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  • il y a 7 semaines
Regardez L'esprit de l'info avec Laeticia Strauch-Bonart avec Thomas Sotto du 04 septembre 2025.

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Transcription
00:00Thomas Soto, RTL Matin.
00:02Il est 9h15, l'heure d'éveiller l'esprit de l'info avec notre grand témoin du jour, la journaliste et essayiste Laetitia Stroge-Bonnard.
00:09Bonjour et bienvenue Laetitia.
00:11Bonjour.
00:11Regardez l'honneur de la dépêche ce matin.
00:13Macron fera-t-il le pari de la gauche ?
00:15C'est la question qui est un peu dans tous les esprits.
00:18C'est l'instant socialiste depuis 48 heures.
00:20On sait qu'Olivier Faure sera dans le bureau du Premier ministre d'ici un quart d'heure
00:24pour lui dire qu'ils vont tout faire pour le faire tomber lundi au moment du vote de la confiance.
00:29Vous y croyez vous au moment socialiste là ?
00:33C'est possible, pourquoi pas.
00:36En tout cas ça n'est pas tout à fait surprenant de la part d'Emmanuel Macron
00:39parce qu'il faut se mettre à sa place.
00:42Quel est son objectif ?
00:43C'est rester au pouvoir avec un gouvernement qui ne soit pas un gouvernement de cohabitation.
00:50Et puis son objectif secondaire c'est d'empêcher à tout prix que le Rassemblement National soit majoritaire.
00:56Alors petite parenthèse vous pourriez me dire mais depuis qu'il est au pouvoir
00:59le Rassemblement National n'a cessé d'augmenter.
01:02Ce qui est factuel.
01:02Il a plutôt échoué sur ce point là mais reste qu'il s'entête dans cet objectif
01:09même s'il ne s'y prend pas très bien.
01:11Alors pour avoir un gouvernement qui ne soit pas un gouvernement de cohabitation
01:14et bien il y a plusieurs façons d'assembler les partis.
01:17Aujourd'hui on arrive au bout de la logique de la majorité présidentielle resserrée
01:24autour de François Bayrou.
01:26Ça ne fonctionne pas.
01:26Ça ne va pas fonctionner avec Bayrou, ça ne va pas fonctionner avec Barnier.
01:29On se demande comment ça pourrait fonctionner avec quelqu'un d'autre.
01:31Je crois que c'est terminé.
01:32Donc l'option qui reste c'est d'aller vers le Parti Socialiste
01:35d'autant plus que le Parti Socialiste n'est pas un très bon terme avec la France Insoumise
01:39et que ramener l'EPS dans le giron d'une espèce de coalition gouvernementale
01:44pourrait accentuer encore la division avec LFI.
01:47Donc n'oublions pas qu'Emmanuel Macron est un tacticien très habile.
01:54Et donc la logique c'est d'arriver à ramener l'EPS dans cette espèce de coalition.
01:59Alors une fois qu'on a dit ça, dans la pratique c'est compliqué.
02:02C'est compliqué parce que déjà Bruno Retailleau a dit nous...
02:05Parce qu'Emmanuel Macron il a reçu Bruno Retailleau, Gabriel Attal et Édouard Philippe
02:08pour un déjeuner je crois.
02:09Tout à fait.
02:10Il leur a dit, bon maintenant les gars, il faut vous entendre avec les socialistes
02:12pour monter une coalition.
02:14Et LR a dit, en tout cas Bruno Retailleau au président de LR a dit, ça sera sans nous.
02:18Tout à fait.
02:19Alors après Emmanuel Macron a aussi dit au ministre
02:23et aussi il le sous-entend envers les parlementaires
02:26faites des accords les uns avec les autres, parlez-vous.
02:29Il a même employé le mot de deal que je trouve un petit peu étrange dans ce contexte.
02:32Trompiste le deal.
02:34Tout à fait, mais aussi très macronien dans un sens
02:36on se rappelle son côté très entrepreneurial.
02:39Et peut-être qu'il imagine qu'une coalition pourrait se former avec certains LR.
02:45Peut-être que tous les LR ne sont pas sur la ligne de Bruno Retailleau.
02:48Peut-être qu'on pourrait en sauver une dizaine, une vingtaine.
