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Mardi 14 octobre 2025, retrouvez Clément Le Roy (associé, Wavestone), Pierre Amans-Lapeyre (président, BIB Batteries), Gaël QUEINNEC (Directeur Général, Movin'On), Arnaud Brun (Président du Conseil de Surveillance, Adéquat) et Maxime Aboukrat (Cofondateur, Azard) dans SMART IMPACT, une émission présentée par Thomas Hugues.
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00:00Bonjour à toutes et à tous, bienvenue, c'est Smart Impact, l'émission des entreprises à impact positif.
00:12Et voici notre sommaire du jour. C'est Arnaud Brun, le président du conseil de surveillance du groupe Adéquate,
00:18qui sera l'invité du grand entretien tout à l'heure. On verra comment la RSE et l'intelligence artificielle
00:23transforment les métiers du recrutement. Mais d'abord, j'accueille dans une minute le DG de Moving On,
00:29Gaël Kennec, qui propose une feuille de route pour transformer la mobilité durable en Europe d'ici 2035.
00:36Dans notre débat, on restera sur cette thématique des mobilités avec la question centrale du recyclage des batteries
00:43de véhicules électriques des filles majeures, alors que la demande mondiale de batteries pourrait être multipliée par 4 d'ici 2030.
00:50Et puis dans Smart Ideas, la bonne idée du jour, elle est signée Hazard et ces outils qui permettent de modéliser sa chaîne de valeur
00:58selon les risques climatiques. Voilà pour les titres, c'est l'heure de Smart Impact, tout de suite.
01:09L'invité de ce Smart Impact, c'est le directeur général de Moving On, Gaël Kennec. Bonjour.
01:14Bonjour.
01:15Bienvenue, heureux de vous accueillir à Moving On. On va commencer par poser le décor.
01:18C'est quoi un écosystème, une réunion d'acteurs publics, privés ? Comment vous pouvez le présenter ?
01:24C'est un collectif d'entreprises, que rejoignent souvent des acteurs publics, mais on est un collectif d'entreprises
01:30qui essaient de regrouper leurs intelligences et leurs énergies pour œuvrer en fonction vers la mobilité durable.
01:36Donc on s'occupe de mobilité, on a des acteurs de mobilité, des acteurs concernés par la mobilité, des banques, des assurances,
01:43et on réfléchit à lever les obstacles de la mobilité durable en prenant des solutions technologiques, psychosociales, politiques,
01:55selon le problème qu'on identifie.
01:57Créé à l'initiative du groupe Michelin, c'est ça ?
02:00C'est créé à l'initiative du groupe Michelin, ça existe depuis 10 ans, mais maintenant c'est une association indépendante.
02:05D'accord. Avec, et ce qui est intéressant, des gens qui peuvent être éventuellement peut-être concurrents sur certains marchés,
02:11qui là travaillent ensemble, réfléchissent ensemble ?
02:13Oui, absolument, parce qu'ils ne sont pas concurrents dans la résilience de leur business face à ce qui se passe sur la planète de manière générale.
02:22Donc oui, on a plusieurs assureurs, on a des banquiers, on a plusieurs équipementiers automobiles, oui, et des consultants aussi.
02:30Et qui se retrouvent autour de la même table, et ça c'est effectivement intéressant.
02:34Alors il y a plusieurs outils que vous proposez, il y a notamment une feuille de route qui est intitulée 2035 Today,
02:42qui est liée aux objectifs évidemment européens, 2035, fin de la vente des véhicules thermiques.
02:50Est-ce que vous y croyez toujours, à cette date butoir, ou est-ce que finalement elle est en train de s'effilocher petit à petit ?
02:55Écoutez, elle est peut-être en train de s'effilocher en tant que contrainte, mais elle n'est pas du tout en train de s'effilocher comme cap.
03:01Ça, et je pense que cette annonce, elle a surtout eu cet effet-là, et ça a marché.
03:05Ça a été un énorme signal pour le marché.
03:08Et le cercle vertueux est enclenché.
03:11Et il y aura déjà, sur nos routes, il y aura environ une moitié de voitures électriques en 2035.
03:16C'est parti.
03:17C'est parti parce que c'est de plus en plus compétitif, c'est de plus en plus serviciel, c'est de plus en plus adapté.
03:23L'offre augmente.
03:24Et donc, les consommateurs vont pouvoir choisir librement, comme c'est le cas déjà en partie, mais pas encore assez, de baisser l'électrique.
03:32Et c'est aussi vrai pour le camion, d'ailleurs.
03:33On part de plus loin, mais ça sera aussi enclenché sur le camion.
03:36Un sur deux aussi pour les camions ?
03:38Non, on part de beaucoup plus loin.
03:41Mais ça va augmenter, ça va augmenter très vite pour les mêmes raisons.
03:44Notamment le maillage des superchargeurs.
03:49On y travaille, d'ailleurs, c'est un de nos axes de travail.
03:51D'accord. Avec quand même des points un peu de friction.
03:55Le chancelier allemand, Frédéric Schmerz, vient de clairement dire qu'il fallait repousser cette interdiction.
04:02Alors, c'est quoi ? Il porte les intérêts des marques allemandes ?
04:06Il porte les intérêts de l'industrie de son pays, qui est logique, je pense que c'est son job.
04:13Et effectivement, on peut le comprendre.
04:15Et les constructeurs allemands ont pris aussi le virage de l'électrique.
04:19C'est vraiment une question de timing, mais Volkswagen sort des modèles qui sont très bien.
04:24Donc, ils ont essayé longtemps de pousser une solution qui va aussi exister de manière altérative.
04:30Ce sont les e-fuel, vous savez, ce carbone qu'on reprend à la sortie des usines et qu'on peut transformer en carburant de synthèse.
04:36Ce n'est pas idiot.
04:37Mais la direction, c'est l'électrique, parce que ça a encore plus d'avantages.
04:43Donc, l'Allemagne va s'électrifier aussi.
04:46Maintenant, est-ce qu'il faut en faire une contrainte avec tout ce que ça entraîne de bureaucratie,
04:50de parfois choix prématurés par rapport à des roadmap techno, etc. ?
04:56Pas sûr.
04:57Et est-ce que le fait de renoncer éventuellement, de ne plus en faire une contrainte,
05:00ça peut inciter les constructeurs, l'écosystème de la mobilité,
05:04de travailler sur des voitures thermiques de moins en moins polluantes,
05:09de moins en moins polluantes, parce qu'il y a aussi cet axe-là.
05:12Bien sûr.
05:13Et il y a des carburants aussi améliorables.
05:16C'est le cas notamment en poids lourd, avec l'énorme recette, etc.
05:20Donc oui, probablement, c'est un bon point,
05:23parce que ça va montrer qu'en fait, c'est le consommateur qui va dans cette direction.
05:29Et dès qu'on met un peu de l'air dans le système,
05:31et puis on peut supposer que ça va être un peu négocié quand même,
05:34on peut compter sur la Commission européenne pour demander,
05:36ok, si elle relâche la contrainte d'avoir des contreparties.
05:40Donc oui, ce n'est pas forcément...
05:43Nous, on croit beaucoup à l'intelligence du marché, si vous voulez.
05:45Donc le signal marché était très clair.
05:48Maintenant, redonner aux forces du marché
05:51les moyens de faire leur programme
05:55avec un objectif clair, mais non contraignant, ça me paraît mieux.
05:59Mais le marché, on voit bien qu'il y a quand même des contraintes budgétaires.
06:03Le leasing social a été relancé en France en 2025.
06:07Celui de 2024 avait été mangé, si j'ose dire, à toute vitesse.
06:13Alors c'est à la fois bon signe, ça veut dire que les consommateurs,
06:17les Français, les ménages, ils ont envie d'acheter des voitures électriques,
06:19sauf qu'ils n'en ont pas forcément les moyens.
06:20Voilà, tout à fait.
06:21Donc c'est pour ça qu'on travaille, nous, à des solutions autoporteuses.
06:24C'est vraiment un de nos autoporteuses qui n'a pas besoin d'être mentionnées,
06:28qui est désirable pour le consommateur,
06:31qui a son modèle économique.
06:33Ça, c'est vraiment notre mantra.
06:34Et donc, en l'occurrence, dans l'automobile,
06:38on croit beaucoup à ce qu'on a appelé la pop car,
06:40c'est-à-dire une voiture électrique,
06:43mais plus légère que les voitures électriques actuelles,
06:46plus légère, ce qui permettra d'être moins chère
06:49et ce qui permettra aussi d'être made in Europe.
06:51Parce qu'en ce moment, aujourd'hui,
06:52vous avez tellement de systèmes embarqués obligatoires,
06:55de systèmes qui vous protègent d'une conduite à 250 km heure
06:58pour un véhicule qui va être capé à 130 km heureux,
07:01que par manque de la case réglementaire qui va bien,
07:05qui s'appellerait M0, je ne vais pas noyer avec la technique,
07:07mais qui correspondrait à la Clio ou à l'Apollo de notre jeunesse,
07:10qui faisait 800 kg.
07:12Maintenant, elle fait le double.
07:13Donc, en fait, avec ces ADAS, ces systèmes sécuritaires,
07:16les voitures ont considérablement grossi,
07:18du muscle ou de la charge un peu inutile,
07:22parfois, ou de la sécurité, ou du loup.
07:24On pourrait avoir des voitures légères tout aussi sûres,
07:27mais à condition que le règlement suive.
07:30Oui, absolument.
07:31Tout aussi sûres pour la vitesse à laquelle elle roule.
07:34Absolument.
07:35Oui, tout aussi sûres.
07:36Et un peu routière.
07:37On n'est pas sur l'hyper-urbain,
07:38qui est un autre segment.
07:39On est sur des voitures qui vous permettraient
07:41de faire un trajet de 300 km, etc.,
07:45en toute sécurité, sur autoroute,
07:46dans des conditions tout à fait acceptables.
