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  • il y a 3 mois
Chaque jour, Marc Fauvelle vous accompagne de 19h à 20h dans 60 minutes Fauvelle sur BFMTV.

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00:00Bonsoir à tous, bienvenue dans 60 Minutes, votre nouveau rendez-vous pour tout comprendre à l'actualité du jour.
00:05Et à la une ce soir, un avion qui devient aveugle en plein vol, des signaux GPS brouillés et l'Europe qui se fâche.
00:11On va vous raconter ce qui s'est passé hier au-dessus de l'Europe de l'Est.
00:15L'avion qui transportait la présidente de la Commission européenne, Ursula van der Leyen, a subi un incident.
00:21GPS coupé, brouillé plus précisément.
00:24Pour l'Europe, pas de doute, c'est bien la Russie qui est responsable.
00:27Les explications à suivre d'Ulysse Gosset dans un instant.
00:30On verra aussi comment Moscou multiplie les ingérences dans les airs, sur terre et sur nos réseaux sociaux.
00:37C'est l'événement du jour.
00:38La politique et cette question, la droite, va-t-elle lâcher à son tour François Bayrou à une semette du vote de confiance ?
00:44Les ténors des Républicains affichent leur désunion.
00:46Laurent Wauquiez exige par exemple un vote des militants.
00:49Xavier Bertrand lui demande à François Bayrou de revoir sa copie.
00:53Ce sera le débat du jour.
00:54On recevra également la présidente de la région Île-de-France, Valérie Pécresse.
00:58Et puis, une question pour aller plus loin ce soir dans l'actualité.
01:02Une question à 3 000 milliards d'euros et même un petit peu plus.
01:05Que représente vraiment la dette française ?
01:07Qui la possède ? Y a-t-il urgence à la faire baisser ?
01:10A quel rythme ? Comment ?
01:12Pour en parler, deux économistes, Nicolas Bouzou, Thomas Porcher,
01:15viendront nous éclairer tout à l'heure et on en a besoin.
01:18Vous avez le programme.
01:19Soyez les bienvenus.
01:2060 minutes, c'est parti.
01:21Votre programme avec Magnolia.fr.
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01:30La scène paraît à peine croyable et pourtant l'avion dans lequel voyageait la présidente de la Commission européenne,
01:46Ursula van der Leyen, a été victime d'un incident hier alors qu'elle arrivait en Bulgarie.
01:53Le système GPS a été brouillé, le pilote a dû utiliser une bonne vieille carte en papier pour poser l'appareil
02:00et l'Europe soupçonne donc la Russie d'être à la main-d'œuvre.
02:03C'est bien sûr l'événement du jour.
02:05Avant de retrouver notre invité dans un instant, Rime Momtaz, qui est l'une des grandes spécialistes de ces questions.
02:11Bonsoir Ulysse Gosset.
02:12Bonsoir.
02:12On va essayer avec vous de voir précisément ce qui s'est passé hier donc dans le ciel européen.
02:18D'abord avec une première carte, c'est le trajet qu'effectuait l'avion qui transportait donc Ursula van der Leyen.
02:26Et cet avion arrivait de Pologne.
02:28Il est entré en Bulgarie au-dessus de l'espace aérien vers 14h et à 14h12, plus de GPS, brouillage total.
02:35Que fait l'avion ?
02:36Il tourne pendant à peu près une heure au-dessus de la petite ville de Plovdiv et finalement le pilote décide.
02:42Finalement, d'atterrir avec des moyens manuels, avec une carte physique qui lui permet de se poser à l'ancienne sans encombre.
02:49Mais effectivement, pas simplement l'avion, mais tout l'aéroport a été victime de ce brouillage GPS.
02:55Deuxième carte avec vous.
02:56Là, ce sont les brouillages, plus généralement les brouillages.
03:00Et on va expliquer ensuite d'où ils viennent, ces brouillages, sur l'Europe.
03:04Alors, la zone verte, c'est là où tout va bien.
03:07C'est une carte très intéressante.
03:08Elle montre, vous voyez, en rouge, là où il y a eu le 31, des brouillages du même type que celui qu'a subi la présidente de l'Union Européenne.
03:16Où ça ? Dans le nord, les Pays-Baltes, bien sûr, Kaliningrad.
03:20Une zone très sensible pour, évidemment, la Russie, mais tout près de l'Ukraine.
03:23Et puis, on le voit au sud, justement.
03:25L'Ukraine, on peut peut-être la remonter sur la carte, Ulysse.
03:27Elle est, voilà, juste devant vous.
03:28Et ce qui est très intéressant, c'est qu'il ne se passe rien dans le reste de l'Europe.
03:32Mais au nord, Pays-Baltes, et au sud, justement, la Bulgarie, un pays qui est membre de l'Union Européenne depuis 2007,
03:38où se rendait la chef de l'Union Européenne.
03:41Elle n'a pas en chef d'État, mais c'est elle qui représente l'Union Européenne à l'étranger.
03:45Elle a vu Donald Trump par la Maison Blanche.
03:47Et elle est allée sur place pour visiter une usine de munitions, une usine d'armement,
03:51car la Bulgarie fournit des armes à l'Ukraine.
03:53Il n'y a pas de hasard.
03:55Mais évidemment, c'est un signal, un avertissement adressé par la Russie.
03:59Quand on demande qui est responsable, les Bulgares répondent « c'est la Russie ».
04:03Les Européens sont plus prudents.
04:05Ils disent « les Bulgares nous ont confirmé que c'était bien la Russie »,
04:07mais personne n'a de doute et personne n'est dupes.
04:10C'est un avertissement lancé par Poutine à la Bulgarie et à tous ceux qui soutiennent l'Ukraine,
04:16y compris évidemment tous les pays de l'Union Européenne.
04:18On va retrouver Riemontas qui nous attend à quelques mètres d'ici.
04:23On a vu la carte des brouillages avec vous, Ulysse Gosset.
04:26Est-ce que l'avion qui transportait Ursula von der Leyen a été ciblé,
04:30ou la zone dans laquelle elle voyageait, ou est-ce que ça peut être une coïncidence ?
04:33Non, ce ne peut pas être une coïncidence.
04:35Vous savez, ce type de brouillage, il y en a, je dirais, en permanence depuis des années.
04:38Il y a même l'ancien ministre britannique qui a été lui-même en 2022
04:44boutime d'un brouillage, cette fois au nord, pas loin de la Baltique.
04:48Donc, ce n'est pas la première fois, sauf que c'est la première fois que celle qui incarne l'Union Européenne,
04:53chef exécutif de l'Union Européenne, est ainsi visée, alors qu'elle effectue une tournée dans sept pays européens.
05:00Elle était d'ailleurs hier en Bulgarie.
05:03Tout ça s'est passé dimanche, autour de 14h.
05:05Aujourd'hui, elle est allée en Lettonie et également en Roumanie.
05:08C'était donc une tournée de soutien à l'Ukraine.
05:11Le symbole est important.
05:12Et le symbole est fort.
05:13Et donc, on imagine mal qu'un autre pays que la Russie puisse s'amuser ainsi à brouiller un aéroport,
05:18puisque c'est tout l'aéroport qui a été victime de ce brouillage,
05:21et un avion, celui qui transportait Ursula von der Leyen.
05:25Ce n'était pas un avion militaire, c'est vraiment un avion civil, un jet privé, un petit avion.
05:29Heureusement, le pilote a bien réagi.
05:31On ne pense pas que les Russes ont voulu attenter à la vie ou mettre en danger la sécurité d'Ursula von der Leyen.
05:38Mais clairement, il y a un message, alors que l'Union européenne se prépare à mettre en place un dispositif,
05:45des garanties de sécurité, s'il y avait un jour un accord de paix en Ukraine.
05:49Bonsoir, Imontaz.
05:49Bonsoir.
05:50Chercheuse en relations internationales et défense européenne à l'International Institute for Strategic Studies.
05:55Ces brouillages à répétition qu'on vient de voir sur cette carte à l'est de l'Europe et au nord-est de l'Europe,
06:00c'est clairement une intimidation de la Russie.
06:03En fait, ça montre que pour beaucoup de gens qui refusent, ça fait trois ans maintenant,
06:07d'admettre que la Russie est dans une posture agressive et de belligérance contre l'Union européenne
06:14et les pays membres, donc tous les pays membres de l'Union européenne,
06:18ça prouve combien la Russie clairement est dans une posture agressive.
06:23Ce n'est pas seulement d'ailleurs ces brouillages GPS, ils font de l'ingérence dans les élections.
06:28On va en parler dans un instant avec le radar BFF.
06:31Et ils font aussi de l'ingérence, ils ont essayé évidemment de semer la zizanie et la violence en France,
06:39il ne faut pas l'oublier, l'année dernière et même juste après les attentats terroristes du 7 octobre en Israël.
06:47Donc c'est clair qu'ils sont en train d'essayer d'affaiblir tous les pays européens.
06:52Ça montre d'ailleurs pourquoi le soutien des Européens, en particulier à l'Ukraine, reste très important.
06:59Mais quel est le message ? On est capable de, pardon avec quelques guillemets, vous pourrir la vie, y compris chez vous ?
07:06En fait, c'est premièrement une manœuvre d'intimidation.
07:10C'est aussi une façon pour eux de prouver qu'ils ont des moyens, qu'ils sont encore forts
07:16et qu'ils peuvent mettre en danger, en fait, ces pays.
07:20Ils sont assez intelligents parce qu'ils sont en dessous d'un certain seuil de belligérance.
07:27Donc il n'y a pas une guerre déclarée entre les pays de l'Union européenne et la Russie.
07:32On appelle ça l'hybridité d'une certaine manière.
07:35Mais ça montre clairement qu'il faut qu'il y ait une vraie prise de conscience dans les pays de l'Union européenne,
07:40que la Russie n'est pas un pays ami, que la Russie, quoi qu'il arrive en Ukraine,
07:46n'est pas ami de l'Union européenne et que ça va être très difficile de continuer à exister avec la Russie d'une manière pacifique.
07:56Je salue Raphaël Grabli qui va nous rejoindre à présent pour le Radar BFM TV puisqu'on parle d'ingérence russe.
08:02Bonsoir Raphaël. De quoi parle-t-on précisément ? Donnez-nous des exemples.
08:06Bonsoir Marc. Je vais vous montrer un exemple.
08:09Tout simple. Les images vont apparaître à l'écran.
08:11Des étoiles de David qui étaient taguées dans Paris.
08:15La France a été... Tous les Français ont été évidemment choqués.
08:18C'était il y a deux ans. Ça a provoqué une émotion nationale.
08:21En réalité, on a appris quelques semaines plus tard qu'elles étaient l'oeuvre notamment de Moldave au service de la Russie.
08:27Moldave qui avait d'ailleurs été expulsée par la suite avec des premières photos de ces étoiles de David
08:32amplifiées sur les réseaux sociaux par des faux comptes.
08:36Une opération, je cite, d'ingérence numérique russe qui a été notamment organisée par le FSB,
08:41les services russes selon la DGSI, les services de renseignement français.
08:45Là, c'est une création de toute pièce.
08:48Quelque chose qui a été fait ex nihilo.
08:49Il y a aussi des formes de manipulation qui sont, si on peut dire, encore plus subtiles.
08:53Oui, c'est vrai que là, c'est de l'ingérence presque chimiquement pure.
