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  • il y a 2 mois
Chaque jour, Marc Fauvelle vous accompagne de 19h à 20h dans 60 minutes Fauvelle sur BFMTV.

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00:00Nouvelle édition de 60 minutes. Est-ce un pétard mouillé ou une mèche qui va enflammer la rentrée sociale ?
00:05Sur quoi va déboucher la journée de blocage qui a réuni 200 000 personnes hier à travers la France ?
00:10Les syndicats ont déjà les yeux tournés vers la journée du 18 jeudi prochain.
00:14Les autorités ont-elles sous-estimé l'ampleur de la mobilisation hier ?
00:18Comment ajuster également le dispositif de sécurité pour éviter les violences ?
00:22Alain Boer, spécialiste des questions de sécurité, sera mon invité dans quelques instants.
00:26Avec lui, on reviendra également sur cette chasse à l'homme en ce moment même aux Etats-Unis.
00:31Un influenceur de la galaxie Trump a été tué par balle hier en public.
00:36Son meurtrier présumé court toujours mais certains républicains parlent d'un assassinat politique.
00:42En France, la colère des petits patrons, la CPME qui les représente, pousse un coup de gueule contre une nouvelle mesure.
00:47Elle va permettre aux salariés qui tombent malades pendant leurs vacances,
00:50ce sera peut-être votre cas de récupérer leur jour de congé, ce sera le débat de 60 minutes.
00:55Et puis un témoignage également à suivre, témoignage bouleversant alors qu'une commission d'enquête parlementaire demande aujourd'hui
01:01l'interdiction du réseau TikTok aux moins de 15 ans.
01:05Nous serons avec celle qui a lancé ce combat en France après le suicide de sa fille.
01:10Elle a été la première à attaquer en justice le géant chinois.
01:1360 minutes, vous avez le programme, c'est parti.
01:15Retrouvez votre rendez-vous avec Asureup, l'assurance professionnelle simple et 100% en ligne.
01:30Asureup, allez de l'avant, nous assurons vos arrières.
01:32Bonsoir Alain Boer.
01:44Bonsoir.
01:45Vous êtes professeur de criminologie au Conservatoire national des arts et métiers.
01:48Vous enseignez également à Pékin, à Shanghai, à New York.
01:51Vous êtes spécialiste des questions de sécurité et de terrorisme.
01:54Et vous publiez, au bout de l'enquête, saison 3, ce livre aux éditions First.
01:59On va parler dans quelques instants de ce qui vient de se passer aux Etats-Unis.
02:03Le meurtre d'un influenceur très proche de Donald Trump, Charlie Kirk tué par balle.
02:07C'est une star aux Etats-Unis, en tout cas chez les Trumpistes.
02:10Les images tournent en boucle depuis hier sur les chaînes de télé américaines.
02:14Donald Trump a même mis les drapeaux du pays en berne.
02:16Vous nous direz ce que ça dit des Etats-Unis d'aujourd'hui et s'il y a pour vous un risque d'importation de cette violence chez nous.
02:23D'abord, la situation en France.
02:25Alain Bauer, on est au lendemain de la journée bloquée.
02:27Entre 200 et 250 000 personnes dans les rues selon les sources.
02:31Est-ce que vous dites comme Jean-Luc Mélenchon que c'est un succès ?
02:33Ou est-ce que vous dites comme Bruno Retailleau que la France n'a pas été bloquée ?
02:37Les deux ?
02:38Les deux ?
02:38Oui, les bloqueurs n'ont pas bloqué parce que la mobilisation des forces de police et de gendarmerie
02:43a été considérable de manière préventive et préemptive, comme on dit, juste avant et bien avant.
02:49Et donc, ce qu'était le blocage n'a pas été réalisé.
02:54Il y avait des milliers de points de blocage.
02:57Contrairement à ce que tout le monde raconte, ce n'était pas un objectif de convergence des luttes, mais de divergence des luttes.
03:02Chacun avait sa petite lutte, son petit objectif.
03:04Son rond-point, sa rue.
03:05Et quand on regarde d'ailleurs sur les réseaux sociaux les localisations des rendez-vous, les éléments qui étaient avancés, etc.
03:12Il y avait peu d'options de gros rassemblements.
03:15Ça, c'est pour le 18.
03:17On va en parler dans un instant.
03:18Il y a une erreur de lisibilité entre microscope et télescope.
03:21Vous savez, quand on utilise un bon appareil, mais pas pour voir ce qu'on devrait regarder.
03:25Là, on était dans le microscope des milliers de micro-luttes, de gens extrêmement énervés, agacés, plus radicalisés que les autres.
03:35Des radicaux, des black blocs, des casseurs qui, eux, surfent comme d'habitude sur les rassemblements et se fixent des objectifs plus précis.
03:44Et puis, une capacité de mobilisation temporisée qui nous amène vers le 18.
03:49Alors, on va parler de la suite, mais est-ce que vous avez été surpris de l'ampleur du mouvement ?
03:54Je rappelle les chiffres, 200 000 personnes d'après le ministère de l'Intérieur, 250 000 d'après la CGT.
03:58Là où le ministère de l'Intérieur nous avait dit que ce sera...
04:02L'écart est plutôt plus faible que d'habitude.
04:04D'habitude, c'est simple au double.
04:05Beaucoup plus faible que les fourchettes.
04:06Là, on est presque dans la fourchette raisonnable.
04:08Voilà, exactement.
04:09Et 200 000 personnes, là où le ministère nous disait qu'il y aura 100 000 personnes dans la rue.
04:12Comment on peut se tromper à ce point-là ?
04:13C'est que ce mouvement, il échappe au radar ?
04:15Je ne sais pas ce que le ministère dit ou ne dit pas.
04:17Je peux vous dire qu'en tout cas, du point de vue de la gendarmerie,
04:20parce qu'il se trouve que dans mes activités, j'enseigne à de nombreux gendarmes
04:24et j'ai l'occasion, y compris comme réserviste, entre guillemets, de donner un avis sur les sujets.
04:30Eux avaient parfaitement anticipé, peut-être pas la masse, mais le nombre de points de difficulté.
04:36Et donc, ça amenait mécaniquement, vu le nombre, l'étalement sur le territoire,
04:41du nombre d'opérations potentielles, ça donnait une idée assez précise de la capacité à...
04:46Parce que quand vous avez trois personnes qui bloquent un train,
04:49elles n'ont pas besoin d'être 30.
04:50Et donc, la masse, c'est plutôt un problème de grosses manifestations, de grands cortèges.
04:56Justement, ça n'était pas une question de grands cortèges.
04:58C'était autre chose qui est beaucoup plus intéressant du point de vue de l'évolution des mouvements.
05:04Plus gilets jaunes, ronds-points, que grandes manifestations du samedi ou du dimanche.
05:12Et donc, je crois que là, il n'y avait pas eu d'erreur d'analyse sur l'étalement du nombre de problèmes
05:17et donc la réorganisation des forces de sécurité qui ont plutôt été efficaces.
05:22Il y a peut-être une sous-estimation de la quantité de personnes,
05:27mais pas une sous-estimation de l'ampleur, de l'amplitude et de, je dirais, de l'élargissement du process
05:35sur des petites et moyennes villes et des endroits inattendus du genre entrepôt Amazon,
05:40qui n'est pas le lieu auquel on pense naturellement.
05:42On pense plutôt aux raffineries de pétrole.
05:44Est-ce qu'on sait, Alain Bauer, précisément, qui sont ceux qui ont participé aux violences ?
05:49Je zoome maintenant. Est-ce qu'il y a un portrait robot ?
05:52Précisément, non, mais la préfecture de police, le renseignement territorial,
05:56le renseignement de la gendarmerie ont une liste à peu près précise
06:00et ont des identifiants qui sont visibles, même quand on n'identifie pas les personnes.
06:05Tout de noir vêtu, black bloc, venu essentiellement pour la casse.
06:10En tout cas, l'affrontement avec les forces de sécurité,
06:14dans une logique qui est très clairement identifiée, très décentralisée.
06:17Et puis, vous avez les phénomènes de circonstance, l'effet de foule,
06:24qui amène des gens qui, a priori, n'auraient peut-être pas pu casser,
06:27se disent après tout, pourquoi pas ?
06:29Cassage-pillage est un élément qui vient.
06:31Alors, il y a eu assez peu de pillage et beaucoup plus de cassage.
06:34Donc, c'est un indicateur aussi sociologique, on va dire.
06:39Mais au-delà, on ne peut pas généraliser quand on n'a pas d'identification.
06:43Vous avez eu 700 interpellations, un peu moins 675, je crois.
06:45C'est ça, exactement.
06:46On va avoir les... pas les PV, mais en tout cas, les brefs d'audience
06:52qui vont commencer à nous montrer que...
06:55Jeunes travailleurs pris dans le mouvement, chômeurs, pourquoi pas améliorer la fin de mois,
07:02casseurs pathologiques importés de Belgique ou d'Allemagne ou d'Italie.
07:07Bref, on va avoir tout ça dans les jours qui viennent.
07:09Ça nous permettra d'avoir un portrait robot, mais je crois qu'il ne nous surprendra pas.
07:12On a parlé hier beaucoup sur cette antenne du nombre de policiers qui ont été blessés, légèrement blessés.
07:17Il n'y a pas de blessés graves.
07:18Heureusement, on n'a pas eu de bilan des blessés côté manifestants ou casseurs.
07:24Pourquoi ? Est-ce que c'est parce qu'il n'y a pas d'organisateur officiel national ou est-ce qu'il n'y en a pas eu de blessés ?
07:29J'ai quelques collègues qui font ça, soit des académiques, soit des journalistes.
07:33C'est-à-dire qu'on ne sait pas ?
07:34Ils font un bilan.
07:36On a un état des urgences, par exemple, parce que de temps en temps, il faut aller se faire soigner.
07:40Mais je pense que le processus a été relativement maîtrisé.
07:44La quatrième ou cinquième évolution du schéma du maintien de l'ordre.
07:48Et il faut saluer l'exceptionnel travail qui avait été commencé par le préfet Lallemand
07:51et qui a vraiment été fini par le préfet Nunez.
07:53Il était sur ce plateau à votre place hier, d'Inie Lallemand.
07:55Très bien.
07:56J'ai son retour.
07:57Qui était avec le préfet Nunez, qui a encore amélioré le processus.
08:01Il y a un très, très gros travail, justement, pour permettre à la fois d'aller au contact
08:05et d'éviter qu'il y ait trop de casse.
08:07C'est un processus qui a été inventé par le préfet Grimaud à Paris après les années 68.
08:12Ça donne des idées.
08:13Malheureusement, c'est moins de blessés et plus de casse.
08:16Moins de casse, plus de blessés.
08:18Il y a une espèce de modalité très compliquée à mettre en place.
08:21Là, visiblement, les résultats ont plutôt été de ce point de vue-là.
08:25C'est-à-dire protection des droits humains, c'est très important.
08:27On a vu beaucoup de jeunes dans les cortèges, dans les points de blocage,
08:31bloquant parfois leur établissement scolaire.
08:34Est-ce que ça, dans l'optique de la prochaine journée d'action,
08:37qui est donc jeudi de la semaine prochaine, ça doit un petit peu inquiéter le gouvernement et les forces de l'ordre ?
08:41Oui, bien sûr.
08:41On connaît la phrase de Mitterrand, les jeunes, c'est comme le dentifrice,
08:44c'est plus facile à faire sortir qu'à faire rentrer.
