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  • il y a 5 jours
Ce lundi 3 novembre, Florent Wabont, économiste chez Ecofi, et Bertrand Puiffe, gérant actions chez Fidelity International, ont analysé les chiffres sur les marchés américains, notamment l'impact de la tech sur le S&P500, dans l'émission Good Morning Market sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.

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Transcription
00:00Vous connaissez le rendez-vous, deux acteurs de marché échangent pendant un peu plus d'un quart d'heure leur vision.
00:06Et en ce moment, on a beaucoup de sujets à aborder avec Florent Wabon pour ECOFI.
00:11Bonjour Florent, vous êtes économiste et Bertrand Puiv, gire en action chez Fidelity International.
00:16Bonjour Bertrand, merci à tous les deux d'être là ce matin.
00:19En début d'émission, avec Florian Yelpo, nous parlions de la conjoncture aux Etats-Unis qui est difficile à lire.
00:26C'est vrai Florent Wabon parce qu'aujourd'hui, vous avez l'intelligence artificielle qui change tout, qui change les indices.
00:34On parlait du S&P 500, ce n'est pas du tout le même, on est couille pondérée ou si on prend en compte les valeurs dédiées à l'intelligence artificielle.
00:41Le PIB aux Etats-Unis qui est tiré par l'intelligence artificielle.
00:45Bref, c'est un petit peu l'arbre qui cache la forêt aujourd'hui.
00:47Aidez-nous à comprendre un petit peu où en est la situation aux Etats-Unis avec et sans l'IA.
00:52Alors déjà, avant toute chose, il faut dire aussi que nous n'avons pas de statistiques.
00:56Actuellement, aux Etats-Unis, du fait du shutdown.
00:58De fait, nous n'avons pas de lecture de visibilité sur l'économie américaine.
01:03On n'a par exemple pas les chiffres de l'emploi, qui est quand même une variable très importante.
01:06Après, s'agissant de l'intelligence artificielle, il est vrai que quand on décompose le PIB,
01:10on constate qu'effectivement, il y a de plus en plus d'explications qui proviennent d'investissements dans l'intelligence artificielle.
01:16Et chaque jour, chaque mois, on a de nouvelles annonces en matière de construction de centres de données.
01:22Et ces centres de données, il faut les alimenter en équipement informatique.
01:25Donc tout ça, on les importe.
01:26Enfin, les Etats-Unis les importent et ça génère de la valeur.
01:30Après, sur les marchés financiers, en effet, si on regarde par exemple les dix premières valeurs du S&P 500,
01:35qui sont majoritairement orientées sur le secteur de la technologie,
01:37c'est quasiment 40% de la capitalisation boursière du S&P 500.
01:41C'est historique.
01:41C'est historique.
01:42Alors, on a déjà connu par le passé des niveaux de concentration assez élevés.
01:46On pense bien entendu à la bulle Internet, mais pas dans ces proportions.
01:49C'est vraiment inédit dans ces proportions.
01:51On est sur des niveaux très, très importants.
01:52Donc forcément, quand vous avez une de ces valeurs qui bouge beaucoup, ça fait bouger l'indice.
01:57Et force est de constater que, on en parlera peut-être juste après,
02:00mais les résultats d'entreprise sur ces valeurs-là sont plutôt bons.
02:03Alors, il y a des petites nuances, ce qui fait que certaines valeurs sont sanctionnées plus que d'autres sur les marchés
02:07et du fait de certaines déceptions sur une partie des résultats qui sont publiés.
02:12Mais quand bien même, on a des résultats qui sont au rendez-vous,
02:14donc forcément, les marchés progressent de concert.
02:17On parle de plusieurs centaines, voire plusieurs milliers.
02:20La dernière Nvidia qui a franchi la barre des milliards de prix,
02:23c'est vu la semaine dernière, et d'investissement.
02:25Et aujourd'hui, cet investissement, il se voit notamment dans la croissance aux États-Unis,
02:293% de croissance au troisième trimestre.
02:31Alors bon, c'est peut-être un peu exceptionnel, mais c'est grâce à l'IA aussi.
02:35C'est en partie grâce à l'IA.
02:35Alors, sur l'économie américaine, ce qu'il faut bien comprendre,
02:38c'est que la plupart de l'explication de la croissance habituelle,
02:41elle provient de la consommation des ménages.
