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  • il y a 24 minutes
Regardez L'esprit de l'info avec Laetitia Strauch-Bonart avec Thomas Sotto du 13 novembre 2025.

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Transcription
00:00Thomas Soto, RTL Matin.
00:03L'esprit de l'info à 9h15 avec notre grand témoin du jeudi, donc Laetitia Strauch-Bonnard.
00:07Bonjour Laetitia.
00:08Bonjour.
00:09Essayiste et évidemment sensible, particulièrement sensible à la libération de Boilem Sansal,
00:14qui est donc à Berlin. Il y est arrivé hier soir, il a dormi là-bas.
00:18Gracier, l'écrivain franco-algérien par le président algérien Théboun.
00:22Écoutez la réaction d'Antoine Gallimard, son éditeur, c'était hier soir dans les coulisses de la grande librairie.
00:27C'est plus qu'un jour de fête, c'est un jour où vraiment le soleil brille beaucoup.
00:31Un jour où le soleil brille beaucoup, mais quel drôle de feuilleton quand même.
00:36Oui, alors avant tout, on peut se réjouir.
00:39Je me réjouis comme beaucoup de personnes quand j'ai entendu la nouvelle hier.
00:43Vraiment, j'étais très heureuse.
00:46Après, c'est toujours comme ça.
00:48Quand il y a des affaires complexes d'emprisonnement qui sont similaires à celles de Boilem Sansal,
00:56le dénouement paraît simple, mais tout ce qu'il y a derrière est assez complexe.
01:01Et c'est vrai qu'il y en a du mal à suivre le fil conducteur.
01:03Parce qu'il y a des négociations, des choses qu'on n'arrive pas à savoir,
01:06c'est classique dans les libérations de l'Otage.
01:08Mais là, on se dit, mais pourquoi il atterrit en Allemagne ?
01:12On se dit, mais personne n'aurait imaginé ça il y a quelques jours.
01:16Oui, peut-être, mais l'Allemagne tout d'abord est un acteur souvent présent
01:22dans les questions qui ont trait au droit humain, dans ce genre de négociations.
01:27Et puis aussi, il y a une certaine proximité entre l'Allemagne et l'Algérie,
01:32parce que le président algérien a été soigné en Allemagne il y a quelques temps.
01:36Donc souvent, la diplomatie, ça tient à la fois de grandes dynamiques,
01:41de grands rapports de force qu'il faut savoir, disons, travailler et utiliser,
01:46mais aussi à des relations personnelles.
01:48Il y a de l'humain, en fait, dans tout ça.
01:49Mais bien sûr, il y a d'abord de l'humain.
01:51Et les grands diplomates sont ceux qui savent concilier tous ces aspects.
01:56Alors, on a beaucoup critiqué aussi la méthode de Bruno Retailleau.
02:01C'était pour la méthode forte, critiquée d'ailleurs hier par Emmanuel Macron à mot couvert.
02:04Oui, et par Sébastien Lecornu.
02:06Bruno Retailleau, qui a été ministre de l'Intérieur pendant plus d'un an
02:09et qui a tenté de faire pression sur l'Algérie dans cette affaire.
02:14Après, il est difficile de savoir quel a été son véritable rôle.
02:17Peut-être que la pression exercée en premier lieu a aidé.
02:21On ne saura jamais.
02:22Mais aujourd'hui, politiquement, c'est tout à fait pratique
02:26pour le camp macroniste de s'approprier cette victoire.
02:30C'est être un peu gna gna gna de dire que la France n'a pas complètement joué son rôle
02:34ou c'est un échec pour la France ?
02:35Il est libre, donc c'est un succès pour lui et pour tout le monde et pour l'humanité.
02:39Mais est-ce que quand même, pour la diplomatie française,
02:41le fait que ça passe par un intermédiaire, c'est un problème ?
02:45Alors, pas du tout, je ne pense pas.
02:46Je pense que dans la diplomatie, on travaille avec ses alliés
02:50et l'Allemagne est notre allié.
02:52Et je suis sûre que c'est un travail d'équipe qui a été réalisé.
02:57La France a évidemment joué son rôle.
02:59Après, la stratégie qui a été choisie l'a été parce que c'était plus diplomatique,
03:05en l'occurrence, d'utiliser l'Allemagne.
03:08Donc, je ne crois pas du tout qu'il faille voir cette issue comme un échec pour la France.
03:12Les seuls résultats comptent et on se réjouit évidemment de la libération de Boulême Sansal
03:15qui va pouvoir être soigné puisque, rappelons-le, il est malade.
03:18Et on pense à Christophe Gleiz, un journaliste français
03:20qui lui est toujours détenu, ça fait plus d'un an,
03:22de manière tout aussi injuste en Algérie.
03:25De la littérature, on va passer à la musique.
03:26Écoutez ça, Laetitia.
03:27Cette chanson cartonne, notamment aux Etats-Unis.
03:40Elle a été générée intégralement par de l'intelligence artificielle.
03:45On est à plus de 3 millions d'écoutes sur YouTube.
03:47Hier, la plateforme Deezer a révélé que 40 000 titres qui lui étaient proposés par jour
03:52étaient désormais créés par l'intelligence artificielle.