08:46Oui, alors le problème, ce n'est pas qu'ils sont jeunes, c'est qu'ils sont très jeunes.
08:50Très, très jeunes.
08:50C'est-à-dire qu'on a vu apparaître un transfert entre étudiants et lycéens.
08:55On a désormais un transfert lycéen-collégien qui a paru dès les années 86.
09:00C'est-à-dire 13-14 ans.
09:01Oui, et là, on a un vrai souci.
09:04D'abord, parce qu'ils y vont comme si de rien n'était, avec l'insouciance de la jeunesse.
09:07Beaucoup de violence, qui n'est pas toujours tout à fait maîtrisée.
09:11Et on voit ça sur l'ensemble des secteurs qui passent de la violence sociale à la violence criminelle.
09:17C'est un processus de société qui est une vraie dégradation.
09:21Le retour à la violence comme exutoire naturel plus que comme modalité de revendication
09:26est un enjeu qui inquiète désormais tout le monde.
09:29Et on l'a malheureusement désormais en matière de terrorisme,
09:33même si ce terme couvre une diversité de problématiques très complexe.
09:38Mais oui, oui, on est dans une phase de rajeunissement et de violentisation
09:41de la France la plus jeune et donc la plus radicalisée.
09:45Ce terme ne veut rien dire, mais on fait semblant de croire qu'il correspond à quelque chose.
09:49Il veut dire beaucoup de réalités différentes.
09:51Il y a un terme qu'on utilise beaucoup ces derniers jours, Alain Bauer,
09:53quasiment depuis que ce mouvement est arrivé sous les radars médiatiques,
09:57c'est la comparaison avec les gilets jaunes.
09:59C'est-à-dire cette succession de manifestations, ça a duré des mois et des mois.
10:03C'était le samedi à l'époque.
10:05Est-ce qu'on a pour vous raison ou tort ?
10:08Ou est-ce qu'après tout, on ne sait pas faire autrement à partir du moment
10:10où on n'est pas dans un rassemblement classique type 1er mai avec des syndicats ?
10:15La France, c'est un pays qui a une histoire de mille ans de jacquerie.
10:18Mais les jacqueries ont toujours évolué.
10:20Paysans, viticulteurs, routiers, pêcheurs.
10:26On a toutes les catégories étudiants.
10:29J'en ai fait quelques-unes aussi dans ma jeunesse, il y a longtemps.
10:32Donc on sait à peu près à quoi les gilets jaunes ont été une rupture historique
10:36parce que c'est ce que les sociologues appellent,
10:39et c'est un très méchant terme, petit blanc.
10:42C'est-à-dire des gens qui travaillaient la semaine
10:43et qui justement se mobilisaient le week-end.
10:46Parce qu'ils travaillaient la semaine, mais c'était des travailleurs pauvres.
10:48Une catégorie qu'on a vue apparaître aux États-Unis,
10:50puis en Allemagne, puis en Grande-Bretagne,
10:52et dont on ne pensait pas qu'on allait l'avoir en France
10:54pour des raisons de mythologie de notre construction sociale,
10:59unitaire, centralisée, avec soi-disant beaucoup de transferts sociaux.
11:03En fait, on a découvert un lumpenprolétariat français
11:06qui se mobilisait parce qu'ils travaillaient,
11:09parce qu'ils travaillaient beaucoup,
11:11parce qu'ils étaient là à 6h du matin,
11:13et qu'ils étaient pauvres,
11:15et que leur service public ne fonctionnait plus,
11:17et qu'on leur disait diesel, puis pas diesel,
11:20et que l'arrogance, la suffisance et le mépris
11:24des autorités centrales parisiennes les a poussés à bout.
11:29– Alors, reprend votre expression,
11:30est-ce qu'il y a dans Bloquons la France
11:32quelque chose d'un conflit de petits blancs ?
11:34– Il y en a, mais ce n'est pas les mêmes
11:37parce que ce sont des manifestations de la semaine.
11:40Ce sera intéressant de voir quand on passera
11:42à une éventuellement extension d'une manif du jeudi
11:46qui pourrait dériver le vendredi
11:48et qui pourrait se transformer en bouillonnement le samedi.
11:51Ce n'est pas ce qu'on a vu.
11:52Là, ce sont des manifestants plus jeunes,
11:55pas travailleurs ou pas salariés,
11:57par insérés dans le circuit économique,
12:00même s'ils sont maltraités par celui-ci.
12:02On n'en est pas là.
12:03Mais il y a eu, on l'a vu, les gilets jaunes,
12:07on a vu des yellow black, des gilets jaunes
12:09qui sont devenus des black blocs,
12:11plus jeunes, plus déterminés, plus enragés.
12:14Et puis, vous avez une rajosphère générale
12:15qui s'auto-alimente par les réseaux sociaux
12:17et qui permet d'élargir largement des mouvements
12:21qui jusque-là étaient plutôt contrôlés
12:22dans des logiques politiques ou syndicales.
12:24Et là, on est dans le débordement généralisé
12:28parce que dès qu'on a un souci, une difficulté,
12:31un énervement légitime en général,
12:34vous avez pu noter, même Bruno Retailleau dit
12:35« je sais qu'il y a des gens qui souffrent, etc. »
12:37et qui ont des raisons de se mobiliser.
12:40Ces gens-là étaient là aussi.
12:41Et donc, c'est le « aussi » qu'il faut prendre en compte.
12:43Ce n'est pas seulement, c'est « aussi »,
12:45mais ce n'est pas totalement les mêmes.
12:47Et c'est une nouvelle génération
12:48qui vient se rajouter au phénomène générationnel habituel.
12:52Désormais, on a un peu de tout.
12:54Il n'y a plus d'identifiant clairement précis.
12:58Et c'est d'ailleurs la capacité de compréhension de ça
13:01qui est le charme tout particulier de Jean-Luc Mélenchon
13:04qu'il faut souligner.
13:05Car depuis les mouvements des coordinations d'infirmières,
13:09que moi j'ai vécu quand j'étais conseiller auprès de Michel Rocard,
13:12on voit bien apparaître cette capacité qu'il y a
13:15à contourner les systèmes institutionnels
13:18pour aller chercher du nouveau militant, du nouvel engagement.
13:21Et dès lors qu'il y a quelque chose qui bout,
13:24ils sont là.
13:25Est-ce que vous diriez que Jean-Luc Mélenchon
13:27a boosté ce mouvement ?
13:30Ou au contraire qu'il l'a affaibli ?
13:32C'est-à-dire à partir du moment où il a demandé à ses militants
13:34et à ses sympathisants de le rejoindre,
13:36certains ont pu se dire
13:37« c'est un mouvement trop à gauche pour moi,
13:39je n'y mets pas les pieds pour éviter d'être récupéré ».
13:41C'est dur d'expliquer qu'en même temps,
13:43ils étaient plus nombreux que prévus
13:44et qu'ils sont moins nombreux qu'attendus.
13:47Non, non, je pense que Jean-Luc Mélenchon,
13:49il ne faut pas le sous-estimer,
13:50il a ses qualités et ses défauts nombreux,
13:54mais il comprend parfaitement,
13:55il sent, un peu comme François Mitterrand,
13:57d'ailleurs ils s'entendaient très bien tous les deux,
13:59le mouvement social,
14:00et il sait là où il se produit
14:01et là où il s'organise.
14:03On voit que certains blocages se poursuivent aujourd'hui,
14:05moins nombreux qu'hier,
14:07des universités...
14:09Un résidu.
14:09Un résidu, c'est-à-dire,
14:11on est, pour vous, au début de quelque chose,
14:14cette journée, bloquons-tout,
14:16c'était du one-shot et ça s'arrête là.
14:18Disons que c'est une répétition générale.
14:20Avant celle du 18 ?
14:21Oui.
14:22C'était prévu comme ça, c'était un anticipé comme ça.
14:24Je rappelle, le 18 juillet prochain,
14:25là cette fois-ci c'est l'ensemble des syndicats
14:26et pas uniquement la CGT qui appelle à descendre dans la rue,
14:29vous pensez que les deux mouvements,
14:30bloquons-tout et les syndicats,
14:32vont se rejoindre et vont fusionner ?
14:34Alors, fusionner, certainement pas.
14:35Non, je ne crois pas, moi, à la convergence des luttes.
14:37Je pense à l'étalement des luttes,
14:39un processus général où chacun a quelque chose à reprocher.
14:42Il y a un adversaire central qui est le gouvernement,
14:45la représentation physique et symbolique des deux corps du roi,
14:49le président de la République,
14:51dans sa dimension politique,
14:52mais aussi dans sa dimension sociale.
14:54Et de ce point de vue-là,
14:55tant qu'il n'y aura pas des effets très clairs
14:57de résolution de ce qu'a été le conflit sur les retraites,
15:00mal embouché du début à la fin,
15:02d'Emmanuel Macron jusqu'à François Béroud,
15:04je veux dire, clairement, là, on n'est plus dans l'illusion
15:08ou dans peut-être qu'on va trouver un accord.
15:10Il va vraiment falloir qu'il y ait une rupture,
15:12comme dit l'actuel Premier ministre,
15:15pour que le mouvement puisse éventuellement croire
15:17à une porte de sortie.
15:19Vous parlez de lui.
15:19Est-ce qu'il va y avoir pour vous un effet le corps nu
15:21qui pourrait augmenter le nombre de participants ?
15:26Ou est-ce que les gens qui descendent dans la rue,
15:27de toute façon, se disent,
15:29soit ont un rejet de la classe politique,
15:31soit se disent, de toute façon,
15:32ce n'est pas de ce gouvernement-là que viendront des choses pour nous ?
15:34Il a encore une semaine pour passer des messages,
15:38avoir un gouvernement, passer des messages.
15:39Vous pensez que s'il dit, par exemple,
15:40les jours fériés, c'est définitivement fini,
15:42je rouvre un conclave sur les retraites,
15:44ça peut jouer vraiment sur la mobilisation ?
15:47Ou ce sont des mots qui sont hermétiques l'un à l'autre ?
15:49Il y a trop de revendications pour résoudre tous les problèmes.
15:52Mais on peut passer du
15:53« on a gagné Fiesta du 18 »
15:57à « allons jusqu'au bout »
15:59parce qu'ils ne nous ont toujours pas entendus.
16:00Il y a une semaine pour faire ce choix.
16:03À quoi vous vous attendez le 18 ?
16:05Ça dépend de ce qui se passe d'entre maintenant et l'Égypte.
16:09Vous savez qu'en général, je refuse toujours de venir le jour même.
16:12Oui, pour ça que je pose la question à la fin.
16:13Le jour même.
16:13Et une semaine avant, encore plus.
16:15Je dis simplement qu'on est dans une configuration
16:18où l'état de rageosphère, d'agacement, d'énervement, de rancœur
16:23qui existe dans la société française,
16:25de violence, de moins en moins rentrée.
16:28Moi, je regarde la courbe des homicides.
16:30On n'a jamais eu autant d'homicides et de tentatives d'homicides
16:32dans ce pays depuis 50 ans.
16:34Pour moi, c'est un indicateur de la figure.
16:36Si on dézoome un peu plus,
16:37beaucoup moins qu'évidemment qu'au siècle précédent.
16:40Non.
16:41Il y a plus d'homicides aujourd'hui qu'au 17e ou 18e siècle ?
16:44Par habitant.
16:46On est passé de 150 homicides par 100 000 habitants il y a 5 siècles à 1.
