Passer au playerPasser au contenu principal
  • il y a 3 mois
Regardez L'esprit de l'info avec Alain Duhamel avec Thomas Sotto du 06 octobre 2025.

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00Il est 9h14, c'est l'esprit de l'info avec notre grand témoin du lundi, Alain Duhamel.
00:10Alain, normalement, quand j'ai commencé à préparer quelques questions pour vous hier,
00:14je lui ai dit, tiens Alain, je lui ai demandé ce qu'il pense du gouvernement,
00:17est-ce que la copie est plutôt bonne, ça ressemble beaucoup au gouvernement Bayrou.
00:21Et puis, il y a eu le tweet de 21h22, Bruno Rotaillot qui dit,
00:24ce gouvernement, entre parenthèses, dont je suis membre, dont je suis ministre de l'Intérieur,
00:28il ne me va pas, donc on va faire une réunion pour savoir si nous, les LR, on y reste.
00:34Ce n'est plus de la politique, c'est du fait d'eau.
00:37A quoi on assiste là ?
00:38Je pense que c'est beaucoup plus grave que ça.
00:41Ce qui est en train de se passer, c'est qu'on est au-delà d'une crise politique,
00:45on est au-delà d'une crise gouvernementale, on commence à frôler la crise de régime.
00:50La crise de régime.
00:51Et je pense que la façon dont se positionnent les différents partis politiques,
00:56aucun ne se comporte bien.
00:58Vous les mettez tous dans le même sac ?
01:00Je les mets tous avec un comportement ne correspondant pas à la gravité de la situation.
01:05Parce qu'il ne faut pas oublier que derrière,
01:08ce n'est pas de l'agitation, c'est cet effondrement politique.
01:13Derrière cet effondrement politique, il y a toujours la crise économique,
01:18la crise budgétaire, la crise financière,
01:20que ce mois-ci on va avoir standard and poor,
01:22et qu'on verra.
01:24Si on n'a pas de budget, on n'aura pas de budget.
01:26Si on n'a pas de projet raisonnable et on n'est pas sûr d'avoir un gouvernement,
01:31tout ça va très mal tourner.
01:33Je voudrais qu'on se dise quelques mots quand même de Bruno Rotaillot,
01:36ministre de l'Intérieur, très populaire.
01:38La révélation depuis un peu plus d'un an.
01:40Il est donc, si on refait le match,
01:42il est hier après-midi dans le bureau de Sébastien Lecornu,
01:45pendant plus d'une heure.
01:46Il parle du maintien de LR.
01:48Dans la matinée, un peu plus tôt, il a eu le soutien de LR qui dit
01:51« Ok, on y va, on rentre dans le gouvernement ».
01:53Qu'est-ce qui peut se passer entre le moment où il sort du bureau,
01:56il est 19h de Sébastien Lecornu,
01:59et le moment où il tweet que finalement ça ne lui va pas ?
02:02On l'a surestimé politiquement Bruno Rotaillot ?
02:05Écoutez, en tout cas, on ne peut pas dire que hier,
02:07il est fait preuve d'une grande virtuosité politique.
02:10C'est quand même le moins qu'on puisse dire.
02:12Ce qui fait ce changement de pied incroyable
02:15pour quelqu'un qui est non seulement ministre de l'Intérieur,
02:17mais ministre d'État, c'est-à-dire un poids politique spécifique.
02:21C'est totalement incompréhensible.
02:24Il n'y a aucune clé.
02:25Incompréhensible, je veux dire.
02:26Il faut se rendre compte que ça, ça se passe chez les Républicains.
02:30Qu'est-ce que sont les Républicains ?
02:32Ils sont censés être les héritiers du gaullisme.
02:34Qu'est-ce que le gaullisme ?
02:35Le général de Gaulle l'a dit 150 fois,
02:37c'est le refus du régime des partis.
02:40Et qu'est-ce que font les Républicains hier ?
02:43La pire des caricatures de ce que peut être le régime des partis.
02:47Je crois que je vous disais la semaine dernière
02:48qu'on n'était pas loin de se retrouver au mois d'avril 1958,
02:54quand la Quatrième République était en train de se disloquer.
02:59Eh bien, je pense qu'on n'est pas tellement loin
03:01d'assister au début de la dislocation de la Cinquième République.