08:56On crée une polémique de A à Z pour déstabiliser un pays.
09:00Mais parfois, effectivement, l'ingérence, c'est aussi de l'opportunisme.
09:02Alors là, on remonte avant l'invasion de l'Ukraine avec un autre cas extrêmement emblématique, les gilets jaunes.
09:09Alors, un mouvement qui est authentique, évidemment.
09:11Ça a commencé sur les ronds-points.
09:13Ce n'est pas la Russie, ce n'est pas Vladimir Poutine qui a créé les gilets jaunes, il faut le préciser.
09:17Mais qui a été, en quelque sorte, accompagné par les médias russes et notamment des soupçons d'ingérence autour de Russia Today France,
09:25la chaîne nationale russe en France, avec une couverture totale du mouvement.
09:31Regardez les statistiques YouTube.
09:341 000 vidéos qui ont été publiées sur la chaîne de Russia Today autour des gilets jaunes entre fin 2018 et début 2019
09:42pour un total de 30 millions de vues.
09:45En gros, c'est plus que les cinq plus gros médias sur YouTube réunis à l'époque.
09:49Et puis, il y a des soupçons, il faut quand même le signaler, autour du mouvement du 10 septembre.
09:53Le Quai d'Orsay confirme qu'il y a des soupçons d'ingérence russe.
09:55Là aussi, pas dans la création du mouvement, mais là encore, pour amplifier ce mouvement, toujours avec cette stratégie d'opportunisme.
10:04Rimontas, qu'est-ce qu'on sait de ceux qui télécommandent, téléguident cette opération ?
10:09Il y a un service, quelque part, à Moscou qui s'occupe de ça ?
10:12Ah, mais Ulysse en saura encore plus que moi.
10:14Ça revient à l'URSS.
10:17Ils sont très bons dans ce genre d'interférences.
10:22Et ils sont meilleurs que les pays occidentaux et les pays européens en particulier.
10:27Ça, c'est vraiment leur marque de fabrique.
10:30C'est leur manière de déstabiliser.
10:31C'est leur manière de faire de l'ingérence.
10:34Et ils n'ont jamais réellement arrêté.
10:36Le problème aujourd'hui, c'est qu'il y a un ventre mou en Occident.
10:40Ce sont les réseaux sociaux.
10:41C'est notre écosystème informationnel qui est très ouvert, peut-être trop ouvert.
10:47Et c'est là où c'est important aussi que les usagers, donc ceux qui sont sur les réseaux sociaux,
10:52ceux qui regardent la télévision, aient une prise de conscience pour comprendre des fois qu'il y a des manipulations
10:58qui ont des visées internationales et politiques.
11:02Très rapidement, Élise Gosset, on a compris que l'objectif de tout ça, c'était de nous déstabiliser,
11:06y compris en attaquant la démocratie.
11:08C'est-à-dire qu'il y a un vrai risque sur les élections et sur l'élection présidentielle.
11:12Cela nous rappelle qu'il y a deux guerres en Europe aujourd'hui.
11:14Il y a la guerre ouverte en Ukraine, entre la Russie et l'Ukraine, soutenue par l'Union Européenne.
11:19Mais il y a aussi la guerre non déclarée, les hacking et la déstabilisation.
11:23Alors ça peut être un aéroport, c'est dangereux, parce qu'on ne peut pas exclure un incident un jour qui se termine mal.
11:28Ça peut être des hôpitaux en France qui ont été victimes de hacking.
11:32Et effectivement, c'est une vaste entreprise de déstabilisation.
11:35Il faut rappeler que Ursula von der Leyen, avant d'arriver en Bulgarie, elle était en Pologne.
11:40Et elle s'est rendue elle-même physiquement à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie,
11:45alliée de Moscou évidemment, et elle a fait le tour de cette frontière.
11:48C'était vraiment une façon d'affirmer la présence européenne pour dire
11:52qu'il n'est pas question de déstabiliser non seulement l'Ukraine,
11:55qui est en train d'être détruite par les bombardements russes,
11:57mais aussi d'assurer la sécurité de l'Europe.
11:59C'est là l'importance, mais disons une chose aussi, c'est que la France,
12:03depuis Florence Parly, la ministre des Armées à l'époque, avait dit
12:06on ne va pas se contenter de répondre, simplement de parer aux attaques,
12:10aux hacking que font les Russes, mais on va également se permettre
12:13d'attaquer nous-mêmes les hackers pour les empêcher de nuire.
12:17Donc on est dans une guerre non déclarée, mais une véritable guerre
12:20de la désinformation qu'il faut évidemment combattre.
12:22Et je signale, Ulysse, puisque vous parlez de l'Ukraine,
12:24qu'un sommet, on l'a appris aujourd'hui, aura lieu jeudi à Paris,
12:28en présence des pays de la coalition emmenés par le Premier ministre britannique
12:31et Emmanuel Macron, en présence également de Volodymyr Zelensky,
12:35qui fera le déplacement en France.
12:36Merci beaucoup à tous les trois d'être venus pour ces explications.
12:40Merci à vous qui nous rejoignez.
12:42Vous regardez 60 minutes.
12:43Bienvenue à ceux qui nous rejoignent en ce moment même en cours de route.
12:46Et belle rentrée, tiens, à vous ou à vos enfants, si c'est le cas aujourd'hui.
12:49On va évoquer maintenant la situation politique en France,
12:53situation complexe, avec ce qui ressemble de plus en plus à un chemin de croix
12:58pour François Bayrou.
12:59Hier soir sur BFM TV et sur les autres chaînes info,
13:02le Premier ministre a envoyé quelques signaux de fumée sur sa gauche
13:05et sur sa droite, mais décidément, ça ne prend pas.
13:08Et voilà que plusieurs ténors des Républicains menacent à leur tour de le lâcher.
13:12Noir, c'est noir.
13:13Y a-t-il encore de l'espoir ?
13:15Les images du jour, signées Stéphanie Zenati et Emmanuel Abroun.
13:21La question, ce n'est pas le destin du Premier ministre ou de François Bayrou.
13:26La question, c'est le destin de la France.
13:29Il fait mine d'y croire toujours, François Bayrou, compatif.
13:32Il a promis de continuer à défendre ses choix budgétaires jusqu'au bout.
13:36Si le plan de François Bayrou reste en l'état, moi, je ne voterai pas la confiance.
13:42Nous ne voterons pas la confiance.
13:43Il n'y a aucune chance que vous vous absteniez non plus.
13:45Pas davantage.
13:47Vous avez une société complètement divisée.
13:51Donc, poser la question de confiance n'a aucun sens.
13:55Le Premier ministre entame une semaine de consultation des chefs de parti dès aujourd'hui.
13:59Je n'irai pas voir le Premier ministre pour lui signer un chèque en blanc.
14:04J'irai voir le Premier ministre pour lui dire qu'il doit corriger tant qu'il est temps ce qui ne va pas dans son budget.
14:13La question, c'est quoi après ? Qui pour lui succéder ?
14:17Si demain, nous obtenons une majorité à l'Assemblée nationale, je propose ma candidature au nom du Rassemblement national au poste de Premier ministre.
14:27Aujourd'hui, qu'est-ce qu'on peut espérer ? Au minimum, une dissolution, mais ça ne changera pas.
14:31Il faut que le chef de l'État parte.
14:33Et pour en parler ce soir, j'ai le plaisir d'accueillir la chef du service politique de BFM TV.
14:40Bonsoir, Marie Chantret.
14:41Bonsoir, Marc.
14:42À vos côtés, Guillaume Tabard, éditorialiste politique au Figaro.
14:45Bonsoir et bienvenue.
14:47Et face à vous, Thomas Legrand, éditorialiste politique à Libération et producteur à France Inter.
14:52Bonsoir, Thomas Legrand.
14:54Guillaume Tabard, on a beaucoup parlé, il faut être juste, ces derniers jours, des divisions à gauche.
14:59À droite, ce n'est pas forcément beaucoup plus brillant ces dernières heures.
15:02Je vais tenter de résumer la situation à droite.
15:05Officiellement, les Républicains soutiennent le gouvernement, ils ont donc des ministres.
15:09Ça, c'est un fait.
15:10Le patron du parti, Bruno Retailleau, appelle à voter le soutien à François Bayrou.
15:16Le patron des députés à l'air, Laurent Wauquiez, demande une consultation des adhérents avant de se prononcer.
15:21Et Xavier Bertrand, qui dirige la région Hauts-de-France, lui, exige de François Bayrou qu'il revoie entièrement son budget.
15:27Ça veut dire que même les Républicains pourraient lâcher François Bayrou lundi prochain ?
15:31Alors, lâcher, non, mais il faudra quand même surveiller les voies qui manqueront à la confiance à François Bayrou.
15:37Et on le sait toujours, quelques défections, même isolées, se font toujours davantage remarquer.
15:42En fait, le débat auquel est confronté aujourd'hui LR, c'est de régler, d'arbitrer entre deux impératifs contradictoires.
15:48Le premier impératif, programmatique, qui est de rester un minimum fidèle ou en tout cas cohérent avec son ADN programmatique,
15:56qui est censé faire de la droite un défenseur du sérieux budgétaire, donc de vouloir des solutions pour réduire la dette.
16:04Et puis le second impératif, qui cette fois-ci est politique, c'est d'éviter d'être emporté avec l'eau du bain Bayrou au moment où son sort paraît scellé.
16:13Alors, dans quelques minutes, Bruno Retailleau, qui je crois est dans un 20h, va sans doute monter un peu le ton pour essayer de réconcilier l'unité de tous les points de vue à droite.
16:23En tout cas, montrer que s'il soutient, ou en tout cas s'il ne veut pas la chute de François Bayrou, ça ne vaut pas un blanc-seing à l'ensemble de son action.
16:32Et les conditions qu'il devrait fixer pourraient ressembler à un certain nombre d'exigences également formulées par Laurent Wauquiez ou par Xavier Bertrand.
16:39On en parlera dans une vingtaine de minutes avec la patronne de la région Île-de-France, Valérie Pécresse, qui sera sur le plateau de BFMTV.
16:45Il y a un risque d'explosion aujourd'hui des Républicains ou pas ?
16:48Écoutez, d'explosion, non. On assiste, j'allais dire, une fois de plus à l'éternelle tentation du chacun pour tout soi, qui est vraiment fréquente à droite.
16:58Risque d'explosion, ce serait le cas si le sort de François Bayrou dépendait de la décision des Républicains.
17:04Or, avec le vote du PS d'un côté et le vote du RN de l'autre, la cause, elle est entendue.
17:10Donc, ce n'est pas le choix de LR qui décidera de l'avenir de François Bayrou.
17:15C'est un minimum une garantie pour les Républicains.
17:20C'est le retour du chacun pour soi à droite, Thomas Le Grand ?
17:22Comme c'est un vote qui n'a pas de responsabilité pour eux...
17:26Pour du beurre, presque.
17:27Pour du beurre, c'est un vote d'affichage.
17:29C'est-à-dire qu'on ne pourra pas dire le gouvernement est tombé à cause de vous ou le gouvernement a été sauvé grâce à vous.
17:33Donc, chacun s'affiche et les présidentielles s'affichent et peaufinent leur discours.
17:39C'est compliqué, effectivement, d'être un responsable de la droite et de ne pas demander plus d'efforts budgétaires.
