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Ce mercredi 15 octobre, Frédéric Pretet, économiste chez Markets 360 et BNP Paribas CIB, et Guillaume Launay, directeur général de Quaero Capital France, ont échangé leur point de vue sur les inquiétudes de la Banque centrale américaine concernant le ralentissement de l'emploi, qui représente un risque croissant pour l'économie, dans l'émission Good Morning Market sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.
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00:009h40, c'est l'heure du face-à-face comme chaque jour sur BFM Business, deux visions de marché qui se partagent avec ce matin Guillaume Launay, directeur général de Quairo Capital France.
00:09Bonjour Guillaume Launay.
00:10Bonjour Etienne.
00:11Merci d'être avec nous ce matin avec Frédéric Prêté, économie chez Market360 et BNP Paribas CIB.
00:18Bonjour Frédéric Prêté, merci d'être avec nous ce matin également.
00:23Avec, on le rappelle, Jérôme Pouel qui a pris la parole hier, Frédéric Prêté.
00:27Vous avez quand même un patron de la Banque Centrale Américaine qui se montre quand même assez préoccupé par le ralentissement du marché de l'emploi,
00:35d'autant plus qu'on n'a pas les statistiques, on est quand même dans un moment assez particulier aujourd'hui aux États-Unis.
00:40Oui, c'est vrai, on est normalement dans un moment où les banques centrales nous disent ce qu'on appelle en anglais « data dependent »,
00:45donc elles regardent les données, mais il n'y en a pas.
00:47Donc du coup, ça complique évidemment l'analyse pour la Banque Centrale Américaine.
00:52Mais on regarde un petit peu les autres données qui sont publiées.
00:57On a eu des données qui sont plus privées, donc le rapport ADP qu'on a eu la semaine dernière
01:02qui a montré qu'il y avait quand même une poursuite de la décélération des créations d'emplois,
01:07voire une destruction pour le rapport ADP.
01:09Alors peut-être qu'on n'a pas la même chose dans les statistiques officielles quand on les connaîtra.
01:13Mais en tout cas, ça donne en effet une dynamique sur le marché de l'emploi qui est plutôt en ralentissement.
01:18Et c'est devenu quand même le moteur de la gestion de la Banque Centrale Américaine.
01:23On sait qu'elle a deux mandats comme tout le monde, l'emploi et l'inflation.
01:27Elle a clairement mis l'accent maintenant sur l'emploi.
01:29Parce que c'est vrai que l'emploi, comme dans toutes les économies, c'est un espèce de gros bateau.
01:34Et quand ça commence à pivoter dans le mauvais sens, pour le rattraper, c'est toujours plus compliqué.
01:37Donc on a tendance du coup à essayer d'avoir une aversion au risque sur cette dynamique-là.
01:43Et donc du coup, d'essayer de contrer le risque de retournement.
01:47D'autant plus que c'est une obsession en ce moment, ces anticipations de baisse de taux.
01:51Alors en ce moment, ça fait des mois maintenant, vous allez me dire, Guillaume Launay,
01:55que le marché n'attend qu'une chose, c'est que la Fed baisse ses taux.
01:59Des baisses de taux qui sont très largement anticipées pour sa prochaine réunion dans 15 jours.
02:03Et puis également lors de la réunion du mois de décembre.
02:05Oui, en fait, on a des échelles de taux entre les Etats-Unis, l'Angleterre et l'Europe,
02:10qui sont grosso modo à 4, à 4,60 et à 2,70.
02:14On est à peu près là.
02:16Donc on a plus tendance à vouloir engager des positions longues de duration sur des taux élevés que sur des taux bas.
02:23Il y a plus de place à la baisse sur un taux sterlin à 10 ans, à 4,60, qu'il y en a sur un taux euro à 2,70.
02:31Donc effectivement, il y a du positionnement.
02:33Et puis il y a aussi la notion que Trump est capable, du jour au lendemain, d'imposer des tarifs ultra sérieux sur des importations.
02:44Et ça, on a compris que maintenant, la manière dont le marché lisait, c'est que c'était récessif.
02:49On l'a vu vendredi dernier sur la Chine, avec une menace de monter les tarifs à 100%, en hausse de 100% par rapport aux 30 existants.
02:57Et la réaction du marché immédiate, ça a été de retirer 10 points de base aux 10 ans US.
03:00On était à 4,12 ou 4,14, on est tombé à 4.
03:03Donc maintenant, le marché apprend à lire clairement l'impact des tarifs sur le niveau des taux.
03:12Les a reliés, c'est récessif, donc les taux baissent.
03:15Donc effectivement, il y a des attentes.
03:17Il n'y a pas vraiment les conditions inflationnistes aux US pour faire des baisses de taux très sérieuses.
03:22Mais il y a un marché du travail qui a produit des statistiques qui étaient complètement erronées.
