- il y a 4 jours
Regardez L'esprit de l'info avec Anne-Charlène Bezzina avec Thomas Sotto du 04 novembre 2025.
Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00La notice. Thomas Soto, RTL Matin.
00:03Il est 9h15, c'est l'esprit de l'info jusqu'à 9h et nuit avec notre grand témoin du mardi.
00:07C'est vous, Anne-Charlène Bézina, politologue, spécialiste de la constitution et observatrice de notre société.
00:12Tiens, je voudrais commencer par vous faire écouter ce que disait ce matin le patron du BHF,
00:15le propriétaire du magasin à Paris, à Marc-Olivier Fogiel.
00:18C'est la décision du président de Chine qui m'a convaincu de continuer.
00:22D'abord, ils ont fermé temporairement 100% des produits destinés pour adultes
00:27pour pouvoir être certain que les produits référencés n'étaient pas à caractère pédopornographique.
00:34Deuxièmement, ils ont fait savoir le principe qu'ils allaient donner le nom des personnes qui avaient acheté ces produits-là.
00:38J'ai confiance en les produits qui seront vendus par Chine, produits par Chine au BHF.
00:43Alors, on va rembobiner. S'il disait ça, Frédéric Merlin, c'est qu'il parle évidemment à la fois de l'arrivée de Chine au BHF à partir de demain,
00:491000 m2 qui vont être dédiés à la marque chinoise, et au scandale des poupées sexualisées, des poupées pédocriminelles,
00:55on peut dire, qui ont été mises en vente sur le site et qui ont été depuis enlevées.
00:58Il expliquait qu'il s'est expliqué avec le patron de Chine.
01:01Est-ce que ça vous choque, toute cette affaire ? Est-ce que ça vous choque que le BHF décide d'ouvrir ses portes à Chine ?
01:06Ou est-ce que c'est la loi du marché ?
01:08Alors, j'ai le sentiment que c'est évidemment la loi du marché, mais que c'est ça qui peut être choquant, finalement.
01:14C'est-à-dire que la loi du marché en porte sur tout.
01:17Je rappelle quand même que la direction générale de la répression des fraudes, la concurrence en France,
01:21elle a de très forts pouvoirs, et qu'on a réussi à interdire Wish, notamment par rapport à des non-conformités.
01:30Et ce n'est pas uniquement les poupées à caractère pornographique qui posent problème avec Chine,
01:34c'est finalement son modèle de fabrication hors normes de l'Union Européenne, c'est ce que disait Florian tout à l'heure.
01:40Et donc, il me semble que, de toute façon, la France a largement les moyens de ne pas uniquement croire les déclarations de son président,
01:47mais de le forcer, de toute façon, à respecter les contraintes et les normes européennes.
01:51Mais j'ai envie de vous dire, c'est presque une querelle de valeur.
01:53J'ai l'impression qu'on est un peu rentré dans cette espèce de guerre culturelle, et je ne sais pas jusqu'où on pourra aller avec ça.
01:57Une querelle de valeur et de pouvoir d'achat, quand même, parce que nous, on en parle confortablement,
02:01parce qu'on peut s'acheter, on va se dire les choses, les chemises qu'on veut, les chaussures qu'on veut.
02:05Ce n'est pas le cas des clients de Chine qui achètent parce que ça ne coûte pas cher.
02:09Est-ce qu'il faut boycotter le BHP ? Est-ce qu'il faut boycotter Chine ?
02:11Ou est-ce qu'il faut se dire, c'est peut-être un peu simpliste ?
02:14Moi, je ne suis pas sûre que les actions de blocage soient forcément toujours les bonnes.
02:19Non, pas de blocage, mais boycotter.
02:20Oui, voilà, boycotter, c'est-à-dire ne pas acheter.
02:22Encore une fois, comme vous le dites, il faut pouvoir le faire.
