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  • il y a 2 mois
Marschall Truchot, du lundi au jeudi de 17h à 19h avec Olivier Truchot & Alain Marschall. Deux heures pour faire un tour complet de l’actualité en présence d’invités pour expliquer et débattre sur les grands sujets qui ont marqué la journée.

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Transcription
00:00Merci, on va continuer cette discussion dans un dernier débat maintenant avec Charles Consigny et Fabien Vildieu du syndicat Sudra,
00:06justement sur la mobilisation et Charles Consigny soutient que ce sont les syndicats et ce qui va se passer demain qui risque de ruiner le pays.
00:12On en parlait déjà tout à l'heure en début d'émission avec François Ruffin.
00:16De manière plus vaste, il y a un horizon qui est bouché, une inquiétude qui est devenue une certitude que nous vivons moins bien de nos parents
00:23et ce sera pire pour nos enfants.
00:25Et je crois que la seule manière de déboucher ça, on voit que ça ne va pas se passer par les petites rencontres à Matignon,
00:31ça ne va pas se passer par l'Assemblée.
00:33Donc on s'en est sorti dans notre pays quand il y a eu des grands élans populaires.
00:37Voilà, bonsoir Fabien Vildieu.
00:39Bonsoir.
00:40Bonsoir Charles Consigny, avocat SCIS, donc signé Consigny ce soir.
00:44Les syndicats veulent la ruine du pays, Charles Consigny ?
00:48Écoutez, j'ai 36 ans, ça fait 36 ans qu'il y a à peu près en France une grève par mois
00:55qu'on appelle une journée de grève, une journée d'action
00:58et que, somme toute, les conditions de travail dans les entreprises dont il s'agit
01:04ne sont pas tout à fait les pires du pays.
01:07Et donc, on finit par se demander à quoi servent toutes ces grèves.
01:12Moi, je pense que la France est déjà dans une situation compliquée.
01:17Il n'est vrai pas forcément exclusivement à cause de Sudrail.
01:21La responsabilité est assez engagée avec le président de la République,
01:26avec une classe politique un peu paumée, peut-être avec les Français eux-mêmes.
01:31Mais je ne suis pas sûr que ce soit la peine d'en rajouter.
01:35Et je vous avoue, et j'en termine par là, une certaine lassitude quand même
01:40s'agissant d'une entreprise largement perfusée d'argent public
01:44et, encore une fois, où les statuts sont plutôt corrects.
01:47L'SNCF.
01:48S'agissant de l'SNCF, je suis un peu fatigué par ces grèves à répétition.
01:53Donc, je laisse la parole à la Défense.
01:59Oui, écoutez, ça fait plus que 36 ans qu'il y a des grèves,
02:02alors pas tous les mois, heureusement, mais régulièrement en France.
02:04Et c'est d'ailleurs parce qu'il y a régulièrement des grèves en France
02:06qu'on a des acquis sociaux en France qui sont à faire pallier d'envie
02:10la plupart des salariés d'Europe, et notamment sur des questions de retraite.
02:14Voilà, souvent, on nous met dans le visage, mais regardez,
02:17en Allemagne, on parle de la retraite à 65 ans, en Italie, c'est 67 ans,
02:21en Danemark, je crois, c'est même 70 ans, en France, c'est 62,
02:24on va peut-être passer à 64.
02:26Bon, ben ça, ça ne vient pas.
02:27On est passé à 64.
02:28Oui, progressivement, à 64, ça, ça ne tombe pas du ciel.
02:32C'est le fruit d'un rapport de force, c'est le fruit effectivement des grèves,
02:35c'est aussi le fruit des grèves des cheminots, parce que moi, je peux concevoir
02:38qu'on n'aime pas trop les grèves des cheminots, surtout quand on veut prendre le train.
02:41Mais en attendant, heureusement que les cheminots, ils ont fait les grèves en 95,
02:44parce que si en 95, les cheminots, ils n'avaient pas perdu chacun individuellement des milliers,
02:48bon, à l'époque, ce n'était pas des euros, mais de francs,
02:50on serait comme en Italie, comme en Allemagne, on partira à la retraite à 65 ans.
02:54Donc, au lieu de nous envoyer des bananes, on ferait mieux de nous dire merci.
02:57Aujourd'hui, alors, c'est peut-être facile, je conçois que la SNCF et cheminots,
03:01on n'est pas hyper populaires.
