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  • il y a 4 mois
Marschall Truchot, du lundi au jeudi de 17h à 19h avec Olivier Truchot & Alain Marschall. Deux heures pour faire un tour complet de l’actualité en présence d’invités pour expliquer et débattre sur les grands sujets qui ont marqué la journée.

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Transcription
00:00D'abord on va faire un point sur l'actualité des infos, la une avec vous François Capillon, bonsoir.
00:05Bonsoir, bonsoir à tous. Le procureur de Marseille, vous le disiez, à l'instant va tenir dans moins de 10 minutes, à 17h,
00:10une conférence de presse à suivre en direct sur BFMTV, évidemment, au lendemain de l'attaque au couteau
00:15perpétrée par un Tunisien en situation régulière, qui a ensuite été abattu par les forces de l'ordre.
00:19Il était connu, de la police, de la justice notamment, et on vient de l'apprendre, pour avoir poignardé son neveu,
00:25fait pour lequel il avait été condamné avant l'été à 4 ans de prison, donc un ferme mais sans mandat de dépôt.
00:30Et comme il avait fait appel, sa peine n'avait pas été exécutée.
00:34Emmanuel Macron appelle ses troupes à la mobilisation totale derrière François Bayrou à 5 jours maintenant
00:40du vote de confiance initié par le Premier ministre.
00:42D'après un participant au Conseil des ministres près de BFMTV, le chef de l'État a réclamé des accords au plus vite.
00:48Le chef du gouvernement, lui, était ce matin l'invité de BFMTV.
00:51Il a semblé faire un geste assez clair en direction de l'extrême droite et d'une partie de la droite,
00:56aussi au sujet de l'aide médicale d'État destinée aux personnes en situation irrégulière.
01:01Écoutez.
01:02Lorsque vous demandez des efforts aux Français, il n'est pas possible que le sentiment que les Français éprouvent,
01:09c'est qu'eux doivent faire des efforts, et les étrangers, puisque aide médicale d'État, c'est destiné aux étrangers,
01:17c'est pas possible que tout le monde n'y soit pas associé.
01:21Par exemple, il y avait dans la liste des soins de la balnéothérapie.
01:25C'est pas normal, c'est pas raisonnable.
01:28La balnéothérapie, prescrite comme acte de kinésithérapie dans un parcours de soins de rééducation,
01:32fait bel et bien partie du panier de soins remboursable actuellement.
01:36Elle représente cependant moins de 2% des dépenses totales de l'AME, de l'aide médicale d'État.
01:41L'accord avec des pays latino-américains du Mercosur a été validé cet après-midi par la Commission européenne,
01:47qu'il soumet désormais aux États membres.
01:49Excellente opportunité pour l'Union, réagit le président du Conseil, un avis loin de faire l'unanimité.
01:54À l'image, vous allez le voir, de cette réaction de Jordan Bardella.
01:57Il écrit ceci sur les réseaux.
01:58« La France n'a pas le choix, elle doit refuser l'application d'un accord contraire à ses intérêts
02:02et menacer de suspendre l'intégralité de sa participation au budget de l'Union européenne. »
02:08« Il est temps », écrit encore le président du RN, « de faire respecter nos intérêts sur la scène européenne. »
02:12Fin de citation.
02:14La météo, demain matin, ça va rester très instable.
02:17Ce sera mieux vendredi, mais en attendant, jeudi, pas terrible, avec des pluies orageuses parfois fortes,
02:22attendues entre le sud-ouest et le nord-est.
02:24Le soleil devrait résister entre les Alpes et la Corse.
02:26Les températures, demain matin, regardez, 12 à Brest, 14 à Paris, 16 à Lyon, 18 à Bordeaux ou encore 20 à Montpellier.
02:33Merci François Gappier, on vous retrouve tout à l'heure à 18h.
02:36On va maintenant s'intéresser à l'attaque de Marseille.
02:39Dans un instant, ce sera la prise du parole de Nicolas Besson, c'est le procureur de la République de Marseille.
02:43Il va revenir sur le profil de l'homme, d'abord sur l'état de santé des blessés aussi,
02:47et son parcours, parce qu'on a eu de nouvelles informations concernant justement le profil de l'assaillant, Boris Karlamov.
