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  • il y a 3 semaines
Chaque week-end, l’émission pilotée par Pauline Revenaz avec à ses côtés Dominique Rizet, consultant police/justice BFMTV, traite d’un événement majeur de la semaine, ainsi que d’autres affaires qui sont revenues sur le devant de la scène.

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Transcription
00:0013h30 sur BFM TV, toujours pas de traces des bijoux du Louvre.
00:03Deux premiers mis en examen en début de semaine, deux autres hier et trois personnes remises en liberté.
00:07L'enquête a bien accéléré hier. Quels sont les profils de ceux et celles qui sont montés sur cette opération commando ?
00:13On en parle avec nos invités. Avec nous en plateau, Clarisse Serres, avocate pénaliste au barreau de Bobigny.
00:17Merci d'être avec nous.
00:18Bonjour.
00:18Christian Flech, ancien directeur de la police judiciaire, merci aussi d'être là.
00:21Laurent Valdiguet-Comte, présente l'ue, journaliste d'investigation et notre...
00:24Bonjour Pauline.
00:25Bonjour.
00:25Bonjour.
00:26Et Célia Vallée.
00:27Célia Vallée, reporter BFM TV, qui est avec nous aujourd'hui parce que hier vous avez pu assister à cette comparution immédiate de cette femme de 38 ans
00:35qui a été mise en examen pour complicité de vol en bande organisée.
00:38Et nous, petite souris, on aimerait savoir comment ça s'est passé et comment vous pouvez nous raconter ce que vous avez vécu hier.
00:43C'était une audience à huit clous. Donc ça veut dire que les journalistes sont invités au début et à la fin de l'audience.
00:49Quand on arrive dans cette salle d'audience, on découvre donc le visage de cette femme qui est une femme de 38 ans.
00:55Elle a les cheveux châtains clairs, elle a un pull gris et surtout elle est effondrée en larmes, cette femme, dès les premiers mots de la juge des libertés de la détention.
01:03Notamment quand elle prononce sa mise en examen pour complicité de vol en bande organisée et association de malfaiteurs en vue d'un crime.
01:10Ensuite, nous, on est invités à sortir, les journalistes, et puis on re-rentre à la fin, au moment de la décision.
01:15Et cette femme, elle est effondrée en larmes encore plus qu'avant, au moment où la juge la place en détention.
01:22Mais elle dit ces mots, la juge, je n'exclus pas de réévaluer la situation et je souhaite que les versions soient croisées.
01:29La balle est dans votre camp.
01:30Voilà ce que dit la juge à cette femme de 38 ans qui est entourée de ses trois avocats et qui est effondrée en larmes.
01:36Et qui répète aussi, j'ai peur, j'ai peur pour mes enfants, j'ai peur pour moi, j'ai peur.
01:41Voilà ce qu'elle dit avant de partir pour la détention.
01:43Merci. Je ne rectificais pas de la comparaison médiatique, c'était devant le juge de la liberté et de la détention hier.
01:48Vous avez fait un boulot formidable parce que vous étiez nos yeux sur place et quand on commentait en direct, c'était vraiment tellement important ce que vous nous avez dit.
01:56Et cette phrase, maître, cette phrase de la juge des libertés et des détentions, le contraire.
02:05Mais vous m'avez compris, c'est à se coucher tard et à se lever tôt, à BFB, on est comme ça, qu'on oublie tout.
02:13Je n'exclus pas la liberté de libérer madame. La balle est dans son camp, sa parole serait déterminante.
02:18Je viens de dire Célia. Qu'est-ce que ça sous-entend ce message ?
02:22Ça a l'air de dire que si elle décide de faire des déclarations et notamment de donner des éléments qui permettraient de savoir où sont les bijoux
02:28et de savoir où sont les autres personnes qui n'ont pas encore été interpellées, sa situation pourrait être réévaluée.
02:35Alors après, il faut aussi, pour cette personne-là, voir la situation en face.
02:38Elle est incarcérée. Il risque d'y avoir aussi des représailles.
02:44Et s'il n'y a pas de représailles, il peut y avoir aussi la crainte par elle-même d'avoir peur pour ceux qui sont à l'extérieur si on n'assure pas une protection.
02:51Donc la question, c'est de savoir quel est l'intérêt pour elle de donner des éléments.
02:55Et le sait-elle vraiment, d'ailleurs.
02:56Et le sait-elle vraiment. Parfois, il y a des gens qui sont utilisés dans des dossiers.
03:00Les magistrats peuvent penser à raison ou à tort qu'ils connaissent beaucoup d'éléments dans le dossier.
03:04Et en fait, on se rend compte que les choses ont été compartimentées.
03:07Ce qui fait que les gens leur demandent d'exécuter une tâche très précise et ils ne connaissent pas nécessairement ceux qui sont au-dessus.
03:12Et Clarisse Serres, ce que nous disait hier un ancien commissaire de police, Maurice Signolet, que Christian Flech connaît bien, un de ses copains, vieux de la crime,
03:20qui nous disait, à l'époque, on prenait la femme du voyou, on la mettait en cellule, on fermait la porte en attendant que le voyou parle.
03:28Ça existe encore ou pas ?
03:29Alors ça, c'est un policier qui vous l'a dit.
03:31C'est toujours intéressant quand on est avocat de la défense de le relevé.
03:34Parce que dans des dossiers, on sait qu'il y a pu y avoir des deals qui ont été faits en garde à vue.
03:38Et quand on pouvait dire ça aux assises, on nous disait, oh grand jamais, jamais de la vie, on se serait permis de faire ça.
03:43Bien sûr.
03:43Dans la pratique, c'est vrai qu'on comprend très bien dans des dossiers que des gens ont fait ce qu'on appelle du off.
03:49Maintenant, les choses ont aussi beaucoup évolué parce qu'il y a des pressions qui sont faites à l'extérieur.
03:54Vous pouvez avoir quelqu'un qui est incarcéré, dont on dit, et c'est assez choquant, mais qu'on va le garder en prison, pour assurer sa propre sécurité.
04:01Mais là, ce n'est pas le cas. Là, on a un adien retrouvé sur la nacelle de cette femme.
04:04Voilà, mais sa propre sécurité, parce que si elle avait été remise en liberté sous contrôle judiciaire,
04:09elle peut être aussi approchée par des gens qui vont lui dire, surtout, il ne faut pas parler.
04:13Donc, il y a aussi cette difficulté-là, c'est d'assurer sa propre sécurité.
04:16Mais quand on dit sa propre sécurité, c'est aussi d'assurer la sécurité des siens.
04:21En fait, la question qui se pose, pour elle, qui va se poser, c'est l'intérêt de parler.
04:25Quel est-il ? Les gens disent souvent, faut être reconnu, être à moitié pardonné.
04:28Oui, mais là, on est dans une affaire criminelle.
04:31Nous savons tous qu'une affaire criminelle, ça va prendre beaucoup d'années.