03:03Bon, c'est peut-être un peu facile de nous mettre…
03:03Si, vous l'êtes, quand vous ne faites pas grève ?
03:06Ben, on l'est aussi, mais on l'est aussi quand on fait grève, voilà.
03:09Parce que je pense qu'il y a plein de Français qui se retrouvent,
03:11qui peuvent s'identifier.
03:12On parlait même, à un moment donné, de grève par procuration,
03:14même si je n'aime pas trop ça, parce que je pense que si…
03:17Parce que c'est vrai qu'on nous a bien isolés,
03:18et qu'il faut qu'à un moment donné, chacun puisse mettre sa petite pierre à l'édifice.
03:22Et si on veut que demain, on ait un vrai rapport de force,
03:24j'espère que demain, on sera un million dans la rue.
03:26Et c'est possible d'être un million dans la rue.
03:28On a déjà commencé à avoir des affrancés,
03:30c'est-à-dire les deux jours de congé, le gouvernement a reculé.
03:33Si le gouvernement recule, c'est que nous, on avance sur nos revendications.
03:36Eh ben, si chacun met sa petite pierre à l'édifice,
03:39bon, en tout cas, j'aime à croire qu'on y a contribué.
03:42– Et alors, c'est quelle France demain qui sera dans la rue ?
03:44C'est 900 000 personnes ?
03:45– Honnêtement, non, mais ça me fait…
03:47Vous savez, moi, j'aime la SNCF.
03:50Ce n'est pas que la SNCF demain qui manifeste.
03:52– J'ai eu un petit doute à avoir donné…
03:54– Non, mais ce n'est pas qu'elle.
03:56Mais oui, le président aime la bagnole.
03:57Moi, j'aime le train, si vous voulez.
03:59Mais les Français sont attachés à ça, simplement.
04:02Ils sont fatigués d'avoir à vous le dire.
04:04Demain, c'est les forces d'inertie de notre pays qui se réveillent.
04:07C'est-à-dire que c'est indéfiniment la même BD des Schtroumpfs
04:11où, en France, c'est presque sympathique, d'ailleurs.
04:14Ça fait partie de notre image à l'étranger.
04:18Les drapeaux syndicaux, les grèves à répétition,
04:21c'est juste fatigant.
04:22Et pardon, je trouve qu'il y a, de votre part,
04:26sur cette question des retraites,
04:27une approche presque un peu infantile.
04:29C'est-à-dire de dire, c'est parce qu'on s'est battus
04:32qu'on a la retraite à 62 ans,
04:34et les autres, comme ils se sont moins battus en Europe,
04:36ils l'ont à 65, 67,
04:38et maintenant au Danemark, dans certains cas, jusqu'à 70 ans.
04:40D'abord, à la SNCF, c'est plutôt au maximum 57 ans,
04:45si j'en crois les chiffres que j'ai regardés,
04:47s'agissant en tout cas des conducteurs de train,
04:50voire 50-52 pour ceux des générations précédentes.
04:52Ce n'est pas la retraite à 62 ans pour tout le monde.
04:54Et d'ailleurs, les contrôleurs SNCF sont les seuls
04:57qui ont obtenu une dérogation de la fameuse réforme Macron
05:00que la gauche veut absolument abroger.
05:02Mais est-ce qu'on ne peut pas...
05:04Moi, je vois les choses différemment, cher monsieur.
05:06Ce que je vois, c'est que quand les salaires des Français sont faibles,
05:10c'est notamment parce qu'on finance...
05:12Quand le brut et le net s'éloignent tellement en France,
05:16c'est notamment parce qu'on finance ses retraites à 62 ans.
05:19Et les pays qui sont aujourd'hui à 65, 67, voire 70 dans certains cas,
05:23ce n'est pas des pays dans lesquels c'est germinal.
05:27La pénibilité est prise en compte,
05:28il y a un certain nombre de choses,
05:29ce n'est pas un système bête et méchant.
05:32C'est juste qu'ils sont peut-être un peu plus matures.
05:35Moi, j'ai l'impression qu'il y a de votre côté un petit peu d'immaturité
05:38et quand même une volonté, somme toute, de ne rien changer,
05:42voire même de revenir en arrière quand il y a un tout petit peu de changement.
05:46L'idéal, ce serait de venir à 60 ans, Fabien Ville-Dieu ?
