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  • il y a 2 jours
Mercredi 15 octobre 2025, retrouvez Brice Lalonde (Président, Équilibre des Énergies), Célia Roussin (Fondatrice, Pépite Raisin), Béatrice Delpech (Directrice Générale adjointe, Enercoop), Antoine Lacroix (directeur général, Maped Groupe) et Pascal Lavaur (co-fondateur, AQUALYO) dans SMART IMPACT, une émission présentée par Thomas Hugues.

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Transcription
00:00Bonjour à toutes et à tous, bienvenue, c'est Smart Impact, l'émission de la transformation environnementale et sociétale de notre économie.
00:14Et voici le sommet, c'est Antoine Lacroix, le directeur général de Mappet Group, qui sera l'invité du grand entretien.
00:21Tout à l'heure, on verra comment le secteur de la papeterie, des fournitures, s'adapte et s'engage pour l'écologie.
00:26Mais d'abord, je reçois Célia Roussin, la fondatrice de Pépite Raisin, entreprise pionnière dans la valorisation des coproduits de la vigne vers des secteurs comme la mode, la cosmétique ou l'alimentation.
00:39Dans notre débat, on verra que l'instabilité gouvernementale chronique de la France a des conséquences et conséquences lourdes pour le secteur de l'énergie.
00:47Toujours en attente de la PPE, la loi de programmation pluriannuelle de l'énergie.
00:51Et puis, dans notre rubrique « Start-up et innovation », je vous présenterai Aqualio et ses solutions de stockage d'eau, de pluie pour les particuliers.
01:01Voilà pour les titres, c'est l'heure de Smart Impact.
01:09L'invité de ce Smart Impact, c'est Célia Roussin. Bonjour.
01:13Bonjour Thomas.
01:14Bienvenue, vous êtes la fondatrice de Pépite Raisin que vous avez créée en mars 2023. Je veux bien que vous nous présentiez votre entreprise. Pourquoi vous l'avez créée ? C'est quoi le point de départ ?
01:24Alors le point de départ, c'est le vignoble, le vignoble français. Et c'est après 12 ans dans des grandes maisons en France et à l'international que je me suis rendue compte qu'on avait beaucoup de raisins, beaucoup de cultures du raisin, mais aussi beaucoup de coproduits du raisin.
01:38On se parle à peu près de 20-25% de biomasse qui n'est pas destinée à la production du vin et que cette biomasse était HPI, au potentiel d'impact, au potentiel d'innovation.
01:48Et donc, on pouvait certainement faire des choses pour l'innovation durable et des solutions face aux enjeux climatiques.
01:54Donc, on est dans une solution au cœur de l'économie circulaire.
01:58C'est-à-dire, c'est transformer les coproduits, certains disent des déchets, en prendre conscience que ce sont des ressources. De quels coproduits on parle ?
02:06Alors, on se parle des peaux, on se parle des pépins, on se parle parfois des rafles.
02:12Vous savez, c'est des tout petits bouts de bois que vous avez sur la table quand vous mangez des raisins.
02:17Et on se parle des molécules et matières d'intérêt.
02:20Donc, il y a un petit peu de génie végétale qui intervient.
02:23On regarde vraiment quelles sont les fonctionnalités biologiques, le potentiel qu'il existe dans cette biomasse-là.
02:28Est-ce qu'on peut en faire en boucle ouverte ?
02:30Donc, on travaille avec la mode, notamment, des tannins pour tanner le cuir de façon végétale,
02:34avec la parfumerie, de l'alcool de parfumerie.
02:37On est à peu près sur... On divise par trois l'empreinte carbone, directionnellement.
02:41Donc, ça a un vrai impact, puisque c'est circulaire.
02:43Et là, on travaille en particulier sur une solution pour la vigne,
02:48en protection contre un gros champignon qui est dans la vigne.
02:53Alors, on va détailler un peu tout ça.
02:56Mais je voudrais aussi, vous l'avez évoqué rapidement, qu'on parle de votre expérience.
03:00Vous avez travaillé dans des grandes maisons de Champagne,
03:02moi, TNC, pour ne pas la nommer, il y en a peut-être eu d'autres.
03:06Mais en vous disant quoi ?
03:08En vous disant, mais il y a de la ressource dont on ne fait rien ?
03:11C'est quoi la prise de conscience ?
03:13Oui, alors, déjà, moi, mon parcours, ce n'est pas un parcours d'ingénieur
03:16et pas un parcours de scientifique.
03:18Et je pense que c'est important, parce qu'aujourd'hui, dans les solutions,
03:21il faut qu'on ait une brique business,
03:22qui nous permette d'être assez vite à l'échelle et assez vite à l'impact,
03:26et toujours dans un narratif qui raconte un nouveau monde de solutions.
03:30Donc, effectivement, j'ai eu la chance de travailler sur très beaux domaines pendant 12 ans.
03:34J'ai vu et j'ai rencontré des personnes remarquables.
03:36J'ai vu qu'il y avait beaucoup, beaucoup de raisins.
03:39Et à un moment, je me suis dit,
03:40je n'ai peut-être plus les outils pour comprendre le monde d'aujourd'hui.
03:43Donc, j'ai fait un chemin personnel où je me suis reformée.
03:45Je suis passée à l'Institut des Futurs Souhaitables,
03:48à Lumia et Entrepreneurs d'Avenir à Cambridge.
03:51Et je me suis dit, comment on peut créer un business
03:53où on va valoriser ce flux-là, qui aujourd'hui est un peu sous-valorisé ?
03:58Voilà.
03:59Il est un peu valorisé quand même.
04:01Il est un peu valorisé.
04:02Ce qu'on fait avec Pépite Rézin, on ne regarde que les projets pionniers,
04:06qui ne sont pas encore à maturité sur les marchés.
04:09Mais en revanche, on travaille avec des industriels directement.
04:12Donc, on est à échelle.
04:13On a passé, si vous voulez, la paillasse.
04:15Et on est à échelle, puisqu'on parle directement aux grands groupes,
04:18en termes de biosourcing, pour qu'ils puissent changer directement leurs achats.
04:21Alors, si on prend par exemple la mode, vous avez commencé à en parler.
04:24Concrètement, qu'est-ce que vous faites dans le monde de la mode ?
04:27Et comment on transforme un coproduit du raisin, finalement,
04:31en matière première pour une marque de mode ?
04:34Thomas, je vous donne un exemple.
04:35Quand vous buvez du vin rouge, vous pouvez faire tourner un petit peu le vin
04:38et dire, oh, il est tannique.
04:39Il passe quelque chose.
04:40Il se trouve que les tannins qu'on a dans le vin sont des tannins
04:43dont les marques de cuir ont besoin pour tanner le cuir.
04:47Le moment où on a fait ce lien-là, on se dit, il y a peut-être quelque chose à faire.
04:50On a mené de la R&D avec les labos référents en France.
04:55Et donc, on a un tannin pour tanner le cuir
04:57qui permet d'être sourcé en France, en circularité,
05:01et d'éviter d'aller soit sur du chrome, soit sur des tannins qui viennent de très loin.
05:05Mais qu'est-ce qu'on récupère ?
05:06Alors, on récupère le petit pépin, là, et de ce petit pépin-là,
05:09on extrait les tannins qui sont à l'intérieur.
05:12Toute l'extraction est sans solvant, à l'eau, en éco-extraction, en France.
05:17Et alors, avec la cosmétique, tiens, pareil.
05:19Qu'est-ce que vous faites avec l'univers, le secteur de la cosmétique ?
05:21La cosmétique, il y a un marché assez mature aujourd'hui.
05:23Donc, nous, on ne touche pas directement sur l'actif.
05:26C'est des filières qui sont très structurées, très bien organisées,
05:29des marques en place qui sont connues.
05:32Donc, ça, on n'y va pas puisqu'on n'est pas pionnier.
05:34On regarde vraiment les filières à ouvrir et à accompagner,
05:37plutôt que celles qui sont déjà en place.
05:39En revanche, sur la parfumerie, on a mis en place un alcool
05:43qui permet de se substituer à de l'alcool qui est issu,
05:46notamment de la betterave,
05:47et qui n'est pas en circularité.
05:50Là, l'alcool est issu de la circularité.
05:53C'est-à-dire que le raisin a été le fruit de la culture pour faire du vin
05:57et qu'après ça, on fait de l'alcool, de parfumerie.
05:59Le secteur du vin est quand même dans une période difficile.
06:04Et puis, il y a une consommation mondiale qui baisse structurellement.
06:08Donc, est-ce que c'est presque vital pour ce secteur-là,
06:13non seulement de se réinventer,
06:14mais de se trouver des ressources là où elles n'étaient pas et n'existaient pas ?
06:19Il y a beaucoup d'enjeux.
06:20Effectivement, la filière vin va très mal aujourd'hui,
06:22et particulièrement aussi en France,
06:24avec une crise sociale réelle sur certains terroirs.
06:28Il y a un enjeu de trouver de nouvelles valorisations,
06:30de nouveaux débouchés économiques.
06:32C'est là où la brique économique business me paraît fondamentale,
06:36parce qu'on a déjà toutes les solutions,
06:38mais il faut qu'on les mette en musique pour que ça crée de la valeur.
06:41Et c'est ce qu'on fait.
06:42Mais les coproduits du vin, qu'est-ce que ça peut représenter dans le bilan d'un viticulteur ?
06:47Alors, ça dépend.
06:48Aujourd'hui, sur les solutions qu'on a,
06:49on touche directement des acteurs de la filière après la viticulture.
06:53Et on est en train de travailler,
06:55on en a une qui sort pour la viticulture,
06:57pour que le revenu aille directement au vigneron-vigneron.
06:59Ça prend un peu plus de temps.
07:01Ce que ça représente aujourd'hui, ça ne représente rien.
07:03Et c'est ça qui est dommage.
07:04C'est-à-dire que face à ce gros potentiel,
07:06ça ne représente rien,
07:08qu'ils achètent des solutions à l'externe,
07:09alors qu'ils pourraient les prendre directement de leur vignoble,
07:12et qu'on est en train de consorcer avec eux.
07:14Ce monde de la vigne qui est en train de se réinventer.
07:16Vous êtes venu avec un livre,
07:17je veux bien que vous me le passiez,
07:18parce que je vais le montrer, moi, à l'antenne.
07:2122 actions pour un vignoble durable.
07:24J'espère qu'on le voit bien.
07:25C'est publié chez Duno Innovation Retour d'expérience.
07:28Donc, c'est un partage de ce qui marche déjà, c'est ça ?
07:31Absolument, c'est un livre fantastique,
07:32préfacé par Marc-André Sélos,
07:34qui connaît très bien la question des sols et du vignoble,
07:37que vous avez reçu plusieurs fois,
07:40qui a une voix forte sur ces sujets,
07:41et Fanny Barthélémy,
07:42qui a une voix également très forte,
07:45très intelligente sur ce sujet.
07:47On a la chance d'être cité,
07:49Pépi Trézin, dans ce livre,
07:51comme porteur d'une solution,
07:52où en fait, c'est très simple,
07:53on utilise ces extraits tépins de raisin
07:55comme une solution pour les vignerons
07:58et les vignerons face au milieu,
08:01qui est un champignon majeur dans la vie.