04:34Nous savons que cette affaire, vraisemblablement, sera jugée aux assises.
04:37Il y a un taux de saturation des cours d'assises, notamment en région parisienne,
04:40qui fait qu'actuellement, une fois que le dossier est terminé,
04:43normalement, les gens doivent être jugés dans un délai maximal d'un an.
04:47Mais les délais, actuellement, ne sont pas tenus.
04:49Donc, vous vous rendez compte que là, il y a la phase d'instruction,
04:51il y a ensuite la phase de règlement,
04:53il y a ensuite la phase où on attend l'audience,
04:55ce qui fait que cette affaire, vraisemblablement, ne sera pas jugée
04:58pendant, enfin, pas avant, 4 ou 5 ans, dans le meilleur des cas.
05:01Donc, cette femme, il va falloir qu'elle se dise aussi
05:04quel est son intérêt à parler.
05:06Est-ce que ça garantit de sécurité ?
05:08Est-ce qu'il va y avoir, effectivement, une peine ?
05:10Il y a aussi tout un dispositif qui existe pour ceux qui décident de parler.
05:13Les repentis.
05:14Les repentis.
05:15Bien que ça n'existe plus maintenant, le terme,
05:17puisque le législateur a décidé d'appeler ça collaborateur de justice.
05:22Et en plus, on a une autre mode problématique qui se pose.
05:24Le décret d'application de cette loi qui a été prise en juin 2025
05:28n'a pas été pris encore à l'heure où je vous parle.
05:32En raison de la crise politique qui a l'arrêt...
05:34Il y a toujours plein de raisons.
05:35Je répète quand même, je connais quand même assez bien le sujet du repentis
05:38pour avoir écrit un livre.
05:39Eh bien, le premier système avait été créé en 2014.
05:42On avait attendu à l'époque 10 ans avant d'avoir un décret d'application
05:47sans parler de problèmes politiques.
05:49Donc là, la loi a été prise en 2025.
05:51Ce qui veut dire actuellement, c'est qu'imaginons que cette personne
05:54ou d'autres personnes peuvent être interpellées et peuvent se dire
05:56« Moi, j'ai un intérêt, par exemple, à dire où sont les bijoux,
06:00parce que tout de suite, je vais être rentrée dans ce qu'on appelle
06:02le système de collaborateurs de justice,
06:05mais le décret d'application n'a pas été pris. »
06:07Donc pour ces gens qui décideraient de parler,
06:09quelles sont les garanties que le système judiciaire peut leur donner ?
06:12C'est aussi l'équilibre à avoir entre l'État partie prenante, si j'ose dire,
06:17en tous les cas, comme l'a répété le procureur de la République,
06:18de récupérer les bijoux, et ensuite de tous les protagonistes du dossier.
06:22Mais est-ce qu'on a une vraie marge de manœuvre, Christian Flèche, là, dans ce dossier ?
06:25Moi, j'écoutais avec attention Clarissa.
06:28Est-ce que ce n'est pas plus simple que ça ?
06:29Il y a un couple qui a été déféré, les juges les voient,
06:34il y en a un qui fait valoir son droit au silence et qui demande à reporter son passage...
06:39C'est donc l'homme ?
06:41Enfin, pas devant le juge, il demande à préparer sa défense et donc à prendre un peu de temps.
06:47Est-ce que justement, ce n'est pas parce qu'on attend les déclarations de l'homme
06:51qu'on la laisse en prison ?
06:54Ah ben ça, c'est toute la stratégie qui va être mise en place par les juges d'instruction.
06:57Dans des dossiers de cette importance-là, c'est aussi de savoir, d'abord,
07:02est-ce que toutes les personnes ont été mises en examen ?
07:04On rappelle qu'il manque le quatrième homme du commando présent sur zone ce matin à Jelou.
07:08Vous avez raison de parler du commando, mais aujourd'hui, ce qui a l'air de se détacher,
07:13de se dessiner, c'est qu'il y a peut-être aussi des gens au-dessus.
07:16Parce que ceux qui sont intervenus là ont laissé des telles traces qu'on se dit
07:21que c'est peut-être des gens qui n'ont fait qu'exécuter des ordres
07:23et que ceux qui ont réfléchi à aller au Louvre ne se sont peut-être pas mis les mains dans le cambouis,
07:28comme on dit.
07:29Après, quand les gens sont tous mis en examen, les juges d'instruction, ça dépend des juges,
07:32peuvent décider soit d'attendre les gens immédiatement,
07:36soit d'attendre que tout le monde soit interpellé,
07:39et après, c'est de savoir dans quel ordre on les entend.
07:41Est-ce qu'on commence par le plus faible ?
07:42Est-ce qu'on commence par celui qui est présenté comme le plus fort ?
07:45Ça peut aussi avoir un signe pour dire, est-ce qu'il y en a un qui ouvre la parole par rapport aux autres ?
07:49D'accord.
07:50D'ailleurs, la preuve, c'est que la police a attendu pour arrêter ce couple.
07:53Puisqu'on sait aujourd'hui qu'ils ont leur ADN.
07:55Ils ont l'ADN du couple, au moins sur la nacelle.
07:57Alors, c'est peut-être un ADN de contact.
07:59Pour elle, je crois que c'est un ADN de contact.
08:01Pour lui, je crois qu'il y a un ADN sans.
08:03Mais la police a attendu, parce que nécessairement, ils sont fichés.
08:04Il a déjà été condamné, lui.
08:06Donc, en réalité, ils ont déjà son ADN.
08:08Alors, il y a une deuxième...
08:09Pourquoi ?
08:10Non, j'ai une autre version.
08:12Je pense que l'homme est fiché, il a été identifié.
08:16Donc, ils ont son point de chute.
08:17Le couple a des enfants, donc ils ont un domicile.
08:19Ils ont quatre autres personnes qui ont été interpellées,
08:22dont ils ont dû prendre les empreintes, digitales et ADN.
08:26Et c'est là où, sans doute, l'ADN de la femme qui, semble-t-il, n'était pas connu, cette femme.
08:30Ah oui.
08:31Alors, écoutez les précisions de...
08:32Moi, j'ai une autre version.
08:33Alors, attendez, on écoute les précisions de l'Orbéco et après, on aura la version de Dominique Rizet.
08:37Au sein de la nacelle, on a trouvé des traces ADN là concernant.
08:43Alors, là aussi, il faut être précis dans ce que je vous dis.
08:47C'est-à-dire qu'autant les traces ADN du premier mis en examen,
08:52qui est une mise en examen qui a eu lieu hier, sont importantes,
08:55autant celles-ci sont des traces ADN dont on peut se poser objectivement la question de savoir
08:59si ce qu'on appelle de l'ADN de transfert.
09:02Ça veut dire que son ADN est déposé sur quelqu'un, sur un objet,
09:06qui est ensuite redéposé dans la nacelle.
