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  • il y a 3 mois
Marschall Truchot, du lundi au jeudi de 17h à 19h avec Olivier Truchot & Alain Marschall. Deux heures pour faire un tour complet de l’actualité en présence d’invités pour expliquer et débattre sur les grands sujets qui ont marqué la journée.

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Transcription
00:00Parmi les dates à retenir la semaine prochaine, il y en a deux.
00:02Le 8 septembre, ce sera le vote de la confiance pour François Bayrou.
00:05Et puis ensuite, le surlendemain, le 10, c'est la grande journée de mobilisation
00:09avec ce beau d'ordre qui est parti sur les réseaux sociaux, c'est Bloquontout.
00:14Et là, les renseignements territoriaux ont un peu regardé ce qu'ils se disaient sur les réseaux sociaux,
00:19ce qu'ils entendaient sur le terrain, et ça les chagrine, ça les inquiète même, Alexandre González.
00:24Alors, eux ne sont pas là pour s'inquiéter, ils sont là pour constater.
00:27Ce qu'ils constatent, c'est qu'effectivement, ce mouvement prend de l'ampleur,
00:31c'est ce qu'on me disait tout à l'heure, c'est vraiment en train de prendre.
00:35Ils le sentent, comme vous le disiez, sur les réseaux sociaux,
00:36mais aussi, par exemple, avec un capteur intéressant sur le terrain,
00:39ce sont ces assemblées générales qui sont organisées.
00:42Il y en a aussi bien dans les villages, me disait-on, avec parfois une quinzaine d'habitants,
00:46que dans des grandes villes avec plusieurs centaines de personnes,
00:50à chaque fois avec des mots d'ordre assez différents,
00:52si ce n'est qu'il y a ce slogan « Bloquons tout ».
00:55Mais il n'y a pas de leader identifié, me disait-on,
00:57il n'y a pas une feuille de route générale.
01:00Il y a, en revanche, un point commun, on va dire,
01:04entre toutes ces personnes protestataires,
01:06c'est un sentiment très fort de déclassement,
01:09un sentiment qu'il y aurait des élites qui ne sont pas exemplaires
01:14et qui demanderaient à ces personnes-là de faire des efforts.
01:17Et donc, c'est cette colère qui pourrait un peu rappeler les Gilets jaunes,
01:21qui est en train de monter.
01:22La différence, me disait-on, avec les Gilets jaunes,
01:25c'est que c'est quand même beaucoup plus politisé.
01:28Ça a commencé en mai dernier plutôt à l'extrême droite,
01:31et aujourd'hui, me disait-on, et on en parlera, j'imaginais, avec notre invité,
01:34c'est plutôt repris par l'extrême gauche.
01:35Mais combien de personnes pourraient participer, notamment aux manifestations prévues les mercredis prochains ?
01:41Alors, pour l'instant, le renseignement territorial fait une sorte de chiffrage autour de 100 000 personnes,
01:48c'est beaucoup.
01:50En revanche, il faudra voir si ce qui va se passer deux jours avant, le 8 septembre, a un impact.
01:56Si le gouvernement tombe le 8 septembre, peut-être que des personnes comme des retraités, par exemple,
02:01qui avaient l'intention de participer à ces manifestations, pourraient décider finalement de ne plus...
02:06La chute de Bayrou pourrait finalement tuer le mouvement, c'est paradoxal.
02:10Mais sur la traduction de ce mouvement, ce seront des manifestations classiques dans les rues des villes,
02:18ou est-ce qu'on peut imaginer aussi des déblocages de sites stratégiques,
02:21comme des dépôts pétroliers, comme des axes routiers ?
02:24Voire des sabotages.
02:26Quand on dit bloquons tout, on s'attend plutôt à ça ?
02:28Oui. Ce qui est évoqué pour l'instant dans les différentes réunions, visiblement,
02:32c'est quand même des blocages de lieux stratégiques, ou non.
02:37D'ailleurs, ça peut être parfois juste des lieux symboliques à échelle locale.
02:41Ça peut être une banque, ça peut être un dépôt pétrolier.
