- il y a 7 semaines
Chaque jour, Marc Fauvelle vous accompagne de 19h à 20h dans 60 minutes Fauvelle sur BFMTV.
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00:00En France, on n'a pas de gouvernement, mais on a des idées, et s'il y en a une en ce moment qui fait presque consensus, ici c'est possible, même en ce moment, dans toute la classe politique,
00:20eh bien c'est qu'une partie des Français n'arrivent plus à boucler les fins de mois, d'où l'idée du Premier ministre de regonfler le salaire net des travailleurs.
00:27On va en parler dans un instant avec tous nos invités, parmi lesquels Jean-Louis Borloo, l'ancien ministre de l'économie.
00:33D'abord la fiche de paix qui refait la une, c'est l'événement du jour, Stéphanie Zenati et Simon Terassier.
00:41Sébastien Lecornu s'est engagé à diminuer une partie des impôts l'an prochain.
00:45Notamment en faveur du travail, l'une des pistes consisterait à diminuer la CSG et à rapprocher ainsi le salaire brut du salaire net.
00:53Ça peut être une bonne idée dans le sens où on verra un salaire qui sera plus important.
00:57Je suis toujours méfiant sur les bonnes annonces comme ça. Il y a souvent quelque chose d'autre qui est masqué et qui nous piège ailleurs.
01:04En fait le Premier ministre il reste très flou. Ce qu'il a dit c'est qu'il faudrait des baisses d'impôts sur le travail mais sans abîmer la croissance et l'emploi.
01:10Je vous fais la traduction, il n'y aura pas de taxe Zuckmann.
01:12Quand vous avez des gens qui ont une richesse indécente, quand on demande à ces gens-là 15 petits milliards et qu'on nous répond, c'est pas possible, on peut pas les spolier, mais de quoi parle-t-on ?
01:21Il y a quand même une petite arnaque. Parce que depuis des mois, on a François Bayrou qui nous a dit que la situation des finances publiques est catastrophique.
01:29Et là, on a un Premier ministre qui nous annonce des baisses d'impôts.
01:32Il y a 80% des Français qui prévoient une hausse des impôts et des prélèvements.
01:37Si ça marchait d'augmenter les prélèvements obligatoires, on aurait une croissance phénoménale, on aurait le plein emploi.
01:42Et pour en parler ce soir, j'ai le plaisir d'accueillir Jean-Louis Borloo, ancien ministre, président fondateur de l'UDI.
01:49Bonsoir, bienvenue à vous dans 60 minutes.
01:52Mathieu Plan est là également économiste, directeur adjoint du département analyse et prévision de l'OFCE.
01:57Bruno Jeody, le directeur délégué de la Tribune dimanche.
01:59Et Marie Chantret, la chef du service politique de BFM TV.
02:02Bonsoir à tous.
02:03Jean-Louis Borloo, avant de parler des solutions, si vous voulez bien, un mot sur le constat de la France d'aujourd'hui.
02:08On en est à trois premiers ministres et demi, même depuis un an.
02:12On pourrait remonter un tout petit peu plus.
02:14Des oppositions qui menacent déjà de censurer le tout nouveau gouvernement.
02:18Un budget qui semble quasiment impossible à boucler.
02:21On est où, là ? On est dans la paralysie ?
02:23C'est une crise. Il ne faut jamais gâcher une crise.
02:26Ah, c'est-à-dire ?
02:27Quand vous êtes dans une crise, on ne peut pas...
02:31Bon, il y a l'instant, il y a les rustines.
02:33Mais les rustines, elles coûtent très très cher.
02:35C'est le moment qu'on se pose sur l'efficacité globale du fonctionnement de la France.
02:40Je le dis en termes extrêmement simples.
02:43On va à la catastrophe.
02:44L'état du logement, dramatique.
02:47L'état des universités, dramatique.
02:49L'état de la jeunesse, à la fois PISA, 400 000 jeunes à l'ASE, 150 000 à la PJJ,
02:551,5 million au pied des immeubles, du gibier pour tous les dingues du monde.
02:59L'état de l'agriculture, bref.
03:01L'état de l'hôpital et l'état des compis.
03:04Il faut bien comprendre que le déficit...
03:06Là, on parle de Taksukman, 15 milliards, mais tout ça n'a aucune importance.
03:11C'est 170 milliards, le déficit.
03:13C'est 200 milliards dans deux ans, par an.
03:16Et le déficit, c'est le résultat de notre désorganisation.
03:21Aucun pays au monde, aucun, ne fonctionne comme la France.
03:24C'est-à-dire ? Qu'est-ce qui cloche aujourd'hui ?
03:25Je vous explique.
03:27Au fil de temps, tout le monde s'occupe de tout.
03:30Vous croyez que vous êtes dans un pays centralisé, M. Fouvet ?
03:33Oui, plutôt.
03:34Que nenni.
03:35La cour est centralisée.
03:38L'influence est centralisée.
03:40Mais en réalité, vous avez un nombre de fiefs incalculables.
03:4533% de la richesse est gérée par 8000 organismes paritaires,
03:49que vous ne connaissez pas.
03:52Les collectivités locales, régions, départements, agglomération...
03:55Vous nous dites qu'il y a trop de strates, trop de centres de décision ?
03:57Non, c'est pire que ça.
03:59Pire que ça.
03:59Vous savez, avant, c'était simple.
04:01L'État faisait tout, et la CGT, la CFDT géraient la Sécur.
04:05Au moins, on savait qui était responsable de quoi.
04:08Depuis, tout est émietté.
04:10Sauf qu'on n'est pas allé au bout.
04:13Vous savez, vous avez deux modes de gouvernance.
04:15D'une armée, d'un syndicat, d'une religion ou d'un pays.
04:18Ou c'est centralisé, ou c'est fédéral.
04:21Mais on sait qu'il fait quoi.
04:22Et là, en ce moment...
04:23Et on est dans un système hybridé.
04:25Alors, pour le dire concrètement pour les gens.
04:28Les travailleurs sociaux qui s'occupent des gamins.
04:31Alors, vous avez l'équipe de la vie, l'équipe de l'agglomération,
04:33l'équipe de la caisse d'allocation familiale,
04:35l'équipe de département, l'équipe de l'État,
04:36l'équipe de la politique.
04:37On est dingue.
04:38Les mamans isolées, pareil.
04:40Vous, vous êtes des experts, si je vous dis,
04:42qui s'occupe de l'allocation adulte handicapée,
04:44qui s'occupe de la paix ?
04:46Vous ne pourrez pas me répondre.
04:48C'est un système fou, complètement émietté.
04:51L'État lui-même, ils ne savent plus.
04:53Ils ne savent plus où sont les 2400 milliards d'immobilier public.
04:57Ils se trompent de 40 milliards à mi-collecte.
05:00Il y a six mois encore.
05:03La machine est folle.
05:04Donc, il faut poser ultra rassurant
05:07sur ce qui attend ce gouvernement ou les prochains.
05:09Attendez, si, M. Fouvel, pourquoi c'est rassurant ?
05:12Parce que je dis que nos marges de manœuvre sont considérables.
05:15L'OCDE a calculé que notre désorganisation coûte 90 milliards.
05:19Moi, je vous dis, c'est 160 milliards.
05:21Vous voulez dire bien plus que les économies à faire ?
05:23Mais ça n'a aucun rapport.
05:25Et le pire, c'est qu'on est inefficace.
05:27On aurait un déficit avec une politique du logement géniale,
05:31un accès des étudiants au logement.
05:33Ça ne serait pas si grave que ça.
05:34Ça ne serait pas grave.
05:35C'est de l'investissement.
05:36Parce que, vous savez, dans toute faillite,
05:38moi, je me suis occupé de ça pendant 30 ans,
05:41les pires chiffres des faillites sont flatteurs
05:43par rapport à la réalité de la dégradation.
05:45Donc, je dis-moi, c'est maintenant qu'on doit reposer les bonnes questions.
05:50Il faut qu'on réorganise le pays.
05:52Ce que fait l'État, il le fait seul.
05:54Ce que fait la province, elle le fait seul.
05:56avec les parlements de province.
05:59Une mission, un responsable, un financeur
06:03et qu'il rend des comptes à la population.
06:05Le système est dingue.
06:06On verra, Jean-Louis Borloo, si Sébastien Lecornu
06:09fait le grand ménage dans ce que vous décrivez là.
06:12Non, mais pardon de dire...
06:13Ils vont essayer de se dévoyer et je leur souhaite.
06:16Mais ce n'est pas le sujet.
06:17Il faut lancer le débat de l'organisation de notre pays maintenant.
06:21On n'est plus qu'un pays.
06:22On est tellement désorganisés.
06:23Il n'y a que des contrôleurs, des inspecteurs, des coordinateurs...
06:26C'est un débat pour la présidentielle, c'est Jean-Louis Borloo.
06:27Oui, mais c'est donc maintenant, madame...
06:29Mais la présidentielle, ce n'est pas tout fait.
06:30C'est maintenant le débat...
06:31Je vais vous dire pourquoi.
06:32Si on ne lance pas ce vrai débat-là
06:34sur la réorganisation et l'avenir de notre pays,
06:37sur l'état de notre jeunesse
06:38qui est en abandon total,
06:40c'est le plus doué à la télé qui sera élu.
06:42Il ne se passera rien avant cinq ans.
06:45Il faut lancer le débat dans toutes les...
06:47Moi, j'ai rencontré les organisations syndicales
06:49patronales et salariales.
06:51Pas toutes, la moitié jusqu'à présent.
06:53Les collectivités...
06:54Tout le monde est d'accord pour dire
06:56la machine est folle.
06:57Elle est complètement folle.
06:58Les grands sujets...
06:59Il y a 180 milliards gérés par 15 mecs à l'APE.
07:03Alors, sur les enjeux stratégiques,
07:04ça n'intéresse personne.
07:06La France relance 40 milliards.
07:07C'est ça, les débats de la France.
07:10Donc, c'est le moment.
07:11Ne gâchons pas ça.
07:12Maintenant, ils vont essayer de se débrouiller comme ils peuvent.
07:14Alors, justement, on y vient, si vous voulez bien.
07:16Se débrouiller comme ils peuvent,
07:16pour reprendre votre expression.
07:17Il y a une urgence aujourd'hui.
07:19C'est de préparer le prochain budget.
07:20Sébastien Lecornu a ouvert la voie à des baisses d'impôts
07:24en faveur de ceux qui travaillent.
07:25On va accueillir Raphaël Grabli, justement,
07:27pour le radar BFM, sur cette question.
07:30Bonsoir, Raphaël.
07:31L'idée du Premier ministre,
07:32qui est partagée par une grande partie de la classe politique,
07:35c'est de rapprocher les deux lignes de la feuille de paie des Français,
07:37le salaire brut et le salaire net.
07:39Pour cela, il y a une piste.
07:40Ce serait de s'attaquer à l'une des lignes de cette fiche de paie,
07:43qui est la ligne de la CSG.
07:45D'abord, de quoi on parle ?
07:46Oui, alors désolé Jean-Louis Berleau, je reviens au court terme.
07:49Non, mais ça existe.
07:50Petit rappel historique, quand même,
07:52la CSG, en contribution sociale généralisée 1981.
07:56Le concept est très simple,
07:57c'est que tout le monde paye pour la protection sociale.
07:59Autrement dit, les salaires, les retraites, les allocations de chômage,
08:02ou par exemple, les revenus fonciers,
08:04le taux, je vais faire simple,
08:05le taux sur les salaires, c'est 9,2%.
08:06Et ça rapporte énormément.
08:08D'ailleurs, il suffit de regarder votre fiche de paie.
08:10Je vous invite à regarder votre fiche de paie.
08:11Et vous verrez ce que c'est que la CSG en montant...
08:12Avec 153 milliards par an.
08:14Exactement, le chiffre.
08:16153 milliards.
08:16Pour vous donner une idée, un ordre de grandeur,
08:18la TVA, 206 milliards.
08:19Donc, on n'est pas si loin que ça de la TVA.
