.
18:07Ce n'est pas mon surmer.
18:08Ce n'est pas les LR.
18:08Non, mais attendez.
18:10Comment ?
18:11Vous n'auriez pu dire
18:12que c'est les LR.
18:13Pour vous, ce n'est pas les LR.
18:14Est-ce que c'est horizon ?
18:15Moi, j'ai adhéré au RPR pour Chirac.
18:18Effectivement, pas pour Ciotti.
18:20Bon, donc,
18:21et dans mon action municipale,
18:23j'ai des gens de gauche dans ma liste.
18:24J'ai des écolos.
18:26Jusqu'à la droite républicaine.
18:28Et plus de la moitié de mes colistiers
18:29n'ont aucune appartenance.
18:31C'est la question, Antoine, très vite.
18:32Non, mais vous faites quand même partie
18:33de cette droite
18:33qui, au fil des années,
18:34s'est un peu gauchisée.
18:35Donc, je comprends votre position aujourd'hui.
18:37Non, mais ça ne veut rien dire.
18:37L'électeur de droite,
18:38il est très loin de vos positions.
18:40Vous avez eu des positions
18:41dans le débat national,
18:43un peu marquées par la logique concordataire
18:46Mosellane sur la place des religions, etc.,
18:48qui sont très éloignées
18:49des attentes des Français
18:51et des électeurs de droite.
18:52Donc, il y a le maire,
18:54Gros Didier,
18:55et il y a également l'homme politique
18:56qui tourne moi.
18:56Non, mais quand j'étais parlementaire,
18:58je disais la même chose.
18:59Oui, je ne vous reproche pas
19:00d'avoir dit une chose différente,
19:01mais pour moi,
19:02vous faites partie de cette droite
19:03qui a glissé vers le centre,
19:05voire vers la gauche.
19:06Non.
19:06Et donc, vous entendez...
19:07Attendez, sur la sécurité,
19:10j'estime qu'il faut être extrêmement ferme
19:12et qu'on tolère aujourd'hui
19:13des choses absolument intolérables.
19:15Ce n'est pas normal
19:15que le narcotrafic se développe comme ça.
19:17Ce n'est pas normal, d'ailleurs,
19:18que les délinquants soient...
19:20Je n'adhère pas à la thèse
19:21qui rend les délinquants, finalement,
19:23qui les excusent
19:24et qui rend la société
19:25responsable d'un délinquant.
19:26Je n'adhère pas
19:27à l'explication sociologique
19:29de la délinquante.
19:30Alors, là, je suis de droite.
19:31Je suis, par contre,
19:32et je l'ai toujours été,
19:33très écolo.
19:34Là, je suis de gauche.
19:34On parlait même de l'exercice
19:36des religions concordataires.
19:38On m'a reproché
19:38d'avoir, effectivement,
19:39soutenu la création de mosquées.
19:42J'estime,
19:43et là, je ne sais pas
19:44si c'est de droite ou de gauche,
19:45que chacun essaie
19:46d'être vraiment laïque,
19:47que chacun doit avoir
19:48le droit dans ce pays,
19:50qu'il soit chrétien,
19:50juif, musulman, orthodoxe,
19:52ou autre,
19:53à les mêmes droits.
19:55Merci, monsieur le maire.
19:57François Grosdidi,
19:57merci pour le cadeau.
19:58Mais ce portrait d'une ville
19:59photographie de Christian Légué.
20:01La plus belle ville
20:01mais connue de France.
20:02On va la connaître.
20:03C'est un bon slogan.
20:04Merci, monsieur le maire,
20:05d'être passé par les GG.
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