- il y a 6 semaines
Chaque jour, Marc Fauvelle vous accompagne de 19h à 20h dans 60 minutes Fauvelle sur BFMTV.
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00:00Générique
00:00C'est donc l'image du jour, celle d'un ancien chef de l'Etat qui rentre chez lui à la maison.
00:16Image captée aujourd'hui devant le domicile parisien de Nicolas Sarkozy qui a donc quitté quelques minutes plus tôt la prison de la santé.
00:22L'ex-président reste sous contrôle judiciaire dans l'attente de son procès en appel.
00:26Il a interdiction notamment de rencontrer, je vous le disais, le ministre de la Justice Gérald Darmanin.
00:31Décision rarissime, on va tout vous expliquer dans un instant.
00:34D'abord les images du jour, elles sont signées Amandine Chocteau et Bertrand Ségui.
00:42Le retour donc, vous le voyez, en direct de Nicolas Sarkozy à son domicile après 21 jours d'incarcération, 20 nuits en prison.
00:50Il va dormir ce soir chez lui, Nicolas Sarkozy.
00:52Tout à l'heure, l'ancien chef de l'Etat a répondu très clairement, très précisément à toutes les questions aux côtés de l'un de ses avocats.
01:02Il a pris la parole et là, il a utilisé des mots très précis en expliquant que sa détention avait été très éprouvant.
01:07Je cite Nicolas Sarkozy, cette épreuve m'a été imposée, je l'ai vécue, c'est dur, c'est très dur.
01:13Je veux rendre hommage au personnel pénitentiaire qui a été d'une humanité exceptionnelle qui a permis de rendre ce cauchemar supportable.
01:22La Cour a décidé d'un placement sous contrôle judiciaire de l'ancien chef de l'Etat.
01:27Avec un certain nombre d'obligations et d'interdictions à respecter.
01:31Interdiction de sortir du territoire national, interdiction d'entrer en contact avec les différentes personnes, notamment du dossier libyen,
01:38et interdiction d'entrer en contact avec le ministre de la Justice.
01:41C'est une étape, la prochaine étape c'est le procès en appel.
01:47Il ne faut pas dresser de rideau de fumée sur le fond de l'affaire qui sera jugé en mars et qui est une affaire extrêmement grave.
01:53Pour les images du jour, pour en parler, ce soir Alexandra González, chef adjoint du service police-justice de BFM TV,
02:01bonsoir et bienvenue à vos côtés.
02:02Laurent Valdigui, journaliste d'investigation, consultant BFM, bienvenue également.
02:07Ludovic Fria, bonsoir, vous êtes premier vice-président adjoint au tribunal judiciaire de Paris
02:11et président de l'Union syndicale des magistrats, soyez le bienvenu.
02:14Bonsoir.
02:15Alain Dehamel, éditorialiste politique à BFM, est avec nous également.
02:19Bonsoir.
02:19Bonsoir.
02:20Et ravi de vous retrouver Alain.
02:21Pour vous, tout d'abord, on va parler du contrôle judiciaire et de cette impossibilité de rencontrer Gérald Darmanin.
02:27Vous allez nous expliquer si c'est rarissime, inédit et pourquoi surtout la justice a pris une telle décision.
02:34Mais d'abord, peut-être sur cette image Alain Dehamel captée cet après-midi dans le 16e arrondissement de Paris,
02:39Nicolas Sarkozy, qui rentre à la maison après ces trois semaines passées dans une cellule de la prison de la santé.
02:45Pour vous, cette image, elle symbolise quoi ?
02:48Je vais vous dire, j'étais content de cette image.
02:52C'est une image qui m'a fait plaisir.
02:54Je trouvais que moi, je ne discute pas du tout le jugement qui a été pris par le tribunal correctionnel.
03:00Mais en revanche, j'ai tout à fait désapprouvé le fait de l'incarcérer, qui n'était pas utile,
03:10parce qu'il n'allait pas sortir, il n'allait pas se sauver, il n'allait pas influencer des témoins,
03:15il n'allait pas déclencher des désordres dans la rue.
03:18Donc je trouvais que c'était inutile, donc injuste et inutilement humiliant.
03:22Donc j'étais content qu'il sorte comme ça.
03:25Voilà, maintenant j'ai trouvé aussi, parce que connaissant bien Nicolas Sarkozy,
03:29je craignais un peu qu'il y ait, si j'ose dire, une réplique véhémente à ce qui s'était passé.
03:35Le droit a été appliqué, la vérité triomphera, dit-il.
03:38Et il a tenu des propos extrêmement mesurés et raisonnables,
03:43ce qui ne veut pas dire qu'il ne va pas se défendre, parce qu'il va se défendre jusqu'au bout, ça c'est certain.
03:47Mais j'ai trouvé que ça s'était passé correctement.
03:50Et je suis très content, alors pour le coup, de ce qui concerne Gérald Darmanin,
03:56parce que je, d'ailleurs je l'avais dit, je ne sais plus si c'était avec vous.
04:00Oui, c'est avec moi, vous l'avez peut-être dit ailleurs aussi.
04:01Oui, non, non, mais quand je dis ailleurs, c'était avec un de vos confrères.
04:06Je suis très content que les magistrats aient précisé qu'ils ne devaient pas rencontrer Gérald Darmanin,
04:11parce que je trouve que Gérald Darmanin avait eu complètement tort,
04:14étant le garde des Sceaux, de se rendre en prison pour le rencontrer.
04:17On va revenir sur cette mesure d'éloignement de Nicolas Sarkozy et Gérald Darmanin.
04:21D'abord sur la remise en liberté, Laurent, Alexandra,
04:24pourquoi, sur quoi s'appuie la justice aujourd'hui pour décider au bout de trois semaines de l'autoriser à rentrer à la maison ?
04:29Alors en fait, c'est vrai que ça peut paraître assez technique,
04:32mais c'est complètement différent du moment où la condamnation a été prononcée.
04:36Quand la condamnation a été prononcée, la justice a prononcé ce qu'on appelle une exécution provisoire.
04:42On exécute immédiatement la décision de justice, au regard, dit la justice, de la gravité des faits et de l'effectivité de la peine.
04:51Pendant quelques secondes, si je puis dire, quand il est rentré en prison, il était sous ce régime de l'exécution provisoire.
04:57Mais dès l'instant où il a fait appel, il bascule en détention provisoire.
05:02Et la détention provisoire, ce ne sont pas du tout les mêmes critères que pour l'exécution provisoire.
05:07Et donc c'est pour ça qu'aujourd'hui, la justice, elle s'est penchée sur la détention provisoire,
05:12pas sur le fond du dossier, sur le fond de la condamnation, mais elle dit, sur la détention provisoire,
05:18les objectifs peuvent être remplis s'il est à l'extérieur de la prison avec un contrôle judiciaire.
05:25Et donc, on le remet en liberté.
05:26Bon, le contrôle judiciaire, maintenant, justement, on va rentrer dans le vif du sujet.
05:30Pourquoi Laurent Valdiguet, l'interdiction de rencontrer Gérald Darmanin ?
05:32Oui, mais c'est vrai, un tout petit retour en arrière.
05:35L'image du jour que vous avez vue, Alain Duhamel, où il est devant chez lui,
05:41ce n'est pas vraiment l'image du jour.
05:43Parce que l'image du jour, vous ne l'avez pas vue, elle était dans cette salle d'audience ce matin,
05:47il est libre devant chez lui.
05:49Et devant cette salle d'audience ce matin, il s'est passé quelque chose
05:52qui ne s'était jamais passé devant une salle d'audience,
05:54sauf une fois dans un de ses procès à lui,
05:56c'est que la totalité des personnes qui rentraient dans cette salle
05:59étaient priées de mettre leur petit téléphone portable dans une enveloppe fermée.
06:03Et pourquoi dans une enveloppe fermée ?
06:05pour que justement personne ne puisse faire de photos de sauvage de ce qu'on allait voir.
06:09Et ça c'est bien ou pas ?
06:09Oui, c'est très bien.
06:11On allait voir quoi ?
06:12On allait voir Nicolas Sarkozy, pas libre devant chez lui,
06:15mais Nicolas Sarkozy entouré de ses deux avocats,
06:18dans une petite salle sordide, avec un mur taché,
06:22et une petite salle comme une salle de garde à vue, une petite table,
06:26habillée comme il était le jour de son départ en prison,
06:29c'est-à-dire il y a 20 jours, filmée par une caméra, par une vidéo judiciaire.
06:35Juste pour avoir la précision, Laurent Vallier, c'est un traitement de faveur dans ce cas précis,
06:39ou c'est toujours le cas ?
06:41Les deux détenus avant lui, Alexandre Djouri et Wahim Nasser,
06:47ils ont eu exactement le même traitement.
06:49On les a vus apparaître.
06:51Alors le premier, Wahim Nasser, on l'a vu apparaître en gros plan,
06:53parce qu'il n'avait pas d'avocat,
06:54donc la caméra était en plus gros plan sur lui.
06:58Il avait changé, il a 81 ans, Wahim Nasser,
07:01il en paraissait cinq de plus.
07:03Il avait été extrêmement marqué par la prison.
07:06Alexandre Djouri, inversement, la semaine suivante, pas du tout,
07:08il avait l'air en pleine forme.
07:10Nicolas Sarkozy, il avait l'air marqué par la prison aujourd'hui, évidemment.
07:14L'impression que ça a pu donner,
07:16après il a parlé, sa voix a été un peu changée quand même.
07:19Quand il s'est mis à parler à la fin,
07:21quand il s'est mis à plaider, il a repris du tonus.
07:24Mais l'impression que ça a donné,
07:26c'est qu'il ne sera plus jamais le même.
07:30C'est-à-dire que trois semaines en prison,
07:31ça marque un homme quel qu'il soit ?
07:32Depuis trois semaines, ses avocats, ses proches,
07:36tous ceux qui sont au contact de lui,
07:39s'efforcent de dire qu'on ne dira rien sur ses conditions de détention.
07:43Rien n'a vraiment filtré sur ses conditions de détention.
07:46Et bien là, il a lâché le morceau,
07:47on se sent ce qu'il a dit, comme le disait Alexandra.
07:49C'était dur.
07:49C'était un cauchemar.
07:52Que c'était dur, que c'était éreintant.
07:55Parce qu'on le sait, il ne dormait pas la nuit.
07:57Donc, en quelques minutes,
07:59il a campé le décor de cette pliure dans sa vie
08:03qui sera avant et après.
08:05Alors, c'est vrai aussi que c'était le premier round,
08:08aujourd'hui, de ce procès en appel,
08:10où il risque tant.
08:10Et on va en parler du procès en appel qui arrive au mois de mars prochain.
08:14Ludovic Fria, pourquoi interdire à Nicolas Sarkozy
08:17de rencontrer Gérald Darmanin, garde des Sceaux ?
08:20Tout d'abord, ce que je souhaite dire,
08:21c'est que j'imagine que pour Nicolas Sarkozy et sa famille,
08:25c'est un immense soulagement de se retrouver dehors.
08:29Et c'est également l'application de la loi,
08:32telle qu'elle a été votée par l'Assemblée nationale il y a déjà bien longtemps,
08:36le fameux article 144,
08:38quasiment un an, tous les Français connaissent l'article 144,
08:39qui dit qu'effectivement,
08:42en matière de détention provisoire,
08:44la liberté, c'est la règle,
08:46et la détention, c'est l'exception qui doit être motivée.
08:48Là, la Cour n'a pas trouvé une motivation nécessaire,
08:52suffisante pour le maintien en détention.
08:54Il sort, il sort ce contrôle judiciaire,
08:56dont acte, c'est très bien,
08:58c'est l'application de la loi ordinaire,
09:00je dirais, la loi de tous les jours,
09:02à quelqu'un qui n'est pas ordinaire, on est bien d'accord.