08:03Donc, on va trouver dans les coproduits en question,
08:07alors quoi et comment vous le transformez
08:09pour que ça devienne un médicament de la vigne,
08:11en quelque sorte ?
08:12Oui, alors c'est très simple,
08:14si je devais grossir le trait,
08:16c'est comme des anticorps que la vigne crée elle-même,
08:18et ensuite on va les récupérer
08:19et on va lui donner pour booster ses défenses.
08:23L'idée, elle n'est pas de moi,
08:24elle est de Marc-André Sellos,
08:25quand je l'ai lu ses livres
08:26et qu'on a fait des liens en se disant
08:28« ça se trouve, c'est possible ».
08:29On a eu toutes les autorisations en début d'année
08:31et ensuite, on utilise l'expertise industrielle
08:35de mon partenaire industriel,
08:36c'est une PME qui a plus de 15 ans d'expérience.
08:39Vous voyez, c'est déjà assez mature
08:40pour être à l'échelle,
08:42pour qu'on puisse directement donner au vignoble.
08:44On sera en expérimentation
08:46grâce à une bourse
08:47obtenue par le domaine Penfold
08:49qui s'est installé au Médoc, dans le Bordelais.
08:52Et aujourd'hui, on a déjà quatre domaines avec nous,
08:54deux très beaux.
08:56Qu'est-ce que vous allez remplacer ?
08:58C'est la substitution au cuivre.
08:59On se parle de la substitution au cuivre
09:01en anti-milieux,
09:03dont la tolérance d'usage a été baissée de 50%
09:06cet été par l'Anceste.
09:07Et un gros enjeu
09:08pour les viticulteurs viticultrices.
09:10Pour bien comprendre,
09:11ça veut dire que l'Anceste
09:13limite l'usage du cuivre.
09:17Il y a une nouvelle réglementation
09:18qui limite l'usage du cuivre.
09:19Il y a un nouveau, un nouvel avis
09:20qui a été rendu par l'Anceste
09:21qui limite effectivement l'usage.
09:23Donc, il est urgent de trouver des solutions de remplacement.
09:25Et il est urgent de trouver des solutions
09:26parce que le milieu est une des pressions
09:30les plus importantes sur le vignoble
09:31qui enquiquine fortement la viticulture.
09:36Il y a une voie synthétique
09:37dans laquelle il faut sortir,
09:38il faut sortir des pesticides synthétiques.
09:40Mais le dire n'est pas facile,
09:42il faut des solutions.
09:42Et il y a la voie biologique
09:44qui utilise aujourd'hui aussi du cuivre.
09:46Donc, on vient avec un outil de la boîte à outils.
09:49Ce n'est pas révolutionnaire,
09:50mais ça permet d'apporter des solutions durables à la filière.
09:53Vous avez un programme qui s'appelle Sol Vivant.
09:57Oui, alors non, le Sol Vivant,
09:59ce n'est pas mon programme.
10:00C'est quoi ça ?
10:00Le programme que j'ai rejoint,
10:03il y a deux programmes.
10:04Il y a donc la bourse Penfold Evermore
10:07qui soutient ce projet-là.
10:08Et j'ai rejoint la cohorte
10:10de la Fondation Albert 2 de Monaco.
10:12Oui.
10:12De jeunes entrepreneurs voient engagés.
10:16C'est un programme de leadership climatique
10:18en quelque sorte.
10:19En quoi écosise ce programme ?
10:21Écoutez, on est dix leaders climatiques jeunes
10:25et ils ont eu la gentillesse de m'inclure
10:27dans cette jeunesse-là.
10:30Ce qui est assez frappant sur cette cohorte,
10:32c'est qu'on est tous en action,
10:35que la circularité est un sujet
10:36au cœur des entreprises.
10:39Donc, je vous donne l'exemple.
10:40Texula monté par Yara Yussri
10:42en Égypte récupère
10:44les millions de tonnes
10:45de pots de bananes
10:46et en fait des textiles
10:48basées sur l'expertise textile de l'Égypte.
10:52Hélène Martinez-Martinez, en Dominique républicaine,
10:55récupère les algues invasives
10:57qui bloquent les littoraux
11:00et en fait des biostimulants,
11:02des composés d'intérêts.
11:04Et l'Eftaris qui est en Grèce
11:06a dépollué le plastique
11:07de ces littoraux également.
11:10Donc voilà, c'est ça qui se passe.
11:11C'est une cohorte qui a entre 25 et 37 ans
11:14qui montre que le monde est en action,
11:17que les nouveaux modèles sont là,
11:18qui sont internationaux
11:20et où j'espère qu'on incarne
11:22un nouveau type de leadership.
11:23On déplace un peu l'ego
11:24en cherchant vraiment l'impact
11:26avec des boîtes qui sont robustes.
11:27Merci beaucoup, Célia Roussin.
11:29On souhaite le meilleur à Pépi Trézin.
11:32Voilà, on passe tout de suite à notre débat.
11:34Cette PPE, cette loi de programmation
11:36pluriannuelle de l'énergie
11:37qui se fait attendre,
11:39c'est la résienne.
11:47La PPE, la loi de programmation pluriannuelle
11:49de l'énergie, se fait attendre.
11:51C'est le thème de notre débat.
11:52J'accueille Brice Lalonde.
11:53Bonjour, bienvenue.
11:54Bonjour.
11:55Le président d'équilibre des énergies.
11:58Ancien ministre,
11:59je ne vais pas faire toute la liste
12:00de vos casquettes multiples et passées.
12:03Béatrice Delpej,
12:03bonjour et bienvenue.
12:05Vous êtes la directrice générale adjointe
12:06d'Enercop.
12:07Alors, on va peut-être faire
12:08un tout petit peu de pédagogie
12:09pour celles et ceux
12:10qui ne connaîtraient éventuellement pas
12:11ce qui est une PPE,
12:12une loi de programmation pluriannuelle
12:14de l'énergie.
12:15Brice Lalonde,
12:16un, c'est quoi ?
12:17Et deux, pourquoi ?
12:18C'est quand même dommage
12:19de ne pas en avoir.
12:20Alors, ça a été décidé en 2015.
12:24C'était Ségolène Royal à l'époque.
12:26Elle disait que c'était fort juste.
12:27Il fallait quelque chose,
12:29un document qui trace
12:30la politique énergétique de la France
12:32pour les dix prochaines années
12:34en deux périodes de cinq ans.
12:37Et tous les cinq ans,
12:38on révise pour voir
12:38si on ne s'est pas trompé.
12:40Et là, on en est à la troisième.
12:41Mais la troisième,
12:42elle devait être publiée
12:43il y a deux ans
12:43et elle ne l'est toujours pas.
12:45Et ça, c'est quand même
12:46assez compliqué
12:47parce qu'il y a quand même
12:48beaucoup d'industriels
12:48qui doivent faire des gros chèques
12:49pour investir.
12:50Est-ce que ça va être confirmé ou pas ?
12:53Il y a beaucoup de filières
12:54dont l'énergie, par exemple,
12:55le bois,
12:56qui se dit
12:56est-ce que je serai autorisé ou pas
12:57parce qu'il y a une querelle
12:58sur les particules
13:00émises par les cheminées, etc.
13:02Donc, c'est vraiment important
13:03pour l'économie, disons.
13:05On est dans une période
13:06d'incertitude générale politique aussi
13:08et là, encore plus
13:09dans le domaine de l'énergie
13:10alors qu'il y a quand même
13:11des investissements
13:12qui se font attendre.
13:14Pourquoi c'est important
13:15pour vous, Béatrice Deschpeuse,
13:16d'avoir effectivement
13:16une vision,
13:17une feuille de route ?
13:19Déjà, ça permet
13:19de consolider les filières.
13:21Les filières du renouvelable
13:22ont besoin de savoir
13:23quel est l'horizon
13:24qui s'annonce pour elle
13:25en ce moment particulièrement
13:26puisque je vous rappelle
13:26que dans une séquence
13:27assez courte,
13:28on a vu adopter
13:29très brièvement
13:30un moratoire
13:30sur les énergies renouvelables
13:31à l'Assemblée.
13:33Puis, on a entendu dire
13:33que c'était un sujet
13:34qui pouvait être de nouveau
13:35sur la table
13:36au moment où Sébastien Lecornu
13:38essayait de former un gouvernement.
13:40Donc, il faut rassurer
13:41les filières
13:42et leur donner un cap.
13:43Et puis, on a besoin aussi
13:44de savoir que l'ambition
13:46de développer
13:46les énergies renouvelables
13:47est portée politiquement
13:48en France
13:49et de se dire collectivement
13:50qu'on se retrousse les manches
13:51et qu'on essaye d'atteindre
13:52les objectifs
13:53qui nous sont fixés.
13:54C'est des enjeux.
13:56Alors, il y a la question
13:57des renouvelables,
13:58il y a la question
13:59du développement du nucléaire,
14:00il y a la question
14:00de l'adéquation
14:02de l'un et de l'autre.
14:06Vous, on se connaît pas mal
14:08et on a travaillé
14:09sur des événements ensemble.
14:12Est-ce que vous dites
14:13qu'elle n'arrivera jamais
14:14vu le contexte politique
14:17et le fait que tout le monde
14:18marche un peu sur des oeufs,
14:19qu'on est dans une antagonisation
14:22finalement
14:22des différentes solutions ?
14:24Entre le moment
14:25où elle a été rédigée,
14:26disons les brouillons,
14:27et aujourd'hui,
14:28il y a quand même eu
14:28des événements majeurs
14:29sur le plan international.
14:31Il y a d'abord eu la guerre
14:32et donc toute l'Europe
14:34dit qu'il faut réarmer.
14:35Donc, ça veut dire
14:35qu'une partie de l'argent
14:36va aller plutôt à l'armement.
14:37Il y a eu l'arrivée de Trump
14:39qui casse complètement
14:40la mobilisation internationale
14:43sur le climat
14:43et qui va tout d'un coup,
14:45en autorisant les fossiles,
14:48donner un avantage économique
14:49considérable aux Etats-Unis.
14:51Et donc, si vous voulez,
14:52en ce moment,
14:52les Européens se disent
14:53« Oulala, est-ce qu'on ne va pas
14:54trop vite ?
14:55Est-ce qu'il ne faut pas
14:56faire attention ? »
14:56Et voilà où on en est.
14:57Et en plus de ça,
14:59beaucoup de projections
15:00très optimistes
15:01de la consommation d'énergie
15:03en France, par exemple,
15:04ou en Europe,
15:05ont été démenties.
15:06Ça stagne.
15:06La consommation stagne.
15:07L'électrification,
15:08qui est très très importante
15:09pour décarboner,
15:10elle stagne.
15:11Et donc, voilà.
15:12Donc, les gens disent
15:14« Ah ben, tout ce qui était prévu,
15:16les centrales nucléaires,
15:19la multiplication par 4 du solaire,
15:21par 3 de l'éolien,
15:22il y en aura beaucoup trop.
15:24Tant que voilà où on en est. »
15:26Donc, on est à un point
15:27de blocage
15:28et de polarisation politique.
15:31Sur ce moratoire
15:32dont vous parliez,
15:33moratoire sur le solaire
15:34et l'éolien,
15:36en fait, c'est devenu,
15:37ce n'est pas nouveau,
15:38mais c'est devenu,
15:40vous avez l'impression
15:40d'être un peu l'otage
15:42de combats politiques
15:43en ce moment ?
