- il y a 5 jours
Retrouvez Le 18/19 d'Hedwige Chevrillon en replay.
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00:00Business et la Tribune présente
00:01Le 18-19 d'Edvie Chevrillon
00:06Vous êtes bien dans le 18-19, on va parler d'assurance vie, on va parler du délire fiscal,
00:14on va parler de ce projet de loi de financement de la Sécu qui sera présenté demain,
00:18qui a déjà été refusé, retoqué en commission des affaires sociales.
00:22Est-ce que c'est un budget qui est réaliste, punitif ou au contraire un budget courageux ?
00:27On va en parler avec Adrien Courret, directeur général d'AEMA Group, bonsoir Adrien Courret.
00:30Bonsoir Edwige Chevrillon.
00:31Merci d'être avec nous, on va rappeler AEMA Group, vous allez bientôt fêter vos 5 ans,
00:35vous me le disiez à l'instant, c'est la Massif, c'est ASIO, vous avez plus de 12 millions d'assurés,
00:42on peut dire ça comme ça, vous gérez au total 200 milliards d'actifs, dont 100 milliards en assurance vie,
00:47donc on va en parler, l'assurance vie, est-ce qu'elle est vraiment menacée ou pas,
00:51quel impact ça peut avoir ?
00:52Et puis bien sûr, on va en parler des cotisations avec cette taxe éventuellement
00:57qui pourrait vous tomber dessus sur les mutuelles pour financer le trou de la Sécu.
01:02Première question d'abord autour de l'assurance vie, ça on est sur le budget 2026,
01:08qui normalement devrait être voté demain, mais à priori il ne le sera pas.
01:11On parle de cette fameuse taxe ou impôt sur la finance non productive, improductive,
01:20qui pourrait remplacer l'ISF, nouvelle formule, l'IFI, nouvelle formule.
01:25L'assurance vie, est-ce qu'elle est improductive ou pas, et quel impact ça peut avoir sérieusement ?
01:29En tout cas, on a vu en fin de semaine dernière que les apprentis sorciers étaient sortis à l'Assemblée,
01:33et moi ce qualificatif d'improductif pour l'assurance vie en euros,
01:38qui est l'assurance vie de la moitié des Français, m'a énormément choqué.
01:41On gère 100 milliards d'euros.
01:43Qu'est-ce qu'ils financent ces 100 milliards d'euros ?
01:45Ils financent l'économie française, ils financent des entreprises à 60%
01:49et ils financent effectivement la dette de l'État.
01:52Mais la dette de l'État, c'est des écoles, c'est des hôpitaux, c'est des infrastructures.
01:56Donc moi j'étais extrêmement choqué par ce manque de culture flagrant, délibéré ou non, je ne sais pas,
02:01mais qu'on a vu se déployer en fin de semaine à l'Assemblée nationale.
02:05Oui, c'est vraiment stéré, une balle dans le pied de la part des députés, non ?
02:09Tout le monde cherche à financer l'économie française.
02:11Le fonds en euros d'assurance vie, il faut que ce soit dit très fortement,
02:14c'est le financement de l'économie française.
02:16Au total, c'est 2000 milliards d'euros, c'est deux tiers du PIB français,
02:19et c'est le cas depuis des dizaines d'années.
02:21Et par ailleurs, n'oublions pas qu'on parle du contrat d'épargne préféré des Français.
02:25La moitié des Français ont de l'assurance vie.
02:26Est-ce qu'on veut leur retirer ce faible avantage qu'ils ont par rapport à d'autres jours ?
02:32Oui, on va dire que les chiffres sont tombés opportunément large sur le mois de septembre.
02:36Jamais la collecte en assurance vie n'a été aussi élevée, à plus de 15 milliards.
02:41C'est bien la preuve que ça marche.
02:43C'est plébiscité parce que l'assurance vie fait le bon équilibre
02:46entre le rendement et la sécurité pour les Français.