07:48Mais, comme on peut le faire dans une Clio Campus
07:50ou une Polo des années 90.
07:53Alors, il y a un autre programme que vous lancez
07:55qui s'appelle Bleu, Blanc, Mouve.
07:57Donc là, on est dans la perspective
07:59des élections municipales françaises.
08:01C'est au mois de mars.
08:03Donc, ça va arriver très vite.
08:04C'est quoi, Bleu, Blanc, Mouve ?
08:05Alors, c'est complètement autre chose.
08:06Merci, parce que ça montre la diversité de nos actions.
08:09Mais, en fait, on a construit une feuille de route
08:12jusqu'en 2035.
08:13Et puis, on s'est rendu compte que là,
08:14on allait élire des gens qui allaient être en poste
08:16jusqu'à 2030.
08:18Donc, en fait, on allait bien le sport.
08:21Et on s'est dit, on a la possibilité
08:23de donner quelques consignes aux joueurs de la première mi-temps.
08:25Parce qu'en fait, les gens qui ont été élus là,
08:28c'est les gens de la première mi-temps.
08:30Peut-être aussi de la deuxième, pour certains.
08:31Et donc, on va tout simplement faire 20 propositions,
08:35une liste de 10 plutôt pour les très grandes villes,
08:38une liste de 10 plutôt pour les moins grandes villes,
08:40parce que ce ne sont pas les mêmes moyens.
08:42Et on va leur dire, voilà les bonnes idées.
08:43Ça va être beaucoup de bonnes idées qui existent déjà, d'ailleurs.
08:46Des trucs qui marchent, comme on dit.
08:49Des expériences éprouvées.
08:51On leur dit, ben voilà, mettez ça dans votre programme.
08:53Et on espère que des candidats vont nous suivre
08:56et que des électeurs vont leur dire,
08:58hé, hé, t'as vu la liste Blanc Mouve,
08:59pourquoi elle n'est pas dans ton programme ?
09:01Et on est bien sûr totalement agnostique politiquement.
09:03Parce que les maires ont un vrai pouvoir à leur niveau
09:06pour faire bouger les lignes ?
09:08Absolument, les maires et les intercos.
09:11Et puis, ce sont aussi des élus.
09:13Ce sont des élus qui ont des fonctions
09:14dans des syndicats intercommunaux de plein de choses
09:18qui sont souvent à la région.
09:19Ils ont un pouvoir d'influence qui excède largement leur mandat.
09:23Mais oui, il y a des choses très concrètes
09:25qui peuvent être faites, qui doivent être faites dans les communes.
09:27On a plein d'exemples.
09:28Alors voilà, j'allais vous en demander un,
09:29mais c'est très difficile de choisir.
09:31Moi, j'en ai un en tête, par exemple.
09:33Je ne sais pas si vous êtes dans votre liste,
09:35mais c'est des systèmes de covoiturage
09:37mais qui fonctionnent comme une ligne de bus.
09:40On a des arrêts de bus qui sont des arrêts de covoiturage.
09:43Voilà, il y a celle-là qui peut marcher.
09:45Vous avez un peu l'inverse qui va être du point à point,
09:49un point de rassemblement à 20 km ou 20 minutes d'une gare
09:53pour amener tout le monde à la gare
09:54plutôt que de faire plein d'arrêts au milieu, etc.
09:58Sincèrement, il y en a beaucoup.
09:58On en sélectionnera à 20.
10:00Donc là, on fait un appel à idées.
10:02On en a déjà une centaine qui nous viennent d'experts,
10:05de citoyens, de villes.
10:07C'est sur Internet.
10:09Et tout le monde peut participer.
10:10N'hésitez pas à poster votre idée.
10:12On va sur Moving On.
10:14Absolument, MovingOnConnect.com ou sur LinkedIn, sur notre page.
10:20Et il y a le QR code et on fait sa proposition.
10:24Et nous, nos membres, on filtre et on va sélectionner les meilleurs vins.
10:31Ce n'est pas que pour les personnes, c'est aussi pour les marchandises.
10:34On travaille aussi beaucoup là-dessus.
10:35Par exemple, comment aider les artisans à passer à l'électrique
10:38en leur donnant accès prioritairement à la recharge la nuit.
10:41Enfin, plein de choses très concrètes.
10:43Alors, on va parler dans notre débat, dans une minute de batterie
10:47et de recyclage des batteries.
10:48Il y a un nouveau cadre réglementaire qui entre en vigueur
10:50au sein de l'Union européenne,
10:53qui, en fait, c'est la responsabilité du producteur.
10:56Est-ce qu'on est prêt ?
10:58Est-ce que l'écosystème finalement que vous représentez
11:01est prêt à industrialiser un recyclage des batteries ?
11:05Alors, on est plus avancé, on, collectivement,
11:08on est plus avancé sur la décarbonation que sur l'économie circulaire.
11:10L'économie circulaire, c'est un peu encore l'inconnu.
11:13À quel point on va être circulaire en 2035 ?
11:16Ça, c'est moins évident à dire.
11:19Mais donc, il y a déjà des technos qui arrivent.
11:22Il y a des business models qui sont prêts.
11:25Mais la diffusion est encore un petit peu embryonnaire.
11:28Donc, nous, c'est quelque chose auquel on s'attache énormément.
11:32Mais il y a des contraintes parfois réglementaires, techniques.
11:34Vous voyez, c'est très compliqué, par exemple, de faire bouger
11:36ce qui est considéré comme un déchet,
11:38alors que c'est souvent une ressource d'un pays à l'autre.
11:41Donc, pour de bonnes raisons, on ne peut pas faire circuler des déchets
11:43pour ne pas, en gros, envoyer nos poubelles en Afrique.
11:46Mais quand ces déchets sont en fait une matière première,
11:49et qu'on a, on le sait peu, la plus grande usine de traitement des terres rares,
11:53elle est à La Rochelle, et qu'elle n'arrive pas à faire venir des camions
11:57parce que papier à la frontière est tout le temps, l'espace Schengen.
12:01Donc, il y a plein de petites aberrations comme ça
12:04qui sont souvent en fait des legs d'idées qui avaient leur sens
12:07dans une autre période pour un autre objectif
12:10et qu'il faut affiner, tout simplement.
12:12Donc, voilà, l'économie circulaire est un peu moins avancée que la décarbonation,
12:15mais c'est un axe très, très important aussi.
12:17Merci beaucoup, Gaël Kennec, et à bientôt sur Bismarck SurChange.
12:21On part tout de suite à notre débat, donc le recyclage des batteries en question.
12:27Le recyclage des batteries au menu, au programme de notre débat.
12:35Je vous présente mes invités tout de suite, Clément Leroy, bonjour.
12:37Bonjour Thomas.
12:38Bienvenue, vous êtes associé chez WaveStone et Pierre-Amance Laperre.
12:41Bonjour et bienvenue.
12:42Bonjour.
12:42Au fondateur, président de Bibb Batteries.
12:45On va parler de rêve, de responsabilité élargie du producteur
12:49qui est rentré en vigueur pour les batteries électriques au cœur de l'été.
12:53D'abord, en quelques mots, WaveStone, cabinet de conseil européen, important.
12:57Voilà, vous avez pas ce que tu dis.
12:58J'ai pas ce que tu dis.
12:596 000 collaborateurs dans une quinzaine de pays, avec un ADN tech très marqué,
13:04ce qui fait que typiquement sur ces sujets sur lesquels il y a à la fois du digital,
13:08des sujets technologiques très marqués, nous sommes des bons observateurs
13:10et des bons acteurs sur ces transformations lourdes des secteurs.
13:13Avec évidemment des enjeux qui sont au cœur de la transformation de la mobilité,
13:18la transformation de notre économie, la transformation énergétique, etc.
13:21Bibb Batteries, c'est quoi ?
13:23Chez Bibb, notre métier, c'est de comprendre la valeur de toutes ces batteries
13:27qu'on met sur le marché.
13:28Donc une première activité sur la première vie des batteries
13:31quand elles sont dans le véhicule électrique,
13:33pour savoir combien de temps elles vont durer, quelle autonomie vous avez.
13:36Et une seconde sur le sujet d'aujourd'hui,
13:38que fait-on des batteries en fin de vie ?
13:40Et donc là, on travaille avec les constructeurs automobiles
13:42et tous les industriels qui donnent une nouvelle vie aux batteries
13:45pour soit recycler ces batteries, soit les réutiliser dans une autre application.
13:49Ça veut dire que vous avez un réseau de partenaires ?
13:51Exactement, c'est ça.
13:52Partout en Europe, dès qu'un constructeur va nous fournir une batterie,
13:56sans doute c'est souvent plusieurs dizaines, plusieurs centaines,
14:00comment faire pour qu'elle puisse être réemployée de manière économique ?
14:04C'est souvent ça le défi dans une autre application.
14:07Et donc avec cette obligation maintenant,
14:09organiser la collecte, la réutilisation, le recyclage de ces équipements,
14:14Clément Leroy, déjà, est-ce qu'on peut dire où on en est ?
14:16Le développement des batteries électriques.
14:18Nous, on a vu plein de chiffres différents, je suis très honnête avec vous,
14:22sur la demande mondiale de batteries, on a trouvé ce chiffre qui dit
14:25qu'elle pourrait être multipliée par 4, beaucoup déjà d'ici 2030.
14:29Donc vous, vous avez quel chiffre ?
14:30Les prospectives disent quoi ?
14:31Oui, donc c'est ça, on confirme à peu près cette tendance.
14:33Nous, on a mené plusieurs études qui montrent qu'entre 2022-2030,
14:37on a un x6, donc ça retombe à peu près sur ces ordres de grandeur.
14:40Pour donner des volumes, on passe d'une demande de 700 gigawatt-heure annuelle,
14:442022, à 4,5 terawatt-heure à l'horizon 2030.
14:47C'est assez vertigineux.
14:48Avec quatre principaux usages ou applications.