02:25Ce qui m'inquiète plus, c'est que la chute des prix soit forcément corrélée à un modèle qui est finalement dangereux pour tout le monde,
02:33puisque la prédation chinoise en termes commerciaux, elle est dangereuse pour la souveraineté de la France,
02:39pour aussi nos acquis, nos valeurs, nos droits.
02:42Et donc, bon, voilà, j'ai envie de me dire que le combat culturel, on peut aussi le mener.
02:45Il y a des marques françaises qui essayent de faire du bas prix.
02:48Et donc, voilà, essayons de marier les impératifs.
02:51Ça ne devrait pas être aussi difficile puisque sinon, on va être des proies faciles.
02:55Mon grand-père, Honoré, qui était agriculteur dans le Doubs et qui était très pauvre,
02:58disait que quand on est pauvre, on n'a pas les moyens d'acheter de la mauvaise qualité.
03:01Eh bien, écoutez, je rejoins largement Honoré, dont on salue la mémoire.
03:06Moi, j'avais un grand-père qui vendait des machines à écrire et qui, voilà, a fondé son entreprise tout seul
03:12en se disant, justement, il faut qu'on arrive, avec le peu de moyens qu'on a,
03:15à prouver qu'avec beaucoup de talent et de travail, on arrivera à faire mieux et il a réussi.
03:20Et le sujet va rejoindre la constitutionnaliste que vous êtes.
03:22On a appris que Chine allait être convoquée devant les députés sous 15 jours.
03:25Les parlementaires sont très réactifs.
03:26Qu'est-ce qui peut se passer ? Quels moyens ils ont ? C'est du consultatif ? C'est pour la forme ?
03:30Ce n'est pas grand-chose. C'est une forme de démocratie par la voix qui va être portée par les députés,
03:37c'est-à-dire une forme de contrôle. Mais c'est vrai que ce n'est pas eux qui ont les moyens.
03:41Encore une fois, c'est le ministre des Finances.
03:44Oui, en fait, si vous voulez, le fait d'auditionner à l'Assemblée nationale,
03:47de toute façon, c'est une manière de montrer que la représentation nationale est présente
03:50et que, de ce fait, elle s'intéresse au sujet qui anime la société.
03:53Mais ça ne pourra pas aller plus loin.
03:54Autre sujet, des wagons réservés aux femmes.
03:56Je ne sais pas si vous avez entendu parler de cette pétition lancée le 24 octobre
03:59après la tentative de viol sur une touriste brésilienne en région parisienne.
04:03Il s'agirait donc de réserver des wagons aux femmes et aux enfants dans le RER
04:06pour lutter contre les violences faites aux femmes.
04:08Déjà près de 15 000 signatures.
04:10Est-ce que c'est une bonne idée, ça ?
04:12Alors, je n'en suis pas sûre.
04:13Déjà parce que je ne vois pas trop comment juridiquement ce sera possible,
04:17étant donné que le Conseil d'État a confirmé récemment
04:19que la SNCF ne pouvait même pas relever l'identité sexuelle
04:23monsieur ou madame au moment de la vente de billets
04:25puisque c'était considéré comme des données personnelles
04:29à caractère non nécessaire par le règlement sur la protection des données.
04:32C'est très technique ce que je dis,
04:33mais tout simplement pour dire que si on ne sait pas si vous êtes un homme ou une femme,
04:36je ne vois pas trop comment on va pouvoir réserver les wagons,
04:38déjà dans un premier temps.
04:39Et puis, pour arriver à discriminer sur la question du sexe,
04:43il faut être sûr que ce soit adossé à un intérêt général.
04:47Alors ici, c'est la sécurité, on l'entend,
04:49mais j'ai envie de vous dire...
04:50A la demande des femmes, bien sûr,
04:52mais j'ai envie de vous dire que ce sera tellement simple
04:53dans un wagon féminin d'avoir un prédateur
04:55qui finalement rentre dans le wagon féminin
04:57si on n'a pas de moyens de contrôle.
04:58Donc ce qu'il faut augmenter, c'est les moyens...
