- il y a 7 semaines
Ce mercredi 3 septembre, Christophe Boucher, directeur des investissements chez ABN AMRO IS, et Sébastian Paris Horvitz, directeur de la recherche de La Banque Postale Asset Management, ont échangé leur point de vue sur les raisons qui ont provoqué la hausse des taux obligataires sur les marchés européens et internationaux, dans l'émission Good Morning Market sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.
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00:00Chaque jour, deux acteurs de marché discutent et changent sur leur vision par rapport à l'actualité des marchés qui est quand même très dense,
00:09que ce soit sur la partie financière mais également sur la partie politique.
00:13Ce matin, Christophe Boucher, directeur des investissements chez ABN AMRO IS.
00:17Bonjour Christophe Boucher.
00:18Bonjour.
00:18Merci d'être avec nous ce matin en plateau sur BFM Business avec Sébastien Paris-Sorvitz, directeur de la recherche de la banque postale Asset Management.
00:25Merci également d'être avec nous Sébastien.
00:27Bonjour.
00:28Beaucoup de sujets ce matin.
00:30Je commence avec vous Christophe Boucher par rapport au sujet obligataire puisque nous en parlions il y a un instant.
00:35Fermons cette page.
00:36Comment vous regardez cet envolée récente des taux longs ?
00:39Alors c'est partout, Japon, Europe, États-Unis, l'ensemble des taux qui progressent fortement.
00:44Oui, alors d'abord c'est lié aussi à des craintes de redémarrage d'une inflation, non pas à très court terme mais malgré tout à moyen terme.
00:53On reste par exemple aux États-Unis puis également en Europe sur une inflation qui est quand même assez dichotomique.
01:02Vous avez une inflation totale qui est autour de deux en France, en zone euro, un peu plus aux États-Unis mais qui masque en fait deux phénomènes inflationnistes très différents.
01:11L'inflation des biens manufacturiers qui est plutôt presque en déflation et l'inflation très forte des services.
01:17L'inflation manufacturière qui était quasiment déflation en train de se rétablir et l'inflation des services reste toujours très forte.
01:22Et donc si la convergence des deux se fait plus rapidement d'un côté que de l'autre, on peut retrouver des résurgences d'inflation quand même à moyen et long terme.
01:31Ça n'était pas tellement intégré jusqu'ici par les marchés.
01:34Maintenant qu'on passe à un certain nombre d'incertitudes, même s'il en reste beaucoup, les marchés se reconcentrent peut-être un peu plus sur l'inflation à horizon de six mois, un an.
01:42Et c'est pour nous un des facteurs qui fait remonter un peu cet au long.
01:45L'inflation qui préoccupe aux États-Unis, au Japon mais beaucoup moins en Europe.
01:48On a encore vu des chiffres d'inflation en début de semaine, on est légèrement sous les 2%.
01:52En France, on est sous les 1%.
01:54Est-ce que néanmoins, ce problème d'inflation justifie l'envolée des taux en Europe ?
02:00Alors l'envolée, d'abord il y a le cas français qui est plus particulier, puis je pense qu'on y reviendra.
02:05Ensuite, il y a quand même une corrélation assez forte.
02:08Dès lors que les taux américains se retendent, les taux européens ont malgré tout tendance à suivre, quels que soient les fondamentaux.
02:14Mais malgré tout, en Europe, y compris en France, l'inflation des services reste relativement élevée, au-dessus des 2%.
02:20Ce qui fait qu'à mesure qu'on a une normalisation de cette récession manufacturière qu'on observait depuis deux ans,
02:25à mesure que cette inflation manufacturière se rétablit, on va retendre vers une inflation qui est beaucoup plus élevée que les 2%.
02:32Sébastien Paris-Sorvitz, comment vous regardez la situation à la Banque Postale Asset Management ?
02:37Sur les taux, alors effectivement il y a cette montée, il y a beaucoup de choses depuis que Trump est arrivé qui ont changé la donne.