02:53Oui, Abdelkader D, 35 ans, on va le rappeler, de nationalité tunisienne,
02:58a été condamné par le tribunal correctionnel de La Rochelle à 4 ans de prison, dont un enferme,
03:03mais sans mandat de dépôt, c'était au mois de mai dernier.
03:06Ce dernier avait fait appel, et c'est pour cette raison-là que la peine n'avait pas été mise à exécution
03:11et qu'il n'avait pas fait de jour de détention.
03:12Il a été condamné pour avoir porté plusieurs coups de couteau à son neveu le 3 mars 2023,
03:19qu'il soupçonnait alors d'entretenir une relation avec son ex-compagne.
03:24Depuis mars 2023, il faisait alors l'objet d'un contrôle judiciaire décidé par le magistrat instructeur de La Rochelle,
03:31lui interdisant notamment de se rendre dans un quartier de La Rochelle,
03:34de sortir du territoire national et de porter une arme.
03:38On va rappeler que cet individu était en situation régulière sur notre territoire,
03:42puisqu'il bénéficiait d'une carte de séjour qui devait expirer en 2032.
03:48Là, on va tout de suite faire réagir notre policier, parce que j'imagine que vous êtes en train de bouillir.
03:52Vous apprenez donc que cet homme avait déjà poignardé une personne, son neveu.
03:57Il avait été condamné, 4 ans de prison, dont un enferme.
04:01Pas de mandat de dépôt, donc en liberté.
04:03Mais s'il avait été emprisonné, il n'aurait pas blessé.
04:09C'est ce qu'il avait fait appel.
04:10Oui, mais enfin, même s'il peut faire un appel, il peut être emprisonné.
04:13Mais pas de mandat de dépôt.
04:14Mais il faut que le tribunal le décide, le tribunal n'avait pas décidé.
04:17Donc on est passé à côté de ce profil dangereux ?
04:19On est passé à côté, oui sûrement, mais est-ce que c'est le seul ?
04:22C'est ça la vraie problématique.
04:24Je pense qu'à un moment donné, il faudrait faire aussi un petit audit au niveau de la justice,
04:27savoir quelles sont les personnes dangereuses qui sont en liberté et qui sont des bombes à retardement.
04:32Parce que ça nous soulagerait, nous aussi, policiers, qu'on arrête de s'occuper d'élinquants qui viennent de l'étranger.
04:38Et qui, encore une fois, on a juste les effectifs de 2007.
04:42C'est-à-dire que de 2007 à maintenant, on a juste récupéré le nombre de policiers qu'on avait avant.
04:47Donc on est juste à ce niveau-là, sauf que la population française augmente.
04:51On a une criminalité aussi, il faut se le dire, qui vient de l'étranger.
04:54Et donc on n'est pas en capacité de tout gérer.
04:58Et on a une crise d'évocation dans la place.
04:59On a une crise d'évocation parce que, de toute façon, regardez, hier, pour 2300 euros,
05:03vous risquez votre vie, vous risquez peut-être d'aller en prison si vous faites une, entre guillemets, une bourde,
05:07qui n'est pas... Parce que tout de suite, vous êtes scannés.
05:10Hier, on a regardé tout de suite si les gestes étaient professionnels.
05:13On a même des justiciers des réseaux sociaux qui commencent à dire qu'en fait,
05:17on n'avait pas à tirer, à neutraliser l'individu alors qu'il y avait six policiers
05:21et qu'il était armé que d'un couteau.
05:22Donc vous voyez dans quel monde on vit.
05:24Donc heureusement, mes collègues ont été très professionnels.
05:27Ils ont bien réagi.
05:27Ils sont sous le coup d'une enquête de l'IGPN, mais ça, c'est normal.
05:30C'est la procédure systématique.
05:31Dès lors que le procureur, et dès le début de l'enquête,
05:35ont dit que tout a été respecté, la façon d'agir...
05:38Pardon, mais je crois que ce soir, l'enjeu n'est pas sur savoir si...
05:41Non, mais moi, déjà, en tant que policier...
05:43L'enjeu, c'est de savoir pourquoi il était encore sur notre territoire,
05:45parce que beaucoup de responsables politiques...
05:46Parce que la loi le permet.