09:03Mais c'est ni une victoire, ni un acharnement,
09:06c'est un passage, un moment, une étape,
09:09sur le procès qui va venir dans quelques minutes.
09:11Je ne suis pas entièrement sûr qu'Henri Guéno
09:12qui va nous rejoindre dans quelques minutes sera de votre avis,
09:14mais sur Gérald Darmanin,
09:15et l'interdiction de se rencontrer.
09:17Pourquoi ? Quel est le risque ?
09:19Il faut lire la décision,
09:20alors la décision, il y a une motivation sur ce point-là.
09:23Sur la décision, faire 11 pages,
09:24c'est dans la page 9, on l'a tous lue aujourd'hui.
09:28Ce que je pense, c'est que, d'une part,
09:31ça fait longtemps qu'on le dit,
09:33il faudrait pouvoir dissocier le parquet
09:36du pouvoir du garde des Sceaux.
09:38Le garde des Sceaux et le supérieur hiérarchique des parquets,
09:42qui sont certes indépendants,
09:43il ne peut pas donner d'instructions nominatives, précises,
09:47mais néanmoins, il y a ce lien de subordination qui existe,
09:49et lorsque Gérald Darmanin, comme garde des Sceaux,
09:52à la fois, c'est la double casquette,
09:54chef des prisons, chef de la pénitentiaire,
09:56et chef des parquets se déplace en détention,
10:00rencontrer quelqu'un qui vient de rentrer en détention,
10:02sur un procès aussi médiatique, ça brouille.
10:04– C'est ça le problème,
10:05si Gérald Darmanin n'était pas venu visiter Nicolas Sarkozy,
10:08dit-il, pour vérifier ses conditions de sécurité,
10:10il pourrait encore se voir ce soir ?
10:12– On peut le penser.
10:14– Déjà, dans l'heure de débat de ce matin,
10:18il n'en a jamais été question de ça.
10:19Il a été question d'une écoute téléphonique,
10:21où Nicolas Sarkozy avait tenté de faire pression,
10:24d'après les écoutes, à l'époque, en 2013,
10:26sur Patrick Calvard, qui était le patron de la DGSI.
10:28Mais il n'a jamais été question de Gérald Darmanin,
10:31et encore moins de la visite de Gérald Darmanin à la prison.
10:34Mais il a été question, d'ailleurs, dans l'arrêt,
10:36ils écrivent, l'arrêt, il est rendu deux heures plus tard,
10:40à 13h30, ils écrivent sa capacité
10:42à actionner différents services de l'État.
10:45– On parle de Nicolas Sarkozy.
10:47– Il parle de Nicolas Sarkozy.
10:48– Et il cite le militaire de la justice
10:49comme étant le supérieur du parquet général.
10:51Le parquet général, c'est celui qui va requérir contre lui
10:54au procès en appel.
10:56Mais c'est vrai qu'en filigrane,
10:59tout le monde a compris dans cette salle d'audience,
11:00quand il égrenait les interdictions,
11:03qu'il s'agissait de renvoyer Nicolas Sarkozy
11:05et Gérald Darmanin,
11:07à ce que Rémi Hetz, le premier procureur de France,
11:09le procureur par la Cour de cassation,
11:11avait qualifié d'erreur.
11:14Rémi Hetz avait dit, avait mis en garde Gérald Darmanin
11:16avant qu'il y aille.
11:17Il avait exprimé l'intention d'y aller.
11:18Il avait dit, je vous mets en garde,
11:20ce serait une entorse à l'indépendance des magistrats.
11:23Et d'ailleurs, dans l'arrêt, il vise Olivier Gérond,
11:28qui est le président de la Cour d'appel,
11:29qui est celui qui va décider,
11:31avec deux assesseurs,
11:32qui va décider de l'avenir judiciaire de Nicolas Sarkozy,
11:35il envoie le message,
11:37ça suffit.
11:39L'indépendance des magistrats, c'est nous.
11:41La sérénité des débats pour le procès en appel,
11:44on en a besoin.
11:46C'est ça le message qu'il envoie.
11:47La sérénité des débats,
11:49nous n'avons pas besoin d'interférences.
11:50C'est un peu ça qu'il envoie dans cet arrêt.
11:52Il y a un petit peu de politique dans le message derrière ou pas ?
11:54Il y a un petit peu de politique dans cet arrêt, bien entendu.
11:56Fichez-nous la paix.
11:57Fichez-nous la paix.
11:58Laissez-nous juger tranquille, entre nous.
12:00Je pense que tout le monde a intérêt à cette sérénité.
12:03Nicolas Sarkozy et ses avocats,
12:04les premiers, pour expliquer quels sont leurs arguments.
12:07Les partis civils,
12:08n'oublions pas qu'il y a des partis civils dans le ciel,
12:09ont également intérêt à cette sérénité
12:11pour que leurs avocats puissent porter leur voix.
12:14Et le tribunal, pour débattre,
12:15enfin la Cour, pas le tribunal,
12:16la Cour, pour débattre sereinement.
12:18Il faut éviter, effectivement,
12:19d'opposer systématiquement
12:21le judiciaire et le politique.
12:23Ce sont deux temps différents.
12:24Il faut arrêter de les mélanger à l'envie.
12:26Il y a un petit camouflet pour Gérald Darmanin,
12:28Alain Dehamel, là-dessus.
12:30Il avait dit, je sais faire la part des choses.
12:32Certes, Nicolas Sarkozy est mon ami,
12:33mais là, je viens parler sécurité d'un ancien président.
12:36Bien sûr qu'il y a un camouflet,
12:37mais je sais que je peux être agaçant
12:40à jouer les vieux messieurs,
12:41mais moi, je me rappelle la façon dont les choses se passaient
12:43quant à l'imperfite et tes gardes des sceaux.
12:45Et comment ça se passait ?
12:47Vous nous rappelez comment ça se passait ?
12:49Eh bien, il y avait un chef
12:50qui était le garde des sceaux,
12:52et puis il y avait des soldats au garde-à-vous
12:54et qui faisaient ce qu'on leur demandait.
12:56Ce qui, d'ailleurs, n'était pas forcément
12:57ce qu'ils faisaient de plus glorieux dans la vie.
12:59Et quand je vois ce qu'est devenue la justice maintenant,
13:03deux générations après,
13:05je trouve que c'est quand même un drôle de progrès, franchement.
13:07Et à l'époque, un procureur,
13:10à l'époque d'Alain Perfite,
13:11c'était un subordonné, exécutant et au garde-à-vous.
13:16Aujourd'hui, un procureur,
13:18c'est un homme indépendant
13:19et qui ne veut pas qu'on essaye d'aucune manière
13:23de lui forcer la main.
13:25Eh bien, je trouve, franchement,
13:26qu'il y a des domaines dans lesquels on a régressé,
13:29mais que ça, c'est un domaine dans lequel on a progressé.
13:31Alexandra González.
13:32Oui, pour rebondir sur ce que disait tout à l'heure Laurent
13:35sur les conditions carcérales
13:37et sur les mots de Nicolas Sarkozy,
13:38qui ont été forts quand il est sorti.
13:40Il parle de, je cite,
13:43un cauchemar
13:43et il fait référence à tous les détenus en général.
13:46Ce qui va être intéressant pour les observateurs politiques
13:48comme Alain et comme d'autres,
13:51c'est de voir si dans son discours,
13:52à la fois le discours public
13:54qu'il pourra tenir dans les prochains mois,
13:56les prochaines années,
13:57mais aussi le discours qu'il pourra tenir
13:59auprès de ses proches
14:00qui sont en fonction parlementaire encore,
14:03est-ce qu'il va évoluer
14:04sur la question de la prison ?
14:06On se souvient qu'en 2015,
14:08il avait demandé que pour toutes les peines
14:10au-delà de six mois fermes,
14:12il y ait une exécution dans les murs,
14:14qu'il n'y ait pas d'aménagement possible
14:16quand on était condamné, par exemple,
14:18à un an de prison ferme.
14:19Est-ce que là-dessus, il va évoluer
14:20maintenant qu'il a connu la prison dans sa chair ?
14:22Madame, Messieurs,
14:23je voudrais qu'on voit un tout petit peu
14:24comment le monde nous observe.
14:26C'est un peu présomptueux,
14:27mais en tout cas,
14:27comment la presse étrangère
14:29regarde cette mise en liberté de Nicolas Sarkozy.
14:32Bonsoir, Raphaël Grabli.
14:33C'est l'heure du radar BFM.
14:36Ce soir, vous avez ouvert la presse étrangère.
14:37C'est pourquoi ?
14:38Oui, bonsoir Marc.
14:39J'ai ouvert surtout mon téléphone,
14:41mon smartphone,
14:42avec une notification,
14:43une notification qui est venue
14:45assez rapidement du New York Times.
14:47Alors, une notification du New York Times,
14:49ça n'arrive pas tous les jours
14:50pour des sujets, on va dire,
14:51froco-français,
14:53avec un rappel de l'article,
14:54un rappel dans l'article, justement,
14:56qu'on a trouvé dans beaucoup d'articles
14:58de la presse étrangère,
14:59notamment le fait que Nicolas Sarkozy
15:01soit le premier président français
15:03emprisonné depuis 50 ans,
15:05notamment dans la presse anglo-saxonne.
15:07On rappelle fréquemment ça.
15:08Voilà, ça, c'est la notification.
15:10On appelle ça un push en bon français,
15:12envoyé par le New York Times,
15:14toujours du côté américain.
15:16CNN qui a réagi extrêmement rapidement
15:19et comme d'autres médias anglo-saxons également,
15:23CNN qui a repris cette information
15:24qui avait été partagée
15:25par nos confrères du Point,
15:27Nicolas Sarkozy.
15:29Oui, exactement.
15:30La fameuse affaire des yaourts
15:31qui n'aurait mangé que des yaourts
15:33pendant les trois semaines,
15:35derrière les barreaux craignant.
15:36Je cite apparemment
15:37que d'autres détenus
15:38ne crachent dans sa nourriture.
15:39Nicolas Sarkozy
15:39qui était l'ancien ministre de l'Intérieur.
15:43Mais on rappelle aussi,
15:44c'est très important,
15:45que l'entourage de Nicolas Sarkozy
15:46a nié par ailleurs cette information.
15:49J'ai été beaucoup plus à l'Est,
15:51en Russie,
15:52sur le site du quotidien,
15:54Komsomolskaya Pravdal,
15:57un des principaux quotidiens du pays.
15:59Et un titre,
15:59alors ça peut étonner,
16:01un camouflet pour Macron.
16:02Pourquoi ?
16:03L'ancien président Sarkozy
16:04est libéré de...
16:05Ce n'est pas du tout étonnant.
16:06Alors voilà.
16:07Mais je me suis posé
16:10exactement la même question que vous.
16:11Pourquoi ?
16:12Quel rapport avec Emmanuel Macron ?
16:14En fait,
16:14quand on lit l'article,
16:15on comprend que Nicolas Sarkozy
16:17est présenté comme un opposant politique
16:19qui aurait été potentiellement
16:20envoyé en prison
16:21sur ordre d'Emmanuel Macron.
16:22Ça n'a évidemment
16:23ni que ni tête,
16:25mais c'est surtout un moyen
16:26de mettre Emmanuel Macron
16:27au même plan des accusations
16:29qui visent Vladimir Poutine.
16:30Donc c'est une façon aussi
16:31de relativiser.
16:32Et je termine très rapidement
16:33avec une personne
16:35que vous ne connaissez peut-être pas
16:36autour de ce plateau,
16:37Mario Nafal.
16:38Alors ce n'est pas un média,
16:40mais c'est tout comme
16:40c'est un influenceur,
16:42l'un des plus gros influenceurs
16:43de la sphère MAGA
16:44aux Etats-Unis.