02:49Au moment où ils doutent de l'avenir, ils ont besoin d'un contrat d'assurance,
02:52d'un contrat d'épargne qui leur permet de se projeter dans l'avenir.
02:55Et ça, il ne faut pas leur retirer ça.
02:56Les députés ne peuvent pas leur retirer ça.
02:58Oui, et on va rappeler que vous êtes le support, on peut dire,
03:02d'un premier contrat d'assurance vie avec l'affaire, dans le cadre de l'affaire.
03:05Bien sûr, nous sommes le partenaire de l'affaire.
03:07Nous sommes le partenaire d'Abeille Assurance.
03:09Nous avons également l'assurance vie par la Massif.
03:11Nous connaissons ces besoins des Français.
03:12Et sur l'assurance vie, qu'est-ce qu'ils nous disent ?
03:14Ils nous disent qu'on veut de la sécurité, on veut de la stabilité.
03:18Typiquement l'inverse des mesures qu'on a vues se prendre vendredi à l'Assemblée.
03:21En même temps, on voit bien que l'assurance vie, beaucoup de gens vous le disent,
03:25c'est un peu, c'est le paradis fiscal français.
03:29Le paradis fiscal, véritablement, c'est exagéré.
03:31Par rapport au reste, c'est quand même le paradis fiscal.
03:34Vous ne pouvez pas dire ça.
03:36On peut transmettre à qui on veut, c'est moins fiscalisé.
03:40Heureusement qu'il existe un produit, il en existe dans beaucoup de pays européens
03:43autour de nous, qui facilite les éléments de transmission.
03:46L'assurance vie, je vous le disais, c'est 2 000 milliards d'euros.
03:48Ils ne sont pas tombés par hasard et ils correspondent à la moitié des ménages français.
03:53Moi, ça me choque qu'on parle d'un privilège quand on parle de quelque chose
03:56qui bénéficie à la moitié des Français.
03:57On fait comme si la moitié des Français étaient des gens ultra favorisés.
04:02Ça n'est pas le cas.
04:03L'assurance vie, c'est de l'épargne populaire.
04:04Alors, il faut faire attention.
04:06On ne voit pas très bien pourquoi le distinguo, ça concernerait
04:09uniquement l'assurance vie en euros et non pas en unité de compte.
04:14A priori, parce qu'il ne faut jamais être définitif en ce moment.
04:18Je rappelle que l'assurance vie en euros, c'est dans l'assurance vie la partie qui est sécurisée,
04:22qui est garantie.
04:23Mais c'est néanmoins une partie qui est investie dans l'économie réelle.
04:27C'est 60% d'actifs d'entreprise, une dizaine de pourcents en actions.
04:33Et la partie qui finance le budget de l'État, elle finance aussi, d'une certaine façon,
04:36le développement économique.
04:38Alors, pourquoi faire ce distinguo ? Moi, je ne sais pas.
04:40Il y a cette idée qui traîne un peu parfois dans l'air, dans des milieux économiques bien autorisés,
04:44que le fonds euro, ça ne finance pas la vraie économie.
04:47C'est faux.
04:4865% des placements sont investis dans les entreprises, la majorité étant des entreprises françaises.
04:54Est-ce qu'Adrien Courret, vous, vous dites, donc, un des leaders de l'assurance vie en France,
04:58est-ce qu'il vous dit que ça aura comme conséquence des retraits massifs de l'assurance vie ?
05:02Alors, je ne dirais pas ça directement.
05:04Mais si les députés n'y prennent pas garde, à force d'envoyer des signaux aussi préoccupants,
05:08c'est ce qui pourrait tout à fait se produire.
05:10On parle, effectivement, de cet impôt sur la fortune productive.
05:14On parle de l'amendement Wauquiez-MATI qui veut anticiper les décaissements de l'assurance vie.
05:19Eh bien, vous retirez des centaines de millions, voire des milliards d'euros sur l'assurance vie,
05:23c'est autant de moins pour financer l'économie française.
05:25Est-ce que vous pensez que l'économie française a besoin de ça en ce moment ?