08:21Et on est largement au-dessus de l'impôt sur le revenu.
08:23100 milliards et largement au-dessus, d'ailleurs,
08:26de l'impôt sur les sociétés.
08:27C'est énorme et c'est sensible.
08:29Oui, c'est sensible parce que le taux,
08:31il est identique pour tout le monde,
08:32ou quasiment pour tout le monde.
08:34Et à gauche, on aimerait bien que ça change,
08:36justement, ce matin, chez LFI,
08:38Manon Aubry, qui rappelait qu'aujourd'hui,
08:41je la cite, ça s'affiche à l'écran,
08:43chacun paye le même taux de CSG sur ses revenus,
08:46qu'on soit Bernard Arnault ou ouvrier.
08:47Autrement dit, pour LFI,
08:48il faudrait un taux progressif selon le revenu.
08:51Et puis, évidemment, il y a la position du PS
08:53qui va être très importante dans les jours qui suivent.
08:56Le PS qui réclame une baisse ciblée de la CSG,
09:00notamment sur les bas salaires.
09:02Mais pour baisser la CSG ou pour la moduler,
09:04il faut de l'argent.
09:05Et de l'argent, en ce moment,
09:06je crois que ça n'aura échappé à personne.
09:07On n'en a pas beaucoup.
09:08Oui, c'est l'autre partie de la proposition du PS,
09:10parce que la solution pour financer un point de CSG,
09:13c'est à chaque fois, vous allez évidemment confirmer,
09:15plusieurs milliards.
09:16Exactement, 15 milliards.
09:17Un point de CSG en moins, c'est 15 milliards.
09:20En plus, c'est plus 15 aussi.
09:21C'est plus 15, voilà.
09:22Sachant qu'il fallait chercher 40,
09:23donc ça va être compliqué.
09:24Et sachant que dans la proposition du PS,
09:26le financement de cette baisse de CSG,
09:28c'était quoi ?
09:28C'était notamment la taxe du Kman
09:29qui vient d'être enterrée par Sébastien Leclerc.
09:31Marie Chantret, c'est clairement un clin d'œil
09:33du Premier ministre à la gauche.
09:34Je n'ai pas fait la taxe du Kman,
09:36mais pourquoi pas quelque chose sur les salaires ?
09:38Oui, d'autant que ce n'est pas aussi clair que ça.
09:40On ouvre cette porte.
09:41Sur la proposition du PS,
09:43on est sur les salaires à 1,4 du SMIC.
09:46Donc un des salaires entre 1 400 et un peu moins de 2 000 euros.
09:51Effectivement, du côté de Matignon,
09:52on dit notamment quand vendredi soir aux Parisiens,
09:54il dit surtout pas de taxe du Kman.
09:57On dit aussi, on explique entre les lignes,
09:59que c'est une base de négociation
10:00et qu'à partir de là, on peut aussi amender ces propositions.
10:05Mais clairement, si aujourd'hui Sébastien Lecornu
10:08regarde vers possiblement la CSG
10:11et une baisse de ce taux,
10:12c'est un clin d'œil à la gauche.
10:15Et dans le rapport de force,
10:15le Parti Socialiste pourrait dire
10:17qu'on a rapporté une première bataille.
10:19Pas sûr que ça fâche penser la balance
10:21vers un pacte de non-censure,
10:22ça reste à voir aussi.
10:23Les gagnants, ce serait qui, Mathieu Plannes,
10:25d'une baisse de la CSG ?
10:26Les travailleurs, d'abord ?
10:27Oui, alors ça dépend comment on détermine les choses.
10:29Mais là, l'idée, c'est de baisser la CSG
10:32sur les actifs, les salariés.
10:34Donc a priori, c'est un gain de pouvoir d'achat
10:36pour les salariés.
10:37Après, la question qui est plus cruciale
10:39et qui est sensible, c'est qui le finance ?
10:41J'allais vous la poser.
10:42Et on est sur un mécano fiscal, en fait.
10:44C'est-à-dire qu'il n'y a pas de gain
10:45de pouvoir d'achat pour la population.
10:46Il y en a qui vont gagner,
10:47d'autres qui vont perdre.
10:48Et ce qui s'est passé,
10:50la dernière fois que c'est arrivé,
10:51il n'y a pas longtemps, c'était en 2018,
10:53je rappelle, au début du mandat d'Emmanuel Macron,
10:55qui a proposé une baisse des cotisations chômage
10:58qui ont été compensées par une hausse de la CSG.
11:00Donc les gagnants, ça a été les salariés,
11:01ils ont gagné un peu de pouvoir d'achat.
11:03Par contre, les retraités étaient très mécontents
11:05parce qu'ils ont vu une hausse de la CSG
11:06sans contrepartie.
11:08Donc en fait, si vous voulez,
11:09c'est des transferts fiscaux.
11:10Donc c'est savoir, si vous faites ça,
11:12qui va payer ?
11:12Est-ce que c'est les hauts patrimoines ?
11:13Mais on voit que le gain sera assez limité.
11:15Donc a priori, ça sera plutôt les inactifs.
11:17Et dans les inactifs,
11:18c'est plutôt, à mon avis, les retraités.
11:19– Bruno Jeudy, on a une piste crédible, là, aujourd'hui,
11:21qui répond à une attente d'une partie des Français
11:24et répond aussi à l'attente du Parti Socialiste.
11:27– C'est une piste à la fois politique,
11:30Marie vient de l'exprimer,
11:31et en même temps, cette nécessité de répondre
11:33à la question du pouvoir d'achat
11:35qui reste quand même la préoccupation majeure des Français.
11:38On peut regarder à peu près tous les baromètres
11:40depuis 2022.
11:42Le pouvoir d'achat reste vraiment en tête.
11:44Toutes les questions de déficit, tout ça,
11:46ça vient beaucoup plus loin.
11:46Donc du coup, c'est bien sûr, le cornu,
11:48il voit bien que c'est deux cases
11:49qui peuvent lui permettre de régler cette question.
11:51– C'est du niveau, là.
11:52– Ah oui, oui, il a vraiment…
11:54– Mais ça coûte très cher.
11:55– Il joue ça, il veut présenter quelque chose
11:57d'à peu près calé vendredi aux socialistes.
12:00Oui, c'est sans doute une des pistes
12:03qui pourrait permettre de garder tout le monde.
12:05Parce qu'en plus, dans son équation,
12:07s'il fait un clin d'œil au Parti Socialiste,
12:08il ne faut pas que ça fasse partir les LR.
12:11Là, sur ce terrain-là,
12:12il peut à peu près jouer quelque chose.
12:15Voilà, je ne sais pas s'il y parviendra
12:17parce que le financement est compliqué,
12:19mais c'est probablement une des pistes
12:22vraiment plus simple pour lui.
12:23– Oui, non, juste peut-être un élément de précision,
12:26parce que quand on parle du pouvoir d'achat,
12:28en réalité, là, on est sur la notion
12:29du pouvoir d'achat des salariés et du salaire.
12:31Or, le pouvoir d'achat des retraités
12:33est du pouvoir d'achat.
12:34Quand vous avez demandé au retraité,
12:34est-ce que mon pouvoir d'achat est bien ?
12:35Les retraités vont répondre.
12:36C'est aussi, vous ne pouvez pas vous dire,
12:38il y a plus de 15 millions de retraités en France.
12:40– Si vous enlevez des…
12:42– Là, il y a un choix, c'est la France qui travaille.
12:44– Mais la préoccupation du pouvoir d'achat,
12:46en fait, effectivement,
12:47vous répondez à l'attente des salariés,
12:48mais par contre, ça va être au détriment,
12:49certainement, des retraités.
12:50Je veux dire, globalement,
12:51vous n'allez pas résoudre le problème
12:53du pouvoir d'achat en France.
12:54Vous faites un mécano fiscal.
12:55Vous n'augmentez pas globalement les salaires,
12:56vous n'augmentez pas la richesse du pays.
12:58C'est un mécano fiscal.
12:59– Vous parlez de mécano fiscal.
13:00Jean-Louis Borloo, en 2007,
13:02quand vous étiez ministre de l'économie,
13:03vous aviez évoqué l'idée d'un mécano fiscal
13:06en disant qu'il faut baisser le coût du travail,
13:09augmenter la TVA,
13:10ça s'appelait à l'époque la TVA sociale,
13:11ça a coûté très cher à la droite.
13:14– Qui l'a fait, finalement.
13:15– Oui, ça a coûté très cher.
13:16Ça vous a coûté votre poste de ministre de l'économie.
13:18Ça a fait perdre, peut-être, en tout cas,
13:20parce que vous avez changé de portefeuille juste après.
13:23Ça a coûté très cher électoralement à la droite
13:24dans les jours qui ont suivi.
13:26Mais est-ce que vous dites aujourd'hui,
13:27c'est l'urgence aujourd'hui d'aider les Français
13:30qui n'arrivent pas à le faire, à boucler leur fin de mois ?
13:31– Oui, mais la meilleure façon d'aider,
13:33c'est de construire des logements.
13:34Pardon de vous dire, on parle de boire d'achat
13:35comme de quelque chose de juste instantané.
13:38Le logement est passé de 20 à 40%
13:41dans le coût des ménages moyens, modestes, français.
13:45Et on continue à produire deux fois moins que nécessaire.
13:49Demain, vous dites…
13:50– Vous voulez dire, Jean-Louis Borloo,
13:51que si on construisait, ça coûte très cher
13:52et ça se construit sur des années, des années.
13:54– Non, non, non.
13:54– Si on construisait beaucoup de logements,
13:56les prix baisseraient et ça coûterait moins cher aux Français.
13:58– Voilà, le redressement…
14:00– Oui, il fallait me laisser terminer,
14:01je voulais aller au bout de votre idée.
14:01– Excusez-moi, excusez-moi, excusez-moi.
14:03– Je parle le Borloo dans le texte.
14:05– Si on dit demain matin, écoutez,
14:08la Bretagne va s'occuper des logements
14:10pour les Bretons, les Alsaciens pour les Asensiaires.
14:14Je vous jure, mais alors tout,
14:16l'urbanisme qui va avec, l'écologie, etc.,
14:18toutes les règles, hein.
14:19Je vous jure qu'en 18 mois,
14:20vous avez des grues partout.
14:22Je vous garantis…
14:22Parce qu'on parle un truc constant.
14:25Moi, mon idée, c'est qu'il faut débloquer la France.
14:27Il y en a qui veulent tout bloquer.
14:29Moi, je veux tout débloquer.
14:30Pour débloquer, il faut respirer.
14:32Il n'y a que comme ça qu'on va créer de la richesse rapide.
14:36Vous savez, ça va être une épopée,
14:37faire respirer à nouveau la France,
14:39en sachant qui fait quoi.
14:41Le pouvoir d'achat, c'est aussi le pouvoir
14:43d'aller chercher des crèches pas chères.
14:45– C'est aussi l'argent qu'on ne dépense pas.
14:47C'est pas que l'argent qu'on gagne.
14:48Mais bien entendu, alors, il faut probablement
14:50des mesures de pouvoir d'achat,
14:51mais fondamentalement, le pays est asphyxié.
14:55Donc, qui est planté ?
14:56Ceux qui sont en bas, pardon de le dire.
14:59Ceux qui ont besoin de mobilité,
15:01ceux qui ont besoin de se loger,
15:02d'éduquer les enfants.
15:03Quand vous avez la trouille,
15:05la trouille y compris…
15:06Est-ce que vous réalisez l'état
15:09dans lequel est notre pays ?
15:10On vient d'être condamné pour la 13e fois
15:12par la Cour de justice pour l'état indigne
15:14des prisons françaises.
15:15Et on a tous les mois des mecs qui sortent
15:17dans un état psychiatrique extrêmement grave.
15:21Donc, si vous voulez, là, il faut tout relancer.
15:24Le pouvoir d'achat est aussi le résultat
15:26d'un système qui fonctionne, qui respire.
15:28Du coup, les entreprises sont libérées.
15:30Du coup, on augmente les salaires.
15:32Du coup, on fait de la participation.