17:46Ils ont peur de traîner ça pendant toute la campagne présidentielle.
17:48Oui, c'est ça.
17:49Vous avez soutenu François Bayrou et Emmanuel Macron jusqu'au bout, c'est ça ?
17:52Oui, et puis ils ont peur d'une législative aussi.
17:54Enfin, ils ne veulent pas de dissolution, absolument pas de dissolution.
17:56Il faut rappeler, les derniers sondages, je crois, mettent LR à 6 ou 7 %, ou...
18:02On dit 10 %.
18:0210 % d'hier matin, 10 % pour LR.
18:0710 %, ce n'est pas énorme.
18:08Donc, il y a des postures assez faciles où chacun peut faire qui la droite sociale, Xavier Bertrand,
18:17une droite un petit peu autoritaire et rigoureuse, Retailleau,
18:22et puis Wauquiez, une droite en ce moment un peu protestataire.
18:26Mais, moi, ce qui me frappe dans les discours de la droite en ce moment
18:32et des diverses personnalités de droite, vous allez demander ça à Valérie Pécresse,
18:37je pense qu'elle ne sera pas sur cette ligne-là.
18:39Mais la ligne majoritaire à droite, représentée par Wauquiez et Retailleau,
18:43c'est de dire, finalement, plus grand-chose ne nous sépare du Rassemblement national,
18:49si ce n'est l'économie, et pour des raisons de gauche.
18:52Ils n'aiment pas le Front national ou le Rassemblement national à cause de la gauche.
18:55Donc, finalement, le Rassemblement national et la droite,
18:58ce qui les sépare, c'est la seule chose qui est négociable, l'économie.
19:01L'économie, ce n'est pas les valeurs, c'est des chiffres, donc on peut négocier.
19:06Et, moi, je me demande si on ne glisse pas, finalement, vers quelque chose qui était tabou jusqu'ici,
19:12mais on nous prépare à, sinon, une alliance, en tout cas, une OPA de la droite
19:16vers le Rassemblement national, sachant qu'il y a un empêchement juridique pour Marine Le Pen.
19:22Beaucoup de gens à droite considèrent que Bardella ne tiendra pas la route.
19:26Donc, ils sont, comme ça, dans un bouillonnement idéologique avec beaucoup d'impératifs.
19:31Marie-Chanteret, il y a un risque d'éparpillement LR aujourd'hui.
19:34Une partie qui irait s'ancrer et se rapprocher de Marine Le Pen,
19:38et l'autre qui resterait arrimée au centre-droit ou à Emmanuel Macron.
19:41Il y a sans doute cette tentation-là, pas aussi nette à l'heure où l'on parle,
19:46parce que les rapprochements, il y a sans doute des coups de fil, mais c'est dangereux, très très dangereux.
19:52Vous filiez la métaphore musicale, noir c'est noir, il y a le blues du businessman,
19:56il y a le blues du député, les Républicains aussi aujourd'hui, qui nous expliquent aussi au téléphone,
20:01qui s'en prennent plein la tête sur les marchés dans leur circonscription,
20:04et que finalement, foutu pour foutu, certains s'interrogent très clairement quant à leur participation.
20:10Lundi, certains pourraient, l'expression consacrée à voir piscine ou poney,
20:15et ne pas se déplacer, ne pas être dans l'hémicycle.
20:18Laurent Wauquiez dit aujourd'hui qu'il y a un tiers des députés, rappelez-moi une soixantaine de députés LR,
20:22qui pourraient ne pas suivre les consignes de Bruno Retailleau et ne pas voter la confiance.
20:30C'est les chiffres en tout cas qui circulent, sans doute un peu gonflés,
20:33ce qui représenterait moins d'une quinzaine de députés.
20:35Ce n'est pas ça qui va finalement finir d'achever François Bayrou lundi après-midi.
20:41Mais ça représenterait aussi pour Bruno Retailleau une fracture dont il n'a pas besoin.
20:47Ça voudrait dire aussi que dans ses troupes, dans son parti, il n'est pas suivi.
20:51Et ça illustre aussi finalement la campagne qui a été fratricide pour la tête du parti,
20:58et la tête du parti des Républicains il y a quelques mois.
21:01Guillaume Tabard, expliquez-nous, quand Laurent Wauquiez dit qu'il faut un vote des militants,
21:06d'avoir organisé un vote en une semaine, bonne chance chez les Républicains,
21:10il joue quoi ? C'est le match retour de sa défaite face à Bruno Retailleau pour la tête des Républicains ?
21:16En prenant la présence des Républicains, Bruno Retailleau était devenu imprésidentiable.
21:20Il n'a échappé à personne non plus que, bien que battu, Laurent Wauquiez n'avait renoncé à rien,
21:24ni que, bien que battu à la primaire de 2021, Xavier Bertrand s'envoyait toujours un destin présidentiel.
21:32Oui, donc bien sûr, tout ça affleure.
21:34Mais les questions qui se posent chronologiquement à l'air, ce n'est pas d'abord celle de la présidentielle.
21:39Prenons les scénarios de l'après-Bayrou, puisqu'on est quand même, on s'inscrit dans l'après-Bayrou.
21:42Emmanuel Macron, logiquement, devrait envisager, un, de former un nouveau gouvernement,
21:47donc de nommer un nouveau Premier ministre.
21:49Deux, si ça ne marche toujours pas, il faudra bien qu'il accepte une dissolution.
21:55Et l'hypothèse d'une démission, et donc d'une présidentielle anticipée, ne sera que dans un troisième temps.
22:01Donc chronologiquement, la première question qui va se poser aux Républicains, c'est
22:04reste-t-il ou non dans le socle commun ?
22:07Ça n'est aujourd'hui pas acquis.
22:09Ensuite, il y aura la question, dans le cadre des législatives, de quelle stratégie politique ?
22:14Est-ce qu'ils décident cette fois-ci de faire alliance en bonne et due forme avec les ex-macronistes ?
22:19Ce n'était pas le cas en 2024, c'était un accord postérieur, mais est-ce qu'ils font cette fois-ci alliance ou non ?
22:24Est-ce qu'ils restent dans une stratégie d'autonomie ?
22:26Ou est-ce qu'ils acceptent de regarder une alliance possible avec le Rassemblement national ?
22:32L'électorat aujourd'hui de droite, il est partagé entre ces trois positions.
22:36Donc le débat, il aura lieu.
22:38Comme il a lieu à gauche aujourd'hui, on voit bien aussi que l'alliance avec le PS, avec l'FI,
22:43elle est à la fois fragilisée, mais en même temps, dès qu'elle est décontente sur le dur,
22:48on l'a vu par exemple avec la partielle à Paris,
22:50quand une candidate socialiste dit « moi et l'FI, j'en veux pas »,
22:52tout de suite, elle est rappelée à l'ordre et elle fait un mandat de ras dans un nombre, bien sûr,
22:55je ne mets pas un signe équivalent.
22:57Vous voyez, il y a cette question des alliances qui va se poser des deux côtés.
23:01On peut penser que si, de fait, il y a une turbulence,
23:03c'est-à-dire qu'un troisième gouvernement chute,
23:05cette fois-ci, tous les compteurs devront être mis à zéro
23:08et donc il n'y aura plus aucun tabou dans aucun camp.
23:11En un mot, Thomas Legrand, et en guise de conclusion,
23:13est-ce que les Républicains ont intérêt à faire à nouveau partie d'un gouvernement
23:16à partir de la semaine prochaine ?
23:19S'ils veulent viser l'étape d'après, c'est-à-dire 2027.
23:21On sent bien qu'il est balancier, là, pour l'instant, on a essayé un gouvernement,
23:25alors que le bloc majoritaire, le bloc central et minoritaire
23:30depuis 2022, encore plus depuis 2024,
23:33ils ont essayé quelque chose de plutôt central,
23:36quelque chose après le centre plus la droite.
23:39C'est un peu au tour, avant une dissolution,
23:43c'est un peu au tour d'essayer, finalement, le centre et le centre gauche.
23:47Donc, ils ont intérêt peut-être, si c'est ça,
23:50c'est cette petite musique qui monte, si les socialistes se séparent vraiment.
23:53Parce que, en ce moment, les socialistes se séparent vraiment de LFI
23:55pendant que la droite a l'air, en tout cas dans les discours,
23:59d'être de plus en plus raccord avec le RN.
24:01Donc, il y a des divisions et des clivages qui évoluent.
24:06C'est intéressant de voir ce qui se passe, en ce moment.
24:08Dans un instant, on va avoir un débat passionnant, autant que votre présence.
24:10Celui-là, il était bien.
24:11Celui-là, il était très, très bien.
24:13Débat passionnant qui a peut-être animé, je ne sais pas,
24:15vos dîners de famille ces derniers jours.
24:17Toutes les questions que vous vous posez sur la dette.
24:19Est-ce que 3 000 milliards d'euros, c'est grave ?
24:21Est-ce que 114% du PIB, après tout, on a déjà connu ça dans l'histoire de France,
24:25ou est-ce qu'il y a des pays qui ont connu pire ?
24:26Et puis, comment on en sort ? Est-ce qu'il faut prendre le temps ou aller vite ?
24:29Comme le dit François Barriot, on va poser ces deux questions
24:31à deux économistes qui vont nous rejoindre.
24:33Merci tout d'abord à tous les trois.
24:36En filigrane de nos débats, il y a cette question.
24:38La France est-elle encore gouvernable aujourd'hui ?
24:40Et c'est le thème d'une soirée spéciale que vous animerez tout à l'heure,
24:43Maxime Suitec, à partir de 21h sur BFM TV,
24:46avec des représentants des six principaux partis politiques français.
24:50Quel est le dispositif ?
24:54Oui, absolument, Marc.
24:55Vous l'avez dit, on est à une semaine d'un vote crucial.
24:57On s'est dit que c'était le meilleur moment pour que, face à BFM, fasse son retour.
25:00Le principe, le dispositif, il est très simple.
25:02Les téléspectateurs de BFM le connaissent.
25:05Ici, sur cette chaise, vont venir s'installer
25:07les représentants des principaux blocs de l'Assemblée.
25:10Tant de paroles proportionnelles à leur importance,
25:13à leur poids politique à l'Assemblée,
25:14vont venir sur ce plateau.
25:16Marine Tondelier vont venir.
25:18Manuel Bompard, Jean-Philippe Tanguy pour le RN,
25:20Olivier Faure pour le PS,
25:21mais aussi Aurore Berger pour le gouvernement,
25:24notamment Antoine Lassroux, vous parliez des Républicains,
25:26ce sera lui qui sera là tout à l'heure.
25:28Et ils seront interrogés tour à tour
25:30par Edwige Chevrillon, par Guillaume Daré,
25:32par Marie Chantret, la chaise du service politique de BFM TV.
25:35On va prendre le temps ce soir de s'expliquer.
25:37Pour répondre à une question,
25:38on a tous compris que, effectivement,
25:41le gouvernement de François Bayrou
25:42risquait très fortement de tomber la semaine prochaine.
25:45Mais que fait-on ensuite s'il tombe ?
25:48Est-ce que la France, c'est le thème de l'émission,
25:50est devenue réellement ingouvernable ?
25:52Rendez-vous tout à l'heure, 21h, face à BFM.