05:27Non.
05:28Donc, nos députés jouent aux apprentis sorciers.
05:30Ils dansent au-dessus d'un volcan.
05:31Ce volcan, c'est cette stabilité des 2 000 milliards d'euros du fonds en euro,
05:36de l'assurance vie à la française qui finance aujourd'hui l'économie.
05:41Justement, on va parler de la Sécu.
05:42Vous avez, j'imagine, regardé, ausculté le rapport de la Cour des comptes
05:47qui, ce matin, a dit carrément qu'on est vers une perte de contrôle de la trajectoire des finances.
05:51Un dirapage illustré par le doublement du déficit de la Sécu entre 2023 et 2025
05:56et un risque encore plus élevé en 2026.
06:00D'abord, on se demande pourquoi il y a un tel dérapage de nos finances publiques.
06:05Où on regarde ?
06:07La situation est effectivement préoccupante
06:09et moi, je salue le travail de la Cour des comptes qui est très éclairant.
06:12Je pense qu'il faut distinguer deux choses.
06:15Il y a le conjoncturel avec, il faut s'en souvenir, il n'y a pas si longtemps,
06:18des mesures positives qui ont été de revalorisation de certaines professions de santé
06:22qui n'ont pas été financées.
06:24Ça, c'est un volet important.
06:25C'est ce qu'on retrouve ailleurs.
06:27Et puis, il y a un volet plus structurel auquel moi, je suis sensible en tant qu'assureur
06:30qui est que depuis le Covid, la situation de santé du pays s'est dégradée.
06:36Et la France est très particulière en Europe là-dessus.
06:38En moyenne, en France, on est en moins bonne santé que dans d'autres pays européens.
06:41Si vous regardez des indicateurs très précis,
06:44comme par exemple, à quel âge on commence à avoir une maladie très lourde,
06:47le taux de maladie chronique, le taux de rechute en maladie chronique,
06:51les cancers pédiatriques.
06:52Quand vous prenez tous ces indicateurs de santé, la France n'est pas au bon niveau.
06:56Pourquoi ? Parce qu'on investit beaucoup moins en prévention que d'autres pays européens autour de nous.
07:01On a un système de santé qui est essentiellement curatif.
07:05Or, nous, en tant qu'assureurs, nous plaidons aujourd'hui pour qu'il y ait une révolution
07:09de la prévention en santé qui se fasse, parce qu'au-delà des mesures conjoncturelles non financées,
07:13ça ne va pas s'améliorer.
07:15Et il faut se réunir autour de la table, entre assureurs, professions de santé,
07:20évidemment la sécurité sociale, les patients, pour se dire sur quelles mesures.
07:24Il faut mettre le paquet en termes de prévention.
07:26Nous sommes prêts à financer des paniers de soins partagés avec la Sécu en matière de prévention.
07:30Nous sommes prêts à mettre nos moyens opérationnels à disposition,
07:34nos agences, nos salariés, pour mobiliser les gens sur la prévention.
07:38En France, il y a un vrai drame, la Sécu envoie plein de courriers de prévention.
07:42Très peu sont ouverts, c'est toujours les mêmes personnes qui y vont.
07:44Il faut aller activer les personnes au plus près, il faut faire le dernier kilomètre de la prévention.
07:48Et seul un partenariat public-privé entre assureurs et Sécu peut permettre de le faire.
07:53Et c'est là, sur le long terme, que les économies, les bonnes économies,
07:56parce que la santé des Français s'améliorent, sont à faire.
07:59En même temps, je peux vous dire que quand vous recevez, justement,
08:02dans le cadre de cette prévention, un courrier de la Sécu,
08:04en vous disant, tiens, faites tel test ou pas,
08:07vous allez ensuite voir le médecin ou le radiologue, etc.,
08:11et vous traitez pas de la même manière, si vous arrivez avec le courrier de la Sécu,
08:16que si vous arrivez comme ça et que vous payez vous-même.