05:49Oui, l'idéal, c'est de venir à 60 ans.
05:51J'en profite pour dire que le départ moyen à la retraite des cheminots est de 60 ans.
05:55Parce qu'entre-temps, il y a eu aussi des réformes.
05:56Et selon la caisse de préhence...
05:57C'est même plus tôt que les Français.
05:59Oui, c'est plus tôt.
05:59Non, mais je veux dire, on n'est pas à 57 ni à 52.
06:01La moyenne, aujourd'hui, c'est 60 ans.
06:03C'est dans la caisse de préhence.
06:04Pour ceux qui ont la chance d'être au statut,
06:06je rappelle que 25% des cheminots sont contractuels.
06:08Donc, pour eux, ça sera à 64 ans.
06:10Mais je ne veux pas rentrer parce que demain...
06:11Mais c'est quoi la revendication ?
06:12Ce n'est pas l'obligation de cheminots qu'on a demain.
06:14Oui, mais c'est quoi la revendication ?
06:15Parce qu'on dit qu'il y a des colères, etc.
06:17Mais c'est quoi précisément les revendications
06:19qui seront portées demain dans la rue ?
06:22C'est évidemment contre ce budget d'austérité
06:25qui consiste à faire payer toujours les mêmes.
06:26Ça n'existe plus parce que François Bayrou est parti.
06:28On a quand même...
06:30Franchement, on n'a pas besoin de lire...
06:31Le jour ferrier, par exemple, c'est terminé.
06:33C'est pas besoin de lire dans une barre de café
06:34pour sentir que le Premier ministre a envie
06:37d'être dans la quantité...
06:39Donc, attendez, donc c'est...
06:40Par contre, si je peux juste finir ma phrase...
06:43Oui, mais attendez, vous en êtes à anticiper.
06:46Mais non, mais je ne suis pas anticipé.
06:47Peut-être faire le Premier ministre.
06:48Et pour cette raison-là, vous faites une journée...
06:50Je vais vous appeler journée d'accès.
06:52Je ne suis pas anticipé.
06:53J'essaye juste de finir ma phrase.
06:54Je vous dis juste qu'aujourd'hui,
06:57il y a un moment donné, se pose la question.
06:59On nous dit que c'est la crise.
07:00Ben, qui va payer la crise ?
07:02Moi, je pense, naïvement,
07:02peut-être que je me trompe,
07:04qu'aujourd'hui, il y a des personnes,
07:05les plus riches de ce pays,
07:06les très très riches,
07:07qui se gavent depuis des années, des années.
07:09Eh bien, la question est de savoir
07:10est-ce qu'on va se tourner
07:11vers les plus pauvres de ce pays ?
07:13Et moi, je suis choqué
07:14parce que je trouve qu'il y a une misère
07:15de plus en plus grande en France.
07:17Il suffit de venir...
07:18Quand vous regardez à Paris,
07:19vous voyez la misère ?
07:20Elle transpire partout,
07:21et pas qu'à Paris, en province.
07:23Donc, est-ce que la question,
07:24est-ce que le curseur,
07:25on va demander toujours au même,
07:27aux salariés,
07:28aux plus pauvres de ce pays,
07:29à se serrer encore la ceinture,
07:30ou est-ce qu'on va demander aux plus riches ?
07:31Mais donnez un exemple.
07:32Nous, on demande juste ça.
07:34On demande juste ça.
07:35Je ne veux pas rentrer
07:36dans des exemples très techniques et tout.
07:38Mais on demande juste ça.
07:39Non, parce que vous n'avez pas
07:39d'exemple à donner,
07:40pardon, monsieur Vildieu.
07:41Un exemple très concret.
07:43Qu'est-ce que c'est
07:43que cette démagogie ?
07:44Peut-être qu'on va se mettre
07:46l'exemple concret.
07:46La question se pose
07:48de l'augmentation des salaires.
07:50Oui.
07:50La question, elle se pose.
07:51Oui, parce qu'il faut payer les retraites.
07:52Vous-même, vous dites
07:53que le travail n'est pas assez revalorisé.
07:55Eh bien, je suis d'accord avec vous,
07:56il faut augmenter les salaires.
07:58Eh bien, pour augmenter les salaires,
07:59il n'y a pas 15 000 solutions.
08:00Il faut aussi se battre
08:02pour des augmentations de salaires
08:04via la grève.
08:05Ça, c'est toujours fait comme ça.