25:54Merci beaucoup, Maxime Switek.
25:56On sera évidemment de ce côté-ci du poste
25:59avec vos invités tout à l'heure.
26:0021h en direct sur BFM TV.
26:02Place au débat du jour.
26:04À présent, dans 60 minutes,
26:05avec une question qui est au cœur de la crise politique actuelle.
26:08Vous connaissez sans doute ce chiffre,
26:09ces fameux 3 300 milliards d'euros de dettes
26:12accumulés par la France, on en parle tous les jours et ici même.
26:16Mais à quoi correspondent-ils vraiment ?
26:17Y a-t-il vraiment urgence à la rembourser cette dette ?
26:20Et à quel rythme ?
26:21On va tenter d'être le plus clair possible
26:22avec nos deux débatteurs du jour,
26:24que je salue.
26:25Thomas Porcher, tout d'abord.
26:26Bonsoir, bienvenue.
26:27Économiste, professeur à la Paris School of Business
26:29et auteur du livre
26:30« L'économie pour les 99% »
26:32paru chez Stock.
26:33Face à vous, Nicolas Bouzou, économiste,
26:34fondateur du cabinet Asterès.
26:37Bonsoir à tous les deux.
26:38Nicolas Bouzou, on va dire très clairement les choses,
26:40vous êtes un libéral, Thomas Porcher,
26:42vous êtes un économiste de gauche.
26:45Plutôt classé à gauche.
26:46Plutôt classé à gauche.
26:47Prenons les chiffres.
26:48Tout d'abord, si vous le permettez,
26:493 300 milliards de dettes,
26:51même un petit peu plus,
26:51parce que ça, c'est des chiffres d'il y a 4-5 mois.
26:54On dit que ça représente 114% du PIB.
26:58Ça veut dire quoi ?
26:59Ça ne veut rien dire.
27:00En fait, le problème,
27:01non, non, non, mais le problème,
27:03ce n'est pas le niveau de la dette en soi.
27:04Le problème, c'est qu'elle continue d'augmenter beaucoup
27:06et qu'on ne voit pas véritablement de perspective de stabilisation de cette dette.
27:11Et en fait, ce qu'il faut regarder,
27:12c'est à quelles conditions la France s'endette quand elle va sur les marchés.
27:17Il y a quelques années,
27:17elle s'endettait à des conditions très attractives,
27:20quasiment des taux d'intérêt nuls, en fait, pour ainsi dire.
27:23Aujourd'hui, elle est l'état de la zone euro
27:27qui quasiment s'endette aux taux d'intérêt les plus élevés,
27:31supérieurs à 3%.
27:32Et donc, ça, c'est très important.
27:34C'est ça, le problème.
27:35Ça veut dire qu'il y a quelques années,
27:37la France, les créanciers, nous faisaient complètement confiance.
27:40Aujourd'hui, ils se disent,
27:42la France, c'est plus risqué
27:44que la quasi-totalité des pays de la zone euro.
27:47Et donc, ça, c'est très inquiétant.
27:48Et c'est la raison pour laquelle
27:50il faut mettre en place un plan d'urgence
27:52pour stabiliser la dette.
27:54Il y a une hémorragie, ce n'est pas drôle.
27:55Il faut mettre un garrot.
27:56J'essaie de prendre un tout petit peu de recul, Thomas Porchet.
27:58Dans l'histoire de France,
28:00plus ou moins ancienne,
28:01on a déjà eu un tel endettement ?
28:02Oui, on a eu deux fois.
28:03Absolument nouveau.
28:04Oui, tout à fait.
28:05À l'après-guerre, on avait un endettement
28:06qui était largement au-dessus,
28:07qui était plutôt proche de 200%.
28:08Et on a eu une autre fois un épisode
28:10où la dette était plus élevée.
28:12Ce qu'il faut regarder, c'est...
28:12En fait, la dette,
28:13il faut la mettre en pourcentage de PIB.
28:15C'est ça le plus important.
28:16Quand on regarde cette dette...
28:16La Bouzou dit, ça ne sert à rien.
28:18Alors, moi, je ne pense pas du tout.
28:20Je pense l'inverse.
28:20En pourcentage de PIB,
28:21quand on regarde la dette,
28:22en fait, elle baisse très légèrement depuis 2020.
28:26En pourcentage de PIB.
28:27Pardon, en pourcentage de PIB.
28:28C'est-à-dire qu'on était à 114% de dette
28:32en pourcentage de PIB en 2020.
28:33Le PIB, c'est tout ce qu'on fabrique dans une année.
28:35Voilà, exactement.
28:35Donc, la dette, il faudrait travailler pendant un an
28:37et même un petit peu plus pour la rembourser.
28:39Et aujourd'hui, on est à 113% du PIB.
28:41Il faut toujours tout comparer en fonction du PIB.
28:43Je vous donne un exemple.
28:44M. Bérou, il nous a fait son film d'horreur.
28:47Ce que j'appelle, moi, son effet Dracula.
28:48C'est-à-dire qu'il nous a dit,
28:49voilà, les taux d'intérêt augmentent,
28:50ils vont être à 100 milliards en 2030.
28:55Les taux d'intérêt en pourcentage de PIB.
28:58Eh bien, savez-vous que nous sommes en dessous de 2%
29:00et qu'en 2030, on sera quasiment pareil, autour de 2%.
29:04C'est-à-dire qu'on consacre 2% de notre PIB
29:06à rembourser les intérêts de la dette.
29:07À la charge de la dette.
29:08Mais je vais vous donner une petite anecdote.
29:10Parce que M. Bérou dit que c'est très grave.
29:11M. Bérou a été ministre dans un gouvernement dans les années 90.
29:15Et savez-vous que dans les années 90,
29:16la charge d'intérêt de la dette était à 3,6%.
29:20C'est-à-dire que quand il était aux manettes,
29:22il y avait une charge d'intérêt de la dette
29:24qui était largement au-dessus
29:25que celle que nous avons aujourd'hui.
29:27Bon, mais Nicolas, il y a pas d'urgence, en fait,
29:29si on est avec Thomas Porcher.
29:31Évidemment pas d'accord avec Thomas Porcher.
29:34En fait, quand on regarde...
29:35Je vous disais, il n'y a pas de perspective
29:36de réduction de cette dette.
29:38Quand on regarde les déficits,
29:39c'est-à-dire le rythme auquel la dette augmente,
29:41ces déficits sont colossaux.
29:44Je vais être très factuel.
29:45Vous prenez l'État, qui est un gros morceau.
29:48Grosso modo, un tiers du budget de l'État
29:51est financé à crédit.
29:52Un tiers.
29:53C'est énorme.
29:54Si vous regardez les trois branches de la sécurité sociale,
29:56les retraites, déficit.
29:58Alors même qu'on a fait une réforme il y a 18 mois,
30:00la santé, déficit, alors même qu'il n'y a plus le Covid, etc.
30:03Et même l'assurance chômage, léger déficit.
30:06Donc tout est en déficit.
30:08Donc on ne peut pas continuer comme ça.
30:10Une règle de saine gestion,
30:12c'est d'avoir au moins des finances sociales équilibrées,
30:16retraite, santé, chômage.
30:17Et l'État peut être en déficit chronique,
30:20ce n'est pas ça le problème.
30:21Mais un tiers, on est sur des montants
30:23qui sont absolument gigantesques.
30:26Donc il faut parer à toute crise.
30:29La vraie question, c'est pourquoi nous sommes en déficit ?
30:31Le déficit, on le constate.
30:34Je précise que vous ne débattez pas avec moi.
30:35Vous avez même le droit de vous regarder et de débattre.
30:37Les déficits, on le constate.
30:39Mais d'où vient ce déficit ?
30:40Est-ce qu'il vient d'un manque de recettes ?
30:41Ou est-ce qu'il vient de plus de dépenses publiques ?
30:43Les dépenses publiques, elles sont au même niveau
30:45en pourcentage de PIB qu'en 2017.
30:47Par contre, les recettes publiques,
30:48en pourcentage du PIB par rapport à 2017,
30:50elles ont diminué.
30:51Donc ça, c'est vrai.
30:52C'est valable pour la santé
30:54et c'est valable pour les retraites.
30:55Est-ce qu'on a baissé les cotisations
30:58ou est-ce qu'il y a un problème de dépenses ?
31:00Donc ça, c'est important à avoir en tête.
31:01Et puis après, le lien entre l'État et les déficits,
31:04moi, je ne suis pas d'accord avec ça.
31:06Les États-Unis ont 8% de déficit.
31:07Ils ont un État social qui est quand même
31:08beaucoup moins lourd que le nôtre.
31:09Vous voyez, et vous avez des pays
31:10qui vont avoir un État social plus élevé
31:13et qui vont avoir des déficits moins élevés
31:16comme c'est le cas de la Suède.
31:17Donc il n'y a pas de vrai lien
31:19entre les dépenses publiques en pourcentage de PIB,
31:22le déficit et la dette.
31:24Le Japon a une dépense publique très faible,
31:26une dette à 250% du PIB
31:28et les États-Unis, c'est pareil.
31:29Je ne suis toujours pas d'accord.
31:31Ce qui est très télévisuel, donc c'est parfait.
31:33Déjà, sur la situation financière américaine,
31:35je la trouve très inquiétante
31:36et je pense que les États-Unis
31:37risquent aussi une crise de la dette.
31:39Donc l'exemple...
31:40Vous voulez dire en moyenne vite,
31:40François Bayrou aux États-Unis réglé aussi...
31:42Non, mais franchement,
31:43je suis très pessimiste sur la situation américaine.
31:47Et d'ailleurs, l'une des difficultés du moment,
31:48c'est que beaucoup de pays ont une situation financière
31:51qui est une situation financière qui est compliquée.
31:53Et c'est ça qui m'inquiète.
31:55Là encore, je vais être très concret
31:56pour bien faire comprendre ce qui se passe.
31:58Il y a quelques années,
32:00quand la France allait s'endetter sur les marchés,
32:02au fond, les grandes institutions internationales,
32:04les grandes banques, les grandes convaincies d'assurance,
32:06les fonds de pension disaient
32:07« La France, c'est vrai qu'ils ne gèrent pas très bien
32:09leurs finances publiques,
32:10mais c'est quand même un grand pays,
32:12on peut avoir confiance,
32:13les impôts rentrent très bien,
32:14les problèmes obligatoires sont très élevés. »
32:16Aujourd'hui, la situation,
32:18la notation de la France,
32:19se dégrade trimestre après trimestre.
32:22Les conditions financières concrètes,
32:23je le disais tout à l'heure,
32:24les taux d'intérêt se sont dégradés,
32:25ont augmenté.
32:26Mais c'est-à-dire surtout,
32:27la très grande nouveauté,
32:28et ça, je pense que c'est parfait sous-estimé,
32:31c'est que vous avez un pays dans la zone euro
32:34qui s'endette à nouveau massivement
32:36et qui attire de l'argent
32:38qui n'ira plus à la France,
32:39c'est l'Allemagne.
32:40Et moi, je les vois,
32:41les grands investisseurs institutionnels
32:43qui disent « Fantastique,
32:45tout l'argent qu'on était en quelque sorte
32:46obligé de prêter à la France,
32:48eh bien, en 2026-2027,
32:51on va le prêter à l'Allemagne,
32:53enfin un pays bien géré
32:55qui va émettre des obligations. »
32:57Et ça, Thomas,
32:58ce n'est pas une blague ?
