- il y a 2 mois
Marschall Truchot, du lundi au jeudi de 17h à 19h avec Olivier Truchot & Alain Marschall. Deux heures pour faire un tour complet de l’actualité en présence d’invités pour expliquer et débattre sur les grands sujets qui ont marqué la journée.
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00:00On va revenir sur cette manifestation qui a eu lieu à Londres, c'était avant-hier samedi,
00:05et savoir si une telle manifestation, pour dire stop à l'immigration, peut se produire en France.
00:10Mais on va commencer par Londres. D'abord, vous trouvez Laura Calmus en direct pour BFM TV.
00:16Comment ça se passe à Londres le jour d'après ? Est-ce qu'on continue d'en parler beaucoup ?
00:20Est-ce qu'il y a peut-être même d'autres rassemblements qui sont prévus, Laura ?
00:23Ce sont principalement les mots d'Elon Musk qui continuent de susciter de vives réactions ici au Royaume-Uni.
00:33Car pour rappel, lors de ce rassemblement de samedi, le patron de X est intervenu en visioconférence
00:40et il a expliqué que la violence était désormais inévitable. Il a même appelé à dissoudre le Parlement.
00:46Alors pour Downing Street, c'est une erreur pour eux.
00:50Pour Downing Street, pour le Premier ministre britannique, c'est un langage dangereux et incendiaire.
00:57Le Premier ministre britannique accuse même Elon Musk de menacer l'ordre public.
01:04Alors d'ailleurs, Keir Starmer, lui, veut afficher une ligne très ferme.
01:10Il a envie, en quelque sorte, d'encourager l'arrêt de ce genre de manifestation.
01:16Mais Tommy Robinson, qui est à l'origine de cette manifestation, c'est lui qui l'a organisée samedi,
01:23eh bien il a encore promis de nouvelles actions.
01:26Alors il faut dire que cette manifestation a marqué les esprits.
01:30Il y avait entre 110 et 150 000 personnes dans la rue.
01:34Une mobilisation inédite pour l'extrême droite ici au Royaume-Uni.
01:38– Merci Laura Calmus.
01:40Donc en direct de Londres pour BFM TV.
01:42– Éric Zemmour était présent à Londres.
01:45Il est herbouillé.
01:46Bonsoir, vous êtes président de Génération Zemmour,
01:48candidat aux élections législatives partielles de Paris,
01:51celles qui vont être organisées dans quelques jours.
01:52Vous souhaitez maintenant organiser la même chose à Paris ?
01:57– Alors pas forcément qu'on l'organise, nous, Reconquête.
02:00Mais en tout cas, on est tout à fait favorables à ce même genre de manifestation populaire.
02:04Ça a été un vrai succès, comme l'a rappelé votre journaliste,
02:07entre 110 et 150 000, il y a une petite guerre des chiffres,
02:101000 personnes avec des drapeaux anglais à Londres.
02:14Une manifestation d'ampleur.
02:15Et moi, ça m'irait très très bien.
02:17Et je participerais, je serais un des premiers à participer avec Reconquête.
02:19– Et vous pensez que le succès serait le même en France ?
02:21– Je ne sais pas si le succès serait le même,
02:24mais ce qui est sûr, c'est que les Français,
02:25comme les Anglais, comme les Américains,
02:27comme beaucoup de peuples en Occident,
02:29se réveillent, se révoltent en non ras-le-bol.
02:32Et donc, je pense qu'ils pourraient être prêts à descendre dans la rue.
02:35– Il n'y avait pas de représentant du Rassemblement National ?
02:38Ils ne voulaient pas participer à ce type de manifestation ?
02:41Alexandra Masson, la députée RN, nous l'a confirmée tout à l'heure.
02:45Qu'est-ce que ça vous inspire ?
02:46– Alors moi, je sais que Tommy Robinson a invité personnellement Éric Zemmour.