16:50Mais la reprise technique, la rapidité, l'amplitude, la capacité d'eux,
16:58vous voyez, c'est un peu la difficulté de mon métier en criminologie,
17:03me permet aussi de dire, attention, il y a un indicateur social par la violence
17:07sur quelque chose qui n'a jamais changé, le nombre de morts.
17:10Parce que depuis 1539, grâce à François 1er, on a un état civil,
17:13on sait qui naît et qui meurt.
17:14On sait de plus en plus de quoi on meurt.
17:15Là, nous avons une reprise très dure de la violence physique.
17:18Et donc, il faut faire attention.
17:19Vous parlez de la violence.
17:20Je voudrais qu'on parle des États-Unis.
17:22Alain Boer, vous vous enseignez, je le disais tout à l'heure,
17:24la nuit dernière, l'un des porte-voix de la jeunesse pro-Trump,
17:27l'influenceur conservateur Charlie Kirk a été tué par balle.
17:30J'ai rencontré en 2016.
17:32Ah bon ?
17:32Au début de...
17:34Alors, ce n'est pas un influenceur.
17:35C'est un messie.
17:36Il faut bien comprendre.
17:37Un influenceur, il fait YouTube, TikTok, Tok Tok.
17:40C'est un messie.
17:41Dans la galaxie, Trump, c'est un messie.
17:43C'est un messie jeune, extrêmement brillant.
17:46Il faut voir ses vidéos quand il va du tac au tac répondre.
17:50Et il allait à la confrontation.
17:52D'ailleurs, c'était son tour.
17:54Ça s'appelait Challenge Me.
17:56Vas-y, teste-moi sur n'importe quelle question.
17:59Et il répondait à une question sur la violence des armes
18:01quand il a été tué, alors que c'est un pro-gun.
18:04Et donc, c'est un indicateur très puissant
18:08de ce qu'est le niveau d'exaspération et d'antagonisme,
18:12de polarisation de la société américaine.
18:14Mais ce n'est pas nouveau.
18:15On va en parler plus long.
18:15Ce n'est pas nouveau.
18:15Le nombre de gens qui se font assassiner
18:17pour des raisons politiques aux États-Unis,
18:19même s'ils restent résiduels, est une longue histoire.
18:22On va y revenir dans un instant.
18:24Vous nous direz ce que ça dit des États-Unis d'aujourd'hui
18:26et si pour vous, ce degré de violence
18:28pourrait être importé un jour en France.
18:30D'abord, si vous le permettez,
18:32les images et les réactions,
18:34c'est avec Raphaël Redon et Sophie Herbé.
18:38Une scène d'une extrême violence aux États-Unis.
18:40Le leader de la jeunesse pro-Trump
18:42a été abattu en plein meeting.
18:44Il s'appelait Charlie Kirk.
18:46Charlie Kirk a été abattu
18:58depuis un immeuble à 180 mètres de distance.
19:08Trump le considérait presque comme un fils.
19:10Il lui a d'ailleurs rendu hommage.
19:11Une grande chasse à l'homme est en cours
19:31pour tenter de mettre la main sur le tueur.
19:33Le coupable est déjà désigné par Donald Trump.
19:42Le coupable est déjà désigné par Donald Trump.
19:51Charlie Kirk, suivi par 7 millions de personnes sur Instagram,
19:544 millions sur YouTube,
19:55vous disiez que c'est le messie.
19:56250 000 adhérents à Turning Point.
20:00Et surtout, tu es très très jeune.
20:02Il est présent dans près de 3 500 universités et écoles
20:06aux États-Unis.
20:07Il faisait sa tournée.
20:08D'ailleurs, après l'Utah,
20:10il allait dans le Colorado,
20:12pas loin de là où j'enseigne moi aussi.
20:15Et donc, c'est quelqu'un de très influent,
20:18très dur du point de vue de ses convictions,
20:21mais très intelligent,
20:23très fort en rhétorique.
20:26Et c'était vraiment une sorte de star.
20:29Oui.
20:30Le meurtrier est toujours en fuite.
20:31Le FBI a publié sa photo cet après-midi.
20:35L'arme du crime a été retrouvée également.
20:37Donc, on ne sait pas qui est le meurtrier
20:39et quel est son mobile.
20:41Et pourtant, Donald Trump a mis en cause
20:42quasiment immédiatement la gauche radicale.
20:45Elon Musk, avec ce soutien de Donald Trump,
20:47a dit que la gauche est le parti des meurtres.
20:49Ça veut dire quoi ?
20:50Ils veulent en faire un martyr ?
20:52Oui.
20:52Même si ça ne colle pas,
20:53on saura sans doute un jour pourquoi il a été fait.
20:55C'est déjà le cas.
20:57Alors, d'abord,
20:57c'est juste au moment du 11 septembre
20:59et des commémorations.
21:01C'est le jour où le procès
21:02d'un de ceux qui ont voulu tuer Donald Trump
21:07dans son golf commence,
21:09Ryan South aussi.
21:11Donc, il y a plein de coïncidences,
21:14comme toujours dans ces cas-là.
21:16Mais oui, il y a un effet de polarisation.
21:18Et entre le wokisme et les radical left,
21:22il y a une logique chez Donald Trump
21:24qui est toujours de préempter la réalité.
21:27C'est-à-dire expliquer tout de suite
21:28que c'est un assassinat politique
21:29en espérant que les faits suivront ce qu'il a dit.
21:31Voilà.
21:32Et même si les faits ne suivent pas,
21:33après tout, ça fera une réalité alternative.
21:36Vous avez parfaitement compris
21:37la logique du trumpisme.
21:39Le trumpisme, c'est définir la réalité
21:42qui vous convient.
21:43Évidemment, quand on voit ces images,
21:44Alain Bauer, on pense à d'autres images.
21:46La tentative d'assassinat sur Donald Trump
21:48il y a quelques mois,
21:49avant ce retour à la Maison Blanche.
21:50Même configuration.
21:51Un toit, un tireur de loin.
21:52Un tireur de loin.
21:54Sauf que celui-ci était visiblement
21:56un très bon tireur.
21:57La démocratie américaine au bord du gouffre
21:59ou dans le gouffre, là, quand on voit ces images ?
22:00Non.
22:01Malheureusement, les assassinats politiques
22:03aux États-Unis,
22:04de John Kennedy à son frère,
22:06la tentative contre Ronald Reagan.
22:07Elle n'est pas plus violente aujourd'hui,
22:08la scène politique américaine ?
22:09Ah, la scène politique est beaucoup plus violente,
22:11mais elle a toujours été beaucoup plus violente.
22:13C'est toujours très, très violent.
22:16Et la question des armes est toujours un sujet.
22:19Mais malheureusement,
22:21moi, je pense à la famille de M. Kirk,
22:23c'est deux jeunes enfants,
22:24parce que c'est aussi un jeune père de famille.
22:27Nul ne doit mourir simplement
22:30pour avoir émis des idées,
22:31quoi qu'on pense des idées.
22:33Les idées, c'est fait pour le débat.
22:34Et c'était un débat.
22:35D'ailleurs, il débattait
22:36sur des questions très dures
22:38avec des gens qui étaient
22:39totalement opposés à son point de vue.
22:40Mais il avait trouvé le style
22:43du débat démocratique
22:44dans des universités
22:46dont une partie, d'ailleurs,
22:47s'était totalement effondrée
22:49sous l'idée du cancel.
22:51C'est-à-dire qu'on ne débattait pas
22:52avec l'adversaire,
22:53on annulait sa venue.
22:56Et une partie de la gauche,
22:58de ce point de vue-là,
22:59la gauche américaine,
23:00dite woke,
23:01tout le monde est woke,
23:03on se réveille le matin,
23:03vous comme moi,
23:04mais elle s'était lancée
23:06dans un processus
23:06qu'elle a repris en pleine face
23:08par la puissance du bâclage,
23:12du retour de puissance
23:14des conservateurs et des libéraux
23:15sur le thème
23:16« Mais pourquoi on n'a pas le droit
23:17de discuter de ce qui ne vous ne plaît pas ? »
23:19Voilà.
23:19Et donc, la question aujourd'hui,
23:21la polarisation est extrêmement puissante
23:23et Donald Trump récupère ça
23:25parce que ça lui permet aussi
23:26de faire oublier
23:27deux ou trois sujets plus compliqués.
23:28Je disais, Alain Bauer,
23:29que certains proches de Donald Trump
23:31parlaient déjà d'assassinat politique.
23:32Ce sont les mots utilisés
23:34par le gouverneur de l'État
23:35où Charlie Kerr
23:36qui a été assassinat politique.
23:38C'est l'Utah qui n'est pas connu
23:39pour son libéralisme,
23:41c'est un État mormon
23:42très conservateur.
23:43Les réactions, on les a eues aussi
23:45via les réseaux sociaux en France aujourd'hui.
23:47Jordan Bardella, Éric Zemmour,
23:48Marion Maréchal, pour ne citer qu'eux,
23:50ont pointé immédiatement
23:52la responsabilité de la gauche.
23:54Est-ce que cette polarisation
23:55que vous décrivez aux États-Unis,
23:57elle arrive chez nous ?
23:58Elle est déjà là ?
23:59Ou vous dites, non,
24:00on est à l'abri de ça aujourd'hui ?
24:03Comme je l'ai indiqué,
24:04une partie de la gauche
24:05a créé les conditions
24:06qui permettent à une partie de la droite
24:08de la rendre responsable
24:09de ce qu'elle fait.
24:11Regardez les « débats »
24:13ou la manière dont l'Assemblée nationale
24:14se comporte
24:16sous les yeux de tous les citoyens.
24:18Il y a un côté lamentable.
24:20Et de ce point de vue-là,
24:22ce n'est pas la faute
24:24seulement d'une partie de l'émission.
24:27Donc la polarisation, la violence,
24:30la légitimation de la violence
24:32ou l'incapacité à la dénoncer,
24:36pas pouvoir utiliser le mot
24:37qui convient,
24:38terrorisme par exemple
24:40ou des sujets comme ça,
24:41amène mécaniquement...
24:41Pour définir la masse.
24:42Est-ce que vous dites ?
24:43Terrorisme pour définir la masse ?
24:44Oui, par exemple.
24:45Mais amène mécaniquement
24:46à se poser des questions
24:48sur ce qui est autorisé
24:50et ce qui ne l'est pas.
24:51La logique, c'est de se contenir
24:53face à l'excès.
24:54Mais quand l'excès est là,
24:56il autorise l'excès inverse.
24:57Et c'est ça le drame
24:58de l'effondrement
25:00du débat démocratique.
25:01Je voudrais, Alain Bauer,
25:02entendre votre analyse
25:03et votre expertise
25:04sur autre chose.
25:05À présent, il y a quelques jours,
25:07en début de semaine,
25:07des têtes de cochons
25:08ont été déposées
25:09devant une dizaine
25:10de mosquées de Paris
25:11et de la région parisienne.
25:12Et plus l'enquête avance,
25:13plus l'hypothèse,
25:15je vais essayer de rester
25:15très prudent et très factuel,
25:16d'une manipulation
25:17de l'opinion
25:18prend de l'ampleur.
25:19On sait désormais,
25:20ça c'est factuel,
25:20que les hommes
25:22qui ont déposé
25:22ces têtes de cochons
25:23étaient de nationalité étrangère,
25:25qu'ils venaient d'arriver
25:26en France quelques heures avant
25:27et qu'ils en sont repartis
25:28de France quelques heures après.
25:30On sait que la plaque
25:31d'immatriculation
25:32de leur voiture
25:32était serbe,
25:33que leur téléphone
25:34était probablement croate.