15:33Il faut relancer la machine.
15:35Donc, oui, aux mesures de pouvoir d'achat instantané,
15:37encore faut-il les financer.
15:38Mais la vérité, le pays va d'autre façon s'effondrer
15:42si on ne fait pas les réformes nécessaires
15:44et qui sont joyeuses,
15:46permettent à chacun de reprendre ses responsabilités.
15:49C'est joyeux.
15:50Alors, je ne sais pas si la deuxième piste
15:51que je vais évoquer est vraiment joyeuse.
15:53Mais d'abord, il va falloir l'expliquer un tout petit peu
15:54parce que quand on lit la presse ces derniers jours,
15:57voici ce qu'on lit dans la bouche,
15:59tout d'abord de Sébastien Lecornu.
16:00C'était dans Le Parisien en fin de semaine dernière.
16:02Il nous dit
16:02« Rien n'est définitif sur l'année blanche.
16:05Je cherche le bon équilibre. »
16:06Et toujours, voilà la phrase,
16:07« Rien n'est définitif, je cherche le bon équilibre. »
16:10Et l'un des participants aux réunions à Maitignan
16:12ces derniers jours ajoute, toujours dans Le Parisien,
16:14une année blanche, ça n'est pas forcément tout blanc.
16:17Là, j'avoue, Mathieu Plannes,
16:19qu'année blanche, grise, noire ou violette.
16:21Est-ce que vous pouvez nous expliquer
16:22ce qu'il y a une année blanche
16:23et ce qu'il y a une année qui n'est pas tout à fait blanche ?
16:25Parce que là, on n'y comprend plus rien.
16:26Ce n'est pas d'abord une année.
16:27Oui, il faut voir.
16:28Il y a peut-être un échantillon de couleurs
16:29qu'on ne maîtrise pas.
16:31Non, blanc, ça veut dire qu'en fait,
16:32vous ne revalorisez pas du tout.
16:33Vous gelez complètement l'ensemble des prestations,
16:36y compris retraite, mais aussi tous les minima sociaux.
16:38Pourquoi on ne revalorise pas de l'inflation,
16:40les retraites, le SMIC ?
16:41Exactement.
16:42Et le barème de l'impôt sur le revenu ?
16:43Et le barème de l'impôt sur le revenu.
16:43Avec quelles conséquences si on ne revalorise pas ?
16:45Alors, on n'a pas beaucoup d'inflation,
16:46donc les gains seraient autour de 6 milliards.
16:49Mais parce que vous avez peu d'inflation,
16:50le gain n'est pas pour inflation.
16:51Et l'année qui est semi-blanche ou semi-grise,
16:54ou ce que vous voulez,
16:54en gros, c'est une désindexation,
16:56une sous-indexation,
16:57c'est-à-dire au lieu de revaloriser de 1 à 1,5,
17:00vous faites 0,5, vous faites 0,7.
17:02Et vous pouvez choisir les prestations aussi.
17:04Vous dites, je fais tant pour les retraites,
17:06pour les minima sociaux, je fais tant,
17:07ou je gèle complètement.
17:08Est-ce que je gèle le barème de l'impôt sur le revenu ou pas ?
17:11Vous faites pareil,
17:12vous faites de la dentelle un peu là-dessus,
17:14vous jouez un peu sur les mots politiques,
17:15parce qu'en disant, vous ne faites pas une année blanche,
17:17mais en fait, vous donnez un peu,
17:18mais vous économisez quand même une partie
17:20parce que vous n'avez pas totalement l'inflation.
17:21Donc, on voit bien qu'on est dans des choses
17:24qui sont quand même assez détaillées
17:26et pas très claires.
17:27Ça, c'est le travail de dentelle
17:28qui est fait en ce moment à Matignon, Bruno Jeudy,
17:30c'est-à-dire où est-ce qu'on prend les milliards ?
17:32Il n'y en a plus tout à fait autant à trouver,
17:34il y en a un petit peu moins.
17:35Il y en a un peu moins à trouver.
17:35Qui on épargne et qui on n'épargne pas.
17:37Exactement, donc c'est la dentelle,
17:38ils font tourner les ordinateurs à Bercy,
17:42ils regardent comment ils peuvent bouger certains curseurs,
17:44ils regardent aussi aide sociale par aide sociale,
17:48ce qu'ils vont revaloriser,
17:50ce qu'ils vont réindexer ou pas indexer,
17:53et il faut dire qu'il y en a beaucoup.
17:54Donc voilà, et en plus tout ça,
17:57ce n'est pas sûr qu'on le sache en la fin de semaine.
18:00Ah bon ?
18:00Ce n'est pas vendredi la fin du feuilleton ?
18:02Non, le moment où ils reçoivent le PS ?
18:04Une partie, oui, mais c'est pas sûr qu'ils aillent dans le détail,
18:08parce que Sébastien Lecornu le dit lui-même,
18:11le budget, il sera aussi, la copie du début aura bougé
18:15avec le débat parlementaire.
18:18J'ose à peine vous parler de la troisième mesure
18:20qui est dans les tuyaux en ce moment.
18:23Ça, Mathieu Plannes, je sais que c'est votre quotidien,
18:24vous allez me dire, mais enfin Marc, comment vous avez pu ?
18:27La piste de la hausse de la flat tax.
18:29La flat tax, pour les profanes ou ceux qui ont oublié leur cours d'économie,
18:34c'est l'impôt qui taxe les dividendes, enfin le capital, en gros.
18:38Emmanuel Macron l'a abaissé en arrivant à l'Élysée, c'est 30%.
18:42Aujourd'hui, le capital est taxé à 30%.
18:44On parle d'une hausse aujourd'hui qui pourrait monter à 36%.
18:48Ça rapporte beaucoup, ça ?
18:50Il faut savoir qu'en fait, le passage, alors ce qu'il faut peut-être dire,
18:53c'est que quand Emmanuel Macron a été élu, justement, il a voulu mettre en place
18:58une fiscalité qui est plus avantageuse sur les revenus financiers
19:00que sur les revenus du travail.
19:02Avant, ils étaient taxés de la même façon, sur Hollande,
19:04les revenus du travail et les revenus financiers.
19:06Pour être plus attractif pour les investisseurs, il y a eu cette décision-là.
19:09Et donc, on a une flat tax, aujourd'hui, 30% sur les revenus financiers.
19:13Donc, à chaque point que vous allez remonter, vous allez gagner un peu.
19:16En gros, je crois que si vous passez de 30% à 35% ou 36%,
19:20vous gagnez à peu près 2 milliards de taxation.
19:22Ce qui n'est pas énorme au vu de l'ensemble.
19:24Ce qui n'est pas négligeable non plus.
19:26Mais c'est autant que, par exemple, l'IFI aujourd'hui qui a remplacé l'ISF.
19:29Voilà.
19:30Ça donne l'ordre de grandeur.
19:31Voilà, on est dans ces ordres de grandeur.
19:32Si vous regardez complètement l'ISF, vous gagnez 3 ou 4 milliards.
19:35Et là, en mettant 5 ou 6 points de flat tax, vous gagnez encore 2 milliards.
19:38Donc, ça veut dire que vous avez un package de fiscalité
19:41qui augmenterait sur les revenus financiers et sur les hauts patrimoines.
19:44Parce qu'il faut savoir que plus vous augmentez dans l'échelle des revenus,
19:47plus la part des revenus financiers est importante.
19:49Et donc, vous allez toucher forcément les faux revenus.
19:51Si je vous souviens, ce serait un moyen de taxer les plus aisés.
19:54Bien sûr.
19:54La flat tax, sans passer par la taxe Zuckman.
19:57Exactement.
19:57Suivez mon regard.
19:58Suivez mon regard.
19:58Mais par contre, c'est une mesure qui était quand même extrêmement mise en avant
20:01par Emmanuel Macron dans le côté attractivité fiscale de la France.
20:04Jean-Louis Borloo, vous allez me dire le millefeuille, le logement,
20:07et j'entends parfaitement ce que vous dites,
20:09mais est-ce qu'il y a aujourd'hui un besoin en France de taxer,
20:13que ce soit sur le patrimoine, les revenus,
20:15enfin, un besoin de solidarité des plus riches pour construire le budget ?
20:19Un chiffre.
20:23Oui.
20:23Un chiffre.
20:24Parce qu'on a parlé des franchises médicales.
20:27Il y a 15 ans, les hôpitaux étaient gérés par les médecins.
20:30Très administratif et structure 5%.
20:32Les petits hommes en gris, ils ont dit, non, non, les médecins ne savent pas gérer,
20:36nous on va gérer.
20:37On a fait une nomenclature, 9000 actes, la RAS, machin.
20:40On est passé à 34 milliards de frais administratifs.
20:44Ça fait 35 milliards et une inefficacité totale.
20:47C'est pour ça que je vous dis que fondamentalement,
20:51l'idée selon laquelle on va, pour boucher un trou qui ne fait,
20:56d'une machine qui est de plus en plus inefficace,
20:59regardez le contrôle du peuplement, enfin, regardez,
21:02la machine inefficace, elle fuit et on débat des rustines.
21:06Alors, c'est, en gros, je tape les riches un peu,
21:09ou je sers le kiki aux pauvres.
21:10C'est à peu près ça.
21:12Ou l'inverse.
21:13Oui, ou l'inverse, enfin, ou je sers le kiki, je tape aux pauvres.
21:16Mais il faut remettre à place sur une stratégie,
21:19à 50 trimestres par trimestre, la réorganisation de notre pays.
21:22Voilà, c'est ça fondamentalement la seule solution pour les Français.
21:26C'est, si vous ne le faites pas, monsieur, on va à la catastrophe.
21:31Voilà, je le dis.
21:32Alors, maintenant...
21:33Ça fait combien de temps qu'on ne l'a pas fait, remettre tout ça sur le métier ?
21:35Écoutez, il y a eu 1945, il y a eu 58.
21:3958.
21:40Voilà, et maintenant, il faut le refaire.
21:42Mais, vous savez, c'est normal.
21:44Ce n'est plus le même monde.
21:45Notre modèle, vous croyez que l'État est central.
21:47Il n'y avait pas l'Europe, pas l'euro,
21:50pas les départements qui étaient sous contrôle du préfet.
21:53Attendez, pas les agglomérations, le paritarisme.
21:56Il gérait 10% du PIB, il gère 33% aujourd'hui.
22:00Ce n'est plus le même monde.
22:01Donc, on s'arrête, on se pose, 70 millions,
22:04il y a des gens intelligents qui savent gérer des complexités.
22:07C'est plus simple, c'est plus simple de remettre la voiture sur leur marbre.
22:11Je vous écoute, Jean-Louis Borloo, et je suis en train de me dire,
22:13si Sébastien Lecornu nous regarde,
22:15lui qui est en train de faire des colonnes de plus et de moins sur les milliards,
22:18il doit se dire, tout sauf ça, tout sauf ça.
22:20Je n'arrive déjà pas à trouver une majorité pour boucler un budget dans trois semaines.
22:24Tout sauf ça.
22:25Je le dis avec tendresse.
22:27Vous m'invitez gentiment.
22:29Mais ce n'est pas pour commenter,
22:30je veux dire, Sébastien, il va essayer de faire comme il peut.
22:32Ce n'est pas le sujet.
22:33L'alarme que je lui avais écrite, ainsi qu'à Macron, ainsi qu'à tout le monde,
22:36ça fait trois ans.
22:37Malheureusement, tout est vrai en pire.
22:40Et ça n'a pas amené de réponse.
22:42Non, mais je suis en train de vous dire, mais c'est normal, c'est dur de penser autrement.
22:45Et quand on est dans le fleuve, on ne voit pas le fleuve.
22:47Donc, ils essaient tous de bien faire, ce n'est pas le sujet.
22:50Je vous dis, ne gâchez pas.
22:52Ça vend des commentaires sur une petite phrase d'un article, ça.
22:55n'a pas posé les problèmes de fonds, faites des vraies émissions, de débats.
22:59Non, mais fondamental, avec le patronat, mais sur la réorganisation du pays.