32:59Non, ça, c'est vrai.
32:59Et franchement,
33:00ça fait partie des sujets de ma tête.
33:01Là où je suis d'accord,
33:02c'est-à-dire que,
33:03vous savez,
33:03les grands fonds d'assurance
33:06aiment qu'il y ait un déficit
33:07pour pouvoir placer leur argent
33:08et avant, l'Allemagne n'en avait pas,
33:09elle en a un aujourd'hui,
33:11donc elle devient un nouveau concurrent.
33:12Après,
33:13on ne peut pas quand même placer
33:14toute l'épargne financière mondiale
33:16sur un seul pays.
33:17Le but,
33:18c'est de se diversifier.
33:20Alors, effectivement,
33:20il est possible que l'on prime
33:21des risques un peu plus élevés
33:23par rapport à l'Allemagne.
33:24Mais quand même,
33:25les comparaisons que vous faites,
33:26Nicolas Bouzou,
33:27depuis le début,
33:28c'est des comparaisons
33:28entre pays sûrs aujourd'hui.
33:30Dits sûrs.
33:32L'Allemagne est un pays très sûr.
33:33La Grèce, aujourd'hui,
33:34a une grosse partie de sa dette
33:35qui n'est pas sur les marchés financiers
33:36et donc est considérée
33:37comme un pays sûr,
33:38y compris par les agences de notation.
33:40C'est le cas de l'Italie.
33:41Les États-Unis en dettes
33:42ont un taux d'intérêt
33:43qui est plus élevé que le nôtre.
33:44Donc, on n'est pas,
33:45je veux dire,
33:45on n'est pas à 6, 7...
33:47Je veux dire,
33:47dans les années 90,
33:48on était à 6% de taux d'intérêt
33:49sur la dette.
33:506% dans les années 90.
33:51Je ne veux pas qu'on y revienne.
33:52Non, mais rappelons-nous de ça quand même.
33:54C'est-à-dire que nous avons vécu
33:54des épisodes.
33:55Là, on est à un peu plus de 3.
33:56On n'est pas à 10, 20, 30%
33:58comme l'a été la Grèce.
33:59Et là, je serai le premier
34:00à m'inquiéter de cette situation.
34:02On est sur une situation
34:02où, à cause du changement de politique
34:04de la Banque centrale,
34:05les taux d'intérêt sont remontés
34:07après avoir été très bas.
34:08Mais ils ne sont pas
34:08à des niveaux catastrophiques.
34:10Bon, il y a un autre débat.
34:11Une fois qu'on est tombé d'accord
34:13ou non, d'ailleurs,
34:14sur l'importance de s'attaquer aujourd'hui
34:16à cette question de la dette,
34:17c'est le rythme de l'effort.
34:20Je prends deux exemples.
34:21François Bayrou dit
34:21il faut revenir au 3% de déficit
34:25en 2029.
34:27Le Parti Socialiste dit
34:28nous, on est d'accord
34:29pour faire des efforts
34:29mais un peu moins vite.
34:30On va les lisser davantage dans le temps
34:32et on va revenir au 3% en 2032.
34:35Qui a raison ?
34:36Et qui a tort ?
34:37Nicolas Bouge.
34:38Je ne suis pas obsédé
34:38par la vitesse de l'effort.
34:41Je crois surtout
34:41qu'il faut que l'effort
34:42soit crédible et que ça marche.
34:45Moi, je pense que
34:46l'ordre de grandeur
34:46qui est donné par le Premier ministre,
34:4840 milliards, c'est beaucoup.
34:50Ah bon ?
34:51Oui, 40 milliards,
34:51comme effort.
34:52C'est pas mal.
34:53Vous allez me dire
34:53que c'était le bon rythme.
34:54Non, non, c'est pas mal.
34:56Mais je pense que c'est bien.
34:57Il a fait 1000 abarres de haut.
34:58Je pense que si on fait 30 milliards,
35:00ce n'est pas grave.
35:00Mais surtout, il faut les faire.
35:01Le risque, c'est quoi ?
35:0140 milliards, c'est de casser la croissance ?
35:03Oui, c'est ça.
35:03Le risque, c'est de faire n'importe quoi,
35:06de casser la croissance.
35:07C'est un peu, d'ailleurs,
35:07ce qu'on a fait l'année dernière.
35:09C'est-à-dire que l'année dernière,
35:09on a pris des mesures d'urgence
35:10extrêmement rapidement.
35:13Je note que Thomas Porcher dit
35:14tout à fait,
35:14ça fait un deuxième point d'accord entre vous.
35:15Et pardonnez-moi de m'autociter,
35:17ce qui est épouvantable,
35:19mais les archives pourront en témoigner.
35:21Il me semblait avoir dit quelque chose.
35:23Finalement,
35:24parce que c'est un choc fiscal,
35:25ce qu'avait fait le gouvernement
35:26l'année dernière,
35:27finalement, vous verrez
35:28qu'à la fin de l'année 2025,
35:29on sera déçu des recettes fiscales
35:30parce qu'on fait un choc fiscal,
35:32ce ne sera pas bon pour la croissance
35:33et finalement,
35:34on n'aura pas ce qu'on avait escompté.
35:35Bon, bingo.
35:36Franchement, très clairement,
35:37on y est.
35:38Là, je suis d'accord avec Nicolas Bouzou.
35:39Vous voyez,
35:39là, il a soulevé quelque chose
35:41de très intéressant.
35:42Ça fait deux points d'accord.
35:43Heureusement qu'il y a des consensus spéciaux.
35:44L'important,
35:45c'est d'avoir une trajectoire crédible.
35:47C'est ça, c'est la crédibilité.
35:48Que ce soit 40, 30 ou 20,
35:50honnêtement,
35:51l'important,
35:51c'est que ce soit crédible.
35:52Et le problème,
35:52c'est qu'en voulant faire un effort
35:53trop important,
35:54on a un impact sur le PIB.
35:56Et vous savez,
35:56tous les chiffres sont déterminés,
35:57le déficit en pourcentage de PIB.
36:00Donc, si le PIB estimé
36:02s'avère pas vrai,
36:03vous avez moins de rentrées fiscales
36:05et vous vous retrouvez
36:05dans le cas de Bruno Le Maire
36:06où on se dit,
36:07mince, il y a un trou supplémentaire.
36:09Et donc, c'est ça.
36:09Dans la trajectoire qu'il faut faire,
36:10ce n'est pas que couper l'économie,
36:12c'est dynamique.
36:12Il y a des impacts sur l'activité.
36:14Il faut prévoir aussi
36:15les impacts sur l'activité
36:15parce que si on se trompe,
36:17on se retrouve
36:17dans la même situation qu'aujourd'hui.
36:18L'objectif de tout le monde
36:20à peu près aujourd'hui,
36:21c'est de revenir
36:21sous la barre des 3%.
36:23Ce sera long.
36:25Oui, 2029-2032.
36:27Cette règle des 3%,
36:28je voudrais simplement
36:29vous faire voir
36:30ce qu'en dit
36:31l'un de ses pairs,
36:33l'un de ses inventeurs
36:34qui témoigne cette semaine
36:36dans Paris Match.
36:37Il s'agit d'un homme
36:38qui s'appelle Roland de Villepin
36:39qui est un cousin
36:40de Dominique de Villepin
36:41qui était haut fonctionnaire
36:42à l'époque au ministère de l'Économie.
36:43Il raconte comment
36:44François Mitterrand
36:44a demandé à ses services
36:45de lui trouver un chiffre
36:46pour rassurer les marchés
36:47en étant 1982
36:49au moment où il faut
36:50rassurer un peu les bourses
36:51sur ce qui se passe en France
36:53depuis un an
36:54avec l'arrivée des socialistes
36:55au pouvoir.
36:55La règle des 3% dit-il
36:56on a regardé
36:57ce qui se passait
36:57chez nos voisins.
36:58L'Allemagne était
36:59à l'époque à 3%.
37:00J'ai considéré que l'important
37:01pour que les marchés financiers
37:02restent confiants
37:03était de ne pas faire plus mal
37:05que l'Allemagne
37:05d'où les 3%.
37:07Est-ce que cet homme
37:08nous dit aujourd'hui
37:10que finalement cette règle
37:10a été écrite sur un coin de table
37:11et qu'on a tort
37:13d'en faire l'alpha
37:14et l'oméga
37:14de notre politique économique ?
37:15Oui, je le répète
37:16je suis super rigoureux
37:17en matière de...
37:17Ça va faire un autre point d'accord
37:18avec Thomas Porcher.
37:19Oui mais
37:20moi j'ai un avantage
37:22sur Thomas Porcher
37:22c'est que je suis
37:23beaucoup plus inquiet que lui
37:24de la question de la dette publique
37:25donc je pense
37:25qu'il faut réduire
37:27nos déficits publics
37:28et réduire durablement
37:29notre dette publique
37:30mais si la question c'est
37:32est-ce qu'il faut arriver
37:33à 3%
37:33c'est pas le sujet
37:34franchement
37:35ça pourrait être 4, 5 ?