02:43Donc ça, ça n'a pas disparu.
02:44On a toujours une pondération assez importante de la consommation des ménages.
02:47Et donc, si on tire le fil un peu loin, si on essaie de voir justement
02:50les effets de l'intelligence artificielle sur la consommation des ménages,
02:53ce qu'on peut se dire, c'est que si les ménages ont un patrimoine financier qui progresse,
02:57il y a ce qu'on appelle en économie l'effet richesse.
02:59Et donc l'effet richesse fait que les ménages américains continuent de consommer
03:03parce que leur richesse augmente.
03:04Et après, comme je le disais, on a des investissements dans les infrastructures
03:07qui augmentent la partie investissement du PIB,
03:10qui est l'autre pan après la consommation.
03:12Et donc, ça fait augmenter le PIB, en effet.
03:16On constate quand même des signaux de ralentissement.
03:18C'est-à-dire que quand on regarde les ménages,
03:20on voit qu'ils sont un tout petit peu plus précautionneux,
03:23notamment les ménages les moins aisés,
03:25précisément parce que ce sont ceux qui sont le plus impactés par les droits de douane.
03:29Les prix des biens importés sont consommés majoritairement par cette cohorte de la population.
03:33Et donc, forcément, ils perdent en pouvoir d'achat.
03:35Il y a un ralentissement de la consommation.
03:37Je pense que c'est quand même le point important à mentionner.
03:39C'est qu'au-delà de l'IA, il y a un ralentissement de la consommation sur de haut niveau,
03:43mais on a un ralentissement de la consommation quand même.
03:45Et ça, c'est vraiment un message qui est commun aux entreprises européennes et américaines
03:49qui sont présentes aux États-Unis,
03:51avec aujourd'hui les taux de cartes de crédit qui restent néanmoins sous contrôle.
03:56On est toujours sur des niveaux élevés,
03:57mais c'est vrai que la situation aux États-Unis a toujours fonctionné avec les cartes de crédit
04:01malgré des taux d'emprunt de plus de 20 %.
04:04Bertrand Puy, votre regard par rapport à cette saison de résultats au troisième trimestre ?
04:10Alors effectivement, les résultats ont plutôt soutenu les valorisations,
04:15en particulier des sociétés les plus chères et les plus importantes
04:18en termes de capitalisation boursière et de contribution aux indices en termes de poids.
04:25Donc ça, pour l'instant, ça tient.
04:26La question, c'est combien de temps ?
04:28D'un point de vue agrégé, ce qu'on note, c'est qu'aujourd'hui,
04:31ce n'est pas vraiment les sept magnifiques.
04:32On va parler des hyperscalers.
04:34On va enlever Tesla, on va rajouter Oracle, par exemple.
04:36Les gens qui investissent dans l'intelligence artificielle, plutôt hyperscalers.
04:39Difficile à traduire en français, on part d'honneur.
04:42Ces sociétés-là représentent aujourd'hui quasiment un tiers des investissements totaux du S&P 500.
04:51Moins de 10 sociétés.
04:53Donc il y a une énorme concentration.
04:55Certes, ça effectivement soutient la croissance, ces investissements-là dans l'intelligence artificielle,
04:58mais ils sont faits par un nombre limité de sociétés,
05:01qui d'ailleurs ont des relations un peu entre elles,
05:04puisque Microsoft va acheter à Nvidia des équipements.
05:07Donc voilà, on auto-entretient une sorte de bulle, il faut quand même en parler,
05:12en termes de valorisation, on est quand même sur une bulle,
05:14qui n'a jamais été aussi concentrée.
05:17On parlait de la capitalisation boursière de Nvidia, ça ne peut pas être anecdotique,
05:22mais en fait, quand on la compare à celle de Cisco en 1999,
05:26puisque Cisco, dans la bulle Internet, c'était l'équivalent d'Nvidia,
05:29c'était la société, la plus grosse capitalisation boursière mondiale,
05:32société emblématique de l'Internet,
05:34eh bien, Cisco, à son pic de valorisation, représentait 4% du PIB américain.
05:39Les 5 000 milliards dont on parle, qui se ramènent à 30 000 milliards de PIB américains,
05:45on est à 16%.