02:52Donc il joue plusieurs jeux en même temps.
02:55Et il y a plusieurs options possibles.
02:57Vous avez une option où François Bayrou tombe, parce que c'est quasiment sûr,
03:04et on reconstitue une espèce de majorité bancale qui, projet par projet, peut trouver des soutiens.
03:12Alors Olivier Faure aimerait que ce soit une majorité, enfin plutôt un gouvernement de gauche,
03:15qui trouve des soutiens projet par projet.
03:18J'y crois assez peu.
03:19Une autre possibilité, c'est qu'on arrive à constituer une espèce de coalition
03:23qui aille du parti socialiste à une partie des LR,
03:27une sorte de centre qui serait quand même assez mou.
03:31Et à mon avis, en plus, avec un risque de statu quo politique.
03:34Parce que pour pouvoir trouver une alliance entre des partis aussi différents
03:38qui ne s'entendent pas trop,
03:39eh bien il faudra s'entendre sur le plus petit dénominateur commun,
03:43c'est-à-dire le rien faire.
03:45Voilà, c'est Kéri Kiki.
03:46Kéri Kiki, tout à fait.
03:47On va rajouter un élément nouveau.
03:49C'était ce matin, chez nos confrères de BFM,
03:51Laurent Wauquiez, qui est donc lui le patron des députés Les Républicains à l'Assemblée
03:55et dont on sait qu'il se dispute un peu le leadership de la droite avec Bruno Retailleau.
03:59Écoutez ce qu'il dit de la nomination d'un éventuel gouvernement socialiste,
04:03ou RN d'ailleurs.
04:04On a pris un engagement, nous.
04:06On ne censure pas.
04:07C'est-à-dire qu'on ne censurera pas un gouvernement socialiste,
04:09on ne censurerait pas un gouvernement du RN.
04:10Pourquoi ?
04:11J'essaie d'être cohérent avec ce que je vous dis.
04:12Je vous dis que je suis pour la stabilité politique.
04:14Nous ne faisons pas partie de ceux qui font tomber des gouvernements dans ce pays.
04:17Nous, on ne censurera pas quoi qu'il arrive.
04:19Est-ce qu'on peut comprendre ça ?
04:22Oui, alors ce qui est étonnant quand même dans sa phrase,
04:24c'est qu'il ne cite pas le gouvernement actuel.
04:26Donc il dit, nous ne défendons pas l'instabilité.
04:29Donc faut-il comprendre que c'est sous-entendu ?
04:31Que bien sûr, il ne votera pas contre le gouvernement actuel ?
04:34Je ne sais pas.
04:35Non, ça il l'a dit un peu plus tôt dans l'interview.
04:36C'est vrai.
04:36Il votera la confiance sans enthousiasme.
04:38C'est vrai.
04:38Mais je trouve que c'est étonnant quand on a juste cette phrase,
04:41parce qu'on l'entend ensuite parler en plus de deux choses assez différentes.
04:44Un gouvernement RN, un gouvernement PS.
04:48Alors, on peut l'interpréter de plusieurs façons.
04:50La droite républicaine, qui a toujours mis une frontière étanche
04:54avec à l'époque le Front National, je vous disais le Rassemblement National,
04:57qui dit, nous on ne ferait pas tomber un gouvernement RN,
05:01ça fait un truc dans l'oreille quand même, non ?
05:04Oui, alors je trouve que toute la phrase...
05:06Vous êtes une ancienne fille de gauche qui est passée à droite, c'est ça, vous ?
05:09Oui, tout à fait.
05:11Alors, les deux sonnent bizarrement.
05:13C'est vrai qu'on est habitué à entendre des responsables LR
05:16dire qu'ils pourraient travailler avec le PS,
05:18mais tout de même, ils sont censés avoir des positions assez différentes.
05:24Et vis-à-vis du RN, oui, alors, je pense que ça surprend beaucoup de gens,
05:28mais il faut quand même reconnaître que beaucoup de gens
05:30ne sont plus du tout surpris par cette position.
05:33Beaucoup de gens ont accepté, je pense, depuis longtemps,
05:35que la frontière avec le Rassemblement National n'avait pas de sens.
05:41Alors, à tort ou à raison, c'est une question qui se pose
05:45et je pense qu'il faut la considérer différemment
05:47si on regarde les appareils ou si on regarde les électeurs.