15:43Ah ben oui,
15:44politicien même,
15:45puisqu'on voit bien,
15:45là, vous avez sans doute
15:46vu passer l'étude
15:48de la Fondation Jean Jaurès
15:49qui montre que les Français
15:50sont globalement
15:50plutôt favorables
15:51aux énergies renouvelables
15:53plus que leurs représentants
15:54politiques en réalité.
15:56Et il y a une crispation
15:57politicienne sur le sujet.
15:58Il y a, alors,
15:59on peut en comprendre une partie,
16:00il y a des élus
16:01qui sont inquiets
16:01de savoir si vraiment
16:03les gens sont hostiles
16:03et s'ils vont être élus,
16:04s'ils développent du renouvelable
16:05sur leur territoire.
16:06Mais ce que dit cette étude,
16:07et c'est une étude
16:07assez importante
16:08parce qu'elle interroge
16:09un panel large
16:10de citoyens
16:11et notamment une part
16:12non négligeable
16:13de citoyens
16:13qui habitent
16:14à proximité
16:15de centrales PV
16:17ou d'éoliennes
16:17et qui sont encore plus favorables
16:19que ceux qui habitent
16:20loin de ces parcs,
16:22on voit bien
16:22qu'il y a
16:23un hiatus
16:25entre ce qu'attendent
16:26les Français
16:27et ce que craignent
16:28les politiciens.
16:29Et donc, oui,
16:29on a un peu l'impression
16:30d'être un petit pion
16:33dans un jeu politicien.
16:34Est-ce que ça a du sens
16:37d'opposer,
16:39comme certains le font,
16:39le nucléaire
16:40et le renouvelable ?
16:43Non, mais la question,
16:44c'est que la France
16:46a une situation particulière
16:47en Europe
16:48et même carrément
16:49dans le monde.
16:49Avec un parc nucléaire.
16:50Avec une cinquantaine
16:52de réacteurs nucléaires
16:52qui ont été payés
16:53avec l'argent des Français,
16:54si je puis dire,
16:55et qui peuvent durer
16:5660 à 80 ans.
16:57Donc, on ne sait pas.
16:58Et donc, au fond,
16:59les gens disent
16:59quand même,
17:00ce serait stupide
17:00de se priver de ça.
17:02Utilisons-le.
17:03Le problème,
17:03ça vient plutôt à la suite
17:04qu'est-ce qui va se passer après ?
17:05Parce que ces centrales
17:06vont arriver en bout de vie
17:07au bout d'un certain temps
17:08et comment fait-on
17:10pour les remplacer ?
17:11Est-ce que c'est du nouveau nucléaire ?
17:12C'est la question.
17:13Ou est-ce que c'est
17:14essentiellement des renouvelables ?
17:16Bon, voilà la question.
17:17Aujourd'hui...
17:18C'est peut-être les deux.
17:19Mais est-ce qu'on a les moyens
17:19de développer les deux ?
17:20Non, c'est les deux.
17:21C'est les deux.
17:21À mon avis, de toute manière,
17:22c'est les deux.
17:23Mais la grande difficulté,
17:24c'est qu'on a un marché européen
17:26de l'électricité
17:27qui foireux
17:28puisque en ce moment,
17:29vous avez des tas de...
17:30On a beaucoup d'énergie solaire
17:32à l'après-midi.
17:33On appelle ça
17:34la cloche solaire.
17:34Et donc, tout d'un coup,
17:35l'après-midi,
17:35à partir de midi,
17:36tout d'un coup,
17:37avec le soleil qui pousse,
17:38il y a plein d'électricité
17:39qui arrive.
17:39On n'en a pas besoin.
17:41Ou on n'en a pas forcément
17:42besoin à ce moment-là.
17:42Ce qui veut dire qu'un jour,
17:44il faudra sans doute
17:45décaler les consommations,
17:46mettre des prix d'électricité
17:47différents,
17:48des entreprises,
17:48des entreprises,
17:49chargées sa voiture électrique,
17:51etc.
17:52Mais pour l'instant,
17:52ce n'est pas le cas.
17:53Ce qui fait que les prix
17:59avec des prix à zéro,
17:59que je vous dise,
18:00EDF ne gagne pas non plus
18:01d'argent pour en avoir
18:02assez d'argent
18:03pour investir ensuite
18:04pour la suite, etc.
18:05Donc, cette situation,
18:07en effet, a fait peur
18:08en disant,
18:08on a assez avec le nucléaire,
18:10on n'a pas besoin
18:10d'aller s'embêter.
18:11En fait, il en faudra,
18:12bien entendu.
18:13Et puis, il y a quelque chose
18:14de formidable qui se développe,
18:15notamment peut-être
18:16grâce à vous,
18:16c'est l'autoconsommation
18:18collective.
18:18C'est tout à fait formidable,
18:20tout à fait intéressant.
18:21Et puis, de manière générale,
18:22on voit bien qu'il y a
18:23une coexistence entre
18:24des moyens centralisés
18:25de production d'électricité
18:26qui sont assez gros
18:27et puis des moyens
18:28décentralisés
18:29plus proches du consommateur.
18:31Donc, il faut inventer
18:32ce nouveau système-là.
18:34Alors, justement,
18:35je veux bien,
18:35parce que j'aurais pu
18:36commencer par là,
18:36mais on a déjà eu l'occasion
18:38de présenter Enercop
18:39dans cette émission,
18:41mais on est dans
18:42un modèle particulier.
18:43Il faut peut-être rappeler
18:43ce que vous, vous proposez.
18:45Alors, nous,
18:46on est un réseau de coopératives
18:47qui développe trois activités.
18:49On est historiquement
18:50fournisseurs d'énergie renouvelable.
18:52On est le premier fournisseur
18:53d'énergie renouvelable en France,
18:55évidemment pas
18:55par la taille du nombre
18:57de foyers que nous fournissons,
18:58mais historiquement,
18:59on était les premiers
18:59à fournir uniquement
19:00de l'électricité
19:01100% renouvelable.
19:03En ayant inventé
19:03un modèle très innovant
19:05il y a maintenant 20 ans,
19:06on achète en direct
19:07des électrons
19:08à des producteurs
19:09d'énergie renouvelable
19:10en France
19:10et on leur achète
19:11leurs électrons
19:11et les garanties
19:12d'origine associées.
19:13La deuxième activité
19:14qu'on développe,
19:15c'est qu'on accompagne
19:17des particuliers,
19:18des professionnels
19:19et des collectivités
19:20pour toutes les questions
19:21liées à la maîtrise
19:22de leurs usages.
19:23Parce que nous,
19:24on croit très fort
19:26à la sobriété,
19:27c'est-à-dire qu'on pense
19:28qu'il ne s'agit pas
19:28de produire plus
19:29d'électricité décarbonée seulement,
19:32il s'agit aussi
19:32de réfléchir à nos usages
19:33et de remettre en cause
19:34un certain nombre
19:35de nos usages.
19:36De ne pas tout focaliser
19:37sur la décarbonation
19:38qui serait en quelque sorte
19:39une condition
19:40évidemment nécessaire,
19:41mais non suffisante
19:41aux enjeux de lutte
19:43contre le dérèglement climatique.
19:45Et la troisième activité
19:45que nous développons,
19:46c'est la production
19:47d'énergie renouvelable.
19:48On développe nous-mêmes
19:49ou on co-développe
19:50avec d'autres
19:50des projets
19:52qui sont pour l'essentiel
19:53des projets
19:54à gouvernance citoyenne.
19:55C'est-à-dire que
19:56nous appelons
19:57les citoyens
19:58non pas seulement
19:58au capitaux
19:59de nos projets
20:00mais également
20:00à leur gouvernance.
20:02Et alors,
20:02à quel point,
20:03et je vais vous poser
20:04la même question
20:04après ce modèle coopératif,
20:06parce que vous nous avez
20:06cité un sondage,
20:07l'étude de la Fondation
20:08Jean Jaurès
20:09sur l'acceptabilité,
20:10mais il y a quand même
20:11des cas
20:12de blocage
20:14sur des,
20:15souvent plus
20:16sur l'éolien d'ailleurs,
20:17peut-être instrumentalisé
20:18par certains politiques,
20:18mais en tout cas,
20:19c'est une réalité
20:20de blocage
20:20sur des nouveaux projets.
20:22Donc,
20:22est-ce que le modèle coopératif
20:24gomme forcément
20:25ces blocages ?
20:26Alors,
20:26il le gomme,
20:26non,
20:27mais en tout cas,
20:27il permet de les travailler.
20:30C'est-à-dire qu'autour de la table,
20:31nous,
20:31quand on fait un projet citoyen,
20:33on assoit autour de la table
20:34la collectivité
20:35dans laquelle
20:36on va développer le projet,
20:37les habitants
20:38de cette collectivité,
20:39les entreprises
20:39qui y sont implantées,
20:40les associations
20:41qui y vivent
20:41et on réfléchit ensemble
20:42à ce dont on a besoin.
20:45On veut faire de l'électricité,
20:46pourquoi faire ?
20:46Est-ce qu'on veut alimenter
20:47les services publics,
20:48les associations ?
20:49Est-ce qu'on veut
20:49un tarif particulier ?
20:50Voilà.
20:51On réfléchit ensemble
20:52aux besoins
20:52et on réfléchit également
20:53aux questions environnementales.
20:55On réfléchit également
20:56aux questions
20:56de retombées économiques.
20:58Et donc,
20:58en réalité,
20:59ça permet d'avoir
21:00une adhésion très forte
21:01au projet
21:01parce que les habitants
21:03ont leur mot à dire
21:04sur les choix
21:05qui sont faits.
21:06Et puis,
21:06on ne se leurre pas,
21:07les projets à gouvernance citoyenne
21:09ont des retombées économiques locales
21:10beaucoup plus importantes
21:11que les autres.
21:12Et ça,
21:12c'est pas moi qui le dis,
21:12c'est énergie partagée.
21:13Alors,
21:15c'est intéressant
21:15parce que moi,
21:17je ne crois pas
21:17à ce mot valise,
21:19tarte à la crème
21:20de sobriété.
21:21Ça veut dire quoi,
21:22sobriété ?
21:22Ça veut dire beaucoup de choses.
21:25Soit ça veut dire
21:25qu'on fait attention
21:25et c'est bien,
21:26soit ça veut dire
21:27qu'on se prive
21:27et c'est moins bien.
21:29Et je pense que moi,
21:29je suis plutôt pour la satiété
21:30à chacun selon ses besoins.
21:32Mais il faut quand même
21:33bien comprendre
21:33que nous sommes
21:34dans une prise,
21:35dans une espèce d'étau
21:36entre la Chine
21:37et les États-Unis
21:38qui se battent
21:38pour contrôler
21:39l'intelligence artificielle.
21:40C'est ça,
21:40l'enjeu du sec pour eux
21:42et ça coûte énormément
21:43d'électricité.
21:45Et de manière générale,
21:45si on veut faire
21:46la décarbonation
21:47ou la transition,
21:48il va falloir faire
21:49des véhicules électriques
21:50ou des vélos électriques,
21:51il va falloir des batteries,
21:52il va falloir faire
21:53des électrolyseurs
21:54pour de l'hydrogène,
21:55il va falloir faire
21:55énormément de...