25:37Est-ce qu'on est possiblement
25:39devant une tentative
25:40ou même une ingérence étrangère ?
25:42Plus que probablement,
25:43quand vous avez
25:44autant d'éléments...
25:44J'essaie de rester prudent
25:45parce que dès que vous
25:46utilisez ce mot-là,
25:47y compris sur les réseaux sociaux,
25:48on dit que c'est trop facile
25:49d'accuser les Russes,
25:51les médias plongent
25:51dans la communication
25:52du gouvernement.
25:52Je note que vous n'avez
25:53pas dit russe.
25:54Non, pardon,
25:55mais ça y est,
25:55maintenant je l'ai dit.
25:56Tentative d'ingérence.
25:57Moi, je ne le lis pas.
25:59Je dis qu'un véhicule
26:00avec une plaque étrangère
26:02qui rentre et qui sort
26:02du territoire
26:03à cachette dix têtes de cochon
26:05et quand on dépose neuf,
26:07ben voilà,
26:08quand ça ressemble à un canard,
26:10que ça fait le cri du canard
26:11et que ça marche comme un canard,
26:12ce doit être un canard.
26:13Et sont-ils russes ?
26:14Ne le sont-ils pas ?
26:15Personne n'en sait rien.
26:16Que ça soit une tentative
26:17d'ingérence étrangère.
26:18Je vous dis ça parce que très souvent
26:19dans les cas récents,
26:20je reprends les dernières
26:21tentatives d'ingérence.
26:22Les étoiles de David
26:23taguées à Paris,
26:24dans laquelle des Moldaves
26:26ont été arrêtées.
26:26Les mains rouges,
26:27peintes sur le mémorial
26:29de la Shoah,
26:30des Bulgares ont été arrêtées.
26:31Ils seront jugés cet automne.
26:33Les cyberattaques
26:34contre les hôpitaux pilotés
26:35par des hackers russophones,
26:37mais finalement,
26:39on n'arrive pas à remonter
26:40jusqu'à la source.
26:40Non, c'est le principe.
26:42D'abord parce qu'entre
26:43le vrai pavillon
26:43et le faux pavillon,
26:45tout le monde manipule
26:46tout le monde
26:46et peut faire porter
26:47qui a fait sauter
26:48les deux gazoducs,
26:50on ne sait plus.
26:52Vous êtes en train
26:52de nous dire que nous aussi
26:53on fait de l'ingérence
26:53à l'étranger,
26:54qu'on a des services
26:55pour ça ou pas ?
26:55Alors, on devrait.
26:57Malheureusement,
26:58on se l'interdit beaucoup.
26:59Quand on essaye,
27:00on n'a pas d'une efficacité remarquable
27:02puisqu'en Afrique,
27:03on a essayé de démonter
27:04des campagnes de désinformation,
27:06mais la désinformation
27:06contre la désinformation
27:08n'amène pas véritablement
27:09de l'information.
27:10On a une difficulté
27:11dans les démocraties
27:12qui s'interdisent des choses
27:14à faire ce que les autres font.
27:17Alors, je ne dis pas
27:18qu'il faut le faire,
27:19mais les moyens
27:19que nous avons,
27:20c'est le principe
27:21de Brandolini.
27:22Vous savez,
27:22quand vous voulez
27:23démonter une désinformation,
27:25il vous faut tellement de temps,
27:26tellement de moyens,
27:27tellement de temps
27:28pour y arriver
27:28qu'en fait,
27:29ça produit l'effet inverse
27:30à se faire chercher.
27:31Donc, on hésite toujours
27:32à dire,
27:32bon, on ne dit rien
27:32parce que de toute façon,
27:33ça va se dégonfler tout seul
27:35ou on dit,
27:36mais ça va regonfler le truc
27:38parce que c'est donc
27:39parce que,
27:40vous savez,
27:41quand vous êtes
27:41dans cette logique-là,
27:43voilà,
27:43là, on a des éléments factuels
27:45et je pense que justement,
27:46ce qui est parfait,
27:47c'est de rester dans le factuel.
27:49C'est pour ça
27:50que j'arrive
27:50à la question suivante.
27:51j'ai dit le mot russe.
27:53Que sait-on
27:54de la réalité
27:54des ingérences russes
27:56aujourd'hui en France
27:56et des menaces,
27:57y compris par exemple,
27:59sur une élection présidentielle
28:00dans 18 mois ?
28:01On y est déjà passé
28:02puisqu'on a démonté
28:04à posteriori
28:05toute une série d'opérations
28:06sur le Brexit,
28:07sur les élections américaines,
28:09sur l'élection française,
28:11sur des opérations
28:12visant à publier
28:14ou à modifier
28:15des courriels
28:15appartenant
28:16ou n'appartenant pas
28:17ou faisant croire
28:18qu'ils appartenaient
28:19à des candidats
28:20à l'élection présidentielle
28:21et donc,
28:22plus vous êtes opposés
28:23aux russes
28:26ou plus vous êtes opposés
28:27aux américains
28:27parce qu'il ne faut pas
28:28sous-estimer
28:29la capacité
28:29de nos petits camarades
28:30de l'autre côté
28:32à eux-mêmes
28:33défendre leurs propres intérêts.
28:34Et même parfois
28:34à nous écouter
28:35avec des moyens
28:37pas tout à fait légaux,
28:37on s'en souvient.
28:38Une détermination remarquable
28:39pendant une période
28:40quand j'étais
28:41en situation,
28:43je saluais régulièrement
28:44un de mes interlocuteurs
28:46fantômes
28:47qui un jour,
28:47quand je suis passé
28:49à Washington,
28:50m'a dit arrête
28:50de me dire bonjour,
28:51c'est comme ça
28:51que j'ai su
28:52que ce n'était pas
28:52qu'une blague.
28:54Mais bon,
28:55c'est un processus
28:57qui appartient
28:58à l'histoire des États
28:58depuis qu'il y a des États
29:00de la Dépêche-Demps
29:01à l'universal
29:01à la règne de Louis XI,
29:02tout le monde y est passé.
29:03Que sait-on aujourd'hui
29:04de la menace russe ?
29:05Est-ce qu'on a la preuve
29:06aujourd'hui établie
29:07qu'il y a des services
29:07en Russie
29:08dont le job
29:09est de déstabiliser
29:10les opinions françaises,
29:12américaines,
29:12britanniques,
29:13il y a eu des fuites
29:15de leurs propres éléments ?
29:16Les hackers ennemis
29:17des Russes
29:18diffusent des éléments
29:19attribués aux Russes.
29:21On a identifié
29:21à Saint-Pétersbourg
29:22et ailleurs
29:22des officines
29:23qui font ça très bien,
29:25notamment qui appartenaient
29:26dans la galaxie
29:26Wagner.
29:27Donc, il n'y a pas
29:28de doute,
29:28il n'y a pas d'interrogation.
29:29D'ailleurs,
29:29il arrive que les Russes
29:31s'en félicitent
29:32eux-mêmes
29:32et ne le cachent pas.
29:35Voilà,
29:35mais ça fait partie
29:36de l'histoire.
29:36C'est une confrontation,
29:38il y a un conflit,
29:39nous sommes partis
29:39plus ou moins
29:40au conflit.
29:42Il y a une volonté
29:43très claire
29:43de la France
29:44de soutenir l'Ukraine
29:46et ça ne plaît pas
29:46à la Russie
29:47qui le fait savoir
29:48d'ailleurs de manière
29:49assez brutale.
29:50De temps en temps,
29:51ils ne s'en cachent pas,
29:52c'est leur nature.
29:54Merci beaucoup Alain Boer
29:55d'être venu ce soir
29:56sur le plateau
29:56de 60 Minutes
29:57sur BFM TV.
29:58Je rappelle le titre
29:59du livre
30:00que vous avez co-écrit
30:01avec Marie Drucker
30:01au bout de l'enquête
30:03saison 3,
30:03les plus grandes affaires
30:04criminelles
30:05passées au crime.
30:06Merci beaucoup
30:07d'être venu ce soir
30:08sur ce plateau.
30:08Vous regardez 60 Minutes,
30:10soyez les bienvenus
30:10si vous nous rejoignez à l'instant.
30:12On va parler maintenant
30:12de la situation politique
30:13même si on l'a longuement abordé
30:15tout à l'heure
30:16avec Alain Boer
30:17avec ce match à distance
30:18en ce moment
30:19entre le nouveau
30:20Premier ministre
30:20Sébastien Lecornu
30:22et le Parti Socialiste,
30:23le PS,
30:24qui pose ses conditions
30:25à un éventuel accord
30:27sur le budget.
30:28Avec nous ce soir
30:28Marie Chantret,
30:29la chef du service politique
30:30de BFM TV
30:31qui dort quasiment
30:32sur ce plateau.
30:34Qui passe du temps,
30:35oui, c'est vrai.
30:35Qui passe beaucoup de temps
30:35sur ce plateau.
30:36On est très contents
30:37de vous accueillir.
30:37Etienne Gernell,
30:38content également.
30:38ravi de vous accueillir.
30:40Etienne,
30:40directeur de la publication
30:41du Point.
30:42Éric Chevet est là lui aussi.
30:43C'est le vice-président
30:44de la Confédération
30:44des Petites et Moyennes
30:45Entreprises.
30:46Bienvenue à vous.
30:47À vos côtés,
30:48Éric Coquerel,
30:48député LFI
30:49de Seine-Saint-Denis.
30:50Bonsoir M. Coquerel,
30:51président de la Commission
30:53des Finances
30:53de l'Assemblée Nationale.
30:55Il y a deux points
30:56qui sont, semble-t-il,
30:57aujourd'hui au centre
30:57des discussions
30:58entre le nouveau
30:59Premier ministre
31:00et le Parti Socialiste.
31:01ce sont la réforme
31:02des retraites.
31:03Le gouvernement
31:03est-il prêt à revenir
31:04sur le passage
31:05aux 64 ans ?
31:06Et puis,
31:07la taxation
31:08des plus riches,
31:08que ce soit sous forme
31:09de taxe Zuckman
31:10ou pas de taxe Zuckman.
31:12Des rapprochements
31:13sont-ils possibles ?
31:13Voici dans l'ordre
31:14d'apparition
31:15sur votre écran,
31:17à droite,
31:17le président du Sénat,
31:19Gérard Larcher,
31:19et à gauche,
31:20Raphaël Glucksmann.
31:21La suspension
31:24de la réforme
31:24des retraites
31:25pourrait être acceptable ?
31:26Écoutez, non.
31:27Est-ce que vous êtes
31:28OK pour la taxe Zuckman ?
31:29Mais non.
31:29Attendez,
31:30la taxe Zuckman,
31:30c'est une illusion.
31:33C'est une mesure
31:33d'abord
31:34anticonstitutionnelle.
31:36Nous avons,
31:37nous,
31:37mis sur la table
31:38la taxe Zuckman.
31:39On peut tout à fait
31:40discuter...
31:40Ça, c'est non négociable
31:41ou pas ?
31:41On peut discuter
31:42des modalités,
31:43on peut discuter
31:44de l'assiette,
31:44on peut discuter
31:45du montant,
31:45mais par contre,
31:46ce dont on ne peut
31:47pas discuter,
31:48et ce qui est la condition
31:49de possibilité
31:49de tout accord,
31:51c'est le fait
31:51qu'à la fin,
31:52un dispositif
31:53permette de taxer
31:54les miens.