02:45Et en fait, ce que me disait tout à l'heure un policier, c'est que le 10 septembre au matin,
02:49les protestataires vont se compter entre eux dans chaque lieu et dire
02:53« bon voilà, aujourd'hui, là, à tel endroit, nous sommes 15, à 15, qu'est-ce qu'on peut faire ? »
02:57Ou « à tel endroit, nous sommes plusieurs centaines, plusieurs centaines, où allons-nous ? »
03:00Et donc, c'est pour cela que pour les forces de l'ordre, c'est assez compliqué derrière
03:04d'anticiper, d'avoir un dispositif qui soit à la hauteur.
03:07Alors, qui va participer à ce mouvement bloquons tout ?
03:10Il y a Iliès qui est avec nous, Iliès Djaouti. Bonsoir.
03:13Bonsoir.
03:13Merci d'avoir accepté notre invitation.
03:14Vous êtes étudiant et vous serez mobilisé mercredi prochain.
03:18En effet, je descendrai dans la rue.
03:20Je descendrai dans la rue, donc je rejoindrai toutes les mobilisations
03:22pour faire passer ce message de bloquons tout.
03:25D'ailleurs, vous parliez justement d'une tentative de récupération
03:27par l'extrême droite ou par l'extrême gauche.
03:29Moi, je pense surtout que là, on peut parler d'une extrême nécessité,
03:32ce mouvement du 10 septembre.
03:34Même si le gouvernement est tombé l'avant-veille.
03:36Mais précisément, parce que c'est un message qui ne s'adresse pas uniquement
03:38à Bayrou ou à Emmanuel Macron.
03:40C'est un signal d'alarme qui est envoyé à la classe politique.
03:43C'est que les responsables politiques prétendent nous représenter
03:48alors même qu'ils envoient et qu'ils appliquent des politiques publiques
03:53qui ne nous concernent pas.
03:54Lorsque le peuple parle, il n'est pas écouté.
03:56Il n'a plus envie de parler.
03:57Quelles sont vos revendications, les mots d'ordre que vous avez envie
04:00de faire passer mercredi ?
04:01Que le système doit changer.
04:02Ce n'est pas une question de porte d'issue avec la dissolution.
04:05Le système, c'est-à-dire le système politique,
04:06mais au plus large, le système économique ?
04:09Absolument.
04:10Évidemment, le système démocratique va être transversal avec tous les autres.
04:13Mais ce que je veux dire, c'est que c'est un système, le problème.
04:15Ce n'est pas forcément un nom ou une issue législative.
04:18Vous vous présentez comme un activiste.
04:23Vous luttez notamment contre le racisme.
04:25Vous avez déjà un engagement politique ?
04:27Évidemment, lorsqu'on lutte contre le racisme, on prend des positions politiques.
04:31Lorsque Bruno Rotaillot se justifie qu'il n'est pas raciste en disant
04:34« j'aime le couscous », là forcément, on est en tant que militant antiraciste.
04:37Je vous pose la question parce que les politiques, surtout de la France insoumise,
04:40ont très vite dit « nous, on y participe ».
04:43Alors, on a parlé de récupération.
04:45Est-ce que vous souhaitez que le député Leomand soit avec vous dans la rue mercredi ?
04:49Je souhaite que tous les citoyens soient dans la rue mercredi.
04:52Et les politiques aussi ?
04:53Et les politiques aussi.
04:54Parce qu'ils font partie du système.
04:55Ils font partie du système et même la classe politique fait partie du problème.
04:58Mais si la classe politique arrive à se rejoindre pour réclamer le fait
05:02qu'un nouveau système démocratique doit émerger pour faire émerger
05:05non seulement de nouvelles personnes, de nouvelles incarnations,
05:08mais aussi de nouvelles mesures, alors à ce moment-là, c'est bon.
05:11Antoine Leomand, vous serez donc dans la rue vous aussi mercredi ?
05:12Et moi, je ne sais pas quelle doit être ma place.
05:14Évidemment, s'il y a des points de blocage, s'il y a des grèves,
05:19des personnels de travail qui se mettent en grève,
05:21moi, je pense que je serai dans mon département en Essonne
05:24aux côtés de celles et ceux qui se mobilisent.