23:02Avec la CFDT, avec la CGT.
23:04Voilà, c'est ça ce que je veux dire.
23:05On va recevoir un patron dans quelques instants.
23:06Merci beaucoup, Jean-Louis Borloo, d'avoir été avec nous ce soir.
23:09Merci à Mathieu Plane-Bruno, jeudi.
23:10Marie Chantret également d'avoir été ce soir à la table de 60 minutes.
23:13Il est à la tête, ce patron du quatrième distributeur français.
23:18Un mot, pardon, j'ai oublié de vous signaler, évidemment, le forum BFM TV.
23:21Ce soir, 21h, je vais me faire taper sur les doigts, animé par Maxime Switek.
23:23« Impôts, taxes, la France étouffe-t-elle ? »
23:26Voilà, on poursuivra la discussion qu'on avait il y a quelques instants.
23:30Notre invité, donc, je disais, à la tête du quatrième distributeur français,
23:33il va nous dire comment va le pouvoir d'achat des Français, justement.
23:36Qui se sert la ceinture ?
23:37Quels sont les achats qui marchent ?
23:38Ceux auxquels les consommateurs renoncent avant de passer à la caisse de ces supermarchés ?
23:42Il est aussi grand patron.
23:43Ira-t-il au meeting du patronat dans quelques jours ?
23:45Est-il prêt à contribuer à l'effort demandé aux Français ?
23:49Bonsoir, Dominique Schellcher.
23:50Bonsoir, Marc Fauvel.
23:51Vous avez entendu sans doute Jean-Louis Borloo il y a quelques instants,
23:53en disant qu'on a trop le nez dans le guidon, dans la taxe Zuckman,
23:57dans les chiffres du budget, dans l'immédiateté,
24:00et on oublie qu'il y a sans doute des réformes bien plus importantes à faire.
24:04En France, je voudrais vous entendre simplement sur le climat actuel aujourd'hui.
24:08En France, vous avez peut-être vu l'appel lancé par l'un des entrepreneurs les plus en vue,
24:12c'est un entrepreneur de la French Tech qui s'appelle Eric Larchevêque,
24:15qui dit « Aujourd'hui, les riches sont devenus des boucs émissaires dans ce pays.
24:18Si j'étais un jeune, aujourd'hui je quitterais le pays.
24:22Je leur conseille même, s'ils veulent créer leur entreprise, de quitter la France. »
24:25Qu'est-ce que vous en pensez ?
24:27Là, par contre, je ne suis pas d'accord avec lui.
24:29L'ambiance, elle n'est pas bonne.
24:31Elle est difficile.
24:32Elle est en partie anti-entreprise.
24:34Ça, c'est clair.
24:35Mais il ne faut pas quitter la France, il faut continuer à se battre.
24:38Et c'est d'ailleurs le mot d'ordre que moi je donne à mes 1200 patrons.
24:41On est une coopérative de commerçants indépendants, j'ai 1200 patrons en face de moi.
24:46Je leur dis « Faisons preuve d'optimisme, pas Béat, mais de combat. »
24:49Ça ne va pas si mal que ça.
24:52Mais la consommation alimentaire, elle, elle tient.
24:55C'est un des derniers éléments.
24:57La France ne va pas si mal que ça.
24:58Pas au point de devoir la quitter en tout cas.
25:00Mais non, et surtout pas.
25:01Et ce n'est pas quand ça va mal qu'il faut partir.
25:04Il faut rester et se battre et essayer de changer les choses.
25:06Et par contre, je rebondis sur M. Borloo à l'instant.
25:09Je suis d'accord avec lui quand il dit qu'il faut reconstruire beaucoup de choses.
25:14Ce ne sont pas des rustines, effectivement, qui permettront de régler, je pense, la situation actuelle.
25:19Il faut réécrire beaucoup, beaucoup de choses.
25:21Pourquoi ?
25:22Pour une raison toute simple.
25:24C'est que ce qu'on a construit était sur des bases d'une France qui a beaucoup changé.
25:28La France, elle vieillit à une vitesse grand V.
25:31Il y a moins d'actifs pour financer les retraites, etc.
25:35Il faut réécrire tout ça.
25:36Et vite et rapidement.
25:38Quand vous voyez les sondages, sans même parler de la taxe Zuckman, on va en dire un mot tout à l'heure.
25:42Est-ce que vous ne vous dites pas que Sophie Binet a raison, la patronne de la CGT,
25:46quand elle dit que les patrons ont perdu la bataille des idées ?
25:49Quand vous voyez, par exemple, l'immense majorité des Français qui se dégagent pour dire qu'il faut taxer davantage les entreprises.
25:55Vous avez perdu la bataille des idées.
25:57Pas vous, hein ?
25:58Je suis là pour faire passer des idées, dire que je ne suis pas d'accord et passer d'autres messages.
26:04Et on peut notamment, par exemple, si vous voulez, parler de la taxe Zuckman.
26:08Et pourquoi ?
26:09Bien que je ne sois pas du tout concerné par cette taxe.
26:11Vous ne la payeriez pas, vous ?
26:13On ne serait pas concerné, aucun des patrons de chez U, mais on est par principe contre quand même.
26:19Pourquoi ?
26:20Pourquoi ? Parce qu'en France, il y a plusieurs choses.
26:23Un, on ne serait pas concerné.
26:25Deux, je suis tout à fait d'accord pour le sujet de justice fiscale, il en faut.
26:29Il y a des propositions à faire, mais pas celles-là.
26:31On ne peut pas taxer l'outil productif.
26:34J'ai pris, je prends cet exemple, monsieur Fauvel.
26:38Imaginez un instant qu'on vous dise à vous, écoutez, vous payez des impôts sur votre salaire,
26:42mais vous avez une belle maison à côté.
26:45Et donc, on invente la taxe Zuckmaison, où on dit, voilà, on va vous taxer sur la valeur de votre maison.
26:54Chaque année, on nous demandera de prendre 2%.
26:56Exactement, et si vous n'avez pas l'argent sur vos comptes, on va vous dire, vous le donnez à l'État.
27:00C'est ça qu'on a dit au chef d'entreprise.
27:03Vous nous dites, oui, j'entends le besoin de justice fiscale.
27:06La taxe Zuckman, il ne fallait pas parce qu'elle touche le patrimoine professionnel.
27:09À la place, vous souhaitez quoi ? Vous êtes prêt à quoi plus exactement ?
27:12Près, je pense que sur le patrimoine privé, il y a sans doute des rééquilibrages à faire.
27:18D'ailleurs, le Premier ministre l'a dit, je vais augmenter et baisser des taxes,
27:21donc je pense qu'il y a des choses à faire sur ce plan-là.
27:23Mais pour moi, la réforme la plus importante à faire, c'est celle dont vous venez de parler il y a quelques minutes,
27:29c'est de baisser le coût du travail, les charges sur le travail,
27:32et de trouver des solutions à ce niveau-là.
27:34Parce que votre introduction, c'était comment vont les Français.
27:37Les Français, en partie, ils vont mal, notamment parce que les salaires n'ont pas assez bougé ces derniers temps,
27:43et qu'il faut se remettre en cause.
27:45Mais une des façons de se remettre en cause, c'est que les charges, à la fois salariales et patronales,
27:51coûtent moins cher.
27:52Je vous...
27:52Vous savez, si on enlève, si on raille des lignes sur la feuille de paye pour que le salaire net augmente,
28:00soit on attaque les cotisations patronales, soit on attaque les cotisations salariales.
28:04Ce n'est pas la même chose.
28:05Soit on fait, entre guillemets, un cadeau aux entreprises,
28:07soit on fait, re, entre guillemets, un cadeau aux salariés.
28:10Lesquels on supprime ?
28:11Je rappelle d'abord un chiffre.
28:13En 1970, un salarié touchait 69% de son super brut en net.
28:2069% de l'ensemble des charges patronales et salariales.
28:23Aujourd'hui, c'est 54%.
28:26Parce qu'on fait trop porter au travail le coût de notre protection sociale,
28:31et ça, il faut le remettre en cause.
28:32Donc, il faut retravailler.
28:34Là, j'entendais que la PIS, c'est la CSG, mais il y a peut-être d'autres choses.
28:38Mais surtout, il ne faut surtout pas dire derrière,
28:41on va la remplacer par d'autres taxes.
28:43Il faut le remplacer par des économies.
28:46Mais vous avez entendu peut-être Mathieu Plann sur ce plateau,
28:48l'économiste, il y a quelques minutes,
28:48qui nous disait que si on baisse d'un point la CSG,
28:51un point, c'est-à-dire si on offre 1% de pouvoir d'achat en plus aux salariés,
28:56c'est 15 milliards.
28:57Je sais bien.
28:58C'est pour ça que je dis qu'il faut réécrire la répartition,
29:02la prise en charge des coûts en détail.
29:04Et ce n'est pas une petite mesure par-ci ou par-là.
29:07Il faut repenser le modèle en profondeur,
29:10couvrir différemment nos charges,
29:13les faire moins peser sur le travail
29:15pour redonner de l'air un certain nombre de salariés.
29:17Et notamment à qui ?
29:18Et ça, je tiens à le dire,
29:19ça n'a pas forcément été dit dans votre plateau tout à l'heure.
29:22particulièrement à la classe moyenne,
29:24qui est celle qui, pour moi, au contact du terrain,
29:27dans mon magasin aussi, et quand je circule en France...
29:30Le magasin, il est en Alsace.
29:31En Alsace, absolument.
29:33C'est elle qui souffre le plus.
29:37Le SMIC a été revalorisé régulièrement pendant cette période inflationniste.
29:41Les prestations ont été revalorisées.
29:43Par contre, quand vous êtes une famille de la classe moyenne,
29:46vous avez plusieurs voitures,
29:48vous payez des impôts,
29:49votre salaire n'a pas forcément autant suivi,
29:52vous avez pris cette période en pleine face.
29:55Et eux, je considère aujourd'hui qu'ils souffrent le plus.
29:59Et là, il faut réagir.
30:00Et là, il faut faire des choses et bouger les lignes.
30:02Je reviens aux entreprises, Dominique Schetscher.
30:04En arrivant à l'Élysée,
30:06Emmanuel Macron a baissé assez massivement
30:08les impôts des entreprises,
30:10notamment l'impôt sur les sociétés,
30:12qui est passé de 33 à 25 %.
30:14C'est assez net.
30:15L'impôt sur le revenu n'a pas suivi la même trajectoire.
30:18Est-ce qu'il faut les remonter,
30:19ces impôts sur les sociétés,
30:20même provisoirement ?
30:23Les prélèvements obligatoires sur les entreprises en France
30:26sont les plus élevés d'Europe.
30:28On est à plus de 45 %.
30:29On ne peut pas aller au-delà.
30:31Ça, c'est une moyenne.
30:33Vous avez raison, c'est une moyenne.
30:34Mais toutes les entreprises ne payent pas le même taux
30:36avec des jeux, vous connaissez, de holding.
30:38Ou d'optimisation.
30:39C'est une moyenne, ce chiffre de 25.
30:41De 45.
30:42De 45, on est au maximum.
30:46Alors après, s'il faut regarder des situations particulières
30:49ou des excès, peut-être faut-il les regarder.
30:52Ça, je ne dis pas le contraire.
30:54Mais sur la petite entreprise, la PME, l'ETI,
30:5845 %, on ne pourra pas aller au-delà.
31:00Il faudra trouver d'autres solutions.
31:03On vous dit qu'on ne pourra pas aller au-delà.
31:05Si on augmente encore les impôts des entreprises,
31:07il se passe quoi ?
31:08Il se passe quoi ?
31:09La France est au ralenti actuellement.
31:11On va finir l'année avec un peu moins d'un pourcent de croissance.
31:15En Espagne, ça doit être 2,3.
31:16En Italie, c'est plus.
31:18Mais pourquoi c'est plus ?
31:20Parce que tous ces pays autour de nous, nos voisins,
31:23ont fait les réformes nécessaires.
31:25Parfois un peu sous le coup de la pression.