16:452,6 millions d'abonnés
16:47qui transforment là aussi
16:49dans une façon,
16:50avec une façon légèrement différente,
16:51la décision de justice
16:52en décision politique.
16:54Et la France prouve
16:54que la justice s'adapte
16:56à la tête du client.
16:58Si je résume tout ça,
16:59masquerait aussi
17:00une forme de corruption
17:01et ce qui fait penser
17:02quelque part
17:03à ce qu'expliquent
17:04certains médias russes finalement
17:06et ce qui peut avoir
17:07pour enjeu
17:08de saper quelque part
17:10la confiance
17:10des Français
17:12dans leurs institutions.
17:13Entre l'information,
17:14la désinformation
17:14et l'ingérence,
17:15parfois on est un petit peu
17:16à la limite.
17:17C'est du complotisme basique.
17:20C'est vrai
17:21chez des influenceurs américains
17:23qui ne sont pas
17:24des grands intellectuels.
17:26Qui sont très écoutés.
17:27Je sais bien.
17:28Mais qui sont des polémistes
17:31de 27ème catégorie.
17:33C'est-à-dire
17:33ignorants,
17:35évidemment partiaux
17:36et avec uniquement
17:37le désir
17:38de casser,
17:39de salir.
17:41Bon,
17:41et chez les Russes,
17:42on sait très bien
17:43que ce qui s'imprime
17:44chez les Russes,
17:45c'est ce que Poutine
17:45veut pouvoir lire.
17:47Et ce que Poutine
17:48peut pouvoir lire,
17:49c'est que...
17:49C'est que c'est un camouflet
17:50pour l'année dernière.
17:52Et que la France
17:53est un pays dégénéré
17:54avec des mœurs
17:55inacceptables,
17:56etc.
17:57Alors que la grande
17:58civilisation russe,
17:59elle,
17:59est un modèle universel.
18:01L'image de la France,
18:02pour vous,
18:03elle est abîmée
18:04par la condamnation
18:05de Nicolas Sarkozy
18:06ou au contraire,
18:07la France est une
18:08si belle démocratie
18:09que sa justice
18:10ose s'attaquer,
18:11y compris aux plus puissants
18:12et y compris
18:13un ancien chef de l'État.
18:14Laurent Valdiguet.
18:15Il y avait beaucoup
18:16de journalistes étrangers
18:17ce matin.
18:17Ça, c'est vrai
18:18qu'il y avait
18:18toutes les caméras étrangères.
18:20Donc, ça suscite
18:21l'intérêt des étrangers.
18:23C'est vrai que c'est
18:23le premier chef d'État,
18:25ancien chef d'État
18:25européen
18:26à être incarcéré.
18:28Il y a des exemples
18:29à l'étranger,
18:30nous-là notamment.
18:31Il y a eu les Italiens
18:32qui ont eu maille
18:33à partir
18:34avec la justice
18:35mais qui, je crois
18:36que Silvio Berlusconi
18:37n'a jamais été incarcéré.
18:38Il a fait,
18:39ça s'est terminé
18:39en travaux d'intergénéraux.
18:42Alexandra,
18:42quelle va être
18:42la suite judiciaire
18:43maintenant pour Nicolas Sarkozy ?
18:44Il y a une échéance
18:45qui arrive dans quelques jours
18:46dans une autre affaire.
18:47C'est le 26 novembre.
18:49C'est quelle affaire ?
18:50C'est l'affaire ?
18:51C'est l'affaire
18:51du financement illégal
18:53de campagne en 2012.
18:54On a surnommé
18:55l'affaire Big Malion.
18:56Dans cette affaire,
18:57il a été condamné
18:58en appel,
18:59c'est-à-dire qu'il a été
19:00jugé deux fois,
19:01condamné deux fois,
19:02la deuxième fois
19:02condamné à six mois
19:03de prison ferme
19:05à exécuter
19:06avec un bracelet
19:07à domicile.
19:09Il a formé
19:10un pourvoi
19:10en cassation
19:11qui a suspendu
19:12temporairement
19:12cette peine
19:14et le 26 novembre prochain,
19:15la Cour de cassation
19:16va dire
19:16si la condamnation
19:18est définitive
19:20ou non.
19:22C'est très probable
19:23qu'elle le soit
19:23parce que
19:24la Cour de cassation
19:25elle juge en droit,
19:26elle juge sur la forme,
19:27pas sur le fond.
19:28Et sur la forme,
19:29nous disent des sources
19:30bien informées,
19:31la décision a été
19:32bien rendue
19:33en appel.
19:33Donc,
19:34ça voudrait dire
19:35concrètement
19:35que dans quelques jours,
19:37Nicolas Sarkozy
19:38pourrait voir
19:39une condamnation
19:40devenir effective,
19:42devoir avoir
19:42un bracelet électronique.
19:44En général,
19:44ça prend quelques semaines
19:46une fois que c'est prononcé.
19:47Malgré son âge,
19:47il a soit 10 ans.
19:49Malgré son âge ou pas ?
19:49Exactement.
19:50Il y a la possibilité
19:51pour lui,
19:52une fois que le bracelet
19:53est posé,
19:53il faut que le bracelet
19:54soit posé d'abord,
19:55comme c'est une condamnation
19:57définitive,
19:58il a la possibilité
19:59en ayant plus de 70 ans
20:00de demander
20:01une libération conditionnelle
20:02parce que c'est considéré
20:03comme de la détention
20:04même quand on est à domicile
20:05et donc de faire enlever
20:07ce bracelet.
20:08Ce qu'il n'avait pas fait
20:08la dernière fois ?
20:09Qu'il l'avait fait ?
20:10En fait,
20:10il avait eu son bracelet
20:11posé en février
20:12et en avril,
20:13deux mois plus tard,
20:15comme il avait 70 ans,
20:16il avait formulé
20:16cette demande
20:17et ça avait été accepté.
20:18Donc fin novembre,
20:19on a la décision définitive
20:20pour Big Malion
20:21et puis en mars,
20:22Laurent Valdiguier,
20:23là c'est le procès
20:24en appel de l'affaire Libye.
20:25C'est le sixième procès
20:26de Nicolas Sarkozy.
20:27Il en a déjà traversé cinq,
20:29deux Bismuth,
20:30deux Big Malion
20:30et le premier procès libyen.
20:32Dans les cinq,
20:33il a toujours plaidé l'Arlax
20:34et dans les cinq,
20:36il a toujours été condamné
20:36à la prison ferme.
20:38Donc le sixième,
20:39c'est le procès libyen
20:40qui est de loin maintenant
20:41le plus dangereux pour lui
20:42puisqu'il sait
20:43que la première instance,
20:45disons,
20:47il a écopé
20:47de ces fameux cinq enfermes
20:49avec mandat de dépôt.
20:50Il va se retrouver
20:51devant Olivier Gérond
20:52qui était le magistrat
20:54de ce matin
20:56qui préside cette cour d'appel
20:57et ça va durer
20:59deux mois et demi.
21:00Et à l'issue
21:01de ces deux mois et demi,
21:02avant le 25 septembre 2026,
21:03parce que ça fera un an,
21:05il sera fixé
21:06sur ce match retour
21:08du procès libyen.
21:09J'accueille Henri Guénaud,
21:10ancien conseiller spécial
21:11de Nicolas Sarkozy.
21:12Bonsoir.
21:12Je vous laisse vous installer
21:13tranquillement,
21:14rejoindre cette table.
21:16Ludovic Friat,
21:17un procès en appel,
21:18c'est la même chose
21:19toujours que le premier procès
21:20ou ça va être très différent
21:21pour Nicolas Sarkozy ?
21:23C'est la même chose
21:24puisqu'on repart à zéro,
21:26donc on part du même dossier,
21:27on va parler des mêmes éléments.
21:29Ce qui peut changer,
21:30c'est la stratégie des partis.
21:32On ne sait pas aujourd'hui,
21:33effectivement,
21:34si Nicolas Sarkozy,
21:35ses avocats,
21:36plaideront exactement
21:37la même chose,
21:38ont exactement la même ligne
21:39de défense
21:40qu'ils ont pu l'avoir,
21:41effectivement,
21:41en première instance.
21:43Ça, c'est l'inconnu.
21:45Je pense,
21:46j'ai écouté son avocat
21:48à la sortie de la salle d'audience,
21:50il a dit,
21:50il a fait une déclaration
21:51très, très brève,
21:52très neutre,
21:53en disant,
21:53maintenant,
21:54il faut qu'on travaille,
21:55il faut qu'on travaille
21:56à la défense de Nicolas Sarkozy
21:57pour, effectivement,
21:59comme disait
21:59M. Aldillet,
22:00ce match-retour,
22:02ce deuxième acte
22:04qui est important
22:05puisque cette population-là...
22:06Et c'est vrai qu'on sentait
22:07dans les premiers mots
22:08de Nicolas Sarkozy
22:08dans sa déclaration
22:09tout à l'heure
22:09sur X,
22:11le ton n'était peut-être
22:12pas exactement le même
22:12qu'à la sortie du tribunal
22:13la première fois.
22:15Je pense que,
22:16stratégiquement,
22:19il a passé
22:20l'épreuve,
22:22parce que c'est une épreuve,
22:22à la fois
22:23du premier jugement,
22:25du premier délibéré,
22:27ses trois semaines
22:28de détention,
22:29il se dit,
22:31cette stratégie,
22:32pour l'instant,
22:33m'a amené
22:34dans cette situation
22:35d'impasse.
22:36Il a quand même
22:37trois condamnations maintenant,
22:39donc,
22:40peut-être,
22:40peut-être,
22:41mais ça lui appartient,
22:42moi,
22:42je n'ai pas parlé
22:43sur sa défense.
22:44Peut-être,
22:44c'est utile,
22:45un nouvel angle de défense
22:46plus utile s'impose.
22:48Henri Guéno,
22:48qu'est-ce que vous vous êtes dit
22:50ce midi
22:50en apprenant
22:51la mise en liberté
22:52de Nicolas Sarkozy ?
22:53Décidément,
22:53la justice fonctionne bien
22:54en France.
22:57Je me suis dit
22:58que là,
23:00on lui rendait justice,
23:02mais on n'a pas
23:03infirmé le jugement
23:05de première instance.
23:08Il y a quelque chose
23:08de...
23:09Enfin,
23:09pour moi,
23:09il y a quelque chose
23:11d'incompréhensible.
23:12Alors,
23:12je ne suis pas avocat,
23:13je ne suis pas professeur
23:14de droit pénal.
23:15Quand on commence
23:16une phrase comme ça,
23:16généralement,
23:17c'est qu'on va dénoncer
23:18le jugement qui arrive derrière.
23:19Je vous écoute.
23:20Parce que,
23:21peut-être que je ne comprends rien
23:22et je ne demande
23:24qu'à apprendre,
23:24mais je suis un peu inquiet
23:25parce que ça veut dire
23:27que beaucoup de citoyens
23:27ne comprennent pas
23:28ce qui est en train
23:29de se passer.
23:30Moi,
23:30quand le juge dit
23:32les critères
23:34pour savoir
23:36si on le garde
23:36en prison
23:37ne sont pas les mêmes
23:38devant cette cour d'appel
23:41que ceux
23:43qui ont prévalu
23:44pour le juge
23:45de première instance...
23:46On a tenté d'expliquer
23:47il y a quelques minutes
23:48que ce n'est pas encore arrivé.
23:49C'est vrai que c'est complexe.
23:50Vous avez raison,
23:50c'est complexe.
23:50Je sais très bien
23:51comment on explique ça
23:51juridiquement,
23:52mais je pense que
23:53c'est absolument incompréhensible
23:54du point de vue
23:54de la logique humaine.