08:20Oui, mais là encore, comparons-nous.
08:22Le taux de vaccination en France est un des plus bas d'Europe.
08:24Le taux de dépistage sur les principales maladies, les principales pathologies,
08:28est le plus bas d'Europe.
08:29Ça veut dire que cette démarche, simplement administrative, ne suffit pas.
08:33Il faut mobiliser les différentes énergies.
08:35On peut évoquer l'éducation nationale.
08:38Les assureurs, nous sommes un acteur du quotidien.
08:40Dans notre groupe, on a 50 millions d'interactions par an
08:43avec nos sociétaires adhérents et clients.
08:46Nous pourrions consacrer une partie de ces interactions
08:48à relancer les sujets de prévention,
08:50parce que c'est dans l'intérêt de tout le monde.
08:52Évidemment des Français, de la Sécu,
08:54et évidemment des assureurs.
08:55Demain, présentation du PLFSS.
08:57Certains disent que c'est un budget absolument irréaliste
09:00avec des économies quand même extrêmement fortes,
09:04puisque le déficit de la Sécu, je vous rappelle,
09:05est attendu à 23 milliards d'euros cette année.
09:08Le gouvernement prévoit, dans le cadre de ce PLFSS,
09:11de le ramener à 17,5 milliards l'année prochaine.
09:16Est-ce que c'est tenable ?
09:17D'abord, si on reste sur les généralités,
09:19après on verra, on parlera de ce qui vous concerne,
09:22vous directement, vous, dans le secteur santé.
09:24Est-ce que pour vous, c'est tenable ou c'est un budget irréaliste ?
09:30Je pense que cette année, nous ne pourrons pas avoir de bon budget,
09:33parce que tout le monde a bien compris l'exercice.
09:35L'enjeu, c'est de réussir à trouver un compromis autour d'un budget
09:38pour éviter une sanction des marchés financiers.
09:40À n'importe quel prix ?
09:43Eh bien, c'est là où est le point.
09:44Comment fait-on pour quand même ne pas nuire ?
09:47Et par exemple, dans les mesures qui étaient proposées,
09:49on a vu, pour ce qui nous concerne,
09:51cette taxe sur la complémentaire santé,
09:53sachant que la complémentaire santé, en France,
09:57est déjà la plus taxée d'Europe.
09:59C'est 14% de taux de taxation,
10:00là où c'est 0% ou 2% en Italie ou en Allemagne.
10:04Donc nous, nous irons dans le sens où un budget soit validé,
10:08parce qu'il en va de l'intérêt de la nation.
10:10Donc qui t'a payé cette contribution exceptionnelle ?
10:13Mais nous serons extrêmement clairs sur les enjeux.
10:14Cette contribution exceptionnelle, c'est un impôt déguisé.
10:17Il finira par atterrir comme une TVA, d'une certaine façon.
10:20Comme d'habitude, c'est nous qui allons payer.
10:22Donc il faut dire les choses, il faut expliquer la situation,
10:27il ne faut pas faire passer des vessies pour des lanternes.
10:29Par contre, dès l'année prochaine,
10:32ou en perspective de la présidence et de l'avenir,
10:34parce que tout le monde voit bien qu'il manque un cap,
10:35c'est de travailler les sujets de fond,
10:37et sur la santé, j'y reviens,
10:38c'est bâtir cette société de la prévention en santé,
10:41ce partenariat public-privé en prévention
10:44qui manque tant à notre pays quand on regarde l'Europe.
10:47Oui, mais surtout quand on voit l'état de santé,
10:48je ne sais pas si vous avez vu ce qui se passe au CHU de Caen,
10:51donc il n'y a plus d'urgence, parce qu'il n'y a plus d'urgentistes.
10:55Et puis c'est les internes souvent qui remplacent les médecins,
10:57on est quand même dans une situation un peu UBS.
10:59Je reviens sur cette contribution exceptionnelle,
11:01Adrien Courret, 1 milliard, elle serait d'un milliard d'euros.