14:50Premièrement, mobilité électrique, vous le disiez il y a un instant,
14:53donc effectivement, tout type de mobilité.
14:54Aujourd'hui, beaucoup véhicules légers, mais demain, les véhicules lourds,
14:56qui vont aussi entraîner de la demande.
14:59Le stockage stationnaire, qui monte en puissance très rapidement.
15:01C'était une demande quasiment inexistante il y a une dizaine d'années.
15:03Aujourd'hui, ça devient des volumes très conséquents.
15:06La France est un peu en retard, mais autour de nous, en Europe,
15:08c'est un sujet qui monte très fort.
15:10Troisièmement, tout ce qui est autour de l'industrie,
15:13autour des usages très spécifiques.
15:14Et puis, dernier point qui est historique, c'est l'électronique, c'est le digital,
15:17bien sûr, avec une demande forte autour de ces points-là.
15:20Donc ces quatre leviers amènent cette augmentation des volumes,
15:23avec en regard, aujourd'hui, une filière du recyclage qui est très faible
15:28et qui est en train de se structurer.
15:30Ces batteries dont on parle, elles viennent où ?
15:34Elles sont encore beaucoup, beaucoup, beaucoup, je pourrais dire beaucoup, beaucoup,
15:38isiatiques, chinoises ?
15:39Alors, on y reviendra certainement un peu plus tard,
15:41mais aujourd'hui, clairement, il y a une dépendance quasi totale
15:43de l'Europe et même des États-Unis face à la Chine, la Corée du Sud,
15:47qui sont les deux grands manufacturiers à l'échelle internationale.
15:50Et on en parlera peut-être un petit peu plus tard, il y a le sujet à la fois
15:53du sourcing des métaux et des matériaux, donc la géopolitique des métaux.
15:56Et puis, il y a le sujet de la transformation pour en faire des packs de batteries
15:59qui pouvaient être utilisés dans les différents usages.
16:01Alors, justement, de votre vigie, en quelque sorte, Pierre Amens,
16:05la paire, ces batteries en fin de vie, c'est quoi ?
16:08C'est une opportunité pour l'Europe de réduire cette dépendance à la Chine,
16:13à la Corée du Sud ? Ça risque de l'aggraver ? Comment vous voyez ça ?
16:15J'ai très envie de rebondir sur ce que disait Clément. On est très dépendants
16:20à 90% de l'Asie du Sud-Est aujourd'hui. Toutes les batteries qu'on met sur le marché,
16:25elles mettent 10 à 20 ans à arriver en fin de vie. Une fois qu'elles sont en fin de vie,
16:29comme je disais en présentation, il y a deux solutions. Soit on prolonge leur vie
16:33en les réutilisant, soit elles vont aller au recyclage. Nous, ce qu'on pense chez BIP,
16:37c'est que ce sera 90% qui seront recyclés. Et recycler une batterie, ça veut dire récupérer
16:42les métaux qui sont à l'intérieur pour les réintégrer demain dans des batteries.
16:46Il y a l'Union Européenne qui est en train de mettre des réglementations pour qu'on puisse
16:49intégrer dans les batteries qu'on fabrique en Europe des métaux recyclés.
16:54Donc, on pourrait imaginer une mine en Europe secondaire de tous ces métaux.
16:57Une mine urbaine ?
16:58Exactement, c'est le terme.
16:59On est dans ce concept-là.
17:00C'est le terme. Donc, ça peut être évidemment à ce moment-là une opportunité pour les gigafactories
17:04en Europe d'avoir ces métaux qui ne sont pas là sinon. Mais ce qu'il faut dire aujourd'hui,
17:09c'est que cette chaîne de valeur du recyclage, elle est surtout en Asie, qui sont évidemment
17:13les premiers producteurs de batteries. Donc, c'est les premiers qui se sont positionnés
17:16sur ces marchés. Et en Europe, aujourd'hui, on n'arrive pas à revaloriser la black mass,
17:23ce qui est le fameux mélange de métaux précieux dans les batteries. On n'arrive pas à la valoriser encore.
17:27Alors, on n'y arrive pas parce que technologiquement, on ne sait pas faire ou parce qu'on n'a pas
17:31l'écosystème, les infrastructures ou les filières pour le faire ?
17:35C'est plutôt la seconde partie. On sait le faire, mais il faut passer à l'échelle.
17:38Il faut que ça soit rentable. Donc ça, il y a des projets en Europe qui sont en train
17:42d'être montés, mais c'est plusieurs années. Et on discutait des batteries qu'on met
17:46sur le marché. Il y a un peu d'incertitude, mais on arrive à le voir. La grosse incertitude,
17:51elle est sur les batteries qui arriveront en fin de vie. On sait qu'elles arriveront
17:54puisqu'on les a mis sur le marché. Mais on ne sait pas quand est-ce qu'elles seront là
17:57puisqu'il y a une incertitude sur la durée de vie des batteries. Et donc, les industriels
18:00qui veulent se positionner sur ce raffinage de la black mass, qui mettent des investissements
18:03en capex très lourds, il faut qu'ils puissent trouver le bon timing pour le faire.
18:07Et d'ailleurs, on voit qu'il y a en ce moment un bras de fer qui est en train de monter
18:11entre l'Europe et la Chine, notamment sur la question des terres rares. Donc, on est
18:17vraiment au cœur de ces enjeux géopolitiques dont on parlait tout à l'heure, Clément
18:20Leroy. Et donc, de l'urgence à instaurer une économie circulaire sur ce marché spécifique
18:27en Europe.
18:28C'est ça. Alors, quand je disais qu'on part de loin tout à l'heure, c'est que pour l'instant,
18:31le sujet, c'est surtout de disposer de batteries. Ça n'a pas toujours été simple, y compris
18:34la mise en place de gigafactories sur nos territoires, y compris de remonter toute la
18:38chaîne de valeur sur le raffinage, sur les extractions, etc. Aujourd'hui, on assiste
18:44à un stand de prise de position d'industriels, de grands industriels, Solvay, Veolia, Suez,
18:49qui ont annoncé aujourd'hui, soit par eux-mêmes, soit via des consortiums, la mise en place
18:53de grandes structures. Mais comme le disait Pierre Amens, ça va prendre du temps et ça nécessite
18:57un alignement de planètes entre beaucoup de parties prenantes.
18:59Avec une question, évidemment, qui est la question en réglementaire. Il y a donc cette
19:03responsabilité élargie des producteurs qui est rentrée en vigueur le 18 août dernier.
19:09Qu'est-ce que ça change pour vous, Pierre Amens ?
19:10C'est génial. D'un premier point, ça donne un cadre réglementaire stable. Et donc, comme
19:16beaucoup d'industriels, et surtout en ce moment, la stabilité, c'est pratique pour
19:20savoir ce qu'on doit construire.
19:21Il n'y a pas de secteurs qui peuvent avoir de la stabilité. Vous êtes contents de l'avoir
19:24trouvé avec ce règlement.
19:25Ce n'est pas encore parfait, mais ça va dans le bon sens. Donc ça, ça dit quoi ?
19:29Ça dit que le metteur sur marché, donc le constructeur automobile, typiquement pour
19:33ces applications-là, est responsable de la fin de vie de batterie. Et donc, c'est
19:37lui qui est chargé de s'occuper de cette fin de vie. Et c'est surtout lui qui paiera
19:40pour ça. Ou qui récupérera la batterie en fin de vie si elle a une valeur positive.
19:45C'est là que fait tout ce débat. Et donc derrière, ce sera leur mission de provisionner
19:50cet argent pour les gérer. Mais aussi d'organiser toute la logistique derrière. Ça, c'est
19:56un secteur sur lequel, évidemment, on s'est positionné. Parce que c'est là le gros
20:00bloqueur. Toutes ces batteries, elles sont éparpillées partout en Europe. Et pour les
20:04rapatrier de manière économique dans les centres de recyclage, ça va être un gros
20:07défi.
20:08Mais est-ce que les acteurs de la filière, ils ont anticipé ?
20:10Aujourd'hui, non. Tout est à construire. C'est pour ça qu'il y a une grosse incertitude
20:14en partie sur le moment où les batteries vont arriver. Parce que si vous allez sur
20:18le terrain, ces batteries en fin de vie, elles sont où ? Soit c'est des batteries toutes
20:22récentes qui ont eu une panne. C'est quelques pourcents. Soit c'est des batteries vraiment
20:26en fin de vie. Et là, il faut remonter aux premières Zoé, aux premières BMW qu'on a
20:29mis sur le marché dans les années 2010. Et là, elles sont soit chez le garage, soit
20:33la classe auto qui n'est pas encore organisée. Les constructeurs automobiles, ils ont beaucoup de défis.
20:38Il y en a certains qui s'organisent et qui mettent en place des business units chez
20:41eux pour gérer ces problèmes. Mais il y a encore toute cette chaîne de ce qu'on appelle
20:45la reverse logistique des batteries qu'il faut mettre en place. Et ça, c'est un gros
20:49défi. Parce qu'il y a des classes auto, il y en a partout en Europe.
20:52Mais alors, on donnait le chiffre tout à l'heure, demande mondiale de batterie, x4, x6
20:57d'ici 2030. Sur les batteries usagées, c'est-à-dire ce qui va être la matière première
21:01de ce recyclage dont on parle. Vous avez des projections ?
21:05Alors, la dernière que j'ai vue la semaine dernière, ce sera des ordres de grandeur.
21:09Mais je crois que c'était de l'ordre de 2 à 300 millions d'euros, la valeur du marché
21:13du recyclage en Europe en 2028. Et je crois que ça fait quelque chose d'entre x10 et x20
21:18en 4 ans derrière. Et là, j'ai très envie de vous parler de l'effet ketchup.
21:22C'est quoi l'effet ketchup ?
21:24Qui a été théorisé par un grand expert de la batterie, Hans-Erik Mélin, qui dit
21:30le marché de la fin de vie des batteries, c'est comme du ketchup. Tout va arriver d'un coup.