05:47Et François Béroux, d'ailleurs, lui-même, ce matin, dit qu'on aurait dû le renvoyer.
05:51Et parce que la loi le permet.
05:51Donc, en fait, le premier législateur, qui est François Béroux,
05:54puisqu'il était député, n'avait peut-être pas voté les lois à l'époque qui permettaient.
05:58C'est ça aussi le problème.
05:59C'est qu'on a des législateurs qui doivent se remettre aussi en question par rapport aux lois.
06:02Ce que dit la loi, surtout, et c'est pour ça qu'on a invité une avocate, Vanessa Edberg,
06:05qui est spéciale, justement, en droit des étrangers.
06:08On a donc un Tunisien qui était sur notre territoire,
06:11mais qui avait obtenu un titre de séjour.
06:14Il avait une carte jusqu'en 2032.
06:15Une carte de résident de 10 ans.
06:16Il est arrivé de manière illégale, c'est ce qu'explique son ex-épouse,
06:21via l'Italie de Tunisie.
06:23Il a d'ailleurs fait plusieurs séjours dans des centres de rétention.
06:25Puis, finalement, il a obtenu ce titre de séjour.
06:29Il s'est marié, donc je pense que c'est ça qui a dû aider, non ?
06:31Ce n'est pas un regroupement familial.
06:33Un regroupement familial, c'est quand vous venez avec un visa.
06:34Non, je sais ce que c'est.
06:36Le fait de se marier avec une Française a aidé ?
06:39C'est ce qu'on appelle une admission exceptionnelle au séjour.
06:41Et le seul mariage ne lui permet évidemment pas d'avoir accès à un titre de séjour.
06:47Il faut aussi pouvoir justifier d'une insertion, de revenus,
06:51et surtout un temps de présence en France incompressible.
06:54Sauf qu'aujourd'hui, on s'aperçoit qu'il ne travaillait pas.
06:57D'ailleurs, il ne payait pas le loyer, la chambre d'hôtel qu'il occupait.
07:02Et en plus, il avait été condamné.
07:03Comment ça se fait qu'il ait gardé sa carte de séjour ?
07:06Ici, il n'avait pas simplement une carte de séjour.
07:09Il avait une carte de résident.
07:10Une carte de résident, ça dure 10 ans.
07:12Et c'est évidemment le titre de séjour le plus difficile pour un étranger à obtenir.
07:16C'est vraiment quand sa situation est pérenne.
07:18C'est ce qui est ici très étonnant.
07:20Et on ne peut pas l'annuler ?
07:21Alors, ce que je voudrais relever, ce qui est très important,
07:24c'est que les Républicains et le Rassemblement de l'Agence nationale,
07:28dans la loi Immigration, ont voté dans ce texte
07:30que les personnes qui sont titulaires d'une carte de résident
07:33ne peuvent pas faire l'objet d'une obligation de quitter le territoire français.
07:37Donc, quand bien même cet individu aurait été frappé d'une obligation de quitter le territoire français,
07:42cet acte aurait été alléré.
07:44Il est protégé par son coup de séjour.
07:45Et ce qui est incroyable, c'est qu'on a quand même le sentiment
07:48que nos députés ne lisent pas la loi qu'ils votent.
07:51C'est inquiétant.
07:52Et c'est là où notre ministre Retailleau a été retoqué sur une autre chaîne
07:57par un magistrat du tribunal administratif de Melun
08:00qui l'a justement interpellé dans un cas similaire.
08:03Mais alors, pardon, mais quand François Bayrou ce matin,
08:05qui est encore Premier ministre pour quelques jours, sans doute,
08:08dit qu'on aurait dû le renvoyer, il ne connaît pas la loi.
08:10Exactement.
08:11Mais attendez, ce titre de séjour, à partir du moment où on l'obtient,
08:14cette carte de résident, elle n'est jamais réexaminée ?
08:17Alors si, tout à fait, à l'issue des 10 ans,
08:19donc c'est une carte de 10 ans.
08:20Oui, mais entre-temps, non.
08:21Entre-temps, non, mais attention, il peut tout à fait,
08:24à la faveur, effectivement, d'une infraction pénale et d'une condamnation,
08:28il aurait pu tout à fait être frappé d'une interdiction de territoire français,
08:32ce qui est ici un dispositif pénal, une condamnation pénale
08:36en sus d'une peine de prison.