31:27Ces réformes, c'était quoi ?
31:28Baisser drastiquement les dépenses publiques,
31:30parfois contraintes.
31:32Redynamiser l'économie.
31:33Et aujourd'hui, elles retrouvent de la croissance des moyens.
31:36Elles ont de la croissance et elles ont un poids de la dette aux alentours de 3 %.
31:41Pour s'en perdre un tout petit peu ce que vous venez de dire,
31:43l'Espagne, ils l'ont fait aussi en investissant massivement dans la consommation,
31:46en redistribuant beaucoup d'argent,
31:47ce qui n'est pas tout à fait ce qui a été tenté en France ces dernières années.
31:50Mais tout à fait.
31:51Il y a tout un dispositif qui a été mis,
31:53des économies d'un côté et de la dynamisation de l'économie,
31:56pour retrouver de la croissance.
31:58Mais c'est la preuve que c'est possible.
32:00Une surtaxe temporaire a été mise en place sur les grandes entreprises.
32:03Les grandes entreprises, cette année.
32:06François Bayrou avait envisagé de la reconduire,
32:08même s'il devait être temporaire.
32:09Mais après tout, ça pourrait être du temporaire qui dure deux ans.
32:12Si la mesure est reconduite,
32:14est-ce que vous montez sur une barricade demain matin ?
32:16Mais je ne monte pas sur une barricade.
32:17Mais je suis contre.
32:18Pourquoi ?
32:19Parce qu'il y a un an, on nous a dit
32:20qu'elle va être temporaire pour une année.
32:23Et maintenant, on nous dit déjà
32:24qu'elle va durer beaucoup plus longtemps.
32:26C'est tout le problème.
32:28Le problème...
32:28Voyez, regardez.
32:29Ces dernières semaines,
32:31partout, en fait,
32:32on a déplacé le sujet
32:33de trouver des économies
32:36à quelle taxe,
32:38quelle imposition on va mettre en place.
32:40Moi, je dis,
32:40prenons le problème à l'envers.
32:42Il faut d'abord trouver vraiment,
32:44rationnellement, radicalement,
32:45des économies.
32:46Et après, on peut retravailler
32:48toute la fiscalité
32:49et la rendre plus...
32:50Y compris celle des entreprises,
32:51la fiscalité ?
32:52Mais y compris celle des entreprises.
32:53Je vous pose la question.
32:54Est-ce que vous mettez
32:55toutes les entreprises dans le même panier ?
32:56Vous n'êtes pas des petites entreprises.
32:58Les entreprises, ça veut tout dire et rien dire.
32:59C'est l'artisan boulanger,
33:01l'auto-entrepreneur,
33:04l'entreprise de taille moyenne
33:05et l'entreprise énorme.
33:07Est-ce que certaines de ces entreprises,
33:09pour vous, aujourd'hui,
33:09peuvent supporter
33:10ce que d'autres ne peuvent pas supporter ?
33:11Sans doute.
33:12Lesquelles ?
33:12Et donc, les très grandes, évidemment.
33:15Et je ne suis pas là-dedans.
33:16Nous ne sommes pas là-dedans.
33:17Nous sommes une confédération de PME.
33:19Donc, les PME, les ETI,
33:21les ETI souffrent actuellement.
33:22Toutes les ETI
33:23qui sont exportatrices,
33:25qui ont des marchés à l'étranger,
33:27souffrent.
33:28C'est vraiment très difficile.
33:30C'est elles qui font que la croissance
33:33va être très difficile cette année.
33:35Donc, on ne peut pas les imposer
33:36de manière supplémentaire.
33:37Il faut, encore une fois,
33:38réécrire, trouver d'autres solutions,
33:40faire en partie table rase
33:41d'un certain nombre de choses.
33:42Il a cité des dates importantes.
33:45Votre interlocuteur précédent,
33:461945, 1958.
33:48Moi, je crois qu'on est un tournant
33:50de société
33:51et que les Français,
33:53quand on parle,
33:54ils veulent autre chose.
33:56De tout ce que vous dites là,
33:58je déduis,
33:58mais peut-être que je me trompe,
33:59que vous irez manifester
34:01avec le MEDEF
34:01dans quelques jours ?
34:03J'y serai.
34:03J'y serai pourquoi ?
34:04Vous y serai le meeting
34:05qui est prévu le 3 octobre à Paris.
34:07Le meeting du 13.
34:08Pourquoi j'y serai ?
34:08J'y serai pour défendre
34:09les entrepreneurs,
34:11défendre les entreprises,
34:12un peu contre l'ambiance
34:13qu'on a décrite tout à l'heure,
34:15mais contre aussi
34:15cette obsession
34:16de trouver des solutions
34:18uniquement en taxant plus,
34:19en imposant plus.
34:21C'est une obsession française.
34:23Supprimons des fonctionnaires
34:24plutôt que d'augmenter
34:25les impôts des entreprises.
34:26Mais non,
34:26mais on ne fera pas ça.
34:27Sur ce plateau,
34:27hier,
34:28le patron du MEDEF,
34:29Patrick Martin,
34:29disait qu'il y a trop
34:30de fonctionnaires dans ce pays.
34:30On pourrait en supprimer
34:31dès l'an prochain
34:3270 000 en jouant
34:34sur les départs
34:35non remplacés à la retraite.
34:36Alors,
34:36on a parlé d'une mesure forte
34:38avant de réduire
34:38le coût du travail.
34:39La deuxième
34:39qui me tient particulièrement
34:41à cœur.
34:42Bercy nous dit
34:42que la suradministration,
34:46la complexité administrative,
34:47ça coûte 90 milliards d'euros.
34:49C'est ce que disait Jean-Louis Bourleau
34:50il y a quelques...
34:50Jean-Louis Bourleau.
34:51Il le dit lui aussi.
34:5290 milliards d'euros
34:53par an à la France.
34:54Mais attaquons-nous à ça.
34:55Ça, ça doit faire consensus.
34:57C'est une façon simple,
34:59comment dire,
35:00de faire des économies.
35:01Un autre exemple
35:02que je vous donne.
35:03Je suis contre
35:03toute taxe supplémentaire
35:05sur les entreprises françaises
35:06et surtout les moyennes,
35:08les petites,
35:08ce n'est pas possible.
35:09Par contre,
35:10taxons les importations
35:12comme l'a fait
35:13le président des États-Unis,
35:15les importations,
35:16par exemple,
35:16qui viennent de Chine.
35:17Tous ces petits colis
35:18qui nous envahissent
35:191,5 milliard de colis
35:21qui viennent directement
35:21de Chine par an.
35:231,5 milliard chaque année
35:24en France ?
35:251,5 milliard chaque année
35:26en France.
35:26600 avions chaque nuit
35:28dans l'ensemble de l'Europe.
35:30Plus de 90%
35:31des contrôles effectués
35:32avant l'été
35:33par les autorités
35:34montraient des produits
35:35non conformes
35:36dans ces petits colis.
35:37mais tout à fait,
35:39on est absolument naïfs.
35:41Quand ils ont vu ça
35:42aux États-Unis,
35:42qu'est-ce qu'ils ont fait ?
35:43Ils ont fortement augmenté
35:45les taxes
35:45et les droits douaniers
35:47à l'entrée.
35:47Je crois que ça a baissé
35:48de 40% le flux.
35:50Ce flux arrive...
35:50On a reporté une partie
35:51chez nous.
35:52Exactement.
35:52Ce flux arrive en Europe.
35:54Or, qu'est-ce qu'on a fait
35:55pendant 40 ans ?
35:56On avait construit
35:56un système de sécurité
35:57pour les consommateurs
35:58extrêmement fort.
35:59Là, on est en train
36:00de le faire exploser
36:01parce qu'on ne réagit pas.
36:02Mais ça, c'est la conséquence
36:04aussi de l'absence
36:04de gouvernement actuellement.
36:06C'est un exemple concret
36:07quand on nous dit
36:08qu'il y a de l'attentisme
36:09et tout.
36:09Tout le monde était d'accord.
36:10Même le Premier ministre
36:11en a parlé en disant
36:12qu'il faut qu'on taxe,
36:13qu'on agisse.
36:14On en parle depuis des mois.
36:16Ça n'est pas fait.
36:16Il faut le faire d'urgence.
36:18On peut taxer peut-être
36:18certaines très grandes
36:19entreprises françaises
36:20et il faut taxer en revanche
36:21les entreprises chinoises
36:23qui abusent en faisant,
36:25en déversant des centaines
36:26de milliers de colis.
36:27Exactement.
36:28Et pour qui c'est une stratégie
36:29et qui est une situation
36:32qui a un impact très fort
36:33sur le commerce français.
36:34J'ai utilisé un mot très fort
36:36à la rentrée
36:36qui est qu'il y a actuellement
36:38une décommercialisation en France.
36:40Ça veut dire quoi ?
36:41Décommercialisation,
36:42ça veut dire deux choses.
36:43La première, c'est que
36:43dans notre propre métier,
36:45la grande distribution,
36:45il y a des mètres carrés
36:46qui ferment.
36:47J'ai des confrères
36:47qui aujourd'hui
36:48ont des magasins trop grands
36:50qui ne rencontrent plus
36:51la désordre du public.
36:52On a vu ces images
36:52de centres commerciaux
36:53qui ferment.
36:54Tout à fait.
36:54Et de centres commerciaux
36:55qui ferment.
36:56Décommercialisation.
36:58Autre exemple,
36:59le taux de vacances
36:59des boutiques en ville.
37:0110%.
37:02Je travaille pour deux ministres
37:03qui vont partir,
37:05mais on le remettra
37:05au prochain ministre,
37:06sur un rapport
37:07sur la redynamisation
37:08des centres-villes.
37:09Qui est une vraie question.
37:10Je dis ça parce qu'on a accusé
37:12les centres commerciaux
37:14d'avoir fait déserter
37:15les centres-villes.
37:15Et aujourd'hui,
37:16on voit que les centres
37:16commerciaux sont parfois
37:17désertés à leur tour
37:18à cause du commerce électronique.
37:22Exactement.
37:22C'est un peu plus compliqué
37:24que ça.
37:25On pourrait le résumer
37:25comme ça,
37:26mais c'est un peu plus compliqué.
37:2710% de vacances
37:28des espaces commerciaux
37:30dans les centres-villes.
37:3115% dans les quartiers
37:32de villes prioritaires.
37:34C'est la conséquence
37:34de tout ça.
37:35Comment on lutte
37:36contre ça ?
37:37par une régulation
37:39plus forte,
37:40une protection.
37:42Ça ne suffira pas
37:43à remettre des boutiques
37:44d'habillement ?
37:44Non, je suis d'accord,
37:46mais c'est un moyen
37:47d'avancer.
37:49Et après,
37:49il faut accepter
37:50que sans doute
37:51les centres-villes
37:51auront un visage différent
37:52demain.
37:53Mais il y a des solutions
37:54et on fera des propositions
37:55dans le rapport
37:56dont je parlais à l'instant.
37:57Je voudrais qu'on parle
37:57de ce qui se passe
37:58dans vos supermarchés.
37:59du groupe 1 200,
38:01vous avez dit tout à l'heure.
38:011 800 magasins
38:02avec 1 200 patrons.
38:04Les derniers chiffres
38:04de l'inflation
38:05sont tombés aujourd'hui.
38:06Les prix de l'alimentaire
38:07ont augmenté
38:08le mois dernier
38:09d'1,7%.
38:11C'est-à-dire que l'inflation
38:11ne s'est toujours pas finie
38:12aujourd'hui
38:12dans les rayons
38:13des supermarchés.
38:14Elle est infime.
38:16On n'est plus
38:18dans le choc inflationniste.
38:20Par contre,
38:20c'est clair,
38:20le choc inflationniste
38:21n'est toujours pas digéré
38:22par les Français.
38:23Alors derrière
38:24ce 1,7%,
38:25il y a quoi ?
38:26Il y a principalement,
38:27on va dire,
38:27trois explications.