09:10Dominique, l'ADN reine, c'est comme ça quand même que c'est central dans cette enquête.
09:15C'est comme ça qu'ils sont remontés sur le commando.
09:17Bien sûr, oui.
09:17Je rappelle que quand on parle d'ADN de transfert, il y a une affaire de terrorisme
09:20où on avait retrouvé un ADN de contact sur un ordinateur.
09:24Donc, pourquoi pas cet homme, il est là, il est dans le coup.
09:28Et puis, il transporte sur lui, comme tout le monde, l'ADN de sa femme.
09:33Et il touche la nacelle, il dépose l'ADN de sa femme sur la nacelle.
09:37Ça s'appelle un ADN de transfert.
09:39Elle n'a rien à voir avec tout ça.
09:41Elle pleure, elle ne comprend pas ce qui lui arrive.
09:43Et son avocat ne s'est pas proposé de la hypothèse.
09:45Maître sœur, maître sœur.
09:46Non, je veux dire que si c'est le cas, c'est quand même assez terrible.
09:48Vous avez raison, c'est une hypothèse.
09:50Mais ça veut dire que dans ces cas-là, cette femme devient une monnaie d'échange.
09:53Et donc, la détention provisoire, je le rappelle, ce n'est pas un vain mot,
09:56mais moi, j'appartiens quand même à l'association des avocats pénalistes, l'ADAP.
09:59On est quand même extrêmement vigilants.
10:01Et on rappelle en permanence...
10:02La raison d'en revient au point de départ.
10:03On en rappelle en permanence la présomption d'innocence et la détention provisoire...
10:07Comme une exception.
10:08...doit être une exception.
10:09Donc là, si cette femme, même si effectivement, c'est la femme de celui dont on a retrouvé l'ADN,
10:15ça veut dire qu'elle devient une monnaie d'échange
10:16et qu'on l'a incarcérée pour soit, si elle ne connaît rien, elle ne pourra rien dire,
10:21soit que lui parle.
10:22Donc, c'est quand même une mesure coercitive.
10:25Alors, il y a aussi à voir autre chose.
10:26Peut-être que ces avocats ont interjeté appel de la décision,
10:29parce qu'ils peuvent interjeter appel de l'incarcération provisoire.
10:32Si c'est le cas, il y aura une audience à la chambre d'instruction,
10:35composée par trois magistrats.
10:36Et les trois magistrats peuvent décider autre chose.
10:38Ils peuvent décider que, un, elle est présumée innocente,
10:41qu'elle sera remise en liberté sous contrôle judiciaire.
10:43Mais c'est vrai que l'avocat que je suis, quand j'entends que cette femme a considéré,
10:47évidemment, avec les précautions d'usage,
10:48si elle n'est au courant de rien, si ce n'est d'être la femme de quelqu'un
10:52qui a participé...
10:53Ça fait cher la détention.
10:55Ça fait quand même...
10:55À ceci près que c'est son compagnon qui a demandé le report de l'audience.
11:01Mais peu importe.
11:02Mais ça, il fait ce qu'il veut.
11:03Mais c'est vrai que l'ADN de contact,
11:05si je serre la main de Dominique et qu'on me prend une poignée de porte,
11:10on a la poignée de porte, j'ai compris.
11:11Je vais poser l'ADN de Dominique sur la poignée de porte.
11:12On se serre pas la main, on s'embrasse.
11:14Donc c'est vrai que l'ADN de contact, c'est...
11:16Ah mais je ne dis pas le contraire, mais ça voudrait dire dans ces cas-là...
11:18Elle a mal qu'aucune caméra de vidéosurveillance ne l'a vue, elle, sur la recette.
11:22Ça veut dire aussi que beaucoup de femmes,
11:23les gens qui sont mis en examen, si on suit le raisonnement,
11:26pourraient être incarcérées,
11:27sous prétexte que parce qu'on vit avec quelqu'un,
11:29on est forcément au courant des agissements.
11:31Je le dis aussi un peu par expérience,
11:33et même pas par expérience d'avocat, mais même dans la...
11:35On peut vivre avec quelqu'un sans forcément connaître le détail
11:39de sa vie au quotidien.
11:40On peut ignorer qu'il ait des rendez-vous crapuleux.
11:43Oui, surtout quand il y a des activités criminelles.
11:45C'est pourquoi les hommes et les hommes ont parlé à leurs femmes.
11:47Elle a peut-être aussi répété la manutention de la nacelle.
11:53C'est pas non plus.
11:54Non mais il y a plein d'hypothèses de travail.
11:56Je dis simplement que si une femme n'a jamais été incarcérée,
12:00qu'en plus elle a des enfants,
12:01qu'en plus elle a tenté à considérer qu'elle ait encore un rôle,
12:05ce qui ne semble pas être totalement établi.
12:07Mais Célia, hier, elle n'a pas donné...
12:09C'était probablement pas le lieu,
12:10mais elle n'est pas rentrée dans un début d'explication, rien du tout.
12:13Elle était plutôt traumatisée par ce qui allait lui arriver,
12:17parce qu'elle avait bien compris qu'il y avait ce risque de détention provisante,
12:20mais elle n'est pas rentrée dans les explications.
12:22Non, elle l'est peut-être rentrée quand nous,
12:23on n'était pas là, journalistes, parce qu'il y a eu un huis clos.
12:25Donc nous, on assiste au début à la mise en examen,
12:28les chefs d'accusation, on sort,
12:29et ensuite on re-rentre au moment de la décision.
12:31Ce qui est sûr, c'est qu'elle est effondrée,
12:32et que la juge a bien précisé qu'elle reviendrait sur sa décision,
12:36que la balle était dans son camp.
12:37En fait, il y a une porte ouverte.
12:39Moi, je trouve ça...
12:39Non, mais ça ne nous semble pas anormal
12:41que si elle a fait des déclarations et que son compagnon,
12:43lui, est resté dans le silence,
12:45qu'il y a un besoin à un moment donné de confronter...
12:46De croiser, bien sûr.
12:47Mais bien sûr, mais...
12:48Sous le régime de la détention provisoire ?
12:50Mais bien sûr, mais le risque de concertation,
12:52l'un des motifs pour placer quelqu'un en détention provisoire,
12:55il y en a plusieurs qui sont prévus par le Code de procédure pénale,
12:58c'est d'éviter le risque de concertation.
13:00J'entends exactement ce qu'elle est en train de dire,
13:01mais si lui décide devant le juge d'instruction
13:04de garder le silence, c'est son droit.
13:05Oui, mais s'il manque d'autres gens du commando, c'est pour ça.
13:07Je ne dis pas le contraire, mais je dis que le risque de concertation,
13:09si elle, elle ne connaît personne d'autre,
13:11à part évidemment son mari,
13:12si son mari est placé en détention provisoire
13:15et elle, elle est placée sous contrôle judiciaire,
13:17de fait, ils ne le peuvent pas communiquer.
13:19Sauf par les avocats.
