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  • il y a 3 mois
Regardez L'esprit de l'info avec Alain Duhamel avec Thomas Sotto du 05 septembre 2025.

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Transcription
00:00Le vélo.
00:01Thomas Soto, RTL Matin.
00:03Quand vous décidez qu'un combat est vital pour votre pays,
00:07quand vous choisissez de l'affronter,
00:09il n'y a pas à faire semblant.
00:10Il y a à mener le combat.
00:12La politique, ce n'est pas du spectacle.
00:14Ce n'est pas une tournée, entre guillemets, d'adieu, comme vous dites.
00:18Pas de la pédagogie, c'est du combat.
00:20Il n'y a pas à faire semblant, ce n'est pas de la pédagogie, c'est du combat.
00:24Les mots de François Bayrou, qui était l'invité ce matin d'RTL,
00:27entre 7h30 et 8h30.
00:28Et on va en parler dans l'esprit de l'info avec notre grand témoin du jour
00:32que je suis particulièrement heureux et fier d'accueillir.
00:34C'est vous, Alain Duhamel. Bonjour.
00:35Bienvenue. On ne vous présente plus.
00:38On dit Alain Duhamel.
00:39Écoutez, oui, il faut préciser le prénom, quand même.
00:42Oui, parce qu'il y en a quelques-uns.
00:43Il y en a quelques-uns, en ce moment en particulier.
00:45Une impression générale, Alain, peut-être pour commencer.
00:48Vous l'avez trouvé comment, le Premier ministre ?
00:51Nouvelle étape de son marathon médiatique, ce matin.
00:53Non, mais tel qu'en lui-même.
00:55Mais en fait, la posture qu'il a choisie, c'est sa conviction.
00:59Mais c'est aussi une posture, là, n'empêche pas l'autre.
01:00C'est celle du lanceur d'alerte.
01:02Vous savez, parmi les grands politiques,
01:06enfin ceux qui sont justement au niveau Premier ministre au moins,
01:09les lanceurs d'alerte, il n'y en a pas beaucoup.
01:11Il y a eu Raymond Barre, déjà à cause des difficultés financières.
01:17Il y a eu Michel Rocard, en particulier,
01:19quand François Mitterrand était en position de force.
01:21Michel Rocard expliquait qu'on allait à la catastrophe.
01:24Et puis, il y a François Bayrou.
01:26Chez lui, c'est constant.
01:28Il faut reconnaître qu'en ce qui concerne la dette,
01:30mais au-delà de la dette, le déficit budgétaire,
01:32et au-delà du déficit budgétaire,
01:34le laxisme financier français.
01:36Il avait déjà fait sa campagne présidentielle de 2007 ?
01:38C'est elle-là.
01:40Absolument.
01:40Et donc, bon, c'est sa ligne.
01:42Mais là, son pari, ça a été d'être celui qui aura sensibilisé les Français.
01:48Alors, quand on dit sensibiliser les Français,
01:50ce n'est pas de leur apprendre à craindre ce qui se passe aujourd'hui.
01:54Les Français craignent ce qui se passe aujourd'hui.
01:56Il y a d'ailleurs une preuve très simple,
01:58qui est qu'ils n'ont jamais autant épargné.
02:00Et l'épargne française privée est absolument gigantesque.
02:04D'ailleurs, très mal utilisée, soit dit en passant,
02:06sur le plan économique.
02:07Mais enfin, bon, c'est un autre sujet.
02:09Donc, il a voulu avertir.
02:12Il a voulu avoir le statut,
02:15choisir le rôle de celui qui aura annoncé le pire à l'avance.
02:22Mais pardon Alain, quand on est aux manettes,
02:24quand on est au pouvoir,
02:25on n'est pas là pour être lanceur de la lettre.
02:27On est là pour prendre les décisions
02:29et pour que, justement,
02:30la crise que certains voient venir ou qui peut affoler
02:33soit régulée, jugulée, contrôlée.
02:35Alors, les décisions,
02:36il ne faut pas dire qu'il ne les a pas prises
02:38dans la mesure où il a présenté un budget précis.
02:41Bon, alors, on peut dire qu'il est bon,
02:42on peut dire qu'il est mauvais.
02:43On peut dire qu'il est excessif.
02:45On peut dire qu'il est insuffisant.