05:00Oui, parce qu'il n'y aura pas un éditeur devant chaque...
05:01Voilà, c'est bien le problème.
05:02Donc ce qu'il faut augmenter, c'est les moyens offerts à la sécurité dans les wagons.
05:05C'est ça qui me semble être prioritaire
05:07plus que la question de la distinction des genres.
05:09Vous avez cité le Conseil d'État.
05:10Est-ce que c'est constitutionnel de séparer comme ça les hommes et les femmes ou pas ?
05:14Alors encore une fois, là, ce sera de l'ordre de l'acte administratif.
05:18Donc c'est le Conseil d'État.
05:18Pour que ce soit conforme à la loi, ce sera le Conseil d'État.
05:21Et pour ça, il faut un motif d'intérêt général
05:24dans la discrimination du service public.
05:25Et ici, ce serait, j'imagine, la sécurité.
05:27Mais j'ai peur qu'il y ait d'autres moyens pour y arriver
05:29et que ce ne soit pas le plus pertinent.
05:30On va dire quelques mots du budget aussi, Anne-Charles,
05:32parce qu'on a pas mal de questions au 64-900 avec le mot Clématin
05:34et une question de Franck.
05:36J'ai entendu dire qu'on ne pourrait plus dissoudre après le 15 novembre.
05:39Est-ce que c'est vrai ?
05:41Alors, en réalité, ça dépend des calculs.
05:43Moi, je suis au 8 ou 10 novembre.
05:46Alors, il n'y a rien qui empêche la capacité de dissoudre du président de la République.
05:49C'est un pouvoir propre.
05:50S'il a envie de dissoudre le 24 décembre au soir,
05:52il pourra tout à fait le faire.
05:53Il n'y a aucune entrave.
05:55La seule chose, c'est que c'est une forme de délai de bonne logique
05:57qu'on dégage par l'analyse en se disant que
06:00s'il faut un deuxième tour des élections législatives
06:03avant les congés de Noël
06:04et avant la deadline fixée par nos textes
06:08pour déposer un budget même de sauvegarde.
06:12C'est-à-dire, vous savez, l'année dernière,
06:13on a voté ce qu'on appelle une loi de finance spéciale.
06:15C'est-à-dire qu'on a reconduit le budget l'année dernière.
06:16On jouait les prolongations, en fait.
06:17On jouait les prolongations.
06:18On trouve un nouveau budget.
06:18Et cette loi de finance spéciale,
06:19c'est-à-dire cette reconduction du budget l'année dernière,
06:21la loi organique, normalement, nous dit
06:23pas au-delà du 19 décembre.
06:25Donc, si on veut avoir eu des législatives avant le 19 décembre
06:28pour voter cette loi spéciale,
06:31eh bien, pour le coup, il faudrait être à une dissolution
06:34du 8 août 10 novembre décrétée par le président de la République.
06:37Dites-moi si j'ai bien compris, prof.
06:38Parce que là, on est d'accord que...
06:39Je vais réviser votre copie.
06:40Pour avoir une loi spéciale, ou faire passer un budget,
06:43ou même prendre des ordonnances pour un budget,
06:44il faut un acte du Parlement.
06:46Alors, pour faire une loi spéciale, il faut un acte du Parlement.
06:48Pour les ordonnances, on ne peut pas vraiment le savoir
06:50parce qu'on n'a jamais eu de pratique.
06:51Donc, peut-être que le gouvernement pourrait agir complètement seul.
06:53Donc, en tout cas, pour avoir un budget ou une loi spéciale,
06:55il faut un acte du Parlement.
06:56Et si Emmanuel Macron décide de dissoudre après le 15 novembre,
07:00à la seconde près, il n'y a plus d'assemblée.
07:02Exactement.
07:02Donc, il ne peut plus y avoir de budget.
07:03Exactement.
07:04D'accord.
07:04Alors, il peut y en avoir un quand l'Assemblée sera réélue.