05:26Mais toute la difficulté pour une personne comme moi
05:28qui soutient pleinement ce mouvement, mais qui n'a pas envie de récupérer le mouvement,
05:31c'est justement de savoir quelle doit être notre place.
05:33Vous avez réagi très vite.
05:35Jean-Luc Mélenchon a très vite quand même dit qu'il fallait soutenir ce mouvement.
05:39Ce n'est pas la même chose de dire nous soutenons, nous appelons les infommis à y participer.
05:42Plus vite que du temps des Gilets jaunes.
05:43Comment ?
05:44Ce n'est pas vrai, Jean-Luc Mélenchon avait dit,
05:46je crois que c'était dès le 9 novembre, il avait fait un discours en disant
05:48je souhaite le succès du mouvement du 17 novembre.
05:50Tout le monde l'a oublié, tout le monde réécrit l'histoire,
05:52mais Jean-Luc Mélenchon est une des personnes qui s'est le plus fermement engagée
05:55aux côtés du mouvement des Gilets jaunes.
05:56Et aujourd'hui, certains disent qu'il avait traîné.
05:58Mais non, ce n'est pas comme ça que ça fonctionne chez nous.
06:00Nous, ce que nous souhaitons, et nous l'avons toujours dit,
06:02c'est que nous souhaitons faire en sorte de faire élever le niveau de conscience
06:05dans la population pour justement qu'on aille chercher l'argent où il est,
06:08c'est-à-dire dans les poches des plus riches.
06:09Aujourd'hui, ce que nous demande François Béroux,
06:11ce qu'il demande à l'ensemble de la population,
06:13c'est de payer soit en jours fériés, soit en jours de carence.
06:15Mais François Béroux ne sera plus là mercredi, vous le savez bien.
06:17Oui, mais attendez, en attendant, il est encore en train de faire des choses.
06:20Et notamment, là, ce qu'il vient de signer avant de partir,
06:21c'est qu'on allait payer 2 euros sur les boîtes de médicaments
06:23et 16 euros sur les transports médicaux.
06:26Voilà ce qu'il signe avant de partir.
06:28Et d'une certaine manière, il signe son forfait
06:30parce qu'il est en train de faire payer les malades pour les plus riches.
06:33Eh bien, nous, nous ne sommes pas d'accord avec ça.
06:34Mais est-ce que c'est le moment de bloquer le pays
06:35qui semble déjà, d'ailleurs, très bloqué, quand même ?
06:38Écoutez, quand on essaye de dire les choses poliment, gentiment,
06:41quand on a déposé 8 motions de censure
06:43et que, ma foi, il n'y a que les insoumis qui l'ont voté 8 fois
06:45et que, par exemple, au Rationnement national...
06:46Donc, c'est la rue qui doit prendre le relais ?
06:48Mais non, mais ce n'est pas ça.
06:49Mais vous savez quoi ?
06:50C'est ce qu'a dit Jean-François Copé,
06:51qui n'est quand même pas un insoumis de la dernière heure.
06:54Jean-François Copé a dit
06:55« Si jamais on n'écoute pas la parole du peuple,
06:57les gens finiront par aller chercher Macron à l'Élysée. »
06:59Ce n'est pas moi qui l'ai dit, c'est Jean-François Copé.
07:01Eh bien, je pense que dans un pays démocratique,
07:04normalement, on écoute la parole du peuple.
07:05Pas la parole des marchés financiers,
07:07pas la parole de M. Bernard Arnault.
07:09On écoute la parole du peuple.
07:10C'est écrit dans la Constitution.
07:11Et si nous ne respectons pas la Constitution,
07:13alors c'est normal que les gens soient en colère
07:15et essaient de bloquer le pays.
07:15Nous sommes avec Jacqueline Mouraud,
07:17l'ancienne figure du mouvement des Gilets jaunes.
07:19Elle est en direct avec nous.
07:20Bonjour Jacqueline Mouraud.
07:22Ce 10 septembre, ça vous rappelle quelque chose ?