23:56C'est-à-dire que
23:57on dit,
23:58c'est très bien,
23:58il y a des critères,
24:01l'article 144
24:01du code pénal,
24:02il y a sept critères
24:03pour mettre les gens
24:04en détention provisoire,
24:06mais là,
24:07la détention provisoire
24:08est le fruit
24:08de l'exécution provisoire.
24:11L'exécution provisoire,
24:12il n'y a absolument
24:13aucun critère.
24:14Le juge peut mettre
24:15un peu...
24:16La gravité.
24:17Voilà.
24:18Il y a un critère
24:18d'aggravité.
24:19Donc,
24:19comme c'est l'exécution provisoire
24:20qui l'entraîne,
24:21il fait ce qu'il veut en fait.
24:22Mais c'est exactement
24:22ce que nous dit
24:23au fond du tribunal.
24:24Le juge de première instance,
24:25il peut faire ce qu'il veut.
24:25Nous, on a des critères
24:28puisqu'on se retrouve
24:30dans le cadre
24:30de l'article 144
24:31et ce qui est extraordinaire
24:33quand même dans les critères,
24:34c'est que le septième critère
24:36qui est posé,
24:37qui est celui utilisé
24:38dans la motivation
24:39du juge de première instance,
24:41c'est-à-dire
24:41le trouble grave
24:43porté à l'ordre public
24:44à cause de la gravité
24:45du délit,
24:49celui-là,
24:49il est exclu
24:50expressément
24:51par le législateur
24:52dans l'article 144
24:53du champ correctionnel.
24:54Mais sur le principe
24:55de sa condamnation,
24:56vous dites toujours
24:57que c'est un coup d'État judiciaire
24:59ou...
25:00Non, mais je voudrais,
25:00quand on me cite,
25:01je voudrais qu'on cite
25:02la phrase entière.
25:02Coup d'État judiciaire
25:03contre la séparation
25:04des pouvoirs.
25:06On a un peu retenu
25:07le début de la phrase
25:07que vous avez raison.
25:08Coup d'État judiciaire,
25:09c'est un peu fort.
25:09Oui, mais c'était...
25:10Quand j'emploie des mots,
25:12je pèse mes mots
25:12avant de les employer,
25:14mais je veux être cité
25:15dans sa totalité,
25:16dans la totalité
25:17de la phrase.
25:18La phrase, c'est
25:19coup d'État judiciaire
25:20contre la séparation
25:20des pouvoirs.
25:21Pourquoi ?
25:21Parce que la contrepartie
25:23de cette histoire,
25:25de ce soi-disant
25:26financement de campagne
25:27sur lequel il a été,
25:29d'ailleurs,
25:29il a été relaxé
25:30parce qu'on n'a retrouvé
25:31aucune problème.
25:31Pas pour l'association
25:32de malfaiteurs.
25:33La contrepartie,
25:34c'est la politique étrangère
25:35de la France
25:35vis-à-vis de la Libye.
25:38Bon, pardon,
25:40mais ça,
25:40ça ne se juge pas
25:41au tribunal correctionnel.
25:42Mais ça se juge où ?
25:43Ça se juge devant
25:43la Cour de justice
25:44de la République
25:45s'agissant du ministre
25:46de l'Intérieur.
25:47Quand Nicolas Sarkozy
25:48laisse plusieurs
25:50de ses proches
25:51rencontrer un dirigeant
25:52libyen,
25:53par ailleurs condamné
25:53en France
25:55pour terrorisme ?
25:56D'abord,
25:57la condamnation en France
25:58pour terrorisme,
25:58ça,
25:59ce n'est pas un argument.
26:00Non,
26:00mais je vais vous en donner
26:02un exemple
26:02parce que j'en ai un peu marre.
26:03J'en ai un peu assez.
26:05Des gens qui viennent
26:06pleurnicher
26:07en disant
26:07que c'est scandaleux,
26:08il a rencontré,
26:09comprenez,
26:09et en particulier,
26:10moi,
26:10je respecte totalement
26:12la douleur des victimes
26:13de l'attentat du DC-10.
26:14Mais enfin,
26:15il ne faut pas non plus
26:16pousser au-delà
26:16de toutes les limites.
26:17Je vais vous raconter
26:18une histoire très simple.
26:19En 2003,
26:20le gouvernement
26:20de la République,
26:23Jacques Chirac,
26:23président de la République,
26:25négocie
26:25avec l'État libyen
26:26qui est totalement
26:28impliqué
26:28dans cette histoire
26:29d'attentat du DC-10,
26:30du sommet de l'État
26:32jusqu'au petit
26:33agent
26:34des renseignements
26:36libyen.
26:36Bon,
26:37il négocie
26:38l'indemnisation
26:40des victimes
26:40du DC-10 du TA.
26:42En échange.
26:43Donc,
26:43déjà,
26:43il négocie
26:44avec des terroristes,
26:45des criminels,
26:45des salopards.
26:46en échange
26:47de l'abandon
26:48de toutes les sanctions
26:49contre l'État libyen.
26:51J'ai entendu personne
26:52expliquer
26:52qu'il valait mieux
26:54les sanctions
26:54plutôt que l'indemnisation.
26:56On a pris l'indemnisation,
26:57on a accepté
26:58que les sanctions
26:58se sont enlèvent.
26:59Donc,
26:59on a négocié tout ça
27:00avec l'État terroriste libyen.
27:03Donc,
27:04il faut arrêter
27:04avec les arguments.
27:05Il a rencontré un terroriste.
27:06Dans un cas,
27:07on parlait de diplomatie.
27:08Dans l'autre,
27:09on parle de sommes d'argent.
27:10Mais ça,
27:11vous les avez,
27:11les sommes d'argent ?
27:12Il a été relaxé là-dessus.
27:14Mais en France,
27:14on sait qu'elles ne le sont pas.
27:15C'est la justice qui le dit.
27:16Les sommes d'argent,
27:17on les a pour les intermédiaires.
27:19Que les intermédiaires
27:20aient encaissé
27:21des sommes d'argent,
27:22c'est leur problème.
27:22Mais on n'a rien trouvé
27:24dans la campagne
27:24de Nicolas Sarkozy.
27:25C'est le juge qui le dit.
27:27C'est le tribunal qui le dit.
27:28Mais là,
27:28je vais laisser ceux
27:29qui ont suivi le procès.
27:30En l'occurrence,
27:31on va lier,
27:31mais on va prêter.
27:31C'est difficile de refaire
27:32les 38 journées d'audience
27:33avec Henri Guenaud.
27:34C'est même
27:34un mission impossible.
27:36Non,
27:36mais j'ai lu le jugement.
27:37Mais quand même.
27:38J'ai lu le jugement.
27:39C'est vrai que c'est difficile.
27:43Alexandra l'a essayé tout à l'heure.
27:45Ça fait trois semaines
27:46que tout le monde essaye.
27:48C'est difficile d'expliquer
27:49ces deux étapes judiciaires différentes.
27:52Oui,
27:52mais ça,
27:52j'ai bien compris.
27:53À l'issue du procès correctionnel,
27:55ils peuvent faire appel
27:56comme il peut ne pas faire appel,
27:57Nicolas Sarkozy,
27:58comme tout autre.
27:59À l'issue d'un procès correctionnel,
28:01des magistrats,
28:01trois magistrats,
28:03décident de le condamner
28:05pour ce qu'ils appellent
28:07l'exceptionnelle gravité des faits
28:09et pour ce qu'ils qualifient
28:10une association de malfaiteurs.
28:12Ils estiment,
28:13ce n'est pas moi qui le dis,
28:15c'est le jugement,
28:16ils estiment que Nicolas Sarkozy
28:17a avalisé,
28:19c'est le terme qu'ils emploient,
28:21une association de malfaiteurs
28:23commise par quatre personnes
28:25Claude Guéant,
28:27son bras droit,
28:28Brice Hortefeux,
28:28son ami,
28:29Ziad Takédine,
28:30l'intermédiaire
28:31qui récupère des fonds,
28:327 millions d'euros
28:33à ce moment-là,
28:33avec Abdallah Senoussi
28:36qui est le bras droit,
28:37le numéro 2 du régime,
28:39celui qui n'a pas posé la bombe
28:41mais qui a donné la bombe
28:42à celui qui avait fait sauter
28:45l'avion du DC-10.
28:46Et les magistrats estiment
28:48que cette association de malfaiteurs
28:50avait pour but
28:51de promettre au régime libyen
28:54en échange de fonds
28:56une série d'avantages.
28:57Alors les juges disent
28:58ensuite,
29:00peu importe les avantages,
29:01c'est aussi ça
29:01qu'Henri Guéno a du mal à comprendre.
29:02– Non, non, c'est pas ça.
29:03– Alain Doamel,
29:03je vous redonne la parole dans un instant.
29:04– Enri Guéno, je vous redonne la parole.
29:05– Une remarque, une remarque.
29:06– Enri Guéno, non, pardon.
29:08– Les juges avaient le droit de faire ça.
29:09– Alain Doamel, je voudrais simplement
29:10quels sont pour vous,
29:12quels vont être pour vous
29:12les effets de cette affaire
29:13sur l'opinion française ?
29:15Est-ce que la justice en sort grandie
29:16ou est-ce que la justice en sort affaiblie
29:18au vu du jugement et des attaques ?
29:21– Bon, du jugement,
29:24on a très bien vu
29:25comment les Français ont réagi
29:26puisqu'il y a eu plusieurs sondages
29:28qui ont été assez concordants.
29:30Il y a une partie des Français
29:33minoritaires,
29:36minoritaires mais consistantes,
29:39qui étaient attachés à Nicolas Sarkozy
29:41et qui n'acceptaient pas l'idée
29:43qu'ils puissent être mis en prison
29:44ni même en réalité
29:45l'idée qu'ils puissent être condamnés.
29:47Et puis il y a une partie majoritaire
29:49des Français
29:50qui pensaient que le jugement
29:52avait eu lieu
29:53et qu'en soi c'était bien
29:55qu'un ancien président
29:57soit comme n'importe quel citoyen
29:59jugé, même jugé sévèrement.
30:02Moi, ce que j'ai toujours pensé
30:03dans cette histoire-là,
30:05bon, un, que l'incarcération
30:07était tout à fait inutile,
30:10humiliante, désobligeante
30:12et donc me choquait.
30:14Deux, que le jugement
30:16était ce qu'il était
30:17et que ce qui...
30:20Je veux dire,
30:21je ne vais pas, moi, décréter
30:23il était innocent
30:24ou il était coupable.
30:25Il y a des magistrats
30:26qui ont passé des années
30:27pour ça.
30:28Mais ce qui me frappe
30:30quand même,
30:31c'est qu'au bout du compte,
30:34pour moi,
30:34c'est vraiment l'essentiel.
30:35C'est un jugement
30:36qui est rendu
30:37à partir de ce que
30:39les magistrats appellent eux-mêmes,
30:41un faisceau d'indices
30:42et pas de preuves.
30:43Et je pense que
30:44quand il s'agit
30:45de condamnations
30:47tellement importantes,
30:49je veux dire,
30:49de condamnations,
30:50là, sans forcer les mots,
30:52de condamnations
30:53à retentissement planétaire.
30:55Tous les grands journaux
30:56du monde,
30:57toutes les télévisions,
30:58toutes les radios
30:59en parler,
31:00quand il s'agit
31:01d'un jugement
31:02de ce genre,
31:04ça m'embarrasse
31:06et ça m'embarrasse,
31:08donc ça m'inquiète,
31:09donc je me pose des questions
31:10sur le fonctionnement
31:11des choses,
31:12que ce soit uniquement
31:14à partir d'un faisceau d'indices.
31:16J'aimerais bien
31:16qu'une condamnation
31:17aussi symbolique,
31:20aussi nouvelle,
31:21aussi spectaculaire,
31:23bon,
31:24s'appuie un peu quand même
31:25sur une preuve.
31:26Alexandre González.