02:49Je ne sais pas s'il a invité les représentants du Rassemblement National,
02:52mais ce qui est sûr, c'est qu'à chaque fois que la droite française,
02:56dont on fait partie Reconquête, se soulève,
02:58on avait manifesté pour la petite Lola,
03:01le Rassemblement National avait refusé de s'y rendre.
03:03Là, apparemment, ils ont refusé de se rendre à Londres.
03:08Je ne sais pas s'ils ont peur d'être avec le peuple, peur d'être avec un…
03:13– Ou avec les femmes droites, ils n'ont pas envie d'être, finalement,
03:15amalgamé avec les gens qui étaient dans la rue à Londres ?
03:20– Écoutez, les gens qui étaient dans la rue à Londres,
03:22moi, j'ai vu les images, j'ai vu des familles,
03:24j'ai vu un rassemblement qui s'est bien passé,
03:26contrairement à toutes les manifestations avec l'extrême-gauche en France
03:29qui se passe très très mal, où des voitures sont brûlées,
03:31des commerçants sont saccagés et pillés.
03:34La manifestation à Londres s'est très très bien passée,
03:35donc je ne sais pas de quoi ils ont peur.
03:37– Intuituel, Denis, ça dit quoi, ce succès de cette manifestation ?
03:43Est-ce qu'on pourrait renforcer le même à Paris
03:46ou dans d'autres capitales européennes ?
03:48– Moi, je ne crois pas du tout qu'une telle manifestation
03:51puisse se dérouler en France.
03:53Non pas que le sujet de l'immigration ne soit pas important pour les Français,
03:56mais il y a un pseudo-débouché politique aujourd'hui
04:00sur ces questions-là, quand même, avec des responsables qui s'en saisissent.
04:04Et je pense, je vous dis vraiment, c'est du doigt mouillé,
04:07mais je n'arrive pas à imaginer qu'on mette 100 000 personnes
04:09dans la rue sur l'immigration en France
04:11sans que ces 100 000 personnes ne se sentent pas de facto
04:15comme étant désignées, comme racistes, comme extrémistes,
04:20comme d'extrême droite.
04:21Et en même temps, je pense qu'il n'y a pas une personne,
04:25et c'est là où la lecture de la manifestation anglaise me semble erronée,
04:30il n'y a pas une personne où elle doit être extrêmement minoritaire
04:32qui, dans le cortège des 100 000 manifestants anglais,
04:35se sentent d'extrême droite ou se revendiquent d'extrême droite.
04:38C'était une manifestation populaire dans les deux sens du terme,
04:40parce que déjà, il y a eu beaucoup de monde, effectivement,
04:43mais aussi parce que c'était les ouvriers,
04:47c'était les petits blancs déclassés, comme on dit en sociologie.
04:52Il y a les mêmes en France, effectivement, qui s'est plutôt bien passé.
04:56Alors, Tony Robinson, il y a énormément de choses dans son CV
04:59qui ressemblent à l'outrance de la provocation, de l'extrémisme,
05:02ce que vous voulez.
05:03Il a même été emprisonné pour cela plusieurs fois.
05:07Il a eu quatre peines de prison, si je ne m'abuse.
05:10En revanche, la foule qui a défilé,
05:15ce serait extrêmement réducteur de la contrôler...
05:17Vous dire que ce sont des fachos, des racistes ?
05:19Non, c'est des gens qui, comme partout en Europe,
05:21se sentent complètement usés et lessivés
05:24par le sentiment, pour parler comme Bruno Retailleau,
05:26de dépossession culturelle.
05:28Effectivement, il faut quand même être sacrément résilient
05:31pour enchaîner des vagues d'immigration massive
05:34sans que la société en soit perturbée.
05:37L'immigration massive, ça induit des gens
05:39qui viennent avec leurs codes sociaux,
05:41leurs représentations du monde.
05:42Ça fait automatiquement augmenter l'insécurité,
05:46parce qu'on n'a pas tous des capacités d'intégration
05:50et d'assimilation infinies.