03:27Et des corrections qui disent qu'on détruit l'emploi ou on en crée moins que prévu.
03:33Et c'est un des deux piliers, croissance et inflation, pour la Fed.
03:36Donc il y a de la place pour baisser.
03:38Et la Fed va baisser vraisemblablement.
03:40Même si l'inflation est au-delà de 3.
03:43Et puis c'est ce qu'on espère sur les Anglais.
03:45On pense que les Anglais suivront à un moment ou à un autre.
03:47Et en Europe, quand on voit les taux de production industrielle en Allemagne,
03:52ou quand on voit les taux d'inflation en France,
03:54et l'activité, oui, on attend aussi que les baisses de taux s'incrémentent.
04:00Est-ce que ça va vraiment changer la donne, ces baisses de taux ?
04:03En tout cas, en termes d'attente, aujourd'hui, Frédéric Prêté,
04:08sachant qu'on a encore eu hier des perspectives du FMI qui sont assez prudentes.
04:123,2% de croissance cette année au niveau mondial, 3,1% l'année prochaine.
04:17Alors bon, j'ai bien conscience qu'en tant qu'économiste,
04:18c'est compliqué de faire des prévisions en ce moment,
04:20avec la guerre commerciale et avec tous ces tenants et aboutissants.
04:23Mais est-ce que cette baisse de taux, tant attendue,
04:26aura vraiment les effets aussi forts qu'escomptés ?
04:29Alors oui, c'est un facteur important.
04:31Quand vous avez des banques centrales qui essayent de rattraper une dynamique économique
04:36qui est en train de se dégrader, c'est quelque chose qui est important.
04:38Surtout quand ça vient de la Fédérale Réserve, le pivot d'une Fédérale Réserve.
04:42La Fédérale Réserve, on sait l'impact que ça a sur l'ensemble des banques centrales dans le monde.
04:45Et donc du coup, le marché a tendance à se dire,
04:47certaines banques qui avaient commencé à baisser les taux,
04:49qui se posaient la question de savoir est-ce qu'on continue pour être encouragés à peut-être aller plus loin
04:53dans le sillage de ce qui se passe du côté des Etats-Unis.
04:57Donc on est dans un espèce d'assouplissement général des conditions monétaires dans le monde.
05:02Et donc ça soutient évidemment le marché, ça réduit je dirais les risques de récession.
05:07Parce qu'il faut quand même voir qu'on est dans un environnement où on a quand même monté les tarifs.
05:10Donc il y a quand même des tensions sur les chaînes d'approvisionnement qui sont en place
05:14et qui peuvent créer des ralentissements, des changements de comportement des entreprises.
05:18On le voit aux Etats-Unis, le changement de comportement des entreprises,
05:20c'est de dire déjà, par rapport à cet environnement-là,
05:22je vais avoir tendance à ralentir mes créations d'emplois.
05:25Est-ce que ça vaudrait dire maintenant que la deuxième jambe sera de l'inflation ?
05:27Je vais maintenant augmenter mes prix pour m'adapter.
05:29Ça c'est encore une incertitude.
05:31Mais aujourd'hui en tout cas, on a une des banques centrales
05:33et en tout cas la fédérale qui du coup se mettent en avant de la courbe,
05:37en avant du risque et donc du coup amortissent le risque de catastrophe.
05:41Donc on le voit évidemment dans des performances de marché
05:44qui sont plus sensibles à reprendre du risque dans ce moment-là.
05:48Et le shutdown au milieu de tout ça, ça fait 15 jours maintenant
05:50que les Américains n'ont pas trouvé de budget,
05:53qu'une partie de l'économie américaine est paralysée.
05:56Comment vous regardez cette situation toujours ?
05:58Frédéric Prêté, on devait avoir des chiffres d'inflation, on ne les a pas.
06:02C'est quand même un peu embêtant.
06:03En dehors même de la sphère financière,
06:05vous avez certains fonctionnaires qui ne sont pas payés.
06:08Alors ça dépend qui.
06:09Donald Trump souhaite que les militaires soient payés.
06:11Est-ce que ça peut avoir un impact là-dessus sur le moral des ménages,
06:15sur la consommation, ce shutdown ?
06:17Bien sûr.
06:18On a quand même pour l'instant une économie américaine
06:20qui a été beaucoup plus résiliente que ce qu'on attendait.
06:22Grâce aux ménages, les chiffres du T2 ont montré qu'il y avait des ménages.
06:25Les chiffres du T3 montrent qu'en train de dynamique de consommation,
06:27ça reste encore assez fort.
06:29Mais là, on attaque par les créations d'emplois qui se ralentissent.
06:32Peut-être par une inflation qui remonte,
06:34qui attaque un petit peu le pouvoir d'achat.