38:29C'est le café,
38:30le chocolat
38:31et la taxe sur les sodas
38:33qui est nouvelle
38:33depuis le 1er janvier
38:34qui a fait augmenter
38:35ces produits-là.
38:36C'est ces trois seuls produits
38:38qui expliquent
38:39les 1,7% ?
38:40Parce que d'un autre côté...
38:41On emboît du soda.
38:42Après,
38:43il y a aussi
38:43une hausse importante
38:45des services
38:46parce que l'alimentaire
38:48est relativement faible
38:50sur les 12 derniers mois.
38:51Mais quand on regarde
38:52l'ensemble de l'inflation,
38:53on est dans une deuxième phase
38:54actuellement.
38:55Tous vos abonnements,
38:56le streaming de séries,
38:59etc.
39:00Tout a augmenté.
39:01Mais là,
39:01j'ai bien redonné
39:02l'inflation
39:02sur les prix
39:02de l'alimentaire.
39:04Donc,
39:05en baisse,
39:05vous avez tout ce qui est
39:06l'huile,
39:07des produits à base de blé
39:08ont baissé,
39:08tous les produits
39:09de droguerie,
39:09parfumerie hygiène
39:10ont baissé.
39:11Sauf que ça ne se voit pas assez.
39:13Ça ne se voit pas assez
39:14parce que quand il y a encore,
39:16quand votre café,
39:17quand votre paquet de gâteaux
39:18au chocolat
39:19a encore fortement augmenté,
39:20ça vous frappe
39:21et un Français sur deux
39:23pense qu'il y a encore
39:23une inflation très forte.
39:24Ça n'est plus le cas.
39:26Et donc,
39:27nous,
39:27on continue notre travail
39:28à les accompagner
39:29et ils sont présents
39:30dans nos magasins.
39:31En mois de décembre,
39:32vont débuter
39:33les négociations annuelles
39:34avec les industriels.
39:35Comment ça se présente ?
39:37Cette année,
39:37vous avez déjà des indicateurs,
39:38vous sentez qu'ils vont
39:39vous demander des hausses
39:40gigantesques
39:41ou ça se calme ?
39:43Il y a des contacts,
39:44je suppose déjà,
39:44qui sont pris.
39:45Il y a les tout premiers contacts,
39:46mais c'est vraiment trop tôt.
39:47Je ne peux pas vous donner
39:48de tendance pour l'instant.
39:50On n'en saura plus,
39:51je dirais,
39:51dans un mois,
39:51un mois et demi.
39:52Vous venez de vous associer
39:55avec Carrefour
39:56et avec Intermarché
39:57pour faire pression
39:57justement sur les industriels.
39:58Avec Carrefour uniquement,
40:00pas avec Inter.
40:02Comme ça,
40:02ça m'a permis de citer
40:03un autre de vos concurrents
40:04pour faire pression
40:05sur les industriels
40:06justement au moment
40:06de ces discussions.
40:08Mais ça veut dire
40:09qu'il y a aussi parfois
40:11des PME
40:11qui vous vendent
40:12des produits.
40:14Ces PME,
40:14elles vont peser encore moins
40:15face aux mastodontes
40:16que vous êtes aujourd'hui.
40:18Pas du tout.
40:19Notre accord avec Carrefour
40:21concerne uniquement
40:2240 multinationales.
40:23En aucun cas,
40:24ni les ETI,
40:25ni les PME françaises.
40:26Et les fruits et légumes,
40:27on continuera à les acheter
40:29nous-mêmes,
40:29U,
40:30dans notre centrale,
40:30à Rungis.
40:32C'est 40 multinationales
40:34uniquement.
40:35Donc quand vous allez
40:36face aux multinationales,
40:37vous allez avec
40:38M. Carrefour,
40:39je vais dire M. Bompard
40:40de chez Carrefour.
40:40Absolument.
40:41Qu'en c'est chez le petit producteur
40:42de fromage AOC délicieux
40:45des Pyrénées.
40:45Dans le respect
40:46qu'on leur a toujours
40:47accordé.
40:49On est des PME,
40:50on travaille main dans la main
40:51avec les PME,
40:52il n'y aura pas de...
40:53On ne négociera pas
40:54ensemble là-dessus.
40:55Est-ce qu'il y a des gens
40:56que vous avez perdus,
40:57Dominique Chéchère,
40:58des Français
40:58qui venaient avant
41:00dans les rayons
41:00des supermarchés
41:01et qui n'ont plus
41:02les moyens de venir
41:03chez vous
41:04parce qu'ils consomment
41:05ailleurs,
41:06ou alors parce qu'ils vont
41:06au resto du cœur,
41:07ou alors parce qu'ils ont
41:08choisi certains
41:09de vos concurrents
41:09qui sont moins chers.
41:11Vous en avez perdu
41:11en cours de route
41:12avec la vague du Covid
41:12ou pas ?
41:13En l'occurrence,
41:14ils se portent plutôt bien,
41:15ils résistent sur le marché,
41:16on fait partie des enseignes
41:17en croissance,
41:18donc nous,
41:19on a plutôt gagné des clients.
41:20Mais là où vous avez raison,
41:22c'est qu'il fragmente,
41:23le consommateur français
41:24fragmente aujourd'hui
41:25sa consommation.
41:26Ça veut dire quoi ?
41:26Ça veut dire qu'avant,
41:28il fréquentait,
41:29allez on va dire,
41:30trois sources
41:32d'alimentation habituelles,
41:33aujourd'hui c'est plutôt
41:34cinq voire plus.
41:35C'est-à-dire je vais acheter
41:36ma lessive chez Action,
41:37car comme ça je les aurais
41:38tous cités.
41:38Par exemple ?
41:39Mes fruits chez Grandfrais.
41:41Il va chasser la bonne affaire,
41:43la bonne promo,
41:44le bon prix,
41:45là où il est.
41:46Et donc...
41:47Ça, comment vous réagissez
41:48face à ça ?
41:49C'est-à-dire que les chariots
41:50sont peut-être un petit peu
41:51moins remplis aussi.
41:53Comment est-ce qu'on lutte
41:54aujourd'hui,
41:55est-ce que vous luttez d'ailleurs
41:55contre le fait
41:56qu'on fait ces courses aujourd'hui
41:57dans plusieurs endroits
41:58au lieu d'un seul
41:59samedi après-midi
42:00avec les enfants ?
42:00Qu'est-ce qui a beaucoup
42:01changé la donne ?
42:02Nous sommes la seule enseigne
42:04sur le marché français
42:04depuis la crise inflationniste
42:06à avoir maintenu,
42:07je ne sais pas si vous en souvenez,
42:08le fameux panier anti-inflation.
42:10Celui qui avait été imposé
42:11par le gouvernement.
42:11Par le gouvernement.
42:12On a décidé depuis ce temps-là...
42:13Il y a que vous
42:13qui l'avez gardé ?
42:14On est les seuls.
42:15150 produits U
42:16à prix coûtant
42:16les plus vendus,
42:17on ne prend plus de marge dessus.
42:194 fruits et légumes
42:20à prix coûtant
42:20chaque semaine,
42:222 saisons français également.
42:25Donc voilà,
42:25on se bat ligne à ligne
42:27sur les produits
42:28attendus par les Français.
42:29On est aussi chez U
42:30très fort sur les produits locaux,
42:33régionaux
42:33et sur les produits frais.
42:35Et donc,
42:35on fait tout pour accueillir
42:36dans des bonnes conditions
42:37nos clients
42:37et surtout avec l'origine France.
42:40Vous nous avez dit
42:40que les consommateurs
42:41fractionnent davantage
42:42leurs achats
42:43entre plusieurs enseignes.
42:44Qu'est-ce qui a le plus changé ?
42:45Une fois qu'ils sont
42:46dans l'un de vos supermarchés,
42:47qu'est-ce qui a le plus changé ?
42:48Devant quel rayon
42:49ils ne s'arrêtent plus aujourd'hui ?
42:50Et qu'est-ce qu'ils achètent
42:51peut-être plus qu'avant aussi ?
42:52Déjà,
42:53il y a un chiffre très intéressant
42:54qu'on peut rappeler.
42:55C'est un sondage Elab LSA.
42:5773% des Français
42:59ont ces derniers temps
43:00laissé tomber
43:00un achat important.
43:02Un achat important,
43:02c'est changer de voiture,
43:04les vacances éventuellement
43:05ou changer un électroménager.
43:07Pour se concentrer sur quoi ?
43:08Sur l'alimentaire.
43:10Et dans cet alimentaire,
43:12il y a aussi eu des arbitrages.
43:15Les marques distributeurs
43:16ont eu plus de succès.
43:17La nôtre l'a eu particulièrement.
43:19Les produits premier prix aussi.
43:21La petite bonne nouvelle,
43:22parce qu'il y en a quand même
43:23Marc Fauvel,
43:24c'est que la consommation alimentaire
43:26tient depuis le début de l'année
43:27et que là,
43:27on a les premiers petits signes
43:28de gens qui nous disent
43:29et les études le disent aussi,
43:31je me suis tellement serré
43:32la ceinture ces derniers temps
43:34que je me refais plaisir.
43:35Je rachète un peu
43:36une viande de meilleure qualité,
43:38je rachète du fromage
43:38à la coupe, etc.
43:40Il y a des petits signes
43:41mais infimes de
43:42la donne est en train
43:43un peu de changer.
43:44Donc, n'étouffons pas ça,
43:46donnons de la confiance
43:47aux Français.
43:47Vous m'aviez raconté
43:48il y a quelques années,
43:49c'était sur un autre plateau,
43:50sur une autre chaîne
43:51d'Omnix-Chelcher,
43:51que vous aviez constaté
43:52dans les rayons
43:53de votre grande enseigne
43:55qui se trouve dans le Barin,
43:57dans le Haut-Rhin.
43:57Dans le Haut-Rhin, pardon.
43:59Fessenheim dans le Haut-Rhin
43:59qu'il y avait de plus en plus
44:00de personnes
44:01qui achetaient
44:03de la charcuterie
44:04ou du poisson,
44:05je crois que c'était
44:05de la charcuterie,
44:06qui se rendaient compte
44:07du prix sur l'étiquette
44:08au moment où ils le prenaient
44:08et qu'ils le déposaient
44:09avant d'arriver à la caisse.
44:11C'est vrai.
44:11En se disant,
44:12j'y arrive pas.
44:12C'est encore le cas aujourd'hui ?
44:14Ça a été encore le cas
44:15pendant cette crise inflationniste.
44:16Absolument,
44:17on trouvait régulièrement
44:17des produits
44:19et donc on a multiplié
44:20les produits déjà emballés
44:23avec un prix marqué dessus
44:24pour que ce soit simple
44:27du succès,
44:28du drive.
44:29Vous savez,
44:29les commandes en digital,
44:31pourquoi ont-elles
44:32tellement de succès
44:33et progressent-elles
44:33à deux chiffres ?
44:34Parce qu'en faisant
44:35votre commande drive,
44:36vous maîtrisez votre budget.
44:38Si vous avez 80 euros
44:39de budget pour votre semaine,
44:41si vous arrivez à 90,
44:42vous éliminez trois produits,
44:43vous êtes à 80.
44:44L'autre raison,
44:45c'est peut-être
44:45qu'on a un peu moins envie
44:46aujourd'hui
44:47qu'on a pu l'avoir
44:48il y a des années
44:49de pousser un chariot
44:50moins de temps.
44:51On est d'accord.
44:53Est-ce que le comportement
44:54des Français,
44:55ce sera ma dernière question,
44:56change aussi en fonction du mois ?
44:57Est-ce que vous constatez
44:58qu'une fois que les gens
44:59sont payés,
45:00ils n'achètent pas
45:01les mêmes choses
45:01qu'à partir du milieu
45:02ou de la fin du mois ?
45:03Mais complètement.
45:04Qu'est-ce qui change pendant ?
45:05Ce qui change,
45:06c'est que pour 4 Français sur 10,
45:09la fin de mois
45:10est quand même difficile
45:11et cette fin de mois
45:12arrive de plus en plus tôt.