11:04Ça ferait combien par exemple pour votre groupe ?
11:071 milliard d'euros, ça ferait une trentaine de millions d'euros pour notre groupe.
11:10C'est gérable.
11:12C'est gérable, mais c'est choquant.
11:14C'est choquant aussi.
11:15Mais c'est comme la contribution exceptionnelle sur les grandes entreprises.
11:17Bien sûr, bien sûr.
11:19Mais au bout du bout, il faut bien voir comment ça sera répercuté.
11:22Les entreprises vont répercuter une partie de cette fiscalité sur les ménages.
11:26C'est pour ça qu'on peut trouver des solutions budgétaires de fin d'année.
11:30Mais à chaque fois, il faut se poser la question de long terme sur la santé,
11:33celle de la prévention.
11:34Sur la question du budget, celle de la croissance.
11:36Moi, ce qui m'effare, c'est que dans tout ça,
11:38le débat sur la croissance de la France et du pays,
11:42son développement économique,
11:43le choix de ces filières industrielles, elle a totalement disparu.
11:46Le court terme du budget a totalement phagocyté
11:49la réflexion de long terme.
11:51Je pense qu'elle n'est pas possible dans le contexte politique actuel.
11:54Il faut en prendre acte, passer l'orage.
11:56Et par contre, et je pense que les entreprises ont un rôle important à jouer,
12:00c'est passer les messages pour les prochains projets que les candidats à la présidentielle auront à défendre.
12:05Il faut bâtir une société sur le long terme,
12:07pas dans le bricolage d'un budget.
12:09Oui, mais dans le bricolage, notamment dans le PLFSS,
12:12il y a un point clé,
12:14c'est la suspension de la réforme des retraites.
12:17C'est le point clé, en tous les cas,
12:19pour qu'il y ait un compromis, comme vous dites.
12:22Et donc, il y aura forcément...
12:24Comment ça va se passer ?
12:25Il faut forcément qu'il y ait un vote de ce budget,
12:27de la Sécu, du PLFSS ?
12:29Écoutez, si le budget n'est pas voté,
12:31on en revient aux ordonnances, je crois.
12:33Donc, de toute façon, il y aura une copie, d'une certaine façon.
12:39Ce qui se joue, c'est quand même la capacité du Parlement
12:41à se montrer adulte et à atterrir sur des...
12:45Ben oui, c'est quand même un essai du Parlement.
12:47On nous a vendu le parlementarisme et un essai du Parlement.
12:49Enfin, vous voyez ce qui se passe depuis une dizaine de jours.
12:52Écoutez, il faut espérer.
12:54Il faut avoir foi dans nos hommes politiques,
12:55il faut avoir foi dans le Parlement.
12:57Et de toute façon, notre Constitution est ainsi faite
12:59qu'on pourra revenir sur un budget par ordonnance.
13:02Mais que ce soit ce budget tel qu'il sortira de l'Assemblée
13:06ou que ce soit le budget par ordonnance,
13:09il y a très peu de choses qui répondent aux enjeux de long terme
13:12de la société française.
13:13Sur la croissance, sur la santé et sur le climat.
13:16Oui.
13:16On va parler du climat parce qu'on sait que c'est un sujet qui vous est cher.
13:19Et à juste titre, lorsqu'on voit la tempête de Mélissa,
13:21lorsqu'on voit la tornade qui a frappé le Val d'Oise,
13:24lorsqu'on voit la tempête de Benjamin,
13:25c'est sûr que la facture, vous êtes vraiment au pied du mur.
13:29Et du reste, il y a certaines petites communes
13:31que vous refusez, quand je dis vous, c'est vous les assureurs,
13:33aujourd'hui d'assurer.
13:35Donc il y a un gros problème qui est en train d'émerger.
13:37Juste quand même, une question encore.
13:40S'il y a cette contribution exceptionnelle
13:42d'un milliard d'euros,
13:44vous nous dites là, ce soir,
13:46il y aura forcément une nouvelle hausse,
13:48parce qu'il y en a déjà eu une importance,
13:49de nos cotisations.