08:07Souvent, je remarque
08:08que dans les entreprises
08:09où on fait grève,
08:10on a des augmentations
08:10de salaires plus importantes
08:12que dans l'entreprise,
08:13on ne fait jamais grève.
08:14Donc, il faut s'en inspirer.
08:15Là, ça sera surtout le public.
08:17Donc, demain...
08:18Non, non, pas vrai.
08:19Non, excusez-moi.
08:20Il n'y aura pas que des gens du public.
08:21Et s'il n'y a que des gens du public,
08:22ça sera un...
08:23Il y aura des gens du privé.
08:24Moi, j'ai vu, il y a plein
08:26de lignes de bus
08:27qui sont maintenant privatisées
08:28et qui sont, regardez,
08:29en Ile-de-France,
08:30qui seront en grève demain.
08:31Il y a plein de collègues
08:32de Transdev.
08:33Transdev, c'est une boîte
08:34complètement privatisée.
08:35Ils seront en grève demain.
08:36Et c'est heureux...
08:36Oui, mais je suis désolé,
08:37M. Vildieu.
08:38Vous nous faites un peu vivre
08:40dans un monde
08:41qui n'existe pas.
08:43Ça m'intéresse
08:44parce que j'ai discuté récemment
08:45avec un conducteur de bus
08:46qui m'expliquait
08:47qu'il avait un métier pénible
08:48et que ça justifiait le fait
08:51qu'il parte à la retraite très tôt,
08:52qu'il ait un temps de travail
08:53hebdomadaire faible, etc.
08:54Je suis désolé.
08:55Il faut appeler les choses
08:56par leur nom.
08:57Être conducteur de bus,
08:58ça n'est pas un métier pénible.
08:59Il faut arrêter
09:00avec ce genre de trucs.
09:01Et cette espèce de vieux fantasme
09:03qui consiste...
09:04Moi, je veux bien,
09:04si vous voulez,
09:05que les riches prennent
09:06leur juste part,
09:07comme dit Joe Biden.
09:08Très bien.
09:08qu'on les empêche
09:10d'optimiser trop
09:12par rapport à...
09:13Très bien.
09:14Mais il faut rester quand même
09:16un tout petit peu réaliste.
09:18C'est-à-dire que
09:18les Français,
09:20y compris les riches,
09:21sont déjà
09:22extraordinairement taxés.
09:24Je veux dire,
09:24qu'est-ce que vous en faites de ça ?
09:26On est quand même déjà
09:26le pays le plus fiscalisé du monde.
09:29Est-ce que vous ne vous dites pas
09:30une seconde ?
09:31Vous comparez les chiffres
09:32entre, par exemple,
09:33la France et l'Allemagne ?
09:34On est à peu près
09:3610 000, 15 000 euros
09:37en moins en PIB par habitant
09:39entre la France et l'Allemagne,
09:40alors qu'en 2000,
09:41c'était à peu près
09:42la même chose.
09:43Entre la France et les États-Unis,
09:44on est à peu près,
09:45en PIB par habitant,
09:46deux à trois fois moins riches
09:47que les Américains,
09:48en moyenne.
09:49Est-ce que vous ne vous dites pas
09:49à un moment donné
09:50que ce système
09:51de toujours plus fiscalisé
09:53au nom de vos principes,
09:55etc.,
09:56il finit, en fait,
09:57par appauvrir les gens ?
09:59C'est ça qui finit
10:00par se passer ?
10:01Je ne sais pas si on est
10:02moins riches
10:02que les Américains,
10:03mais c'est du coup
10:04un modèle social.
10:05Je ne sais pas si vous avez
10:06déjà été aux États-Unis,
10:07mais ce n'est pas du tout
10:07un modèle social.
10:08Quand vous voyez
10:08ce qui se passe
10:09dans la rue aux États-Unis...
10:11Oui, mais vous savez,
10:11il faut se méfier
10:12des statistiques.
10:13Moi, ce que je vois,
10:13c'est...
10:14Oui, il faut aussi
10:15se méfier des statistiques.
10:16Je pense que le modèle social
10:18aux États-Unis
10:19est loin d'être un modèle.
10:20Loin d'être un modèle.
10:21Mais bon,
10:22je ne veux pas trop
10:23rentrer là-dedans.
10:23Je ne vous laisserai pas dire
10:24que le métier
10:25de conducteur de bus
10:26n'est pas pénible,
10:27n'est pas difficile.
