00:03Il est 9h15, c'est l'esprit de l'info avec ce matin notre grand témoin du jeudi, Laetitia Sefranche-Bonard.
00:08Bonjour et bienvenue Laetitia.
00:09Bonjour.
00:09Essayiste et auteur.
00:10On va donc savoir d'ici la fin de matinée à quoi va ressembler le nouveau service militaire version Emmanuel Macron.
00:15Le chef de l'État devrait en dévoiler les contours tout à l'heure.
00:18Tiens, écoutez ce qu'en pensent les jeunes interrogés par Mathieu Lopinot.
00:21C'était tout à l'heure dans l'événement sur RTL à 7h15.
00:24Il les a rencontrés alors qu'ils participaient à la journée obligatoire de défense et de citoyenneté.
00:28Mais globalement, l'idée ne leur déplaît pas.
00:30Je pense que c'est pas mal le fait que ce soit volontaire et que ce ne soit pas une obligation comme ça pouvait l'être à l'époque par exemple.
00:35Pour laisser quand même le choix aux jeunes de faire ce qu'ils ont.
00:37Oui, je pourrais participer sans problème.
00:38Pourquoi ?
00:39Parce que je trouve ça important de pouvoir apprendre à protéger son pays et apprendre les valeurs de son pays à travers un service militaire.
00:44Service militaire qui sera donc volontaire, facultatif.
00:48Est-ce que vous Laetitia, vous êtes prête à ce que vos enfants le fassent ?
00:51Ah oui, bien sûr.
00:53Sachant qu'il sera dessiné aux garçons comme aux filles.
00:56Oui.
00:56Ce qui est une bonne chose.
00:58En revanche, je pense...
01:00Pourquoi ? C'est un signe des temps ?
01:02D'abord, c'est un signe des temps.
01:04Et puis, vous savez, aujourd'hui il y a des femmes dans les armées professionnelles.
01:09On sait par exemple qu'en Ukraine, dans l'armée ukrainienne, il y a des femmes.
01:12Alors, peut-être qu'elles ne vont pas forcément faire exactement le même service militaire parce que ça dépend aussi...
01:22Enfin, il y a des... Comment dire ? Il faut une certaine force physique pour réaliser certaines tâches.
01:28Donc les femmes ne peuvent pas forcément tout faire.
01:30Mais je trouve très bien que finalement...
01:31On sait que ça doit concerner toute la nation.
01:33Bien sûr. En revanche, je pense que ça devrait être obligatoire.
01:36Je pense que...
01:37Ah ! Donc retour au service militaire à l'ancienne et en plus pour les femmes.
01:40Retour ? Non, justement, puisqu'il y aurait les femmes et aussi...
01:45Mais le caractère obligatoire, ça serait un retour.
01:46Tout à fait. Et je pense que le contenu pourrait être un peu différent de ce qui était fait avant parce qu'aussi l'armée a changé et la nation a changé.
01:53Mais j'ai du mal à comprendre le concept d'un service militaire qui soit facultatif parce que ça ne fonctionnera pas.
01:59Il y aura peu de gens... Regardez aujourd'hui le service national universel, il n'a pas rencontré beaucoup de succès parce qu'il est facultatif.
02:08Donc je... Voilà.
02:09Vous dites qu'il faut aller au bout de l'idée.
02:10Oui, bien sûr. Et vous savez, plus vous allez en Europe vers l'Est, plus dans les pays qui sont proches de la Russie, en gros, il y a un service militaire obligatoire.
02:22Il y a une réserve assez importante. Il y a même des espèces de stages de rappel.
02:26Ça se fait par exemple en Finlande, tout au long de la vie, où on revoit quelques bases de ce qu'on a pu apprendre en service militaire.
02:36Voilà. Donc je pense que tant que ça ne sera pas obligatoire, ça signifiera qu'on n'aura pas pris complètement...
02:40la mesure de l'enjeu.
02:42Laetitia Stronche-Bonard, il y a quelqu'un qui n'est pas du tout d'accord avec vous.
