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  • il y a 3 mois
Regardez L'esprit de l'info avec Alain Duhamel avec Thomas Sotto du 22 septembre 2025.

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Transcription
00:01Thomas Soto, RTL Matin.
00:03On est ensemble jusqu'à 9h30 et c'est l'esprit de l'info.
00:05Nouveau rendez-vous de cette matinale 2025-2026.
00:08Et tous les lundis, notre grand témoin c'est donc vous, Alain Duhamel.
00:11Alain, on va écouter Emmanuel Macron qui hier soir a tenu à faire une petite mise au point sur la reconnaissance de la Palestine.
00:17Reconnaissance qui sera effective ce soir vers 21h à l'ONU à New York.
00:21Cette reconnaissance, c'est le début d'un chemin.
00:24C'est un parcours avec toutes ses conditions, ses exigences pour les parties prenantes.
00:28Et au fond, c'est un parcours, un chemin pour la paix, pour sauver des vies.
00:33Et pour essayer ensemble d'être à la hauteur de ce que nous nous devons, la dignité humaine.
00:39Alain, là je vais convoquer votre expérience.
00:42Parce que dans cette époque où on use et on abuse des superlatifs en toutes circonstances,
00:46on a du mal à savoir ce qui est vraiment historique ou pas.
00:48Est-ce que vous diriez que la reconnaissance ce soir de la Palestine par la France est un fait historique ?
00:54Non, je ne pense pas que ce soit un fait historique.
00:57D'abord parce que de très nombreux pays, à peu près 150 l'ont déjà reconnu.
01:03Mais c'est un fait politique important.
01:06Plutôt politique que historique.
01:09Politique parce que, bon, la France est quand même un pays qui est au Conseil de sécurité des Nations Unies.
01:15qu'on a entraîné, contrairement à ce que croyait tout le monde au départ, une dizaine d'États importants avec nous.
01:22Et que, c'est une réponse aussi, il ne faut pas se raconter d'histoire, à la situation telle qu'elle existe à Gaza.
01:30Alors, évidemment, la coïncidence entre une cérémonie juive aujourd'hui et la reconnaissance, ça n'est pas l'idéal.
01:45C'est malheureux, il aurait fallu éviter cette date ?
01:47Bon, c'était aujourd'hui qu'il y a l'Assemblée Générale des Nations Unies, et on ne peut pas la modifier.
01:51Mais enfin, je reconnais que, effectivement, c'est un problème.
01:56Pour le reste, c'est à la fois, non pas l'aboutissement, mais une étape importante d'une tradition diplomatique française.
02:04Donc, on ne découvre pas qu'on reprit tous les présidents de la République.
02:08Oui, oui, oui, depuis De Gaulle, absolument, tous les présidents, sans aucune exception, avec, évidemment, des inflexions selon l'un ou l'autre.
02:16Certains étant plus proches, d'autres étant plus éloignés d'Israël, certains étant proches des pays arabes, etc.
02:22C'est le point d'arrivée, mais c'est un point d'arrivée qui est en même temps un point de départ.
02:28C'est un point d'arrivée parce que, cette fois-ci, on reconnaît.
02:31Je ne vous sens pas d'un enthousiasme forcené, là, ce matin.
02:33Parce que, non, vous avez raison, parce que je suis conscient aussi de ce que peut ressentir la communauté juive française, par exemple,
02:43dans ces circonstances-là, avec tout ce qui se passe par ailleurs, et avec la montée de lentilles.
02:48Mais je comprends que ça puisse blesser, bien entendu, bien entendu, je comprends que ça puisse blesser.
02:53Mais je pense que c'est historiquement justifié, je pense que c'est sentimentalement discutable,
02:59je pense que c'est politiquement efficace, mais je pense que, de toute façon, ça n'est qu'un point d'étape.
03:07Le Hamas s'est réjoui.
03:09Et là, on se dit, tiens, Emmanuel Macron est peut-être tombé dans le piège que lui tendaient les islamistes du Hamas,
03:15ou est-ce qu'au contraire, il fallait, et c'était ça, se comporter en politique, aller au-devant de tout ça ?
03:20Je crois que le Hamas, la seule chose qu'on peut souhaiter, c'est qu'il disparaisse,
03:24c'est que sa force militaire soit définitivement extirpée, et que sa force politique soit combattue.
03:33Sauf que les Israéliens disent que cette reconnaissance, elle le renforce, le Hamas, elle le légitime.
03:37Je vais vous dire, le principal, à mes yeux, je vais peut-être choquer en disant ça,
03:42mais à mes yeux, le principal responsable de la reconnaissance de la Palestine par la France, c'est Netanyahou.
03:50C'est sa politique. Et c'est ce qu'il fait à Gaza.