05:46On est à 4 fois plus, pour une seule société.
05:50Là, ça nous serait très tendu.
05:51Mais effectivement, ça peut continuer encore pendant quelques trimestres,
05:55tant que les résultats vont être là.
05:57Nous, on pense qu'à un moment donné, il va y avoir un trou d'air.
05:59Et ce trou d'air, comme on en a eu un au mois d'avril, où on a eu les indices,
06:02le Nasdaq a frôlé les moins 20, donc on était en bear market,
06:05ça peut aller très vite.
06:07Donc, il faut être quand même très, très, quand on est investi sur ces sociétés-là,
06:10quand on investit sur l'indice américain, par définition,
06:12puisque c'est essentiellement ces sociétés-là qu'on a à plus de 40%,
06:15il faut être très attentif.
06:17Mais les profits sont là, Bertrand Puif, on le verra dans un jour.
06:19Parce qu'à présent, ils sont là, mais la question, c'est le futur.
06:21On achète le futur.
06:23Justement, avec Nvidia, on va le voir.
06:24Est-ce que Nvidia, même s'ils arrivent avec des profits au-dessus des attentes,
06:26mais derrière, refroidissent un peu le marché sur les profits futurs ?
06:29Parce que les attentes, aujourd'hui, c'est ça le problème.
06:31C'est les attentes.
06:32Les résultats sont bons, mais les attentes du marché ne font que monter.
06:36Donc, à un moment donné, c'est inéluctable.
06:38C'est ce qu'on a vu avec l'Internet, et ça s'est effondré en mars 2000 à cause de ça.
06:41Parce que les attentes étaient trop élevées par rapport à ce que délivraient les sociétés,
06:45même si les sociétés délivraient de la croissance.
06:47Parce qu'aujourd'hui, quand vous regardez le Praxion Migratio, le fameux PER,
06:51on est sur des niveaux de valorisation qui vont de 25 à 40.
06:54On n'est pas sur des niveaux qui sont totalement délirants.
06:57Encore une fois, avec des attentes qui sont importantes.
06:59Quand vous regardez les niveaux de croissance qui sont attendus de profits par action
07:03des sociétés, de ces sociétés en partie, de ces grosses sociétés dans l'indice,
07:08qui représentent une grosse partie de l'indice,
07:09on a des hausses qui sont entre 18 et 25 %.
07:14Il faut le faire quand même.
07:15Quand on a des sociétés de cette taille-là, on ne parle pas de start-up,
07:18on parle des sociétés qui ont déjà plusieurs centaines de milliards d'achetifs d'affaires.
07:21Il faut pouvoir aller chercher cette croissance.
07:23Même si on investit, il faut pouvoir aller la chercher.
07:25Et c'est pour ça qu'ils ne font qu'investir et investir.
07:28Et aujourd'hui, ce qui est assez intéressant, c'est que jusqu'à présent,
07:30c'est vrai que c'était une différence par rapport à l'Internet.
07:32C'est-à-dire que l'Internet, ce sont des sociétés qui s'endettaient
07:34pour créer des business qui ne généraient pas d'argent à court terme.
07:37Aujourd'hui, ce sont des sociétés qui sont déjà établies,
07:40qui avaient déjà leur business model, qui génèrent du cash,
07:44qui investissent dans les high et qui peuvent financer,
07:47tout en générant leur profit sur leur métier traditionnel,
07:49ces développements-là.
07:51Jusqu'à présent, ça marchait très bien comme ça.
07:52C'est plus sain que pour l'Internet.
07:55Mais ce qu'on voit depuis quelques mois,
07:57c'est un recours accru de ces hyperscalers aux emprunts.
08:02C'est-à-dire qu'ils lèvent de l'argent.
08:03Ce n'est pas simplement autofinancer son investissement,
08:06c'est également faire appel à l'emprunt.
08:08Donc, on est quand même dans une accélération
08:10qui commence un petit peu à faire peur.
08:12Parce que si en plus, on commence à être...
08:14Enfin, si ces sociétés-là doivent aussi aller chercher de l'argent
08:17sur le marché au niveau de la dette,
08:20ça prouve que...
08:21Après, on est sur des niveaux de dette qui sont plus que gérables.
08:23C'est des stratégies...