02:46Et donc le marché se pose votre question et rend la lecture de l'avenir encore plus complexe.
02:52Maintenant si on se focalise sur un des paramètres qui contribue à la hausse des taux, l'inflation, comme Christophe le disait,
02:58c'est vrai que la dynamique d'inflation, on est proche encore de 2%.
03:04N'empêche que les politiques américaines sont inflationnistes, que ce soit via la hausse des tarifs, via la politique budgétaire,
03:13donc elles sont inflationnistes.
03:16De combien elles sont inflationnistes, c'est la question que tout le monde se pose.
03:20Mais effectivement il y a une tension à que l'inflation monte, pourquoi ?
03:24Parce qu'on va dépenser plus, en Europe, la défense, il y a des besoins qui sont énormes,
03:30et les gens se disent on va dépenser plus.
03:32Ça peut se traduire par de l'inflation, mais ça peut se traduire aussi avec un peu plus de croissance.
03:36En Europe, c'est pas la croissance qui bouge beaucoup, c'est pas les taux réels qui bougent beaucoup,
03:41ça bouge un peu au niveau de l'inflation.
03:43Mais comme l'a dit Christophe, c'est plus on sympathie avec les Etats-Unis.
03:47Aux Etats-Unis, il faut rajouter une deuxième couche qui est plus complexe et qui se diffuse dans le reste du monde,
03:53qui est cette ambiguïté, en appelant ça pour être politique,
03:58sur qu'est-ce qui va se passer au niveau de l'ancrage des anticipations d'inflation,
04:02de la façon dont la politique monétaire va être menée aux Etats-Unis, en indépendance ou pas.
04:08Et ça, c'est l'élément qui vient mettre un énième grain de sable sur les perspectives.
04:15Maintenant, c'est vrai que la partie longue devient, ils ont attractif peut-être pour certains,
04:22parce qu'à 30 ans, aux Etats-Unis, à 5%, la pression qu'on voit maintenant au Royaume-Uni,
04:29pour des raisons de projection ou plutôt de trajectoire budgétaire,
04:35mais il y a beaucoup de tensions un petit peu partout.
04:38Et je crois qu'on est dans un monde qui a changé.
04:40Et c'est peut-être ça qu'il faut retenir.
04:42On ne va peut-être pas revenir tout de suite à une période déflationniste,
04:45avec des trop de trés bas.
04:47Comment on s'habitue ?
04:48Et ça se diffuse sur l'ensemble des actifs.
04:52Le taux sans risque est quand même l'ancrage d'une allocation,
04:55de comment on voit l'avenir.
04:56Et donc là, c'est vrai qu'on perd un peu de support,
05:01ou en tous les cas de fil conducteur un peu facile.
05:05Et ça rend les choses plus complexes.
05:07Maintenant, il ne faut pas s'emballer.
05:08On a eu tellement de chocs, peut-être que les choses vont revenir dans l'ordre.
05:12Aujourd'hui, on est quand même avec plusieurs chocs
05:15qui sont plutôt inflationnistes.
05:17Et sur la croissance, un gros point d'interrogation.
05:21À ceci près, on a la révolution de l'IA.
05:23Il y a des facteurs qui peuvent aussi pousser les taux vers le haut.
05:27Néanmoins, on l'a bien vu du côté de Wall Street.
05:29Pour l'instant, ça bloque un petit peu l'intelligence artificielle.
05:31Nous en reparlerons tout à l'heure.
05:33Christophe Boucher, impressionnant quand même de voir
05:35que là, ça y est, la BCE est arrivée un petit peu à bout de souffle
05:38en termes de baisse des taux.
05:39Tous les baisses de taux sont derrière elle,
05:41alors que pour la Fed, c'est l'inverse.
05:43Que peut faire la BCE face à cela ?
05:44Parce que le taux de dépôt est de 2 %,
05:47alors que les taux obligataires des États, eux, progressent.