06:35Et puis maintenant un shutdown qui veut dire que peut-être qu'on ne sera pas payé.
06:38Donc on aura des chiffres d'inflation heureusement avant la prochaine réunion de la FED
06:42puisqu'il faut produire ces chiffres pour les questions de données des minimaux sociaux.
06:47Donc ces chiffres seront produits la semaine prochaine.
06:48Donc on aura au moins un chiffre la semaine prochaine qui sera celui de l'inflation.
06:52Mais au total, ça pèse sur l'économie.
06:54On calcule en général que ça pèse pour 0,1 point de PIB par semaine
06:57chaque fois qu'il y a un shutdown.
06:58Alors en général, il y a un effet de rattrapage une fois que les gens ont leur chèque.
07:01Mais le plus longtemps ça dure, le moins il y a de rattrapage dans l'économie.
07:05Et donc ça pèse évidemment dans peut-être les dynamiques du 4ème trimestre.
07:099h46, vous restez avec nous.
07:10Dans un instant, on continue nos échanges.
07:12Juste avant, je vous donne la tendance à la Bourse de Paris.
07:14Du vert vif, plus 2,4% pour le CAC 40
07:17qui retrouve les 8100 points.
07:2081110 points grâce au secteur du luxe
07:21avec cette hausse impressionnante de LVMH de plus de 12%
07:25après la publication de son chiffre d'affaires et surtout de ses perspectives.
07:28600 euros pile pour la valeur qui revient sur des plus hauts du printemps.
07:32Dans le sillage, Hermès prend 7% à 2171 euros.
07:36Cancaring prend 6,5% à 318 euros.
07:39Orca 40, Interparfums prend 6%.
07:41Rémi Cointreau, plus de 5%.
07:42Donc c'est vraiment une bouffée d'air pour la Bourse de Paris.
07:45Cette nette surperformance du secteur du luxe
07:47et puis surperformance également du secteur des télécoms
07:50avec donc, on en parlait également en début d'émission,
07:53Orange, Bouygues et Iliad qui déposent une offre sur SFR.
07:57Bouygues gagne 8%.
07:58Quand Orange de son côté prend 3,5% à 14 euros.
08:02On poursuit tout de suite nos échanges
08:04avec donc Guillaume Launay pour Coa Eurocapital France
08:07et Frédéric Prêté pour Market 360 BNP Paribas CIB.
08:11Guillaume Launay, comment aujourd'hui vous arbitrez les portefeuilles
08:14dans un contexte où ça y est, c'est le retour de la volatilité aux Etats-Unis.
08:17On l'a vu vendredi mais également hier,
08:19notamment sur les valeurs technologiques.
08:21Et dans un contexte où, vous l'avez bien vu,
08:23dès qu'une boîte publie ses résultats,
08:24la nouvelle peut être très forte.
08:26LVMH en est bien l'exemple ce matin, en plus de 12%.
08:29Elles étaient sous pression depuis le début de l'année.
08:32Mais les portefeuilles sont arbitrés.
08:34On croit toujours au fixed income.
08:36Je vous entendais dans l'intervenant précédent
08:37avec un positionnement qui est plutôt très long en duration.
08:41Long en duration en tout cas.
08:42Donc on dépasse la durée de vie moyenne de nos actifs
08:46par rapport aux benchmarks, aux indices de référence.
08:50On a plutôt tendance à aller chercher des titres subordonnés bancaires.
08:53Le secteur des banques se porte pas mal en Europe et aux US.
08:57Donc on est capable en Europe d'acheter des subordonnés bancaires
09:00et de se positionner en allant chercher du taux.
09:03On a des portefeuilles qui tournent entre 4 et 4,30 en yield
09:07et qui ont une duration plutôt un peu plus élevée qu'elles ne l'aient.
09:11Donc ça c'est pour la partie taux.
09:13Après sur notre spécialisation,
09:14on n'est pas des gérants de croissance gros sur les actions
09:19mais on pense que l'environnement de baisse de taux
09:22est plutôt favorable aux small et mid-cap.
09:25Donc on est positionné dans cette direction.
09:28Et puis on est à une grosse partie de l'activité
09:30qui est sur le non-côté, notamment l'infrastructure.
09:33Quand vous parlez des small et mid-cap, c'est aux Etats-Unis, en Europe ?
09:35C'est en Europe.
09:36En Europe, oui.
09:37Parce que là, si on veut fermer la boucle,
09:39les baisses de taux de la BCE
09:40devraient là aussi permettre aux small et mid-cap de se reprendre.
09:43C'est ça aujourd'hui le pari ?
09:46Oui, mais en fait, ces baisses de taux,
09:48on les lit difficilement
09:50parce qu'on regarde toujours les dettes d'Etat.
09:53Mais en fait, ce n'est pas le bon indicateur.