45:13Donc quand la paie tombe,
45:15comme là,
45:16ces jours-ci,
45:16il y a un impact
45:17sur les achats
45:18et ça devient
45:20de plus en plus difficile.
45:21Non plus le 25 du mois
45:22pour certains,
45:23mais dès le 15 du mois.
45:24Dès le 15 du mois,
45:25on sent que c'est difficile.
45:27Donc oui,
45:28comme vous l'avez dit tout à l'heure,
45:29le pouvoir d'achat
45:30reste un sujet
45:30absolument prioritaire
45:32et que dans la résolution
45:33de problèmes
45:34dans les prochains temps,
45:35il faut l'intégrer
45:35dans la réflexion
45:36et notamment,
45:37je pense,
45:37trouver de l'air
45:38sur les salaires.
45:39Merci beaucoup,
45:40Dominique Schaeffer,
45:40de venir ce soir
45:41sur le plateau
45:42de 60 minutes.
45:43Je vous laisse donc
45:44retourner dans le Haut-Rhin
45:45du côté de Fessenheim
45:46où vous dirigez
45:47l'une des enseignes
45:48de votre groupe.
45:49Et maintenant,
45:49cette question
45:50qui n'a rien à voir,
45:51comment expliquer
45:52la vague antisémite
45:53qui touche la France
45:55depuis deux ans ?
45:56Une partie de la réponse
45:57est peut-être
45:57dans le livre
45:58de mon invité.
46:00Elle a enquêté
46:00en infiltrant pendant un an
46:01les milieux de l'ultra-gauche.
46:03Elle publie
46:03les nouveaux antisémites
46:05chez Albin Michel.
46:06Bonjour, Nora Bussini.
46:07Bonjour, merci de le recevoir.
46:08Bienvenue sur ce plateau.
46:09Vous êtes journaliste
46:10d'investigation.
46:11Vous écrivez notamment
46:12dans les colonnes
46:12du Point et du magazine
46:14Franc-Tireur.
46:14Vous avez donc infiltré
46:15des manifestations,
46:17des universités en France,
46:19la Sorbonne,
46:20Sciences Po,
46:20l'université de Columbus
46:21également aux Etats-Unis,
46:23des meetings politiques,
46:24on va avoir l'occasion
46:25d'en parler,
46:25des groupes de discussion
46:26en ligne.
46:27Votre conclusion,
46:28c'est que la gauche radicale,
46:30et le mot est important,
46:31est aujourd'hui gangrénée
46:32par l'antisémitisme.
46:34Mettons-nous d'accord
46:34sur ce terme de gauche radicale.
46:37De quoi on parle ?
46:37Oui, effectivement.
46:38L'ultra-gauche,
46:39en l'occurrence,
46:39ce sont un faisceau,
46:41un groupe de militants
46:42qui ont en commun
46:43un rejet
46:44des institutions démocratiques.
46:45Alors, ils sont politisés.
46:46Ils peuvent être,
46:47par exemple,
46:47des soutiens
46:47de partis politiques
46:49à l'instar
46:50de la France insoumise,
46:51mais également
46:51d'Europe Écologie Les Verts,
46:53du NPA,
46:53ou encore de Révolution Permanente.
46:55Mais ils peuvent tout à fait aussi
46:56être anarchistes,
46:57être écolo-radicaux, etc.
47:00Vous parlez également
47:00d'associations féministes,
47:01LGBT, etc.
47:02On va avoir l'occasion d'en venir.
47:04Pourquoi le choix de se cacher
47:05et de ne pas y aller
47:06à visage découvert ?
47:07Eh bien, tout simplement
47:08parce qu'en tant que journaliste,
47:09vous avez cité
47:10deux rédactions,
47:10Le Point et Franc-Tirer.
47:11À chaque fois que je tente
47:12aujourd'hui...
47:13On me reconnaît ?
47:14Alors, on me reconnaissait
47:15déjà à l'époque,
47:16mais surtout,
47:16on me disait
47:17que j'étais une journaliste
47:18sioniste fasciste
47:19d'extrême droite.
47:20Donc, moi, je découvrais
47:21que Le Point et Franc-Tirer
47:22appartenaient à l'extrême droite fasciste.
47:23Je pense qu'on va
47:24beaucoup être surpris
47:25en apprenant cette information-là.
47:31un avant et un après
47:327 octobre 2023
47:34dans cette poussée
47:34de l'antisémitisme.
47:36Le 7 octobre,
47:371 200 morts,
47:38une attaque terroriste,
47:40un pogrom.
47:41Voilà.
47:41Qu'est-ce qui a changé
47:42ce jour-là en France ?
47:43Ce qui a changé
47:44ce jour-là en France,
47:44c'est qu'enfin,
47:46l'antisémitisme
47:47pouvait exploser
47:48et être au grand jour.
47:48Là où avant,
47:49il était latent
47:50dans les luttes militantes.
47:50J'ai fait une précédente immersion
47:52qui s'appelle...
47:52Je déteste cette expression,
47:53mais une libération
47:54de la parole antisémite.
47:55Libération de la parole antisémite.
47:57Exactement ça.
47:58Vraiment,
47:58et j'ai pu le constater.
47:59Sauf qu'aujourd'hui,
48:00on ne dit plus toujours
48:01le terme juif,
48:02on dit majoritairement
48:03le terme sioniste.
48:03Sioniste,
48:04sans connaître la définition.
48:05Moi,
48:06quand je demandais
48:07à des militants
48:08que je côtoyais,
48:08ils me disaient
48:09mais un sioniste,
48:10c'est quelqu'un
48:10qui soutient le gouvernement
48:11génocidaire,
48:12je cite,
48:12de Netanyahou.
48:13Ils n'étaient même pas capables
48:14de savoir ce que c'était.
48:15Il y a un slogan pour vous
48:17qui résume
48:18cette nouvelle forme
48:19d'antisémitisme,
48:19un slogan qu'on a pu entendre,
48:21que vous avez entendu vous
48:22par exemple
48:22dans plusieurs manifestations,
48:24c'est
48:28« From the river to the sea »
48:29avec mon accent déplorable
48:30anglais toujours.
48:32Il veut dire quoi
48:32pour vous ce slogan
48:33et pourquoi est-ce
48:34qu'il est antisémite ?
48:34Alors,
48:35c'est un slogan qui est
48:35« From the river to the sea ».
48:36On met juste la carte ici
48:37pour ceux qui ne l'auraient pas.
48:38La rivière,
48:38c'est le Jourdain.
48:39C'est ça,
48:39exactement le Jourdain.
48:40La mer,
48:40c'est la mer méditerranée.
48:41Tout à fait.
48:41Donc là,
48:41pour ceux qui ont la carte,
48:42on le voit,
48:43l'idée est justement
48:44quand ils disent
48:45le libérer,
48:46c'est donc
48:46le libérer d'Israël.
48:48Donc,
48:48c'est appeler
48:49à la destruction
48:49d'Israël
48:50en tant que pays
48:51aujourd'hui
48:51avec les limites
48:52qui sont aujourd'hui définies.
48:54Donc,
48:54appeler à la destruction
48:55d'un État,
48:56c'est du jamais vu
48:57dans tous les autres pays
48:58internationaux,
48:58quels que soient les conflits
48:59à travers le monde.
49:00C'est le seul pays
49:01dont on appelle
49:02à la destruction.
49:03Vous dites
49:04que la Palestine,
49:05finalement,
49:05c'est devenu aujourd'hui
49:06une sorte de ciment
49:07entre toutes ces associations,
49:09tous ces mouvements,
49:09comme ont pu l'être
49:11par le passé
49:11la haine de la police
49:12pour certains
49:13ou la haine
49:15des fascistes,
49:16les associations antifas.
49:18Le nouveau ciment
49:19c'est ça.
49:20C'est une très bonne remarque
49:21puisque avant le 7 octobre,
49:22j'étais absolument persuadée
49:23que cette ultra-gauche
49:24dont on vient de parler
49:25tout à l'heure,
49:25qui était extrêmement fragmentée,
49:28parviendrait à s'unir
49:29autour de la haine du flic,
49:30justement.
49:31On avait vu
49:31l'affaire du jeune
49:32El Marzouk
49:33qui avait été justement
49:34tué par les forces de l'ordre.
49:36On avait vu les émeuses
49:37qui avaient embrasé la France
49:37mais ça n'a pas suffi.
49:38Le 7 octobre a permis
49:39d'ériger un ennemi commun.
49:41Un ennemi commun
49:41qui permet de fédérer,
49:43par exemple,
49:43je l'ai vu,
49:44des LGBT
49:44avec des figures islamistes.
49:47Quelque chose
49:47qui paraîtrait antinomique.
49:48On va rentrer dans votre enquête
49:49si vous voulez bien.
49:50Vous dites par exemple
49:50que cette question
49:51de l'antisémitisme,
49:52aujourd'hui,
49:52elle déchire
49:53certaines associations féministes.
49:55Vous racontez que des femmes
49:56ont été insultées
49:56ou menacées
49:57parce qu'elles voulaient
49:58rendre hommage
49:59aux femmes violées
50:00le 7 octobre.
50:01Exactement.
50:01J'ai recueilli
50:02pour cette enquête
50:02au total
50:03plus d'une centaine
50:03de témoignages
50:04mais en l'occurrence
50:04beaucoup de témoignages
50:05de militantes féministes
50:06qui appartenaient
50:07à des gros collectifs féministes
50:09à l'instar notamment
50:10du collectif Nous Toutes
50:11mais également
50:11des militants LGBT
50:12qui appartenaient
50:14à des gros collectifs LGBT
50:15et qui effectivement
50:16me confirment
50:17des tentatives d'agression,
50:19des expulsions
50:20manu militari
50:21de manifestations
50:22sous prétexte
50:23qu'elles seraient
50:23des, je cite,
50:24sionistes.
50:25Encore une fois.
50:25Vous parlez par exemple
50:26à un militant.
50:27On a remis les propos
50:28qui sont extraits
50:28de votre livre sur l'écran.
50:30Un militant
50:31qui vous explique
50:31au sujet du 7 octobre
50:33la résistance palestinienne
50:34a bien commis des viols
50:35que l'on peut condamner
50:36que l'on peut condamner
50:37mais ça ne relève
50:38en rien de l'antisémitisme
50:39c'est patriarcal.
50:41Exactement.
50:42Alors ça,
50:42cette phrase elle est importante
50:43parce qu'il y a quand même
50:44beaucoup de militants
50:44qui ne croient pas
50:45aux viols du 7 octobre
50:46ce qui est extrêmement
50:46important de préciser
50:47parce que dans les luttes militantes
50:48notamment féministes
50:49on nous apprend
50:49victime je te crois.
50:51Une victime vous accuse
50:52d'une agression sexuelle
50:52vous devez la croire.
50:53Mais là en l'occurrence
50:54la parole est remise en doute
50:55elle est même remise en doute
50:56par des figures
50:56comme Judith Butler
50:58on se rappelle à l'époque.
50:59Là en l'occurrence
50:59j'étais surprise
51:00qu'un militant me dise
51:01oui il y en a eu
51:02mais c'est patriarcal
51:04c'est pas antisémite.
51:04Si le Hamas a violé
51:06massivement des femmes
51:08lors du 7 octobre
51:08c'est parce que c'était des femmes
51:10et pas parce que c'était des juives.
51:11Vous êtes donc allé
51:12je l'ai dit à Sciences Po Paris
51:13à la Sorbonne également
51:15vous écrivez au sujet
51:16de Sciences Po Paris
51:16c'est devenu l'exemple
51:18de la mainmise
51:19de l'ultra-gauche
51:19antisémite
51:20sur les lieux d'éducation
51:21le chapitre consacré à Sciences Po
51:23s'appelle même
51:23la promotion intifada
51:25là on est un petit peu
51:25dans la caricature
51:26personne ne jette des pierres
51:28à Sciences Po ?