02:47Moi, si j'avais à dire quelque chose,
02:49je trouverais qu'il manque plutôt trop de rigueur
02:51que pas assez.
02:53Vous en mettriez davantage ?
02:54Vous iriez au-delà des 44 milliards ?
02:55Oui, absolument.
02:57Oui, je pense qu'il faut...
02:58Je ne suis pas sûr que vous soyez en liste pour Matignon
02:59la semaine prochaine, alors.
03:00Je ne le crois pas non plus.
03:01Mais je pense qu'on sous-estime beaucoup
03:04l'état des choses.
03:05Oui.
03:06Non, pas tout le monde.
03:07Mais, ce que je voulais dire,
03:08c'est que François Bayrou s'adressait,
03:11bien entendu, au monde politique.
03:12Mais il s'adressait avant tout aux Français.
03:14Et l'image qu'il veut laisser,
03:16mais sa conviction,
03:17Alain n'empêche pas l'autre,
03:18l'image qu'il veut laisser,
03:19c'est d'être celui qui a donné les proportions
03:22à la crise qui nous menace.
03:24Pardon Alain.
03:25L'image qu'il veut laisser.
03:26On a l'impression qu'on en revient avec François Bayrou
03:28aux mêmes discussions qu'on a pu avoir
03:31à l'époque de Gérard Collomb
03:32sur Emmanuel Macron.
03:33Ils sont du bris.
03:34L'important, c'est lui.
03:35L'important, c'est l'image qu'il va laisser.
03:38L'important, c'est comment il va soigner sa sortie.
03:40Alors, non.
03:42C'est pas ça ?
03:42Non.
03:43C'est ça, mais ça n'est pas que ça.
03:44Il y a les deux choses.
03:45Il y a évidemment l'image qu'il veut laisser.
03:48Il y a évidemment aussi
03:49ce qu'il peut imaginer pour la suite.
03:51Évidemment, tout ça,
03:52ce n'est pas un naïf,
03:54ce n'est pas un candide.
03:55Donc, bien sûr qu'il y a ça.
03:56Il y a d'ailleurs ça toujours
03:57chez les leaders politiques importants.
03:59Mais il n'y a pas que ça.
04:01Son sentiment,
04:03en l'occurrence,
04:04c'est un sentiment que moi,
04:05je partage, en tout cas.
04:07Son sentiment,
04:08c'est que non seulement
04:09il faut convaincre les Français
04:11de la gravité de la situation,
04:12ça, en gros,
04:14disons qu'on y est arrivé,
04:16mais il faut aussi...
04:17Ils sont convaincus de la gravité,
04:18mais ils sont pas prêts.
04:20J'y vais, j'y vais, j'y vais.
04:21Ils sont convaincus de la gravité
04:22de la situation,
04:23mais pas convaincus du tout
04:25des mesures à prendre
04:26pour combattre la gravité de la situation.
04:28Or, le problème, c'est ça.
04:30C'est quelles mesures prendre.
04:31Et alors, moi,
04:32ce qui me frappe
04:32dans le débat politique,
04:34parce que le débat politique
04:34autour de la crise française,
04:36c'est quand même
04:36une grosse affaire.
04:38Parce que le problème,
04:39c'est que la France
04:40est en train de redevenir
04:41ce qu'elle était en 1958,
04:43c'est-à-dire
04:44l'homme malade de l'Europe.
04:45Et ça n'est pas flatteur
04:46comme rôle,
04:47et c'est vraiment
04:47ce qui nous pend au nez.
04:49Donc, devant ça,
04:50la question n'est pas,
04:51comme moi je l'entends
04:52depuis plusieurs gouvernements,
04:54de dire,
04:55attention, c'est grave.
04:56Et François Bayrou dit,
04:57encore plus que les autres,
04:58oui, oui, c'est grave.
04:59Le chaos.
04:59Non, c'est ça.
05:02Mais, ce qui manque
05:04ce que j'attends,
05:05c'est, oui,
05:06mais que faisons-nous vraiment ?
05:08Et il y a une chose, moi,
05:09qui me frappe toujours
05:10dans ce débat,
05:12c'est,
05:12on ne prend jamais en cause,
05:14en compte,
05:15ce qui s'est passé
05:16dans les pays voisins
05:18qui ont connu
05:19la même situation
05:19que nous auparavant.