07:24Ou pas ? Ça vous rappelle 2018 ?
07:26Vous allez participer ?
07:27Alors, je crois que le mouvement du 10 septembre,
07:31à mon avis, aura beaucoup plus d'ampleur
07:35que le mouvement des Gilets jaunes.
07:37Ah bon ? Pourquoi ?
07:38En fait, ça rejoint, en fait,
07:42il y a une espèce de convergence des luttes
07:44qui est en train de se mettre en place.
07:46Et ça, ça peut être potentiellement très dangereux
07:49pour le gouvernement,
07:50s'il en reste un encore à ce moment-là.
07:52Vous en serez ?
07:53Pardon ?
07:54Vous en serez ?
07:55Oui, j'en serez ici, en Bretagne, oui, bien sûr.
07:58Qu'est-ce que vous allez faire ?
07:59Qu'est-ce qui se prépare, d'ailleurs ?
08:01Il y a beaucoup de...
08:03C'est très multiple, en fait.
08:05Il y aura des manifestations, bien sûr, dans la capitale,
08:09mais il y a énormément de petites choses
08:11qui vont se produire autour de ça,
08:13comme le pavoisement, déjà, qui est prévu.
08:17Donc ça, ça veut bien dire que les gens ont peur
08:19que la France meure.
08:21On en est quand même là.
08:22Après, remarquez, après toute la destruction
08:24qu'on vient de subir, on est quand même à l'agonie.
08:27Madame Moreau, on se souvient comment s'est terminé
08:30le mouvement des Gilets jaunes.
08:32Finalement, il n'y avait pas de leader,
08:35il n'y avait pas de...
08:36Enfin, il y avait des revendications,
08:37mais elles n'ont pas forcément été suivies.
08:39Emmanuel Macron est resté en place.
08:41Il a été ensuite réélu.
08:43Est-ce que ça ne va pas se finir pareil ?
08:45Le mouvement des Gilets jaunes s'est terminé
08:47parce que le président a mis en place les confinements.
08:52C'est ça qui a mis fin aux manifestations.
08:54C'est le Covid qui a mis fin aux mouvements ?
08:57Oui, les confinements.
09:00Parce qu'il n'y aurait pas eu de confinement,
09:02ça continuait.
09:02Donc, il ne faut pas que le président croit que la colère est retombée.
09:08Au contraire, elle a augmenté.
09:10Puisque depuis les Gilets jaunes, rien ne s'est passé positivement.
09:17Il y a eu l'inflation.
09:18Les gens ne font plus que deux repas par jour.
09:21Nous sommes harcelés avec les ZFE, les DPE.
09:25On est harcelés de partout.
09:27Donc, moi, je vais vous dire très exactement
09:29pourquoi les gens seront dans la rue
09:31ou feront des actions à partir du 10 septembre.
09:34Parce que pour moi, ça ne va être qu'un début.
09:37Eh bien, c'est parce que les gens en ont ras-le-bol
09:39de cette classe qui se fout de nous.
09:42C'est tout.
09:43D'accord. Alors, attendez.
09:43Parce que nous sommes aussi avec l'ancien haut fonctionnaire de police
09:46au ministère de l'Intérieur, Frédéric Auréal.
09:49Bonsoir.
09:50Le renseignement dit également,
09:51et là, ça fait penser aux Gilets jaunes,
09:53que ce mouvement, finalement, reste marqué
09:55par l'absence de coordination structurée
09:58et de leadership identifié.
10:01J'ai vécu la séquence Gilets jaunes au ministère de l'Intérieur.
10:04Le début du mouvement,
10:06il y avait des éléments dans lesquels on pouvait se retrouver.
10:08Et après, on a vu la dérive avec la violence.
10:11Et c'est ça, l'inquiétude.
10:13C'est à la fois une inorganisation, bien évidemment,
10:15une absence de service d'ordre,
10:17un oeil otage par les Black Blocs,
10:19et la dérive que ça a pu prendre d'un mouvement
10:21dont on pouvait comprendre les premiers éléments.
10:23Vous craignez les Black Blocs, mercredi ?