31:54Donc, ça veut dire
31:55que s'il n'y a pas
31:56la prise en compte
31:57de cette exigence-là,
31:58non, il n'y aura pas
31:59de budget possible.
32:01On va prendre les matchs
32:02les uns après les autres.
32:03Étienne Gernell,
32:04sur la taxation
32:04des hauts revenus,
32:05pour vous,
32:06y a-t-il une possibilité
32:07d'accord entre les deux parties ?
32:09C'est la seule.
32:10C'est-à-dire ?
32:10Parce que sur les retraites,
32:11c'est impossible.
32:12On va commencer par les hauts revenus.
32:13C'est la seule
32:14et c'est la seule possibilité
32:15qu'il y ait un accord.
32:16Après, la seule question,
32:17c'est comment atterrir
32:18à quelque chose
32:19qui fasse un petit
32:20défait politique,
32:22parce que le PS
32:22a besoin d'un gain politique
32:24qui soit visible
32:25et qui ne fasse pas trop
32:26de dégâts à l'économie.
32:27Donc, évidemment,
32:28dans cette perspective,
32:30il vaut mieux toucher
32:31aux hauts revenus
32:31qu'au capital lui-même.
32:33C'est beaucoup moins dangereux
32:34pour les entreprises.
32:36Et puis après, ça dépend.
32:36Ça ne peut pas être
32:37la taxe Zuckman telle qu'elle est,
32:38parce que c'est mal fagoté,
32:40c'est imprécis,
32:42les assiettes...
32:42Enfin, cette économie,
32:44c'est assez étrange
32:44parce qu'il est quand même
32:45très très imprécis
32:46et très peu rigoureux
32:47sur ces chiffres.
32:48Mais s'il doit exister
32:49quelque chose, d'ailleurs,
32:50même les supporters,
32:51on voit bien
32:52ce qu'a dit Raphaël Glucksmann,
32:55il a dit
32:55on peut discuter
32:56des modalités.
32:56L'assiette, le montant,
32:57les modalités...
32:58Oui, parce que tout le monde
32:58a compris que ça ne tenait pas
32:59à ce truc-là.
33:00Mais il peut y avoir
33:00un geste politique
33:01et c'est le seul point
33:02sur lequel il peut y avoir
33:03un accord.
33:05Et ça demandera
33:06beaucoup, beaucoup,
33:06beaucoup de travail
33:07et beaucoup de gesticulation avant
33:08parce qu'il faudra bien,
33:09comment dire, un peu,
33:10rouler des mécaniques.
33:12Donc là, pour l'instant,
33:12tout le monde roule des mécaniques.
33:13Éric Coquerel,
33:14est-ce que vous dites
33:14les négociations,
33:15elles ne sont pas avec vous ?
33:16Vous pouvez le confirmer.
33:17Il n'y a pas de discussion
33:17entre Sébastien Lecornu
33:18et la France Insoumise.
33:19Est-ce que vous dites quand même
33:20tout est bon à prendre
33:21tant qu'on taxe davantage
33:22les plus riches ?
33:24Mais moi, je tiens surtout à...
33:26Enfin, je ne savais pas
33:27que j'étais là
33:27pour discuter de ce qu'allait
33:28discuter le Parti Socialiste
33:30ou pas.
33:30Enfin bon, bref.
33:32Mais moi, je ne crois pas du tout
33:33à ce qui est mis sur la table
33:35par le gouvernement.
33:40C'est-à-dire,
33:42pour bien comprendre
33:43le cadre dans lequel on est,
33:46aujourd'hui,
33:47Emmanuel Macron,
33:48et donc avec Lecornu
33:49comme Premier ministre,
33:50ne compte pas
33:50que les oppositions
33:51votent son budget.
33:53Il compte qu'au moins
33:54un groupe d'opposition
33:55ne vote pas la censure.
33:56C'est ça.
33:56On est exactement
33:57dans le même cas de figure
33:59de François Bion.
34:00Et donc, par rapport à ça,
34:01on va voir s'il y a
34:02des groupes d'opposition
34:03qui sont prêts, entre guillemets,
34:04à se faire acheter
34:05pour des broutilles
34:06parce que ça sera des broutilles.
34:07Si c'est une broutille
34:07à 10 milliards de...
34:08Non, non, mais attendez,
34:08est-ce que ça reste une broutille ?
34:10Je vous dis que ça sera des broutilles.
34:11Je vous le dis à l'avance.
34:12Comme ça, on se revoit
34:13dans quelques temps,
34:14vous le verrez.
34:14Alors, les retraites,
34:15n'en parlons pas.
34:15Il y a eu le coup du conclave.
34:16Alors, si quelqu'un est disposé
34:18à essayer de croire de nouveau
34:20à je ne sais quelle promesse,
34:22etc., pour qu'après,
34:22on n'avance que rien
34:23n'est négociable,
34:24alors même que le Parlement
34:26est contre cette proposition,
34:28je lui souhaite bonne chance.
34:29Sur l'histoire
34:29de la taxe Zuckman,
34:30moi, j'ai trouvé intéressant.
34:32Alors, je vous rassure déjà,
34:35Gluckman n'a jamais été
34:36le partisan acharné
34:37de la taxe Zuckman.
34:38Et pour ceux qui doutent
34:39du sérieux,
34:40je les invite le 1er octobre.
34:41Je fais un colloque
34:42à l'Assemblée
34:42avec Charles de Courson
34:43et Stiglitz.
34:44Non, mais c'est intéressant.
34:45Charles de Courson,
34:46centriste.
34:47Centriste.
34:47On fait un colloque
34:48tous les deux
34:48avec Stiglitz et Zuckman
34:49sur ces questions.
34:52Mais je n'avais jamais
34:53entendu parler
34:53que Zuckman soit
34:54pour taxer les riches
34:56de manière aussi radicale
34:58que le NFP,
34:59même s'il avait accepté
35:01le programme.
35:03Mais on voit bien
35:04que ce n'est pas
35:05ce qu'il met en place.
35:05Il n'y aura pas
35:06de taxation
35:07à la hauteur
35:08de ce qu'il faudrait
35:09proposer par le gouvernant.
35:10À la hauteur
35:11de ce que vous réclamez,
35:12en tout cas.
35:12Oui, mais même
35:13à une hauteur significative.
35:14Pourquoi ?
35:14Parce que si Emmanuel Macron
35:16n'a pas appelé le NFP
35:17à gouverner en juillet dernier,
35:19ce n'est pas contre l'entend,
35:20pour une programme d'égo et autres,
35:21c'est parce qu'il ne veut pas
35:22changer sa politique économique
35:23d'offre, de compétitivité.
35:25Et d'un pari
35:26qui a été fait,
35:26qui estime que
35:27si vous taxez
35:28beaucoup moins le capital,
35:29et je parle du haut capital,
35:31eh bien ça va investir
35:32en le pays.
35:32Ça n'a pas marché.
35:33Et donc, il ne veut pas
35:34remettre en question.
35:35Politique de l'offre
35:36qui porte depuis huit ans.
35:37Il y avait déjà
35:37dans le projet Bérou
35:38une taxe sur les revenus
35:40qui devait rapporter
35:404 milliards,
35:41c'est-à-dire à peu près
35:4110% de l'effort global
35:43demandé à tous les Français
35:44pour payer les cadeaux fiscaux
35:45qu'on a fait à 11 heures
35:46de dizaines de milliards
35:47justement aux plus hauts revenus
35:48ou aux multinationales.
35:51Je vous le dis,
35:51vous verrez qu'à la fin,
35:53et d'ailleurs,
35:53Glucksmann ouvre
35:54la négociation psychique,
35:55il commence à dire
35:56bon, on peut peut-être
35:56discuter de l'assiette,
35:57on peut peut-être
35:58discuter du volume, etc.
35:59Donc, à la fin,
36:00ça va se terminer
36:00avec des broutilles.
36:01Marie-Chanteret,
36:01le gouvernement,
36:02il est prêt à aller jusqu'où
36:03dans cette discussion ?
36:04On tente,
36:05ce qu'on comprend
36:06ces dernières heures,
36:06de muscler un peu
36:08sa jambe gauche.
36:09On a conscience
36:10chez Sébastien Lecornu
36:12que, d'abord conscience
36:14que c'est une obligation
36:15s'il veut survivre,
36:16il va falloir tenter
36:18d'arracher un accord
36:20de non-censure
36:20avec le Parti Socialiste.
36:22La question est de savoir
36:23combien ça va coûter.
36:25Et certains disent que...
36:26Et s'il est disait
36:26de ne pas mettre un veto
36:27à un moment aussi ?
36:28Là, ce qu'on dit
36:28à cette heure,
36:29c'est que Sébastien Lecornu
36:30a de la marge
36:31qu'il peut agir,
36:33qu'il peut rentrer
36:34en négociation.
36:35Après, c'est de savoir
36:35quelle est justement
36:36cette marge de manœuvre
36:38pour Sébastien Lecornu.
36:39On a relevé aussi
36:40du côté de la droite
36:42cette petite phrase
36:44d'un Bruno Retailleau,
36:45patron des Républicains,
36:46qui dit
36:47qu'il y a un sujet
36:48sur la fiscalité
36:49et que la taxation
36:50des plus riches,
36:51ce n'est pas un sujet
36:52de droite non plus.
36:53Donc, ils vont peut-être
36:54essayer aussi
36:55de tenter
36:56de rentrer
36:58dans cette brèche-là
37:00et considérant aussi
37:01qu'en évaluant cela
37:04avec des économistes,
37:05oui, aujourd'hui,
37:06dans le monde économique,
37:06l'an dernier,
37:07il y a eu 150 milliards
37:08de rachats d'actions.
37:09Par exemple,
37:10la part de l'héritage
37:11dans le patrimoine
37:12n'a cessé d'augmenter.
37:13Et ça, on l'entend aussi.
37:15Les calculettes tournent
37:16et Sébastien Lecornu le dit,
37:20sur les 44 milliards,
37:21on pourrait peut-être arriver
37:22à peut-être une enveloppe
37:23un peu moins importante.
37:25En tout cas,
37:25ces marges-là
37:26lui sont données
37:27par le chef de l'État.
37:28Vous croyez que Lecornu
37:29est indépendant
37:29de ce que veut Macron ?
37:31Je pense qu'on a toujours
37:32tort de croire
37:33que l'autre
37:34est sous la coupe des gens.
37:35Et en général,
37:35vous savez,
37:36c'est Aristote
37:37qui disait ça,
37:38la reconnaissance,
37:39c'est la chose
37:39qu'il va y aller le plus vite.
37:41Et quand quelqu'un
37:42est en poste,
37:43il prend en poste
37:43regarder Attal maintenant.
37:44Enfin,
37:44il a pris son indépendance.
37:45C'est toujours le cas.
37:47C'est toujours le cas.
37:47Écoutez,
37:48on prend les paris.
37:49Je voudrais qu'on entende
37:50maintenant la parole
37:51des petits patrons
37:51qui est représenté
37:52à cet appareil.
37:53Éric Chevet,
37:53le vice-président
37:54de la CPME.
37:55Vous en représentez
37:55combien des petits patrons ?
37:56Alors,
37:57350 000.
37:57350 000.
37:59Des gros aussi,
38:00des moyens.
38:01Des petits,
38:01des moyens,
38:01des gros,
38:02mais pas les très très gros
38:03qui sont tous les comédés.
38:04Je remets simplement le...
38:05Tout à fait.
38:06On est au lendemain
38:06de la journée bloquant tout.