05:21Or, tous,
05:22sans exception,
05:23ça a été vrai du Portugal,
05:25ça a été vrai de l'Espagne,
05:27ça a été vrai de la Grèce,
05:28évidemment,
05:29la morose Grèce,
05:30ça a été vrai de l'Italie,
05:31ça a été vrai de la Belgique
05:32qui n'en a pas tiré
05:33les conséquences.
05:35Bon,
05:36la question,
05:37ce n'est pas simplement
05:37de faire un diagnostic,
05:40c'est de prendre les mesures.
05:41Mais,
05:42ce qu'on ne dit jamais
05:43dans ce débat,
05:43et ça,
05:44c'est choquant
05:44et c'est bête,
05:46c'est que les mesures dures
05:48qui ont été prises
05:48dans tous ces pays,
05:50bien plus dures
05:50que ce qui était évoqué
05:51pour la France aujourd'hui,
05:53ces mesures dures,
05:54ça a marché.
05:55Autrement dit,
05:56qu'on a demandé des efforts,
05:58mais que ça n'a pas été
05:58des efforts inutiles,
05:59c'est des efforts
06:00qui ont rétabli la situation
06:02et nous,
06:02on n'en est pas là.
06:03Ce que nous disait
06:03François Langlais tout à l'heure
06:04à 7h35,
06:05juste avant l'arrivée
06:06de François Bayrou,
06:07c'est que finalement,
06:08les peuples acceptent les mesures
06:09quand ils y sont vraiment contraints.
06:11Quand il y a une crise,
06:12en Grèce,
06:12quand le FMI avait pris la main,
06:14c'est rarement,
06:16librement consenti,
06:17en quelque sorte.
06:18Mais bien entendu,
06:19les peuples sont assez intelligents,
06:20notamment le peuple français
06:21qui est très subtil en politique.
06:24Les peuples comprennent très bien
06:26ce qui se passe,
06:27c'est la question,
06:28et qu'ils ne comprennent pas
06:29toujours spontanément
06:30ce qu'il faut faire
06:31face à ce qui se passe.
06:33Or, c'est ça le problème.
06:34François Bayrou,
06:35il a aussi parlé,
06:36enfin,
06:36l'interrogé avec Marc Olivier
06:37sur peut-être son plan caché.
06:40Je pars aujourd'hui
06:41en étant un lanceur d'alerte
06:42comme vous le disiez,
06:43puis peut-être que je reviendrai
06:44en 2027 pour la présidentielle.
06:45Écoutez ce qu'il a répondu.
06:46Alors, je serai là en 2027,
06:49mais ça ne veut pas dire
06:50candidat à l'élection.
06:51Mais vous ne l'églisez pas.
06:53Ça n'est pas dans mon objectif
06:55aujourd'hui.
06:56Mais c'est possible.
06:57C'est toujours possible,
06:58mais ça n'est pas le sujet.
06:59En tout cas,
06:59c'est pas le plan, là.
07:00Ça n'est pas mon plan.
07:02Ça n'est pas mon plan,
07:03ça n'est pas mon objectif
07:04aujourd'hui.
07:05Alain Duhamel,
07:06c'est pas vous faire injure
07:07que de vous dire
07:07que vous en avez connu
07:08des dizaines
07:08des candidats potentiels
07:10qui disaient
07:10oh là là, moi,
07:11ouh, jamais,
07:12ouh, jamais.
07:13Le problème de François Bayrou,
07:16a envie d'être candidat
07:17à l'élection présidentielle.
07:18Il a toujours eu envie.
07:19Il l'a déjà été
07:20un certain nombre de fois,
07:21comme vous vous rappelez.
07:22Mais, dans sa situation,
07:25c'est-à-dire quelqu'un
07:26qui est exceptionnellement
07:28impopulaire,
07:29et au moment où, évidemment,
07:31son gouvernement va tomber lundi,
07:33c'est pas trop le moment
07:34de jouer le flamboyant.
07:36Donc, il ne ferme pas la porte.
07:38Ça ne veut pas dire
07:39qu'il n'espère pas
07:40qu'elle sera peut-être
07:40entreouverte.
07:42Disons qu'aujourd'hui,
07:44c'est de la politique fiction.