05:52Et donc, évidemment, la maîtrise des flux migratoires,
05:55c'est un sujet politique, ce n'est pas qu'un sujet idéologique.
05:58Justement, Didier Leschi, vous êtes directeur général
06:00de l'Office français de l'immigration et de l'intégration.
06:01Vous avez écrit ce grand dérangement aux éditions Trak Gallimard.
06:04Ce que vous avez vu en Angleterre vous inquiète ?
06:07Ou pas ?
06:08Ça n'a pas à m'inquiéter ou à ne pas m'inquiéter,
06:11ce n'est pas ma fonction.
06:13Vous êtes un observateur aussi de ce non à l'immigration.
06:15Donc, est-ce que ça vous inquiète ?
06:18Ça, c'est un point de vue moral.
06:20En tout cas, ça dit quoi, en fait ?
06:22En Angleterre, on a une situation sociale extrêmement dégradée.
06:26C'est peut-être l'accumulation de politiques libérales fortes,
06:29puisque même au moment où les conservateurs étaient au pouvoir,
06:34on a eu une très forte entrée d'immigrants.
06:38En 2022, plus de 1 million qui sont rentrés,
06:41avec une politique générale qui a amené à une augmentation
06:45du nombre d'immigrants dans la population en 20 ans,
06:48qui est passé de 8% à 18%.
06:49Et dans ce contexte-là, on a des catégories sociales, populaires,
06:54qu'on a vu effectivement manifester,
06:56qui sont dans une situation de précarité très forte,
06:59puisque un des sujets majeurs de la discussion sociale en Angleterre,
07:03c'est le problème du logement.
07:05Vous savez que les loyers, comme les prix du logement d'achat,
07:10ont considérablement augmenté.
07:11Or, c'est un sujet extrêmement prégnant dans des catégories populaires,
07:16puisque le logement, c'est un peu le capital qu'on accumule
07:20et qu'on peut avoir au moment de la retraite.
07:22Donc, on a quelque chose qui est lié à la situation sociale globale.
07:26Et de ce point de vue-là, par exemple,
07:27les révoltes qu'on avait vues au mois d'août dernier
07:30étaient justement dans des villes
07:32où la question du logement est prégnante
07:35et on avait en même temps des réfugiés ou des demandeurs d'asile
07:37qui étaient hébergés dans des hôtels
07:39ou dans des centres d'hébergement.
07:41Et ça crée des tensions.
07:43Ça arrive aussi, par exemple, ici.
07:45Oui, alors ici et dans d'autres pays,
07:46on voit bien quand même qu'il y a un mouvement en Europe
07:48pour dire stop à l'immigration.
07:51Le Premier ministre britannique lui-même a dit
07:52qu'on avait trop accueilli,
07:54qu'il fallait effectivement maintenant mieux intégrer.
07:57Et si on accueille trop, on ne peut pas bien intégrer.
07:59Est-ce qu'il y a une prise de conscience ?
08:01Alors, ça passe aujourd'hui par la montée des mouvements
08:03d'extrême droite ou de droite radicale
08:05un peu partout, en Allemagne,
08:07mais aussi chez nous, en Italie avec Mélanie.
08:11Oui, il y a une conjonction
08:12entre des difficultés économiques prégnantes
08:14qu'on connaît, et la France en connaît,
08:16et une augmentation ces 20 dernières années
08:18très forte de l'immigration
08:20dans un certain nombre de pays.
08:21Je viens de parler de l'Angleterre.
08:22Mais vous dites que c'est le libéralisme
08:23qui l'a provoqué, cette montée,
08:25cette venue de l'immigration.
08:26Alors, en Angleterre, il y a quelque chose
08:28d'un peu paradoxal, puisque c'est après le Brexit
08:30qu'on a vu arriver particulièrement
08:33des immigrés, en plus avec une transformation
08:36des arrivées, puisque c'était majoritairement
08:39des arrivées, une migration européenne,
08:41au sens lâche du terme, et puis on est passé
08:43à une migration de pays tiers.