05:50C'est-à-dire que la BCE baisse ses taux,
05:51mais malgré cela, les taux souverains, eux, progressent.
05:54C'est un problème.
05:55Effectivement, on boue de cycle monétaire.
05:57En tout cas, pour le moment.
05:58C'est-à-dire que la BCE a eu le mérite au moins d'agir
06:01plus tôt que la Fed.
06:03Et pour des raisons justifiées,
06:04elle pourrait éventuellement aller un peu plus loin.
06:07En tout cas, là, elle va marquer au moins une pause.
06:09Et puis de voir quels sont les effets,
06:10ces baisses de taux sur l'inflation, sur l'activité.
06:13Donc c'est une pause qui va durer
06:14très vraisemblablement plusieurs mois.
06:17Ensuite, il y a toujours une déconnexion
06:18entre les taux courts et les taux longs.
06:20Et quand même, l'incertitude fondamentale,
06:21il faut être modeste,
06:22c'est que la période qu'on connaissait avant 2020,
06:26donc avant Covid,
06:27de taux réels négatifs,
06:29de taux nominaux extrêmement bas,
06:32ce que les économistes,
06:33les académiques appellent le R étoile,
06:35le R star dans leur modèle.
06:38Il y avait un consensus jusqu'en 2020
06:39pour dire qu'il était extrêmement bas.
06:41Il y avait plein de forces structurelles
06:42qui jouaient à une baisse des taux nominaux
06:44et taux réels.
06:45Aujourd'hui, c'est le grand point d'interrogation.
06:47Quel est le niveau d'équilibre des taux d'intérêt ?
06:50Taux d'intérêt court,
06:51mais également taux d'intérêt long.
06:52Donc, il y a quand même une incertitude
06:54sur quelle sera cette pente
06:57entre les taux courts et les taux longs,
06:58où tout ceci peut atterrir,
07:00avec des effets,
07:01des perturbations conjoncturelles, politiques,
07:04mais aussi avec l'idée que derrière,
07:06il y a une demande très forte d'actifs sans risque
07:09et que le nombre d'actifs sans risque,
07:13la population d'actifs sans risque,
07:15se réduit progressivement depuis des années.
07:17Avant 2008, on avait des tas de produits
07:19notés AAA, qui étaient très liquides.
07:21Et puis, la crise de 2008 a montré
07:23que finalement, ces actifs sans risque
07:24n'étaient pas finalement sans risque.
07:27Et puis là, on est en train de voir
07:28que la dette américaine,
07:29ce n'est peut-être plus l'actif sans risque
07:31qu'on voyait auparavant.
07:32Il s'est passé des choses cette année
07:33extrêmement intéressantes,
07:35c'est-à-dire qu'on a eu un choc de marché
07:37autour de Liberation Day,
07:39où on a vu le dollar baisser
07:40et le taux des trésuries
07:42aller dans le sens inverse
07:44de ce qui était attendu.
07:45En principe, les bons du trésor américain
07:47servent de valeur refuge.
07:49Là, ce n'a pas été le cas.
07:50Donc, on sent que les investisseurs
07:51se cherchent des valeurs refuge
07:52et voient dans les dettes publiques
07:55américaines, européennes, françaises,
07:57allemandes, on le verra.
08:00En tout cas, on a des doutes
08:01sur cette nature d'actifs sans risque.
08:03Avec, on le rappelle,
08:04le dollar notamment face à l'euro
08:05qui a perdu plus de 10%
08:07depuis le début de l'année.
08:09Ce qui fait qu'un Européen
08:10qui a des obligations américaines,
08:12finalement, il est perdant à court terme.
08:14Et puis, c'est toute la difficulté.
08:16C'est-à-dire que, généralement,
08:17quelqu'un qui porte des obligations
08:19et qui veut simplement toucher ses coupons
08:21à long terme jusqu'à la fin,
08:24il est soumis à ce risque de change.
08:26Ou alors, il se couvre.