10:25Comment ne pas les craindre ?
10:26Comment ne pas les craindre ?
10:28On le voit, mais c'est aussi révélateur
10:30d'une histoire des mouvements
10:31et des syndicats ou des organisations
10:33qui n'ont pas de service d'ordre.
10:35C'est plus dans la tradition de la revendication,
10:38il n'y a plus de service d'ordre.
10:39Résultat, on est automatiquement dans le noyautage
10:41par des groupes qui sont armés,
10:43avec des techniques de guérilla urbaine éprouvées,
10:46et qui, quelque part, dénaturent tous les mouvements.
10:49Il ne faut pas se le cacher.
10:49Peut-il y avoir des sabotages, selon vous, aussi ?
10:51Écoutez, ça, pour l'instant,
10:52on est à une semaine de l'événement.
10:54Il faudra voir, effectivement,
10:56à travers le renseignement, ce qu'il en est,
10:58et de mettre en place des dispositifs appropriés.
11:01On parle des raffineries,
11:02on parle d'un certain nombre d'autres sujets.
11:04C'est-à-dire que ces sites seront protégés
11:05de manière préventive ?
11:08On va déployer des gendarmes ou des policiers
11:10devant les sites pétroliers, par exemple ?
11:11Écoutez, je ne me permettrai pas de parler
11:13à la place du ministère de l'Intérieur
11:14ou des différents préfets,
11:15mais il est envisageable, effectivement,
11:17que des mesures préventives soient mises en place.
11:19Éviter, notamment, le blocage
11:20d'un certain nombre de raffineries ou autres.
11:22Mais Yestia Outi, vous redoutez ces black blocs,
11:24vous redoutez cette violence, j'imagine ?
11:25En fait, ce n'est pas la question qui se pose,
11:27honnêtement, lorsqu'on va se mobiliser pour le 17 ans.
11:29Non, mais elle peut nuire au mouvement.
11:30Parce que les gilets jaunes, il y a eu aussi cette part d'ailleurs.
11:32Évidemment, parce que la revendication,
11:33elle est simple, c'est bloquons tout.
11:34C'est un message, en effet, de ras-le-bol
11:36envers la classe politique qui a envoyé.
11:38Mais après, le message n'est pas de la violence.
11:41Le message, il est foncièrement politique.
11:42On n'est pas en train de dire, encore une fois,
11:44que le problème, c'est François Bayrou ou Emmanuel Macron.
11:46Mais que répondez-vous aux commerçants
11:48qui sont très inquiets,
11:49parce qu'ils se souviennent de ces samedis
11:51de mobilisation des gilets jaunes ?
11:52Des centres-villes qui étaient saccagés,
11:55des commerces qui étaient quand même éventrés.
11:58La facture a été quand même lourde pour beaucoup de commerçants.
12:01Un commerçant qui ferme en milieu de semaine pour vous rejoindre,
12:02c'est du chiffre d'affaires en moins.
12:03Lui, il faut qu'il bosse.
12:05Absolument.
12:05Mais il y a aussi différentes mobilisations
12:07pour le 17 ans qui sont prévues,
12:08à savoir, par exemple, une journée sans consommation.
12:11Ça fait aussi partie des moyens de mobilisation
12:14pour le 10 septembre.
12:15À travers les réseaux sociaux,
12:16il y a un message qui a été largement propagé,
12:18à savoir...
12:19Mais ce n'est pas un message,
12:19ce n'est pas un appel à la violence.
12:21Ce n'est pas du tout un appel à la violence.
12:22À partir de quand on a parlé de violence ?
12:23Non, non, mais je pose la question,
12:24parce que c'est la crainte de la police.
12:27Vous dites que c'est une façon aussi
12:29de rejeter le système politique.
12:30Mais est-ce que vous votez ?
12:31Absolument.
12:32Moi, je vote à toutes les élections.
12:33Vous votez à gauche ?
12:34Oui.
12:35Votez à l'EFI ?
12:36Non, ça, je ne vais pas le dire.
12:37Mais je vote à gauche.