03:07Et je pense, et je pèse mes mots,
03:10que quand Emmanuel Macron a dissous l'Assemblée Nationale,
03:15sans raison,
03:16quand il a dissous l'Assemblée Nationale,
03:19ça n'est sans doute pas ce qu'il cherchait,
03:20mais le résultat, c'est qu'il a un peu dissous la Cinquième République.
03:24C'est curieux, parce que quand vous parlez,
03:26quand vous intervenez,
03:27il y a toujours dans votre oeil une petite lumière
03:30qui dit, bon, c'est la politique,
03:32c'est pas si grave.
03:33Pas ce matin.
03:33D'abord, pour moi, la politique, c'est très grave,
03:37surtout quand elle fonctionne de façon aussi lamentable qu'en ce moment.
03:45Mais là, quand je dis qu'on n'est pas loin d'une crise de régime,
03:48c'est vraiment ce que je pense.
03:50C'est-à-dire qu'on est en train de s'embarquer
03:54vers quelque chose qui va se traduire par une dissolution.
03:57Qu'est-ce qui se passera ?
03:57C'est inévitable, vous pensez ?
03:58C'est de plus en plus probable.
04:00Une autre dissolution,
04:03qu'est-ce qui va se passer avec cette dissolution ?
04:05Le Rassemblement National va se renforcer.
04:07Il aura peut-être une minorité
04:09de blocage.
04:13Il aura peut-être plus que ça,
04:14même, à l'Assemblée Nationale.
04:16On ne peut pas exclure
04:17qu'on en arrive à un gouvernement du Rassemblement National
04:20qui, à ce moment-là, aura un an
04:22pour faire une distribution générale
04:24sans tenir compte du tout de l'état du budget
04:26et faire élire soit Marine Le Pen si elle a le droit,
04:30soit Jordan Bardella si elle n'a pas le droit.
04:32On est parti dans cette direction-là.
04:35Et ce qui est hallucinant,
04:36c'est que tous les partis politiques anciens,
04:39classiques,
04:40qui connaissent par cœur les règles du jeu,
04:42sont tous en train de, je dis tous,
04:45en train de contribuer à ce glissement-là.
04:48Parce qu'on a bien compris,
04:49le PS ce matin,
04:50Olivier Faure était l'invité de nos confrères de Radio France,
04:54il dit, nous on va censurer.
04:55C'est clair et net, on comprend.
04:58Xavier Bertrand dit,
04:59nous on est dans l'opposition,
05:02donc ça veut dire à peu près la même chose.
05:03On ne le saura pas.
05:04Xavier Bertrand nous a dit,
05:05on fait la grève du gouvernement.
05:07Oui.
05:08Donc voilà,
05:08le Rassemblement National a dit
05:11que la ligne rouge,
05:13c'était Bruno Le Maire,
05:14donc ils vont censurer aussi,
05:15LFI vont censurer.
05:17On n'a déjà plus de gouvernement.
05:18Non, mais c'est pour ça que je vous dis,
05:19on est au-delà d'une crise gouvernementale.
05:22On est au-delà d'une crise politique.
05:24Ce sont les équilibres de la Ve République.
05:27C'est dangereux une crise de régime,
05:29puisque c'est le mot que vous employez.
05:30C'est un saut dans le vide complet, c'est quoi ?
05:32Ce n'est pas un saut dans le vide complet,
05:34mais c'est la dislocation d'un régime
05:40au moment où on se trouve
05:43dans la pire situation financière et budgétaire
05:46qu'on est depuis 1958.
05:50Bon, autrement dit,
05:51on ajoute une crise de régime
05:54à une crise financière
05:56et à une crise budgétaire.
05:59Je dois dire que je trouve
06:00que c'est un esprit d'irresponsabilité
06:05de tous les partis politiques.
06:08Il n'y en a aucun dont je me dise
06:10vraiment, celui-là joue le jeu.
06:11Je voudrais vous faire entendre
06:12ce que disait Xavier Bertrand ce matin sur RTL.
06:15Il s'en est pris très directement
06:17et dès le début de l'interview d'ailleurs
06:18à un homme, Emmanuel Macron.
06:21Le vrai sujet, c'est que je préfère
06:22une dissolution qu'une démission.
06:24Mais je préfère encore un référendum.
06:25Un référendum sur cinq chantiers clairs.