08:27Mais le coût de la couverture,
08:28c'est le différentiel de taux
08:30entre les États-Unis et la zone euro.
08:32Ce qui fait qu'il n'y a pas de recette magique.
08:34Effectivement, de tenir des obligations américaines,
08:37c'est porter un risque de change
08:39où si on le couvre,
08:40ça nous coûte relativement cher.
08:42Et au final,
08:42est-ce que ce n'est pas une bonne nouvelle pour l'Europe
08:44puisqu'un investisseur européen
08:45qui avant achetait de la dette américaine
08:46ne va peut-être pas acheter de la dette européenne
08:47maintenant en se disant
08:48qu'il n'y a pas de risque de change
08:51et le rendement reste quand même là ?
08:53Oui, alors le rendement réel,
08:55il reste légèrement positif malgré tout.
08:57Par exemple, il faut supporter le risque
08:59à court terme de la dette française.
09:00Mais voilà, sur la dette française,
09:03sur les taux à 10 ans,
09:04avec une inflation qu'on peut anticiper à long terme
09:06entre 2, 2,5,
09:07si on est un peu prudent,
09:09ça reste des taux d'intérêt réels positifs.
09:12C'est quand même quelque chose
09:12qui est radicalement nouveau
09:14par rapport à avant 2020, 2022.
09:16Ah oui, là où les taux étaient zéros,
09:17voire même négatifs.
09:199h49, je vous rappelle la tendance
09:20à la Bourse de Paris.
09:21Le CAC 40 qui a cédé 0,7% hier
09:23reprend 0,4%
09:25à la porte des 7700 points,
09:277684 points.
09:29Le 10 ans français reste stable
09:31à 3,58 quand l'écart de taux
09:33entre la France et l'Italie
09:35reste de 9 points de base précisément,
09:3879 points avec l'Allemagne.
09:40Le dollar qui reprend des forces
09:41ces dernières heures,
09:431,1635 pour la parité.
09:45Euro-dollar du côté des valeurs,
09:46LVMH et l'ensemble du secteur du luxe
09:48continuent de permettre à la Bourse de Paris
09:50de légèrement surperformer.
09:51LVMH plus 1,3% à 519 euros
09:54quand Hermès est à 2056 euros.
09:56On continue donc ce face-à-face
09:58avec Christophe Boucher
09:59de ABNMRO IES
10:00et Sébastien Paris-Sorvitz
10:02pour la Banque Postale Asset Management.
10:05Directeur de la recherche,
10:06Sébastien Paris-Sorvitz
10:07à la Banque Postale Asset Management.
10:09Quelles sont vos prévisions
10:10pour la fin de l'année ?
10:11Comment vous regardez la situation
10:13avec la fête désormais
10:14qui n'est peut-être pas aussi indépendante
10:17qu'on aurait pu le croire
10:17en début d'année ?
10:18Là, il y a des informations
10:19du Wall Street Journal
10:20qui évoquent que ça y est,
10:21les entretiens d'embauche
10:22pour le successeur de Jerome Powell
10:24vont commencer vendredi
10:25avec Scott Bessent.
10:27Alors évidemment,
10:27il y a beaucoup d'incertitudes politiques.
10:29Alors, tout le monde
10:30essaie d'être modeste,
10:31certains moins modestes
10:33parce qu'il faut parfois
10:33quand même prendre des risques
10:35sur les marchés
10:36pour essayer de trouver
10:37des rendements.
10:38Mais il faut être modeste
10:39sur des changements structurels
10:41qui sont quand même extrêmement,
10:42qui pourraient être extrêmement forts.
10:44Déjà, on est dans un monde différent.
10:46On est un monde déjà inflationniste,
10:48rien que par le choc des tarifs.
10:51C'est un choc qui n'existait pas
10:52et surtout la façon dont on le fait.
10:54C'est-à-dire qu'on a un monde
10:55qui n'est pas celui d'hier
10:56et qui pourrait rester tel qu'il est,
10:59c'est-à-dire avec les États-Unis
11:01qui font la loi,
11:02y compris chez eux,
11:03sur l'indépendance de la Fed.