51:29Non alors on ne jette pas des pierres
51:30aujourd'hui je raconte comment
51:31il y a quand même une direction
51:32qui est arrivée
51:33avec Louise Vassy
51:34qui est arrivée à sa tête
51:34et qui a changé les choses
51:35mais avant
51:36je révèle quand même
51:37que Samy Doun
51:38qui est une organisation reconnue
51:39comme terroriste
51:39dans de nombreux pays
51:40à travers le monde
51:41comme les Etats-Unis
51:41le Canada
51:42les Pays-Bas
51:42etc.
51:43pour ses liens avérés
51:44avec le FPLP
51:45a pu entrer à Sciences Po
51:46avec le Front Libération de la Palestine
51:47qui est une organisation
51:50reconnue comme terroriste
51:51a pu entrer à Sciences Po
51:52qu'à Sciences Po Paris
51:53avant on nous proposait
51:54j'ai donné les captures d'écran aussi
51:56je les ai révélées
51:57sur mes réseaux sociaux
51:57on proposait des Google Forms
51:59pour les étudiants
52:00afin qu'ils puissent dénoncer
52:01des professeurs
52:01ou des étudiants
52:02sur leur position
52:03par rapport à la Palestine
52:04il y a beaucoup de choses
52:05dans votre livre
52:06vous parlez de tout ce qui se passe
52:07sur les réseaux sociaux
52:08vous avez aussi infiltré
52:09une réunion
52:10on vous explique
52:11comment changer les pages
52:12Wikipédia
52:12pour changer certains termes
52:15et puis il y a un personnage récurrent
52:16dans votre livre
52:17qui s'appelle Rima Hassan
52:18qui est eurodéputée
52:19de la France Insoumise
52:19c'est presque le fil rouge
52:21de ce livre
52:22pourquoi elle ?
52:24pourquoi Rima Hassan ?
52:24parce que je voulais montrer
52:26comment Rima Hassan
52:27incarne aujourd'hui
52:28aux yeux de beaucoup
52:29de français juifs
52:30mais aussi de français
52:31l'obsession juive
52:33à travers un prétendu engagement
52:36pour la question palestinienne
52:38pourquoi prétendu engagement ?
52:39parce qu'aujourd'hui
52:40quand Rima Hassan
52:41parle des palestiniens
52:43et qu'elle estime
52:44et qu'elle dit
52:44avoir de l'empathie
52:46pour ce qui se passe en Palestine
52:47je la crois tout à fait
52:48mais quand elle lit ça
52:49en permanence
52:50à la question des juifs
52:52là on peut effectivement
52:54se poser la question
52:55de est-ce qu'il n'y a pas derrière
52:56et c'est ce que je voulais montrer
52:57une forme d'obsession
52:58pour la question juive
52:59vous lui reprochez par exemple
53:01d'avoir participé
53:02l'an dernier
53:02à une manifestation
53:03en Jordanie
53:04on va voir les images
53:05si vous le permettez
53:06manifestation
53:07en hommage
53:08au chef du Hamas
53:08qui venait d'être tué
53:10quelques jours après
53:11on voit les images
53:11là
53:12est-ce que vous pouvez
53:12simplement nous commenter
53:13ce qu'on voit
53:14bien sûr
53:14j'ai révélé cette information
53:16l'année dernière
53:17justement au point
53:19j'ai trouvé cette information
53:21parce que j'étais en train
53:22de regarder
53:22les stories
53:23donc les stories
53:24ce sont des publications
53:25éphémères sur le compte
53:26Instagram de Rima Hassan
53:27ou le visage de Rima Hassan
53:28exactement
53:28Rima Hassan
53:29qui était donc
53:29à Amman en Jordanie
53:31elle était à une manifestation
53:32où elle a dit
53:33qu'elle présentait ça
53:34comme une
53:34elle couvrait le son
53:36ce qu'on entendait
53:36elle a dit
53:37c'était juste une manifestation
53:38un vendredi
53:40un jour de prière
53:40c'est ça
53:40un jour de prière
53:41sauf que moi je me suis rendue
53:42immédiatement sur le compte
53:43de Taha Bouhafs
53:44Taha Bouhafs
53:44qui était une ancienne figure
53:48de la France insoumise
53:49qui en a été expulsée
53:51suite à des accusations
53:52d'agressions sexuelles
53:53qu'il réfute
53:53et qui justement
53:55est très liée à Rima Hassan
53:56et ensemble
53:57ils étaient en Jordanie
53:58à ce moment-là
53:59et lui n'avait pas fait preuve
54:00de la même prudence
54:01que Rima Hassan
54:01il ne cachait pas
54:02ce qu'on pouvait voir
54:03à savoir
54:04toutes les affiches d'hommage
54:05à Ismaël Hannier
54:06le leader du Hamas
54:07qui avait été tué par Israël
54:09et surtout on pouvait voir
54:11les slogans
54:12qui appelaient justement
54:13à rendre hommage
54:13au leader du Hamas
54:14et ça elle n'a pas pu
54:15ne pas l'entendre
54:16elle n'a pas pu
54:17ne pas reconnaître
54:18l'homme qui était sur ces images
54:19ça me paraît compliqué
54:20vraiment
54:21en l'occurrence
54:21vu le nombre d'affiches
54:23qu'il y avait
54:23vous citez également
54:25un tweet
54:25toujours de Rima Hassan
54:26là on est toujours
54:27au mois d'août 2024
54:28je le cite
54:29dans son intégralité
54:29pour l'essentiel du monde
54:31en dehors de la pensée
54:31hégémonique occidentale
54:33personne ne rattache
54:34le 7 octobre
54:34à du terrorisme
54:35dans le contexte
54:36d'occupation
54:37et de colonisation
54:37de la Palestine
54:38qui perdure depuis 1948
54:40ça pour vous
54:42est-ce que ça rentre
54:43dans la définition
54:43de l'antisémitisme ?
54:44ça rentre dans la définition
54:45d'apologie du terrorisme
54:46et des glorifications
54:47en l'occurrence du terrorisme
54:48et c'est le souci aujourd'hui
54:49qu'on va avoir
54:50avec beaucoup de
54:51on pense qu'aujourd'hui
54:52dénoncer l'antisémitisme
54:53c'est dénoncer
54:54les personnes qui vont avoir
54:55une empathie légitime
54:56je le précise
54:56pour les civils palestiniens
54:57en l'occurrence
54:58il y a une différence
54:58et je l'ai montré
54:59quand j'ai fait par exemple
55:00une manifestation à Angers
55:01manifestation en soutien
55:02à la Palestine
55:02où à aucun moment
55:03il y avait une glorification
55:04une apologie du terrorisme
55:06on est tout à fait capable
55:07d'exprimer un soutien
55:08et j'espère qu'on pourra
55:09continuer à le faire
55:09sans glorifier
55:10des organisations terroristes
55:11vous l'avez contacté
55:12pour ce livre ?
55:13évidemment
55:13je lui ai posé
55:14à plusieurs reprises
55:15est-ce qu'elle a répondu ?
55:16alors pour la première fois
55:17elle a préféré
55:18ni ne confirmer
55:19ni m'inspirmer
55:20les informations
55:20que je révèle
55:21dans cet ouvrage
55:22et la seconde fois
55:23elle ne m'a pas répondu
55:24pour vous
55:25on sait que c'est Jean-Luc Mélenchon
55:27qui avait décidé
55:29de la mettre
55:29en septième position
55:30sur la liste
55:31aux européennes
55:32on sait aussi
55:32qu'elle jouit
55:33d'une grande popularité
55:34aujourd'hui
55:34dans une partie
55:35de la jeunesse
55:36pour vous
55:36comment vous l'expliquez ?
55:38c'est du clientélisme
55:39pour parler au banlieue
55:40ou c'est
55:41je remets ce mot
55:42avec elle c'est
55:43de l'antisémitisme
55:44de la part des insoumis ?
55:45je pense que c'est une stratégie
55:47c'est pour ça
55:47que j'ai voulu révéler
55:48à la fin de ce livre
55:49j'ai cité des figures
55:50qui sont considérées
55:52qui sont accusées
55:53d'antisémitisme
55:53comme Aurélia Boutelja
55:54ou comme
55:55Elias Dimzalène
55:56que j'ai pu voir
55:57place de la nation
55:58appelée à faire
55:59l'intifada de Paris à Gaza
56:00qui les uns comme les autres
56:02racontent à des moments différents
56:03comment pour eux
56:04le parti de la France insoumise
56:06et Jean-Luc Mélenchon
56:07serait je cite
56:08islamophobe
56:09mais incarnerait parfaitement
56:10le cheval de Troie
56:12idéal
56:12pour pouvoir faire prospérer
56:14leurs idées
56:14dans un milieu politique
56:16et Rima Hassan
56:17en l'occurrence
56:17c'est celle qui permet
56:18de fédérer
56:18des militants extrêmement radicaux
56:20comme Aurélia Boutelja
56:21qui va quand même défendre
56:22une Rima Hassan
56:22et pour vous c'est quoi ?
56:23c'est du clientélisme ?
56:24c'est électoral ?
56:25c'est tout à fait je pense électoral
56:26en tout cas
56:26il y a une stratégie
56:27et cette stratégie
56:28pourquoi elle est là ?
56:29parce qu'aujourd'hui
56:29on a une génération Z
56:30qui sera en partie
56:31pour sa grande majorité
56:32primo-votante
56:33en 2026
56:34et en 2027
56:34pour les municipales
56:35et les présidentielles
56:36cette génération Z
56:37aujourd'hui
56:37Rima Hassan
56:38est une des figures
56:38qu'elle suit le plus
56:39sur les réseaux sociaux
56:40un dernier mot
56:41parce que quand on referme
56:42votre livre
56:43on se demande
56:44ça s'appelle
56:45les nouveaux antisémites
56:46si pour vous
56:47les antisémites
56:48sont uniquement
56:49de ce côté-ci
56:49du spectre politique
56:50ou s'il y aurait
56:51une autre enquête à faire
56:51sur l'autre côté ?
56:53bien sûr
56:53il y a déjà eu
56:53énormément d'enquêtes
56:54extrêmement fournies
56:56sur l'antisémitisme
56:57à l'extrême droite
56:58et surtout
56:58je montre comment
56:59elle se relie
56:59quand je révèle
57:00que Rima Hassan
57:01retweet à plusieurs reprises
57:02Alain Soral
57:02on a exactement
57:04comment il y a
57:05une convergence
57:05des luttes
57:06autour de l'antisémitisme
57:07Merci beaucoup
57:08Nora Bussigny
57:09dans quelques minutes
57:10le 20h de BFM
57:11présenté par Guillaume Daré
57:12et puis à 21h
57:13ne manquez pas
57:14le nouveau forum
57:15de BFM
57:15animé par l'ami
57:16Maxime Suitec
57:17sur la question
57:18des impôts
57:18et des taxes
57:19Maxime Suitec
57:20vous avez 30 secondes
57:21parce qu'on est en retard
57:22comme tous les soirs
57:22pour nous donner le programme
57:23Très simple
57:27programme épidermique
57:28qui peut provoquer
57:29des réactions épidermiques
57:30ce soir avec ce débat
57:31autour des taxes
57:32des impôts
57:32savoir si la France
57:33étouffe
57:34point d'interrogation
57:35on a demandé ce soir
57:36à des agriculteurs
57:38des retraités
57:39des infirmières
57:40infirmiers
57:40des profs
57:41de venir nous raconter
57:42leur fiche de paie
57:43de venir nous raconter
57:44leur avis d'imposition
57:45tout simplement
57:46pour comprendre
57:47voilà
57:47où va leur argent
57:48ce qu'ils payent
57:49comme impôts
57:49comme taxes
57:50où va leur argent
57:51et où eux feraient
57:52des économies
57:53voilà
57:53le sujet peut crisper
57:55un tout petit peu
57:55c'est tout à l'heure
57:56le studio est prêt
57:57on attend maintenant
57:58nos invités
57:59c'est à 21h
58:00c'est sur BFM TV
58:00et c'est le retour
58:02du forum
58:02à tout à l'heure
58:04Maxime
58:04et dans une poignée de secondes
58:05le 20h BFM
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