00:00Ça raconte une volonté de proximité, ça raconte une perte progressive, sans doute de profondeur historique,
00:09même si Valéry Giscard d'Estaing n'est pas le meilleur exemple.
00:11Mais en revanche, quand on compare l'élocution du général de Gaulle avec ce qu'il s'est aujourd'hui en politique, c'est vertigineux.
00:17Donc ça nous raconte à la fois à quel point les médias, et puis maintenant les réseaux sociaux,
00:24ont modifié la façon de faire de la politique, et comment ça a un impact sur nos vies, et pas forcément pour le meilleur.
00:31Bon, un truc qui était mieux avant, Natacha, comme ça ?
00:34Ah ben tout de suite, un truc qui était mieux avant.
00:37Quand moi je suis née en 1975, approximativement, parce que la statistique date plus des années 60,
00:44mais ça a duré jusqu'aux années 75, il y avait environ 15% d'enfants d'ouvriers qui entraient dans les trois principales grandes écoles françaises,
00:52Polytechnique, Normale, Supplénat.
00:53Aujourd'hui, c'est moins de 4%.
00:56Donc c'est l'ascenseur social qui fonctionnait plus avant pour le groupe aujourd'hui.
00:59Exactement, bien sûr, alors même que l'école était structurellement inégalitaire,
01:04puisque ce n'était pas encore le collège unique.
01:07Ouais, et un truc qui est mieux aujourd'hui ?
01:09Par exemple, en 1975, vous regardez les statistiques de la sécurité routière.
01:14Ouais, 14 000 morts.
01:15Mais exactement, 14 000 morts par an, avec une population qui était bien moins importante qu'aujourd'hui.
01:20Donc bien sûr qu'il y a des choses qui sont beaucoup mieux.
01:23C'est pour ça, c'était mieux avant, ça ne veut rien dire.
01:25C'était, on parle de quoi exactement ?
01:27Il y a des choses qui sont bien mieux maintenant et on s'en réjouit.
01:30Et les progrès de la médecine, c'est extraordinaire.
01:33Et même des choses toutes bêtes, comme ce qu'on peut avoir dans notre environnement,
01:37notre capacité à voir le monde.
01:40Il y a sur Internet des choses merveilleuses.
01:42Moi, je suis fascinée par la possibilité d'aller regarder des images satellites, etc.
01:46Des images en direct de partout.
01:47Mais voilà, c'est magique.
01:49En revanche, il y a indéniablement une dégradation des rapports sociaux,
01:54une brutalisation, une violence.
01:56Il y a une dégradation d'énormément de facteurs en France.
02:00Vous parliez des progrès de la médecine qui sont évidemment considérables.
02:04Le problème, c'est de pouvoir y accéder à cette médecine.
02:05Je vous livre un sujet que nous a envoyé une auditrice au 64 900 avec le mot Clématin.
02:09C'était mieux avant, car lorsqu'on voulait un rendez-vous médical ou radiologique en urgence, c'était possible.
02:12Aujourd'hui, il faut attendre deux mois pour le rendez-vous, le planning des radiologues pour pouvoir atteindre au téléphone la secrétaire.
02:19C'est du vécu, il y a 24 heures, nous dit-elle.
02:22Et puis, il y a 50 ans, il n'y avait pas Chine.
02:24Fondée en 2008, cette plateforme qui fait tellement polémique.
02:28Est-ce qu'on était mieux habillés avant, Natacha ? Mieux au sens éthique ?
02:32Tout simplement, en 1965, nous étions souverains.
02:37Souverains, ça veut dire quoi ?
02:38Ça veut dire qu'on peut décider de son destin.
02:40Ça veut dire qu'on n'avait pas encore désindustrialisé totalement.
02:44C'est-à-dire confié à d'autres pays le soin.
02:48Oui, 75.
02:49Il y a 50 ans, à peu près.
02:51Mais la désindustrialisation massive, elle commence à la fin des années 1970.
02:57Et elle se prolonge.
02:58Et pour ce qui est du textile, elle a commencé un peu à partir de ce moment-là.
03:02Mais le drame, c'est l'entrée de la Chine dans l'OMC.
03:06Et ça, ça a été voulu dans l'Organisation mondiale du commerce.
03:08Ça a été voulu par nos élites, qui savaient très bien que la Chine ne respectait aucune des règles normales du commerce.
03:16Ça veut dire qu'aujourd'hui, se battre contre Chine et contre ces sites-là, c'est se battre contre des moulins avant.
03:22Le match est perdu.
03:22Celui-là n'est perdu.
03:23Le match n'est pas perdu, c'est juste qu'on a une immense hypocrisie.
03:26Et quand je vois le gouvernement qui décide de faire aujourd'hui, de se bouger aujourd'hui pour essayer de suspendre la plateforme.
03:33Mais ça fait longtemps qu'ils auraient dû le faire, d'abord.
03:36Ensuite, il y a des...