08:37Donc, ça veut dire qu'au moment où il a tenté de tuer son neveu,
08:40qu'il est passé devant la justice,
08:41si on a regardé attentivement son dossier à ce moment-là,
08:45on pouvait éventuellement revenir là-dessus.
08:48Alors, on aurait pu, mais malheureusement, encore une fois,
08:50depuis la loi immigration, ça n'est pas là.
08:53Mais Sabrina, je vous présente simplement,
08:56vous avez été secrétaire d'État à la Ville.
08:58Et à la citoyenneté.
08:58Et à la citoyenneté.
08:59Vous êtes une ancienne députée des Bouches-du-Rhône,
09:01ça s'est passé à Marseille quand même.
09:03Ça pose la question de qui on accueille sur notre territoire
09:05et de la qualité des gens qu'on accueille.
09:07Tout à fait.
09:08En plus, on l'a dit, toxico, violent, visiblement.
09:13Psy.
09:13Des problèmes psys, sans doute.
09:15Des problèmes psys.
09:15C'est ce que dit en tout cas son ex-épouse.
09:18C'est ce que dit son ex-épouse et ce qui est de toute évidence.
09:23Pourquoi accueille-t-on ce genre de personnes chez nous ?
09:25Plusieurs choses.
09:27Vous parliez de la loi immigration.
09:28J'étais rattachée au ministère de l'Intérieur.
09:31J'étais au banc quand nous passions cette loi avec Gérald Darmanin,
09:34à l'époque ministre de l'Intérieur.
09:37Je vous rappelle que nous étions sortis de commissions mixtes paritaires
09:41avec beaucoup de dispositions, justement, sévères,
09:44qui correspondaient à ce que les Français attendaient de nous.
09:4770% de la loi a été censurée par le Conseil constitutionnel.
09:51Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
09:53Le travail a été fait, à l'époque, par Gérald Darmanin, par moi,
09:56la commission de loi ?
09:57Absolument.
09:58Parce que, maître, pardon, mais on oublie aussi de donner cet info.
10:03Madame, ce que vous êtes en train de dire, c'est que,
10:05alors même que vous êtes passée sur ce texte,
10:07alors même que la commission est passée derrière vous,
10:09vous avez en conscience voté un texte ou une personne...
10:12Non, c'est pas comme ça que ça marche.
10:13Non, mais parce que ce qu'elle dit est faux.
10:15Non, c'est pas comme ça que ça marche.
10:17Ce que vous dites, c'est pas comme ça que ça fonctionne.
10:19C'est ce que vous expliquez.
10:20La loi, voilà, donc on fait passer une loi, d'accord ?
10:22Elle est votée.
10:23Vous vous rappelez la loi immigration, quand même ?
10:25Comment elle a été, rappelez-vous, de la violence des débats ?
10:28Je ne sais pas si vous vous en rappelez.
10:29Moi, je m'en rappelle très bien.
10:30J'étais tous les jours dans l'hémicycle.
10:33C'était d'une violence absolue.
10:34On a été menacés de mort.
10:35En fait, c'était horrible.
10:36On nous a traités de facho.
10:37Moi, vous imaginez, on m'a traité à moi de facho.
10:39Enfin, soit.
10:41La loi, donc, pour trouver un accord entre les groupes parlementaires,
10:45vous avez une commission mixte paritaire.
10:46Sept sénateurs, sept députés.
10:48On est d'accord.
10:49Cette commission mixte paritaire, donc, tombe d'accord.
10:53Un contenu.
10:54Nous étions, donc, les 14 parlementaires sont tombés d'accord sur un contenu.
10:59La loi, donc, c'était le groupe, peut-être les écolos,
11:03ou bien toute la NUPES, qui avait saisi le Conseil constitutionnel.
11:08Donc, en saisissant le Conseil constitutionnel,
11:10le Conseil constitutionnel se saisit du texte et décide,
11:14ou pas, de manière unilatérale, ils ne consultent personne,
11:17c'est entre eux, c'est en leur sens, on ne connaît pas le sens des débats,
11:20et ils rendent la dernière copie.