21:35Tout le monde sait que ça va finir par arriver. Et ce n'est pas encore le cas. Et d'un coup,
21:39tout va se déverser bien plus qu'on aurait imaginé. Et donc, je refais le parallèle
21:42avec ce que je vous disais. Si vous êtes sur le terrain, des batteries, il y en a partout.
21:45Je peux vous dire, je connais des hangars où il y a plein à craquer de batteries
21:48et pourtant qui ne sont pas recyclés parce que la filière ne s'est pas mise en place,
21:52parce que ce n'est pas économiquement intéressant pour ces acteurs.
21:54Et alors, justement, si on essaie, parce que l'objectif de ce débat, c'est aussi
21:57de trouver des solutions, des verrous à débloquer pour que cette réglementation,
22:03ces règlements soient plus efficaces ou soient plus suivis, votre avis ?
22:07Alors, on a trois grands types de verrous. Des verrous technologiques, des verrous
22:10réglementaires et des verrous économiques. Sur la partie technologique,
22:14aujourd'hui, globalement, la R&D est prête, c'est-à-dire qu'on sait augmenter
22:18le taux de réutilisation et d'extraction des batteries. Pour autant, on peut aller
22:23encore chercher des pourcentages supplémentaires et chaque pourcentage en plus
22:25sera clairement de la valeur supplémentaire. Donc, il y a un gros sujet de R&D,
22:30d'innovation, donc à la fois chez les constructeurs, mais aussi dans les labos
22:33et donc il y a des filières qui sont en train de se mettre en place, des filières
22:35y compris académiques autour de ces points-là. Deuxième point sur le réglementaire,
22:39donc on parle de la REP ici, c'est un cadre qui est en train de se décliner
22:42dans l'ensemble des États membres de l'Union européenne, de manière plus ou moins
22:46hétérogène. Il faut voir que ce n'est pas quelque chose qui se met en place
22:49partout pareil, entre l'Allemagne et la France, typiquement, tout ne se met pas
22:52en place. Donc, on voit qu'il y a encore certainement un petit flottement
22:54à venir par rapport à ces points-là. Et puis, le dernier point, d'un point de vue
22:58économique, c'est ce qu'on disait, c'est-à-dire qu'aujourd'hui, on n'était pas du tout
23:00dans des masses critiques qui permettaient à des gigafactories de recyclage
23:03de se mettre en place. Là, les volumes sont en train d'arriver, les industriels
23:06forment des alliances, des joint ventures. Et donc, c'est très encourageant pour se dire
23:10que le marché va basculer dans les années à venir.
23:13Avec quand même, on en discutait dans cette interview avec un autre interlocuteur,
23:20je crois que c'était hier, sur le fait de changer le point de vue, c'est-à-dire
23:25qu'on parle de déchets alors que ce sont des ressources. On est au cœur de nos débats.
23:30Et il me disait que les règlements, il fallait les faire évoluer parce qu'on considère
23:35encore que ce sont des déchets, alors peut-être pas pour les batteries, mais en tout cas
23:37pour certains. Et donc, ils sont bloqués aux frontières et ils ne peuvent pas arriver
23:41jusqu'aux usines.
23:42Il y a des sujets, clairement, de sécurité et de sûreté. On a vu encore ces derniers
23:46mois des incendies d'usines.
23:47Oui, il ne faut pas les négliger.
23:49Et clairement, aujourd'hui, les forces de l'ordre, les pompiers, etc., ne sont pas tout
23:52à fait prêts pour gérer ces grands stocks. Le lithium, ça reste des surfaces dangereuses.
23:58Il y a l'acceptabilité du grand public parce que quand on évoque l'installation
24:01d'une gigafactory aux portes d'une ville, forcément, ça peut créer le fameux NIMBY.
24:05Là, on va retrouver à nouveau ce phénomène.
24:08Exactement. Et donc, ça demande du foncier, ça demande de la sécurité. Et oui, pour
24:14faire évoluer la réglementation en ce sens, maintenant, ça reste des matières qu'il
24:17faut bien gérer. Et toute la supply chain, le transport, le stockage et la revalorisation
24:21doivent se faire dans des normes évidemment très rassurantes pour toutes les parties
24:24prenantes.
24:24Est-ce qu'il y a un peu de batterie bashing que vous devez faire face aussi ?
24:29Comment ça ?
24:30Bah, dès qu'il y a une vidéo, effectivement, d'une batterie qui prend peu, etc., etc.,
24:34enfin bon, voilà. Et puis, c'est effectivement une question à vraiment adresser.
24:38Complètement. Il y a mille personnes qui ont des intérêts et qui n'ont pas envie qu'on
24:42passe trop vite à l'électrique. Et donc, effectivement, dès qu'il y a un argument
24:45qui montre que ce n'est pas l'électrique, ce n'est pas la solution miracle, évidemment
24:49qu'il y a du battery bashing qui se fait. Et pour cacher, tous les autres très bons arguments
24:53qui nous disent qu'il faut passer à l'électrique, c'est un vrai levier.
24:55Un tout dernier mot, une quarantaine de secondes sur l'échéance 2035, sur la fin des voitures
25:01thermiques. Là, on voit le chancelier allemand qui met la pression sur la Commission européenne
25:06pour éventuellement ralentir, assouvir ce calendrier. Vous le prenez comment ? Peut-être
25:12Clément Leroy, à votre avis.
25:14Là, il faut être conscient quand même des réalités économiques de l'industrie automobile.
25:17C'est-à-dire qu'en fait, on est à un moment où l'industrie automobile européenne joue
25:21son avenir. Oui, on voit les voitures chinoises rouler.
25:26On voit la demande qui est faible dans un moment où, clairement, le pouvoir d'achat
25:29est un vrai sujet. Donc, le fait d'assouplir et de lisser me paraît aller dans l'esprit
25:34du bon sens. De là à remettre en cause tous ces jalons, ce que certains appellent
25:38de leur vœu, je pense que ce serait vraiment un très mauvais signal envoyé par rapport
25:41aux accords de Paris et par rapport à la transition énergétique qui est en cours.
25:44Merci beaucoup à tous les deux et à bientôt sur Bismarck for Change. C'est l'heure
25:49du grand entretien de ce Smart Impact, les métiers du recrutement, de l'intérim
25:54au programme avec le président d'Adéquat.
26:00Quel grand entretien de ce Smart Impact, 26 minutes avec une personnalité qui compte
26:05dans notre économie et j'accueille Arnaud Brun. Bonjour.
26:08Bonjour Thomas.
26:09Bienvenue, vous êtes le président du conseil de surveillance du groupe Adéquat.
26:12Votre cœur de métier, c'est l'intérim, le recrutement ?
26:15C'est les services, les solutions de recrutement globalement. J'aime bien me présenter
26:18comme cela. L'intérim, c'est le gros cœur de l'activité. On fait énormément de métiers
26:23liés à l'emploi.
26:24C'est quoi l'histoire d'Adéquat ?
26:26Société familiale, créée par mon père il y a à peu près 40 ans à Lyon. Un gros
26:31développement, une PME régionale au début et aujourd'hui une ETI internationale.
26:35Nous sommes présents dans plus de 7 pays et toujours l'emploi au cœur de notre
26:40activité.
26:40Avec, c'est quelques chiffres, le chiffre d'affaires 2024, 1,4 milliard, plus de 2100
26:47collaborateurs dans 1600 en France, 420 agences et bureaux, dont 375 en France.
26:53Avec, vous avez parlé de l'international, le choix de grandir hors de France. Pourquoi
26:57avez-vous fait ce choix ?
26:58Plusieurs raisons. Je dirais la première raison sur le développement à l'international,
27:02c'était accompagner nos clients. Nous, tout ce qu'on fait, c'est dirigé par un
27:06besoin client. Quand le client avec qui on travaille en France, notamment sur des grands
27:09comptes, ont des besoins avec qui ça se passe bien en France. On a un savoir-faire, on a
27:13des relations depuis longtemps. Ils sont en général assez contents qu'on puisse les
27:17accompagner sur d'autres sites. Donc c'est pour ça que nos géographies sont surtout en
27:21Europe, pour les suivre. Après, je dirais que c'est un moment, c'est aussi un intérêt
27:25économique et protéger l'entreprise. On se rend compte, alors quand on vit aujourd'hui
27:30une crise un peu mondiale, économique, ça s'impacte un peu partout. Mais en France,
27:33on a la malchance en ce moment d'avoir en plus une crise politique et on voit que d'autres
27:37pays vont mieux que la France aujourd'hui en économie. Donc ça permet un peu de protéger
27:41l'entreprise. Donc là, on est en Italie, ça se passe très bien. L'Irlande est repartie
27:45aussi. Et je dirais en troisième point, moi, ce qui est intéressant aussi, c'est que
27:49le droit du travail n'est pas le même partout. Donc ce qui est intéressant, quand vous êtes
27:52à l'étranger...
27:52Il faut un peu d'agilité intellectuelle.
27:53Il faut un peu d'agilité. Exactement. Et puis ça permet de découvrir des métiers,
27:57des façons, par exemple, d'emploi qui viendront peut-être en France un jour ou pas. Donc
28:01ça permet de réfléchir à l'avenir du marché du travail.
28:04Vous avez un exemple en tête ?
28:05Oui, on essaie de réfléchir sur ce sujet. En Irlande, par exemple, l'intérim cadre
28:12est en forte baisse au profit de ce qu'on appelle le contracting en anglais, mais c'est
28:16des auto-entrepreneurs qui font le même métier, qui sont délégués chez des clients.
28:22Mais c'est leur propre patron. Et donc c'est pour des cadres. Et c'est un métier...