11:07Maintenant, pour l'instant,
11:08ce n'est pas fait.
11:09Ce n'est pas fait.
11:10Il y a une tendance
11:11à la maîtrise de tout
11:12par M. Trump.
11:16Et pour l'instant,
11:17ce qu'on va avoir,
11:19à partir du printemps prochain,
11:20quand Powell va partir,
11:22d'ailleurs, on ne sait pas
11:23s'il va rester.
11:23Vous savez qu'il pourrait rester à la Fed
11:26parce que son mandat
11:27va beaucoup plus loin
11:28que celui d'être du président.
11:30Mais en mai,
11:31il va partir,
11:32le plus probable,
11:34et Trump va sûrement
11:35nommer quelqu'un
11:35qui est à sa botte.
11:37Donc,
11:39comment travailler cette donnée ?
11:41C'est très difficile.
11:42Il y a une grande incertitude.
11:43Nous, on pense qu'effectivement,
11:45on aura peut-être
11:45un biais plus accommodant,
11:47mais la Fed devrait résister.
11:49C'est peut-être une mauvaise hypothèse,
11:50mais c'est ce qu'on pense.
11:51Alors, comment,
11:52à partir de là,
11:53sur ce point déjà,
11:54faire une allocation,
11:56penser les marchés ?
11:57Nous, on pense que,
11:59pour l'instant,
11:59du point de vue des fondamentaux,
12:01de où va l'économie mondiale,
12:03en commençant par les As-Unis
12:04ou où les As-Unis nous mènent,
12:06on aura un peu de croissance.
12:07On voit bien que ça résiste,
12:09les As-Unis résistent.
12:10Il y a beaucoup de fragilité.
12:11Nous, on s'attend à plus
12:12de faiblesses de l'économie américaine
12:15dans les trimestres qui viennent,
12:17mais on ne le voit pas fortement
12:19parce que les tarifs,
12:21en particulier,
12:22ne font pas encore aussi mal
12:23qu'on le pensait.
12:25C'est un processus lent,
12:26mais on aura une croissance
12:27un peu plus faible.
12:28Ça, ça devrait faire souffrir
12:30un peu les actifs risqués.
12:31On voit bien qu'on a des valorisations
12:33extrêmement exigeantes.
12:35Et au même temps,
12:36comme on le disait,
12:37on vient d'en discuter,
12:38les actifs moins risqués,
12:40les obligations,
12:40on a vu les taux monter pas mal.
12:44Et est-ce qu'ils peuvent
12:45continuer à monter ?
12:46Est-ce que la tendance
12:47est encore à la hausse ?
12:48Nous, on ne le pense pas.
12:49Donc, on se retrouve
12:50dans une situation
12:51où c'est très difficile
12:54de faire des paris
12:55extrêmement importants,
12:56nous semble-t-il,
12:57en termes beaucoup de risques
12:59ou pas trop de risques.
13:00Donc, on est, nous,
13:01très, très, très vigilants,
13:03très agiles dans nos allocations.
13:05On joue sur chaque segment.
13:07Et ça donne quoi, là,
13:07par exemple, en ce moment ?
13:09Aujourd'hui, nous,
13:09on est assez neutre,
13:11actions.
13:12On était assez négatifs
13:14sur les actions américaines.
13:16On a vu que ça résistait.
13:17Les résultats sont bons.
13:18Toujours tirés par la tech.
13:20Il y a quelques secteurs
13:20sans revenus.
13:21Il y a une énorme asymétrie
13:23sur le marché américain
13:24en termes de performance.
13:26Et sur les taux,
13:28on voit,
13:29ce que je vous le disais,
13:30on les voyait monter.
13:32Et sur la partie crédit,
13:33nous avons discuté
13:34en début d'émission,
13:36sur le crédit,
13:37on a quand même
13:38des spreads
13:39qui sont extrêmement bas.