12:38Je vote à gauche,
12:39tout simplement parce que
12:40la première des mesures
12:41qui me semblent importantes,
12:42c'est la rupture.
12:43Donc, c'est plutôt un mouvement de gauche,
12:44bloquons-tout ?
12:45Non, ce n'est pas un mouvement de gauche,
12:46encore une fois.
12:47On le redit,
12:48ça fait partie du problème
12:49d'instrumentaliser
12:50et cette tentative de récupération
12:52fait partie du problème.
12:53Lorsque les partis politiques
12:54essaient de récupérer ce mouvement,
12:56lorsque les syndicats
12:57essaient de récupérer ce mouvement...
12:58Mais ça vous gêne, justement,
12:59que Jean-Luc Mélenchon
13:00essayait de s'associer à ce mouvement ?
13:03Ça vous déplaît ?
13:03Honnêtement,
13:04ce n'est pas tant Jean-Luc Mélenchon
13:05qui me gêne à l'instant T,
13:07pour être honnête,
13:07c'est surtout la précarité,
13:08la misère
13:09et les conditions
13:10dans lesquelles on vit
13:11en tant que citoyen.
13:12Et ce ras-le-bol-là,
13:13il est profond.
13:14Et vraiment,
13:14on fait face à une classe politique
13:16qui ne parle qu'à elle-même,
13:17qui ne parle avec ses propres langages.
13:19On a affaire à des politiques...
13:20Il y avait tout à l'heure
13:21deux porte-parole,
13:22donc de RN et de LR,
13:24qui ne parlaient
13:25et en fait qui bavardaient entre eux.
13:26On n'entendait même pas
13:27ce qu'ils disaient.
13:27On ne comprenait pas.
13:28C'était des communiqués de presse
13:30sur jambes
13:30qu'on avait en face de lui.
13:31Justement,
13:31Mandine,
13:31que dit-on du côté de...
13:33Alors, on va dire
13:34Élisée, Matignon et Beauvau.
13:36Alors, on s'inquiète ?
13:37Oui, on s'inquiète.
13:38Alors déjà,
13:39il y a une forme d'humilité
13:40parce que le président de la République
13:42est quand même le premier
13:43à être passé à côté
13:44du début des Gilets jaunes.
13:46Vous vous souvenez,
13:46il avait dû rentrer en catastrophe
13:47après les dégradations
13:48autour de l'Arc de Triomphe
13:49et lui et beaucoup d'autres
13:51n'avaient pas perçu
13:51l'ampleur de ce mouvement.
13:53Donc cette fois,
13:53tout le monde regarde
13:54avec circonspection et humilité.
13:57Deuxièmement,
13:57ils ont peur de la casse,
13:58bien sûr,
13:59puisque tout le monde sait
14:00que les dernières manifestations
14:01en France
14:02ne se passent plus jamais bien.
14:04Même le 1er mai,
14:05enfin,
14:05c'est toujours infiltré
14:06par l'extrême gauche,
14:07ce qui fait dire d'ailleurs
14:08souvent à des familles
14:09ou à des travailleurs
14:10qu'on ne peut plus aller manifester
14:11tranquillement en France.
14:12Et donc,
14:13il y a une peur
14:13du pouvoir politique aujourd'hui.
14:15Ce qui peut d'ailleurs
14:16freiner la volonté
14:17de s'engager d'ailleurs,
14:18cette peur de la violence.
14:19Exactement,
14:19ça peut les desservir
14:20éventuellement.
14:21Mais enfin,
14:21ce qu'on nous dit
14:22du côté de l'exécutif,
14:24c'est qu'il suffit,
14:25on sait maintenant,
14:26de quelques images
14:27avec des feux
14:29ou de la casse
14:30pour que la symbolique
14:31de toute façon
14:32soit désastreuse.
14:33L'autre difficulté,
14:34c'est qu'il n'y a personne
14:35avec qui parler
14:35ou échanger dans ce mouvement.
14:37Comme au début des Gilets jaunes,
14:38qui n'avaient pas de leader
14:40formel et identifié.
14:41Donc,
14:41l'impossibilité
14:42de construire quelque chose
14:44avec le pouvoir politique.