21:57En fait,
21:58c'est une réindustrialisation.
21:59C'est un effort industriel.
22:00Donc,
22:01je suis pour l'efficacité.
22:02Je trouve que l'efficacité,
22:03alors c'est évidemment
22:04un peu techno,
22:05mais c'est ça
22:05qui est le truc
22:06le plus important.
22:07En produisant,
22:08en vivant,
22:09on essaye de faire
22:10au mieux
22:10en économisant l'énergie.
22:12Mais la société
22:14par elle-même,
22:15la France par elle-même,
22:16l'Europe par elle-même,
22:17vraisemblablement,
22:18elle produira plus d'énergie
22:19ou en tous les cas
22:20plus d'électricité,
22:21décarbonée bien sûr.
22:22Et alors,
22:23il y a une dernière thématique,
22:25c'est l'importation
22:27de pétrole et de gaz.
22:28On en est où aujourd'hui ?
22:29C'est dans notre modèle
22:31malgré le...
22:33On est toujours
22:33à 55% de fossiles
22:35dans notre mix énergie.
22:37On est toujours
22:38à l'importation de 55%.
22:40C'est la raison
22:41pour laquelle
22:41il faut parler de sobriété
22:42parce qu'en fait,
22:43pour l'instant,
22:43on ne sait pas faire
22:44de transition énergétique.
22:45Pour l'instant,
22:45on empile les nouvelles manières
22:46de fabriquer de l'électricité.
22:48Si je voulais paraphraser
22:49un président de la République
22:50encore en poste,
22:51je dirais qu'il n'y a pas
22:52d'énergie magique.
22:53On fait croire aux Français
22:54que l'électricité,
22:56c'est magique.
22:56On appuie sur un bouton,
22:57ça sort,
22:57on peut faire ce qu'on veut.
22:58On n'a pas besoin
22:58de remettre en cause
22:59nos usages d'électricité.
23:01Et du coup,
23:01on continue
23:02à consommer
23:02énormément de fossiles,
23:03à importer
23:04du gaz de schiste américain,
23:06etc.
23:06Vous voulez dire
23:06qu'il faut changer
23:06de comportement ?
23:07C'est ce que vous dites ?
23:08Oui, absolument.
23:09Et vous,
23:10Brice Lalonde,
23:10vous dites qu'on peut continuer ?
23:12Il faut changer de politique.
23:14Voilà, je veux dire,
23:15à un moment donné,
23:16vous ne pouvez pas
23:17monter un projet de société
23:18en disant
23:18les gars,
23:19ce sera moins pour tout le monde.
23:20Non.
23:23C'est pour ça
23:23qu'on est coincé
23:24un petit peu.
23:25Et on est dans une situation
23:25paradoxale
23:26où d'un côté,
23:27on dit
23:27il faut sauver
23:27la figure automobile.
23:28Ah non,
23:28de l'autre côté,
23:31on est tout le temps
23:32dans cette situation
23:32où on ne sait pas du tout,
23:34on ne sait pas
23:34quel est le mot d'ordre principal.
23:36Le mot d'ordre principal,
23:37à mon avis,
23:37c'est décarboner,
23:38en effet.
23:39C'est la transition,
23:40c'est sortir des fossiles.
23:42Mais ce n'est pas
23:43moins, moins, moins,
23:44on n'y arrivera pas comme ça.
23:45Vous allez mettre
23:45tous les Français contre ça.
23:47Et déjà,
23:47on voit bien
23:48qu'il y a ce retour en arrière
23:49sur l'écologie
23:50qui me fait peur.
23:51À un moment donné,
23:51il faut quand même dire
23:52non, tout ça,
23:52c'est désirable,
23:53tout ça, c'est formidable,
23:54tout ça, c'est un projet magnifique
23:55pour la France et les Français.
23:57Et allons-y, quoi.
23:58Un dernier mot sur le...
24:00Je vois que vous n'êtes pas
24:01tout à fait d'accord,
24:02mais vous êtes d'accord
24:03sur l'objectif ?
24:04De transition ?
24:05Oui.
24:05Ah ben,
24:06on ne peut pas
24:07ne pas être d'accord
24:07avec l'objectif de transition.
24:09Il n'en faut pas
24:09de la survie de la tête.
24:10On est d'accord,
24:11moi aussi.
24:11Mais pour ça,
24:12il faut entraîner
24:12les citoyens.
24:14Et effectivement,
24:15on est quand même
24:15confrontés à une période
24:18où les citoyens,
24:19on a vu comment
24:20ils ont voté aux États-Unis,
24:21on a vu comment
24:21ils ont voté en Europe
24:23il y a un peu plus
24:24d'un an,
24:24un an et demi.
24:25Donc, est-ce que
24:26le moins, moins, moins,
24:27c'est un moyen de...
24:27Non, mais ça, pour moi,
24:28c'est une vision
24:29un peu caricaturale.
24:30Pardon, je pense quand même
24:30qu'on est d'accord
24:31sur une chose.
24:31Je pense aussi
24:32qu'il faut une politique publique
24:33et la sobriété
24:34devrait être une politique publique.
24:35C'est-à-dire qu'il ne s'agit pas
24:36de dire moins, moins, moins.
24:39Toujours pour paraphraser
24:40le même président de la République,
24:41il ne s'agit pas
24:42de transformer nos concitoyens
24:43en amiches,
24:44mais simplement de dire
24:44OK, est-ce qu'on a vraiment besoin
24:45d'avoir chacun
24:46notre véhicule individuel ?
24:48Est-ce qu'on ne pourrait pas
24:49investir dans les transports
24:50en commun,
24:50dans les transports publics ?
24:51Comment est-ce qu'on traite
24:52différemment les gens
24:53qui sont en milieu rural
24:54avec des possibilités
24:56de déplacement plus complexes
24:57que les gens qui sont
24:57citadins en centre-ville ?
24:59Donc, c'est pour ça
24:59que ce n'est pas une politique
25:00de petits gestes
25:01où chacun se prive,
25:02mais bien une vision collective,
25:04publique, concertée,
25:06qui va vers un monde
25:07plus sympa, en fait,
25:08plus vivable.
25:09Merci à tous les deux
25:11d'avoir participé
25:12à ce débat.
25:13Je vous dis à bientôt
25:14sur Bsmart4Change.
25:15On passe au grand entretien
25:16de ce Smart Impact
25:18avec le patron de MAPED.
25:24Prêt pour l'impact ?
25:26C'est la question que je pose,
25:26vous le savez,
25:27chaque jour,
25:28à une personnalité
25:28qui compte dans notre économie.
25:30Je reçois le directeur général
25:31du groupe MAPED.
25:32Bonjour.
25:32Bonjour.
25:34Bienvenue.
25:34MAPED,
25:35entreprise familiale
25:36fondée en 1947,
25:37c'est ça, 1947,
25:38basée à Annecy,
25:40aujourd'hui présente
25:40dans 120 pays.
25:42Est-ce que vous pouvez,
25:43déjà, avec vos mots à vous,
25:44nous rappeler l'histoire de MAPED ?
25:46Volontiers.
25:47Elle a été créée par mon grand-père,
25:48c'est une entreprise
25:49qui est encore féminiale,
25:50majorité féminiale.
25:50On est basé à Annecy,
25:51dans les Alpes.
25:52Elle a été créée
25:53au cœur d'un bassin industriel
25:55qui s'appelle le Décolletage,
25:57qui borde la rivière Arbes,
25:59celle qui a sculpté
25:59la vallée de Chamonix,
26:01qui se déverse dans le Rhône.
26:03Et mon grand-père
26:05a été prisonnier de guerre
26:06en Pologne.
26:07Et quand il revient,
26:08en 1944,
26:10il loge sa famille
26:10sur les bords du Lac d'Annecy
26:11et il s'associe à l'époque
26:12avec son beau-frère,
26:15qui est une très belle entreprise
26:16de précision,
26:17qui fait donc des coltages,
26:19c'est de l'usinage
26:20par enlèvement de matière.
26:22Et c'est probablement ça
26:23qu'il pousse à faire,
26:24dans un premier temps,
26:24du compas,
26:25des produits de géométrie
26:26en laiton à l'époque.
26:28Il a accès à ces technologies.
26:30Et donc, pendant 40 ans,
26:31MAPED,
26:32c'est des coffrets de géométrie
26:34à la destination des étudiants,
26:35ingénieurs.
26:36C'est le cas d'eau de communion
26:37à l'époque.
26:38C'était un joli coffret assez coûteux.
26:41Et mon père,
26:42quand mon père reprend la direction
26:43à la fin des années 80,
26:44il va commencer à trader
26:47des produits d'Asie à l'époque.
26:49C'est les premières ouvertures
26:50vers la Chine, notamment.
26:52Il commence à apporter
26:53des ciseaux de Taïwan.
26:55Et il découvre là,
26:55quand même,
26:56un gap concurrentiel important.
26:59Et donc,
26:59ça va lui donner le goût
27:00de la diversification.
27:03Les ciseaux seront
27:04la première diversification.
27:05Il crée une première usine
27:06en 91, en Chine.
27:07C'est extrêmement précoce,
27:08à l'époque,
27:08pour une PME,
27:09la taille de MAPED.
27:11Et donc,
27:11c'est la fabrication de ciseaux,
27:13la découpe en boutissage des lames,
27:14le traitement chimique,
27:15la co-injection, etc.
27:16Et puis, petit à petit,
27:17dans les années 90,
27:182000,
27:19c'est une diversification
27:20tous azimuts
27:21pour devenir un acteur généraliste
27:23de la trousse scolaire.
27:25Aujourd'hui, MAPED,
27:26c'est en France,
27:28pratiquement deux accessoires scolaires
27:30sur trois.
27:31Donc, l'accessoire scolaire,
27:33c'est le traçage,
27:33les compas,
27:34les tels crayons,
27:35les gommes.
27:37Et on est effectivement
27:38très présent à l'international.
27:40Alors, on a trois sites industriels,
27:42aujourd'hui,
27:42dont un site en France
27:43qui est lié à une acquisition,
27:45à l'époque.
27:46On avait racheté des gommes Malat
27:47au début des années 90.
27:48C'est une marque patrimoniale
27:49de gommes.
27:51Donc, on fabrique toujours
27:51une quarantaine de millions
27:52de gommes à Annecy.
27:53Mais le gros,
27:54la production aujourd'hui
27:55est entre la Chine
27:55et le Mexique,
27:56qui est lui aussi
27:57issu d'une acquisition
27:58à l'époque,
27:59qui fournit, lui,
28:00l'Amérique latine,
28:01le marché domestique mexicain,
28:02qui est notre deuxième marché,
28:03après la France,
28:04et puis un petit peu
28:05l'Amérique du Nord.
28:07Est-ce qu'il y a des produits papiers
28:08aussi proposés par Mappel ?
28:11Alors, on dépend du support papier
28:12énormément,
28:13mais on ne fabrique pas
28:14deux papiers à proprement parler.
28:15C'est vraiment une industrie
28:16assez spécifique.
28:17On a des champions français.