13:42On a des valorisations
13:43historiquement
13:44peu attrayantes,
13:45on peut dire.
13:46Et nous,
13:47donc,
13:47on essaye de surfer
13:48là-dedans
13:49et d'être extrêmement sélectif
13:51à l'intérieur des poches.
13:53Sur le crédit,
13:53on continue à être
13:54sur les banques,
13:55notamment en Europe.
13:56On voit encore de l'intérêt,
13:57malgré des spreads
13:58extrêmement serrés,
13:59mais on continue à être
14:00sur le crédit,
14:01le high yield,
14:02et on trouve
14:03qu'on est mieux rémunéré
14:04sur l'investment grade,
14:05les choses plus sécurisées.
14:07Et sur les actions,
14:08on ne fait pas beaucoup
14:10de paris régional,
14:11on était beaucoup
14:12sur l'Asie,
14:12ça a beaucoup monté.
14:14Donc,
14:14sur les actions,
14:15on a une vue
14:17un petit peu plus
14:18aujourd'hui conservatrice,
14:21avec pas énormément
14:21de paris
14:22sur les régions.
14:23On a enlevé
14:24notre gros short
14:25sur les États-Unis,
14:27on a vu que le marché
14:28nous a punis
14:29d'une certaine façon.
14:30On touche encore
14:31des records la semaine dernière,
14:32notamment l'indice S&P 500
14:34qui a touché la barre
14:35des 6500 points.
14:36Christophe Boucher
14:36chez Aben Amro IS.
14:38Oui,
14:38alors nous,
14:38on est assez constructifs
14:39et déjà depuis quelques mois,
14:41on surpondère légèrement
14:42les actions.
14:43Dans nos grilles,
14:44c'est un cran,
14:45voilà,
14:45pour un portefeuille diversifié,
14:4760-40,
14:48avec 60% d'actions,
14:49on est plutôt à 65.
14:51Et dans ces 60% d'actions,
14:52toujours États-Unis ?
14:53Alors,
14:53non,
14:54on est en début d'année,
14:55on est revenu neutre
14:56comme mon confrère.
15:00On est revenu neutre
15:01en termes régional,
15:02pris entre deux feux,
15:04presque.
15:04D'abord,
15:05le très fort appétit
15:06pour les actifs européens
15:07en début d'année
15:08autour de l'Iberation Day,
15:09autour des budgets allemands,
15:11des budgets de la défense,
15:13post-Mario Draghi,
15:15avec ce rapport,
15:16il faut réduire les normes.
15:17Donc,
15:17on sentait quelque chose
15:18s'enclencher,
15:18y compris chez les investisseurs
15:20internationaux,
15:20une sorte d'appétit
15:21pour l'Europe.
15:23Donc,
15:24on s'est dit,
15:25voilà,
15:26jouons ça,
15:27mais soyons prudents aussi
15:28parce que ça peut,
15:29l'Europe bashing
15:29peut assez rapidement revenir
15:31et pas que dans les médias,
15:32mais également sur les marchés.
15:33Effectivement,
15:34c'est arrivé,
15:34donc on est revenu neutre
15:36assez rapidement
15:36et aux Etats-Unis,
15:39donc neutre en termes de région
15:40et aux Etats-Unis,
15:41on reste convaincu
15:42que la tech,
15:44que les valeurs de croissance
15:45restent porteuses
15:46et que c'est structurel.
15:47Alors effectivement,
15:48de temps en temps,
15:49il peut y avoir des chocs
15:50et la communication
15:52autour de DeepSync
15:53a en tout cas
15:55semé des doutes
15:56sur la capacité
15:57de maintenir ces monopoles
15:58ou quasi-monopoles mondiaux
16:00en disant qu'il y a peut-être
16:00des boîtes
16:01qui vont venir disrupter
16:02des pays émergents
16:03et puis finalement,
16:04DeepSync,
16:04c'est un peu étouffé
16:06en tout cas pour le moment.