03:37Enfin, regardez, pourquoi nous sommes envahis par Chine ?
03:40Parce que l'Union Européenne, en 2010, a décidé de supprimer les droits de douane sur les petits colis.
03:47Parce que ça coûtait cher de payer des douaniers.
03:48Donc on a décidé que ce n'était pas grave, on allait être inondés.
03:51Et là, on va se réunir pour se dire que peut-être en 2028, on va augmenter les droits de douane sur les petits colis.
03:56Trump a raison sur les droits de douane, il faut taper fort, il faut taper maintenant.
03:59Ça fonctionne ou pas ?
04:00Alors, ça dépend dans quel domaine.
04:02Ce qui fonctionne, c'est de protéger son économie contre la concurrence déloyale.
04:08Ça s'appelle le libéralisme.
04:09Le libéralisme, ce n'est pas de laisser des gens venir chez nous alors qu'ils ne respectent aucune des règles.
04:15On est en train de faire... On a fait crever notre industrie.
04:18On est maintenant en train de faire crever la seule chose qui nous restait, le commerce.
04:21C'est une folie.
04:22Et tout ça pour enrichir quelques multinationales, pour enrichir quelques privilégiés, au détriment du bien commun.
04:30On évoquait dans le journal de 9h le Made in France, avec ce salon Porte de Versailles.
04:33Il y a un sondage publié par les Echos, réalisé par Opinion Way, pour 6 jeunes sur 10.
04:38Le prix du Made in France, c'est le principal frein à la consommation.
04:42Oui, mais ces jeunes, est-ce que des politiques leur expliquent que le prix du Made in France,
04:48qui d'ailleurs n'est pas toujours plus élevé que le reste...
04:50Attention, allez au salon du Made in France, vous verrez, il y a des tas de choses qui sont parfaitement abordables.
04:54Mais le prix qu'ils payent en allant acheter sur Chine,
04:58c'est de ne pas trouver d'emploi parce que, ici, ça détruit des emplois.
05:03C'est, s'ils trouvent un emploi, d'avoir des cotisations énormes sur leur feuille de paye,
05:08parce que ces cotisations vont compenser le chômage de masse que crée Chine.
05:12Donc, en fait, à long terme, ça leur coûte beaucoup plus cher.
05:15C'est un cercle vicieux que nos politiques ont laissé s'installer.
05:18Et puis c'est plus cher aussi parce que les salariés sont mieux protégés, mieux payés.
05:21Mais évidemment, c'est-à-dire, après, il y a une question morale.
05:23Est-ce que nous trouvons bien d'acheter des vêtements,
05:27en plus, tout cela dicté par des algorithmes qui nous donnent de la publicité
05:31pour nous donner envie d'acheter frénétiquement, parce que c'est aussi ça ?
05:34Est-ce que ça, c'est bien, quand on sait que ça implique d'aller utiliser des gens
05:38qui sont des semi-esclaves à l'autre bout du monde
05:41et qui fabriquent dans des conditions écologiques immondes ?
05:43Ça, c'est un problème moral.
05:45Mais si on sort même de la morale, il y a une question d'intérêt.
05:49Mais sauf que ce n'est pas l'intérêt immédiat, c'est l'intérêt à moyen et long terme.
05:53Et le problème, c'est qu'en parlant les politiques, en parlant pouvoir d'achat uniquement,
05:57sans jamais relier ça avec l'industrialisation, la souveraineté,
06:02la capacité à défendre les producteurs chez nous,
06:06en fait, ils ont trompé les gens en ne leur disant pas qu'ils les appauvrissaient.
06:11Natacha Polony, en 75, on va finir avec du plus léger.
06:14Sur RTL, on écoutait ça, par exemple.
06:15On ira, où tu voudras, quand tu voudras.
06:22Le duo, un 2G, c'est qu'un serveur, Natacha Polony et Jodassin.
06:26Lorsque l'amour sera mort.
06:29Et puis on écoutait ça aussi.
06:34Ça vous plaît.
06:36Oui, bien sûr.
06:37Je le connais par cœur.
06:39Ah oui, c'est Jean-Jacques.
06:40Mais oui, voilà.
06:41Le deuxième groupe de Jean-Jacques Goldman.
06:43Parce que le premier, c'est la Red Moon Dance.
06:44Et c'est là que vous comprenez que, évidemment,
06:46je me débrouille beaucoup mieux en chansons en français qu'en anglais.
06:49J'ai bien compris.
06:50Les paroles sont moins précises.
06:51Oui, vous avez vu le yaourt.
06:52Vous préférez quel entre Jodassin et Taïfong, vous ?
06:55Je préfère Jean-Jacques Goldman, mais dans sa version plus tardive.
07:00Mais j'adore Jodassin aussi.
07:02C'est une bonne réponse.
07:02Quand on dit je préfère Jean-Jacques Goldman, on a le droit de revenir ici.
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