28:18Vous avez Hamelin,
28:19Clairefontaine,
28:20vous connaissez ces marques.
28:21Bien sûr.
28:21Donc, on travaille beaucoup
28:24avec ces gens-là.
28:24Ils font partie de l'interprofession.
28:25Ce n'est pas, pour autant,
28:27c'est loin de nos savoir-faire.
28:29Vous continuez d'innover,
28:31de chercher de nouveaux produits.
28:33Je voyais une nouvelle gamme
28:35qui est des gourdes,
28:36des boîtes à goûter,
28:37des sacs isothermes.
28:38C'est un peu dans l'ADN du groupe
28:41de continuer d'innover ?
28:43Alors, c'est totalement dans l'ADN
28:45d'innover,
28:45y compris dans nos familles existantes.
28:48On est, je pense,
28:49on vit,
28:51on crée de la valeur
28:52par la différenciation.
28:55Le modèle de MAPED a été
28:56de prendre des produits
28:59très commoditisés.
29:00Vous voyez,
29:00un tel crayon,
29:01c'est un petit bloc
29:02en acier usiné,
29:04une lame,
29:04et d'en faire des produits
29:05sexy, désirables,
29:08avec des solutions ergonomiques,
29:10des solutions d'embellissement aussi.
29:12On travaille beaucoup
29:12la qualité des matériaux,
29:14de la durabilité,
29:15on en reparlera,
29:15mais c'est à la fois
29:16la durabilité
29:16et puis tout un storytelling
29:21à l'attention des enfants
29:23parce qu'on veut mettre la banane
29:25et mettre des étoiles
29:27dans les yeux des enfants.
29:27C'est très important pour nous
29:28et aussi à des publics enseignants
29:31parce qu'on est dans un secteur
29:32qui est académique
29:33et l'école s'est faite pour travailler.
29:35Donc, on aussi dégage
29:35de réassurance
29:36aux enseignants et aux parents.
29:39Mais on a toujours eu à cœur
29:40d'amener tout un ensemble
29:42de petites fonctionnalités
29:43qui facilitent la vie des enfants.
29:44On a des tâques crayons
29:45pour éjecter la mine
29:47ou pour éviter la répartition
29:50des poudres dans la trousse.
29:51Vous voyez,
29:52tout plein de...
29:52On a des règles incassables,
29:53on a des précurseurs
29:54à règles incassables.
29:56On a des compas
29:57avec un levier
29:57pour stopper l'écartement
29:58des branches,
29:59pour améliorer la précision,
30:00etc.
30:00Ce sont des produits
30:01qui sont prescrits
30:01par les enseignants aujourd'hui.
30:03Donc, ça fait partie
30:03l'ADN de la marque.
30:05Et donc, je parlais
30:06des gourdes,
30:07boîtes à goûter,
30:08etc.
30:08On est dans un univers
30:10un peu différent,
30:13mais qui reste l'univers
30:14des enfants,
30:15d'une clientèle
30:16qui est la clientèle habituelle
30:17de MAPED.
30:18Oui, c'est tout.
30:19On est autour de l'enfant
30:20à tous les moments
30:22de sa vie,
30:23sur tous ces terrains de jeu,
30:24sur tous ces moments
30:24d'apprentissage.
30:26Et donc, effectivement,
30:27quand on a commencé
30:28à avoir une décroissance volume
30:30à l'international
30:31liée à la digitalisation,
30:32liée aussi
30:33à l'effondrement démographique
30:35qu'on connaît,
30:36on pourra en reparler,
30:37mais c'est un aspect
30:37qui touche beaucoup
30:38notre industrie,
30:39celui du jeu jouet également,
30:41dans lequel on a mis
30:42un pied récemment.
30:42Mais on a commencé
30:43à diversifier nos activités
30:44pour trouver des relais
30:45de croissance
30:45en dehors du papier.
30:47Et donc, ça a été
30:47les loisirs créatifs
30:48en 2016,
30:51coffrets créatifs
30:52d'apprentissage
30:52qui s'appellent
30:53MAPED créatifs
30:54et puis pique-niques,
30:56les gourdes,
30:56les sacs isothermes,
30:57les lunchboxes.
30:59À un moment aussi,
31:00où le contenant nomade,
31:02le nomadisme
31:04pour les enfants
31:04était lié
31:05à des changements sociétaux,
31:06bien sûr le Covid
31:07à l'époque
31:07pour des raisons d'hygiène,
31:08mais aussi le périscolaire,
31:10les familles recomposées,
31:10etc.
31:11Donc, il y a aussi
31:12une tendance sociétale
31:13qui a accompagné
31:13cette diversification
31:15et ça fait du bien
31:16alors même que nos marchés
31:17historiques sont
31:18relativement stables,
31:19voire sous tension
31:21avec la baisse démographique.
31:23Oui, effectivement.
31:24Et vous êtes devenu,
31:25MAPED est devenue
31:26une société à mission
31:27en 2022.
31:28C'est quoi la raison d'être
31:30déjà de MAPED
31:32et puis surtout
31:33pourquoi vous avez
31:34engagé ce choix ?
31:37La raison d'être
31:38de MAPED,
31:38c'est donner le pouvoir
31:39aux enfants
31:40de changer le monde
31:41avec leurs mains.
31:43Il y a beaucoup
31:43de choses là-dedans.
31:44Il y a des pouvoirs,
31:45il y a l'enfant
31:45qui est le cœur
31:46de notre combat,
31:48y compris notre combat éthique,
31:49notre combat environnemental.
31:50On pourrait y revenir,
31:50je pense,
31:51et puis changer le monde
31:53avec ses mains
31:53parce que toutes nos activités
31:54ont un lien avec la main.
31:55C'est le cerveau et la main
31:56qui est le prolongement
31:57du cerveau.
31:59La société à mission,
32:00aujourd'hui,
32:01elle s'est inscrite
32:02dans nos statuts.
32:02On est redevable,
32:03on est comptable
32:03de ses engagements
32:04et on est d'ailleurs
32:05bien audité sur ce sujet.
32:06Je suis assez ravi
32:07de voir que ce n'est pas
32:08juste des paroles en l'air.
32:09Il y a une...
32:10L'État a à cœur
32:12de demander aux entreprises
32:14de démontrer
32:14l'intérêt général.
32:17Et donc, nous,
32:17c'est l'accès à l'éducation
32:18dans tous les pays
32:20où on est présent.
32:20On est aux premières loges
32:22de la crise éducative
32:23dans de nombreux pays,
32:24notamment du Sud.
32:25Donc, on a notamment
32:26un fonds de dotation
32:27qui vise à financer
32:28des partenaires associatifs.
32:29Ça s'appelle 1%
32:30pour l'éducation
32:31ou 1% pour l'éducation ?
32:33Absolument.
32:34Absolument.
32:34Donc, c'est 1%
32:35de quoi ?
32:35Des bénéfices ?
32:37Alors, non,
32:37du prix de vente.
32:39Du prix de vente.
32:39Sur tout un ensemble
32:40de produits,
32:41vous avez aujourd'hui
32:41à peu près
32:42entre 20 et 25 millions
32:44de produits porteurs.
32:45Donc, ça fait à peu près
32:46entre 200 et 250 000 euros
32:48de collecte.
32:49Et au total,
32:50on a un budget
32:51à ce titre
32:52qui est de l'ordre
32:52de 350 000 euros
32:53à peu près en 2024
32:54qui sera d'un demi-million
32:55d'euros, j'espère,
32:56d'ici 2026-2027.
32:58Et donc, c'est la collecte
32:59sur vente
33:00qui permet de financer
33:01des partenariats associatifs
33:03dans des domaines
33:05très divers.
33:06On construit des écoles,
33:07on approvisionne
33:07du mobilier.
33:09On travaille
33:10avec 17 pays aujourd'hui
33:11sur plus d'une vingtaine
33:12de projets.
33:13c'est du renforcement scolaire,
33:15c'est faciliter
33:16le ramassage scolaire
33:17dans certaines zones rurales.
33:19C'est des projets
33:19très divers.
33:20Comment vous choisissez
33:21ces projets ?
33:22Et puis, peut-être aussi,
33:23c'est toujours une question
33:23importante quand on est
33:24dans une démarche
33:26qu'on peut dire humanitaire.
33:29Comment vous les contrôlez ?
33:31C'est une excellente question.
33:33L'idée, ça a toujours été
33:35autour de la société à mission
33:36et du fond,
33:37c'était toujours
33:37d'embarquer nos collaborateurs.
33:39C'est-à-dire d'en faire
33:39un élément d'émulation
33:41en interne
33:42et sachant que ça crée
33:44des effets
33:44qui sont hyper intéressants.
33:46Ça fait boule de neige,
33:47en fait.
33:47Quand vous consacrez
33:48un petit peu de temps
33:48là-dessus,
33:49vous en parlez,
33:50vous êtes convaincu,
33:51vous êtes piquousé
33:52à la cause
33:53et ça fait des émules,
33:54en fait.
33:55On aime bien
33:55cet effet boule de neige.
33:57On le stimule chez nous
33:57une douzaine de collaborateurs
33:59au sein d'un comité
34:00de sélection,
34:01qui fait des appels
34:02à projets
34:02ou répond à des demandes
34:04de projets.
34:05Et c'est vrai
34:06qu'on a maintenant
34:07des curseurs,
34:09des indicateurs
34:09pour typiquement
34:11favoriser des associations
34:12déjà qui soient
34:13à notre taille.
34:13On aime mieux
34:14les petites assos
34:14pour lesquelles
34:16on représente
34:17un budget significatif
34:18que des grosses machines.
34:19C'est un choix
34:19purement qui nous appartient.
34:21Et puis,
34:21on aime bien
34:22les assos
34:22avec des budgets
34:23qui sont gérés
34:25au cordeau.
34:26C'est-à-dire
34:26qu'avec des budgets
34:27de frais généraux
34:28qui sont proportionnés.
34:29On revient à la question
34:29du contrôle.
34:29Oui, c'est ça.
34:31Il y a des indicateurs
34:32qui permettent
34:32de s'assurer
34:33que vous avez
34:33des montants
34:35de coûts directs
34:37sur le total
34:38des dons
34:38qui ne soient pas excessifs.
34:39Et donc,
34:39on aime bien
34:40également monitorer
34:41la bonne qualité
34:43de gestion
34:43et l'efficacité
34:44finalement
34:44de ces partenaires.
34:46Alors,
34:46sur le statut
34:47d'entreprise à mission,
34:48justement,
34:50le DG,
34:51directeur général
34:51de Candia,
34:52Romain Derberg,
34:52qui était à votre place
34:53la semaine dernière,
34:54a une question pour vous.
34:55Bonjour Antoine,
34:57j'ai une question
34:57à vous poser.
34:59Chez Mappet,
34:59vous venez de devenir
35:00entreprise à mission.
35:02Chez Candia,
35:02on a la mission
35:03qui est chevillée
35:04au corps
35:05du modèle coopératif.
35:07Est-ce que ça a changé
35:08concrètement quelque chose
35:09dans la vie
35:10de vos salariés
35:10de devenir entreprise à mission ?
35:13Ce qui est intéressant,
35:15c'est le processus
35:16de définition
35:17de la raison d'être.