28:27On voit que les personnes ont besoin d'indépendance aujourd'hui, ont besoin, ont envie de créer
28:31leur société. Donc ça se développe. Ça commence en France. On voit un développement
28:35assez fort des auto-entrepreneurs. Alors le marché n'est pas du tout encadré comme
28:38il peut l'être en Irlande, mais ça reste très intéressant sur ce sujet.
28:42Ça veut dire que vous allez continuer, vous regarder en termes de croissance externe
28:46des entreprises ailleurs en Europe ?
28:49L'acquisition, c'est long. C'est long, surtout quand c'est une entreprise familiale.
28:53Moi, je pense qu'il est très important de garder ses valeurs. Donc quand vous avez
28:56une acquisition, on regarde les chiffres, on regarde l'implantation géographique, mais
28:59on regarde surtout les personnes qui la dirigent. Donc c'est vraiment important qu'ils partagent
29:03les mêmes valeurs, qu'ils aient envie de s'inscrire avec nous dans un développement.
29:06Donc déjà, ça retarde un peu l'acquisition, ça prolonge les process. Et donc l'intérêt
29:11pour nous, c'est de regarder un peu autour de la France. On regarde l'Espagne en ce moment,
29:15on voudrait se renforcer en Belgique. On est en train de faire une acquisition en Angleterre.
29:19Voilà, donc des pays limites France sur lesquels on a des intérêts.
29:21Oui, parce que plus on grandit, plus on grossit, plus c'est compliqué de rester, ou pas d'ailleurs,
29:26dans ce qui est l'ADN d'une entreprise familiale en plus.
29:29C'est un métier de tous les jours.
29:31Est-ce que vous vous rendez compte de ça ?
29:32Oui, et puis c'est un travail de tous les jours. Déjà en interne, parce que même en France,
29:37quand vous êtes 1500 collaborateurs en France, avec des centres de profit dans toute la France,
29:41vous vous parliez tout à l'heure, on a 375 agences. Ce qui est compliqué aujourd'hui,
29:45c'est de garder ces valeurs, qui sont les mêmes depuis l'origine, de les insuffler.
29:50Ça prend beaucoup de temps. Donc il faut les managers, il faut les voir, il faut les rencontrer,
29:54il faut faire vivre cette culture. Et à l'étranger, comme je vous le disais tout à l'heure,
29:58ce qui est important, c'est d'abord, au moment de l'acquisition, de bien garantir
30:03qu'il y ait les mêmes valeurs, les mêmes façons de faire, la même façon de faire le travail.
30:08Bien faire le travail.
30:09Et de ne pas arriver avec une arrogance à la française, en disant on a toutes les solutions ?
30:13Non, ce n'est pas tout à fait la culture de l'encontrer.
30:14Je ne pense pas que ce soit le genre de la maison, mais c'est ce que les Européens reprochent souvent aux Français.
30:20Je pense qu'il faut faire attention, et puis il faut être très modeste dans ce métier.
30:23Nous faisons un métier humain, et nous aujourd'hui, notre actif, ce sont nos collaborateurs,
30:27en interne, qu'on a embauchés, ou quand on fait une acquisition, les personnes qu'on recrute.
30:33Ce qui est vraiment, nous, notre métier, c'est de faire en sorte qu'ils se sentent bien,
30:36qu'ils ont envie de travailler avec nous, pour rendre ça auprès de nos clients.
30:39Prêt pour l'impact, c'est le titre de cette rubrique.
30:42L'impact, et puis plus généralement, on va dire la RSE, ça prend quelle place ?
30:46Ça veut dire quoi pour un intérim ?
30:47Je trouve que dans l'intérim, aujourd'hui, globalement, dans le marché même du recrutement,
30:52il y a un vrai impact déjà économique, fort.
30:55L'intérim, pour donner quelques chiffres, c'est chaque année, c'est plus de 3 millions de personnes différentes
30:59qui ont une mission d'intérim.
31:01Et aujourd'hui, il y a des entreprises qui ne fonctionnent exclusivement sur le rajout d'activité
31:06que grâce à l'intérim.
31:08Donc c'est important, on a un vrai rôle déjà économique,
31:11et après, il y a un impact social qui est par nature, par notre métier, qui est vraiment important.
31:17Aujourd'hui, nous, par exemple, la moitié de nos intérimaires ont moins de 35 ans.
31:20Et sur ces jeunes, 90%, le travail temporaire, la mission, c'est leur premier accès à l'emploi.
31:27Jamais eu de CDI, jamais eu de CDD.
31:30Donc l'accès au marché de l'emploi, c'est le travail temporaire.
31:34Donc on a un vrai rôle à jouer, mais je vous parle des jeunes.
31:36On est actifs sur les seniors, sur les personnes en situation de handicap,
31:40sur les jeunes issus des quartiers privés.
31:42Tous les sujets de la politique de la ville.
31:44Oui, mais ça veut dire que vous êtes proactif.
31:50C'est-à-dire que, par exemple, on peut parler qu'il y a une féminisation.
31:53Est-ce qu'il y a des process que vous mettez en œuvre,
31:57notamment dans certains métiers, pour essayer de lutter contre les a priori, les féminiser ?
32:02Nous, tout part de nos clients.
32:04Le client a besoin, le client va nous appeler, va nous dire,
32:06voilà, moi je suis dans l'industrie, j'ai une problématique de féminisation de mes postes,
32:10comment on peut travailler ensemble.
32:12Notre métier, c'est de réfléchir, de co-construire avec nos clients.
32:15Une fois que j'ai dit ça, comment on fait pour aller recruter des femmes dans l'industrie ?
32:19Donc c'est un vaste sujet et on y prend part.
32:22Mais c'est important d'aller dans les écoles, d'aller dans les lycées professionnels,
32:25en amont, pour essayer de leur expliquer les métiers sur lesquels il va y avoir un débouché.
32:31Et puis après, on parlera certainement de l'intelligence artificielle,
32:34mais les outils aussi, aujourd'hui, vous permettent de privilégier un peu des postes,
32:38d'éviter les biais pour aller aux besoins de nos clients.
32:41Mais est-ce que parfois, alors ça peut être pour la féminisation,
32:43ou ça peut être pour la diversité, ça peut être, etc.
32:46Est-ce que vous êtes obligé de, parce que je comprends très bien,
32:50évidemment, c'est une demande de vos clients,
32:51mais parfois vous pourriez aussi être à l'origine.
32:54Vous voyez ce que je veux dire en disant,
32:55tu sais que dans ce métier-là, il y a des talents auxquels tu ne penses pas,
33:01il faut peut-être que tu sortes de ton schéma de recrutement un peu classique.
33:05C'est ce que je disais quand j'employais le mot de co-construire, c'est important.
33:08C'est-à-dire que nous aussi, on voit un peu, on est vraiment au cœur de l'écosystème emploi,
33:12donc client et côté candidat.
33:14Donc nous, on voit l'évolution, on voit l'évolution du marché, des besoins,
33:18et c'est notre rôle aussi d'aider le client à s'orienter,
33:21de le pousser vers des objectifs qui sont aujourd'hui des politiques publiques d'emploi,
33:27pour qu'il recrute les bonnes personnes.
33:29À la fin, l'entreprise, ce qu'elle veut, c'est le profil pour recruter,
33:32et à nous de faire en sorte de l'aider sur cette mission-là.
33:35Sur le handicap, est-ce que vous voyez un effet JO ou pas du tout ?
33:39C'est-à-dire qu'il y a eu une espèce de bulle dans laquelle tout le monde s'est dit
33:43« c'est merveilleux, on progresse » et en fait, il ne se passe pas grand-chose.
33:46C'est un sujet d'actualité depuis 2-3 ans.
33:48Je ne vois pas d'effet spécifique sur les Jeux Olympiques,
33:51mais c'est un sujet des entreprises très importants,
33:53sur lequel il y a encore beaucoup d'efforts à faire malheureusement,
33:56parce qu'on n'est pas au niveau de l'attendue légale, pour nos clients, j'entends.
34:01Donc c'est vraiment un travail de tous les jours et de, comment dire,
34:07il faut parler de ces sujets le plus possible, féminisation, parler des handicaps,
34:10pour que les personnes n'aient pas de problématique, pour dire
34:13« nous on recrute tout type de profil, si vous avez la compétence et le potentiel,
34:18venez faire du travail temporaire, on vous trouvera un emploi ».
34:21Mais ce qui est dur, c'est de les faire venir pour qu'ils franchissent la porte de notre agence.
34:25Et ce E de RSE, la question environnementale, comment ?
34:29Alors c'est quoi l'impact d'une boîte d'intérim d'ailleurs ?
34:33Alors nous, sur l'environnement, nous c'est une société de service,
34:36donc on a peu d'impact.
34:38Alors bien sûr, on essaie de faire des efforts sur les voitures et sur toute cette partie-là.
34:42Nous, l'environnement, comme on le voit, c'est l'impact auprès de nos clients.
34:45Nous, on travaille de plus en plus aujourd'hui avec des clients
34:48qui sont dans l'industrie verte, dans les énergies renouvelables.
34:52Alors nous, notre métier, c'est de travailler et plutôt de favoriser ces postes-là.
34:56Ça veut dire que les métiers liés au changement climatique
34:59ou à la transformation environnementale, ils sont demandés ?
35:03Ils sont demandés énormément.
35:04Il y a beaucoup d'entreprises qui se créent sur les voitures hybrides et électriques.
35:11Donc il y a des industries qui se créent, donc des nouveaux métiers aussi
35:13sur lesquels on accompagne ce développement.
35:15Est-ce que l'université, les écoles, elles ont anticipé cette demande
35:22ou est-ce qu'il y a un décalage ?
35:24Aujourd'hui, il y a un décalage.
35:25Clairement, nous, on pousse pour que les entreprises soient de plus en plus présentes
35:29dans les lycées.
35:31On vous parle tout à l'heure des lycées professionnels,
35:33mais tous les lycées au global.
35:34C'est qu'aujourd'hui, on est toujours en manque de profils qualifiés.