08:45Il y a deux discours qui se télescopent.
08:49Il y a les dirigeants qui disent
08:50oui, on a besoin de cette immigration,
08:51parce que dans une Europe qui vieillit,
08:52si on veut maintenir nos systèmes
08:54qui reposent sur la solidarité en génération,
08:57entre générations, il faut cette immigration,
08:58il y a des Européens qui disent
09:00mais non, parce qu'on ne peut plus intégrer.
09:02C'est pour ça que vous avez un mouvement général
09:03dans les pays d'Europe, en Allemagne, en Italie,
09:05en Angleterre, vous avez cette discussion en France,
09:08qui est comment on choisit son immigration,
09:10et on veut une immigration plutôt qualifiée
09:13dans un certain nombre de pays,
09:14plutôt, je dirais, qu'une immigration familiale
09:17qui n'est pas forcément qualifiée,
09:18ou des étudiants qui ne le sont pas,
09:20en termes d'utilité, après,
09:22justement, pour la machine économique.
09:24Et je terminerai là-dessus.
09:26Par exemple, une des mesures
09:27du Parti travailliste anglais,
09:29c'est d'augmenter le niveau d'exigence
09:31de ce qui arrive,
09:32parce que les immigrés très peu qualifiés
09:35ou pas qualifiés portent une pression
09:38à la baisse des salaires.
09:39Et donc, il y a la volonté des travaillistes
09:41d'augmenter le niveau de qualification,
09:43justement pour répondre à cette question
09:45de l'utilité pour le travail.
09:47– Ce n'est pas complètement démagogique
09:49de faire croire qu'on n'a pas besoin
09:51d'immigration en Europe,
09:54et qu'il faut peut-être une immigration choisie,
09:56qualifiée, des quotas, etc.,
09:57comme ça se fait dans d'autres pays,
09:58mais de dire que l'immigration, c'est fini,
10:01est-ce que ce n'est pas complètement démagogique ?
10:02– Écoutez, nous, on va encore plus loin,
10:04parce que monsieur parlait d'immigration
10:06qu'il voulait plus qualifiée ou plus choisie, etc.
10:09Nous, on ne veut plus d'immigration,
10:11et on est même pour la remigration.
10:12– Oui, mais c'est pour ça, comment vous faites
10:14pour que notre système, par exemple,
10:16qui repose sur la solidarité entre générations,
10:19perdure alors qu'on ne fait plus d'enfants ?
10:20– Écoutez, il faut aussi un programme
10:22sur la natalité, effectivement.
10:25Les Français, les Françaises, en l'occurrence,
10:26ont beaucoup moins d'enfants,
10:28entre 1,3 et 1,4,
10:30contrairement justement au peuple extra-européen en France,
10:33dont les femmes font entre 3 et 3 enfants.
10:35– C'est-à-dire, même Mme Mélanie
10:36est pour l'immigration choisie, mais aujourd'hui ?
10:38– Oui, mais il n'y a pas du droit du sol aussi en Italie.
10:40Et donc, elle fait venir, et puis après, ça repart.
10:44Nous, effectivement, dans certains secteurs,
10:45notamment dans l'agriculture,
10:47pour les vendanges, la cueillette, etc.,
10:49on peut accepter…
10:51– Et dans la restauration, le bâtiment,
10:53et même dans nos hôpitaux,
10:55il y a beaucoup de médecins étrangers aujourd'hui.
10:56Comment on fait ?
10:57– Écoutez, comment on fait ?
10:58On continue de former les Français,
10:59et puis surtout, on valorise le travail,
11:01on réduit la différence entre le brut et le net.
11:04Moi, je comprends que dans des métiers difficiles,
11:06la restauration en fait partie,
11:08des Français ne veulent pas y aller
11:09pour faire des horaires de malades.
11:12– Comment on fait ?
11:12– Comment ?
11:13– Comment est-ce qu'on fait, du coup ?
11:15– Pour réduire entre le brut et le net ?