03:55Ça vous inquiète ?
03:57On vous dit, tiens, c'est une autre forme d'art.
03:59Ah non, non, ça m'inquiète parce que, pour moi, l'art ne peut être qu'humain.
04:03Il est fait par des humains, pour des humains.
04:05Là, on est dans le piège, là, non ?
04:06Non.
04:07Non ?
04:07Écoutez, bien sûr, c'est agréable à écouter,
04:10mais quand vous connaissez un petit peu la musique,
04:13vous comprenez assez vite qu'il y a peu de notes,
04:16que ces notes reviennent tout le temps.
04:17En fait, c'est une espèce de... comme une ritournelle.
04:20Donc, musicalement, c'est très pauvre.
04:23Pardonnez-moi de le dire, même si c'est agréable à écouter.
04:25Et donc, c'est facile de faire ce genre de choses.
04:28Et c'est facile, d'ailleurs, pour un humain de composer ça aussi.
04:32Donc, à mon avis, si on se laisse séduire par ce genre de choses,
04:37c'est parce que la musique faite par les humains
04:39ressemble déjà un petit peu à de la musique faite par des machines.
04:42Et c'est plutôt ça qui m'inquiète.
04:45C'est l'appauvrissement des partitions musicales composées par les humains,
04:47en quelque sorte, qui fait qu'aujourd'hui, on accepte des choses comme ça.
04:51Bien sûr, parce que c'est à partir du moment où vous-même,
04:53vous vous comportez comme une machine,
04:54que vous pouvez être remplacé par une machine.
04:57Donc, c'est l'aboutissement de ce que nous faisons depuis,
04:59allez, dix ans dans la musique.
05:02Enfin, nous, ce que la société produit comme musique.
05:05C'est la vraie Laetitia Strauch-Bonheur qui vous parle, mesdames, messieurs.
05:08Mais écoutez ce titre et dites-nous si, selon vous,
05:10c'est de l'IA ou c'est de la vraie musique.
05:22Vous connaissez ou pas, Laetitia ?
05:24Non.
05:24Daniel Monnet, what was I supposed to know ?
05:27C'est peut-être de l'IA.
05:29Ou peut-être pas.
05:29Ou peut-être pas.
05:3197% des personnes interrogées sont incapables
05:34de reconnaître une musique générée par l'IA.
05:35Moi, je n'aurais pas su de l'IA, honnêtement.
05:37C'est de l'IA.
05:39Ça ressemble vraiment à beaucoup, beaucoup
05:41des musiques qui sont produites aujourd'hui.
05:44Donc, à mon avis, c'est aussi une occasion
05:46pour ceux qui aiment la musique
05:48et pour les artistes
05:49de s'interroger sur la musique qu'ils veulent produire.
05:52Est-ce qu'on est condamné
05:54à produire et à écouter des sons
05:57qui sont un petit peu, comment dire,
06:00aseptisés, qui se ressemblent tous,
06:02qui sont très répétitifs
06:03et qui sont trop pures ?
06:04Mais il n'y a rien à prendre dans tout ça ?
06:05Parce que travailler avec des ordinateurs,
06:08les rappeurs le font depuis des années
06:09et ils le font bien.
06:11Ils le font avec talent.
06:12Il n'y a pas un petit côté refus du progrès ?
06:14Oui, complètement.
06:16Vous assumez.
06:16Mais le progrès n'est pas forcément toujours bon.
06:20Il y a des progrès qui ne sont pas des progrès.
06:22Il y a des progrès qui sont des régressions.
06:24La musique est un moyen d'expression humain
06:26très important.
06:27Nous ne pouvons pas nous en priver.
06:28Nous ne pouvons pas, à mon avis,
06:30nous priver aussi de l'écoute,
06:31de l'expression musicale,
06:33de ceux qui ont le talent de le faire.
06:35Donc oui, ça m'inquiète énormément
06:38parce que j'ai l'impression
06:38qu'on accepte une déshumanisation du monde.
06:41Vous écoutez beaucoup de musique ?
06:42J'écoute un peu de musique.
06:44C'est quoi le dernier truc
06:45que vous avez à l'oreille,
06:46si vous pensez un titre, un artiste ?
06:49J'aime bien David Bowie.
06:50Oui.
06:50Et récemment, j'écoutais beaucoup
06:52Let's Dance,
06:54que vous devez connaître.
06:55Quand même.
06:57Ça, pour le coup,
06:57ce n'est pas de l'intelligence artificielle.
06:59Ça n'aurait pas pu être produite
06:59par de l'intelligence artificielle
07:01parce que dans ce titre,
07:02il y a, vous voyez bien,
07:04qu'il y a un travail aussi sur les sons.
07:07Il y a des moments aussi,
07:08des morceaux,
07:09qui ne sont pas simples à écouter.
07:10C'est ça qu'il faut accepter aussi
07:11dans la musique.
07:13Si vous ne voulez pas être piégé,
07:14il y a Let's Dance.
07:14C'est vrai que c'est autre chose
07:19que la soupe qu'on écoutait
07:20avant, là.
07:21Oui, même.
07:21Merci beaucoup, en tout cas.
07:24Merci à vous, Laetitia Stroche-Bonard.
07:25On va rester dans la musique.
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