05:50Il y a beaucoup d'électeurs qui sont passés de l'un à l'autre
05:53et plutôt, dans un sens, plutôt de LR vers RN.
05:57Donc, puisque pour beaucoup d'électeurs,
06:00cette frontière n'existe plus tout à fait,
06:04eh bien, de nombreux responsables...
06:06Les électeurs sont les plus vides que les responsables politiques ?
06:07Ça fait un certain temps que les électeurs sont allés plus vite.
06:10Je ne dis pas que c'est bien ou pas bien.
06:12Je constate juste que pour quelqu'un comme Laurent Wauquiez,
06:15eh bien, il faut prendre acte de cette...
06:18Eh bien, de cette étanchéité...
06:20Absence d'échantéité...
06:22D'étanchéité.
06:22D'étanchéité, pardon.
06:23Alors, après, je pense qu'il fait quand même une erreur.
06:27Si vous me demandez mon point de vue,
06:29je pense que c'est une mauvaise chose,
06:31c'est un mauvais signal
06:32et ça sous-entend qu'il n'y a pas de différence programmatique fondamentale
06:36entre la droite et le Rassemblement national,
06:39alors que quand même, il y a des différences majeures
06:42et notamment sur la vision de l'État
06:45et de son intervention dans l'économie
06:46parce que le Rassemblement national est beaucoup plus
06:49« socialistes » sur ce sujet que les Républicains.
06:52Ils sont beaucoup plus libéraux.
06:53Pour ceux qui ne sont pas encore complètement perdus,
06:55on peut ajouter la position de Dominique de Villepin,
06:57l'ancien Premier ministre de droite
06:59qui était avec Jacques Chirac
07:01et qui a dit hier chez nos confrères de TF1
07:03« Je pense qu'il faut faire les choses dans l'ordre,
07:04il faut commencer par le bloc qui est arrivé en tête
07:06et donc c'est un bloc de gauche
07:07donc il faudrait tenter le Premier ministre de gauche. »
07:09C'est pas tout à fait choquant d'entendre ça.
07:13Si on est objectif en 2024,
07:17après la dissolution,
07:19il aurait peut-être fallu accepter
07:22que la gauche proposait un Premier ministre,
07:25une Première ministre en l'occurrence
07:26et qu'elle arrivait avec un bloc et un programme
07:29ce qui n'était pas le cas en face.
07:31Il n'y avait pas encore de majorité présidentielle reconstituée.
07:34Et donc je ne crois pas que Dominique de Villepin
07:36dise cela parce que maintenant il se sent de gauche.
07:39Est-ce qu'il drague la gauche pour la présidentielle ?
07:41Alors c'est possible,
07:42il y a toujours plusieurs facteurs dans les positions politiques
07:45mais on peut aussi penser qu'il essaie aussi d'être à l'unisson du pays
07:51ou d'une partie du pays
07:53et surtout d'éviter une forme d'instabilité.
07:56Je ne dis pas que je suis d'accord.
07:58Dominique, à chaque fois vous finissez par « je ne dis pas que je suis d'accord », je note.
08:00Dominique de Villepin qui a aussi dit que la dissolution serait la pire décision.
08:03Pourtant, ça en 97, c'était lui.
08:06On va juste se le rappeler pour le souvenir.
08:07Mes chers compatriotes,
08:09après consultation du Premier ministre,
08:12du président du Sénat,
08:14du président de l'Assemblée nationale,
08:17j'ai décidé de dissoudre l'Assemblée nationale.
08:21Jacques Chirac en 97, c'était...
08:24Dis donc.
08:25À l'époque, on pensait que c'était une tempête
08:26mais c'était une vaguelette par rapport à ce qu'on vit aujourd'hui.
08:28C'est vrai.
08:28Après, il y a une autre hypothèse pour expliquer la position de M. de Villepin,
08:32c'est qu'il est devenu dissolu-phobe.
08:34Parce que c'est quand même une très mauvaise idée.
08:37Donc quoi qu'il se passe, pas de dissolution.
08:38Pas de dissolution.
08:39Merci beaucoup à vous, Laetitia Stronge-Brenard.
08:41Je vous remercie.
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