11:16– Non, non, non, si vous n'avez plus d'immigration,
11:19comment vous faites ?
11:19– Comment vous faites ?
11:20– Les restos vont fermer.
11:21– Et le bâtiment, les chantiers vont s'arrêter ?
11:24– Et la terre va s'arrêter de tourner.
11:26– En caricature.
11:27– Écoutez, en fait…
11:28– Vous allez au restaurant comme tout le monde,
11:29vous voyez ce qui se passe dans les cuisines,
11:31vous le voyez, donc voilà.
11:32– Bien sûr, bien sûr, bien sûr.
11:33Écoutez, il faut pousser les Français au travail.
11:35Et il faut surtout que ces travails
11:37redeviennent attirants pour les Français.
11:39– Et comment vous poussez les Français au travail ?
11:41– Justement, que le travail paye plus,
11:43que le travail paye mieux.
11:44– Alors, il y a une pétition qui circule,
11:46qui est la pétition lancée par Philippe de Villiers.
11:49Elle aurait recueilli un million, plus d'un million de signatures.
11:53Elle dit quoi, cette pétition de Luc Deldenis ?
11:54– Elle dit qu'effectivement, c'est un sujet absolument…
11:57– Il demande un référendum sur l'immigration.
11:59Sachant qu'on ne peut pas en faire aujourd'hui,
12:00c'est anticonstitutionnel, il faut la faire deux référendums.
12:02C'est ça ?
12:03Changer la Constitution et ensuite, interroger les Français.
12:05– Ça a été évacué, honnêtement, il y a très longtemps,
12:07même par les Républicains, par tous les gens
12:09qui ont bossé sur le sujet.
12:10Oui, effectivement, en l'État,
12:11on ne peut pas faire un référendum sur l'immigration,
12:13mais il suffit de modifier la Constitution,
12:15puis de soumettre un référendum, un projet de loi
12:17qui concerne l'immigration.
12:19Ça ne sera pas juste « est-ce que vous êtes pour ou contre l'immigration ? »
12:21mais ça sera « est-ce que vous acceptez ce projet de loi
12:22qui vise à réduire les quotas,
12:25à rendre plus dur l'accès à la nationalité, etc. »
12:29Donc, je sais que Raphaël a enquêté sur le fait
12:33qu'on pouvait signer plusieurs fois cette pétition, etc.
12:35Mais quoi qu'il arrive,
12:37quelles que soient les défaillances, entre guillemets, techniques
12:38qu'il peut y avoir sur l'accès à cette pétition,
12:40en revanche, il y a quand même un signal politique
12:42extrêmement fort qui est envoyé,
12:44parce qu'honnêtement, elle n'a pas été tant médiatisée que ça,
12:46jusque-là, cette pétition.
12:48Et c'est un succès absolument énorme
12:52qui nous dit qu'effectivement,
12:53les Français en ont ras-le-bol, tout simplement.
12:56Alors, moi, je ne pense pas qu'ils défileraient dans la rue
12:58parce qu'il y a encore trop de pression morale
13:00et ça serait s'exposer tout de suite.
13:01Ils pétissonnent plutôt qu'ils défilent ?
13:03Comment ?
13:03Ils pétissonnent plutôt que...
13:04Ben oui, non mais ils pétitionnent, ils votent,
13:06il y a encore des débouchés institutionnels, entre guillemets,
13:09qui existent dans ce pays avant d'en venir aux manifestations.
13:13Mais honnêtement, de réunir autant de signatures
13:15en aussi peu de jours,
13:16ça confirme que ce que nous disent déjà les sondages,
13:19ce que nous disent aussi les résultats électoraux...
13:23Souvenez-vous qu'aux Européennes,
13:24ce n'était pas si longtemps.
13:25Si vous additionnez le score de Marion Maréchal,
13:27qui était la candidate de Reconquête,
13:28le score de François-Xavier Bellamy,
13:30qui n'est honnêtement pas la gauche des Républicains,
13:32et le score de Jordan Bardella,
13:35vous êtes déjà à plus de 50% des Français.