03:53S'il n'y avait pas eu Gaza, je ne dis pas qu'on n'aurait pas reconnu, mais on n'aurait peut-être pas reconnu cette année.
03:58Est-ce qu'il ne fallait pas attendre la libération des autres achats ?
04:00C'est un point, évidemment, très sensible, parce que tout ça, c'est aussi post-7 octobre ?
04:05Tout ça est lié aux décisions et à la politique de Netanyahou. C'est incontestable.
04:12Je répète, je salue un fait politique, mais je ne m'en réjouis pas dans les circonstances dans lesquelles ça se passe.
04:23Et la bataille des drapeaux, vous en pensez quoi ?
04:24Olivier Faure qui demande à Emmanuel Macron d'autoriser les drapeaux palestiniens sur les mairies françaises aujourd'hui.
04:30D'abord, il le demande en sachant que ça ne sera pas accepté, donc il y a un peu de duplicité.
04:35Ensuite, il y a évidemment une dimension politicienne, en particulier la rivalité électorale
04:41entre les socialistes et les insoumis.
04:43Les insoumis étant beaucoup plus engagés depuis toujours en faveur de la Palestine.
04:50Bon, je trouve que c'est de l'instrumentalisation, c'est de la tactique politique.
04:58Mais je trouve surtout, et c'est ça qui me chagrine, c'est peut-être exagéré, s'agissant de l'initiative d'Olivier Faure,
05:07mais enfin, qui me gêne.
05:09Ce qui me gêne dans cette histoire-là, c'est qu'au moment où on prend une initiative diplomatique positive,
05:19mais compliquée, l'initiative d'Olivier Faure, ça va encore plus diviser les Français.
05:27Et ça, ça n'est pas une bonne chose.
05:29Puisqu'on parle de politique, je voudrais qu'on se dise quelques mots de celui qui a été l'homme du jour,
05:32côté macroniste.
05:33D'ailleurs, faut-il encore dire qu'il est macroniste ?
05:35C'est Gabriel Attal qui tenait le congrès de son parti Renaissance du côté d'Arras.
05:38Et écoutez ce qu'il a dit.
05:40Il faut être lucide, ces Français en viennent à attendre 2027 avec impatience.
05:45Ils attendent 2027 avec impatience pour tourner une page, celle du chaos,
05:48celle des vieilles recettes du passé, celle des vieux schémas, des vieux réflexes.
05:53Tourner la page du chaos, des vieilles recettes du passé, des vieux schémas et des vieux réflexes,
05:58Gabriel Attal, il y va quand même là.
06:00Ça n'est plus de l'émancipation, c'est de la rupture entre lui et Emmanuel Macron.
06:05Ça, il n'y a aucun doute.
06:07Tout le discours était un discours de rupture et un discours d'ambition.
06:12C'était d'ailleurs un bon discours parce que Gabriel Attal est un bon orateur,
06:16qui fait vibrer les salles.
06:20Qu'est-ce qui vous inspire ce garçon, Gabriel Attal ?
06:22Ah, c'est un vrai politique de toutes ses fibres.
06:29Bon, alors des vraies politiques, il n'y en a pas énormément.
06:31Il ne suffit pas d'être un élu pour être un vrai politique et encore moins d'être un ministre pour être un vrai politique.
06:36Lui, c'est un vrai politique, il n'y en a pas dix en France.
06:40C'est quelqu'un qui est très doué, très ambitieux, qui est très bon orateur,
06:47qui a une ligne politique fluctuante, compliquée, quelquefois déconcertante, quelquefois intéressante,
06:57souvent novatrice, mais toujours à la recherche justement de la nouveauté.
07:01Et à la fois, on comprend qu'il a de l'envergure et en même temps, on lit trop ce qu'il veut en l'écoutant.
07:13C'est arrivé à d'autres, Nicolas Sarkozy, Emmanuel Macron.
07:16Mais bien entendu, Emmanuel Macron s'est arrivé tellement subitement que c'est une autre chose.
07:21Mais oui, oui, bien sûr qu'il y en a toujours deux ou trois qu'on voit partir de loin.
07:27Il en fait partie. Ça veut dire quand même une chose, c'est que dans ce qu'on appelle le socle commun,
07:35ils sont plusieurs. Ils sont plusieurs et c'est leur problème.
07:40Leur problème, c'est qu'il y a Édouard Philippe, leur problème, c'est qu'il y a Bruno Rotaillot,
07:44leur problème, c'est qu'il y a Gabriel Attal, leur problème, c'est que peut-être il y aura Michel Barnier.
07:49Enfin, ils sont plusieurs et s'ils ne se fédèrent pas, ils ne sont personne.
07:54On voit rarement les politiques se fédérer au moment d'aller des...
07:57Merci.
07:58Merci.
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