38:07Nouvelle journée
38:08de mobilisation prévue
38:09par les syndicats
38:10jeudi prochain.
38:12On a entendu
38:12les commerçants
38:14s'inquiéter
38:14des répercussions
38:15aujourd'hui
38:15sur la consommation.
38:16Est-ce que vous aussi
38:17que vous êtes inquiet ?
38:18Oui,
38:18on est très inquiet
38:19sur la consommation.
38:20Ça c'est sûr.
38:20D'ailleurs,
38:21les derniers chiffres...
38:21Je précise ma question.
38:22Est-ce que vous êtes inquiet
38:23avant d'avoir mal
38:23ou est-ce que vous constatez
38:25déjà que ça ne va pas bien
38:26aujourd'hui ?
38:26C'est déjà extrêmement compliqué
38:28pour des tas de domaines
38:30du commerce.
38:30Ça c'est évident.
38:31La consommation va très très mal.
38:32Je peux vous dire
38:32pour un instant
38:33que Eric Coquerel
38:33fait oui de la tête.
38:34Vous reconnaissez
38:35que le climat actuel
38:36aujourd'hui
38:36fait souffrir...
38:36C'est la politique économique
38:38menée.
38:38Elle est très mauvaise.
38:38Vous dites sur la politique
38:39d'un climat social.
38:42Oui,
38:42elle est très mauvaise
38:43pour la consommation.
38:44Ce n'est pas seulement
38:44le climat social.
38:45Le climat social
38:46est la répercussion de ça.
38:47Les gens sont mécontents.
38:49Effectivement,
38:50la consommation
38:50est très atone,
38:52c'est clair.
38:53Et l'incertitude
38:55est très très mauvaise.
38:56Elle est mauvaise
38:56pour les entreprises
38:57parce qu'il n'y a plus
38:57d'investissement,
38:58il n'y a plus d'embauche.
38:59Ça c'est sûr.
39:00Mais elle est aussi mauvaise
39:01pour les particuliers
39:02parce que les particuliers
39:03épargnent
39:04dans ces conditions-là.
39:05Et donc,
39:06effectivement,
39:07les taux d'épargne
39:07sont explosifs.
39:09On arrive à 19%,
39:1020%,
39:11c'est juste
39:12du jamais vu.
39:13Et donc ça,
39:13ça reflète effectivement
39:14une inquiétude majeure
39:16et on ne dépense
39:17que de ce qu'on a besoin
39:18pour la consommation courante
39:20et pas plus.
39:21Or,
39:21on a besoin
39:22pour l'activité,
39:23on a besoin
39:23de consommer plus.
39:25Ça c'est vraiment
39:26un vrai sujet d'inquiétude.
39:28En revanche,
39:29je reviens sur la politique
39:30de l'offre,
39:31M. Coquerel,
39:31mais je trouve quand même
39:32que la politique de l'offre
39:33elle a quand même eu des résultats.
39:34Je pense qu'il ne faut pas
39:35la passer par perdre profit.
39:36Bien au contraire,
39:37elle a eu des résultats
39:38notamment en termes
39:39de création d'emplois,
39:41notamment en termes
39:42de baisse du taux de chômage
39:43et c'est quand même
39:44la première des inégalités sociales,
39:46c'est l'accès à l'emploi.
39:47Donc je pense
39:48qu'il faut vraiment
39:48faire attention à ça.
39:50C'est pour ça que
39:50votre débat,
39:51je le trouve un petit peu hors sol
39:53parce que nous,
39:53notre première préoccupation
39:55à la CPME,
39:56avant de parler
39:57de la question
39:58des ressources,
39:59c'est de voir
39:59ce qu'on peut faire
40:00sur la dépense.
40:01Or,
40:01quand on aura
40:02traité correctement
40:03la question de la dépense
40:04et notamment
40:05de la dépense publique
40:06qui représente 57%
40:07de la dépense nationale,
40:09je pense qu'on pourra
40:09enfin parler
40:11des recettes.
40:12Il faut d'abord
40:13parler de la question
40:13de la dépense,
40:14c'est le mal français,
40:15il est sur la dépense publique.
40:16Etienne Jardin ?
40:17Moi je voudrais dire
40:18que je suis pour une fois
40:19d'accord avec Eric Coquerel,
40:21ça n'arrive pas très souvent,
40:22sur le fait que ça va être
40:23des broutilles à la fin,
40:24à l'impôt sur les plus riches,
40:26pour une raison
40:26qui est très simple.
40:27On peut mettre
40:27l'impôt qu'on veut
40:28à partir d'un certain degré,
40:31c'est la courbe de l'affaire
40:32qui nous dit ça,
40:32trop d'impôts,
40:33tu l'impôts,
40:33de toute façon,
40:34soyez des gens qui partent,
40:35soyez qu'ils trouvent
40:35d'autres mécanismes,
40:37ça ne fera qu'enrichir
40:38des avocats fiscalistes
40:39et des fonds d'investissement
40:41étrangers,
40:42et oui,
40:43en première année,
40:44vous pouvez avoir
40:44un peu d'argent
40:45qui rentre,
40:46et cet argent
40:47ne rentrera pas après,
40:48ce ne sera pas pérenne,
40:49ce sera du one shot.
40:51Il y aura toujours
40:52de l'optimisation fiscale derrière.
40:53Mais par définition,
40:55vous savez,
40:55la question de l'imposition,
40:56il y a deux questions,
40:57il y a la question morale,
40:58on peut avoir des positions
40:59qui sont différentes,
41:00il faut taxer plus les riches,
41:01mais pourquoi pas,
41:01ça se défend intellectuellement,
41:03moralement, etc.
41:04Économiquement aussi.
41:04Et puis,
41:05il y a la question
41:05de l'efficacité,
41:07et la réalité,
41:08c'est quand on taxe
41:09les gens
41:09ou les entités
41:11qui sont les plus mobiles,
41:12il y a de la mobilité,
41:14c'est comme ça,
41:15donc on peut le regretter,
41:16mais c'est un monde réel,
41:17et la réalité,
41:18c'est qu'aujourd'hui,
41:21c'est pour une raison
41:22purement politique,
41:23pour pouvoir dire,
41:23regardez,
41:24on les fait payer aussi,
41:25mais ce n'est pas ça
41:26qui apportera durablement
41:27de l'argent
41:28dans les caisses de l'État.
41:28On en dit quoi,
41:29la CPME,
41:30la taxation des plus riches ?
41:31Écoutez,
41:32nous,
41:32on s'inquiète beaucoup
41:33dans l'histoire
41:34d'être les nanons de la farce,
41:35très clairement,
41:36dans l'absolu,
41:37on pourrait effectivement
41:38accepter ce discours-là.
41:40Le problème,
41:40c'est qu'on sait très bien
41:41comment ça se passe.
41:42Là,
41:42le ruissellement,
41:42il marche toujours.
41:43C'est-à-dire qu'en fait,
41:44on commence à taxer quelque chose
41:45et puis on étend.
41:46Et de toute façon,
41:47ça retombe toujours
41:48sur les PME et les TPE derrière
41:49puisque par les effets
41:51d'entraînement,
41:51ce sont les TPE et les PME
41:53qui sont à chaque fois
41:54les dintons de la farce.
41:55Donc là,
41:56Éric Chaudel ne fait pas du tout
41:57oui du visage,
41:57il fait non très clairement.
41:58Je ne fais pas du tout oui,
41:59mais c'est le paradoxe
42:00d'Éric Chevet
42:01et de son organisation.
42:03C'est que vous défendez
42:06une politique
42:06qui vous retombe sur le nez.
42:08Je ne comprends pas.
42:08Vous portez
42:10une première appréciation.
42:11Vous dites,
42:11et c'est vrai,
42:12le monde intérieur,
42:13la consommation populaire baisse.
42:15Pourquoi la demande intérieure
42:16et la consommation populaire
42:17baissent ?
42:17Parce que par exemple,
42:19le pouvoir d'achat des salariés
42:20baisse depuis deux ans.
42:22Le pouvoir d'achat global
42:23en France monte de 0,5%.
42:25Mais quand on regarde
42:26bien dans le détail,
42:29on s'aperçoit que
42:30c'est le pouvoir d'achat
42:31du patrimoine
42:32qui permet d'avoir
42:33ce côté positif.
42:34Sinon, le pouvoir d'achat
42:35des salariés baisse.
42:36Pourquoi le pouvoir d'achat
42:37des salariés baisse ?
42:38Parce que la part des salaires
42:39dans la richesse produite
42:40baisse.
42:41Donc, les gens ont moins
42:42d'argent pour consommer.
42:43C'est assez clair.
42:44La deuxième chose que vous dites
42:46sur les dépenses,
42:47je vous fais remarquer
42:47que la part des dépenses publiques
42:49dans le PIB
42:49depuis 2017,
42:50elle est stable.
42:51Elle est stable.
42:53Là, c'est les chiffres
42:53de l'INSEE,
42:54ils sont apparemment.
42:54Oui, mais c'est 57% quand même.
42:56Oui, d'accord,
42:57mais elle est stable.
42:57Donc, ce n'est pas ça
42:58qui a augmenté.
43:00Ce qui a baissé,
43:01c'est la part des recettes.
43:02Et en l'occurrence,
43:03ce n'est pas vos chefs
43:04d'entreprise,
43:05des PME,
43:05des PME,
43:06des PME qui ont fait ça.
43:07Je suis désolé de le dire.
43:08Alors, on peut dire après,
43:09finalement, tout ça n'a pas
43:10d'importance.
43:11Ce n'est pas un problème
43:12que, par exemple,
43:13les 500 personnes
43:13qui gagnent le plus
43:14dans ce pays,
43:15les 500 patrimoines
43:17les plus importants
43:18aient doublé leur patrimoine
43:19depuis 2017.
43:20Moi, je dis que si.
43:21Parce que ce pari-là,
43:22ça a fait que de l'argent
43:23est parti,
43:24j'allais dire,
43:24a été pris à tous les productifs,
43:26les salariés,
43:27les chefs d'entreprise,
43:28les artisans,
43:29au profit de quelque chose
43:30dont le seul critère
43:32qui fonctionne,
43:32c'est l'augmentation
43:33des dividendes.
43:34Contrairement à ce que vous dites,
43:35ça ne fonctionne pas
43:36sur le chômage
43:36qui est en train
43:37de repartir la hausse.
43:38L'industrie est en dessous
43:39de 10% du PIB
43:40dans ce pays.
43:41C'est à ça qu'on devrait
43:42s'intéresser.
43:43C'est une première.
43:45Non, ce n'est pas
43:45le coût du travail
43:46qui est trop élevé.
43:48Parce qu'à force
43:49de dire que c'est
43:50le coût du travail,
43:51finalement,
43:51les gens n'ont plus
43:51d'argent pour dépenser.
43:52Et après,
43:53vous vous rendez compte
43:53de la situation
43:54où les commerçants disent
43:55comment ça se fait.
43:56C'est le taux d'épargne
43:58qui a augmenté.
43:58Vous avez raison,
43:59nous sommes pour une politique
44:00radicalement différente
44:01qui est une politique
44:02qui s'appuie sur une relance
44:03par l'investissement,
44:05notamment en matière écologique,
44:06mais aussi par l'augmentation
44:07des salaires et des revenus
44:08de tous ceux qui travaillent.