10:28Et j'en veux pour preuve
10:30qu'aujourd'hui,
10:30on n'arrive pas à...
10:36Il n'y a pas une seule entreprise,
10:37que ce soit Transdev privée,
10:39que ce soit la RATP publique,
10:40qui a des difficultés
10:41de recrutement.
10:42Parce qu'effectivement,
10:43lorsque vous expliquez
10:44aux personnes,
10:45aux salariés
10:45qu'il va falloir bosser
10:46en horaire décalé,
10:47qu'il va falloir bosser
10:48le samedi, le dimanche,
10:49les jours fériés,
10:50qu'il va falloir y compris
10:51quand vous êtes chauffeur de bus,
10:52vous savez combien il y a
10:52d'agressions d'agents
10:53de la RATP par an ?
10:56Tous les jours,
10:56il y a des agressions.
10:57Oui, mais ça...
10:58Mais oui,
10:58parce qu'aujourd'hui,
10:59la population...
10:59Je suis désolé.
11:00Mais ça,
11:01ça fait partie de la pénibilité.
11:02Et pour finir...
11:03Non, c'est pas ce qu'on appelle
11:04un métier pénible.
11:05Aujourd'hui,
11:06chaque année,
11:07il y a 1000 salariés
11:08en France
11:09qui meurent au travail.
11:10Qui meurent au travail.
11:11Ce ne sont pas les conducteurs
11:11de bus.
11:13Mais donc quoi ?
11:15Je ne sais pas
11:16si c'est des conducteurs
11:17de bus,
11:17mais il y a des chauffeurs routiers.
11:18Essayons d'être constructifs,
11:19s'il vous plaît.
11:21Mais j'essaie d'être...
11:21Essayons d'être constructifs
11:22et de bonne foi.
11:23Je veux dire,
11:24là, demain,
11:24vous faites grève
11:25pour cette raison-là,
11:28par exemple.
11:29Parce qu'il y a 1000 salariés
11:31qui meurent au travail,
11:31donc demain,
11:32on fait grève.
11:32Non, j'essayais juste de...
11:33Parce que là,
11:33on peut faire grève tous les jours.
11:34J'essayais juste de répondre
11:35à votre question.
11:36Je ne vous expliquais pas
11:37qu'on faisait...
11:38Mais ma question,
11:39elle est toute bête.
11:39Est-ce que vous n'avez pas
11:40l'impression que, quand même,
11:41l'histoire se répète en France
11:43et qu'à force de vivre
11:44dans ce système
11:45où, en gros,
11:45les syndicats ont pris le pouvoir,
11:47parce que moi,
11:47je pense qu'en réalité,
11:49la gauche,
11:50sous toutes ses formes,
11:51a beaucoup plus de pouvoir
11:52en France
11:52que n'importe quel autre
11:53courant politique,
11:54est-ce que vous ne pensez pas
11:55que c'est ça qui finit
11:56par nous plomber ?
11:57Je veux dire,
11:57qu'est-ce que vous faites
11:58de tous ces jeunes Français
11:59qui partent vivre à l'étranger ?
12:00Qu'est-ce que vous faites
12:02de l'effondrement
12:04de nos comptes publics ?
12:05Je veux dire,
12:05tout ça,
12:05on finit par le payer.
12:06Enfin, non,
12:07il ne faut rien changer.
12:08On va faire la taxe du Cman
12:09et ça va tout régler.
12:11Alors,
12:11j'espère que l'histoire
12:13va se répéter
12:13parce que
12:14c'est une particularité française.
12:16Les Français,
12:17ce sont des gens
12:18qui sont fiers,
12:19qui croient
12:20à l'organisation syndicale,
12:21qui sont capables de...
12:23Oui,
12:23parce que quand
12:24les organisations syndicales
12:25arrivent à mettre
12:26plusieurs centaines
12:27de milliers de personnes
12:27dans la rue,
12:28c'est que ça ne tombe pas du ciel.
12:30Oui,
12:30je suis fier d'être français,
12:31je suis fier qu'on défend
12:32le service public
12:33à la française,
12:35je suis fier
12:35de toutes les organisations syndicales
12:37qui nous ont...
12:38Est-ce que ce sont toujours
12:39les mêmes
12:39qui se mobilisent
12:40lors de ce type
12:42de journée d'action ?