11:22Mais là, c'est fini, les parlementaires n'ont plus le dernier mot,
11:24et le gouvernement, l'exécutif, encore moins.
11:27On a une séparation des pouvoirs entre l'exécutif et, vous le savez, le législatif,
11:31et encore mieux, le Conseil constitutionnel est au-dessus.
11:33Donc, vous voulez qu'on fasse quoi une fois que le Conseil constitutionnel a censuré ?
11:38J'avais fait passer, j'avais, je militais, et j'avais vraiment défendu,
11:42et même quand j'étais commissaire aux lois et députée,
11:45un article, tout simple, qui était de permettre, par exemple,
11:48aux demandeurs d'asile à qui on accorde un titre,
11:50de pouvoir travailler, non pas au bout de six mois,
11:52mais tout de suite, quand ils étaient en capacité.
11:54Ça a été censuré.
11:55Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
11:55On fait des choses, et derrière,
11:58et rappelez-vous, ces débats, vous les connaissez mieux que moi,
12:01on rend une copie, on fait des choses qui correspondent à l'attente des fonds.
12:03C'est ce qui vous a coincé, c'est ce que vous dites, quoi.
12:05Vous vous empêchez de...
12:06Alors, est-ce que c'est faux ?
12:07Pardonnez-moi, madame, ce que vous dites est complètement faux.
12:11Ah bon ?
12:11Puisqu'effectivement, le Conseil constitutionnel est venu considérer
12:14que certaines dispositions n'étaient pas conformes à la Constitution.
12:17Donc, c'est pas faux, je vous dis.
12:18Or, la loi que vous avez votée, qui interdit d'expulser une personne
12:22quand elle est titulaire d'une carte de résident,
12:24c'est vous qui l'avez formulée,
12:25et c'est pas le Conseil constitutionnel qui est venu,
12:27puisque c'est passé.
12:28Deuxième chose, rappelez-vous de ce dossier avec la petite Philippine
12:31qui a été tuée par une personne, je vous rappelle, sous le TF.
12:34Il y a aussi, dans le corps de cette loi immigration,
12:36un dispositif qui n'a toujours pas été modifié
12:39et qui ne permet pas au juge de la liberté et de la détention
12:42de prononcer la deuxième prolongation.
12:44C'est la raison pour laquelle, à l'époque,
12:46cet étranger qui a commis ce crime sur cette petite Philippine
12:48a été remis en liberté.
12:51Voilà donc la prise de parole principale du procureur de Marseille,
12:55Nicolas Besson, qui est donc revenu sur le parcours de cet individu
12:59qui, hier, durant 10 minutes, a semé la terreur dans le centre-ville de Marseille
13:03avant d'être tué par les policiers neutralisés.
13:06Boris Carlamoff, on a bel et bien une personnalité,
13:08celle d'un homme au profil psychologique très perturbé,
13:12toxicomane et violent, en fait.
13:14Oui, absolument.
13:15Alors le procureur Besson a fait part de beaucoup de précisions
13:19à la fois sur la personnalité de cet individu
13:21et sur le déroulé des faits, puisqu'il y a eu quelques changements
13:24par rapport à la première version donnée hier par le procureur Besson.
13:27Cet individu, il est arrivé le 22 août dans cette chambre d'hôtel,
13:30dans le premier arrondissement de Marseille.
13:32Il est alors en train, il est logé avec un colocataire,
13:35donc il est donc une deuxième personne dans cette chambre
13:37avec laquelle il a une altercation.
13:39Le 29 août, on lui demande de quitter sa chambre
13:41parce qu'il n'a pas payé son loyer.
13:44Il est donc expulsé.
13:45Et il va donc revenir dans cet hôtel hier, le 2 septembre,
13:49aux alentours de 14h30.
13:51Abdelkader Dibi se dirige directement au premier étage,
13:54dans la chambre où son colocataire réside toujours.
13:57Il va alors lui porter plusieurs coups de couteau.
14:00La victime va descendre ensanglantée.
14:03Lui va descendre également à la réception.
14:05Et ce n'est donc pas le gérant qui lui a poignardé,
14:07mais bien le réceptionniste,
14:09contrairement à ce qu'a affirmé M. Besson
14:11dans un premier temps hier sur BFM TV.