44:09Je voudrais vous entendre
44:10également sur un autre sujet,
44:11c'est cet arrêt
44:11de la Cour de casse
44:12qui est tombée hier,
44:14qui est très commentée
44:14évidemment depuis,
44:16qui stipule que désormais
44:16un salarié qui tombe malade
44:18pendant ses vacances
44:19pourra reporter ses congés
44:21à condition bien sûr
44:22de passer chez le médecin
44:23et de fournir une attestation.
44:25Donc il pourra ne pas être
44:26débité de ses congés
44:27s'il est tombé malade
44:29pendant ses vacances.
44:30Votre syndicat,
44:31la CPME,
44:31est furieuse.
44:32Oui, bien sûr.
44:33Est-ce que vous pouvez
44:33nous expliquer pourquoi ?
44:34Pourquoi ?
44:34Non pas parce qu'il y a
44:35une décision européenne,
44:36non même sur le principe
44:38parce qu'on pourrait imaginer
44:39effectivement qu'il y ait
44:40une certaine justice
44:41de dire que
44:42quand on est malade,
44:43on n'est pas en vacances.
44:44Quand on est malade,
44:44on n'est pas en congé.
44:45Alors du coup,
44:46vous êtes furieux contre quoi ?
44:47On est furieux contre le fait
44:48qu'on applique uniformément
44:50une directive européenne
44:51sur des codes de travail
44:52qui ne se ressemblent pas du tout.
44:54Et nous, en France,
44:55on a un code du travail
44:56qui laisse qu'il est.
44:57C'est-à-dire qu'on a
44:57cinq semaines de congés payés,
44:59qu'on a les RTT,
45:00qu'on a les forfaits de jour,
45:01qu'on a aussi
45:02les jours fériés évidemment.
45:05Et donc on est sur une situation
45:07où ça devient
45:07complètement ubuesque
45:08et dans les TPE, PME,
45:10c'est particulièrement compliqué
45:12de remplacer un salarié absent.
45:14Donc il faut imaginer ça.
45:15Vous demandez quoi à l'État ?
45:16De ne pas appliquer cette...
45:17Non, on demande effectivement
45:18de revoir,
45:19et c'était un petit peu
45:20l'objet de la négociation
45:23qui aurait pu s'ouvrir
45:24sur le marché du travail,
45:25c'est de revoir effectivement
45:26les conditions d'application
45:27de la durée du travail
45:28dans l'entreprise,
45:29de la façon dont on peut
45:30aménager tout ça,
45:32parce qu'aujourd'hui,
45:32on est au bout du rouleau
45:33sur ce sujet-là.
45:34Donc il faut vraiment
45:35qu'il y ait une prise de conscience
45:36qu'on met des dispositions européennes
45:39sur un code du travail
45:40qui n'a rien à voir
45:41avec les autres codes du travail
45:42en Europe.
45:43Éric Coquerel, là-dessus ?
45:45Écoutez,
45:45ce n'est pas une mesure
45:46qui me choque.
45:47Ce n'est pas une mesure
45:48qui me choque
45:48parce que quelqu'un
45:50est en vacances
45:50et on peut estimer
45:51que s'il tombe malade,
45:52c'est au moment
45:53des arrêts maladiques
45:54qu'il prenne la succession.
45:55Après, sur la question
45:56de transcription
45:57des règles européennes,
45:58moi je veux bien
45:59qu'on les mette en question.
46:00Ce n'est pas un problème.
46:01Mais en ce cas-là,
46:01on les met en question surtout.
46:02Par exemple,
46:03sur l'ouverture à la concurrence.
46:04Ah oui, bien sûr.
46:05Vous avez tendu la pache.
46:06Vous avez tendu la pache.
46:08Moi, je veux bien
46:08qu'on mette à plat les choses
46:09mais il y a plein de règles
46:10européennes qui sont transcrites
46:11qui sont des fois souvent
46:12pour la France
46:13et pour notre système social
46:14pas terribles.
46:15Donc, soit on les remet
46:16en question toutes
46:17mais on ne peut pas seulement
46:17remettre en question
46:18celles qui nous arrangent.
46:19Ça, c'est un sujet brûlant
46:21et par ailleurs
46:22qui remet aussi en cause
46:23l'instabilité politique
46:24que l'on traverse
46:25puisque vous, votre syndicat
46:27mais comme d'autres
46:28ont appelé le Premier ministre
46:29à réagir,
46:30la ministre du Travail
46:31est à date, connaissance.
46:34Il n'y a pas de réaction
46:35officielle
46:36quant à la position
46:37du gouvernement français
46:39parce qu'on est
46:40avec un gouvernement
46:41démissionnaire
46:41qui, pour le moment,
46:43n'a pas complètement
46:44aux affaires courantes
46:45mais les mains libres
46:46pour agir.
46:47Bon, puisque j'ai deux patrons
46:47sur cette table.
46:48Un, la CPME
46:49et le patron du Point.
46:50Un salarié du Point
46:51qui l'été prochain
46:52pose un arrêt maladie
46:53pendant ses vacances.
46:53Il se passe quoi ?
46:54Etienne Jarnel ?
46:54Non, mais moi,
46:55je comprends très bien.
46:56C'est rageant
46:57de tomber malade
46:57pendant ses vacances
46:58qu'on perd ses vacances.
46:59Le fond du raisonnement,
47:01il est très juste.
47:02Je ne vois pas
47:02où est le problème.
47:04Mais simplement,
47:05c'est une réglementation
47:06européenne
47:06qui s'applique
47:07à des tas de pays
47:08qui n'ont pas
47:08le droit du travail
47:09que nous avons en France.
47:10Donc nous,
47:11c'est plus-plus.
47:12Ça explique d'ailleurs
47:14l'agacement
47:14voire l'énervement
47:15d'un certain nombre
47:16des patrons.
47:16C'est que ça s'ajoute
47:18par rapport
47:18au droit du travail,
47:20l'un des droits du travail
47:21les plus contraignants
47:22d'Europe.
47:23Et d'une manière générale,
47:25pour ce qui est
47:25du droit du travail
47:26comme de la protection sociale,
47:28il faut faire des choix.
47:29Tout se discute.
47:30Mais il faut faire des choix.
47:31On ne peut pas vivre à crédit
47:32et on ne peut pas
47:32planter les entreprises
47:33en permanence
47:34comme on le fait
47:35en France
47:35avec des réglementations
47:37tatillonnes
47:37qui font perdre du temps
47:39au management
47:39qui, plutôt que s'occuper
47:40de faire des projets,
47:41de monter des projets
47:42et d'investir,
47:43sont souvent obligés
47:44et on enrichit
47:45beaucoup d'avocats.
47:46Ça, c'est super pour les avocats.
47:47Ce genre de truc,
47:48c'est formidable pour les avocats.
47:49Moi, j'aime beaucoup
47:50les avocats.
47:50Ce sont des salariés
47:51et puis ça a été conquis
47:51par les conquêtes sociales.
47:53Voilà, ce sera le mot de la fin.
47:54Merci à tous les quatre.
47:56Merci beaucoup d'être venus
47:56ce soir sur le plateau de BFM.
47:57On va parler à présent
47:58d'un poison,
48:00un poison que nous sommes pourtant
48:01près de 30 millions de Français
48:02à avoir quelque part,
48:04là sur la table
48:05ou au fond de nos poches.
48:06Le poison TikTok,
48:07c'est ce terme de poison
48:09qu'utilise la commission
48:10d'enquête parlementaire
48:11qui vient de rendre son rapport
48:12sur ce réseau social chinois
48:15et ses dangers
48:15pour les plus jeunes.
48:16La commission réclame
48:17son interdiction
48:18au moins de 15 ans.
48:19Bonsoir, Laure Miller.
48:20Bonsoir.
48:21Vous êtes députée ensemble
48:21pour la République de la Marne,
48:23rapporteur de cette commission
48:24d'enquête qui a rendu aujourd'hui
48:25ses conclusions.
48:26Bonsoir, Stéphanie Mistre.
48:27Bonsoir.
48:28Merci infiniment d'être avec nous.
48:29Vous avez été entendue
48:30par cette commission,
48:31témoignage qui, je crois,
48:33bouleversait les membres
48:34de la commission.
48:35C'est vous,
48:36je le disais tout à l'heure,
48:36qui avez lancé ce combat.
48:38Prenez une respiration,
48:39si vous voulez.
48:39C'est vous qui avez lancé
48:40ce combat en France
48:40en portant plainte contre TikTok
48:42après le suicide de votre fille.
48:44C'était en 2021, c'est ça ?
48:45Tout à fait.
48:46Elle s'appelait Marie.
48:47Oui.
48:47Elle avait 15 ans.
48:48Votre fille était victime
48:49de harcèlement scolaire
48:50à cause de son surpoids.
48:52On peut dire ça comme ça ?
48:52Oui, c'est ça.
48:53Oui.
48:53Elle passait beaucoup de temps
48:54comme la plupart de nos ados
48:56sur les réseaux sociaux
48:57et sur TikTok.
48:59Simplement,
48:59est-ce qu'avant sa mort,
49:00vous saviez ce qu'elle voyait
49:02quand elle regardait son téléphone ?
49:03Absolument pas.
49:04C'était sacré le téléphone,
49:06c'est ça ?
49:06Alors, c'était sacré
49:07et j'ai envie de vous dire
49:09que Marie chantait
49:09et faisait de la danse
49:12et là, c'était un loisir.
49:18Elle créait quelque chose,
49:19elle chantait,
49:19elle faisait des chorégraphies
49:21et du coup, pour moi,
49:23TikTok était musical.
49:25Et on parle de 2021,
49:27donc de la période de confinement
49:28et à ce moment-là,
49:31en 2021, il y a 4 ans de ça,
49:33je n'avais absolument aucune idée
49:34ou je ne pouvais même pas imaginer ça.
49:37Et en fait, quand Marie est partie,
49:38au bout d'un mois,
49:39je me suis dit
49:39je vais aller voir dans son téléphone
49:40et c'est là que j'ai découvert
49:41l'horreur.
49:43Vous avez vu quoi à ce moment-là
49:44sur son téléphone ?
49:45Alors, j'ai trouvé
49:46de nombreuses vidéos
49:48sur l'automutilation,
49:51sur comment se scarifier.
49:53Comment elle était arrivée
49:54à ces vidéos-là ?
49:54En tapant quoi ?
49:55Alors, je pense,
49:57parce que Marie, du coup,
49:58a essayé de trouver une solution
50:02pour son problème de poids
50:03parce que, comme je le disais,
50:04on lui faisait remarquer tout le temps
50:05alors qu'elle, ça ne la dérangeait pas.
50:07Et en tapant perte de poids
50:08sur TikTok,
50:09on associe ça
50:10à un problème de santé mentale.
50:12Mais avant de l'envoi point...
50:12Et donc, en deux minutes,
50:13on a les vidéos que vous décidez.
50:14Et là, en deux minutes,
50:16à partir du moment
50:17où vous mettez problème de poids,
50:19vous passez tout de suite
50:20en problème de santé mentale.
50:21Et là, on vous envoie
50:22en deux minutes
50:23des vidéos sur le suicide,
50:25sur comment mourir,
50:27comment se scarifier.
50:28Et en même temps,
50:29toutes ces vidéos,
50:30vous savez, noires,
50:31avec la voix d'un homme
50:32qui parle gravement
50:34et qui vous met
50:35dans une espèce d'ambiance
50:36de spleen,
50:37de mal-être.
50:39Et sans parler au-delà de ça,
50:40et j'ai envie de le dire
50:41que Marie était solaire,
50:43elle a été reconnue
50:43comme hypersensible
50:44et empathique.