13:20Ah, non, mais les avocats sont tenus au secret
13:22de l'instruction et secret professionnel.
13:24Donc là, je suis désolée,
13:25mais enfin, ça serait prêté aux avocats des pratiques et non pas.
13:27En plus, on peut dire aussi
13:30que c'est comme les affaires qui sortent dans la presse.
13:31Souvent, on se rend compte que les affaires qui sortent dans la presse,
13:34ce ne sont pas les avocats, puisqu'on n'a même pas accès au dossier
13:35quand on a un avocat.
13:36Non, mais en revanche, on ne sait pas quel est son rôle,
13:38effectivement, dans cette organisation de commando
13:39et si elle n'est pas en lien avec l'un de l'autre encore dans la nature.
13:42Je dis simplement une chose.
13:43Je dis que cette femme,
13:45de ce que l'on sait au jour d'aujourd'hui,
13:47c'est toujours très compliqué de parler d'un dossier
13:49qui est à l'instruction,
13:50même si dans cette affaire, on comprend qu'on a envie d'en parler,
13:53mais je défie quiconque autour de cette table
13:55d'avoir accès au dossier.
13:56Bon, premièrement.
13:58Deuxièmement, cette femme n'est que la femme
14:00d'un des commis en examen.
14:02La question, si elle n'a jamais été incarcérée,
14:05si elle n'est pas sur la scène du vol,
14:08si dans ce dossier,
14:10elle ne sait rien ou pas grand-chose,
14:13la question, on peut imaginer qu'elle sache,
14:15mais pas grand-chose,
14:15c'est est-ce qu'il y a une proportion
14:17entre ce qu'elle peut savoir
14:19et la placer en détention provisoire ?
14:21Voilà, c'est le recours à la détention provisoire.
14:24J'en parle d'autant plus librement.
14:25Je ne connais pas ce dossier autrement
14:28que je serai dans les médias.
14:29Je dis que d'un point de vue humain,
14:31il faut penser aussi que si en plus,
14:33il y a des enfants,
14:34les conséquences que ça peut avoir.
14:36On peut aussi anticiper le pire
14:38et se dire qu'elle sera peut-être condamnée.
14:40On peut anticiper le mieux
14:41et se dire que cette femme a un non-lieu.
14:43Donc, la décision qui a été prise,
14:44à voir, je ne sais pas,
14:45ce que vont faire les avocats,
14:47peut-être qu'ils vont interjeter appel
14:49de cette décision pour dire
14:51qu'il existe une autre alternative
14:52dans des places à quiconque,
14:54c'est le contrôle judiciaire.
14:55Il y a une deuxième information
14:56que donne la procureure de Paris ce matin,
14:58c'est qu'il y a deux des quatre hommes du commando,
15:00si j'ai bien compris,
15:01qui sont déjà montés ensemble
15:02sur un braquage précédemment.
15:04Oui, dont le compagnon.
15:06C'est vrai que le compagnon,
15:07c'est pour ça que je suppose
15:08que les policiers ont attendu
15:10avant de l'interpeller,
15:11parce qu'ils ont son ADN dans les fichiers.
15:15Et son pédigré, du coup.
15:16Et son pédigré,
15:16puisque le compagnon,
15:17celui dont vous parlez, Pauline,
15:19la procureure révèle
15:20qu'il a déjà participé
15:21à un braquage
15:22avec un des deux.
15:23Avec un des deux premiers,
15:24on est d'accord.
15:25Je pense que ce n'est pas un braquage,
15:26elle parle de vol.
15:27Elle parle de vol.
15:28Elle parle de vol.
15:29On va parler de vol.
15:30Elle parle de vol, exactement.
15:32Oui, connu pour vol.
15:33Donc, en réalité,
15:34la procureure,
15:35elle parle d'une équipe,
15:37de gens qui se connaissent déjà.
15:38D'où le fait
15:39que les policiers
15:40les suivis,
15:42puisqu'ils les ont arrêtés
15:43mercredi soir.
15:43Ils ont arrêté cinq personnes
15:44mercredi soir.
15:45C'était de l'ordre
15:46du coup de filet.
15:47Alors qu'ils allaient
15:48assister à un match de foot.
15:49Ils ont arrêté le couple
15:50et trois autres.
15:52Alors les trois autres
15:52ont été mis hors de cause.
15:54J'imagine aussi
15:55que les policiers
15:55ils travaillent sur les téléphones,
15:57sur la téléphonie.
15:58Bien sûr.
15:58Parce qu'en faisant
16:00ces arrestations,
16:02ils ont accès à leur téléphone.
16:03Bien sûr.
16:03Ils ont accès à tout ça.
16:04Donc c'est vrai
16:05que c'est un jeu
16:05de chat et la souris.
16:07Les policiers
16:07traquent à la fois le commando,
16:10la procureure
16:10et le ministre de l'Intérieur
16:11a dit ce matin
16:12dans le Parisien,
16:12le ministre de l'Intérieur
16:13il a dit
16:13on en a trois des quatre.
16:17Il a dit aussi
16:18qu'il avait bon espoir
16:19de retrouver les bijoux.
16:20Oui, mais il a manqué
16:21un quatrième
16:21et puis surtout,
16:22surtout, il manque les bijoux.
16:23Et puis, il y a d'autres personnes
16:25que ceux qui ont participé.
16:26Voilà, bien sûr.
16:28Il manque des gens.
16:28Pour vous rassurer,
16:29vous voyez bien
16:30que sur les cinq personnes
16:31interpellées,
16:31il y en a deux en détention
16:32et trois qui ont été remises dehors.
16:34Donc il y a eu quand même
16:35la part des choses
16:36qui a été faite
16:36sur l'élément du dossier
16:37Je vais vous citer
16:37un autre exemple.
16:38Dans une évasion
16:39qui a fait couler
16:41beaucoup de bruit,
16:42l'évasion de Réau,
16:43une femme a été mise en examen.
16:45Exactement.
16:46Une femme a été mise en examen
16:47parce qu'elle a été soupçonnée
16:49d'avoir commis
16:50le délit de recel de malfaiteur.
16:51Cette femme a été incarcérée
16:53aux assises.
16:55Elle a été acquittée.
16:56Elle a fait combien de temps
16:57de détention ?
16:57De mémoire,
16:58je crois qu'elle a fait
16:58un an de détention.
16:59Elle a été acquittée.
17:01Elle a été indemnisée.
17:02Et elle a...
17:03Ah bah oui.
17:04Il y a des procédures
17:04qui sont suivis évidemment.
17:05Non mais il faut le rappeler
17:06aux téléspectateurs.
17:06Quand on a été incarcérée
17:08et qu'on a bénéficié
17:09d'une décision de non-lieu
17:11de relax et d'acquittement,
17:12on peut évidemment demander.
17:13Mais l'indemnisation,
17:14c'est bien beau
17:15d'agiter l'indemnisation,
17:17ce n'est rien.