08:24Oui, pour l'instant, c'est gérable.
08:25Encore une fois...
08:26On utilise le cash pour faire des rachats d'actions et des dividendes,
08:28et à côté de ça, on s'endette.
08:29Mais on n'est pas sur des niveaux d'endettement.
08:32Tout à fait.
08:33Sauf que si on arrête trop les rachats d'actions,
08:35et là, c'est un élément effectivement très important que vous soulevez,
08:38un des moteurs pour nous,
08:39et c'est un peu statistiquement pour tout le monde,
08:41dès la croissance, l'expansion,
08:43ça a été le rachat d'actions,
08:45les rachats d'actions qui ont été très forts.
08:46Si on se place en 2001,
08:48le ratio d'investissement des sociétés américaines,
08:50c'était 10% du chiffre d'affaires.
08:52Il y a 5 ans, on était tombé à 5.
08:54Pourquoi ?
08:55Parce que justement,
08:56ils substituaient des rachats d'actions à l'investissement.
08:59Là, on est remonté à 7%,
09:02donc on refait de l'investissement au détriment des rachats d'actions,
09:05et on continue.
09:06Donc ça, c'est un moteur de soutien en moins,
09:09et ce n'est pas vraiment très sain d'aller emprunter
09:10pour pouvoir faire des rachats d'actions, honnêtement.
09:13Bon, il y a un moment,
09:14et si les taux longs devaient à un moment donné aussi monter,
09:16ce qui est quand même un petit peu le scénario,
09:18ce n'est pas forcément une très bonne nouvelle.
09:20En tout cas, aujourd'hui, sur le marché obligataire,
09:23vous avez des investisseurs qui courent après le papier.
09:24C'était l'euphorie en décembre 1999,
09:28et en mars 2000, c'était le krach.
09:30Bon, en tout cas, il n'y a pas que l'IA.
09:32On en a passé 10 minutes, c'est très bien,
09:33mais il n'y a pas que l'IA.
09:34Aujourd'hui, il y a tout un tas de la cote
09:37qui est totalement délaissée,
09:39sur lequel il y a des incertitudes sur les droits de douane.
09:41Les droits de douane, on en parle beaucoup moins.
09:43Même les sociétés, aujourd'hui, sont dans le flou.
09:45Vous, aujourd'hui, Florent Wavon, vous êtes économiste.
09:48Comment vous arrivez à faire l'impact de ces droits de douane
09:50pour les boîtes américaines et pour les boîtes européennes ?
09:52Déjà, essayer de rappeler quel est le niveau actuel de droits de douane
09:56qui a été décrété par Donald Trump,
09:58et le comparer à l'histoire et au passé.
10:01Aujourd'hui, on est à peu près à 18% de droits de douane
10:03en taux effectifs moyens imposés par les États-Unis
10:06au reste du monde.
10:07Fin 2024, on était à 2,4%.
10:10Donc, c'est une augmentation qui est significative.
10:12Aujourd'hui, ce qu'il faut dire,
10:13c'est qu'on n'a pas encore vu, à mon sens en tout cas,
10:16la transmission pure et parfaite
10:18de cette augmentation des droits de douane dans l'inflation.
10:20Parce que les entreprises, jusqu'à présent, ont constitué des stocks,
10:25ce qui fait qu'elles vendent au coût précédent
10:27les produits qu'elles ont accumulés
10:29avant l'instauration des droits de douane.
10:31Elles ont négocié avec leurs fournisseurs,
10:33elles ont capturé un peu sur leurs marges.
10:35Ce qui fait qu'aujourd'hui,
10:36on a un taux de transmission
10:37qui n'est pas encore celui qu'on aurait pu espérer.
10:40Ce qui veut dire qu'à mon sens,
10:41il y a encore une possibilité
10:43qu'il y ait une hausse d'inflation
10:45dans ces produits concernés.
10:46Et que donc, in fine, on est, pour les ménages américains,
10:50disaient tout à l'heure ceux qui sont le moins aisés,
10:52un impact assez négatif sur leur capacité à pouvoir consommer.
10:56Donc ça, c'est pour les entreprises américaines,
10:57d'une certaine manière.