13:38Et le point commun de ces trois candidats-là,
13:40qui ont donc rassemblé, je crois, 53% en tout,
13:43c'est évidemment d'être extrêmement raide sur l'immigration.
13:46Ce référendum, enfin cette pétition de Philippe de Villiers,
13:49elle est fiable ?
13:50On peut dire, oui, c'est vrai, c'est un million de signatures ?
13:52Oui, non, il ne faut pas une très longue enquête
13:54pour savoir que non, clairement, elle n'est pas fiable.
13:55Et notamment, il y a un parallèle qui est fait
13:58avec la pétition anti-loi du plomb.
13:59Mais on ne peut pas du tout comparer ces deux pétitions.
14:01La pétition anti-loi du plomb,
14:03elle a été mise en ligne sur le site de l'Assemblée nationale
14:05avec une signature via France Connect.
14:07La pétition de Philippe de Villiers,
14:08elle n'a même pas été mise sur un site de pétition
14:10qui demande une vérification par mail,
14:13s'assurer qu'on a vraiment un mail,
14:14mais simplement sur un site créé par Philippe de Villiers,
14:17qui fait que si on clique mille fois,
14:19on va signer mille fois.
14:20Et au passage, mais ça, il n'y a rien de nouveau,
14:22et d'ailleurs, c'est vrai qu'elle l'a fait beaucoup en 2022,
14:25c'est aussi utilisé pour collecter des mails
14:28et avoir ensuite des bases de données enrichies.
14:30Encore une fois, ce qu'il faut rappeler,
14:32on ne dit pas que personne n'a signé cette pétition
14:35et que ça ne représente pas quelque chose dans l'opinion.
14:38Par contre, factuellement, on est obligé de rappeler
14:40que ce chiffre d'un million est totalement invérifiable
14:43et qu'on ne peut pas partir du principe
14:45qu'il y a un million de personnes qui ont signé cette pétition.
14:47– Même si c'est 800 000, c'est énorme.
14:49– Oui, mais ça peut être 200 000, ça peut être 50 000.
14:51Pour le moment, on ne peut pas le vérifier.
14:52Techniquement, on est obligé de le rappeler,
14:54on ne peut pas vérifier.
14:55Et c'est la grande différence avec la pétition anti-loi du plomb.
14:59– Pour revenir, Didier Leski, à cette immigration
15:01que certains dirigeants voudraient choisir,
15:05qu'elle soit qualifiée.
15:06Mais enfin, on voit bien aussi que cette immigration,
15:08elle vient travailler à des postes durs
15:12que les Français ne veulent pas occuper.
15:14Le matin, lorsqu'on prend le métro, très tôt,
15:16ce sont des femmes de ménage issues d'immigration qui sont là.
15:19Ce ne sont pas des Françaises de souche,
15:22si je peux utiliser cette expression.
15:23Donc, il faut les deux.
15:26– Alors, la situation, elle est un peu complexe
15:28du point de vue du débat public,
15:29parce que l'Europe, c'est un lieu d'immigration légale.
15:33Il y a des voies légales d'immigration.
15:35La France, c'est 330 000 nouveaux titres de séjour.
15:40Je vous ai parlé de l'Angleterre.
15:41Quand je vous dis, il y a un million en plus,
15:43ce sont des titres de séjour.
15:44Ce n'est pas de l'immigration clandestine.
15:46Et puis, en même temps, il y a le sentiment
15:48que les frontières ne sont pas tenues de l'Union européenne,
15:51parce qu'on a ces images de passage.
15:53Et c'est ça qui choque en Angleterre.
15:56C'est les 200 000 personnes qui ont traversé la Manche
15:59depuis 2018.
16:01C'est ça qui choque.
16:02Alors, l'ensemble des États,
16:04et quelles que soient les couleurs politiques aujourd'hui,
16:07ont une contradiction à gérer.