37:36Non mais ça pourrait être
37:374, 5, 2 aussi
37:385 on y est
37:39donc là non
37:39ça ça va pas
37:41mais ça peut être 3
37:42en fait le problème
37:43c'est pas celui du chiffre
37:44C'est la tendance
37:45C'est la tendance
37:46c'est que ça baisse
37:48et c'est que les marchés
37:49les marchés
37:50vous savez on dit toujours
37:50on les diabolise
37:51j'entendais Jean-Luc Mélenchon
37:52dire les marchés
37:53c'est des étrangers
37:54les marchés
37:55c'est ceux qui nous prêtent
37:56de l'argent
37:56et qui permettent
37:57de faire en sorte
37:58aujourd'hui que
37:59les fonctionnaires sont payés
38:00et les retraites soient payées
38:01c'est ça les marchés
38:02d'accord
38:02et donc il faut simplement
38:03leur envoyer des signes
38:04où ils nous prêtent
38:05beaucoup d'argent
38:05pour dire
38:05on est capable
38:07de se désendetter
38:09sûrement
38:10voilà
38:10c'est ça l'enjeu
38:11et là il faut bien faire
38:12quelque chose
38:12parce que ça va pas
38:13se faire tout seul
38:14le problème de fond
38:15des 3%
38:15c'est pas un problème
38:16mathématique ni économique
38:17et Nicolas Bouzou
38:18l'a bien rappelé
38:19le vrai problème
38:19c'est moi je pense
38:20c'est un problème
38:20de psychologie
38:21et de confiance
38:22c'est-à-dire qu'aujourd'hui
38:22l'Europe
38:23quel est le vrai problème
38:24en fait
38:24et le Premier ministre
38:25l'a rappelé
38:26il a dit
38:26il faut qu'on garde
38:27la confiance
38:28de nos partenaires européens
38:29donc il faut qu'on réduise
38:30les déficits
38:31mais là la vraie question
38:31c'est ça
38:32c'est quand est-ce que
38:33l'Europe va commencer
38:34à justement
38:34accepter peut-être
38:36dans son ensemble
38:36de creuser un peu
38:37ses déficits
38:37pour investir
38:38ce que fait l'Allemagne
38:39ce que demandait
38:40mais ce que fait l'Allemagne
38:42pour elle
38:42mais pas pour la zone euro
38:44ce que demandait
38:44le rapport Draghi
38:45c'était ça
38:46c'est d'un moment
38:47d'investir des sommes colossales
38:49et ce qu'il a fini par dire
38:50et ce que le Premier ministre
38:51a répété
38:52quand il a dit
38:52l'Europe est morte
38:53et oui parce que
38:54cette course quand même
38:55a toujours vouloir réduire
38:56plus vite que son voisin
38:57pour dire qu'on est plus crédible
38:58que son voisin
38:58ça empêche de penser l'avenir
39:00il ne faut pas que la solution finale
39:03la réduction des déficits
39:04il faut que ce soit aussi
39:04de l'investissement
39:05et des départs de marché
39:08pour l'Europe
39:08et pour les autres
39:09ça on peut le faire Thomas
39:11on a des précédents en France
39:13on parlait tout à l'heure
39:13on faisait un peu d'histoire
39:15en 57
39:16le général de Gaulle
39:18appelait Piner-UEF
39:19pour faire un grand plan
39:20de stabilisation
39:20parce que là pour le coup
39:22on avait le FMI
39:23ce n'était pas théorique
39:24là on l'avait véritablement
39:25et en fait
39:25ils ont parfaitement réussi
39:26à réduire les dépenses
39:28de fonctionnement de l'Etat
39:30et à réinvestir
39:32et en réduisant les déficits publics
39:33on a connu des 30 glorieuses
39:34en France
39:35qui ont été absolument magnifiques
39:36donc je crois que c'est possible
39:38et je crois même
39:39que c'est absolument nécessaire
39:40réduire les déficits
39:42il faut le faire intelligemment
39:43évidemment il ne faut pas
39:44Thomas a raison
39:45il ne faut pas taper
39:45dans l'investissement
39:46il ne faut pas taper
39:47dans la recherche et développement
39:48c'est absolument stupide
39:49mais je peux vous dire
39:50que des économies improductives
39:52à réduire
39:52on n'a peut-être pas le temps
39:53aujourd'hui
39:53d'ailleurs je n'aurais pas besoin
39:54de beaucoup de temps
39:54mais enfin en 35 secondes
39:55moi je vous en trouve
39:56des dizaines de milliards
39:57donc c'est possible
39:58quand on ne les trouve pas
39:59c'est qu'on ne les cherche pas
40:00je voudrais vous entendre
40:01aussi sur une figure
40:03sur une mesure
40:04pardon qui figure
40:04dans le programme
40:05du parti socialiste
40:06c'est la taxe Zuckman
40:07taxée à 2% par an
40:09tous ceux qui ont un patrimoine
40:11de plus de 100 millions d'euros
40:12ça rapporterait
40:13d'après les calculs
40:14des socialistes
40:1415 milliards d'euros par an
40:16François Bagoui
40:17a balayé l'hypothèse
40:18hier soir Thomas Porcher
40:19en disant
40:19de toute façon
40:20c'est un anticonstitutionnel
40:23est-ce qu'il a raison ?
40:24parce que ça taxerait
40:26trop les grandes fortunes
40:26il a dit un certain nombre
40:27d'arguments sur le droit
40:28je ne vais pas me prononcer
40:29mais par exemple
40:29il a dit
40:29ça ferait partir
40:30les plus riches
40:30cet argument
40:32encore une fois
40:32il y a une note
40:33du conseil d'analyse économique
40:34qui est normalement chargée
40:36de déclarer
40:37qui est un organisme
40:38rattaché à Matignon
40:39exactement
40:39qui a fait des études là-dessus
40:41et qui revenait aux chiffres
40:42que je vous avais dit
40:42il y a quelque temps
40:43ici sur ce plateau
40:44au moment de la réforme de l'ISF
40:46on était sur des assujettis
40:49un nombre d'assujettis
40:50extrêmement faible
40:51qui quittait le pied
40:51combien ?
40:52j'avais dit 0,2%
40:53la note du conseil d'analyse économique
40:57est dans les mêmes ordres de grandeur
40:58un peu moins même
40:59sur la barre inférieure
41:00donc on est sur quelque chose
41:01d'extrêmement faible
41:02avec des revenus
41:04qui seraient quand même importants
41:06et puis surtout
41:06il faut regarder quand même
41:07par des montages
41:09pour échapper à l'impôt sur le revenu
41:10en créant des holdings familiales
41:11il faut voir comme
41:12finalement
41:13les plus riches
41:16les 500 premières fortunes
41:18se sont enrichies très fortement
41:19ces 15 dernières années
41:20beaucoup plus vite
41:21que le reste de la population
41:22et ça ça pose quand même
41:23la question du fonctionnement
41:24de l'économie
41:24qui serait plus au service
41:25d'une minorité
41:26que d'une majorité
41:27bon il y a eu plusieurs points d'accord
41:28ce soir entre vous
41:29pas sur la taxe Zuckman
41:30un sur la taxe Zuckman
41:31je pense que c'est une machine
41:32à ruiner la France
41:33la taxe Zuckman
41:34je vais vous dire pourquoi
41:35vous avez quelqu'un
41:35dis-toi à ton approche
41:36je vous le dis à tous
41:38vous avez des petits jeunes
41:42qui créent une start-up
41:43dans les biotechnologies
41:44ils font un super médicament
41:46ils gagnent pas encore d'argent
41:47mais les perspectives
41:49sont telles que
41:50la boîte
41:51elle vaut
41:52allez
41:525 milliards d'euros
41:53et eux ils se payent
41:55quelques milliers d'euros
41:56par mois
41:56la taxe Zuckman
41:57si l'entreprise
41:59leur appartient
41:59ils n'ont pas
42:00les moyens
42:01de la payer
42:01ils ne peuvent pas la payer
42:03comment ils font ?
42:04ils vendent leur boîte
42:05à des américains
42:06ou à des chinois
42:07magnifique idée
42:08qui vise à dévitaliser
42:10toute innovation en France
42:12moi je veux que la France
42:13soit un pays
42:14avec des gens
42:14qui réussissent
42:15et les entreprises
42:17qui sont des entreprises
42:18justement
42:18qui innovent beaucoup
42:19et qui valent beaucoup d'argent
42:20et qui seraient insujettis
42:21à la taxe Zuckman
42:22mais on en manque en France
42:23un exemple ne vaut pas
42:25la totalité
42:26et la réalité
42:26de ce qui se passe
42:27c'est par exemple
42:27on l'a bien vu
42:28beaucoup d'entrepreneurs
42:29sont montés au créneau
42:30quand il y a eu la réforme
42:31de l'ISF
42:31en disant
42:31nous nous allons investir
42:33avec cette baisse d'impôts
42:34nous allons récupérer de l'argent
42:35et nous allons investir
42:35et c'est vrai
42:36certains entrepreneurs ont investi
42:37mais la majorité
42:38des chiffres
42:39qui ont été suivis
42:40par France Stratégie
42:41ont montré
42:41que la baisse de l'ISF
42:42ne s'est pas transformée
42:43en investissement
42:43alors effectivement
42:44vous connaissez
42:45qu'elle fera sans doute
42:45des dégâts
42:46qu'elle aura sans doute
42:47peut-être
42:48sur le cas
42:50l'exemple qu'a donné
42:51Nicolas Bouzou
42:52je veux bien le croire
42:52mais c'est quand même
42:53pas l'exemple le plus courant
42:54à mon sens
42:54l'exemple le plus courant
42:56on le voit
42:57c'est quand même des gens
42:57un capitalisme familial
42:59hérité majoritairement
43:01une concentration
43:04en moyen par la taxe Zuckman
43:05ou par un autre
43:05que ces gens-là
43:07ne puissent pas échapper
43:08par des montages financiers
43:09à l'impôt
43:09là-dessus vous êtes d'accord
43:10il y a un moment
43:11non plus
43:11non aujourd'hui
43:15vous avez un dispositif fiscal
43:17qui s'appelle
43:17le pacte du trait
43:18et qui permet en effet
43:19que quand il y a
43:20des transmissions
43:21d'entreprises
43:22en effet ces transmissions
43:23soient en partie exonérées
43:24c'est fait pour que
43:25ces entreprises
43:26restent en France
43:27moi je suis ravi
43:28que les entreprises françaises
43:30bénéficient d'une exonération
43:31fiscale pour rester en France
43:32alors c'est vrai
43:33c'est une exonération fiscale
43:34mais ces entreprises
43:35moi je suis français
43:36je préfère que les entreprises
43:37qui marchent
43:37elles restent en France
43:38donc je suis contre cette axe
43:40je ne suis pas sûr
43:40que ça a été aussi efficace
43:41que ça
43:41surtout qu'on peut facilement
43:43aujourd'hui déplacer
43:44par des mécanismes comptables
43:46dans des paradis fiscaux
43:47à l'intérieur de l'Europe
43:48il suffit de regarder
43:49les chiffres de l'Irlande
43:49qui sont aujourd'hui
43:50complètement délirants
43:51et qui ne sont que
43:52des chiffres comptables
43:53qui ne sont pas des chiffres
43:54avec des productions
43:56qui bougent
43:56donc il y a quelque chose
43:58quand même à faire
43:58on l'a bien vu avec des cas
43:59comme le cas d'Apple
44:01qui payait très peu d'impôts
44:02tout en vendant ses téléphones
44:03en Europe
44:04ce sera le mot de la fin
44:05merci beaucoup
44:06merci beaucoup
44:06merci beaucoup
44:07Nicolas Bouzou
44:08d'être venu nous éclairer
44:09ce soir
44:09et débattre dans le calme
44:11sur la dette
44:12et les chiffres clés
44:13du budget
44:13tout de suite
44:13l'invité du jour
44:14de 60 minutes
44:15elle est présidente
44:16de la région Ile-de-France
44:17elle est membre
44:18des Républicains
44:19bonsoir à vous
44:20Valérie Pécresse
44:21je vous laisse
44:22vous installer
44:23sur ce plateau
44:24bonsoir
44:25Madame Pécresse
44:26bonsoir
44:26on va parler de l'élève
44:27François Bayrou
44:28dans quelques instants
44:29vous nous direz
44:29s'il peut encore avoir
44:30la moyenne
44:30lundi prochain à son épreuve
44:31du vote de confiance
44:32puisque c'est la rentrée scolaire
44:34aujourd'hui
44:34et que les régions
44:35ont la responsabilité
44:36des lycées
44:37une question tout d'abord
44:38si vous le permettez
44:39qui intéresse tous les parents
44:40et pas mal d'élèves
44:42également
44:42c'est l'interdiction des écrans
44:44vous avez lancé l'an dernier
44:44l'opération
44:45zéro portable en cours
44:46dans une centaine de lycées
44:48d'Ile-de-France
44:48vous souhaitez la généraliser
44:50cette année
44:50les portables au lycée
44:52ça suffit
44:52c'est ça le mot d'ordre ?