17:18Ce qui est donné actuellement
17:19en France,
17:19ce n'est rien par rapport
17:21aux préjudices subis.
17:22Surtout lorsqu'il y a une femme.
17:23Je cite cet exemple
17:24parce que cette femme,
17:24elle a été acquittée
17:26par une décision rendue
17:28au nom du peuple français.
17:29Le parquet n'a pas fait appel.
17:30Donc vous avez raison.
17:31Heureusement que dans ce qu'on appelle
17:32les filets dérivants,
17:33des gens peuvent être,
17:35après la garde à vue,
17:37remis en liberté.
17:38Mais on peut aussi s'interroger.
17:40C'est d'ailleurs un débat intéressant.
17:41Parce que vous dites
17:41qu'il y en a trois qui ont été...
17:42Je rappelle qu'ils sont...
17:43Tous les trois ont mis en examen.
17:45Je ne connais pas leur position.
17:46Je ne sais pas qui a dit quoi,
17:47qui a fait quoi.
17:48Ce qu'on dit déjà,
17:49on les présente
17:50comme étant des coupables.
17:51Puis en plus,
17:51on a l'impression
17:52qu'il faut en arrêter quatre.
17:53J'ai l'impression quand même
17:54que le dossier,
17:55c'est peut-être plus compliqué que ça.
17:57Ce n'est peut-être pas simplement...
17:58On n'a pas de commanditaire présumé.
18:00On peut se poser la question.
18:01En tout cas, on se demande.
18:02Est-ce que ce sont des gens
18:03à qui on a dit
18:03d'aller commettre comme celle
18:04de prendre tous les risques ?
18:06Est-ce qu'il y a des gens
18:06qui sont au-dessus ?
18:07La filière d'écoulement
18:09pour le recel,
18:10je doute un petit peu
18:11par expérience
18:12qu'il n'y ait
18:12entre guillemets
18:13que quatre ou cinq personnes
18:15qui soient ultérieurement
18:16mises en examen.
18:17Non, mais l'histoire n'est pas finie.
18:18Ça, c'est sûr
18:18que l'histoire n'est pas finie
18:19et que les enquêteurs
18:20continuent pied à pied.
18:21Je crois qu'il y a
18:22une centaine d'enquêteurs
18:23qui sont mobilisés.
18:24Ils ne vont pas arrêter maintenant.
18:25C'est la base, bien sûr.
18:26Donc, ce n'est pas forcément
18:27le filet dérivant.
18:28C'est les éléments
18:29qui sont accumulés
18:30qui font qu'à un moment donné,
18:31on a des...
18:32Il ne lâche pas.
18:32Il ne lâche pas.
18:33Il ne faut pas être
18:34les dérivants
18:35qui ont été remis en liberté.
18:37Et qui sont de l'entourage
18:38de ce couple, en fait.
18:40Et qui allaient
18:41au match de foot avec eux.
18:42Est-ce que vous avez entendu
18:44parler de la voûte verte ?
18:45Pas du tout.
18:46Expliquez-moi.
18:46Alors, la voûte verte,
18:47c'est le musée de Dresde.
18:48Ah oui.
18:49Le musée de Dresde,
18:50il contient tous les bijoux,
18:51tous les joyaux
18:52de la famille royale de Saxe.
18:562019, ils ont tout volé.
18:58Il y en a pour 110 millions d'euros.
19:00On est en quelle année ?
19:00En 2019.
19:01Il y en a pour 110 millions,
19:03il y a 4000 diamants
19:04A côté, le casse du Louvre,
19:06ces petits joueurs.
19:07Alors, ces petits joueurs
19:08parce que pour rentrer,
19:09ils ont des complicités.
19:10Ils cassent des boîtiers électroniques.
19:13Ils scient des barreaux la veille.
19:14C'est déjà un bon.
19:14C'est très sophistiqué.
19:16Les avocats ont joué
19:17un grand rôle.
19:18Parce qu'ils en ont arrêté 5.
19:20Ils ont pris 4 ou 5 ans de prison.
19:22Et puis, on a retrouvé les bijoux.
19:23Ils ont rendu
19:24une partie des bijoux.
19:25Et vraisemblablement,
19:27quand on lit les articles de presse
19:28Vous êtes sur la ligne Nunez.
19:30Vous avez espoir.
19:32Les avocats,
19:33on sait que les avocats en Allemagne
19:34ont un peu discuté
19:36avec la justice
19:37pour des remises de feu
19:38dans l'échange des bijoux.
19:39Ça fait partie du job.
19:40Si ça marchait,
19:42ce système de collaborateurs
19:44de justice,
19:44on pourrait imaginer
19:45que l'un décide de parler.
19:47Mais s'il décide de parler,
19:49il faut qu'il ait des garanties.
19:50C'est une évidence.
19:50On sait déjà,
19:51dans les affaires,
19:52en principe,
19:52quand quelqu'un
19:53reconnaît des faits,
19:54par rapport à celui
19:55qu'il ne reconnaît pas,
19:56en principe,
19:57les magistrats,
19:58au moment de la juridiction
19:58de jugement,
19:59en tiennent compte.
20:00Là, on est en phase
20:01d'instruction.
20:02Il est évident
20:03qu'il y a peut-être
20:04ceux qui ont été interpellés
20:05connaissent des éléments
20:06qui n'ont pas révélé
20:07jusqu'à présent
20:08qu'il peut y avoir
20:08un intérêt pour l'enquête.
20:10Après, la question,
20:11c'est effectivement
20:12dans la proportion
20:13qu'est l'intérêt.
20:14Je rappelle une autre affaire
20:15qui a fait beaucoup parler.
20:16C'était ce convoyeur de fonds
20:18qui lui-même...
20:19Tony Musulin.
20:20Qui lui met
20:21Tony Musulin à Lyon.
20:22Il part avec 11,6 millions
20:23et qui en garde 2,6.
20:25Voilà.
20:26On sait très bien
20:27qu'il a été condamné
20:27à la peine maximale
20:28et qu'il est sorti de prison
20:29et qu'il y a des millions
20:30qui n'ont jamais été retrouvés.
20:32Mais question,
20:33on se posait...
20:34Est-ce que...
20:35En fait,
20:35les collaborateurs de justice,
20:37la protection,
20:37ça ne marchait pas en France.
20:39Protection des témoins.
20:40La preuve,
20:40Sonia,
20:41qui donne le nom d'Abaoud
20:42dans les attentats du 13 novembre.
20:45Sonia,
20:46elle pète de trouille
20:47là où elle vit.
20:48Elle n'est protégée par personne.
20:49Elle a une vie compliquée,
20:50on va dire.
20:50Ça n'a jamais...
20:52Oui,
20:52elle a une vie compliquée.
20:53Merci.
20:53C'est ce que je m'emporte un peu.
20:55Donc,
20:55ça ne fonctionne pas.