10:58Pour les entreprises européennes,
11:00ce que l'on constate, c'est que,
11:01alors là, je passe sous vos contrôles
11:02par rapport aux résultats qui ont été publiés,
11:05ce que l'on voit, c'est que finalement,
11:06les droits de douane ont eu un effet moins négatif
11:09que ce qu'on aurait pu espérer
11:10sur l'économie européenne d'une part
11:12et sur les entreprises européennes d'autre part.
11:14Alors, toutes n'ont pas encore publié,
11:16donc on attend de voir là-dessus.
11:18Mais quand on regarde les indicateurs macroéconomiques,
11:21on voit que finalement, il y a un impact négatif
11:23quand on décortique très finement les choses,
11:25mais pas aussi négatif qu'on aurait pu l'espérer.
11:28Ce qui veut dire qu'il y a une forme de cycle
11:30un peu qui est en train de se détacher
11:32de part et d'autre de l'Atlantique,
11:33où on a une économie américaine qui continue,
11:36vous l'avez dit, à enregistrer des taux de croissance
11:37relativement élevés,
11:39mais qui, à mon sens, est en train malgré tout de ralentir
11:41sous l'effet de l'incertitude
11:42qui a été généré par la politique économique de Donald Trump.
11:45Et de l'autre côté, une économie européenne
11:47qui n'est pas encore sortie du bois,
11:49les chiffres ne sont pas encore très satisfaisants,
11:52mais c'est mieux que ceux qu'on aurait pu anticiper.
11:55Et c'est surtout pour l'avenir
11:57que ça montre qu'il y a une tendance
11:58qui est en train de se dessiner,
11:59en tout cas nous, c'est notre sentiment chez ECOFI,
12:01de redressement conjoncturel du côté de la zone euro.
12:04Et donc, c'est aussi pour cette raison,
12:05et là, ça fait un peu le parallèle
12:06à ce qui vient d'être dit,
12:08qu'on est plus favorable à une diversification
12:10des actifs, notamment sur les actions,
12:12hors des États-Unis.
12:13Parce qu'il y a un potentiel,
12:14à notre sens, un peu plus élevé
12:16en dehors des États-Unis,
12:17notamment en Europe,
12:19en termes de croissance économique.
12:20Avec notamment un plan de relance en Allemagne,
12:22qui est très attendu l'année prochaine.
12:23Oui, mais pas que.
12:24C'est-à-dire qu'il y a d'autres indicateurs aussi.
12:26Le plan allemand,
12:26c'est indéniablement un facteur de soutien.
12:28L'Europe du Sud, qui tient très bien.
12:29Voilà, et il y a d'autres indicateurs avancés
12:31qui montrent qu'il y a une timide inflexion,
12:33on va la qualifier comme ça ce matin,
12:35qui est en train de se dessiner.
12:36Avec des résultats du troisième trimestre
12:39qui sont supérieurs aux attentes,
12:40que ce soit en Europe,
12:41mais aussi aux États-Unis.
12:42C'est vrai que les attentes en Europe
12:43étaient relativement balses.
12:46Bertrand Puif,
12:46les sociétés européennes en plus
12:48donnent uniquement leur chiffre d'affaires.
12:50Souvent, elles ne donnent pas leur marge.
12:51C'est vrai, ce qui est vrai.
12:53Donc, c'est compliqué de calculer
12:54l'impact des droits de douane.
12:56Des droits de douane qui, en effet,
12:59pour l'instant,
12:59semblent gérables en dehors du secteur automobile.
13:01C'est vraiment le secteur qui est le plus impacté.
13:04Compte tenu des négociations,
13:05de la complexité des négociations,
13:06de la longueur des négociations,
13:08de l'ampleur des exemptions,
13:10des listes d'exemptions temporaires,
13:12pas temporaires, etc.
13:13C'est vrai que, pour le coup,
13:15nous, on pense qu'on n'a pas vu beaucoup
13:16de ce qu'on aurait dû voir dans les chiffres
13:19et que c'est sur les prochains trimestres
13:20que les choses devraient arriver.
13:22Il y a beaucoup de sociétés aussi
13:23qui, au départ, ont décidé de compenser
13:25via des hausses de prix.
13:26Après, c'est vrai qu'est-ce que c'est tenable ou pas ?
13:28Est-ce que ça permet de voir
13:29si la demande est élastique ou pas ?