44:53je crois que
44:54l'expérimentation
44:55qu'on a menée
44:56l'année dernière
44:57a été pour moi
44:59très convaincante
45:00en fait c'est la communauté éducative
45:02une partie de la communauté éducative
45:03qui est venue me voir
45:05en me disant
45:05que depuis le Covid
45:07les portables
45:08étaient devenus
45:08une source de déconcentration
45:10des élèves
45:11mais aussi
45:11potentiellement
45:12une source de perturbation
45:13des cours
45:14parce qu'on peut enregistrer
45:15on peut filmer
45:16on peut photographier
45:16ils sont censés rester
45:18dans les cartables
45:18mais dans les faits
45:20ils nuisent aussi
45:20c'est facile de les sortir
45:21oui et puis ils nuisent aussi
45:22aux apprentissages
45:24voilà
45:24et donc
45:25dans 100 lycées
45:26la région a financé
45:28des boîtes
45:29pour mettre les portables
45:30vous rentrez dans la classe
45:31vous mettez vos boîtes
45:32vos téléphones dans la boîte
45:34vous les avez
45:35vous les récupérez
45:36à la récréation
45:37mais pendant le cours
45:38on ne fait que le cours
45:40ça marche
45:40mais ça va sur la base
45:41du volontariat
45:41c'est à dire que vous financez
45:42les casiers
45:42je ne suis pas ministre
45:43de l'éducation nationale
45:44monsieur Fauvel
45:45je ne suis qu'une modeste
45:46présidente de région
45:47qui ne peut que proposer
45:49inciter
45:49mais c'est pire que ça
45:51les portables
45:52moi je crois
45:53qu'il y a un enjeu
45:53de santé publique
45:54pour nos adolescents
45:5570% des lycéens
45:58font leur devoir
45:59portable allumé
46:0070%
46:01d'autant plus
46:01Valérie Pécresse
46:02que certains établissements
46:03proposent des manuels numériques
46:05attendez
46:06on va y venir
46:07on va y venir
46:0770%
46:0970%
46:10des lycéens
46:12font
46:12dorment
46:13avec leur portable allumé
46:15donc évidemment
46:16on dit manque de sommeil
46:18on dit irritabilité
46:19on dit
46:20décontracation
46:22on dit mal-être
46:23et santé mentale
46:24mais vous croyez que c'est bon
46:25de dormir avec un portable
46:27qui vous envoie des notifications
46:28toute l'année
46:29mais personne ne peut survivre
46:30il y a aussi des parents qui font ça
46:30ça veut dire que vous pensez
46:32que les manuels numériques
46:32ils sont adultes
46:33je n'en suis pas
46:34j'en donne pas la charge
46:35mais vous pensez par exemple
46:35que les manuels numériques
46:36c'est une mauvaise idée
46:37à l'école
46:37alors rien à voir
46:38rien à voir
46:39nous
46:40nous avons
46:40c'est sur des écrans
46:41c'est sur des ordinateurs
46:44rien à voir
46:45d'abord
46:46la région Île-de-France
46:47a une politique
46:48en matière de manuels scolaires
46:49qui est la plus généreuse de France
46:50on a tout payé
46:54c'est 100 millions d'euros
46:55nous avons proposé
46:56il y a 5 ans
46:57au lycée
46:59quand il y a eu la réforme
47:00la réforme des manuels scolaires
47:01on a proposé au lycée
47:03de choisir
47:03est-ce qu'ils voulaient garder
47:05des manuels papiers
47:06ou est-ce qu'ils voulaient prendre
47:07des manuels numériques
47:08on a la moitié des lycées
47:09qui ont demandé
47:11de garder des manuels papiers
47:12on leur a tout payé
47:13ils ont aujourd'hui
47:14des manuels papiers
47:15la moitié des lycées
47:16de l'île-de-France
47:17ont des manuels papiers
47:18l'autre moitié des lycées
47:19a dit
47:20nous
47:20ils ont voté
47:21dans les lycées
47:22ils ont dit
47:23nous on veut des manuels numériques
47:24parce que
47:25ça correspond à des pédagogies
47:27plus innovantes
47:27on aura des vidéos
47:28on aura des cœurs en 3D
47:30on aura des témoignages
47:31des survivants de la Shoah
47:34on aura le discours
47:35du général de Gaulle
47:35on l'entendra
47:36bref
47:36ils trouvaient que c'était plus
47:38plus moderne
47:39et plus attractif
47:40pour les élèves
47:41donc la moitié
47:42a des manuels numériques
47:42depuis
47:43de quoi est-ce qu'on s'est aperçu
47:46on s'est aperçu
47:46que les manuels traditionnels
47:48n'étaient pas ouverts
47:4975%
47:52des manuels
47:53que nous avons payés
47:54n'ont jamais été ouverts
47:55on le sait
47:56parce que c'est des licences numériques
47:57donc qu'est-ce qu'on a décidé de faire
47:58avec l'éducation nationale
48:00on a décidé de faire quelque chose
48:01de totalement innovant
48:02de faire des manuels nouveaux
48:04d'un nouveau genre
48:05des manuels libres
48:06de droit
48:07gratuits
48:07et des manuels
48:08avec beaucoup d'exercices
48:10beaucoup de pédagogie
48:12de l'IA
48:13pour pouvoir s'auto-évaluer
48:14par exemple
48:15vous apprenez Napoléon
48:16et bien à la fin
48:17vous pouvez vous faire
48:18un petit questionnaire
48:19pour savoir si vous avez bien retenu
48:20votre leçon
48:20donc oui
48:21on innove
48:22en matière pédagogique
48:23en Ile-de-France
48:24j'en suis très fière
48:25ça n'a rien à voir
48:25avec le portable
48:26c'est sur des ordinateurs
48:28et ça fait partie
48:29des enseignements
48:30nous on ne va pas parler
48:30de Napoléon
48:31on va parler de François Bayrou
48:32maintenant
48:32j'aimerais essayer de comprendre
48:33la position des républicains
48:34je pense que ce n'est pas
48:34tout à fait les mêmes caractères
48:36je ne me permettrai pas
48:37la position des républicains
48:38sur le vote de confiance
48:39de lundi dernier
48:40le patron du parti
48:41Bruno Retailleau dit
48:42il faut voter la confiance
48:43même si on n'est pas d'accord
48:44avec le budget
48:45Laurent Wauquiez
48:45qui est le chef de file
48:46des députés
48:47lui dit
48:47il faut consulter
48:48les adhérents
48:49que dites-vous
48:49vous ?
48:51ce que je dis moi
48:51c'est qu'on est aujourd'hui
48:53en situation
48:54d'hyper responsabilité
48:55parce qu'on est
48:56un parti charnière
48:57et on est au gouvernement
49:00donc vos électeurs
49:01ne comprendraient pas
49:02que vous ne votiez pas
49:03la confiance
49:03c'est ça ?
49:04c'est pas une question seulement
49:05de mes électeurs
49:05monsieur
49:06non non non
49:07il y a trop de gens
49:07qui pensent aujourd'hui
49:08qu'à leurs électeurs
49:09c'est pas une insulte
49:10quand on fait de la politique
49:11de penser à ces électeurs
49:12ce sont eux qui nous élisent
49:13oui mais il faut aussi
49:14un peu penser à la France
49:15parce qu'effectivement
49:17peut-être que les électeurs
49:18de droite
49:18ils en ont marre de Bayrou
49:19et peut-être
49:20qu'ils aimeraient bien
49:21changer de premier ministre
49:22mais moi je suis une femme
49:23politique d'expérience
49:25ça fait plus de 20 ans
49:26que je fais de la politique
49:27je sais ce que c'est
49:28qu'une crise financière
49:30quand j'étais ministre du budget
49:31j'ai géré la crise
49:32des dettes souveraines
49:33je sais ce qui peut arriver
49:34si la France n'a pas de budget
49:36en décembre
49:37pardon mais quand Xavier Bertrand
49:38qui est président
49:39de la région haute France
49:40dit si ça ne bouge pas
49:41sur le budget
49:42il ne faut pas voter
49:43la confiance
49:43ce n'est pas responsable
49:44de sa part
49:45c'est ce que vous nous dites
49:45je pense qu'il a tort
49:46ce budget n'est pas
49:47un bon budget
49:48soyons clairs
49:49ce budget n'est pas
49:50un bon budget
49:50je comprends les états d'âme
49:52de Xavier Bertrand
49:52je comprends les états d'âme
49:54de tous les députés
49:55qui se disent
49:56ce n'est pas un budget de droite
49:58il n'y a que des hausses d'impôts
49:59la gauche le dit
50:00il y a travaillé
50:02il y a travaillé plus
50:03pour ne pas gagner plus
50:05il n'y a pas de baisse de dépense
50:08en réalité dans ce budget
50:08il n'y a pas des vraies
50:09réformes structurelles
50:11celles qu'on aimerait
50:11moins de doublons
50:13on vote la confiance
50:14on doit voter la confiance
50:15lundi
50:15et ensuite
50:16on fait pression
50:17sur François Bayrou
50:18s'il reste
50:18je n'aime pas ce mot
50:19confiance
50:19parce qu'évidemment
50:20il va au-delà
50:21de ce que je pense
50:22mais le sujet
50:24c'est on ne peut pas
50:25faire tomber ce gouvernement
50:26j'allais dire
50:28de manière irréfléchie
50:29on doit essayer
50:30de trouver un chemin
50:31pour un budget
50:31vous avez vu
50:33alors ça c'est un autre sujet
50:35vu l'interview de François Bayrou
50:36sur les chaînes d'info
50:37hier soir
50:37est-ce qu'il n'y a pas
50:38chez lui aujourd'hui
50:39une forme de déni
50:40on ne va pas rappeler
50:41encore une fois
50:41tous les chiffres
50:42ici même
50:42mais il manque des dizaines
50:43peut-être même
50:44plus d'une centaine
50:45de voix à l'Assemblée
50:46pour qu'il reste à Matignon
50:47il est dans le déni
50:48François Bayrou aujourd'hui
50:49alors ce n'est pas
50:49tout à fait la même question
50:50vous m'avez dit
50:51que doivent faire
50:51les républicains
50:52moi je vous dis
50:52les républicains
50:53pour moi
50:54c'est le parti
50:54de la responsabilité
50:55ce n'est pas le parti
50:56du désordre
50:57ce n'est pas le parti
50:58de la faillite
50:58ce n'est pas le parti
50:59du chaos
50:59ce n'est pas le parti
51:00du pire
51:01donc voilà
51:03ça nous conduit
51:04malheureusement
51:04à une position
51:05de responsabilité
51:06le 8
51:06malheureusement
51:06mais malheureusement
51:08parce que ce n'est pas
51:09un budget
51:09qu'on aurait voulu
51:11ensuite
51:12la question c'est
51:14est-ce que
51:14François Bayrou
51:15va réussir
51:16sur son chemin de crête
51:17à trouver
51:18une majorité
51:19je pense qu'il y a
51:20très très peu de choses
51:21mais pourquoi il fait
51:22semblant alors
51:22pourquoi il nous dit
51:24je ne suis pas en train
51:25de dire
51:25à voir aux français
51:26j'y crois
51:27je travaille au budget
51:28à la fin du mois
51:29qu'est-ce qui se passe
51:30qu'est-ce qu'il fait
51:31moi je ne suis pas
51:32psychiatre
51:33ni psychanalyste
51:35je n'arrive pas
51:36forcément toujours
51:37à décrypter
51:38les décisions
51:39la vérité c'est que
51:40la situation
51:40dans laquelle
51:41nous nous trouvons
51:42elle est la conséquence
51:43d'une décision
51:44qui elle-même
51:44était insensée
51:46qui était la dissolution
51:47au lendemain
51:48des européennes
51:48au lendemain
51:50des européennes
51:50Emmanuel Macron
51:51avait une majorité
51:52il suffisait
51:52de tendre la main
51:53au LR
51:53et de tendre la main
51:54à monsieur Glucksmann
51:55et de dire
51:55on y va tous
51:56on n'avait pas besoin
51:57de revoter
51:57donc on a eu une décision
51:59la dissolution
52:00qui était une décision
52:01insensée
52:01là aujourd'hui
52:02je ne sais pas
52:03pourquoi ce vote
52:04de confiance
52:05a été mis sur la table
52:06vous n'avez pas compris
52:06ce qui s'est passé
52:07vous n'avez pas compris
52:07pourquoi il a appuyé
52:08sur ce vote
52:08mais non je n'ai pas compris
52:09parce qu'il suffisait
52:10de faire un débat
52:10avec vote
52:11je n'ai pas obligé
52:13d'engager la responsabilité
52:14de son gouvernement
52:15il suffisait de débattre
52:16et on aurait eu
52:17un débat avec vote
52:18on aurait peut-être pu
52:20faire émerger
52:21un petit chemin
52:22de consensus
52:23parce que le sujet
52:24c'est qu'il nous faut
52:25aujourd'hui
52:25un accord de non-censure
52:27à l'Assemblée Nationale
52:28sinon
52:29alors c'est ce que je voulais
52:30vous demander
52:30il est fort probable
52:31que lundi prochain
52:32à cette même heure
52:33on soit en train
52:33de commenter
52:34la démission
52:35de François Bayrou
52:36après le vote de confiance
52:37qu'il aura perdu
52:38qu'est-ce qui doit se passer
52:39après Valérie Pécresse
52:41quel est le parti
52:42le bloc
52:42qui doit revendiquer
52:43Matignon
52:44est-ce qu'il doit rester
52:44dans votre camp
52:45par exemple
52:45ce que je crois
52:47c'est que
52:48si on veut éviter
52:49le retour aux urnes
52:49parce qu'à un moment donné
52:51si le pays est complètement bloqué
52:53si on va dans le mur
52:54et qu'on n'a pas de budget
52:55il y aura forcément
52:56une nécessité
52:57de revenir aux urnes
52:58mais si on veut éviter ça
52:59c'est le scénario du pire
53:00si on veut l'éviter
53:01il faut changer
53:03complètement de méthode
53:04c'est-à-dire
53:05ce que dit Elbron Pivet
53:06ce matin
53:07la présidente de l'Assemblée
53:08on enferme
53:08enfin elle ne dit pas comme ça
53:09elle dit on met tous les partis
53:10dans la même pièce
53:11comme pour l'élection
53:12d'un pape
53:13et on attend
53:15qu'ils se mettent d'accord
53:15sur un programme
53:16de non-censure commun
53:18c'est ça votre solution ?