07:07Mais pour ça, il faut qu'elle ait eu le temps de se réunir
07:09avant le 31 décembre.
07:10D'où l'idée de ne pas dépasser le 15 novembre
07:12pour qu'avant le 31 décembre, on puisse avoir une assemblée
07:14qui pose un budget de Rustine sur la table.
07:16Alors, il y a le budget général,
07:18et puis il y a le budget de la Sécu
07:19qui est discuté à partir d'aujourd'hui dans l'hémicycle.
07:21Écoutez, le docteur Arnaud Chiche,
07:23anesthésiste réanimateur à Hénin-Beaumont
07:24et fondateur du collectif Santé.
07:26Il était l'invité de RT de la 7h40.
07:27Il parle des économies.
07:29Moi, je ne comprends pas qu'un pays comme la France
07:32valide un budget où on sait qu'on va manquer.
07:35Ça se traduit par quoi ?
07:36On ne va pas embaucher les infirmières qu'il faut.
07:38On va avoir plus de mal à avoir accès à des médecins spécialistes.
07:41On va diminuer l'accès aux soins.
07:43Alors, il faut faire des économies.
07:44Et ça, c'est sûr qu'on trouve la colonne des plus et la colonne des moins.
07:46On voit que la colonne des moins est beaucoup plus rouge.
07:48Mais est-ce qu'il faut renoncer à une qualité de vie,
07:51à une qualité de soins ?
07:52Est-ce qu'on en est là aujourd'hui ?
07:53Alors, c'est le risque.
07:55Parce qu'à chaque fois qu'on nous parle de trancher dans les dépenses
07:58de la politique de la tronçonneuse,
07:59ceux qui prennent, c'est les services publics.
08:02Donc, évidemment, la question de la balance...
08:04C'est intéressant.
08:05C'est-à-dire que derrière ces images-là,
08:06on fait les malins avec la tronçonneuse,
08:08ça a des conséquences quand vous allez chez le médecin,
08:09quand vous allez à l'hôpital, quand vous allez à la crèche, etc.
08:11Ça a des conséquences concrètes,
08:12mais ça veut dire aussi, quelque part,
08:14que depuis le système de 46 et de redistribution sociale,
08:18on n'a pas réussi à se poser la question
08:19de la santé des finances également.
08:21Donc, on a créé des systèmes structurellement déficitaires
08:25qu'on est obligés de financer
08:26parce qu'ils sont l'honneur de la France,
08:27mais on n'a plus les moyens de le faire.
08:28Donc, l'équation, elle me semble insoluble.
08:31Il va falloir la résoudre en moins de 10 jours.
08:32Donc, on voit bien qu'on est aujourd'hui
08:34à minuit ou moins le quart d'un État qui va mal
08:36à tous les niveaux.
08:37Il faudra du courage politique
08:39et il faudra vraiment un retour de la politique.
08:41Moi, je commence à m'épuiser
08:42de voir à quel point on est dans des petits rafistolages,
08:46on utilise des procédures exceptionnelles,
08:48on ne sait même plus si on pourra fonctionner
08:50au 31 décembre,
08:51alors que plus que jamais,
08:52on a besoin de décisions courageuses
08:54pour penser à l'avenir de notre pays
08:56parce qu'on est la France, tout simplement.
08:58Et on verra si on a toujours cette constitution
09:00qui nous protège,
09:01pour reprendre le titre de votre livre,
09:02Anne-Jean Bézha.
09:03Heureusement qu'on l'a.
09:04Qui est publié chez XOE,
09:05mais elle aussi, elle a commencé à se fatiguer à la longue.
09:06Je ne suis pas sûre.
09:07Allez, heureusement que...
Recommandations
11:06
10:41
2:44
5:07
4:23
2:58
5:44
9:48
9:46
7:05
8:59
9:25
7:48
9:18
3:29
10:05
8:54
3:47
3:39
9:36
3:16
3:54
Écris le tout premier commentaire