16:07Donc on reste convaincu
16:08que l'Europe
16:10n'est pas quand même
16:11sur une nouvelle tendance
16:12qui...
16:13Alors il y a des déclarations
16:14de certains qui disent
16:15à horizon de 10 ans,
16:16c'est peut-être l'Europe
16:17qui faut surpondérer.
16:18On est un peu plus sceptique
16:19là-dessus
16:20et sur les obligations
16:21on prend un peu de risques
16:23très légèrement
16:24en préférant effectivement
16:25aller chercher
16:26alors un peu plus
16:27de haut rendement
16:28parce que malgré tout
16:29les spreads sont resserrés
16:30mais on ne parle pas
16:31de récession,
16:32on en est à débattre
16:34de la stagflation,
16:35est-ce qu'on va avoir
16:35une croissance en Europe
16:36de 1 ou de 1,2
16:38ou de 0,8 ?
16:39Ça reste de la croissance
16:39et aux Etats-Unis
16:40on reste entre 2 et 3%
16:42de croissance
16:43et de la dette émergente.
16:45Mais juste pour finir,
16:45c'est quand même impressionnant
16:46de voir que tous les acteurs
16:47de marché ne sont pas à l'aise
16:48avec les 4 000 milliards
16:49de Nvidia
16:50et puis un cours de bourse
16:52qui a quasiment doublé
16:53en l'espace de 5 mois.
16:54Néanmoins,
16:55aujourd'hui,
16:55personne ne peut vendre
16:56toutes ces lignes Nvidia.
16:57C'est-à-dire que sur ce plateau
16:59j'entends quand même
16:59beaucoup d'investisseurs
17:00comme vous
17:00qui ne souhaitent pas
17:01vendre leur ligne Tech.
17:02Quand on sait,
17:04bien sûr,
17:04on se pose beaucoup de questions.
17:06La grande différence
17:07avec la fin des années 90
17:09qui était cette bulle Internet,
17:11d'abord les multiples de valos
17:12étaient stratosphériques
17:14à l'époque,
17:14aujourd'hui ils sont élevés
17:15mais ils sont élevés
17:17avec des choses derrière
17:18qui sont quand même
17:18des quasi-monopoles mondiaux
17:20rentables.
17:21Et ça c'est une différence majeure,
17:22c'est qu'à l'époque
17:23on avait des multiples
17:24encore plus élevés
17:25et puis il n'y avait pas
17:26forcément de cash,
17:27il n'y avait pas forcément
17:27de business rentable,
17:29on regardait des cours boursiers
17:31qu'on normalisait
17:32par un nombre d'abonnés,
17:34on ne prenait pas forcément
17:35des bénéfices.
17:38Là il y a quand même
17:39quelque chose de très fondamental,
17:40de très dur.
17:41Regardez la structure
17:42de consommation,
17:43les habitudes de consommation
17:44des ménages
17:45qui ne dépensent pas du Amazon,
17:47qui ne dépensent pas du Google,
17:49c'est quelque chose
17:49qui est au cœur de la vie
17:51et de la structure de consommation.
17:53Donc c'est un changement
17:54de paramètres,
17:56ces acteurs peuvent
17:56se faire disrupter
17:57mais néanmoins
17:58on n'est plus
17:59dans une incertitude
18:01qui était celle de l'époque
18:02de la bulle internet
18:03qui était
18:03« the winner takes all ».
18:05Il y a plusieurs concurrents
18:06et on ne sait pas
18:07lequel va émerger.
18:08Là on les connaît
18:09pour le moment,
18:09ce sont des quasi-monopoles mondiaux,
18:12concurrencés par certaines boîtes chinoises,
18:14mais quasi-monopoles mondiaux
18:15et pour le moment,
18:16ils sont en place.
18:17« Le moment,
18:19c'est un changement
18:19qui est en place.
18:20C'est un changement
18:20qui est en place.
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