35:19Souvent,
35:19c'est un moment
35:20où tout le monde
35:20se pose un peu
35:21pour réfléchir
35:21à la raison
35:22pour laquelle
35:22simplement
35:24l'entreprise existe.
35:25Pourquoi on bosse ?
35:26Il y a eu déjà
35:27ce moment-là.
35:28Ça rejoint
35:29à la question
35:29de Romain Derberg
35:29sur ce que ça change
35:31dans l'état
35:32d'esprit
35:32de vos salariés
35:33d'être dans
35:33une entreprise à mission.
35:37J'ai souvent
35:38le souvenir
35:39à la fin
35:40des années 2010,
35:41c'est qu'on s'apprêtait
35:42à prendre
35:42la présidence
35:43du groupe
35:43avec mon frère.
35:44On reparlera
35:45de la gouvernance.
35:46On alterne
35:48la présidence
35:49et on se partage
35:50la direction générale.
35:52J'ai le souvenir
35:53d'une séance
35:53de consulting
35:54avec le Codire
35:55où quand le consultant
35:56nous avait demandé
35:57une fille
35:57absolument talentueuse
35:58qui nous demandait
35:59pourquoi on se levait
36:02le matin,
36:03tout le monde
36:03avait répondu
36:04avec un grand smile
36:05jusqu'aux oreilles
36:07en disant
36:07on va doubler
36:08le chiffre d'affaires,
36:08on va faire 300 millions,
36:10on faisait 150 millions
36:11à l'époque.
36:11On va faire 300 millions
36:13en 2030.
36:14C'était un peu
36:14un mantra,
36:15on avait fait des plans
36:16à 10 ans,
36:16etc.
36:16Une époque où il était
36:17encore possible
36:17de se projeter
36:18un petit peu
36:18dans l'avenir.
36:20Par les temps qui courent,
36:20j'ai du mal
36:21à savoir comment
36:22on va atterrir
36:22sur octobre.
36:25À la fois,
36:26je m'étais dit
36:26ils ont bien appris
36:27leurs leçons,
36:28on a des bons
36:28seuls-là.
36:29Je me disais
36:29est-ce que c'est ça
36:31qui me fait vibrer
36:32le matin ?
36:34On a pas mal
36:35travaillé là-dessus,
36:36c'est un peu
36:36une introversion
36:37avec mon frère aussi,
36:38un moment clé
36:38de notre parcours.
36:41On a impliqué
36:42les salariés,
36:42comme vous le dites,
36:43on s'est tous
36:44posé la question
36:44collectivement.
36:46Le mantra
36:47donner le pouvoir
36:48aux enfants,
36:49il a émergé
36:50à ce moment-là.
36:51On s'est donné
36:51une mission très large,
36:53un peu idéaliste peut-être,
36:54mais on a accepté
36:56cette espèce
36:57de prérequis.
37:00Et puis,
37:01il y avait très clairement
37:02déjà une grosse
37:03sensibilité environnementale.
37:04On travaillait énormément
37:05sur ce sujet,
37:05c'est peut-être
37:06le minimum
37:06qu'on doit
37:07aux futures générations
37:08quand on est impliqué
37:09autour de l'enfant
37:10comme on l'est.
37:11Et puis,
37:11il y a eu cette mission,
37:12je dirais,
37:12un petit peu plus éthique
37:13liée à notre industrie
37:15et parce qu'on avait
37:15aussi une lecture
37:16des problématiques éducatives.
37:19Et en emmenant
37:20nos collaborateurs,
37:21en en faisant
37:22un comité de sélection
37:22qui vraiment,
37:23c'est eux,
37:24c'est pas moi,
37:25mais j'ai un titre
37:26très honorifique
37:26dans ce fonds,
37:27c'est eux qui font
37:27vivre le fonds au quotidien.
37:29C'est extrêmement gratifiant,
37:30ils font partie du conseil,
37:31ils sont décisionnaires.
37:33Et je pense que
37:34pour eux,
37:35c'est très important,
37:36enfin je pense que,
37:36pour répondre
37:37à cette excellente question,
37:40en tout cas,
37:40ceux qui sont impliqués
37:41au premier plan
37:42dans le fonds,
37:43très clairement,
37:43ils en font,
37:44je pense,
37:44véritablement une raison d'être
37:45et c'est une extension
37:47de conviction
37:47qu'ils ont déjà
37:48à titre privé.
37:49Et puis,
37:49je pense que ce qu'on fait
37:50en termes environnementaux
37:51aujourd'hui,
37:52c'est assez unique,
37:54c'est pas assez,
37:55mais c'est quelque chose
37:56qui emmène très,
37:57très fortement
37:57nos collaborateurs
37:58et je pense même
37:58que certains,
38:00si on devait
38:00virer notre puty,
38:02changeraient d'employeur
38:05du jour au lendemain.
38:06Justement,
38:06on va en parler
38:07de ces actions
38:08en matière environnementale,
38:10je m'appuie sur
38:11une nouvelle citation
38:12où nous voulons
38:12mettre en oeuvre
38:12notre modèle économique
38:14au service
38:14d'un modèle social
38:15et environnemental
38:16vertueux.
38:17Et donc,
38:18ça suppose
38:18un certain nombre
38:19d'actions,
38:20peut-être une stratégie
38:21générale
38:22pour limiter,
38:24réduire votre impact,
38:26on va rester là
38:27sur l'impact environnemental.
38:29Depuis quand
38:29et qu'est-ce que
38:30vous avez mis en place ?
38:32On a toujours été
38:34assez moteur
38:35sur l'éco-conception.
38:38Je vais même me souvenir,
38:39je suis rentré
38:39dans l'entreprise
38:39en 2010
38:40et à l'époque,
38:42au début des années 2010,
38:43on avait une gamme
38:43qui s'appelait Greenlogic
38:44et qui était déjà
38:45une espèce de labo
38:47de l'éco-conception.
38:48C'était des produits
38:48qui étaient faits
38:50en PET,
38:51donc en bouteille,
38:52RBET,
38:53plastique bouteille recyclée,
38:55avec des packs
38:56très minimalistes,
38:57il n'y avait pas
38:57de plastique à l'usage unique,
39:00on allait même
39:00jusqu'aux encres,
39:01la qualité des encres
39:02sans solvants
39:02sur les marquages produits,
39:03sur les marquages paquets,
39:04etc.
39:05Et c'était même
39:05made in France
39:06pour une partie,
39:07ce qui était vraiment
39:07une gageur
39:08en matière
39:08de l'accessoire scolaire.
39:09C'est très concurrentiel
39:10et c'est une gamme
39:12qui a peu trouvé
39:13son marché à l'époque.
39:14Elle arrivait très tôt,
39:15très trop tôt.
39:16Donc ça a été vraiment,
39:17on a reçu
39:17pas mal de fours commerciaux.
39:20Depuis 2018,
39:21on a énormément
39:22affûté nos armes
39:24sur ce terrain-là
39:25et on s'est engagé
39:26à réduire d'un tiers
39:27notre empreinte carbone,
39:29entre 2018 et 2026,
39:31sans compensation.
39:32D'accord.
39:32C'est-à-dire que vous entendez
39:33beaucoup des promesses
39:34du genre zéro neutral,
39:36carbon neutral,
39:372030, etc.
39:38En fait,
39:39on sait bien,
39:40toute activité humaine
39:41a un coût environnemental.
39:42On émet, nous,
39:43je pense qu'on commercialise
39:44entre 200 et 250 millions
39:45de produits unitaires par an
39:47et 250 millions
39:49d'unités de vente consommateurs.
39:51Donc on ne peut pas
39:51mettre ça sous le tapis
39:52en disant
39:52on plante un arbre
39:53à chaque fois
39:53qu'on vend un taille crayon.
39:55Mais donc,
39:56entre 30% de baisse
39:58entre 2018 et 2026,
40:01on y est.
40:02Donc vous avez atteint
40:03cet objectif ?
40:04On est sur le point de l'atteindre.
40:05On est à 24,5%.
40:07Cette année,
40:07on espère faire
40:08entre 3 et 4,5%.
40:10Ce n'est pas une science exacte
40:11parce qu'en plus,
40:11il faut retraiter.
40:12On fait ça
40:13à volume constant.
40:14Ce n'est pas parce qu'il y a
40:14la décroissance
40:15qu'on en profite.
40:15On compare des pommes
40:17avec des pommes
40:18et on devrait y être.
40:20On sera au-delà de 30%
40:21en 2026.
40:22Et là encore,
40:23j'insiste,
40:23c'est purement
40:24par le re-engineering
40:26de nos produits.
40:27C'est-à-dire que dans
40:27chaque nouveau produit
40:28depuis 2018,
40:29il y a un volet environnemental
40:31dans lequel il y a des charges.
40:32On a des logiciels
40:33qui permettent de simuler
40:34des parties prix de conception.
40:35Qu'est-ce qui se passe ?
40:36Oui, alors concrètement,
40:37je ne sais pas,
40:38par quoi vous...
40:39Je vais imaginer
40:40que vous cherchez
40:41à remplacer par exemple
40:42du plastique dans un produit
40:43par un autre matériau,
40:45par exemple.
40:45Oui, c'est tout à fait ça.
40:47Ou un plastique vierge
40:48par un plastique recyclé
40:50et idéalement recyclable
40:52parce que ça peut être recyclé
40:53et être un perturbateur de tri.
40:55On peut réduire
40:56des épaisseurs,
40:56etc.
40:57dès lors que ça ne nuit
40:58pas à la durabilité
40:59parce que la durabilité
41:00est le meilleur gage
41:01qu'on puisse donner
41:01à l'environnement.
41:02C'est de servir du produit
41:03le plus longtemps possible.
41:04D'accord.
41:05Donc c'est toujours
41:05ces arbitrages un peu fins.
41:07Sur les packs,
41:08on a fait des très gros travails
41:09aussi,
41:09retirer les plastiques
41:10à usage unique
41:11sur nos packs.
41:13c'est assez divers
41:16mais ça porte vraiment,
41:17on a des simulateurs
41:18aujourd'hui
41:18qui permettent
41:19de scénariser
41:20des parties prix
41:21de conception
41:22à usage
41:23de nos concepteurs produits
41:25et donc
41:25on a beaucoup activé
41:27ces leviers
41:28de l'éco-conception.
41:29En parallèle,
41:30on a
41:30beaucoup réduit
41:33l'empreinte
41:34de nos sites industriels,
41:34on a solarisé
41:35l'ensemble des sites
41:36aujourd'hui.
41:36on va sur des presses électriques
41:40par exemple,
41:40presse injection électrique
41:41par rapport
41:42à des presses
41:42pneumatiques.
41:46C'est 2 à 3,
41:482 à 4,
41:49c'est vraiment
41:49très important.
41:51Alors,
41:52je recevais
41:53le fondateur
41:54de la fraise du climat
41:55il n'y a pas longtemps
41:56dans cette émission
41:57qui disait
41:57en fait,
41:58on est vraiment
41:59à une croisée des chemins
41:59parce que
42:00les entreprises
42:01qui ont défini
42:02des feuilles de route
42:03effectivement,
42:03de RSE,
42:05de baisse
42:06de bilan carbone,
42:06etc.
42:07Les premières économies
42:09elles sont faciles
42:10parce qu'on gagne
42:11de l'argent
42:12en même temps
42:12parce qu'on passe au LED
42:13etc.