16:09C'est, j'ai besoin d'une main d'œuvre qualifiée
16:12pour certains secteurs.
16:13Et en même temps, je sais que je ne peux pas absorber
16:16tous ceux qui voudraient venir,
16:17et en particulier ceux qui viennent dans le cadre
16:19de la demande d'asile,
16:20et qui, pour beaucoup, ne relèvent pas de l'asile.
16:23C'est ça, la difficulté.
16:24– Quelle est la première filière, par exemple,
16:26en France, d'immigration ?
16:28C'est le travail ou est-ce que c'est le… ?
16:29– L'année dernière, c'était les étudiants.
16:31C'est à près de 110 000.
16:33– Qui rentrent chez eux ensuite, pour la plupart ?
16:35– Pas pour la plupart, c'est un des sujets, justement…
16:40– Le regroupement familial aussi, c'est important.
16:42– Le regroupement familial en est un,
16:43sachant que dans le regroupement familial,
16:45il y a les conjoints de français.
16:47Et puis, on a une immigration de travail qui augmente.
16:50L'année dernière, c'est 56 000 titres de séjour
16:53au titre du travail.
16:54C'est deux fois plus qu'en 2020, si vous voulez.
16:57– Et qui vient d'où, essentiellement, cette immigration de travail ?
16:59– C'est quoi, cette immigration-là ?
17:00– Beaucoup du Maghreb, d'Inde,
17:02ça dépend des filières, des compétences, voilà.
17:05Après, on a des politiques qui peuvent apparaître,
17:08pour une partie des résidents ici, un peu absurdes.
17:10Il y a le taux d'encadrement des médecins en Algérie
17:13est beaucoup moins fort qu'en France.
17:15Et en même temps, on a une venue de médecins algériens vers la France.
17:19Donc, on dépouille un pays qui a besoin de médecins
17:22pour combler le fait qu'au début des années 70,
17:27une politique idiote, peut-être libérale,
17:29a mis en place ce qu'on appelait le numerus causus.
17:32Et qui a empêché des jeunes résidents…
17:34– Monsieur Bouillet disait tout ce beau monde, là,
17:36qui n'est pas resté sur le territoire.
17:38– C'est des études de médecine.
17:39– On renvoie tout le monde chez eux.
17:40– Est-ce qu'on pourrait faire sans immigration ?
17:41Il y a des pays comme le Japon.
17:43Le Japon est un pays où il n'y a pas d'immigration.
17:45– Alors, il y a un tout petit peu,
17:47mais la question de l'immigration,
17:49c'est que quand elle est très qualifiée,
17:52elle participe de l'augmentation de la richesse globale,
17:55par exemple, en termes d'invention, de technicité.
17:58Quand elle est très peu qualifiée,
18:01il y a une tendance de pression à la baisse.
18:03Et puis, on le voit dans les rues de Paris,
18:05c'est l'ubérisation du salariat,
18:07c'est-à-dire ces gentils pédales sans statut.
18:11Il y a une remise en cause du statut salarié
18:13à travers l'utilisation par une partie du patronat
18:16d'une immigration régulière.
18:17– Est-ce qu'on pourrait renvoyer une partie de ces immigrés,
18:19comme le dit M. Bouillet, retour à la maison ?
18:22– Alors, je ne crois pas que ça soit souhaitable,
18:24mais par ailleurs, le vrai sujet,
18:26c'est de renvoyer aujourd'hui ceux
18:29à qui on n'a pas accordé un titre de séjour.
18:32– Il y en a combien ?
18:33– Et c'est l'enjeu du pacte migratoire.
18:35Il y en a peut-être 460 000, 500 000,
18:37puisqu'il y a 480 000 personnes
18:40qui sont à l'aide médicale d'État.
18:41– Merci de cette discussion sur l'immigration
18:45et l'inquiétude des peuples.
18:47Et ça s'est traduit par la manifestation
18:48que l'on a vue samedi à Londres.
18:51– Sous-titrage ST' 501
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