35:38Les entreprises, c'est vraiment une denrée rare,
35:40donc elles ont même plutôt tendance à les embaucher en CDI.
35:43Et la problématique que l'on a, c'est parfois des inadéquations
35:46entre la formation et les besoins des entreprises aujourd'hui.
35:49Donc ça, ça évolue.
35:51On a les métiers digitaux.
35:53Vous parliez de l'environnement.
35:55C'est tous ces nouveaux métiers sur lesquels on n'a pas forcément
35:57assez de personnes pour les besoins aujourd'hui.
35:59Alors, vous êtes un métier de service.
36:01Évidemment, vous n'allez pas avoir l'impact carbone d'une industrie lourde.
36:05On est d'accord.
36:06Mais quand même, vous avez cherché à faire baisser vos émissions de gaz à effet de serre.
36:10Je veux bien qu'on détaille un peu ce que vous avez fait.
36:14On a déjà énormément de voitures.
36:16On a 380 agences.
36:18Et donc, nos commerciaux sont des commerciaux plutôt tains.
36:20D'aller voir nos clients dans les zones industrielles.
36:22Voilà.
36:23Donc, c'est comment vous passez d'une flotte de voitures plus propre.
36:26Comment vous équipez vos agences et le siège de bornes électriques.
36:30Nous, c'est cet impact-là.
36:31Renégocier aussi.
36:32Dans les flots aujourd'hui ?
36:33On en a aujourd'hui.
36:34À part le siège, ce qui est difficile, c'est que nous sommes peu propriétaires de nos agences.
36:37Donc, équiper des bornes, c'est parfois compliqué dans les régions.
36:42Et ce qu'il faut se rendre compte, c'est que l'écosystème du travail temporaire, on a des agences dans des grandes villes, bien sûr, mais dans des toutes petites villes aussi.
36:49Et c'est parfois un peu compliqué de pousser, d'aller expliquer aux propriétaires, d'équiper un local pour qu'on puisse avoir cette problématique-là.
36:57La problématique qui est la nôtre, mais qui est celle en ce moment en France aussi, c'est de pouvoir recharger sa voiture.
37:02Oui, bien sûr.
37:03Ça reste une problématique.
37:04Ça reste une vraie problématique. Alors après, sur le siège, c'est assez facile, vous avez plus de place.
37:08Mais sur des centres de profit, vous avez deux ou trois personnes, c'est un peu plus compliqué.
37:11Alors bon, le choix de véhicules, c'est fait. L'énergie, le sourcing de l'énergie, par exemple.
37:16L'énergie, pareil. On fait attention sur notre consommation d'énergie.
37:20Après, c'est des messages. On renégocie aussi des contrats pour avoir des contrats plus verts.
37:23Voilà. Mais nous, c'est vrai qu'on essaie de jouer notre part. On essaie de le faire avec les clients, surtout.
37:29Notre vrai enjeu, ça reste quand même le social sur le RSE.
37:34C'est le S de RSE qui est le plus important.
37:37Vous avez rejoint la communauté Les Entreprises s'engagent.
37:39On les reçoit régulièrement ici. On a souvent eu des partenariats. Pourquoi ?
37:44Je trouve que c'est important que les entreprises ont leur part à jouer dans le changement, dans l'impact, si on peut l'appeler comme ça.
37:51On a un vrai rôle. Et je pense que les entreprises qui sont au cœur de la transformation et notre métier sur l'emploi,
37:58on a une vraie part à jouer. Je pense que le fait d'être ensemble, à réfléchir ensemble aux côtés des pouvoirs publics,
38:04on travaille beaucoup avec France Travail et le ministère du Travail sur notre sujet,
38:09ça permet de pousser les entreprises et pousser l'impact de façon très concrète.
38:15J'étais il y a deux jours dans un lycée professionnel, justement pour aller voir les jeunes,
38:19pour leur expliquer ce qu'on attend et puis pour leur proposer aussi des emplois.
38:24Il faut qu'ils soient au courant de tout le champ des possibles et rien que mieux que l'entreprise pour aller expliciter ça auprès des jeunes.
38:31Alors on va parler de l'évolution du marché de l'emploi.
38:33Et pour ça, je m'appuie sur la question que Nicolas Gomarck était à votre place la semaine dernière.
38:37Le directeur général de la MATMUT a choisi de vous poser. On l'écoute.
38:41Bonjour Arnaud.
38:42J'aimerais savoir que pour une société comme la vôtre, qui est spécialisée dans l'intérim,
38:47est-ce que le rapport au travail qui a quand même évolué ces dernières années dans la société française
38:54est plus un avantage ou un inconvénient pour une entreprise comme la vôtre ?
39:01Alors déjà, votre constat, vous, sur le rapport au travail.
39:03Déjà, je ferais une différence entre le recrutement en CDI et le travail temporaire.
39:10Pour répondre à cette question, si vous me permettez.
39:13Sur la partie recrutement, on voit un vrai changement.
39:15On est plutôt sur des profils cadres.
39:17Et on se rend compte aujourd'hui que sur ces profils-là, effectivement,
39:20il y a un équilibre bi-pro-bi-perso qui est beaucoup plus important.
39:23Donc nous, notre rôle, c'est vraiment d'être intermédiaire, de discuter avec nos clients
39:27sur aujourd'hui du télétravail pour les cadres.
39:29C'est toujours une demande qui est importante, même si le schéma aujourd'hui des entreprises,
39:33quand on l'entend, est plutôt retour au bureau.
39:35Mais ça reste quand même encore important.
39:37Donc ça veut dire que si on veut recruter des cadres, vous disiez de la difficulté à créer des talents,
39:41il faut quand même toujours intégrer du télétravail.
39:43On est toujours obligé, vie pro-bi-perso.
39:45Aujourd'hui, la jeune génération a ce besoin-là.
39:49Mais je pense que c'est rentré dans les façons de travailler.
39:51Et on s'est plutôt bien adapté.
39:53Et nous, notre métier, c'est de nous adapter à la conjoncture et aux personnes qu'on recrute.
39:59Après, sur le travail temporaire, j'ai envie de dire que par nature, c'est la flexibilité, le travail temporaire.
40:04Il y a des personnes, et c'est souvent méconnu, mais il y a beaucoup d'intérimaires qui sont intérimaires par choix.
40:10Donc ils font leur carrière en intérim.
40:12Et ça leur permet de se former, de changer de voie, de travailler pas forcément 5 jours dans la semaine.
40:20Ça permet aussi de s'adapter au rythme de vie aujourd'hui.
40:22Et l'intérim permet de changer de métier et de s'orienter s'il faut.
40:26Et en interne, au sein du groupe adéquat, le télétravail, ça fait partie des...
40:34C'est rentré dans les mœurs ?
40:36Très peu.
40:37Alors on fait un peu sur des métiers de siège.
40:40On le fait sur des marques de recrutement où il y a moins besoin de cette présence.
40:43Mais nous, notre métier, c'est quand même de recevoir du public.
40:46Nous, nos agences, on a 380 agences en France, avec 2, voire 3 personnes maximum.
40:50Et nous, des intérimaires, ils viennent nous voir tous les jours.
40:52Nous sommes les employeurs.
40:54Nous, nous avons 35 000 salariés tous les jours en poste.
40:57Et donc ces salariés, ils ont besoin de nous pour leur fiche de paie,
40:59pour répondre à des questions, pour leur matériel de sécurité.
41:02Donc malheureusement, on doit être présent physiquement en agence.
41:05Mais c'est une vraie question, parce que...
41:07Alors là, j'ai bien compris, mais ça concerne finalement peu de salariés qui sont au siège.
41:12Mais au sein d'une entreprise, il y a ceux qui peuvent télétravailler et ceux qui ne peuvent pas.
41:16Et donc ça crée aussi des questions de convoitise ou de musique.
41:22C'est une vraie question en termes de RH.
41:23C'est pour ça que tu n'essaies pas à organiser de façon...
41:26Nous, le principe, c'est que tout le monde fait le même métier.
41:28Nous sommes dans la même entreprise.
41:30Et donc s'il n'y a pas de télétravail dans les agences qui représentent le gros de notre activité,
41:33il y en a très, très peu au siège, parce que ça nous paraît une justice aussi d'entreprise.
41:39Effectivement.
41:40Il y a un maillage, comme vous dites, 375 ou 380 agences en France.
41:45C'est un sacré maillage territorial.
41:46Vous êtes vraiment partout ?
41:47On est partout en France, oui, aujourd'hui.
41:49Vous avez besoin d'une agence, c'est vraiment de la proximité.
41:52On a des clients de grands comptes.
41:53Donc si on a des clients qui vont vous demander un intérêt maire,
41:56très précisément sur une PME, il faut être présent de son client.
41:59Et alors, comment vous aidez les entreprises à connaître un peu spécifiquement, précisément,
42:05justement, les besoins d'un territoire, l'interaction entre leurs besoins et la réalité du marché du territoire ?
42:11Nous, ce qui est important, c'est que les outils informatiques, aujourd'hui, nous aident de plus en plus.
42:16On a vraiment des...
42:17On a créé un outil, et c'est pour ça qu'IA nous aide beaucoup sur ces points-là,
42:22notamment pour dire, ben voilà, le bassin d'emploi, ici, donc on se sert de toutes les bases publiques
42:26pour faire un mapping un peu du territoire, pour savoir quels sont les postes qu'ils recrutent à un endroit donné.
42:32Ça aide le client pour dire, si toi, tu es dans cette zone, tu as besoin de logisticien,
42:37bon ben là, il y a le volume pour pouvoir trouver les personnes qu'il te faut.
42:41Donc il faut... Nous, c'est vraiment un rôle de conseil.
42:42Et puis, quand on prend des personnes localement, une agence et une centaine d'intérimaires par agence,
42:47et entre 15 et 20 clients, vous avez cette connaissance du client qui est assez forte
42:54pour aller justement discuter avec lui, voir ses besoins et évaluer un peu ses problématiques
42:59pour répondre à ses besoins de recrutement.