09:54Ce qu'il faut, c'est regarder les swaps.
09:56Si vous prenez les Etats-Unis, à 4%, les swaps sont à 3,80.
10:01Si vous prenez la France, on est à 3,42 ou 3,43, disiez-vous.
10:06Mais le swap, il est à 2,55 ou 2,56.
10:10Donc en fait, ce qu'il faut regarder, c'est les swaps
10:12parce que derrière les baisses de taux,
10:13il y a des contrats Libor et Libor aux Etats-Unis
10:16qui construisent la courbe.
10:18Et en fait, les taux sont plus bas
10:20que nous le disent les dettes d'Etat.
10:23Et l'inversion de la courbe,
10:24elle a bien effectivement commencé aux Etats-Unis
10:26puisqu'on est entre 4 et 4,25 sur les taux directeurs
10:28alors qu'on a un swap à 3,80 sur le 10 ans.
10:32Donc on est déjà en train de s'inverser.
10:34Ce qui fait respirer, évidemment, le secteur privé.
10:37Le secteur public, s'il a des excédents budgétaires,
10:41il va converger, bien sûr.
10:43Mais ce qui est intéressant surtout,
10:45et c'est une donnée qui n'est pas très connue
10:48et qui est peu lisible,
10:50c'est la marge de crédit que prennent les banques
10:52pour prêter au-dessus de ces swaps,
10:54notamment pour toute l'activité non cotée.
10:57Or cette marge de crédit,
10:59on la connaît au coup par coup
11:00quand on interroge les banques,
11:01mais on n'en a pas une vision instantanée.
11:03mais elle est au moins aussi importante
11:05que ne l'est le niveau de taux en Europe.
11:07Si je prends un swap à 10 ans en zone euro,
11:13on est à 2,55,
11:14mais on a les marges de crédit à 10 ans
11:15qui sont à 150, 160, 170.
11:18Donc quand on ajoute les deux,
11:20on est à 4,5.
11:22Avant la hausse des taux de la BCE en 2021,
11:25on était plutôt sur des taux à 2,5.
11:27Donc ça vous conforte dans l'hypothèse
11:28qu'il faut continuer à acheter des subordonnées bancaires ?
11:31Je pense, oui.
11:31Et le secteur bancaire, même en bourse ?
11:34Voilà, je pense que le secteur bancaire
11:35génère des revenus qui sont consistants,
11:37qui sont pérennes,
11:38c'est un secteur qui est protégé.
11:42Et je crois que ça reste impossible.
11:44En tout cas, on a du taux sur cette partie-là.
11:45Très clairement.
11:46On a du taux.
11:47Et on a des notations,
11:48même en dette subordonnée,
11:49qui sont satisfaisantes,
11:50qui sont investment grade.
11:52C'est tout l'arbitrage
11:53entre un triple B plus subordonné
11:55contre un yield B moins corporate
11:58qui peut avoir un niveau de risque,
11:59un niveau de jump tout d'effort
12:02le plus élevé
12:03qu'une subordonnée bancaire.
12:05Frédéric, le mot de la fin,
12:06Frédéric Prêté,
12:07pour BNP, Paris Basse, IAEB
12:08et Market 360.
12:09Comment ça se passe, vous,
12:11en termes d'allocations ?
12:12Quels sont les signaux également
12:13que vous regardez là
12:13pour cette fin d'année ?
12:15On est plutôt positionné
12:16un peu la même chose.
12:17On est très Europe
12:17et on est très aussi
12:19mid-cap
12:20parce qu'on joue évidemment
12:21l'assouplissement des conditions financières
12:23grâce aux baisses de taux
12:24qui ont commencé par la BCE
12:25et puis qui maintenant
12:27sont un petit peu généralisés.
12:29Mais aussi, on joue évidemment
12:30le stimulus allemand.
12:31Quand vous avez un stimulus allemand
12:32qui vient d'être voté
12:33le 18 septembre,
12:34ça veut dire que l'argent
12:34va être maintenant dégagé.
12:35C'est quand même 20 points de pipe
12:36sur la table
12:37et c'est un mouvement d'entraînement
12:38surtout pour un secteur,
12:40comme on parlait du secteur bancaire,
12:41l'Europe est financée par les banques
12:43et donc tous ces stimulus
12:44vont être forcément activés,
12:46beaucoup de financement
12:46par les banques.
12:47Et donc, on est plutôt
12:48dans cette situation
12:49où on privilégie l'Europe
12:51et les mid-cap.
12:51Merci beaucoup à tous les deux
12:52de nous avoir accompagnés ce matin.
12:53Guillaume Launay, directeur général
12:56de Quairo Capital France
12:57et Frédéric Prêté, économiste
12:59chez Market 360,
13:01BNP Paribas, CIB.
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