20:56Mais on se posait une question
20:57avec Pauline
20:58en préparant l'émission.
21:00Dans l'affaire du Louvre,
21:01on revient au Louvre,
21:02qui va négocier ?
21:03Si négociations il y a...
21:04Si l'un des types dit
21:06les bijoux,
21:07moi je donne,
21:08je rends les bijoux,
21:09mais je veux que ma peine
21:10soit réévaluée,
21:12discutée,
21:13qui négocie ?
21:14Vous l'avocate,
21:15les policiers,
21:17la proc,
21:18les juges d'instruction ?
21:19Tout le monde,
21:19j'aimerais vous répondre
21:21à cette question.
21:21Ce que je peux vous dire,
21:22c'est qu'il n'y a pas
21:22de décret d'application.
21:23Moi, je connais le système
21:25du repenti
21:25parce que j'en ai fait
21:26les frais avec celui
21:27que j'ai défendu.
21:28Mais là,
21:29la nouvelle loi de 2005,
21:30c'est dommage,
21:31il n'y a pas de décret
21:31d'application.
21:32Et pourquoi ?
21:33Moi, je ne suis qu'avocat,
21:35donc je ne peux pas répondre
21:36à cette question.
21:36Mais le décret d'application
21:37n'a pas été pris.
21:38Mais concrètement,
21:39quand les gens sont mis
21:41en examen,
21:42en principe,
21:43c'est la loi,
21:44ils n'ont plus contact
21:45avec les policiers.
21:46Ils sont mis en examen.
21:47Le contact qu'ils ont,
21:48c'est évidemment
21:48l'avocat de la défense
21:50et le juge d'instruction.
21:51Donc là,
21:52on pourrait imaginer
21:53peut-être que
21:54le mis en examen
21:56dit à son avocat
21:57j'ai des choses à dire
21:58et d'aller voir le juge.
22:00Mais l'avocat
22:00qui va faire ça,
22:01il faut que lui-même,
22:02il ait des garanties
22:03pour son client.
22:04Dans le nouveau système,
22:05à la différence de l'ancien,
22:06dans le nouveau système,
22:07ce qui est sûr,
22:08c'est que celui
22:08qui donne des éléments
22:09qui permettent
22:10notamment d'interpeller quelqu'un,
22:12il est sûr et certain
22:13qu'à la finale,
22:15il aura une diminution de peine.
22:16Ce qui n'était pas le cas avant
22:17puisqu'il fallait attendre
22:18la juridiction de jugement.
22:20Ça, c'est sûr,
22:21c'est acquis.
22:21Ça, c'est dans les textes.
22:22Maintenant,
22:23le décret d'application,
22:24c'est de dire,
22:24et pour répondre à votre question,
22:25M. Rizet,
22:26qui fait quoi ?
22:27C'est-à-dire qu'un avocat,
22:29hormis notre rôle,
22:31c'est de défendre,
22:31nous avons une responsabilité
22:33professionnelle.
22:33On ne peut pas dire à quelqu'un
22:35vous allez avoir telle peine
22:37si on n'est pas sûr
22:38et certain du résultat.
22:40Donc là,
22:40il faudrait vraiment
22:41encadrer les choses
22:42pour celui qui puisse dire,
22:43voilà, encore une fois,
22:44je sais où sont les bijoux,
22:46je sais celui qui vous manque,
22:48je sais exactement
22:49toute l'architecture
22:50de cette affaire.
22:51Il faut quand même aussi voir
22:52les risques que ça peut engager
22:54aussi pour certains
22:54de devoir parler.
22:55C'est toujours le même problème,
22:56c'est la loi de l'Omerta.
22:58Oui,
22:59risque-bénéfice,
23:00en fait.
23:00Et chacun,
23:01dans son équation individuelle,
23:03cette femme,
23:03cet homme vont se demander
23:04quel intérêt j'ai à parler
23:05et à mettre à table
23:06et à balancer ou pas,
23:07si je sais ou pas.
23:08En fait,
23:08l'équation,
23:09elle est là.
23:09Et puis,
23:09en plus,
23:09il y a le problème de parler.
23:11On peut se dire,
23:12j'ai un intérêt judiciairement,
23:13c'est-à-dire qu'à la finale,
23:15je sais que comme j'ai participé
23:16à la manifestation de la vérité,
23:18que j'ai donné des éléments
23:19très importants,
23:20très probants,
23:21j'aurais ce qu'on appelle
23:22une diminution de peine.
23:23Ça,
23:23c'est d'un point de vue,
23:25je vous ai envie de donner
23:25l'image du millefeuille,
23:26de la première couche du millefeuille.
23:28Mais deuxième question,
23:29quelles protections
23:30vont-ils avoir ?
23:31C'est ça.
23:31Parce qu'on sait qu'en maison d'arrêt,
23:33il y a des pressions
23:34qui peuvent être exercées,
23:36il y a l'extérieur
23:37où il peut y avoir des pressions
23:38et donc après,
23:39il y a le dispositif
23:40de mise en place,
23:41de rentrer dans un système
23:42de protection.
23:44Mais encore une fois,
23:45on n'a pas de décret d'application.
23:46Donc,
23:47je ne sais pas trop
23:47comment les choses
23:48peuvent s'organiser.
23:48Mais qu'est-ce que vous
23:48leur conseilleriez ?
23:50Ah,
23:50c'est hyper compliqué
23:51comme question.
23:53C'est très,
23:54très,
23:55de dire la vérité.
23:57Oui,
23:57mais il y a des gens
23:57qui ont envie
23:58de dire la vérité.
23:59Le problème,
23:59c'est que quand il y a un dossier
24:00où il y a plusieurs personnes
24:01mises en examen,
24:02on n'est pas tout seul
24:03à décider.
24:04On fait partie d'une chaîne
24:05et donc,
24:06celui qui balance
24:07a quand même
24:08mauvaise presse,
24:09mauvaise cote.
24:10Même en maison d'arrêt,
24:11c'est celui qui reste la balance.
24:12Parce que les deux premiers,
24:13rappelons,
24:13ils ont reconnu à minima
24:14parce qu'il y avait de l'ADN
24:15et ça donnait
24:16dans la bouche
24:17de leur BQ,
24:17la procureure de Paris.
24:18Ils ont reconnu
24:19partiellement les faits.
24:21Bon, enfin,
24:21grosso modo,
24:22on leur a dit
24:22il y a votre ADN,
24:23vous y étiez,
24:23vous n'y étiez pas
24:24et ils se sont arrêtés là.
24:25Donc en fait,
24:25pour de vrai,
24:26il n'y a pas grand monde
24:26qui a commencé à parler.
24:27Ah bah bien sûr,
24:28puis c'est un tout début
24:29d'instruction
24:29et puis les gens,
24:30tout le monde se tient.
24:31Tout le monde se jauge,
24:32tout le monde est prudente
24:33de savoir ce qu'il y a.
24:33Et de savoir,
24:34etc.