43:02Il nous reste 8 minutes, on va passer beaucoup de temps sur l'IA pour terminer,
43:05mais toujours sur les ressources d'un territoire et peut-être des idées reçues
43:13sur la question des secteurs en tension, des gens qui ne veulent pas travailler.
43:20Vous voyez ce que je veux dire ?
43:21Tout ce que vous devez entendre à longueur de journée sur la réalité du marché du travail en France.
43:27Moi, je pense que quand on dit que les Français ne veulent pas travailler,
43:31que certains sont par choix, moi, je suis vraiment contre cette opinion.
43:36Nous, on le voit aujourd'hui, les personnes veulent travailler.
43:38La problème que je vois le plus, c'est l'inadéquation au poste.
43:41C'est parfois pas les bons profils pour les bons postes.
43:44Oui, parce que sinon, on ne comprend pas pourquoi d'un côté, il y a des secteurs en tension
43:46et pourquoi de l'autre, il y a toujours X millions de chômeurs dans notre pays.
43:49Et nous, le travail temporaire, c'est... Nous formons beaucoup.
43:52Nous, chaque année, nous formons plus de 15 000 personnes.
43:55Nous faisons travailler 200 000 intérimaires et donc 15 000 de ces 200 000 sont formés.
43:59Donc, il faut, moi, je pense qu'il faut vraiment mettre l'accent sur la pédagogie pour aller...
44:03Donc, ça passe par le niveau scolaire pour aller aussi dans les bonnes filières.
44:07Et puis, à nous de former aussi pour être en adéquation avec les besoins.
44:10Je ne pense pas que des personnes soient au chômage par choix.
44:15Allez, le chapitre consacré à l'intelligence artificielle, je m'appuie sur une citation, une de vos citations.
44:20Il faut considérer l'intelligence artificielle comme un outil, pas un remplaçant.
44:25Elle nous permet d'être encore plus disponible et pertinent pour nos clients et nos candidats.
44:28Déjà, comment vous l'utilisez, vous, aujourd'hui, au sein d'Adéquat l'intelligence artificielle ?
44:33À moi, déjà, quand j'ai commencé, on a vraiment été très en amont sur ce sujet,
44:36parce que je voyais le changement et je trouvais qu'il était très important d'éduquer,
44:40donc déjà un peu tout le monde.
44:41Donc, nous, déjà, la première chose que j'ai faite, c'est rassurer tout le monde.
44:44Pour leur dire, l'IA ne va pas vous remplacer, elle va vous augmenter.
44:48Et quand je dis ça, c'est-à-dire que pour moi, la relation humaine,
44:50qui est vraiment le cœur de notre activité, va être renforcée par la présence de l'intelligence artificielle.
44:56Ça peut être un peu contre-intuitif, mais quand vous éliminez toutes les tâches très chronophages,
45:00enfin, un métier très administratif, vous avez du temps pour aller parler avec vos clients,
45:04pour aller parler avec vos candidats.
45:06Et ce temps-là, c'est les outils qui vous permettent de l'avoir.
45:09Donc, qu'est-ce qu'on a fait ?
45:10Première chose, c'est qu'on leur dit qu'il faut donner un tchat GPT à tout le monde.
45:13Donc, on a mis un tchat GPT interne.
45:15Vous avez créé votre…
45:16On a pris les tchat GPT du marché, mais on l'a existant, et on l'a fermé à notre environnement.
45:22D'accord.
45:23Donc, chacun…
45:24On ne voulait pas que nos données confidentielles soient dans le public.
45:27Absolument, sûr.
45:28Donc, chacun peut poser ses questions.
45:30Et ensuite, au fur et à mesure des années, on l'a améliorée.
45:33Donc, aujourd'hui, ça peut vous poser deux, trois questions.
45:36Ça vous permet de vous créer une annonce pour la diffuser directement.
45:39Ensuite, ça permet de faire une synthèse d'entretien très rapide pour vos clients.
45:43Maintenant, ça permet d'anonymiser un CV pour l'envoyer à nos clients très rapidement.
45:48Et on fait plein d'éléments qui nous permettent aujourd'hui de faciliter la vie en agence.
45:54On fait un métier très administratif et le but, c'est de les faciliter.
45:57Et là, on est en train…
45:58Donc, ça vient de sortir.
45:59Aujourd'hui, pour chercher dans notre base, ça vous donne…
46:01C'est vous parler.
46:02Vous parlez à l'IA, comme on se parle aujourd'hui, Thomas.
46:04Et ça permet directement de vous trouver les 10-15 profils dans notre CV Tech interne
46:09qui correspondent à votre question.
46:12Et donc, on parlait tout à l'heure de féminisation.
46:15Par exemple, vous pouvez, à poste égal et équivalent égal, vous pouvez dire
46:18« mettez les femmes en premier ».
46:20Voilà.
46:20Donc, ça permet indirectement d'inciter à répondre à vos objectifs de recrutement.
46:25Mais ça veut dire qu'à partir d'IA générative existante,
46:29vous êtes en train de créer votre propre IA ?
46:31Est-ce qu'on peut dire ça comme ça ?
46:33Alors, c'est des outils…
46:34L'IA, ça va tellement vite que c'est souvent des outils dont on n'est pas propriétaire.
46:37Donc, on met des briques.
46:39Et à l'aide de toutes ces briques, on crée notre propre…
46:41Alors, le système, l'IA, le terme est peut-être un peu fort.
46:45Mais on crée notre propre outil pour répondre à nos problématiques aujourd'hui.
46:48Vous avez combien de personnes qui travaillent en interne sur ces questions ?
46:52Pas seulement d'IA, mais d'innovation ?
46:54Sur l'informatique au global, nous, ils sont 80.
46:57Et ils sont 40 à travailler exclusivement sur IA, innovation.
47:00Un peu en mode start-up interne, est-ce qu'on peut dire ça ?
47:03On le fait.
47:04C'est-à-dire, si vous voulez vous transformer,
47:06il faut que ce soit des personnes qui soient un peu à côté de votre organisation.
47:09Donc, certains ne font que ça.
47:10C'est-à-dire réfléchir un peu à l'agence de demain, au monde du travail de demain,
47:14et proposer des solutions qui pourraient améliorer la productivité,
47:20améliorer le travail de nos équipes.
47:22Alors, j'entends l'argument, vous dites, ce n'est pas un remplaçant.
47:27Mais il y a quand même un certain nombre d'études.
47:28Alors, ça va dépendre des métiers, évidemment.
47:30Mais il y a une étude récente chez l'université de Stanford aux États-Unis
47:33qui montre que l'intelligence artificielle entraîne une baisse de l'emploi,
47:37particulièrement si on regarde les jeunes travailleurs
47:39avec des postes un peu moins qualifiés dans des secteurs
47:41qui sont exposés à cette technologie.
47:43Et là, ils en citent deux, développement logiciel, services clientèles.
47:46Il y a quand même, enfin, c'est une mutation tellement radicale
47:49qu'il y a forcément des métiers qui vont disparaître.
47:51C'est sûr, mais c'est ça, très clairement, on le voit à nous.
47:54Mais il y a d'autres qui se créent.
47:55Donc, c'est comme toute transformation et mutation économique ou industrielle
48:00qu'on a pu voir par le passé.
48:02Bien sûr qu'il y a des métiers, vous parlez des métiers de centres d'appel,
48:04qui sont en train de disparaître, très clairement.
48:06Les métiers un peu moins qualifiés,
48:08mais en remplacement d'autres métiers qui sont en train de se créer.
48:11On a un peu parlé tout à l'heure sur le digital.
48:14C'est des métiers qui se créent aujourd'hui.
48:15Même au sein du digital, aujourd'hui, il y a moins de besoins de développeurs
48:18parce que l'IA développe très bien toute seule.
48:21Mais il y a besoin de beaucoup de personnes pour générer l'IA.
48:24Donc, tous ces métiers sont en train de se transformer.
48:27Donc là, on est en plein dedans.
48:28Et c'est vrai que c'est difficile d'avoir une visibilité très sûre
48:32sur l'évolution du marché demain.
48:34Mais clairement, nous, en interne, en tout cas,
48:37ce en quoi je suis persuadé, c'est que la relation humaine
48:40va quand même sentir renforcée de tout ça.
48:42Aujourd'hui, on a besoin, le client a besoin qu'on aille le voir.
48:45L'intérieure-mère, il y a besoin qu'on suive sa carrière,
48:47qu'on l'aide à se former, qu'on discute avec lui.
48:50Mais est-ce que...
48:50Alors, je pousse le raisonnement.
48:53Ça veut dire que...
48:54Parce que vous, votre métier, c'est d'anticiper
48:56sur aussi ce que sont les métiers de demain, etc.
49:00Ça veut dire que...
49:01Il faut forcément savoir utiliser l'outil IA
49:06parce que son métier va être transformé par l'outil ?
49:10Je pense qu'aujourd'hui, maîtriser l'intention artificielle,
49:13c'est un besoin.
49:13Après, ça dépend des métiers, mais je parle en interne.
49:17Mais moi, j'ai été très surpris quand on a lancé notre chat GPT interne.
49:21Il y a 90% des personnes qui s'en servent tous les jours.
49:24On a 1 500 collaborateurs.
49:26Donc, on a une adhésion à l'IA aujourd'hui
49:28parce que c'est quand même assez simple d'accès.
49:30Oui, c'est vrai, mais est-ce qu'ils s'en servent forcément
49:33pour des usages essentiels ?
49:37Vous voyez ce que je veux dire ?
49:38Est-ce qu'on n'est pas en train d'utiliser l'IA
49:40pour faire des choses qu'on pourrait faire aussi bien ?
49:43Parce que l'IA, derrière, c'est des serveurs qui tournent,
49:46de la consommation énergétique, de l'eau, etc.