06:28Parce que les Français ont plus de courage
06:29que beaucoup de partis politiques.
06:31Mais encore une fois,
06:32ce n'est pas à moi de vous le dire ce matin.
06:34C'est à Emmanuel Macron,
06:35mais qu'il parle bon sang.
06:36Qu'il parle bon sang.
06:37Est-ce que ça peut changer quelque chose aujourd'hui ?
06:39Alors d'abord, je crois que ça ne changerait rien.
06:41Mais ensuite, je suis d'accord avec Xavier Bertrand.
06:43Il va falloir qu'Emmanuel Macron s'exprime.
06:45Parce que si, comme c'est très probable,
06:47il n'y a pas de gouvernement le cœur nu.
06:50Si on se retrouve devant
06:51un vide gouvernemental,
06:53qui n'est quand même pas une situation banale,
06:55si on se retrouve devant cette situation,
06:57il va bien falloir qu'Emmanuel Macron parle.
07:00Mais je répète,
07:02il ne s'est pas rendu compte
07:03qu'en dissolvant l'Assemblée,
07:05c'était les institutions
07:07qui mettaient en cause.
07:10Le chef de l'État
07:10qui met en cause les institutions,
07:12c'est aussi grave
07:13que quand ce sont des partis d'opposition
07:15qui mettent en cause le chef de l'État.
07:16Quand vous entendez Gabriel Attal,
07:17il n'a pas parlé,
07:18mais c'était repris sur les messages
07:20qu'il envoyait dans les boucles WhatsApp
07:21de ses équipes.
07:22Il dit, mais c'est irresponsable,
07:24ils jouent tous le chaos, etc.
07:27Gabriel Attal,
07:27c'est quand même le chef du parti
07:28macroniste, qu'il veuille ou non ?
07:30Non, Gabriel Attal,
07:31c'est le chef du parti attalien.
07:33Ça n'est plus du tout le chef
07:35du parti macroniste.
07:37Je crois qu'aujourd'hui,
07:38il n'y a plus de parti macroniste
07:39à l'Assemblée nationale,
07:41ni d'ailleurs au Sénat.
07:42Disons que c'est difficile
07:43de rester un peu optimiste
07:44en vous écoutant ce matin
07:45et en regardant la situation.
07:46On entendait d'ailleurs
07:46les Français dans le journal de 9h.
07:48Dans des circonstances
07:50qui sont aussi graves,
07:51parce que l'apparence,
07:54c'est la gravité
07:55de la situation politique.
07:56La réalité,
07:57c'est la gravité
07:58de la situation budgétaire,
07:59économique et financière.
08:00Bon, et la dislocation politique
08:04empêche de donner
08:06même une esquisse,
08:08d'esquisse de réponse
08:09à la crise budgétaire
08:11et financière.
08:12Et c'est ça qui est grave.
08:13C'est ce qui est plus grave
08:14que le reste.
08:15Comment voulez-vous
08:16qu'il y ait des investissements
08:18qui se fassent
08:18dans ces conditions-là ?
08:19Tout le monde
08:20est dans l'attentisme économique
08:22à cause du blocage politique.
08:24C'est absurde,
08:25c'est aberrant
08:25et c'est le résultat
08:26de la dissolution.
08:27Quelques mots pour finir.
08:28Le retour de Bruno Le Maire,
08:30c'était malin
08:30ou c'était une faute politique ?
08:31C'était stupide.
08:32Pourquoi ?
08:33Bon, écoutez,
08:34il était devenu
08:36un anti-modèle.
08:37Alors, on peut dire
08:38que c'est injuste,
08:39que ce n'était pas de sa faute.
08:40On peut dire
08:40que tout ce qu'on veut,
08:41c'était un anti-modèle.
08:42Non, mais...
08:44J'allais dire
08:44l'impréparation politique.
08:46Ce n'est pas
08:46l'impréparation politique.
08:47C'est l'inconsistance politique
08:50des décisions
08:51qui sont prises en ce moment
08:52dépassent tout ce que j'ai connu
08:55depuis que j'ai 18 ans.
08:59Eh bien, ça,
08:59c'est une sérieuse référence quand même.
09:01Merci beaucoup, en tout cas,
09:02Hélène.
09:02C'est une sérieuse référence
Écris le tout premier commentaire
Ajoute ton commentaire

Recommandations