42:15Et puis là,
42:15il me disait
42:16là maintenant
42:17on arrive dans le dur.
42:18C'est-à-dire qu'on est dans
42:19c'est des investissements
42:20et c'est des investissements
42:21qui ne rapportent pas forcément.
42:23Est-ce que vous,
42:23vous êtes confronté
42:24à cette difficulté-là ?
42:26Totalement,
42:27c'est très vrai.
42:27Alors déjà,
42:28je pense que ça ne rapporte
42:29jamais rien.
42:29De faire ce qu'on a fait,
42:30ça ne rapporte pas.
42:31Il ne faut pas le faire
42:32pour un éventuel
42:33mais héroïque.
42:34J'aimerais bien raconter
42:34une belle histoire
42:35comme quoi ça crée
42:37la préférence consommateur
42:38ou ça ouvre les portes
42:39de la distribution.
42:39En fait,
42:40il faut le faire avant tout
42:41parce qu'on y croit
42:42et parce que ça fédère
42:43en interne.
42:44Et peut-être qu'à terme,
42:46avec l'évolution
42:47de la régulation
42:47etc. européenne notamment,
42:49ça peut potentiellement
42:50on ne s'interdit rien.
42:51Ce qui est très vrai,
42:52c'est exactement ce que vous dites,
42:53c'est qu'on a activé
42:54les quick wins
42:55et que s'il fallait
42:57se réengager
42:58sur un plan à 30%
42:59à 6-7 ans,
43:00je sais pertinemment
43:00qu'on ne le pourrait pas.
43:01Vous ne le ferez pas
43:03parce qu'il n'est pas réaliste ?
43:05En l'état,
43:05ce ne serait pas réaliste.
43:06La seule manière aujourd'hui
43:07de creuser au-delà
43:09de la réduction des matières,
43:10des switch matières,
43:11des packs,
43:12des modes de conception,
43:13etc.
43:13c'est la circularité.
43:15La seule façon de...
43:17On a décidé de s'aligner
43:19avec les accords de Paris.
43:19Vous voyez,
43:20vous avez un scénario
43:20à 1,5 degré,
43:22vous avez un scénario
43:22à 2 degrés
43:23et donc on veut être
43:24sur la médiane
43:25de cette courbe
43:26et on y est
43:27tout juste jusqu'à maintenant
43:29et on sait que
43:29pour ne pas décrocher,
43:30il faut qu'on puisse mettre
43:31en place
43:32soit des modèles de collecte
43:37et ce n'est pas que nous,
43:38c'est à l'échelle
43:38d'une profession
43:39que ça se fait,
43:39à l'échelle nationale,
43:40à l'échelle d'une interprofession,
43:41donc on y travaille,
43:43ou des systèmes,
43:44on appelle ça
43:44la fonctionnalité,
43:45l'économie,
43:46la fonctionnalité,
43:46mais c'est dans notre cas
43:48des systèmes de location
43:48aux écoles.
43:50Il faut pouvoir
43:50s'adresser aux écoles
43:51et proposer des systèmes
43:52de circuits courts,
43:53de réparabilité,
43:55d'échanges gratuits,
43:56etc.
43:56et le massifier
43:57à l'échelle d'une école.
43:58Ça ne peut pas être
43:59de l'épicerie,
44:00on n'a pas les moyens,
44:00mais c'est possible
44:01à l'échelle d'une école
44:02ou d'un groupement d'achat
44:03ou d'une administration.
44:05Mais on est dans ce terrain
44:06de la circularité
44:07et de la fonctionnalité.
44:09On a pas mal
44:10de tests
44:12à petite échelle
44:13aujourd'hui
44:13qu'on essaie
44:14de faire remonter
44:14au niveau
44:16d'interprofession.
44:18Il y a un chemin
44:18à faire,
44:19mais ça demande
44:20beaucoup,
44:21beaucoup de volonté
44:22et avant de transformer,
44:23ça va prendre
44:24quelques années.
44:24Vous nous l'avez dit,
44:25vous avez des usines
44:28hors de France,
44:29en Chine,
44:29en Mexique aussi,
44:31c'est ça ?
44:31C'est impossible
44:33de faire autrement.
44:35Parce qu'évidemment,
44:36on va vous dire
44:36pourquoi vous allez
44:37construire en Chine,
44:39les produits,
44:40il faut leur faire traverser
44:41la planète
44:41pour revenir en Europe,
44:43etc.
44:43C'est vrai.
44:44Déjà,
44:45on a toujours été en Chine,
44:46il n'y a pas eu
44:47de délocalisation
44:48vers la Chine.
44:48La réalité,
44:49cette usine chinoise,
44:50elle existe depuis 1991
44:51et elle a servi
44:52le développement du groupe.
44:53D'ailleurs,
44:54notre activité industrielle
44:56gomme,
44:57elle est encore anti,
44:59même si c'est extrêmement compliqué.
45:01Enfin, je ne sais pas.
45:01Non, mais c'est pour ça
45:02que vous posez la question,
45:03c'est maintenir,
45:04parce qu'on est en plein débat
45:04sur la réindustrialisation,
45:07enfin,
45:08maintenir ou faire revenir
45:09de l'activité industrielle
45:10en France,
45:11ce n'est pas...
45:13C'est même tout l'inverse.
45:14Je crois qu'on en parle,
45:15c'est devenu un mantra politique,
45:17mais en fait,
45:17on fait tout le contraire
45:18de ce qu'il faudrait faire
45:18pour industrialiser.
45:20Donc, à titre...
45:21Nous, on n'a pas de projet
45:23d'industrialisation
45:24ou de réindustrialisation
45:25en France.
45:25C'est absolument clair.
45:26Le contexte ne le permet pas.
45:28Le contexte réglementaire,
45:29le contexte fiscal,
45:30les entreprises se font matraquer,
45:32véritablement,
45:33et on a des partis pris
45:37assez forts là-dessus.
45:38Et ce n'est pas...
45:38Il n'y a pas de problème
45:39de patriotisme.
45:39On paye 80%.
45:40On fait un quart
45:42de notre chiffre en France,
45:43on paye 80%
45:44de nos impôts en France.
45:44Vous voyez,
45:45parce que le siège social,
45:46les équipes de développement,
45:47on emploie 250 personnes
45:48sur NSI,
45:49mais c'est essentiellement
45:50des équipes de développement,
45:51des équipes support
45:52à nos filiales,
45:53des équipes qui conçoivent
45:54les produits,
45:55qui les prototypent,
45:56qui les commercialisent.
45:57Vous voyez,
45:57c'est de la matière grise
45:58aujourd'hui.
45:59Et on aime bien voir
46:01des mains dans le cambouis
46:04qui fabriquent
46:06ou qui assemblent des produits,
46:07mais en réalité,
46:08aujourd'hui,
46:08notre valeur ajoutée
46:09en tant que groupe français,
46:10c'est véritablement
46:10de faire des produits
46:11que nos concurrents
46:11ne savent pas faire
46:12ou qui soient plus désirables,
46:14plus compétitifs
46:15que ceux de nos concurrents.
46:17Et avec cette usine,
46:19parlons de la Chine,
46:20par exemple,
46:21vous appliquez
46:23dans cette usine
46:25les mêmes principes,
46:27on parlait
46:27de consommation,
46:29d'éco-conception,
46:31je ne sais pas,
46:31d'énergie solaire,
46:33etc.
46:34Vous avez tout ça
46:35dans cette usine
46:35et même plus.
46:38C'est une usine déjà
46:39qui est dédiée
46:39à MAPED,
46:40qui nous appartient en propre.
46:41Elle est un modèle,
46:42je pense,
46:43en matière même
46:44de social,
46:45on prend soin
46:47de nos salariés.
46:47On a une équipe
46:48sino-chinoise
46:49mais également francophone
46:51et qui est avec nous
46:51depuis un tandem
46:53de dirigeants
46:54de femmes chinoises
46:55qui sont avec nous
46:56depuis 25 ans.
46:58Et c'est effectivement
46:59solarisé,
47:00c'est effectivement
47:00complètement monitoré
47:03en termes de consommation
47:04énergétique.
47:05On a des systèmes
47:06assez performants
47:07de monitoring
47:07en temps réel
47:08de la consommation.
47:09que vous avez pu développer
47:14peut-être plus facilement
47:15là-bas.
47:16Bien sûr.
47:16Mais oui.
47:17La Chine va extrêmement vite
47:18en matière de réinvention
47:20environnementale.
47:21Là encore,
47:21c'est un débat en soi,
47:23il faudrait qu'on en reparle.
47:24Mais la Chine tient
47:25ses engagements,
47:26est un des rares pays
47:27à tenir ses engagements
47:28de réduction.
47:29N'oublions pas
47:29que les émissions de la Chine,
47:30c'est nos émissions
47:31qui sont aujourd'hui,
47:32qui pèsent
47:33sur le pays producteur.
47:35Ensuite,
47:35le transport amont,
47:36vous avez tout à fait raison,
47:37on s'épargnerait
47:38le transport amont
47:39si on fabriquait en France,
47:40mais en réalité,
47:41il est très optimisé.
47:44Et le transport aval,
47:44c'est-à-dire le dernier kilomètre
47:46vers le client aujourd'hui,
47:47c'est 4-5 fois
47:48l'impact du transport amont.
47:49Vous voyez,
47:50parce que c'est
47:50des produits unitaires
47:52dans des inners cartons.
47:54Et là,
47:54vous réussissez à agir
47:55sur ce dernier kilomètre,
47:56justement ?
47:57C'est plus,
47:57je pense,
47:58le combat de nos clients,
48:02de la distribution.
48:03Mais on a,
48:04nous aussi,
48:05un monitoring
48:05de nos transporteurs.
48:06on impose
48:08un label BSCI
48:09à l'ensemble
48:10de nos partenaires externes,
48:11y compris de second rang,
48:12y compris des sous-traitants
48:13de nos fournisseurs.
48:14Donc,
48:14BSCI,
48:15ça garantit également
48:16ce type de démarche
48:18vis-à-vis de nos partenaires
48:19ou sous-traitants.
48:20Il nous reste deux minutes,
48:21je voudrais qu'on parle
48:21de gouvernance quand même,
48:22parce qu'elle est originale
48:23la gouvernance de ma paix.
48:25Votre frère Romain,
48:26c'est ça ?
48:26Qu'est-ce que vous avez mis en place ?
48:28Avec Romain,
48:29on se partage déjà
48:30une présidence depuis 2019,
48:31c'est une présidence tournance,
48:32donc c'est un mandat de trois ans
48:33parce qu'il faut un patron.
48:36Donc,
48:36ça permet d'avoir
48:36un décisionnaire ultime
48:37à tout moment
48:38et puis quelqu'un
48:38qui s'occupe du conseil,
48:41qui s'occupe de l'AG,
48:41qui s'occupe des tiers parties.
48:43Mais la réalité,
48:44en fait,
48:44c'est surtout
48:45une co-direction générale,
48:46c'est-à-dire qu'on se partage
48:47un périmètre géographique.
48:49Romain est sur les Amériques
48:50et l'Asie.
48:51Moi,
48:51je suis en charge
48:51de la France
48:52et de l'IMEA.