49:49Et on en revient à un autre de nos objectifs.
49:51Il y a des tâches.
49:54Aujourd'hui, ça facilite et ça accélère vraiment.
49:57Nous, par exemple, on a un métier très encadré juridiquement.
50:01Et parfois, il faut pouvoir répondre à un client.
50:02Aujourd'hui, on a digitalisé toute notre base juridique.
50:06Ça permet de poser une question et d'y répondre très précisément.
50:09Avant, on avait l'information,
50:10mais il fallait chercher dans 10 PDF
50:12pour trouver la bonne information
50:14et c'est sûr qu'elle soit juste et récente.
50:16On perd du temps.
50:17On perd du temps.
50:17Et puis parfois, l'information n'est pas bonne donnée à nos clients.
50:20Donc, ça fait vraiment gagner un temps important.
50:24Après, sur d'autres métiers,
50:25aujourd'hui, nous, c'est vraiment un support.
50:29Nous, le but, c'était comment on enlève le papier,
50:31comment on enlève les tâches qui sont répétitives et chronophages.
50:35Bien sûr qu'un humain pourrait continuer à le faire.
50:37Mais je pense qu'il est mieux chez nous
50:38à aller s'occuper des personnes, prendre du temps.
50:41Comme on se parle aujourd'hui,
50:42plutôt que d'écrire pendant 10 minutes,
50:43pendant qu'on se parle, au moins comme ça,
50:45la restitution est faite immédiatement après.
50:47Vraiment des outils qui servent
50:49à renforcer la relation humaine.
50:51Et moi, je leur dis,
50:52moi, je suis prêt à investir,
50:53mais retrouvez du sens dans votre métier.
50:55Allez voir les personnes, allez voir vos clients.
50:57Essayez de comprendre un petit peu.
50:58Un dernier mot.
50:59Est-ce qu'il y a des biais
51:00qui peuvent se transmettre à une IA ?
51:04Et notamment dans une question de recrutement.
51:06Après, c'est tout un problème de data.
51:08Et nous, notre gros travail aujourd'hui,
51:09c'est savoir comment est codée la data.
51:11Nous, on a 1500 personnes,
51:12nous, tout le monde qui remplit cette base.
51:14Donc là, il faut être très vigilant.
51:15C'est comment est gérée la donnée
51:19au sein de l'entreprise.
51:22Bien sûr qu'il y a des biais.
51:23Donc ça, on est très, très vigilant là-dessus,
51:25notamment sur le recrutement,
51:27vraiment au cœur de toutes les problématiques possibles.
51:30Vous parlez de féminisation.
51:31On a aussi des différents profils.
51:33Il faut qu'on arrive à enlever tout ça
51:34pour recruter la meilleure personne.
51:36Merci beaucoup, Arnaud Brun.
51:38Et à bientôt sur Bismarck on Change.
51:40On passe tout de suite à notre rubrique
51:41start-up et innovation.
51:49Smart Ideas, c'est notre rubrique consacrée
51:51aux start-up éco-responsables.
51:52J'accueille Maxime Aboukra.
51:53Bonjour.
51:54Bonjour.
51:55Bienvenue.
51:55Vous êtes le cofondateur de Hazard,
51:58créé en mars de cette année, mars 2025,
52:00avec Julien Montand.
52:01Et avec quelle idée ?
52:02C'est quoi Hazard ?
52:03Hazard, c'est un logiciel d'analyse
52:05des haies climatiques pour les entreprises.
52:07Dès le départ, elle est partie
52:08de mon expérience dans le conseil.
52:10J'ai accompagné une trentaine d'entreprises
52:12dans l'analyse de leur risque climatique
52:14et leur stratégie d'adaptation
52:15au changement climatique.
52:17Et on a identifié avec mes clients
52:19et mes consultants que ces entreprises
52:21n'étaient pas autonomes pour poursuivre
52:23le travail après l'étude.
52:25D'accord.
52:26Et donc, on a identifié qu'il y avait
52:27un vrai besoin d'outillage de ces entreprises
52:30pour qu'elles puissent elles-mêmes
52:31réaliser des études et elles-mêmes
52:33piloter l'adaptation en animant
52:37les différents départements des entreprises.
52:38Alors, ça s'appelle un système d'information géographique.
52:42Exactement.
52:43Comment ça marche ?
52:44Qu'est-ce qu'on y trouve ?
52:44Qu'est-ce qu'on y trouve ?
52:45Un système d'information géographique,
52:47par exemple, ça peut être Google Maps.
52:49On va superposer des couches de données
52:51géographiquement explicites.
52:53C'est-à-dire, voilà, il y a les routes,
52:54il y a les magasins, les forêts, etc.
52:56Pour hasard, on va superposer des couches
52:59de données climatiques,
53:01donc les inondations, les sécheresses,
53:03les vagues de chaleur, etc.
53:04Ces données-là, elles nous viennent
53:05du monde de la recherche,
53:06mais on va aussi superposer des données
53:08d'entreprise.
53:09Où sont mes sites ?
53:11Mes sites opérés, mes fournisseurs,
53:14mes clients, ma chaîne de valeur.
53:16Donc, on court aux la chaîne de valeur.
53:18Et pour ces sites-là,
53:19on va donner des attributs.
53:22Il y a la vulnérabilité climatique.
53:24Comment ces différents objets,
53:25ces différents sites,
53:26vont réagir aux aléas climatiques ?
53:28Si je suis un bâtiment,
53:29je ne vais pas réagir de la même manière
53:31aux aléas climatiques
53:32que si je suis un verger de pommiers, par exemple.
53:35Oui, évidemment.
53:36Ces données, elles viennent d'où ?
53:38Certaines sont disponibles ?
53:39Certaines viennent des entreprises
53:40et il faut les trouver ?
53:41Comment vous collectez les données ?
53:42C'est une très bonne question.
53:44Alors, il y a les données d'aléas climatiques
53:46qui nous viennent du monde de la recherche,
53:48du monde des professionnels de l'aléas climatique.
53:50Et les données d'entreprise,
53:52elles viennent de l'entreprise.
53:54Elles sont à différents échelons.
53:56Il y a des données qui sont très précises,
53:58qui viennent des opérations.
53:59Et il y a des données aussi
54:00qui viennent des systèmes d'information,
54:02par exemple les achats,
54:03qui ont des milliers, des dizaines de milliers,
54:05voire des centaines de milliers de fournisseurs,
54:08avec de plus en plus de ruptures d'approvisionnement
54:11en lien avec les aléas climatiques.
54:13Et donc, nous, on se branche à ces systèmes d'information
54:16pour fournir des due diligence
54:19sur, par exemple, les fournisseurs,
54:22mais aussi des analyses très précises sur les sites OPM.
54:24Qui sont vos clients aujourd'hui ?
54:25Quel profil ?
54:26Ça varie.
54:27En fait, toute entreprise,
54:30n'importe quelle entreprise,
54:32est exposée aux risques climatiques.
54:33Et donc, il n'y a pas de secteur, de taille ?
54:37Exactement.
54:39Alors, celles qui sont, on va dire, en avant-garde sur ce sujet,
54:42c'est plutôt les grandes entreprises,
54:43puisqu'il y a une pression réglementaire.
54:45Mais, in fine, toute entreprise est concernée
54:48et elle s'inscrit dans un tissu économique
54:50interconnecté, mondialisé,
54:53avec des impacts qui se multiplient,
54:56avec la multiplication de la fréquence
54:58et de l'intensité des aléas climatiques.
55:00Et donc, ces entreprises, voilà,
55:03sont de plus en plus nombreuses à adresser ce sujet.
55:06Hazard, c'est un outil d'aide à la décision
55:10en termes de stratégie RSE, stratégie environnementale ?
55:13Vous l'avez conçu comme ça ?
55:15Pas uniquement RSE, justement.
55:16Nous, on veut se rapprocher du monde de l'entreprise
55:18en adressant plusieurs besoins.
55:21Par exemple, les DAF.
55:22Les DAF, ils vont avoir besoin de savoir
55:24quels vont être les besoins en investissement.
55:26Est-ce que ça vaut le coup d'investir, par exemple,
55:28dans une digue pour me protéger des inondations ?
55:30Combien ça me coûte si je suis inondé ?
55:33Et combien me coûte la digue ?
55:35Il va y avoir les achats
55:36qui vont avoir des besoins récurrents
55:39de due diligence, comme je le disais,
55:41sur leurs fournisseurs.
55:42Il va y avoir la RSE
55:43qui vont avoir des besoins
55:45d'animation du sujet au sein de l'entreprise,
55:48mais aussi d'avoir les points donnés
55:49pour le reporting extra-financier.
55:52Il va y avoir aussi la stratégie
55:53qui va avoir besoin d'informations
55:55sur la pertinence de l'offre de produits et services
55:57dans un contexte de changement climatique.
55:59Si je vends, par exemple, des skis,
56:02est-ce que demain, mon marché va continuer d'exister ?
56:07Oui, effectivement.
56:08Dernier mot sur le...
56:10C'est une toute jeune entreprise,
56:11vous en êtes où ?
56:12Vous avez des partenaires financiers,
56:14vous êtes en train de lever des fonds,
56:16vous en êtes où de votre développement ?
56:18Alors, notre technologie, elle est mature.
56:20On n'a pas encore mis en production un SAS
56:23qui permettra aux entreprises
56:25d'être parfaitement autonomes
56:26en leur délivrant un SAS.
56:28Donc, pour le moment,
56:29on fait des pilotes avec ces entreprises.
56:31On va lever des fonds en 2026.
56:34Et pour le moment, oui,
56:35on est soutenus par les différents organismes
56:38de subvention et de financement non-dévitif.
56:40Merci beaucoup, Maxime Aboucra et bon vent à Hazard.
56:44Voilà, c'est la fin de ce Smart Impact.
56:46Merci à toutes et à tous de votre fidélité.
56:48Je vous dis à demain.
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