13:50Alors, oui, il y aura en 2026,
13:54de toute façon, une hausse des cotisations
13:55d'assurance en santé,
13:57déjà, parce que les dépenses de soins augmentent.
13:59Nos tarifs, ils augmentent à mesure de nos remboursements,
14:02ni plus ni moins.
14:03On n'a pas le choix depuis des années.
14:05La dépense de soins des Français,
14:06c'est plus 5% par an.
14:07La taxe, elle vient rajouter à ça.
14:10Vous savez, les mutuelles,
14:12contrairement à ce qu'on entend,
14:13elles ne sont pas assises sur un tas d'heures.
14:14Elles se font des marges de 0,1%,
14:16moins que le livret A.
14:18Donc, si vous voulez,
14:19les notions de contribution,
14:20ce n'est pas tellement de notre côté
14:21qu'on les attendrait.
14:23Cette répercussion,
14:23elle est absolument indispensable.
14:25Et contrairement à la Sécu,
14:26nous ne pouvons pas faire de déficit,
14:28réglementairement.
14:29Nous sommes des entreprises,
14:31nous sommes obligés de nous inscrire
14:32sur le long terme.
14:33C'est pour ça aussi,
14:34nous sommes l'aiguillon qui dit
14:35il faut travailler une vraie politique de santé.
14:38Parce qu'on voit bien que c'est sur le fond
14:40de ce qu'on appelle, nous, le risque,
14:41qu'il faut travailler les choses
14:42sur le long terme.
14:43Sur le, parmi les différentes mesures,
14:45il y a l'augmentation
14:46des franchises médicales,
14:48l'augmentation de la franchise
14:49sur les médicaments,
14:51le reste à charge aussi.
14:53Quelle est votre position ?
14:54Est-ce que vous estimez que,
14:55c'est vrai,
14:55tout ne peut pas être gratuit ?
14:57Tout ne peut pas être gratuit,
14:58mais là, ce sont des mesurettes.
14:59Des franchises, en assurance,
15:01c'est souvent fait pour responsabiliser
15:04les assurés.
15:05Je ne suis pas sûr
15:05qu'un euro responsabilise tout le monde.
15:07Peut-être qu'il y a des gens,
15:08effectivement,
15:08pour qui un euro,
15:09c'est beaucoup.
15:10Mais il y en a qui ne feront
15:10même pas attention.
15:11Moi, ce en quoi je crois
15:12sur des mesures de court terme,
15:14c'est plutôt de se poser la question
15:16est-ce que tout ce que l'on rembourse
15:17aujourd'hui
15:18a un vrai apport thérapeutique ?
15:20Il y a aujourd'hui des études
15:21de la Haute Autorité de Santé
15:22qui montrent que peut-être
15:23que parfois,
15:23on rembourse des médicaments
15:25ou des actes
15:26qui ne sont pas les plus
15:27contributifs à la santé des personnes.
15:29On se rend compte
15:29qu'on a un système de santé
15:30en France
15:31qui est très siloté.
15:33Quand vous avez
15:33une infection longue durée,
15:34vous pouvez faire parfois
15:35plein de fois
15:35le même examen médical.
15:37Ça, ça coûte extrêmement cher.
15:38Donc, il faut beaucoup plus suivre
15:40et peut-être plafonner
15:42certains sujets
15:43sur les parcours de santé
15:44lorsqu'il y a des redondances
15:45de soins.
15:46En fait, on devrait être
15:46plus exigeant
15:47sur ces sujets-là.
15:48Et c'est des choses
15:49que nous, assureurs,
15:50nous portons depuis des années.
15:51Lorsqu'on parle
15:51des infections longue durée,
15:52je lisais un chiffre,
15:53en fait,
15:53elles sont deux fois
15:56ou trois fois moins
15:56nombreuses en Allemagne
15:57si on se compare
15:58avec l'Allemagne.
