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Regardez L'esprit de l'info avec Laetitia Strauch-Bonart avec Thomas Sotto du 04 décembre 2025.
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00:00...en grâce à les sucrées.
00:01Thomas Soto, RTL Matin.
00:04RTL Matin, nous sommes ensemble jusqu'à 9h30, c'est l'esprit de l'info avec notre grand témoin du jeudi,
00:08Laetitia Strange-Bonard. Bonjour et bienvenue Laetitia.
00:10Bonjour.
00:11On a donc appris hier soir que le journaliste Christophe Gleiz, journaliste français,
00:15resterait incarcéré en Algérie.
00:17Condamnation confirmée en appel à 7 ans de prison pour apologie du terrorisme,
00:21et on met évidemment des guillemets.
00:23Ses parents sont effondrés, décision incompréhensible pour Sylvie Godard,
00:26la maman de Christophe Gleiz, qui a pu joindre notre journaliste Hermine Leclerc.
00:31Je suis vraiment sous le choc.
00:33Cette annonce du verdict m'a terrassée.
00:36Dans tous les scénarii que nous avions envisagé,
00:40la possibilité d'un acquittement,
00:43la possibilité d'un sursis avec une peine ferme,
00:47mais celle-là, on ne l'avait pas envisagée.
00:50On ne l'avait pas envisagée, dit la mère de Christophe Gleiz.
00:52On entendait aussi Boilem Sansal, qui était l'invité de Marc-Olivier Fougel tout à l'heure,
00:55qui, lui, semblait lire un peu entre les lignes et dire
00:58« Oui, c'est très consternant, mais il ne faut pas désespérer, vous êtes d'accord avec ça ? »
01:01Qu'est-ce qu'il faut faire avec ça ?
01:03On a l'impression qu'on a l'acte 2 de ce qu'on a vécu avec Boilem Sansal.
01:06Oui, tout à fait.
01:07Je pense que Boilem Sansal est très bien placé pour savoir ce qu'il est possible de faire,
01:12mais aussi pour lire entre les lignes.
01:14Heureusement que nous ne savons pas tout.
01:16On a déjà parlé de ces questions-là,
01:17mais il faut garder une certaine obscurité dans ces questions et dans ces débats-là,
01:22parce qu'il y a forcément des discussions en ce moment
01:26entre la France et l'Algérie sur ce sujet.
01:29Et on espère en tout cas que ça pourra aider éventuellement,
01:34pourquoi pas, à ce que Christophe Gleiss obtienne une grâce présidentielle.
01:38Il y a une part de cinéma, entre guillemets, dans tout ce qu'on joue à, de comédie,
01:42même si c'est une très mauvaise comédie,
01:43parce que Christophe Gleiss, il est en prison ce matin.
01:44Non, je ne pense pas, mais vous savez,
01:47le pouvoir algérien ne veut surtout pas perdre la face.
01:51L'enjeu, c'est de montrer qu'il est dur,
01:55et d'autant plus que Boilem Sansal a été libéré.
01:58Donc, il ne fallait pas, selon le pouvoir algérien, créer un précédent,
02:02en laissant penser que la libération de Boilem Sansal
02:04allait mener à celle de Christophe Gleiss.
02:06Donc, bien sûr, ça crée une forme de confusion,
02:08parce que tout le monde a pensé que le cas de Christophe Gleiss
02:12poserait peut-être moins de problèmes que celui de Boilem Sansal.
02:15Oui, on est presque un peu étonné.
02:16C'est ce que disait Boilem Sansal lui-même tout à l'heure.
02:17Il dit, moi, je suis un opposant, très marqué politiquement,
02:21j'y vais en frontale avec l'Algérie.
02:23Christophe Gleiss, un journaliste sportif,
02:25qui a rencontré un type que les Algériens n'aiment pas,
02:28et parce qu'il le considère comme quelqu'un qui est un rebelle au pouvoir.
02:33Vous avez raison, on se demande pourquoi c'est Gleiss qui est là-bas encore.
02:35C'est le propre des régimes autoritaires d'être imprévisible.
02:40Bien sûr, et c'est ainsi qu'il montre,
02:42aussi leur pouvoir et leur brutalité,
02:44puisqu'ils veulent se situer en dehors du droit.
02:47Donc, il n'y a rien de plus imprévisible, finalement,
02:51que de ne pas respecter le droit
02:55quand on a laissé entendre qu'on pourrait le faire.
02:58Je ne dis pas que c'était attendu, bien sûr,
03:00tout le monde espérait qu'il en soit autrement,
03:02mais ce n'est pas tout à fait surprenant, quand même,
03:05de la part du pouvoir de tenir sur sa position.
03:08La grande difficulté de ce dossier, c'est qu'il y a à la fois
03:10le très court terme du cas Christophe Gleiss,
03:13mais il y a aussi le très long terme de la relation entre l'Algérie et la France,
03:17qui est très complexe, depuis des décennies,
03:20avec une asymétrie dans cette relation.
03:24Vous savez que le président de la République a employé,
03:26il y a quelques années, le terme de rente mémorielle,
03:28pour parler de la façon, il me semble, à très juste titre,
03:31dont l'Algérie utilise finalement le passé colonial de la France
03:36pour obtenir de notre pays un certain nombre d'avantages.
03:40Je pense que cette relation dissymétrique ne peut pas durer.
03:43Voilà, et tout ça, évidemment, entre en ligne de compte
03:45pour le solutionnement, entre guillemets, de ce drame
03:48que vit Christophe Gleiss aujourd'hui.
03:50Autre sujet du jour, ça se tend, ça se tend sérieusement
03:52autour du budget de la Sécu.