14:47Et puis après,
14:48il y a quand même
14:49une compréhension aussi.
14:50Ils ne sont pas aveugles
14:51les responsables politiques
14:52de ce qu'on appelle
14:53aujourd'hui
14:53la fatigue démocratique,
14:55de la difficulté
14:56de beaucoup
14:57à s'en sortir
14:59dans ce contexte.
15:01Surtout que
15:01les années Covid,
15:04par exemple,
15:04on a cru,
15:05peut-être après,
15:06naïvement,
15:06mais que les classes populaires
15:08ou précaires
15:09seraient peut-être
15:10un peu plus aidées,
15:11que quelque chose changerait.
15:13Emmanuel Macron
15:14semblait sensible
15:15à tout cela.
15:15Et puis finalement,
15:17il ne s'est strictement
15:17rien passé
15:18et les plus précaires
15:19aujourd'hui
15:19se sentent complètement délaissés.
15:20C'est quoi la finalité
15:22d'un mouvement
15:23comme celui-ci ?
15:24Écoutez,
15:25le 8,
15:25on va faire tomber
15:26Bayrou
15:26et je pense que le 10,
15:27on va essayer
15:27de faire tomber Macron.
15:28Parce qu'au final,
15:29le problème reste posé
15:31à l'Élysée.
15:32Vous êtes en désaccord
15:33avec ce que disait
15:33M. Zahouti ?
15:34Je ne sais pas
15:34si on est en désaccord
15:35ou pas.
15:36Il a dit que le problème,
15:37ce n'est pas Bayrou ou Macron.
15:38Oui, mais j'ai entendu
15:39aussi que M. disait
15:40que M. disait
15:40que vous récupérez
15:41le mouvement.
15:42Ce n'est pas ce que je dis.
15:43J'ai entendu
15:44que M. allait voter.
15:45Sauf que quand on va voter
15:46et que quand on vote,
15:47on n'a pas le respect
15:49des élections.
15:49C'est le principe
15:49de la démocratie.
15:50Le principe de la démocratie,
15:52c'est que quand on perd,
15:53on respecte la décision
15:54qui a été celle du peuple.
15:55Or, ce n'est pas
15:55ce qu'a fait M. Macron.
15:56M. Macron a perdu
15:58les élections
15:59et il a essayé
16:00de faire continuer
16:00un système économique
16:01qui a été avec M. Barnier
16:03et ensuite avec M. Bayrou
16:05qui est la politique économique
16:06de M. Macron.
16:08Là, ce que nous propose
16:08M. Bayrou,
16:09ce n'est pas quelque chose
16:10qui vient aider
16:11les personnes qui sont en difficulté.
16:12Et par ailleurs,
16:13vous disiez
16:13du côté de l'Élysée,
16:15on se dit
16:16qu'il faudrait aider
16:17les personnes les plus précaires.
16:18Pardon,
16:18mais les personnes les plus précaires...
16:19Non, je dis...
16:20Oui, mais les personnes
16:21les plus précaires ne demandent pas.
16:22Ils avaient semblé s'intéresser
16:23à ce qu'on appelait
16:24les essentiels.
16:25Oui, ils ont semblé s'intéresser
16:25un tout petit peu éventuellement.
16:27Je suis d'accord
16:27qu'ils auraient pu s'y intéresser
16:28d'un moment.
16:28Chaque fois qu'on parle
16:29augmentation des salaires,
16:30par exemple,
16:31on nous répond
16:31que ce n'est pas possible,
16:32pardon,
16:32il n'y a pas d'argent,
16:33etc.
16:34Ça ne se décrète pas
16:34parce que dans le privé,
16:36ce sont les entreprises
16:36qui décident.
16:37Très précisément,
16:38le SMIC,
16:38c'est un décret.
16:39Donc ça se décrète.
16:40M. Bayrou est en train
16:42de signer des décrets
16:43pour faire payer les gens
16:44qui font des transports hospitaliers
16:45et par contre,
16:46signer un décret
16:47sur l'augmentation du SMIC,
16:48ce n'est pas possible.