15:59Comment cela s'explique ?
16:01Alors, ce sont des choix
16:02historiques qui ont été faits
16:04et là, typiquement,
16:05c'est bien le rôle du Parlement
16:06de faire ce type de choix-là.
16:08Donc, il y a un choix,
16:10historiquement,
16:10quand on regarde
16:11comment ces ALD se sont créés,
16:12qui a correspondu
16:13à des choix politiques faits.
16:15Et donc, ce que le politique a fait,
16:16seul le politique peut le défaire.
16:17Oui.
16:18D'accord.
16:19C'est l'augmentation
16:20de l'ondame
16:21qui fixe justement
16:22l'évolution du budget
16:23de la Sécu.
16:24Lorsqu'on reçoit
16:25l'industrie,
16:27les labos,
16:28l'industrie du médicament,
16:29ils vous disent
16:30mais attendez,
16:30avec une augmentation
16:31du prix des médicaments
16:33si peu élevé
16:34ou au contraire,
16:35c'est une diminution
16:36des prix du médicament,
16:37on ne peut plus mettre en France,
16:41on ne peut plus installer
16:42des médicaments
16:43qui pourraient,
16:45qui aujourd'hui
16:45sont très innovants,
16:47qui existent dans d'autres pays,
16:49mais on ne les met pas en France
16:50parce que sinon,
16:52ça coûte trop cher,
16:53on n'est pas remboursé.
16:54Est-ce que vous comprenez
16:55cette explication ?
16:56Plus globalement,
16:58l'ondame
16:59qui a été fixée cette année
17:00n'est pas réaliste.
17:00pas plus que celui
17:02de l'année précédente
17:03qui d'ailleurs
17:03a été totalement dépassée.
17:06Et c'est vrai
17:06qu'il y a un risque
17:06au travers de cette
17:07ondame trop faible
17:08de gérer une forme
17:09de pénurie
17:10dans le système de santé.
17:12Ça peut se traduire
17:12par ce que vous dites là,
17:14mais ça se traduit aussi
17:14par les problématiques
17:16d'actes,
17:18de tarifs à l'acte,
17:19notamment dans le secteur 1
17:20des médecins
17:22et de ce débat aujourd'hui
17:23sur les dépassements
17:24d'honoraires,
17:24le secteur 1.
17:25Le risque aujourd'hui,
17:28c'est que nous gérions
17:29une forme de pénurie
17:30et une sorte d'étranglement
17:31progressif
17:32du système
17:33des professionnels
17:34de santé.
17:35La seule voie possible,
17:37j'y reviens,
17:38c'est pas pour être
17:39comment dire
17:40obsédé par ça,
17:42c'est de travailler
17:42fondamentalement
17:43une politique de santé.
17:45Sinon,
17:46mécaniquement,
17:47au-delà des aspects
17:48d'efficacité,
17:49la dépense de santé
17:50en France,
17:50elle va continuer à croître.
17:53Un autre sujet
17:54qui vous tient à cœur,
17:55Adrien Courret,
17:55mais pour cause,
17:56parce que les assureurs,
17:57vous êtes mis à contribution,
17:59c'est les aléas climatiques
18:01et la sinistralité
18:02que ça entraîne,
18:03évidemment.
18:04On a une actualité
18:05très forte
18:06avec l'ouragan Mélissa,
18:07peut-être que ça vous touche moins
18:08parce que vous êtes essentiellement...
18:09Ah, je vais venir.
18:10Ah bon, d'accord,
18:11je vais dire essentiellement
18:11quand même sur la France,
18:13il y a la tempête Benjamin,
18:14il y a la torma
18:15dans le Vandoise,
18:16enfin,
18:16on voit bien que
18:17tous les jours,
18:18chaque mois,
18:19il se passe quelque chose,
18:20un aléa climatique tel
18:21que du coup,
18:23il y a aussi des...
18:24il y a des communes
18:25que vous n'assurez plus,
18:26que vous refusez d'assurer
18:27et là,
18:28il y a quand même
18:29un très très gros problème.