14:12Il y a le fils du gérant qui va entendre des cris,
14:16qui va aller s'approcher de la scène.
14:18Et là, l'assaillant va se mettre à le prendre en chasse,
14:20toujours avec le même mot d'opératoire,
14:22à savoir des coups de couteau.
14:25Puis, il va donc déambuler dans les rues
14:27de ce premier arrondissement.
14:28Il va faire face à la clameur populaire
14:30où il y a plusieurs personnes qui vont tenter de l'arrêter,
14:33notamment avec des chaises, avec des bâtons,
14:34qui vont du moins le faire repousser dans la rue,
14:36comme on a pu le constater sur une vidéo
14:38dont BFM TV s'est procurée tout à l'heure.
14:41Et puis, il a donc ce kebab, l'Istanbul City,
14:44qui se situe juste derrière vous.
14:45C'est dans cet endroit-là que les forces de l'ordre
14:47vont ouvrir le feu, à savoir des policiers
14:49de la PAF à la police aux frontières.
14:52Il va donc être neutralisé.
14:53Et avant cela, il avait tenté de porter plusieurs coups de couteau
14:56au gérant de ce snack,
14:59donc en criant, et c'est là l'information
15:02qu'on vient d'apprendre Nicolas Besson,
15:04en criant à la voix de barre,
15:05je veux moi aussi mourir.
15:08Donc là, il y a plusieurs temps
15:10dans cette scène, avec des propos
15:12qui ont donc été proférés à la voix de barre.
15:14Moi aussi, je veux mourir.
15:15Et puis, la salaire, on va donc être neutralisée
15:17par les policiers de la PAF.
15:19On apprend également que cet homme
15:21était en liberté, malgré une récente
15:24condamnation pour avoir poignardé son neveu
15:26à coup de couteau,
15:27qu'il soupçonnait d'être homosexuel.
15:29On apprend également qu'il s'en était pris,
15:32enfin qu'il avait tenu des propos antisémites
15:33dans une mosquée.
15:34Il avait d'ailleurs été évacué de cette mosquée.
15:36Donc on a quand même quelqu'un
15:38qui était violent, tenait des propos antisémites
15:42et s'en prenait à son neveu homosexuel.
15:46Une condamnation, 4 ans de prison,
15:49dont un enferme, pas de mandat de dépôt,
15:51donc en liberté.
15:53Et il avait interjeté appel,
15:55donc il n'y avait pas eu d'exécution de sa peine.
15:57On a un profil quand même très lourd,
15:59Vanessa Edberg.
16:00On apprend aussi qu'il avait obtenu
16:01son titre de séjour assez rapidement.
16:03Et on sait que ce n'est pas évident d'en obtenir un.
16:06Pourtant, il était entré illégalement
16:08sur notre territoire via l'Italie,
16:11en venant de Tunisie.
16:12Oui, alors effectivement.
16:13Il est arrivé en France en 2019.
16:15On n'a pas suffisamment d'éléments
16:17sur la date du mariage.
16:18Toujours utile qu'avant la circulaire Retailleau,
16:20en général, selon les préfectures,
16:22il fallait quand même pouvoir justifier
16:23d'au moins 5 ans de présence en France
16:25et 6 mois de vie commune
16:27avant le mariage.
16:29Donc effectivement,
16:30s'il réunissait ses conditions
16:31et qu'à l'époque,
16:32il n'avait pas été connu
16:32des services de police,
16:34il n'y avait rien qui faisait obstacle
16:35à l'obtention d'un titre de séjour.
16:37Parce qu'il s'est marié très vite
16:38en arrivant en France.
16:39Très certainement.
16:39On n'a pas les éléments sur...
16:412020, le mariage.
16:41C'est-à-dire que le profil psychologique
16:43n'entre pas en ligne de compte
16:44dans ces cas-là.
16:45On ne le connaît pas peut-être.
16:46Effectivement.
16:48Il n'y a pas un entretien ?
16:49Comment ça se passe
16:49pour obtenir le titre ?
16:51On ne passe pas devant un psy.
16:51De toute façon,
16:52quand même,
16:52on passe devant un psy.