02:45C'est Clémence Guettet, députée de la France Insoumise et vice-présidente de l'Assemblée, qui était l'invité d'RT le matin à 7h40.
02:50Non, la France n'est pas en guerre et que ça ne peut pas être notre priorité pour la jeunesse.
02:55Ça ne peut pas être la priorité pour la jeunesse. Est-ce qu'on se trompe de priorité aussi ?
02:58Est-ce que... Pardon, mais on joue le mot et maladroit à se faire peur avec la guerre ?
03:03Non, pas du tout.
03:03Elle dit que la priorité, ça va être la lutte contre le réchauffement climatique.
03:05On se trompe de combat.
03:10Et par ailleurs, je pense que c'est très naïf que de ne pas comprendre les enjeux géopolitiques actuels.
03:16La guerre est à nos portes, certes, d'une façon moins tangible que pour la Pologne ou pour l'Allemagne.
03:23Nous sommes plus loin, mais vous savez, nous sommes quand même alliés à des pays qui sont très proches de la Russie.
03:28Si nos alliés sont menacés, ça veut dire que nous sommes indirectement menacés.
03:32Et c'est un signal envoyé aussi aux yeux du monde et aux yeux de, en l'occurrence, l'adversaire qui est la Russie.
03:41Que de réarmer la population, en tout cas en l'engageant à prendre du temps pour la défense.
03:51Sur ce sujet-là, vous votez pour sans ambiguïté et même vous pousseriez le curseur un peu plus loin.
03:55Autre sujet qui fait beaucoup réagir nos auditeurs.
03:57Depuis hier, on en parlait hier matin, la proposition de sénateur socialiste
04:01qui propose un emprunt non rémunéré obligatoire pour les riches
04:05pour permettre de boucler le budget de 2026.
04:08Écoutez ce qu'en dit Éric Wörth, ancien ministre du budget et qui est désormais député macroniste.
04:12C'était chez nos confrères de France Info TV.
04:15Évidemment que c'est une mauvaise idée.
04:17Ce ne sont que des idées pour ne faire aucun effort.
04:19C'est une bannière maintenant extrêmement française de faire.
04:21Moi, j'appelle les responsables politiques à la responsabilité.
04:25Bonne ou mauvaise idée alors pour vous, Laetitia Stronche-Bonnard ?
04:27Mauvaise idée.
04:28Je suis d'accord avec Éric Wörth.
04:30Et quand j'entends le mot emprunt obligatoire, j'entends quand même quelque chose d'un petit peu paradoxal.
04:36C'est comme si on parlait de réquisition volontaire.
04:38Vous voyez, on va vous obliger à faire un don.
04:42Ça concernerait, juste pour planter le décor, les 20 000 foyers les plus aisés
04:44qui prêteraient de l'argent pour 3 à 5 ans sans rémunération.
04:48Voilà.
04:49Sans rémunération, donc sans intérêt.
04:51Il n'y a aucune garantie que l'argent leur soit rendu.
04:53Quelques années plus tard.
04:54La confiance dans l'État, vous n'avez plus confiance vous ?
04:55Alors, la confiance dans un État aussi dispendieux aujourd'hui, elle est difficile.
05:01C'est intéressant ce que vous dites.
05:02Ça veut dire qu'on ne croit plus l'État aujourd'hui ?
05:04En tout cas, pour ce qui est des dépenses, pas tellement.
05:08Et ensuite, je pense que le principal problème, c'est que c'est une idée qui empêche de s'interroger sur les efforts qu'on doit faire.
05:14C'est un petit peu l'emprunt de l'autruche, comme la taxe Zuckmann.
05:17Et les ordres de grandeur de tout l'argent qu'on peut récolter ainsi ne sont pas du tout équivalents à l'effort qui est nécessaire aujourd'hui.
05:23Donc, il y a toute la réflexion...
05:25On met de l'argent dans un tuyau percé, mais on ne règle pas le problème, c'est ça ?
05:27Non, pas du tout.
05:28Parce qu'on va récolter quelques milliards, mais aujourd'hui, les enjeux, ils sont à quelques centaines de milliards de dépenses publiques
05:35qui ne sont pas forcément efficaces, qui ne sont pas forcément nécessaires.