12:43Ou est-ce que là,
12:44on va avoir un public
12:45qu'on ne voit pas habituellement,
12:46et je parlais des salariés
12:47du privé,
12:47mais peut-être des artisans,
12:49des petits chefs d'entreprise
12:50qui ont aussi
12:51beaucoup de difficultés ?
12:52Mais vous ne mettez pas
12:52un million de personnes
12:53avec les mêmes.
12:54Attendez,
12:54on ne sait pas encore un million,
12:55vous êtes déjà un million.
12:56Vous avez raison,
12:58mais on ne met pas
12:59des centaines de milliers
13:00de personnes,
13:00au moins on peut s'accorder
13:01là-dessus,
13:02avec exactement
13:02les mêmes personnes.
13:03Et de toute façon,
13:04si c'est les mêmes personnes,
13:05vous avez raison,
13:06le jeu sera plié.
13:09Aujourd'hui,
13:10ce qu'il faut,
13:11c'est que des gens
13:11qui n'ont pas l'habitude
13:12de faire grève
13:13fassent grève,
13:14ce qu'il faut,
13:14c'est que...
13:16...
13:16...
13:21il faut arrêter
13:21de gueuler devant
13:22sa tasse de café
13:23en disant
13:23ça ne va pas,
13:25les salaires,
13:26ils n'augmentent pas.
13:26Si vous pensez,
13:28excusez-moi,
13:29que les salaires
13:29n'augmentent pas,
13:30venez demain
13:31à la manifestation.
13:32Si c'est une histoire
13:32uniquement d'agents RATP
13:34et de cheminots,
13:35on aura perdu.
13:36Mais il y a un moment donné,
13:37il faut prendre
13:38ses responsabilités,
13:39chacun à son niveau.
13:39Donc la revendication,
13:40c'est quoi ?
13:41C'est l'augmentation
13:41des salaires,
13:42par exemple.
13:42En partie,
13:43oui.
13:44Et aujourd'hui,
13:44c'est savoir
13:45qui doit payer la crise.
13:46Et moi,
13:47je ne pense pas
13:48que ceux qui doivent
13:48payer la crise,
13:49ce soit le service public,
13:51ce soit les salariés.
13:52Parce que vous pensez...
13:52Franchement,
13:54vous pensez vraiment,
13:55d'abord,
13:55est-ce que c'est le cornu
13:56qui, en claquant des doigts,
13:57peut augmenter les salaires ?
13:59Et deuxièmement,
13:59vous trouvez vraiment
14:00que le budget Bayrou,
14:02dans lequel il y avait
14:0344 pauvres milliards
14:04de réduction de dépenses publiques,
14:06quand tous les gens sérieux
14:09sont à peu près à flot,
14:11la France qui décroche
14:12dans tous les classements
14:13de puissance, etc.
14:15Vous trouvez que c'était
14:16un budget d'austérité pour vous ?
14:18C'était le plan grec 2007.
14:20Vous proposez de passer
14:21de trois jours de carence
14:22en cas d'arrêt maladie
14:23à six jours.
14:23Vous savez ce que c'est,
14:24six jours de carence
14:25en cas d'arrêt maladie ?
14:26Mais vous pensez
14:26qu'il n'y a aucun point
14:27sur les arrêts maladies,
14:27par exemple.
14:27Des gens qui ne choisissent pas
14:28d'être malades,
14:29des gens qui ne choisissent pas
14:30d'être malades
14:30et qui se retrouvent
14:31à avoir 25%
14:32de leur rémunération.
14:34Bah oui, six jours,
14:34ça fait 25%
14:35de leur rémunération.
14:35Vous savez, moi,
14:36je suis profession libérale.
14:39Demain, si je me mets
14:40en arrêt maladie,
14:41qui paye ?
14:42Qui paye demain ?
14:44Eh bien, écoutez,
14:44postule à la SNCF.
14:45Qui paye demain ?
14:46Personne ?
14:47Bah oui, personne !
14:48Parce qu'il y a beaucoup
14:49de gens en France
14:49et ils n'ont pas ce luxe.
14:51Merci, Fabien Vildieu.
14:52Demain, tous à la riche.
14:53J'ai compris,
14:54vous serez déjà un million demain,
14:55vous l'avez déjà.
14:57Merci, Fabien Vildieu.
14:58Merci, maître Consigny.
15:01On a hâte de voir ça.
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