48:53Donc,
48:54on y a des filiales,
48:54on y a des partenaires commerciaux,
48:56130 pays.
48:56Donc,
48:56c'est déjà
48:57une grosse partie
49:03sur les opérations,
49:04la partie indus,
49:05la supply chain,
49:06transport,
49:06achat,
49:06etc.
49:08Donc,
49:08on s'est répartis,
49:09voilà,
49:09les grands postes
49:11et c'est très,
49:13très bien d'être à deux.
49:14Ce n'est pas si original
49:15que ça.
49:16En fait,
49:16ça consiste à se partager
49:17le travail
49:17avec quelqu'un
49:18en qui on a une confiance
49:19absolue.
49:21Et est-ce que vous poussez
49:22la logique,
49:23parce que j'ai lu
49:24en préparant l'émission
49:24qu'il y a une logique
49:25de management participatif.
49:27Alors,
49:27les mots sont jolis,
49:27mais qu'est-ce que ça veut dire
49:28concrètement, ça ?
49:30Avec le réseau de salarié,
49:32vous voulez dire ?
49:33C'est vraiment un débat.
49:34Si on a deux minutes,
49:35je vais avoir du mal
49:36à beaucoup échafauder là-dessus.
49:38On a 40 secondes.
49:38Oui,
49:39on s'efforce d'être aussi.
49:40Je pense qu'on est réellement,
49:41vous avez raison,
49:42ça reste des mots.
49:45Je pense qu'on met beaucoup
49:46à profit nos équipes
49:47et que chez Mappet,
49:48si vous avez un projet,
49:50si vous avez des convictions,
49:51on vous donne assez facilement
49:52un budget,
49:53un petit peu de disponibilité
49:54pour l'accomplir.
49:55Je pense que déjà,
49:56on promeut beaucoup
49:56cette espèce
49:57d'entrepreneuriat interne
49:58et donc je m'efforce
50:00à ce que ce ne soit pas
50:01que des mots,
50:02et que les gens
50:02puissent s'exprimer
50:03soit dans leur domaine
50:04de compétences,
50:06soit,
50:07vous l'avez compris,
50:07dans des domaines éthiques
50:09ou des domaines environnementaux
50:10qui demandent également
50:10à ce que des experts
50:13chez nous
50:13s'emparent des grands sujets
50:14sociétaux,
50:15sociaux,
50:15environnementaux.
50:18Mais encore,
50:18j'espère que ce n'est pas
50:19qu'une incantation
50:19et qu'on le fait vivre
50:21au quotidien
50:21avec nos managers
50:23et nos équipes.
50:24Merci beaucoup,
50:25Antoine Lacroix.
50:26Merci infiniment.
50:27Et à bientôt
50:27sur Bsmart4Change.
50:28On passe à notre rubrique
50:30consacrée aux startups.
50:31Smart ID,
50:39c'est notre rubrique
50:39consacrée aux startups
50:40éco-responsables.
50:41J'accueille Pascal Lavore.
50:42Bonjour.
50:43Bonjour Thomas-Hugues.
50:44Bienvenue.
50:44Vous êtes le cofondateur
50:45d'Aquaglio,
50:46créé en décembre 2024
50:47avec Bernard Hautin
50:48et Jean-Baptiste Micoulot.
50:50Mais vous travaillez dessus
50:52depuis un peu plus longtemps.
50:54C'est quoi l'idée ?
50:54L'idée, c'est née
50:56à l'été 2022
50:57en Nouvelle-Aquitaine
50:59avec les incendies
51:00sur le bassin
51:01d'Arcachon,
51:01mais pas que.
51:02On avait des incendies
51:03dans les monts d'arrêt,
51:04des inondations,
51:05la chesseresse.
51:06Donc on s'est dit
51:06qu'il y a quelque chose
51:07à faire avec l'eau de puits.
51:09Il devient urgent
51:10et vital
51:11d'utiliser l'eau de puits
51:13comme alternative
51:14puisque l'eau devient rare,
51:17même en France.
51:18Voilà.
51:18Donc la genèse d'Aquaglio
51:19est arrivée à ce moment-là.
51:20Et alors c'est quoi ?
51:21Qu'est-ce que vous proposez
51:22comme produit ?
51:22Alors, notre ADN,
51:24c'est de dire
51:25arrêtons de mettre
51:25de l'eau potable
51:26dans les toilettes.
51:28Sur les 150 litres d'eau
51:29qu'on consomme chaque jour,
51:31il y en a au moins 40%
51:32qui n'ont pas besoin
51:32d'être potables.
51:33Donc effectivement,
51:35utilisons l'eau de puits
51:36comme alternative
51:37pour préserver cette ressource.
51:40Donc Aquaglio
51:40est une solution clé en main
51:42qui répond à ce besoin
51:45de préserver la ressource.
51:46Effectivement,
51:47vous avez donné les chiffres
51:48148 litres,
51:49150 litres d'eau par jour
51:50et par personne,
51:52ce qu'on consomme.
51:53Peut-être que ça vous surprend,
51:55mais c'est la réalité,
51:55150 litres d'eau par jour
51:57et 40 à 50% de ces usages
51:59qui ne nécessitent pas
52:00d'eau potable.
52:02Votre solution,
52:03vous l'appelez,
52:04je crois,
52:04HydroTerrasse ?
52:05Exactement.
52:06Alors c'est quoi
52:06l'HydroTerrasse ?
52:07En fait,
52:07effectivement,
52:08il y a trois briques
52:09et une de nos innovations,
52:11c'est de dire
52:12on va donner un double usage
52:14à l'objet qui contient l'eau
52:15pour faciliter l'adoption.
52:17Aujourd'hui,
52:17il y a des solutions qui existent,
52:18mais fort de constater
52:20qu'on est loin
52:21d'être tous équipés.
52:22Et donc,
52:23en fait,
52:23on a créé une terrasse
52:25qui en même temps
52:26stock l'eau.
52:27Voilà.
52:28Donc en fait,
52:28quand vous venez acheter
52:30une terrasse,
52:31c'est une pièce de vie
52:32supplémentaire,
52:33c'est synonyme de plaisir,
52:34d'apéro.
52:35Et en fait,
52:36c'est en plus
52:37une réserve d'eau.
52:38Voilà.
52:38D'accord.
52:38On est venu compléter ça
52:40par un tableau de plomberie
52:41intelligent et connecté
52:42et une application,
52:43ce qui en fait une solution
52:44complètement clé en main.
52:46Alors,
52:46ce côté connecté,
52:48qu'est-ce qu'il apporte ?
52:49Il apporte
52:49de la visibilité au client
52:51en disant,
52:52je vois ce que j'économise,
52:55je vois ce que je consomme.
52:56Ça va nous permettre aussi,
52:58d'année en année,
52:59de les accompagner,
53:00de leur donner des conseils.
53:01On se connecte
53:03aux arrosages automatiques
53:04du marché.
53:04Donc,
53:04quelqu'un qui va vouloir
53:05déclencher son arrosage
53:06en début d'après-midi,
53:08on va lui dire,
53:08mais non,
53:08plutôt en fin de journée
53:09ou encore mieux,
53:10il va pleuvoir demain.
53:11Donc,
53:11aucun intérêt.
53:12Et surtout,
53:13il voit l'économie d'eau
53:14qu'il faut.
53:15Alors,
53:16et justement,
53:16puisque vous parliez
53:17de chasse d'eau,
53:18mais cette eau,
53:20est-ce qu'il y a besoin
53:21de faire des travaux
53:22pour connecter l'eau
53:24que vous récupérez
53:25à un réseau
53:26qui est le réseau existant
53:27dans une maison
53:28ou dans un appartement ?
53:28Alors,
53:29il y a forcément
53:30une différence
53:30entre la construction neuve
53:31et de la rénovation.
53:33Mais tout d'abord,
53:34la suffrage de captage,
53:35on utilise la toiture,
53:36donc là,
53:36pas de changement.
53:37La gouttière,
53:37pas de changement.
53:38Et ensuite,
53:39on vient stocker
53:40par gravité
53:41sous la terrasse.
53:42Et donc là,
53:43on terrasse
53:44de façon très classique.
53:46Ensuite,
53:47là,
53:47on vient faire
53:47un raccordement
53:48justement à notre panneau
53:49de plomberie.
53:50Et par contre,
53:51on va utiliser
53:52la canalisation existante
53:53dans la rénovation.
53:54Donc,
53:54il n'y a pas
53:54de double canalisation,
53:55c'est souvent
53:56une de nos questions.
53:57Et en fait,
53:59la deuxième question,
53:59c'est de dire,
54:00ben oui,
54:00mais si j'ai plus d'eau
54:00dans les réserves,
54:01est-ce que j'ai
54:02une continuité de service ?
54:03Ben oui,
54:03effectivement,
54:04puisqu'on a ramené
54:05l'eau potable
54:06dans ce tableau de plomberie.
54:07Et si,
54:08malheureusement,
54:08il n'y a plus d'eau
54:09dans les réserves,
54:10on vient basculer
54:11automatiquement sur l'eau potable
54:12pour assurer
54:13la continuité de service
54:14à nos clients.
54:15Avec une fabrication
54:16qui est française ?
54:17Évidemment.
54:18La partie panneau de plomberie
54:20est fabriquée
54:20dans nos ateliers.
54:21Et ensuite,
54:22mes fournisseurs,
54:23c'est Nouvelle-Aquitaine
54:24et France.
54:25C'était un prérequis
54:26en quelque sorte ?
54:27Oui,
54:27tout à fait.
54:27Très important,
54:28la proximité,
54:29le côté local,
54:31fabrication française.
54:32Ça fait 20 ans
54:33que je fais de l'industrie.
54:34C'est important pour moi
54:35et pour les trois confondateurs.
54:36Et ça permet de tenir des coûts
54:38malgré un sourcing
54:41100% français
54:42parce qu'on va dire toujours
54:43« Oui, mais c'est plus cher ».
54:44Oui,
54:45parce qu'on a poussé
54:46à conception.
54:47Effectivement,
54:48l'éco-conception pourrait dire
54:50parce que justement,
54:51nos réserves aujourd'hui,
54:52on les a créées
54:52en deux morceaux
54:53pour pouvoir les empiler,
54:55pour éviter de transporter du vide.
54:57C'est 100% recyclé.
54:59Donc,
54:59on a poussé la réflexion
55:00pour faire des pièces simples,
55:02donc moins coûteuses.
55:03En fait,
55:03tout ce qui est invisible
55:04et très standardisé,
55:07et très industrialisé
55:09et tout ce qui est visible
55:10est plutôt personnalisable.
55:11Merci beaucoup
55:12et bravo,
55:12Pascal Laveur-Bonvent
55:13à Aqualio.
55:15Voilà,
55:15c'est la fin de ce Smart Impact.
55:17Je voudrais remercier
55:17Nathalie Croizet,
55:18la coordinatrice éditoriale,
55:20Alexis Mathieu
55:20à la programmation,
55:22Mani Pégech,
55:23le réalisateur,
55:24et Saïd Mamou,
55:25ingénieur du son.
55:26Merci à toutes et à tous
55:27et à demain.
55:28Salut.
55:36Sous-titrage Société Radio-Canada
55:37Sous-titrage Société Radio-Canada
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