16:54J'ai beaucoup de bipolaires
16:56autour de moi
16:56qui vont mordre des psy.
16:57Je vous assure
16:57que ça ne se détecte pas
16:58en quelques secondes.
17:00Jean-Christophe Couvic,
17:02ce parcours
17:03assez lourd quand même
17:05d'un clandestin
17:06qui ensuite avait obtenu
17:07ses papiers
17:08mais qui s'était fait remarquer
17:10qui avait été condamné
17:12et qui était en liberté.
17:14C'est ça qui interpelle ?
17:16Ça interpelle, oui.
17:17Mais après,
17:17ça va être plutôt
17:18un sujet politique
17:19parce qu'effectivement,
17:20tout à l'heure,
17:20vous disiez
17:20qui est-ce qu'on accueille chez nous ?
17:23En fait,
17:23on n'accueille pas,
17:23il s'impose.
17:24Parce que quand on arrive
17:25clandestinement,
17:26et qu'on s'impose
17:27sur un territoire
17:28et nous,
17:28on ne peut pas lutter
17:30contre ça
17:30puisqu'après,
17:31il est...
17:32Mais vous ne savez pas
17:33ce qu'il avait peut-être
17:34avant aussi ?
17:35On ne connaît pas son profil
17:36en disant pas.
17:37Et puis on n'a pas...
17:38Voilà,
17:38c'est soit un interpelle
17:39parce que c'est un clandestin
17:41et c'est une lutte
17:42contre l'immigration clandestine
17:43et dans ces cas-là,
17:44après,
17:44il y a l'OQTF
17:45et puis on reconduit
17:48à la frontière
17:49la personne.
17:50On sait très bien aujourd'hui
17:51que les OQTF,
17:52on en distribue des milliers
17:53et que justement,
17:53on n'a pas le temps
17:56avant l'OQTF,
17:58il avait été condamné
17:58par un tribunal correctionnel
17:59avec la prison ferme.
18:01Oui, la prison ferme
18:02et justement,
18:02la justice s'est passée.
18:04Mais il n'y avait pas
18:04eu le mandat de dépôt.
18:05Et donc,
18:05quand il a interjeté l'appel,
18:07il était forcément libre.
18:08Oui, c'est malade.
18:09C'est suspensif.
18:10Et donc, du coup,
18:10vous êtes bloqué
18:11par le système en fait.
18:12C'est-à-dire qu'avec
18:12la meilleure des volontés possibles
18:14de la police,
18:14la preuve,
18:15il avait une injonction de soins
18:16avec un psy.
18:17Le juge d'application des peines
18:18devait normalement
18:19l'imposer
18:20et suivre le dossier.
18:21Et en fait,
18:21ça ne l'a pas empêché
18:22de partir à Montpellier
18:23puis Marseille
18:23et vivre sa vie.
18:24Et si l'injonction de soins
18:26n'est pas respectée,
18:27il peut aller en prison ?
18:28Normalement, oui.
18:30Mais comme il n'y a pas de suivi,
18:32on ne sait pas
18:32s'il soigne ou pas.
18:33Encore une fois,
18:34tout à l'heure,
18:34je vous le disais,
18:34c'est tout le système
18:35qu'il faut repenser.
18:36C'est parce qu'en fait,
18:37il n'y a pas aussi
18:37assez de moyens,
18:38et je le dis encore,
18:39et je le redis,
18:40pour la justice
18:41de suivre toutes les affaires.
18:42sur 1 000 euros
18:43d'impôt dépensé,
18:44il y a 5 euros
18:45qui vont pour la justice.
18:46C'est des choix politiques.
18:47Je suis désolé de le dire comme ça,
18:48surtout en ce moment
18:49où on cherche de l'argent,
18:50c'est des choix politiques.
18:51Donc, on décrit
18:52des injonctions
18:53mais qu'on ne peut pas
18:53faire respecter.
18:55Sachant que,
18:56si vous me permettez aussi,
18:58le budget de la justice
18:59a été augmenté.
19:01Rappelez-vous,
19:01les débats appareils.
19:02C'est vrai.
19:03C'est les dernières années,
19:04il a été augmenté.
19:05Oui, mais c'est ça.
19:07Non, là,
19:07vous avez vraiment raison.