18:30Alors,
18:32déjà,
18:32pour commencer,
18:33on ne peut pas être assureur
18:33et climato-sceptique.
18:35Il y a 20 ans,
18:36en France,
18:37la sinistralité climatique,
18:38c'était 1 milliard d'euros par an.
18:40Aujourd'hui,
18:41c'est 5 à 6 milliards d'euros par an.
18:43Et ce n'est pas forcément
18:44tous les ans
18:44une sinistralité climatique
18:45très exceptionnelle.
18:47Ça peut être plein
18:47d'événements un peu diffus
18:48comme ceux
18:49que vous avez décrits.
18:50le marché français,
18:51par rapport à ça,
18:52il reste encore...
18:53il propose encore
18:54bien de l'assurance
18:55à tout le monde.
18:56Parce que tout le monde
18:56a une assurance habitation.
18:57De moins en moins, pardon.
18:58Tout le monde a une assurance habitation.
18:59Enfin, 95% de la population
19:00a une assurance habitation.
19:02Parce qu'il y a beaucoup
19:03de mutuelles en France
19:04et les mutuelles
19:04se font moins de marge
19:05sur l'assurance
19:06que d'autres acteurs.
19:07Donc, ça permet de garder
19:08cette mutualisation
19:09qui est très forte.
19:10Mais c'est vrai
19:10que comme en santé,
19:11le système finira par craquer
19:13si on ne se préoccupe pas
19:15de très bien sûr.
19:15Mais il est en train de craquer.
19:16Regardez,
19:18il y a des gens
19:19qui habitent dans le Midi
19:20où il y a eu
19:21beaucoup de sinistralités
19:22mais ils ont du mal
19:23à trouver,
19:23ils ne trouvent plus d'assureurs.
19:24Mais préoccupons-nous
19:26de prévention.
19:27Comment se fait-il
19:27qu'il y ait des zones
19:28dans le Midi
19:29où on n'entretient pas
19:31les zones boisées
19:32et facilitant
19:34la propagation des incendies ?
19:35Comment se fait-il ?
19:35Maintenant, vous êtes assureurs.
19:36C'est votre rôle
19:37de assurer les gens.
19:38Et notre rôle,
19:39c'est aussi de prévenir.
19:40Nous, on est censés
19:41prévenir un aléa.
19:41Les gens doivent s'occuper
19:43de leurs risques.
19:44Mais on a des situations
19:45ou sur des territoires
19:46se construisent encore
19:48des maisons
19:49ou des infrastructures
19:50d'entreprise
19:50dans des zones inondables.
19:52Donc, voilà.
19:54Cette notion de prévention
19:54que j'évoquais tout à l'heure
19:55en santé,
19:56elle est aussi très importante.
19:58Et ça sera un élément
19:59à maintenir sur le long terme.
20:00Mélissa, juste un mot aussi,
20:01ça nous concerne,
20:02pas en tant qu'assureurs,
20:04mais nous achetons
20:04de la réassurance
20:06en tant qu'assureurs en France.
20:07Et en fait,
20:08tout ce qui se passe
20:09et qui peut paraître
20:10très lointain
20:10à vos téléspectateurs,
20:12en fait,
20:12a un impact sur le coût
20:14de la réassurance.
20:16Et nous sommes, nous,
20:16aujourd'hui,
20:16de moins en moins protégés
20:17en cas d'événement extrême
20:20à cause de ce type d'élément.
20:22Oui.
20:22On voit quand même
20:23une situation complexe
20:24un peu sous tous les fronts.
20:25Merci, Adrien Courret,
20:26d'être venu là,
20:27donc le directeur général.
20:28On a compris
20:29sur l'assurance vie,
20:31attention,
20:32pas toucher à l'assurance vie,
20:33sinon il y a des conséquences.
20:34C'est ça que vous nous avez expliqué.
20:35Merci beaucoup.
20:37Merci beaucoup.
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