24:34Alors après,
24:35je vous donne un autre exemple
24:36que vous avez dû suivre.
24:37Dans l'affaire du braquage
24:38de Kim Kardashian,
24:40ils ont été interpellés,
24:41ils ont été mis en examen.
24:43Mais bien après.
24:44Bien après.
24:45Mais à la finale,
24:46est-ce qu'on a retrouvé
24:46tous les bijoux ?
24:47La fameuse bague.
24:48En tout cas,
24:49la fameuse bague,
24:49moi je ne l'ai pas vue.
24:50On ne l'a pas retrouvée.
24:51Mais 4,5 millions,
24:52c'est rien par rapport à ça.
24:53Non mais il y a aussi,
24:54il y a des gens
24:55qui calculent en disant
24:58est-ce que j'ai intérêt
24:58à tout dire,
24:59quel est l'intérêt de tout dire
25:00et puis il y a aussi
25:00ce qu'on appelle,
25:01comme dans beaucoup de dossiers,
25:02des petites mains.
25:03Et les petites mains,
25:05ces petites mains,
25:06elles sont aussi
25:07pieds et points liés.
25:08Mais est-ce que cela,
25:09ce ne sont pas les mêmes
25:10propres.
25:10Est-ce que cela,
25:11ce sont les petites mains,
25:12est-ce que ce sont
25:12les moyennes mains
25:13ou est-ce que,
25:13voilà,
25:14c'est ça qu'on ne sait pas.
25:15Je ne suis pas du tout
25:15au service de l'enquête
25:17et je ne sais rien.
25:18Je dis simplement
25:18que vu le mode opératoire,
25:20on peut se demander
25:21s'il n'y a pas des gens
25:22au-dessus qui ont construit
25:24parce qu'il faut quand même
25:25se dire qu'il y a des gens
25:25qui ont nécessairement,
25:26enfin il suffit de lire
25:27un peu des romans policiers,
25:29il y a au moins des repérages,
25:30il y a quelqu'un
25:31qui a dû aller au Louvre.
25:32Donc est-ce qu'on passe
25:32totalement inaperçu
25:34quand on a l'habitude
25:34d'aller au Louvre
25:35ou est-ce que quand
25:36on n'a jamais mis les pieds
25:37dans un musée,
25:38est-ce qu'on ne va pas
25:40avoir un comportement
25:40ou ne poser des questions
25:42qui peuvent être dérangeantes ?
25:43Donc on peut se dire aussi
25:44qu'il y a peut-être des gens
25:45qui ont fait des repérages
25:46qui n'ont pas été interpellés.
25:47Il y a aussi le problème
25:48de l'écoulement.
25:49Dans beaucoup de dossiers,
25:50la question qui reste
25:50souvent en suspens,
25:52c'est l'écoulement.
25:53Où sont les recéleurs ?
25:54Qui sont les recéleurs ?
25:55Est-ce qu'ils sont en France ?
25:56Pas en France ?
25:57Alors Laurent Nunez, lui,
25:58n'exclut pas que l'écoulement
25:59se fasse à l'étranger.
26:00Mais ça, ça n'engage
26:01que lui pour l'instant.
26:02Mais toutes les hypothèses
26:03sont ouvertes.
26:04Christian Flech,
26:05il a une hypothèse
26:05comme quoi la commande
26:07aurait pu se faire
26:07par le Darknet
26:08et qu'il n'y a absolument
26:09aucun lien entre les voleurs
26:14et les recéleurs.
26:15L'idée qu'on a,
26:15c'est que les exécutants
26:17n'ont pas le profil
26:17de ceux qui ont commandité.
26:19On est d'accord.
26:20Donc après,
26:20comment le lien se fait ?
26:21Il peut y avoir des commandes
26:22qui se font
26:23où on vous dit
26:24tiens, tu vas aller monter
26:25sur une échelle,
26:27aller dans le Louvre
26:28et piquer.
26:29des éléments.
26:30C'est tout à fait possible.
26:32Donc derrière,
26:33il faut arriver
26:33à voir le commanditaire
26:34qui sans doute
26:36avance à se passer
26:36dans un café.
26:37Maintenant,
26:38c'est plus sophistiqué
26:39et ça se passe
26:40avec des ordinateurs.
26:41Mais la police
26:42est tout à fait capable
26:43de remonter aussi
26:44sur ces commanditaires.
26:44Il y a des services
26:45hyper spécialisés,
26:46notamment en cyber.
26:47J'imagine qu'ils aient plus
26:48que ça.
26:48Qui ont d'ailleurs été cités
26:49par la Procureur de la République
26:50dans sa première conférence de presse.
26:52Donc ça veut dire
26:52que tout le monde
26:53va travailler
26:54et qu'on tire.
26:56On n'est pas dans
26:56le filet dérivant.
26:57Encore une fois,
26:57on est dans les éléments
26:58d'enquête qu'on exploite.
26:59Elle a aussi dit ce matin
27:00que toute interpellation
27:02amenait d'autres éléments
27:03qui étaient à nouveau exploités.
27:05Elle a dit aussi
27:05que parmi tous les scellés,
27:08180 scellés,
27:08je crois,
27:09il y en a certains.
27:10Parce que quand on fait
27:11des prélèvements ADN,
27:12quand on les fait
27:12sur un coton-tige,
27:13c'est une machine
27:14qui vous exploite les choses
27:15et qui vous sort
27:16des données
27:17qui sont après
27:18rentrées automatiquement
27:19dans le fichier.
27:20Quand vous êtes
27:21sur des scellés,
27:21c'est-à-dire,
27:23je vais prendre par exemple
27:24le siège
27:26de la nacelle,
27:27par exemple.
27:28On va découper
27:29et ensuite,
27:30c'est une analyse
27:31qui est beaucoup plus fine
27:32et qui prend
27:32beaucoup plus de temps
27:33que le prélèvement.
27:35Donc ensuite,
27:36quand on va en perquisition,
27:37chez tous les gens,
27:38ça a été le cas
27:39mercredi soir
27:40ou jeudi matin,
27:41il y a des nouveaux éléments
27:42qui sont saisis
27:43et ils sont à nouveau exploités
27:45parce que c'est intéressant
27:46de trouver
27:47d'autres ADN,
27:48même si on a
27:49quatre personnes
27:51qui ont fait le vol
27:53et que peut-être
27:54il y a quatre ADN,
27:55il faut arriver
27:56à trouver la part
27:56entre les gens
27:57qui ont commis le vol
27:59et ceux qui ont soutenu.
28:00Donc la femme
28:01est mise en examen
28:02pour complicité
28:02et elle est aussi
28:04mise en examen
28:05pour association
28:05de malfaiteurs.
28:06Ça veut dire que
28:06dans cette association
28:07de malfaiteurs,
28:08il y a quand même
28:09un maximum de gens
28:10qui peuvent être inclus
28:11et c'est tout le boulot
28:12de la police et de la justice
28:13de le trouver.