03:54Ce soir ou demain, en principe, c'est le vote du volet recette.
03:58Ça peut tomber dès ce moment-là.
03:59On apprend à l'instant que Sébastien Lecornu, le Premier ministre,
04:02a annulé les rendez-vous qu'il avait aujourd'hui avec la CGT, la CFDT,
04:04pour se consacrer au débat parlementaire sur ce budget de la Sécu.
04:09Et on entendait ce matin, ici même sur RTL, Gabriel Attal
04:12expliquer qu'Édouard Philippe devait garder son sang-froid et ses nerfs solides
04:16parce que le président d'Horizon, ancien Premier ministre d'Emmanuel Macron,
04:19a dit « Moi, je ne voterai pas en l'État.
04:21Mes députés ne voteront pas ce budget de la Sécu. »
04:25On en est où, là ? On est au bord du précipice ou on est déjà en train de tomber ?
04:29Je ne serais pas aussi catastrophiste.
04:32Je pense qu'Édouard Philippe a raison.
04:34Je pense que c'est très bien qu'il tienne.
04:36Ah oui, parce que finalement, il fait partie des rares politiques à rester ferme
04:41sur la question de la réforme des retraites.
04:43Parce que tous les autres, qui nous ont expliqué pendant des années
04:47que c'était absolument essentiel pour la France de voter cette réforme,
04:51maintenant, on nous explique que ça n'est pas si important.
04:54Donc, il faut quand même souligner sa constance et sa cohérence.
04:56Il ne dit pas ça, Gabriel Attal, il dit « Oui, nous, on n'est pas d'accord avec la suspension de la réforme,
04:59on a d'autres propositions à faire, mais là, on n'a pas le choix.
05:02Il faut faire des compromis, il faut faire des concessions. »
05:04Alors, je vais sous-titrer le discours de M. Attal.
05:08Pour moi, ça veut dire « Nous voulons rester en place, nous ne voulons pas perdre nos sièges,
05:11nous ne voulons pas de dissolution. »
05:13« J'aime mon travail et je veux y rester. »
05:17Donc, je trouve que c'est quand même assez déplacé de sa part, finalement,
05:21de faire la leçon à Édouard Philippe.
05:25Mais je pense qu'ils ne se rendent pas compte, les macronistes,
05:28qu'ils sont tout à fait décrédibilisés aujourd'hui dans l'opinion,
05:32que les dernières personnes qui les soutenaient sont très déçues
05:35et ne savent plus, finalement, vers qui se tourner,
05:38puisqu'y compris les LR sont prêts à lâcher ou ont lâché.
05:43Là, pareil, on se dit, les LR et les socialistes, ce qu'ils veulent,
05:46c'est qu'ils ne veulent pas de dissolution,
05:47non pas parce qu'ils disent qu'il faut un budget,
05:49mais parce qu'au fond, ils savent que s'ils vont en va des législatives,
05:52la plupart vont perdre leur job là aussi.
05:54Oui, bien sûr.
05:54C'est ça, maintenant, le moteur ?
05:55Bien sûr, et les LR, en particulier, sont menacés, quasiment tous,
05:58par des candidats du Rassemblement National.
06:00Donc, c'est pour ça qu'ils se rapprochent de la position du RN
06:04sur un certain nombre de sujets.
06:07Je comprends, chacun a un intérêt personnel,
06:09mais quand on fait de la politique, il faut trouver un équilibre
06:13entre son intérêt personnel et l'intérêt de la nation.
06:15Et je crois qu'aujourd'hui, l'intérêt de la nation,
06:16il doit largement dépasser ses petits intérêts personnels.
06:19Et alors, 49-3 ou pas 49-3 ?
06:21On fait un petit rappel des épisodes précédents.
06:23Sébastien Lecornu dit non, non et renon.
06:25Retailleau, Bruno Retailleau, pour LR, dit bon aussi, pourquoi pas, allons-y.
06:28Puis après, il y aura une censure et le gouvernement ne tombera pas
06:30parce que personne ne votera la censure.
06:32Les socialistes disent non, non, non, pas de 49-3.
06:34Sauf que chez les socialistes, il y a François Hollande qui dit
06:36oui, pourquoi pas un 49-3.
06:37Gabriel Retaille dit bon, bon, et vous ?
06:41Alors, moi, je ne suis pas contre le 49-3 par principe
06:45puisqu'il fait partie des outils constitutionnels.
06:48Après, M. Lecornu s'est mis dans une situation difficile
06:51puisque s'il revient sur sa promesse,
06:53et bien là, il va perdre le soutien des socialistes, certainement.
06:57Et puis aussi, on lui reprochera un manque de constance et de cohérence.
07:00Donc, il a peut-être raison, en tout cas, de son point de vue.
07:02Je ne dis pas que je suis d'accord, mais de son point de vue,
07:04c'est cohérent de se maintenir dans cette position.
07:08Y aura-t-il un budget à Noël ?
07:11Budget de la sécurité sociale ou budget...
07:14Les deux, mon capitaine, on est censé avoir les deux ?
07:16Je ne sais pas, je n'ose pas faire de prédiction,
07:21mais vous savez, on peut toujours reconduire le budget de l'année d'avant.
07:25Il paraît que ça a coûté 12 milliards l'an dernier.
07:26Ça a coûté 12 milliards de reconduire la loi spéciale.
07:28C'est-à-dire de perte de financement ?
07:30Oui, mais c'est un moyen de faire baisser les dépenses publiques aussi.
07:33Merci beaucoup à vous, Laetitia Franche-Bonnard.
07:35Vous restez là.
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