13:31Mais dans certains secteurs,
13:31malheureusement, elle va être élastique
13:33et peut-être que certaines sociétés
13:34seront obligées de revenir en arrière
13:36et de baisser à nouveau leurs prix.
13:39Donc, on est plus dans cette phase, nous,
13:40d'observation, d'ajustement.
13:42Certaines sociétés seront capables,
13:43effectivement, d'ajuster leur chaîne
13:44d'approvisionnement et de production
13:46pour pouvoir bénéficier,
13:48enfin, atténuer au maximum
13:49l'impact de ces droits de douane.
13:51Mais, pour nous, quand même,
13:52l'impact net, net, il sera négatif.
13:54On ne l'a pas encore vu, vraiment, une fois.
13:56Donc, ça, ça va être avec un effet un peu...
13:58Sur les prochains trimestres,
14:00il faut l'avoir en tête.
14:01L'autre élément très important,
14:02c'est où est-ce qu'on met le niveau du dollar ?
14:04Parce que, là aussi,
14:05si on pense que le dollar va continuer
14:06à se déprécier,
14:07ce n'est pas une bonne nouvelle
14:08pour les sociétés européennes
14:10qui, effectivement, ont un business aux États-Unis
14:12et qui doivent consolider leurs profits en euros.
14:14Ça, il faut vraiment avoir ça en tête.
14:15Et aujourd'hui, le consensus de marché
14:17atteint une stabilisation du dollar.
14:19Ce n'est pas évident que l'administration américaine,
14:21dans les 12 prochains mois,
14:23ne souhaite pas à nouveau
14:24un affaiblissement du dollar
14:25pour différentes raisons,
14:27et notamment de compétitivité.
14:30Et donc, ça, c'est quelque chose
14:31qu'il faut quand même avoir en tête
14:32par rapport aux anticipations de profit
14:34de la zone euro.
14:35On est, comme vous,
14:36on est plutôt favorable à la zone euro
14:37compte tenu de l'écart de multiples,
14:39notamment avec les US
14:40qui n'a jamais été aussi important.
14:41Le plan de relance allemand,
14:42mais également l'investissement dans la défense
14:44qui prend du temps
14:45et qui est allé dans le temps.
14:46Mais on a ces éléments-là
14:47qui sont positifs.
14:48Puis si un jour,
14:49on a la reconstruction de l'Ukraine,
14:50normalement, c'est beaucoup de sociétés européennes
14:51qui voudraient aussi en bénéficier.
14:53Donc, voilà, on est plutôt positifs.
14:55Mais il faut avoir en tête quand même
14:56ces éléments-là,
14:57les droits de douane.
14:58Donc, dans les prochains trimestres,
14:59on va avoir un effet un peu de délai
15:00sur les résultats.
15:01Et puis, le niveau de dollar,
15:02où est-ce qu'on le met ?
15:03Avec un impact qui peut être
15:04quand même un peu plus négatif
15:05que ce qu'on anticipe
15:06si on pense que le dollar
15:08devrait se déprécier à nouveau
15:08face au euro.
15:09Quelles sont les bonnes surprises
15:10qu'on pourrait avoir en Europe aujourd'hui,
15:12Florent ou Abon ?
15:13Dans le sens où c'est vrai
15:14que le consensus était très pessimiste
15:16encore il y a quelques semaines.
15:17Bon, ça va un petit peu mieux maintenant,
15:18mais c'est vrai qu'on est sur des niveaux
15:20qui sont relativement bas.
15:22Des bonnes surprises
15:23d'un point de vue économique ?
15:24Macro, oui.
15:25Oui, alors, on peut anticiper
15:27peut-être un rebond de la consommation,
15:28qui pour l'instant est quand même
15:29assez modeste,
15:30la consommation des ménages.
15:31Il y a un taux d'épargne
15:32qui est très élevé en Europe,
15:34ce qui veut dire qu'il y a quelque chose
15:35qui se passe de l'ordre de la précaution.
15:37Et de ce point de vue-là,
15:38effectivement, on n'a pas encore observé
15:40d'adéquation entre la hausse
15:43des revenus réels,
15:44donc les revenus qui sont perçus
15:45par les ménages ajustés de l'inflation,
15:47et la consommation des ménages.