28:14C'est vrai que la police...
28:16Ou un minimum de gens
28:16parce que...
28:17Mais plus que les quatre.
28:18Ah, plus que les quatre,
28:19je suis d'accord.
28:19Mais ça coûte aussi
28:20une équipe réduite
28:21parce que plus on prend
28:22des équipes importantes,
28:23plus le risque de fuite
28:25est important.
28:26Donc ça dépend aussi
28:27du degré de connaissance
28:28et du degré d'intelligence
28:30de ceux qui ont...
28:32C'est tout l'enjeu.
28:33Ils étaient assez serables
28:34parce que là,
28:35le couple était allé
28:36à un match de foot
28:36donc ils étaient assez détendus.
28:38Alors elle, non, je crois,
28:39mais lui avec ses copains
28:40et elle, elle a été,
28:41je crois, arrêtée chez elle.
28:42La police a une machine
28:43à remonter le temps.
28:45Elle l'a un peu effleurée,
28:46la procureure,
28:47quand elle a dit
28:48la vidéo,
28:48la vidéo surveillance.
28:51Ah oui.
28:51Parce qu'en fait,
28:52il y a des policiers
28:52de la préfecture de police
28:53de Paris,
28:54ils s'appellent entre eux
28:55les vidéos patrouilleurs
28:56dont la spécialité
28:58est de naviguer
28:59avec les caméras.
29:00Parce qu'en fait,
29:01il ne suffit pas
29:01d'avoir des caméras
29:02dans tout Paris.
29:02Encore faut-il savoir
29:04qu'à tel endroit
29:05il faut utiliser
29:06la caméra de la banque,
29:07de tel endroit,
29:09du métro,
29:10passer dans le métro.
29:11En fait,
29:11ils arrivent à suivre.
29:12Dans Paris, en tout cas,
29:13ils arrivent à vous suivre
29:14avec une précision folle.
29:16Et comme tout ça
29:16est emmagasiné,
29:19ils ont fait avant,
29:20ils ont fait toute la période
29:22en amont du braquage.
29:24Avec la voiture relais
29:26dont on parle.
29:26Avec les fameuses
29:27voitures relais
29:27parce qu'il y a au moins
29:28deux voitures relais
29:29donc ils cherchent
29:29les autres voitures relais.
29:30Ils cherchent plein de complices.
29:31Et ça, les complices,
29:32ils les cherchent comme ça
29:33grâce notamment
29:34à la vidéo surveillance
29:36en amont.
29:37Après, ils font attention.
29:39Plus attention.
29:39En amont, moins.
29:40Le boulot de la police
29:41sur une scène de crime,
29:42c'est de bloquer
29:43les éléments de vidéo.
29:44Donc, il y a un délai
29:46de conservation.
29:47Il faut bloquer.
29:48C'est un travail gigantesque.
29:51Bloquer, ça veut dire
29:52que déjà, on les stocke.
29:53Non, non, j'entends.
29:54Mais ensuite,
29:54les visionner.
29:55Vous avez un itinéraire
29:56de fuite.
29:57Vous avez,
29:57sur la vidéo
29:58de la préfecture de police,
30:00il y a un plan.
30:01On sait où sont les caméras.
30:02Ils sont partis vers l'est
30:02de Paris.
30:03Après, bloquer les caméras
30:05sur l'itinéraire
30:06et après, on exploite.
30:09Ça prend du temps.
30:09Comme, sans doute,
30:11on a bloqué
30:11les vidéos du Louvre
30:13et que ce sera exploité,
30:14sans doute,
30:15en vue des repérages éventuels
30:16avec les photos
30:17des gens
30:18qui sont déjà identifiés.
30:19Alors, les journalistes aussi
30:21ont une machine
30:21à remonter le temps.
30:22Spadjari avait écrit
30:23sur les murs
30:24de la Société Générale
30:26à Nice
30:26« Sans armes,
30:28sans haine
30:28et sans violence ».
30:29Là, c'est la même chose.
30:31Donc, qu'est-ce que risque ?
30:33Comment ?
30:33Pourquoi c'est la même chose ?
30:34Parce qu'il n'y a pas d'armes.
30:35Parce qu'il n'y a pas d'armes,
30:36il n'y a pas de haine,
30:37il n'y a pas de violence.
30:38Donc, qu'est-ce que risquent
30:40ces gens-là ?
30:41C'est quoi la peine encourue ?
30:42C'est une réclusion
30:44puisqu'en matière criminelle,
30:45s'ils vont jusqu'aux Assises,
30:46la peine de réclusion
30:48est de 15 années.
30:50Sauf,
30:50elle pourrait être portée
30:51à 20 ans
30:52si, par exemple,
30:53il y avait des menaces
30:54à déterminer
30:55les circonstances exactes
30:57à l'intérieur
30:57du musée du Louvre.
30:59Est-ce qu'il y a eu
30:59des menaces ?
31:00Elle a dit que non,
31:00la procureure.
31:01Mais s'il n'y a pas de menaces...
31:02Il y a eu le vol
31:02de la nacelle.
31:03Ah oui,
31:04mais il va être englobé...
31:05Oui, mais là,
31:06il y a des menaces.
31:07Ah, mais c'est pas forcé.
31:08Voilà, ça sera à voir.
31:09Mais si c'est d'un vol,
31:11entre guillemets,
31:1115 ans de réclusion,
31:1215 ans.
31:14Avec un bon avocat
31:15et avec des indications,
31:18des informations...
31:19Et avec cette marge
31:20de manœuvre possible.
31:20Des informations
31:21sur les bijoux
31:23et la possibilité
31:24de les retrouver,
31:24c'est combien ?
31:25C'est totalement aléatoire.
31:277 ans, 8 ans ?
31:28C'est sûr,
31:30on va dire...
31:30Totalement aléatoire,
31:31ça va dépendre
31:32plus le temps,
31:34quand on s'intéresse
31:36un peu aux faits divers,
31:37ce dont on se rend compte,
31:37c'est que souvent,
31:38plus le temps passe,
31:40plus c'est difficile
31:41de récupérer les bijoux.
31:43Ça, c'est sûr et certain.
31:44Donc là,
31:45c'est dans les jours à venir
31:46qu'il peut y avoir
31:47peut-être des choses
31:47qui...
31:48Les voleurs de Dresde,
31:49ils ont pris 4 ans.
31:50Ah, ça, c'est une bonne indication.
31:52Les voleurs de Dresde,
31:53ils ont pris 4 ou 5 ans
31:54de prison.
31:54Mais attention,
31:55il faut rendre les bijoux.
31:57Il faut rendre les bijoux.
31:58Bon, merci à tous
31:59d'être venus
32:00pour ces lumières sur le lourd.
32:01On a compris
32:02que l'enquête
32:02n'est pas terminée.
32:04Message, rendez les bijoux.
32:05Merci à tous.
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