53:19Moi je ne crois pas
53:20à la politique sans chef
53:21je ne crois pas
53:22à la politique sans chef
53:23je ne suis pas
53:25de cette culture-là
53:26vous savez moi
53:26je n'ai pas fait mes classes
53:27chez les écologistes
53:28donc je ne crois pas
53:29qu'en mettant 10 personnes
53:30dans une salle
53:30on arrive à trouver un programme
53:32je suis d'une culture gaulliste
53:33donc je pense qu'il faut
53:35que le président de la République
53:36c'est son rôle
53:37nomme une nouvelle personne
53:39un nouveau potentiel
53:41de quel horizon politique
53:42de quelle couleur politique
53:43j'y viens
53:44mais au lieu
53:45que dès le lendemain
53:47il se mette à faire
53:48un casting
53:50de 40 personnes
53:51avec une organisation
53:52de 40 personnes
53:53en fait
53:54ça c'est très secondaire
53:55je pense qu'il faut
53:57inverser le process
53:58il faut que ce Premier ministre
53:59travaille sur une feuille
54:01de route politique
54:01et budgétaire
54:02une feuille de route politique
54:04et budgétaire
54:04avec un certain nombre
54:05de mesures
54:06qu'il s'engage à prendre
54:08ou pas
54:08et qu'il aille voir
54:10chaque président de groupe
54:12à l'Assemblée
54:13ou chaque chef de parti
54:14et qu'il essaye
54:15de négocier avec eux
54:16un accord de non-censure
54:17sur une ligne politique
54:18c'est ce qu'on aurait dû faire
54:20depuis le début
54:21avec François Bayrou
54:22ce Premier ministre
54:23ou cette Première ministre
54:24elle peut venir
54:24de la droite
54:25de la gauche
54:26du centre
54:26à mon sens
54:27aujourd'hui
54:28le parti socialiste
54:31malheureusement
54:31en ce moment
54:33les propositions
54:34qu'il met sur la table
54:35c'est-à-dire
54:36on renonce
54:37à la moitié des efforts
54:38on renonce
54:39à remettre
54:40des caires
54:41à ce stade
54:43c'est pas quelque chose
54:44que nous
54:44la droite
54:45on pourrait voter
54:45donc il faut trouver
54:46quelqu'un
54:47qui soit suffisamment
54:49déconnecté
54:50ou en tout cas
54:52un peu atypique
54:54dans le paysage
54:54pour pouvoir
54:55à la fois
54:56recueillir
54:57un non
54:59non-opposition
55:00du PS
55:00et une non-opposition
55:02de la droite
55:03est-ce que ça pourrait être
55:04quelqu'un qui préside
55:05une région par exemple ?
55:07ça pourrait être
55:07quelqu'un qui préside
55:08un grand exécutif local
55:09une région avec le mot
55:10I
55:10la lettre I en premier
55:11et France en dernier
55:12est-ce que vous
55:12je vous la pose autrement
55:13est-ce que vous êtes
55:13candidate au poste ?
55:15je crois malheureusement
55:16avoir fait des propositions
55:17très audacieuses
55:18de réforme
55:19de réforme pour la France
55:21et de baisse des dépenses
55:24budgétaires
55:24parce que je vous rappelle
55:25qu'en 2022
55:26non non
55:26ça veut dire
55:27laissez-moi finir ma phrase
55:28en 2022
55:30vous savez que j'avais dit
55:31qu'ils avaient cramé la caisse
55:32la vérité
55:33c'est que je n'ai pas été
55:34beaucoup écouté
55:35pas beaucoup entendu
55:36mais j'aurais préféré
55:38qu'on m'entende davantage
55:39parce que ça nous aurait évité
55:40trois ans
55:41de glissades successives
55:43le problème
55:44c'est que les mesures
55:45que j'ai proposées
55:46qui sont des mesures
55:47j'allais dire fortes
55:48indexées
55:49l'âge de départ en retraite
55:50sur l'espérance de vie
55:51automatiquement
55:52parce que
55:53plus on vit longtemps
55:55plus
55:55et bien
55:56on va devoir travailler longtemps
55:57faire des choses
55:58un peu de bon sens
55:59comme ça
55:59ouvrir la capitalisation
56:00avoir plus de doublons
56:02un responsable unique
56:03une collectivité en charge
56:05d'une politique
56:06décentralisée
56:08et déléguée
56:10tout ce qui n'est pas
56:10protégé
56:11éduqué
56:11soigné
56:12pour l'état
56:12par exemple
56:13supprimer toutes les agences
56:14bref
56:15toutes ces propositions là
56:16il n'y a pas de majorité
56:17aujourd'hui au parlement
56:18pour y adhérer
56:18monsieur Fauvel
56:19et moi je ne vais pas me renier
56:20je ne vais pas me renier
56:22parce qu'à un moment donné
56:23j'ai la conviction
56:24alors qui dans votre camp
56:24est prêt à renier
56:24une partie de ses convictions
56:25pour aller faire le job
56:26mais peut-être que
56:28d'autres à droite
56:29vous avez sans doute vu
56:31les discours de Gérald Darmanin
56:32ce week-end
56:32peut-être que d'autres à droite
56:34un deuil assez appuyé au PS
56:35en disant que c'était
56:36un grand parti de gouvernement
56:38est-ce que Gérald Darmanin
56:39peut être l'homme
56:39qui va voir tous les partis politiques
56:41et tente de trouver
56:42un minimum commun ?
56:43peut-être que d'autres à droite
56:44ont envie de trouver
56:45de bâtir ce compromis
56:47à partir d'une ligne politique
56:49qui serait la leur
56:50qui serait un peu différente
56:51de la mienne
56:51moi ce que je crois
56:52c'est que les propositions
56:53que j'ai mises sur la table
56:54sur ces réductions de dépenses
56:56sur le fait qu'on devait
56:58gagner plus avec son travail
56:59mais du coup
57:00baisser les charges
57:01sur le travail
57:01toutes ces propositions là
57:03un jour on sera obligé
57:04de les faire
57:04parce qu'un jour
57:05elles apparaîtront
57:07comme nécessaires
57:07mais je pense que ce n'est pas
57:10le jour aujourd'hui
57:12avec cette majorité là
57:14je reviens sur
57:16le futur Premier ministre
57:17il est possible aussi
57:18qu'on n'y arrive pas
57:20à cet accord d'annonce
57:21et dans ce cas-là
57:21une solution ?
57:22dans ce cas-là
57:22retour aux urnes
57:23mais là
57:24retour aux urnes
57:25vous le souhaitez ou pas ?
57:26si on n'y arrive pas
57:26il n'y aura pas d'autre solution
57:27c'est ça ?
57:28en quelques mots
57:28on n'est pas condamné
57:30à l'instabilité gouvernementale
57:31mais s'il y a un retour aux urnes
57:32certains disent
57:33nouvelle dissolution
57:34moi je n'ai absolument pas
57:36le sentiment
57:37qu'une dissolution
57:38qui était une erreur
57:40si on la reproduit
57:41une deuxième fois
57:42ça résolve
57:43les problèmes
57:44je ne crois pas
57:45qu'une deuxième dissolution
57:46apporte la stabilité au pays
57:47je ne crois pas
57:48qu'elle lutte
57:49contre le fractionnement politique
57:50je ne crois pas
57:51qu'elle nous apporte
57:52la stabilité dont nous avons besoin
57:53je crois que
57:54s'il y avait retour aux urnes
57:56ce serait la décision du Président
57:57mais je crois que
57:58c'est une élection présidentielle
57:59anticipée
58:00qui serait souhaitable
58:01une élection présidentielle
58:02si nous n'arrivons pas
58:03si nous n'arrivons pas
58:04à trouver cet accord
58:05de non-censure
58:06de gouvernement
58:07en gros ce que vous dites
58:07c'est s'il n'y a pas de gouvernement
58:08dans quelques jours
58:08ou quelques semaines
58:09Emmanuel Macron
58:10dans quelques mois
58:11je ne dis pas qu'il doit partir
58:13je dis que sa décision
58:14sera de convoquer
58:16les Français aux urnes
58:17et que
58:18la dissolution
58:19à mon sens
58:19serait un deuxième échec
58:21merci beaucoup Valérie Pécresse
58:23d'avoir été avec nous ce soir
58:24sur le plateau de 60 minutes
58:26à suivre
58:26dans un instant
58:27le 20h
58:29d'Alice Darfeuil
58:29à suivre
58:30bonne soirée à tous
58:30merci à tous
58:35merci à tous
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