07:46Vous le disiez,
07:47son gouvernement va sans doute
07:48tomber lundi.
07:50Finalement,
07:50ça ne le préoccupe pas plus
07:51que ça, le Premier ministre.
07:54Il y a pire catastrophe
07:55dans la vie
07:56que la chute d'un gouvernement.
07:58Pas pour le pays,
07:58manifestement,
07:59puisque vous allez laisser
08:00une dette à des sales
08:01et avec des successeurs
08:02qui ne vont pas la régler.
08:03Donc, non.
08:03Vous avez exactement raison
08:05dans cette formule.
08:06Les conséquences
08:07de, en effet,
08:08cette décision
08:09qui sera,
08:10pourrait être prise lundi,
08:12les conséquences,
08:13c'est qu'on va désormais
08:14revenir en arrière
08:15sur cette exigence.
08:17Qu'est-ce qui va se passer
08:18après Alain Duhamel ?
08:19C'est quoi
08:20le monde politique
08:22de lundi,
08:23fin d'après-midi,
08:23quand le gouvernement
08:24sera probablement tombé ?
08:25On se retrouve exactement
08:26au même point
08:27où on a été
08:28après la chute
08:29du gouvernement Barnier,
08:30après la chute
08:31des gouvernements
08:32depuis deux ans.
08:35Évidemment,
08:35il va y avoir
08:36une période,
08:38ça serait une surprise
08:38si ça allait vite.
08:41Moi, ce que je crains,
08:41c'est que de nouveau,
08:42on retombe
08:43dans deux semaines,
08:44trois semaines
08:44de tergiversation
08:46et on voit très bien,
08:48on est aujourd'hui,
08:49c'est ce qui ressort de tout,
08:51en train de tester
08:52le Parti Socialiste
08:53pour savoir
08:54s'il y a des points
08:55de convergence,
08:55pas des points
08:56de convergence,
08:57si on peut imaginer
08:58un accord de non-censure,
09:00mais de non-censure
09:01au bénéfice de qui ?
09:02Au bénéfice
09:03d'un Premier ministre
09:03socialiste,
09:04c'est peu probable quand même.
09:05Vous n'êtes jamais lassé,
09:06vous, par tout ça ?
09:08Ah, pas du tout.
09:08Ah oui ?
09:09Pas du tout,
09:09parce que,
09:10je veux dire,
09:10c'est ce qui concerne
09:11tous les Français.
09:12Alors,
09:13que je puisse être lassé
09:14des ficelles.
09:16Oui.
09:16C'est ça que vous voulez dire.
09:18Évidemment,
09:18des ficelles,
09:19parce qu'en plus,
09:20elle ne m'échappe pas tellement
09:21à la longue,
09:22mais en revanche,
09:24de l'enjeu,
09:25là, l'enjeu,
09:25c'est qu'on a une crise
09:26qui nous pend au nez.
09:28Est-ce que,
09:28oui ou non,
09:29on fait des propositions
09:30susceptibles d'y faire face ?
09:32Et j'espère,
09:33d'une part,
09:34que François Bayrou,
09:35dans son dernier discours,
09:37lundi,
09:38va, de ce point de vue,
09:39être un peu précis
09:40sur ce qu'il faut faire.
09:41Bon,
09:42c'est un discours d'adieu,
09:44c'est important,
09:45c'est difficile,
09:47ça permet aussi
09:48d'être hardi.
09:49Moi,
09:50François Bayrou,
09:50lundi,
09:52je le vois absolument
09:52comme Cyrano de Bergerac
09:54en face de Roxane,
09:55c'est-à-dire,
09:56faisant un superbe discours
09:58pour tout dire
09:59au moment où il meurt.
10:00Cyrano de Pau.
10:01Comme Cyrano.
10:02Voilà,
10:02merci beaucoup Alain Duhamel,
10:04et puisque vous parlez de lundi,
10:05ça tombe bien,
10:06vous reviendrez nous voir lundi,
10:079h15 ?
10:07Écoutez,
10:08si vous voulez toujours de moi,
10:09oui.
10:09Oui,
10:09tout à fait,
10:10puis on parlera aussi
10:10de ce qui se passe ailleurs,
10:12parce qu'on n'a pas eu
10:12pour le faire aujourd'hui,
10:13parce que pendant...
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