31:27Merci.
31:27– Sans refaire
31:29tout le procès.
31:30– Non, je ne dis pas ça
31:30pour vous.
31:30– Rassurez Alain Duhamel
31:33sur ce point,
31:34Laurent Maliguer.
31:34– L'avocat de Nicolas Sarkozy,
31:36Christophe Ingram,
31:36ce matin à la barre,
31:37pour justement,
31:38exactement dire
31:39ce que vient de dire
31:40Alain Duhamel,
31:42dit qu'il n'y a pas
31:42de destruction de preuve
31:43puisqu'il n'y a pas de preuve
31:45et il a dit
31:46le faisceau d'indices
31:47est à la saccharose,
31:49est au sucre
31:50ce que c'est la saccharose,
31:51autrement dit
31:52un succès d'année.
31:54Mais les juges,
31:56en droit,
31:57peuvent fonder une décision,
31:59d'ailleurs la magistrate
32:00de la présidente
32:01du tribunal libyen
32:02l'a dit
32:02à Nicolas Sarkozy
32:03à une des premières audiences,
32:05il a dit
32:05vous savez ici,
32:06on est sur le régime
32:08du faisceau d'indices.
32:10Le faisceau d'indices,
32:11c'est ce qui emporte
32:11la conviction de magistrats
32:12dans une enceinte judiciaire.
32:14Il faut changer le code.
32:18Je ne mettais pas en cause
32:20le jugement,
32:21il y a un jugement,
32:23je respecte les jugements,
32:24mais ce que je veux dire,
32:26c'est que compte tenu
32:26du retentissement
32:28incomparable
32:29que ça a eu,
32:31incomparable
32:31par rapport
32:32à d'autres procès,
32:33compte tenu
32:33de ce retentissement,
32:35faisceau d'indices,
32:38c'est franchement
32:39pas confortable
32:40en tout cas.
32:41Ce n'est pas confortable,
32:42mais c'est un outil
32:43qui est utilisé
32:44quotidiennement
32:45dans nos tribunaux.
32:46Mais je sais !
32:47Pour juger
32:48ce qui est difficile
32:50de démontrer.
32:51Quand vous avez
32:52effectivement
32:52une organisation
32:53un peu sérieuse,
32:54et je ne sais pas
32:55s'il y a eu
32:55une organisation sérieuse
32:56puisque Nicolas Sarkozy
32:57a fait appel,
32:59mais vous n'arrivez pas
33:00à aller
33:01au donneur d'ordre
33:03sans pouvoir
33:05passer par le faisceau
33:06d'indices.
33:07Parce que,
33:07et particulièrement
33:08dans les dossiers
33:08de corruption,
33:10vous n'avez jamais
33:11de preuve
33:12qui soit une preuve
33:14souveraine.
33:14Vous êtes bien obligé
33:15de tirer des conclusions,
33:17des déclarations
33:17d'un tel,
33:19des faits,
33:19d'autres parties
33:20des faits.
33:22Sinon,
33:22moi je veux bien,
33:24il faut qu'on arrête
33:24d'opposer systématiquement
33:26le politique
33:27et le judiciaire.
33:28Mais ceci-temps,
33:29le judiciaire
33:29travaille avec quoi ?
33:30Il travaille avec les outils
33:31que lui donne le politique,
33:33la loi que vote
33:34le politique
33:34pour pouvoir aller
33:35poursuivre
33:35des infractions
33:36des délinquants.
33:37l'infraction
33:38d'association
33:40de malfaiteurs,
33:41cette infraction,
33:42c'est une infraction
33:42puissante,
33:43que le législateur
33:44vient même de remettre
33:45sur le devant de la scène
33:46dans le cas
33:46du narcotrafic.
33:47Le mot de l'infraction
33:48est ce dossier,
33:49si vous voulez bien,
33:50Alexandra Gonzalez.
33:50Dans ce dossier,
33:51en première instance,
33:52il y a eu des relaxs
33:53pour Nicolas Sarkozy
33:54lorsque la justice
33:56a estimé
33:56qu'il n'y avait pas
33:57suffisamment d'éléments.
33:59Il y a eu une condamnation
34:00pour association
34:01de malfaiteurs
34:01et ça,
34:02il faut peut-être
34:02juste très rapidement
34:03le traduire
34:04sans le jargon judiciaire.
34:05Qu'est-ce que ça veut dire
34:05association de malfaiteurs ?
34:07Ce sont des actes
34:08en vue de commettre
34:10une infraction.
34:11La justice a estimé
34:12que les rendez-vous
34:13entre Abdallah Senoussi,
34:15Claude Guéant,
34:15Brice Hortefeux
34:16étaient des actes
34:17préparatoires
34:18demandés par Nicolas Sarkozy
34:19qui étaient leurs supérieurs
34:20et c'est pour ça
34:21qu'elles le condamnent
34:22en première instance
34:22mais il est présumé innocent
34:24et il y aura un procès
34:25en appel.
34:25Et on en reparlera
34:26au mois de mars.
34:27Merci beaucoup
34:27Alexandra Gonzalez,
34:28Laurent Valigui,
34:29Ludovic Friard.
34:29Henri Guéno,
34:30vous restez avec nous
34:31si vous voulez bien,
34:32Alain Dehamel également.
34:33Je voudrais vous entendre
34:34tous les deux
34:35si vous voulez bien
34:35sur ce qui se passe
34:36depuis hier,
34:37depuis cette nouvelle déclaration
34:38de Bruno Le Maire,
34:39ancien ministre de l'économie
34:40qui a dévoilé une lettre
34:42qu'il aurait envoyée
34:44à Emmanuel Macron
34:45au printemps 2024
34:47pour l'alerter
34:47de la situation extrêmement dégradée
34:49des finances publiques
34:51qui étaient en train
34:51de déraper à ce moment-là.
34:53Il proposait,
34:54dit-il,
34:54des mesures d'urgence
34:55à Emmanuel Macron
34:56qui ne l'a pas entendu.
34:57Il proposait notamment
34:5815 milliards d'économies.
34:59Le déficit public
35:00a explosé en 2024.
35:02C'est une partie
35:03du problème
35:03qu'il faut régler
35:05aujourd'hui.
35:06La France insoumise
35:07et le Rassemblement national
35:08s'indignent ce soir.
35:09Alain Dehamel,
35:10est-ce qu'il y a une affaire
35:11le maire ?
35:12Écoutez,
35:14il y a un embarras le maire.
35:16Et quand je dis
35:16qu'il y a un embarras le maire,
35:18ça veut dire
35:18qu'il y a un embarras
35:19Bruno Le Maire,
35:20il y a un embarras
35:22Elisabeth Borne,
35:23première ministre
35:24à ce moment-là,
35:25il y a un embarras
35:26Emmanuel Macron,
35:27évidemment.
35:30Jusqu'au Covid,
35:33la gestion financière
35:35sous la responsabilité
35:37directe de Bruno Le Maire
35:39était correcte.
35:40Pendant le Covid,
35:42on a pu dire
35:43mesure d'exception,
35:44etc.,
35:44parce que c'était
35:45une situation
35:45effectivement hors normes.
35:48Mais après le Covid,
35:50il est bien clair
35:51qu'on n'a pas du tout
35:52pris les décisions financières
35:54qui devaient être prises.
35:55Alors,
35:56qui est coupable
35:57dans ce cas-là ?
35:58Je veux dire,
35:59ils sont tous responsables.
36:00Le ministre des Finances
36:01ne peut pas s'exonérer
36:02la responsabilité.
36:03Il vit hier soir
36:05sur France 5.
36:06Même s'il a mis en garde
36:08Premier ministre
36:09et président de la République.
36:11Il dit,
36:11si j'avais démissionné,
36:12ça aurait été capitulé.
36:13Il fallait que je continue
36:14à faire ce...
36:15Si vraiment,
36:16il trouvait que c'était choquant,
36:17il fallait démissionner,
36:18franchement.
36:19Ça me paraît
36:20totalement évident.
36:22Et quand on apprend après,
36:25parce que ça,
36:25on ne l'a pas su
36:26sur le moment,
36:27quand on apprend après
36:28qu'Elisabeth Borne
36:30multipliait des dépenses
36:31au moment où Bruno Le Maire
36:33s'acharnait à demander,
36:34au contraire,
36:35qu'on fasse des économies,
36:37pour le coup,
36:39c'est un très mauvais
36:39fonctionnement de l'État.
36:41Ce n'est pas normal
36:42qu'il y ait,
36:42à un moment donné,
36:44aussi grave,
36:45sur des sommes
36:45aussi importantes,
36:47des discussions
36:47avec un tel enjeu
36:48et qu'on ne le sache pas.
36:50Ça, franchement,
36:51c'est quelque chose
36:52qui me choque.
36:53Vous êtes d'accord,
36:54Henri Haino ?
36:55Alors, je trouve,
36:56moi j'aime beaucoup
36:56le langage châtié
36:59d'Alain Duhamel,
37:01dont il finit toujours
37:01par sortir une vérité
37:02quand même assez sèche,
37:05sur la responsabilité
37:07des uns et des autres.
37:08Alors, je suis d'accord,
37:09c'est tout simple,
37:10un ministre qui n'est pas d'accord,
37:12il démissionne.
37:13Alors, il peut expliquer
37:14pourquoi il démissionne,
37:15mais il ne s'obstine pas
37:17dans un gouvernement
37:18où il perd tous
37:19les arbitrages
37:19et où il a la conviction
37:22que ces arbitrages
37:23sont mauvais pour la France,
37:24pour l'État, etc.
37:25Donc, voilà,
37:26je ferme la parenthèse,
37:27Bruno Le Maire.
37:28Mais à l'étage au-dessus,
37:29pardon, Henri Guéno,
37:29ça veut dire quoi ?
37:30Qu'Emmanuel Macron n'a pas
37:31pris conscience de la gravité ?
37:32Il y a eu un dérapage
37:34de 40 milliards,
37:35un peu plus de 40 milliards
37:36de cet État,
37:36qu'il n'a pas pris conscience,
37:38qu'il n'a pas voulu
37:39inquiéter les Français ?
37:41Il y a eu un dérapage,
37:42enfin, si je peux me permettre,
37:44il y a eu un dérapage général.
37:46D'abord, il y a eu
37:46un dérapage du Trésor
37:48qui a commis une erreur
37:49d'évaluation totalement
37:50inhabituelle.
37:53Oui, non, mais enfin,
37:54ça existe.
37:54Ensuite, il y a eu
37:56un dérapage de Bruno Le Maire
37:58qui, considérant que la situation
38:00était dangereuse,
38:03n'en a averti publiquement
38:06personne.
38:08Il y a eu un dérapage
38:09d'Elisabeth Borne
38:10qui a été, à cette époque-là,
38:12très dépensière.
38:13Et il y a eu, au sommet,
38:15et quand c'est le sommet,
38:16c'est lui qui finit
38:16par porter la responsabilité,
38:18un dérapage d'Emmanuel Macron
38:20qui a, à cette époque-là,
38:22au moment où on allait
38:24d'élection en élection.
38:26Il vinaient d'y avoir
38:27les présidentielles
38:28et les législatives
38:29et il y avait les européennes
38:30qui, à ce moment-là,
38:32a agi comme si on était encore
38:34dans la période
38:35du vrai Covid.
38:36Et ça, c'est une grosse erreur.
38:38Grosse erreur.
38:39Henri Guénaud.
38:39Alors, d'abord,
38:41la dette, elle ne date pas
38:43de 2022 ou de 2023
38:45ni de 2024.
38:47Tout ça est un long processus
38:49qui tient la nature
38:50des politiques économiques
38:51qu'on a mis en œuvre
38:52depuis très longtemps
38:53et en particulier depuis 2017
38:55parce que le maire était là
38:56depuis 2017.