16:48Or, quand on augmente le SMIC,
16:50c'est-à-dire le salaire
16:50le plus faible,
16:51tous les salaires sont tirés
16:52vers la haute.
16:52On a les moyens
16:53d'augmenter le SMIC ?
16:54Bien sûr qu'on a les moyens
16:55d'augmenter le SMIC
16:55puisque le SMIC,
16:56c'est un partage de la richesse.
16:57Et je vais rejoindre
16:58ce que disait Mme Gouraud
16:59tout à l'heure.
17:00Et ce que vous disiez
17:01vous-même tout à l'heure,
17:01vous dites,
17:02les petites entreprises,
17:03elles ont besoin
17:04de faire tourner le commerce.
17:05Mais pardon,
17:06mais par exemple,
17:06les coiffeurs,
17:07quand les gens,
17:07ils n'ont pas d'argent,
17:08ils arrêtent d'aller chez le coiffeur.
17:09Quand on est chez le boulanger,
17:10plutôt que de prendre un croissant...
17:10Quand les centres-villes sont bloqués,
17:12le coiffeur,
17:12il ne travaille pas.
17:12Oui, d'accord,
17:13mais enfin bon,
17:13ce n'est pas de notre faute
17:14si à l'heure actuelle,
17:15il y a des gens
17:15qui crèvent la dalle.
17:16Parce que tout à l'heure,
17:17Mme Gouraud disait
17:17quelque chose de très juste.
17:18Elle disait,
17:19maintenant les gens,
17:20ils en sont à deux repas par jour.
17:21Vous avez fait des...
17:22Certaines personnes.
17:23Non, oui.
17:23Pas tous les Français.
17:24Beaucoup de personnes.
17:24Il y a 11 millions de pauvres
17:25dans notre pays.
17:2611 millions de personnes.
17:26Pas tout le monde.
17:2711 millions de personnes
17:28qui sont...
17:28Deux repas par jour.
17:29Attendez,
17:30sous M. Macron,
17:32les milliardaires sont devenus
17:33de plus en plus riches
17:34et il y a eu
17:34de plus en plus de pauvres.
17:36Je ne sais pas
17:36si vous ne faites pas le lien,
17:37mais moi je fais le lien
17:45sur les sujets BFM TV.
17:46Vous disiez,
17:46oui, les gens ne vont plus
17:47au restaurant
17:48quand ils partent en vacances
17:48et quand ils vont au restaurant,
17:49ils prennent un peu moins de choses.
17:50Mais pourquoi ?
17:51Parce qu'ils n'ont plus de sous.
17:52Et quand les gens n'ont pas d'argent,
17:54ils consomment moins
17:54et ça fait moins tourner le commerce.
17:55Mais ce type de mouvement,
17:57il va démarrer mercredi,
17:58on ne sait jamais
17:58quand ça s'arrête
17:59parce que s'il n'y a pas
17:59de revendications très précises
18:01comme dans une manifestation syndicale,
18:05comment on arrête
18:06ce genre de mouvement ?
18:07Et vous l'avez tout à l'heure souligné,
18:09ne serait-ce que la déclaration,
18:10l'établissement du parcours,
18:14tout ce qui relève
18:14de la technique policière
18:15pour permettre
18:16le bon déroulement
18:17de la manifestation.
18:19C'est extrêmement compliqué.
18:20Quand vous n'avez pas
18:20d'interlocuteurs attitrés,
18:22quand vous n'avez pas
18:23d'organisation capable
18:24d'organiser le mouvement
18:27et que vous retrouvez face
18:28notamment avec des mouvements violents,
18:31allez essayer de trouver
18:32ce qui va permettre
18:33effectivement de faire
18:34que le mouvement se passe
18:35de manière pacifique.
18:36C'est extrêmement compliqué.
18:37Et répondre quoi
18:38puisqu'on est face
18:38à une impuissance politique complète ?
18:40Première étape politique,
18:42le 8, le vote de confiance
18:43et on verra effectivement
18:4448 heures après
18:45ce qui se passe
18:46et quelle est la mobilisation.
18:48Merci à tous.
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