19:07C'est qu'on parle
19:08de tellement loin que...
19:09Les magistrats et les greffiers
19:10souffrent...
19:11Oui, bien sûr, non, non.
19:12Mais ce que je veux dire,
19:13c'est qu'on ne peut pas...
19:14On part de tellement loin,
19:16sur tellement de sujets.
19:17Bien sûr.
19:17On doit rattraper 30 à 40 ans,
19:19quel que soit le sujet,
19:20que ce soit les quartiers,
19:21que ce soit la sécurité,
19:22que ce soit l'immigration illégale.
19:24On part de tellement loin
19:25que, moi, je le vois,
19:28ayant été aux responsabilités,
19:29vous avez vraiment
19:30parfois l'impression...
19:31D'accord, je veux bien,
19:32mais, pardon,
19:32on connaît des cas d'étrangers
19:35qui travaillent en France,
19:36qui s'insèrent
19:37et qui ont beaucoup de mal
19:38à obtenir des titres de séjour,
19:39même certains se retrouvent
19:41sous le QTF.
19:42Tout à fait.
19:43Du fait de l'administration.
19:44On a eu des cas
19:44de gens qui travaillaient...
19:45Vous avez raison de le rappeler,
19:46merci de le rappeler.
19:47Donc, on a ça
19:47et puis à côté,
19:48on a ce personnage
19:49et on se demande
19:50qu'est-ce qu'il faisait encore là.
19:51Vous savez, Gérald Darmanin
19:52avait dit à l'époque
19:52qu'il faut être gentil
19:53avec les gentils
19:54et méchant avec les méchants.
19:55C'est une phrase
19:55qui est très accessible
19:56mais que je rejoignais complètement
19:58et effectivement,
19:59on voit bien sur le terrain
20:00que ça n'est pas du tout appliqué
20:01et qu'encore une fois,
20:02j'y reviens...
20:03Non, ça, c'est pas une question
20:03de moyens, pardon.
20:04C'est une question peut-être
20:05de pertinence
20:07dans l'application de la loi.
20:09Exactement.
20:10De pertinence,
20:11non plus dans l'application
20:12mais surtout dans la rédaction
20:13parce que j'en reviens
20:14à cette fameuse loi immigration.
20:16Elle souffre,
20:16et je n'ai pas eu le temps
20:17de terminer tout à l'heure
20:17et c'est infiniment important,
20:19elle souffre de nombreux défauts
20:21qui sont très importants
20:22et qui ne permettent pas
20:23aux magistrats
20:23de pouvoir appliquer
20:24la politique que beaucoup demandent.
20:25Mais M. Tretberg,
20:26au regard du profil
20:27que l'on voit,
20:28il avait son titre de séjour
20:29qui courait jusqu'en...
20:30C'était ce qu'on appelle
20:32une carte de résident de 10 ans.
20:33Encore une fois,
20:34c'est le titre de séjour
20:35le plus difficile à obtenir.
20:37C'est en fin de parcours
20:37qu'on obtient un titre.
20:38Mais à aucun moment
20:38il est réexaminé,
20:40revu, regardé
20:41au regard du parcours
20:42de la personne.
20:43Il peut être retiré,
20:44il peut tout à fait être retiré
20:45si on considère
20:46qu'il constitue
20:48une menace à l'ordre public
20:50et en France,
20:50constituer une menace
20:51à l'ordre public,
20:52ça n'est pas du tout
20:53avoir commu
20:54une infraction pénale,
20:55c'est juste être connu
20:56des services de police,
20:57être fiché d'âge.
20:58Au jour d'aujourd'hui,
20:59une personne qui travaille,
21:00qui est seulement connue
21:01des services de police
21:02parce que par exemple,
21:03elle a travaillé
21:04avec un titre de séjour,
21:05avec une pièce d'identité,
21:07une fausse pièce d'identité,
21:08elle est juste connue
21:09des services de police
21:10sans jamais avoir été condamnée,
21:11elle ne peut pas obtenir
21:12de titre de séjour.
21:13Donc c'est vrai
21:13qu'il y a eu un loupé,
21:14clairement.
21:14Merci.
21:15Merci.
21:16Merci.
21:17Merci.
21:18Merci.
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