38:58Donc, ça, c'est la première des choses.
38:59La deuxième, c'est que
39:00la manière dont on a géré
39:02la pandémie
39:03n'est pas étrangère non plus
39:04à cette affaire
39:05et les crédits
39:07qu'on a dépensés ensuite
39:08pour corriger
39:08les effets de la pandémie
39:10sont le résultat
39:11de la manière
39:13dont on a géré cette crise.
39:14On n'était pas obligé
39:15d'enfermer tout le monde,
39:16d'arrêter l'économie.
39:17On pouvait s'occuper
39:17des publics
39:20les plus en danger.
39:21L'idée,
39:23quoi qu'il en coûte,
39:24sans autre réflexion,
39:26a eu des conséquences énormes.
39:29Mais les gens
39:30ne se plaignaient vraiment pas
39:31à ce moment-là.
39:32Non, mais les gens
39:33se plaignaient d'être enfermés.
39:35Ni les Français
39:35qui étaient quand même
39:38bien contents
39:40qu'on garantisse les revenus.
39:42Ni à fortiori.
39:44C'est normal qu'on garantisse
39:45les revenus
39:45si on les empêche
39:47de travailler,
39:48si on ferme les usines,
39:49les magasins,
39:50etc.
39:50Mais ça, c'est normal.
39:52Mais on n'était pas obligé
39:52de tout fermer.
39:53Ni à fortiori
39:54les chefs d'entreprise
39:55qui étaient bien contents
39:56de l'aide qu'on leur a donnés.
39:58Mais on a eu raison
39:59de les aider.
40:00On les a empêchés
40:01de travailler.
40:02On a eu raison
40:02de les aider.
40:03On vient de refaire
40:05le procès, Nicolas Sarkozy.
40:06On n'a pas refaire
40:06tout le Covid ce soir.
40:07Non, ce n'est pas ça.
40:08On a eu raison
40:08de les aider
40:09à partir du moment
40:09où on leur interdisait
40:10de produire.
40:11Voilà, ça, c'est normal.
40:13Mais il ne fallait pas
40:13leur interdire à tous
40:14de produire.
40:15Ça, c'est une aberration
40:16totale.
40:17En matière de santé,
40:20les grandes affirmations
40:21disant qu'il faut faire
40:21ceci, il faut faire cela,
40:23sans savoir ce qu'auraient
40:24été les conséquences
40:25de prise de position
40:28inverse.
40:29Franchement, ça, je trouve
40:30que c'est...
40:31La Suède ne l'a pas fait.
40:32La Suède ne l'a pas fait.
40:36Elle a eu plutôt
40:36moins de morts
40:37que la France.
40:38Le mot de la fin,
40:38sur les propos
40:39de Bruno Le Maire,
40:40à un moment donné,
40:41faute d'Emmanuel Macron,
40:43erreur d'Emmanuel Macron
40:44d'avoir insuffisamment
40:46pris en compte
40:46la parole de son ministre ?
40:48Erreur de Bruno Le Maire
40:50de ne pas avoir mis
40:51sur la scène publique
40:52ce qui était
40:53sur la scène privée.
40:55Erreur d'Elisabeth Borne
40:56d'avoir accepté,
40:58voire accéléré
40:59des dépenses
41:00qui étaient totalement
41:01disproportionnées
41:03et probablement
41:04néfastes
41:05dans leurs principes
41:06à cette époque.
41:07Et comme
41:08c'est Emmanuel Macron
41:09qui est le sommet
41:10de l'État,
41:11c'est Emmanuel Macron
41:12qui, au bout du compte,
41:13porte la principale
41:14responsabilité.
41:15On ne va pas dire
41:15le contraire.
41:16Merci beaucoup.
41:17Mais si on avait pris
41:17d'autres mesures en 2024,
41:18ça n'aurait rien changé
41:19puisque la conscience
41:22de cette crise
41:23date de 2024.
41:25Bon, donc ça n'aurait
41:26rien changé
41:26quant au Trésor
41:27qui a sous-estimé,
41:28pardon,
41:28Trésor a des modèles
41:29d'évaluation.
41:30Il se trouve que
41:30les comportements
41:31parfois changent
41:32beaucoup
41:33et c'est ce qui s'est passé.
41:34On va demander
41:35dans un instant
41:36Henri Guénaud.
41:37C'est tout à fait
41:38courant.
41:40Je ne sais pas si c'est
41:41grand,
41:41mais il ne faut pas
41:42mener en cause.
41:43C'est la politique
41:43qu'on a menée
41:44depuis des années
41:45qui nous a conduit
41:46là.
41:46C'est tout.
41:46C'est ça le problème.
41:49Ce n'est pas une dissimulation,
41:51une escroquerie,
41:53ce n'est pas ça du tout.
41:54Merci beaucoup
41:55Henri Guénaud
41:56d'être venu ce soir
41:57sur ce plateau.
41:57Merci également.
41:58On va poser la question
42:00justement de ce dérapage
42:02des comptes publics
42:02dans un instant
42:03à l'invité de 60 minutes.
42:04C'est la porte-parole
42:04du gouvernement
42:05qui nous rejoint
42:05à présent,
42:07Maude Bréjon.
42:07On parlera aussi
42:08de la bataille du budget
42:09qui se poursuit
42:10à l'Assemblée nationale.
42:11Bonsoir,
42:12Maude Bréjon.
42:12Merci d'être avec nous.
42:14Vous entendiez nos débats
42:15il y a quelques instants
42:16après ces accusations
42:17lancées par Bruno Le Maire
42:18qui dit
42:18j'ai alerté,
42:20j'ai sorti un drapeau rouge,
42:21j'ai écrit à Emmanuel Macron
42:22en avril 2024,
42:23il n'a rien fait,
42:24je lui ai demandé
42:25de prendre des mesures
42:25d'urgence de 15 milliards.
42:27Marine Le Pen
42:28dit même ce soir
42:29on a faussé
42:30les élections européennes
42:32qui avaient lieu
42:32quelques semaines ensuite
42:33en mentant aux Français
42:35en ne leur disant pas
42:36la vérité sur les comptes publics.
42:37Que répondez-vous ?
42:38Stop à toutes les polémiques
42:39et je reprendrai la phrase
42:41qui a été celle
42:42de Pierre Moscovici
42:43il n'y avait pas
42:45de volonté de tromper.
42:47Dès mars 2024,
42:49Bruno Le Maire
42:49et le président de la République
42:51ont procédé
42:51à 10 milliards d'euros
42:52de gel.
42:54Je m'en souviens très bien,
42:55j'étais parlementaire,
42:57ça a beaucoup
42:58créé de débats,
42:59ça a suscité
43:00des mécontentements,
43:02on l'a fait
43:02et on l'a fait
43:03avant l'élection européenne
43:05alors même
43:06que c'était impopulaire.
43:07Bruno Le Maire
43:07dit dans cet entretien
43:09je voulais aller
43:10beaucoup plus loin,
43:10il y avait encore
43:1115 milliards à trouver,
43:12on ne m'a pas écouté,
43:13résultat,
43:14les comptes ont dérapé
43:14de 42 milliards.
43:15J'écoutais le débat
43:16avant de venir en plateau,
43:18d'où viennent ces dépenses ?
43:19Ces dépenses,
43:20elles viennent
43:20notamment de la crise
43:21du Covid,
43:22je rappelle qu'on a nationalisé
43:23le salaire des Français,
43:24on peut avoir
43:25la mémoire courte,
43:27et ensuite de la crise
43:28de l'énergie
43:29où l'État est allé
43:30jusqu'à prendre en charge
43:31près de la moitié
43:32des factures
43:33d'électricité,
43:34de gaz,
43:35ça a coûté
43:3525 milliards d'euros
43:37par an.
43:38Donc cet argent
43:39a été utilisé
43:40pour protéger
43:41les Français
43:41parce que la première
43:42mission du Président
43:43de la République,
43:44c'est de protéger
43:44les Français.
43:45Maintenant,
43:46aujourd'hui,
43:47nous sommes en 2025
43:48et on ne cherche pas
43:50des coupables,
43:51on cherche des économies.
43:53Je présentais ce matin
43:54en compte-rendu
43:54de Conseil des ministres
43:55le projet de loi de finances
43:56de fin de gestion.
43:57Il dit quelque chose
43:58de très intéressant.
43:59On va revenir sur le budget
44:00dans un instant,
44:00mais ce que vous nous dites
44:01en gros ce soir,
44:02Maud Bréjant,
44:02c'est circuler,
44:03il n'y a rien à voir.
44:04Pas du tout.
44:05Bruno Le Maire a eu raison
44:07de faire ce qu'il a fait,
44:08Emmanuel Macron a eu raison.
44:09Ce que je vous dis,
44:10c'est que le déficit
44:11s'explique de par les dépenses
44:13qui ont été des dépenses
44:13de crise
44:14et de par effectivement
44:16des erreurs de prévision
44:17sur les recettes
44:18dues à l'inflation.
44:19Donc il n'y a pas
44:19matière à polémiques.
44:20Et je termine en disant
44:21que nous nous sommes engagés
44:22à un déficit
44:23à 5,4% l'année dernière.
44:26Cet engagement sera tenu
44:27pour cette année.
44:28Pour cette année, 2025.
44:30Je sais qu'on se projette
44:31beaucoup dans 2026,
44:32mais on est encore en 2025.
44:33Avec un objectif
44:34de déficit inférieur
44:35à 5% l'année prochaine.
44:36Un dernier mot,
44:37si vous le permettez,
44:38sur Bruno Le Maire
44:38et après on parle
44:39de Nicolas Sarkozy
44:39et du budget.
44:40Quand l'ancien ministre
44:41de l'économie dit
44:41on s'est planté,
44:43la dette c'est notre échec,
44:44est-ce que vous pourriez
44:45dire la même chose aujourd'hui ?
44:46Il y a une responsabilité
44:48qui est partagée,
44:48mais qui est, pardonnez-moi,
44:50partagée bien au-delà
44:50du gouvernement de l'époque.
44:52Je le disais,
44:53j'étais députée,
44:54j'ai passé beaucoup de temps
44:55sur vos plateaux
44:56dans ces moments-là.
44:57J'ai vu des groupes parlementaires
44:59de gauche, de droite,
45:01d'extrême-gauche,
45:01d'extrême-droite
45:02demander en permanence
45:04des dépenses supplémentaires.
45:06Il n'y avait pas grand monde
45:06à l'époque pour proposer
45:07des mesures d'économie.
45:09Voilà, c'est tout
45:09ce que j'ai à dire.
45:10Un mot sur Nicolas Sarkozy
45:11qui a retrouvé la liberté
45:13aujourd'hui placée
45:13sous contrôle judiciaire
45:14avec l'interdiction notamment
45:15de rencontrer
45:17le garde des Sceaux,
45:18Gérald Darmanin.
45:18Ça veut dire que
45:19Gérald Darmanin a eu tort
45:20d'aller le voir en prison.
45:23Il y avait un possible
45:23conflit d'intérêt
45:24entre son rôle
45:27de ministre de la Justice
45:28et le fait qu'il est ami
45:29avec Nicolas Sarkozy.
45:31C'est ce que dit
45:31aujourd'hui la justice ?
45:33Il n'y a aucun conflit
45:34d'intérêt.
45:35Quant à moi,
45:35je ne suis pas là
45:36pour faire l'exégèse
45:37d'une décision de justice.
45:39Et Gérald Darmanin l'a dit,
45:40il respecte
45:41toutes les décisions de justice.
45:42Et donc,
45:43je vous renvoie vers...
45:44Mais ce n'était pas une erreur
45:45d'aller voir son ami en prison ?
45:47Gérald Darmanin est allé
45:48s'assurer que les conditions
45:50de détention
45:51d'un ancien chef d'État
45:54étaient correctes
45:56et respectées
45:56au regard des risques
45:58qui l'encouraient en prison.