15:48C'est-à-dire qu'il y a encore un écart
15:51qui est important entre les deux,
15:53ce qui fait qu'on pourrait s'attendre,
15:55en 2026 notamment,
15:56à ce qu'il y ait plus de consommation
15:57des ménages.
15:58Pour ça, il faut de la confiance.
16:00Pour ça, il faut de la confiance.
16:01Alors, on parlera peut-être...
16:02Enfin, la France en est un exemple,
16:04la confiance passe aussi
16:05par la stabilité politique,
16:07mais il ne faut pas oublier
16:08qu'en zone euro,
16:09il n'y a pas que la France,
16:10même si c'est un point important.
16:11Et ailleurs, dans les autres pays,
16:12vous l'avez mentionné,
16:13notamment dans l'Europe du Sud,
16:14on a quand même quelque chose
16:16qui remonte la confiance en Italie
16:18remonte, la confiance en Espagne, etc.
16:21Et donc, de ce point de vue-là,
16:22ça, ça peut être une bonne surprise
16:23s'il y a, encore une fois,
16:25une succession de chiffres de croissance
16:27liés notamment à la consommation
16:28qui pourraient montrer
16:31des signes de redressement.
16:32Après, sur le dollar,
16:34simplement parce qu'on peut le lier à l'euro,
16:37la hausse de l'euro
16:38n'est pas forcément toujours négative
16:39si elle s'accompagne
16:40d'un sentiment positif
16:42à l'égard de la zone euro.
16:43Si on a une hausse de l'euro
16:45parce que la situation est meilleure
16:47qu'attendue, c'est plutôt bien.
16:48Alors, effectivement,
16:49ça pénalise les exportateurs,
16:51mais on peut s'attendre
16:51à ce que l'activité croisse
16:53et que ça soit plus bénéfique.
16:55La principale menace pour le dollar,
16:56c'est les menaces
16:57qui pèsent sur l'indépendance
16:58de la Banque Centrale Américaine.
17:00Et ça, bien sûr,
17:00ça sera le sujet l'année prochaine.
17:02Voilà, exactement.
17:03Avec Jérôme Poet qui partira,
17:04qui le remplacera,
17:05c'est bien sûr l'une des grandes questions
17:06de cette fin d'année.
17:07Il nous reste 30 secondes.
17:09Le portefeuille aujourd'hui,
17:10Fidelity, ressemble à quoi
17:11votre portefeuille aujourd'hui,
17:11Bertrand Puif ?
17:12J'ai compris que vous étiez prudent
17:13sur les 7 magnifiques,
17:14plutôt positif sur l'Europe.
17:16Voilà, donc plutôt positif sur l'Europe.
17:17On est évidemment sous-pondéré
17:18sur la technologie,
17:19vous l'aurez compris.
17:20On est surpondéré
17:21sur les matières premières
17:22parce qu'on pense que
17:23ce qui se passe en Chine
17:23avec Anti-Involution,
17:25c'est-à-dire on réduit les capacités,
17:27on a des choses
17:27qui sont beaucoup plus soutenables
17:29sur le long terme,
17:30fait qu'ils vont moins exporter
17:31vers l'Europe notamment.
17:34Sur les métaux,
17:35sur les produits de base,
17:37c'est quand même assez positif.
17:39Et également,
17:40on regarde aussi encore une fois
17:43les financières.
17:44Alors il y a eu quand même
17:44quelques consolidations,
17:45on a vu des titres comme BNP
17:46qui ont été chahutés.
17:47Il y a des opportunités
17:48dans un secteur
17:49qui a très bien performé certes,
17:50mais qui devrait continuer
17:51à performer dans un environnement
17:52où, comme on l'anticipe,
17:54il y a une pontification
17:55de la courbe des taux,
17:56notamment aux Etats-Unis.
17:57Et ça, ça devrait aider
17:58en fait ce secteur financier.
17:59Les assureurs aussi
18:00redeviennent sur des niveaux intéressants.
18:02Bertrand Puif pour Fidelity,
18:03Florent Wabon pour Ecofi.
18:04Merci beaucoup de nous avoir accompagnés
18:06tous les deux ce matin.
18:07Merci beaucoup.
18:07Merci beaucoup.
18:08Merci beaucoup.
18:09Merci beaucoup.

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