05:40Bref, il faudrait revoir, à mon avis, fondamentalement le rôle de l'État dans la France d'aujourd'hui,
05:45au lieu d'essayer de trouver des solutions temporaires et qui ne sont pas du tout à la hauteur des enjeux.
05:53Donc, pour vous, ça, c'est non, c'est réglé.
05:55Dernier sujet qu'on va aborder dans The Economist, qui est un journal très sérieux.
05:58On apprend que des milliardaires de la tech, notamment Sam Altman, qui est le patron de ChadGPT,
06:02le roi de l'IA, l'intelligence artificielle, a investi dans une start-up qui explore la création de bébés sur mesure,
06:09une entreprise qui modifie des embryons.
06:12Ça veut dire quoi, en fait ? On va modifier l'embryon pour enlever tout ce qui ne va pas ?
06:17Oui, alors, la recherche sur la modification génétique des embryons existe depuis un certain temps
06:23et elle a toujours été soit très critiquée, soit un peu masquée.
06:27En tout cas, c'est un sujet délicat.
06:28C'est un sujet extrêmement délicat.
06:30Alors, cette start-up s'appelle Préventive.
06:32En fait, c'est plutôt le mari de Sam Altman qui fait partie des premiers investisseurs.
06:37Mais bon, vous avez raison, c'est assez proche de cette famille, c'est la famille.
06:43Et alors, leur argument de vente est de dire qu'ils veulent procéder à ces modifications
06:48pour éviter les maladies graves, pour empêcher que des embryons qui sont atteints d'un problème génétique
06:55développent ces maladies.
06:59Sur le papier, ça s'entend.
07:00Mais oui, c'est très beau.
07:01Après, si on met le curseur, c'est toujours pareil.
07:03Oui, et puis aux Etats-Unis, quand même, sur ces sujets, il me semble quand même
07:10que quand les gens dépensent beaucoup d'argent dans ce genre de projet,
07:14ils ont des idées derrière la tête.
07:17Ils veulent un retour sur investissement.
07:18Bien sûr, ils voient beaucoup plus largement.
07:20Et de toute façon, ce qu'on appelle les designer babies, c'est-à-dire les baby designés
07:25ou les enfants designés.
07:28C'est un nom, c'est ce qu'on appelait le génisme avant ça, non ?
07:30Oui, tout à fait.
07:31C'est quelque chose qui intéresse beaucoup de gens parce que vous avez les maladies,
07:35mais vous avez aussi des gens qui vous disent
07:37j'aimerais bien que mon enfant ait les yeux bleus, j'aimerais bien que mon enfant soit grand,
07:41j'aimerais bien que mon enfant soit intelligent.
07:44Et alors, il n'y a pas de gêne de l'intelligence,
07:47mais on est quand même capable, je pense déjà sur les critères physiques,
07:52de manipuler.
07:54On pourrait le faire.
07:55On ne le fait pas encore.
07:56Vous pensez que c'est inexorable ?
07:57Vous pensez qu'on ne pourra pas empêcher les dérives de la science ?
07:59C'est ça ce que vous nous dites en creux ?
08:01Alors, j'ai l'impression qu'aux Etats-Unis, ça peut arriver et ça va arriver.
08:05Je pense qu'en Europe, comme souvent, on va réguler.
08:08Ensuite, on va accuser l'Europe de réguler.
08:10On va accuser l'Europe de ne pas favoriser la croissance ou je ne sais quoi parce qu'elle régule trop.
08:13Mais je trouve qu'en tout cas, ce qui est bien, c'est que sur notre continent,
08:17je pense qu'on a le sens d'une certaine éthique pour tout ce qui concerne la vie humaine.
08:21En tout cas, on entend votre inquiétude sur le sujet.
08:24Moi, je n'en ai pas entendu parler.
08:25C'est vous qui nous avez signalé ce sujet.
08:26C'est vrai que ça porte à réflexion et à inquiétude.
08:29Merci beaucoup à vous, Laetitia Strange-Bonnard, d'être venu ce matin.
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