45:59Mais vous voyez le caractère inédit
46:00de la décision de justice
46:01prise aujourd'hui,
46:02lui interdire cette rencontre.
46:03Et ce n'est pas à moi
46:04de la commenter.
46:04Je n'ai pas commenté
46:05la décision de justice
46:06qui a été rendue
46:07il y a trois semaines de cela
46:09sur le président Sarkozy
46:10et je n'ai pas davantage
46:12à le faire aujourd'hui.
46:13Je rappelle néanmoins
46:14que Nicolas Sarkozy
46:15est considéré évidemment
46:17comme innocent.
46:18Jusqu'à son procès
46:19en appel,
46:19vous avez raison.
46:20La suspension
46:21de la réforme des retraites,
46:22Maude Bréjon,
46:22sera soumise aux députés
46:24après-demain.
46:25Que dites-vous d'abord
46:25aux députés de votre camp,
46:27aux députés macronistes
46:28qui sont tentés
46:29de ne pas la voter du tout
46:31et qui disent
46:31c'est un reniement,
46:33un renoncement ?
46:34Je n'ai aucune injonction
46:35de vote à faire
46:37et encore moins
46:38auprès de mes anciens collègues.
46:39Il y aura une décision
46:40de groupe qui sera prise.
46:44Moi, j'ai toujours dit
46:45que ça dépendrait
46:45des mesures de compensation
46:47et de financement
46:48qu'il y aurait en face.
46:50Et c'est là le vrai débat,
46:51le débat qu'on doit avoir.
46:53Il n'y a pas de baguette magique
46:54en matière de démographie,
46:55il n'y a pas de baguette magique
46:56en matière de préservation
46:58du système de retraite.
46:59Le gouvernement s'est engagé
47:01à proposer la suspension,
47:03à mettre cette suspension
47:04au débat.
47:05À condition que ce soit financé.
47:06À condition que ce soit financé.
47:08Et donc,
47:08chacun devra aussi,
47:09mercredi,
47:10expliquer
47:11comment il pense pouvoir,
47:13dans la durée,
47:14compenser une telle mesure.
47:15Le Parti socialiste
47:16réclame un geste supplémentaire
47:17sur la suspension
47:19de la réforme des retraites.
47:20Il y a une sorte de trou
47:20dans la raquette aujourd'hui
47:21qui fait que les carrières longues,
47:22ceux qui ont commencé
47:23souvent avant 20 ans
47:25ou même 18 ans,
47:26ne seront pas concernées
47:28par la suspension.
47:28Est-ce que vous êtes prêt
47:29à entendre le PS sur ce point ?
47:32Oui,
47:32nous sommes de bonne foi.
47:34Le Premier ministre Sébastien Lecornu
47:35est un homme de bonne foi
47:36et les engagements pris
47:37seront des engagements tenus.
47:39Le gouvernement déposera
47:40d'ici à mercredi
47:42un amendement
47:43afin de permettre
47:44à l'Assemblée
47:45de débattre
47:46dans le cadre de la suspension
47:48de la question
47:48des carrières longues.
47:50Ce n'était effectivement
47:50pas présent
47:51dans le texte initial
47:52et plus précisément
47:53dans la lettre rectificative.
47:55Je ne vais pas rentrer
47:55dans des détails techniques
47:56qui n'intéressent
47:57peut-être pas beaucoup
47:58vos téléspectateurs.
48:00Mais qu'un cérèse
48:01des dizaines et des dixièmes
48:02de milliers de personnes
48:02qui partent à la retraite.
48:03En tout état de sorte,
48:04un amendement
48:04pour permettre
48:05le débat sur la suspension
48:07des retraites
48:07pour les carrières longues
48:09sera déposé
48:09par le gouvernement
48:10d'ici à mercredi.
48:13Ça, si j'ai bien suivi,
48:14vous nous l'annoncez ce soir,
48:15vous nous annoncez
48:16aux téléspectateurs.
48:17Effectivement,
48:18les carrières longues
48:18seront bien
48:19dans le dispositif
48:19de suspension
48:20de la réforme des retraites.
48:21C'est clair,
48:21ce sera un amendement
48:22du gouvernement.
48:23C'est un amendement
48:23du gouvernement.
48:25Il faut qu'il y ait
48:25une majorité pour le voter.
48:27L'Assemblée nationale
48:27aura à se prononcer dessus.
48:29Encore une fois,
48:29c'est une annonce
48:30mais ce n'est pas une surprise.
48:32Vous avez déjà prévenu
48:33le Parti Socialiste
48:33avant de venir sur ce plateau.
48:34Sébastien Lecornu,
48:35alors moi je ne préviens pas,
48:36le Parti Socialiste
48:37n'est pas mon rôle.
48:38Il y a un ministère
48:39des relations avec le Parlement
48:40notamment.
48:40Ce que je veux redire
48:41c'est que Sébastien Lecornu,
48:47je le redis,
48:49fera preuve de bonne foi
48:50jusqu'au bout des discussions.
48:52Nous avons mis un projet
48:53sur la table,
48:53nous avons mis une méthode
48:54sur la table,
48:55la possibilité de débattre
48:57de beaucoup de choses,
48:58l'absence de 49.3
48:59et donc dans l'intérêt
49:01du débat parlementaire
49:03et parce qu'on le doit
49:04à la représentation nationale,
49:06nous honorerons
49:07les engagements
49:07que nous prenons,
49:09ce qui ne signifie pas
49:09que nous endosserons tout
49:11et encore une fois,
49:12je le redis,
49:13il y a ce débat
49:13absolument majeur
49:15à avoir
49:15sur la question du financement.
49:17Nous avons mis sur la table
49:18des pistes de financement
49:19sur la question
49:21d'un effort sur les complémentaires
49:24qui a été rejeté
49:24à l'Assemblée.
49:25Mais c'était notre proposition initiale
49:26et donc on verra bien
49:27ce que les forces politiques
49:28proposent
49:29et deux,
49:30un effort demandé
49:30aux retraités
49:31parce qu'on considère
49:33que ce n'est pas
49:33aux Français qui travaillent,
49:36aux actifs,
49:37elle n'a pas encore
49:38été étudiée
49:38au sein de l'hémicycle
49:39mais que ce n'est pas aux actifs
49:41de supporter
49:42seul
49:42l'ensemble
49:43de l'effort
49:44et c'est bien normal.
49:45Et puis vous savez,
49:45derrière,
49:46il y a un débat
49:46qui est beaucoup plus intéressant
49:47et qu'on aura,
49:49j'espère,
49:49dans les semaines,
49:50les mois à venir
49:51et au moins
49:52à l'élection présidentielle
49:53de 2027,
49:54c'est le débat
49:55sur la démographie.
49:56Et personne ne peut
49:57nier la réalité démographique.
49:59Ça pose des vraies questions.
50:00Ça pose une question
50:01sur le retraite,
50:02on en a parlé.
50:02Il y avait
50:03quatre cotisants
50:04pour un retraité
50:04dans les années 60,
50:05il y en a 1,7
50:06pour un retraité aujourd'hui.
50:07Ça pose des questions
50:09sur l'école.
50:10J'entendais mon collègue
50:11ministre de l'Éducation nationale
50:12expliquer qu'en dix ans,
50:14l'école allait perdre
50:15un million d'élèves
50:16et donc on voit bien
50:17tous les enjeux
50:19que ça peut poser derrière.
50:23Le vieillissement
50:23de la population
50:24sur le système de santé,
50:26sur la dépendance,
50:27sur le grand âge.
50:28Le vrai débat à avoir
50:30et le vrai débat
50:30qu'on devra avoir
50:31le courage d'avoir,
50:32c'est celui sur la démographie
50:33et c'est celui
50:33sur la natalité.
50:34Vous parlez de projet
50:35et d'idées.
50:36Il y a un homme
50:37qui a une idée
50:37en ce moment,
50:38c'est Gabriel Attal,
50:39le patron de Renaissance
50:40qui fait une proposition.
50:41Il demande qu'on remette
50:42sur le tapis
50:43la fameuse retraite universelle
50:44qui a été tentée
50:45au début du premier quinquennat
50:46d'Emmanuel Macron
50:47et abandonnée
50:48par Édouard Philippe.
50:49Une retraite par points,
50:51donc c'est un peu technique,
50:52mais une retraite
50:53sans âge légal.
50:54Ça, je pense que tout le monde
50:55se fera une idée
50:55assez précise.
50:56Il souhaite également
50:57que l'État offre
50:58à chaque enfant
50:58un compte doté
50:59de 1 000 euros
51:00charge à lui
51:00de le faire,
51:01à lui ou à ses parents
51:02s'il est petit,
51:03le faire fructifier
51:04ce qu'on appelle
51:04la retraite par capitalisation.
51:07Est-ce que vous êtes prête
51:08à le faire ?
51:09La retraite par points,
51:11ce n'est pas une grande nouvelle.
51:12Je l'ai défendue,
51:13on a été nombreux
51:14à la défendre.
51:14Elle s'est pris un mur
51:15à la fin.
51:15En 2017, 2017, 2017, 2018.
51:19Moi, je vais vous dire,
51:19je trouve ça très bien
51:21que Gabriel Attal
51:23mette des propositions
51:24sur la table
51:24et alimente le débat.
51:26Ce débat doit avoir lieu
51:27à l'Assemblée nationale.
51:27Ce n'est pas dommage
51:28qu'il le fasse maintenant
51:28qu'il n'est plus
51:29Premier ministre, simplement ?
51:31On a porté une autre réforme
51:32parce que le contexte
51:33était différent.
51:34Mais on voit bien aujourd'hui
51:35qu'il y a un caractère totémique
51:36autour de la question de l'âge.
51:39Et les uns et les autres
51:39seront amenés dans les semaines
51:41et dans les années à venir
51:42à mettre carte sur table,
51:45poser leurs propositions.
51:47C'est une bonne idée.
51:48Quant à nous.
51:49C'est une bonne idée,
51:50la retraite par capitalisation
51:51et la retraite par points.
51:53On n'a pas d'opposition de principe
51:55et la retraite par points,
51:56nous l'avons portée nous-mêmes.
51:57Avant de la retraite.
51:58Voilà.
51:59Nous l'avons portée nous-mêmes
52:00lors du premier quinquennat
52:01du président de la République.
52:03Il va y avoir,
52:04dans les semaines à venir,
52:06sous l'égide de Jean-Pierre Farandou,
52:08mon collègue ministre du Travail,
52:10une conférence travail-retraite.
52:12Eh bien, nous souhaitons
52:13que cette conférence...
52:13La CGT n'ira pas et le MEDEF non plus
52:15et qui semble mal parti.
52:16Nous souhaitons que cette conférence
52:17travail-retraite puisse permettre
52:19d'étudier des propositions
52:20telles que la retraite par points,
52:22telles que la retraite par capitalisation.
52:24Et puis ensuite,
52:25on va se dire les choses,
52:26ce débat, il sera tranché
52:27à la présidentielle.
52:28Ce n'est pas dans les semaines
52:29ou dans les mois à venir,
52:30sans majorité à l'Assemblée nationale,
52:32qu'on va réformer de fond en comble
52:34le système de retraite français.
52:36Mais ce sera un débat pour 2027
52:37et un débat extrêmement important.
52:39Il y a un point, Maude Bréjean,
52:40qui n'est pas directement,
52:41je crois, dans le budget de la Sécu,
52:42puisque le gouvernement doit opérer
52:44par décret.
52:44Ce sont les franchises médicales.
52:46Le gouvernement a prévu
52:46de les doubler pour passer
52:48de 1 à 2 euros la boîte de médicaments
52:50et de 2 à 4 euros, par exemple,
52:52une consultation chez son médecin.
52:55Est-ce que vous allez le faire
52:56et est-ce que vous allez le faire
52:57tel quel ou est-ce que ça peut
52:58encore bouger ?
52:59Ça peut encore bouger.
53:00On a toujours dit
53:00qu'on était ouvert aux discussions.
53:02Ce que je vous dis là,
53:03ça vaut pour les franchises...
53:03Pardon, c'est important,
53:04ça concerne tout le monde.
53:05Ça peut bouger dans quel sens ?
53:06Ça vaut pour les...
53:07Ce que je vous dis, ça,
53:08c'est pour les franchises,
53:09comme pour d'autres sujets,
53:11on est prêt à discuter
53:12de mesures alternatives.
53:14En revanche,
53:15ces mesures alternatives
53:16doivent être financées
53:17par des économies.
53:19Et pourquoi je vous dis ça ?
53:20Parce que ça ne peut pas être
53:21en permanence de nouvelles taxes
53:23ou de nouveaux impôts
53:24qui viennent remplacer
53:26des mesures qui étaient incluses
53:29dans le budget initial
53:30du gouvernement.
53:30Ce qui veut dire que
53:31si les députés trouvent
53:32de l'argent ailleurs,
53:33les franchises médicales
53:34pourraient ne pas bouger
53:35l'an prochain ?
53:35Encore une fois,
53:36on a posé une base de discussion.
53:41On n'est pas obtus,
53:42on n'a pas un rapport fétichiste
53:46au doublement des franchises médicales.
53:48Vous voyez bien ce que je veux dire.
53:49On dit quelque chose de simple au fond.
53:51On dit qu'il y a 25 milliards d'euros
53:53de déficit
53:54pour l'assurance maladie cette année.
53:5640 milliards d'euros
53:57si on ne fait rien en 2030.
53:59On doit donc réfléchir
54:00à comment est-ce qu'on rend
54:01ce système pérenne.
54:02Il faut protéger
54:03les plus modestes,
54:04on est d'accord,
54:05mais il faut aussi protéger
54:06ce beau système
54:07qui est l'assurance maladie
54:08en France.
54:09Donc, discutons,
54:10et c'est ce que fait le Parlement,
54:12avec une mise en garde
54:13que moi je fais ce soir,
54:15les impôts et les taxes
54:17ne peuvent pas être réponse
54:18à tout le temps.
54:19Mais on entend aussi
54:20ce que vous nous dites,
54:21on n'est pas arc-bouté
54:22sur cette mesure
54:23à condition qu'on trouve
54:23l'argent ailleurs.
54:24On n'est pas arc-bouté
54:24par principe,
54:25mais on dit au Parlement
54:26si vous souhaitez
54:28revenir dessus
54:29et en discuter,
54:31faites des propositions
54:32d'économie
54:33et pas de nouvelles
54:33propositions de taxes.
54:35Ça fait quelques semaines
54:36que les Français
54:37entendent régulièrement
54:39parler de fiscalité.
54:41La fiscalité
54:42ne peut pas être
54:42la réponse à tout
54:43et la fiscalité
54:44n'est pas la réponse
54:45à tous les problèmes français
54:46et à tous les problèmes
54:47de déficit.
54:48Loin de là.
54:48Même question pour la prime
54:49de Noël
54:49que touchent les allocataires
54:51des minimas sociaux
54:52et les chômeurs
54:53en fin de droit.
54:53Le premier projet
54:54du gouvernement
54:55c'était de la réserver
54:56désormais,
54:57de réserver son versement
54:57à ceux qui ont des enfants.
54:59Ça peut bouger ça aussi ?
55:01Jean-Pierre Farandou
55:01l'a dit,
55:02donc ce n'est pas
55:02une nouvelle annonce.
55:04Encore une fois...
55:05Même condition,
55:05il faut trouver...
55:06Il faut trouver des économies.
55:08Des économies
55:08et pas de nouvelles taxes,
55:10pas de nouveaux impôts.
55:11Je crois qu'on est déjà
55:11un pays qui est très fiscalisé.
55:13Ça tombe bien
55:14parce qu'on va examiner
55:15justement la partie économie
55:16du budget de la sécu.
55:17Le gouvernement
55:18s'est montré ouvert
55:19à demander un effort
55:20exceptionnel,
55:21temporaire
55:22aux grandes entreprises
55:23aux Français
55:24les plus fortunés.
55:26Mais ça ne peut pas
55:27être la réponse à tout.
55:28On a un vrai problème
55:29de dépense en France.
55:31Et le vrai débat,
55:33ce n'est pas
55:33comment est-ce qu'on crée
55:34de nouveaux impôts,
55:34c'est comment est-ce
55:35qu'on crée des richesses,
55:36comment est-ce qu'on crée
55:36de la croissance,
55:37comment est-ce qu'on crée
55:37de l'emploi,
55:38parce que c'est comme ça
55:39qu'on arrivera
55:39à maîtriser le déficit
55:40de façon pérenne.
55:42Que dites-vous
55:42à Olivier Faure
55:43qui hésite
55:44jour après jour,
55:45semaine après semaine
55:46à voter ou non
55:47le budget,
55:48les budgets
55:49et la censure ?
55:50Ça suffit maintenant,
55:52on a lâché
55:52entre guillemets
55:53tout ce qu'on pouvait faire
55:54sans accroître
55:55le déficit
55:56ou on peut continuer encore
55:58à discuter comme ça
55:59au jour le jour ?
56:00Je dis à Olivier Faure
56:01et je le dis
56:02à tous les parlementaires
56:03de bonne volonté,
56:04continuons à discuter.
56:06On n'en est en réalité
56:07qu'au début
56:08du processus parlementaire,
56:10à la première lecture
56:12de l'Assemblée nationale.
56:13Le texte va ensuite
56:14aller au Sénat.
56:15Suite à ça,
56:16il y aura une commission
56:16mixte paritaire,
56:17une instance qui réunit
56:19des députés
56:20et des sénateurs.
56:21Peut-être qu'elle réussira
56:22et si elle échoue,
56:23il y aura une seconde lecture
56:24encore une fois
56:25au Sénat
56:25et à l'Assemblée nationale.
56:26Mais vous voyez que lors du vote
56:27avant-hier,
56:27ce sont notamment
56:28les voix du Parti Socialiste
56:29que j'ai remis
56:30au budget passé.
56:31Est-ce qu'aujourd'hui,
56:32pardon le fond de ma...
56:32Je vais la préciser,
56:33est-ce que votre allié naturel
56:34aujourd'hui,
56:36ce sont désormais
56:36les socialistes
56:37au lieu des républicains
56:38qui étaient jusqu'à
56:39très récemment encore
56:40dans votre camp
56:41ou en tout cas
56:41qui votaient
56:42la plupart des textes ?
56:43Il y a aujourd'hui
56:43des députés
56:44à l'Assemblée nationale
56:45qui acceptent
56:46de poursuivre ce débat,
56:47qui sont entrés
56:48dans le débat
56:49de bonne foi.
56:49C'est le cas des républicains,
56:51c'est le cas des socialistes,
56:52c'est le cas des députés EPR,
56:54c'est le cas des députés Modem,
56:55c'est le cas des députés Horizon.
56:57Et donc, ensemble,
56:58arrivons à travailler
56:59et essayons de continuer
57:00à construire des compromis.
57:01Il y a en revanche
57:02des députés
57:04qui se sont mis
57:05eux-mêmes
57:05dans une position
57:06d'inutilité
57:08au sein du débat parlementaire.
57:10Je pense à la France insoumise
57:11et je pense
57:11au Rassemblement national.
57:13Regardons un peu
57:13ce qui s'est passé.
57:15Ils ont d'abord
57:16tenté d'empêcher
57:17l'entrée dans le débat budgétaire
57:18en votant la mention de censure.
57:21Samedi dernier,
57:22il y a eu le vote
57:23sur la partie relative
57:25aux dépenses
57:26du projet de loi de finances
57:27de la Sécurité sociale.
57:28Ils ont voté contre.
57:30Et en vote ou contre,
57:31ils ont tenté d'empêcher
57:32le débat sur les retraites
57:34qui aura lieu mercredi.
57:36Mais vous avez vu
57:37pendant ce vote,
57:37pardonnez-moi,
57:38si on m'avait dit...
57:38Non, non, non, non, non.
57:39Il y a des députés
57:40qui sont de votre camp.
57:41Ce que je veux vous montrer,
57:42c'est que...
57:42Non, non, mais attendez.
57:42Non, non, pardon,
57:43je termine.
57:44Vous voulez en venir.
57:44Je termine.
57:45Ce que je veux vous dire par là,
57:47c'est qu'on a aujourd'hui
57:48la France insoumise
57:48et le RN
57:49qui ont tenté d'empêcher
57:50le Parlement
57:51d'avoir le débat
57:51sur les retraites.
57:52C'est un cynisme
57:53sans nom.
57:55Pendant ce même vote,
57:56Maude Bréjon,
57:56une majorité des députés
57:58Horizon,
57:58qui sont censés vous soutenir,
57:59Horizon,
58:00c'est le parti d'Edouard Philippe,
58:01s'est abstenu.
58:03Ça veut dire quoi ?
58:04Edouard Philippe
58:04est en train de lâcher
58:05petit à petit
58:06après son appel
58:06à la démission
58:07d'Emmanuel Macron ?
58:08D'abord,
58:08au sein du Bloc central,
58:11pas un député,
58:12pas un député
58:12n'a voté contre
58:13la partie relative
58:14aux dépenses
58:15sur le projet
58:15de loi de finances
58:16de la sécurité sociale.
58:17Donc,
58:18n'inversons pas les choses.
58:19Ceux qui ont essayé
58:20d'empêcher le débat
58:21d'avancer samedi dernier
58:22et ceux qui ont voulu
58:23empêcher le Parlement
58:26de débattre
58:27de la réforme des retraites,
58:28c'est la France insoumise
58:29et c'est le Rassemblement national.
58:31Et franchement,
58:32s'il y a deux ans,
58:32on m'avait dit
58:33que le groupe de Jean-Luc Mélenchon
58:34tenterait d'empêcher un vote
58:35sur la réforme des retraites
58:36à l'Assemblée,
58:37j'en ai vu des choses
58:39mais je vous avoue
58:39que je n'y aurais pas cru.
58:40Merci beaucoup,
58:41Maude Bréjean.
58:41Je rappelle,
58:42pour ceux qui suivent comme nous,
58:43chaque jour,
58:43le calendrier
58:44de ce qui se passe à l'Assemblée,
58:45la prochaine date importante,
58:47c'est après-demain,
58:48mercredi,
58:49le vote pour ou contre
58:50ou abstention
58:51sur la réforme des retraites.
58:53C'est à 15h.
58:53On suivra tout ça évidemment
58:54avec beaucoup d'intérêt
58:55sur BFM TV.
58:56Deux rendez-vous à vous donner.
58:5821h, ce soir,
58:58sur cette antenne.
58:59Ne manquez pas le documentaire
59:00Ligne Rouge.
59:01Ils ont donné l'assaut
59:02sur le Bataclan.
59:03À suivre,
59:04donc tout à l'heure,
59:04à 21h.
59:05Avant cela,
59:06à 20h,
59:07une heure avant donc.
59:08Vous avez vu,
59:08Maxime Sutec,
59:09pour une fois,
59:09je ne me trompe pas
59:10sur les horaires.
59:11Le 20h de BFM.
59:12Bonsoir.
59:12C'est parfait.
59:13Ravi de vous retrouver.
59:14Quel est le programme ?
59:14J'ai réussi,
59:15c'est la première fois.
59:15On est le 10 novembre.
59:16On va revenir évidemment
59:17sur l'information de la journée,
59:19la remise en liberté
59:19de Nicolas Sarkozy.
59:21Merci.
59:21À tout de suite
59:21pour le 20h.
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