50:45Et ce que j'ai trouvé aussi
50:46sur son téléphone,
50:47c'est des discussions
50:48avec des jeunes filles.
50:49Et en fait,
50:50elle essayait de les aider.
50:51Et je pense que
50:51d'essayer d'aider
50:52ces jeunes filles
50:53l'a enfoncée encore plus.
50:55Et tout ça,
50:56c'est TikTok.
50:58En fait,
50:58à partir du moment
50:59où vous likez une vidéo,
51:01ça veut dire
51:01que vous la validez.
51:02et du coup,
51:03il vous enferme
51:04dans cette espèce
51:04de communauté.
51:05Quand vous dites
51:05qu'il vous enferme,
51:06c'est l'algorithme.
51:07L'algorithme.
51:08Il n'y a pas
51:08des petites mains derrière.
51:09C'est l'algorithme.
51:10Non, alors avant l'algorithme,
51:11il y a quand même
51:11la bulle de filtre
51:12qui rentre
51:13et qui s'immisie
51:14quand même
51:14dans votre vie privée
51:15puisqu'il va faire
51:15une espèce de supposition
51:17de qui vous êtes,
51:18de votre personnalité.
51:19Il vous enferme
51:19dans cette bulle.
51:20C'est-à-dire
51:20si j'ai eu le malheur
51:21de taper trois fois
51:21perdre deux poids
51:22au régime,
51:23il est probable
51:24et il vous a catalogué.
51:25Vous dites
51:26l'algorithme de TikTok
51:27c'est une machine à tuer.
51:28Oui.
51:29Ça veut dire quoi ?
51:30Ça veut dire qu'en fait,
51:31il a été conçu
51:33par ses propriétaires
51:34pour en fait
51:37faire en sorte
51:38que l'enfant
51:40ne puisse plus décrocher.
51:42Et à partir de là,
51:44quand l'enfant est dessus,
51:46le but,
51:46c'est qu'il y reste.
51:48Marie-Zodré
51:48a très bien pu
51:49lui proposer des vidéos
51:50sur lui dire
51:51va faire du sport,
51:53un programme à l'étoile.
51:54Il y a aussi à qui parler
51:54de ces questions-là.
51:55Voilà.
51:56Mais non,
51:56au lieu de lui envoyer
51:57quelque chose de positif
51:58comme ils préconisent
51:59que leur réseau est positif
52:00et il amène la joie,
52:02là, en fait,
52:03ils ne lui ont amené
52:04que du négatif
52:04en lui proposant
52:06que des vidéos
52:07de mal-être
52:08et de dépression.
52:09Laure Miller,
52:09vous avez interrogé
52:10les responsables de TikTok.
52:12Je précise
52:13qu'on les avait invités
52:14évidemment ce soir
52:14sur ce plateau.
52:15Sans langue de bois,
52:16quand ils sont venus
52:17s'expliquer devant
52:18la représentation nationale,
52:19on peut dire
52:19qu'ils se sont un peu foutus
52:20de vous ?
52:21Oui.
52:21Sans langue de bois ?
52:22Oui,
52:24parce qu'en effet,
52:25ils prétendaient ignorer
52:27tout ce qu'on leur mettait
52:28devant les yeux.
52:28C'est-à-dire,
52:28moi,
52:29j'ai commencé l'audition
52:29en leur citant
52:30un certain nombre
52:31de témoignages
52:31qu'on avait reçus,
52:32nous,
52:32commission d'enquête,
52:33qui étaient édifiants,
52:34qui résumaient un petit peu ça,
52:35des jeunes qui nous expliquaient,
52:36qui témoignaient
52:37quelques années après
52:38du fait qu'ils avaient été
52:39enfermés dans un espèce
52:40de spirale infernale
52:42et mortifère.
52:43Exactement ça.
52:44Mais c'était des jeunes
52:45qui en étaient sortis
52:46avec difficulté,
52:46qui étaient aujourd'hui étudiants
52:47et qui nous expliquaient ça.
52:49Et voilà,
52:50elles n'avaient aucune réponse,
52:51ces responsables de TikTok.
52:52Et puis,
52:52par ailleurs,
52:53lorsqu'on leur montrait,
52:54on leur a montré
52:55des contenus problématiques
52:56qui n'étaient pas modérés,
52:58alors même que c'était évident
52:59qu'ils ne devaient pas avoir
53:00leur place sur la plateforme,
53:02elles feignaient d'ignorer
53:03l'existence de ces contenus,
53:04alors que voilà,
53:05les choses sont claires.
53:06Aujourd'hui,
53:07votre rapport demande
53:08l'interdiction de TikTok
53:09au moins de 15 ans.
53:11C'est déjà le cas,
53:11théoriquement,
53:12cette interdiction en France
53:13depuis une loi de 2023,
53:14mais les décrets
53:14n'ont jamais été publiés.
53:16Comment faire pour que
53:17votre rapport
53:17ne soit pas un rapport de plus
53:19et qu'il n'aille pas
53:19se ranger au-dessus d'une étagère
53:21d'un gouvernement
53:22qui n'est pas encore nommé ?
53:22C'est ce qu'on ne souhaite pas,
53:23en effet,
53:24on est très nombreux
53:25à ne pas le souhaiter.
53:25Deux éléments
53:26qui me semblent des éléments positifs
53:27et qui nous permettent de penser
53:28qu'on va pouvoir agir cette fois-ci.
53:30Le premier élément,
53:31c'est que cet été,
53:31il y a eu une décision
53:32qui a un peu passé sous les radars
53:33mais qui était très importante.
53:34La Commission européenne nous a dit
53:36maintenant,
53:37vous avez le droit
53:37d'appliquer en droit national
53:38une limitation,
53:40donc une interdiction
53:40avant un certain âge.
53:41Ça n'était pas le cas auparavant,
53:42d'où cette loi
53:43qui était malheureusement
53:43restée lettre morte
53:45alors qu'elle était
53:45un vrai signal d'alerte.
53:47Donc depuis cet été,
53:48nous avons le droit
53:49de transposer en droit national
53:51une interdiction.
53:52Deuxième élément,
53:53c'est que le vrai sujet,
53:54le cœur du sujet,
53:55c'est de pouvoir vérifier l'âge.
53:56Comme on l'interdit.
53:57C'est de pouvoir vérifier l'âge.
53:58Quand vous arrivez sur la plateforme,
53:59aujourd'hui,
53:59vous entrez n'importe quelle date de naissance.
54:02Et donc là,
54:02l'outil, il arrive, c'est ça ?
54:03L'outil arrive
54:04et là encore,
54:05la Commission européenne
54:05nous met à disposition
54:06à titre expérimental,
54:08nous et plusieurs autres pays
54:09de l'Union européenne
54:10qui sommes moteurs en la matière,
54:11nous met un outil addition
54:12au printemps prochain
54:13pour qu'on puisse vérifier
54:14l'âge à l'inscription.
54:16Ça se passera comment ?
54:16Il faudra une carte d'identité ?
54:18Il faudra présenter une carte d'identité.
54:19C'est-à-dire qu'un ado
54:19qui a la carte d'identité
54:20dans la chambre,
54:20il peut aussi passer le fil.
54:21Bien sûr,
54:22le problème n'est pas infaillible
54:23mais de la même manière
54:24qu'aujourd'hui,
54:24un ado peut aller demander
54:25à son grand frère
54:26d'aller acheter un paquet de cigarettes
54:27ou une bouteille d'alcool
54:28dans un magasin
54:29et finalement,
54:31on le consomme après.
54:31Donc, le sujet,
54:32ce n'est pas l'infaillibilité totale
54:34du système
54:34mais c'est qu'avec ce dispositif,
54:36on pourra quand même
54:36vérifier l'âge
54:38et puis par ailleurs,
54:39j'ajoute,
54:39ça donne une règle.
54:41Aujourd'hui,
54:41on n'a pas de règle
54:42dans la société
54:42et beaucoup de parents
54:43ou beaucoup d'enfants
54:44légitimement se disent
54:45les réseaux sociaux,
54:46il n'y a aucune difficulté.
54:52Je trouve que ça envoie un message
54:53qui aujourd'hui n'est pas
54:54ce message de sensibilisation
54:55et de prévention
54:56qui est envoyé malheureusement
54:57à la société.
54:58Stéphanie Mistre,
54:58votre réaction à ces annonces.
55:00Il y en a une autre,
55:01on va en parler dans un instant.
55:01Je remercie absolument
55:03Mme Miller
55:06et M. Delaporte
55:07d'avoir...
55:07Arthur Delaporte
55:08qui est le président de la commission.
55:09Oui, oui, oui,
55:10d'avoir pris conscience
55:11de tout ça
55:12et d'avoir travaillé
55:14dans ce sens-là
55:15pour aider nos enfants
55:16à ce qu'ils se sentent mieux
55:17et 15 ans,
55:19c'est déjà très bien
55:20et en même temps,
55:21derrière,
55:21il n'y a pas que 15 ans,
55:22il y a aussi ce couvre-feu
55:24pour moi qui est salvateur.
55:25Couvre-feu numérique
55:26entre 22h
55:27le soir et 8h.
55:28Pour les 15-18,
55:30là, c'est-à-dire plus rien,
55:31c'est à rien.
55:33On va vous dire,
55:34certains vont peut-être vous dire,
55:34mais ça,
55:35c'est le job des parents.
55:37C'est facile de dire ça ?
55:38Est-ce que je peux me permettre...
55:39Pardon, Mme Miller,
55:40bien sûr.
55:41Voilà,
55:42j'ai passé,
55:43au mois de juin,
55:4421h au téléphone
55:45avec Apple.
55:46J'ai une jeune fille
55:47qui va avoir 15 ans,
55:48ma deuxième fille.
55:49elle arrive à passer
55:52outre le contrôle parental
55:54parce que j'ai trouvé
55:56comment elle fait
55:56et Apple ne sait absolument
55:59pas comment faire.
56:00Ils sont meilleurs que nous.
56:01Ah mais complètement.
56:02on est des tout-en-camons,
56:04on est des...
56:05Voilà,
56:05et c'est même pas ça,
56:06c'est qu'en fait,
56:07Apple ne m'a trouvé
56:08aucune solution
56:09pour pouvoir
56:11protéger ma fille
56:12correctement.
56:13Donc, en fait,
56:13moi,
56:14j'aimerais bien
56:14qu'on me donne une solution
56:15ou alors il y a
56:16une autre application
56:17et en fait,
56:18il suffit à l'enfant
56:19et c'est écrit
56:19sur Internet
56:21de désinstaller
56:22l'application
56:22et de la remettre
56:23et il n'y a plus
56:24le contrôle parental.
56:25Donc, en fait,
56:25si on nous donne des moyens,
56:26moi, je suis heureuse
56:27et j'évite d'être névrosée.
56:29Ça me va très bien.
56:30Je souhaite vraiment
56:31que ça arrive.
56:33Est-ce que vous vous dites
56:33qu'avec ces mesures,
56:34peut-être que votre fille
56:35aurait été davantage aidée
56:37et qu'elle n'aurait
56:37peut-être pas agi
56:38comme elle l'a fait ?
56:39Oui.
56:40En même temps,
56:41il y a quatre ans,
56:41je pense qu'on n'était pas
56:42autant au fait
56:43de ce qui peut se passer
56:44sur les réseaux.
56:47Franchement, là,
56:48il y a vraiment
56:48une ouverture d'esprit
56:50et le but, en fait,
56:51depuis le départ,
56:53c'est de faire une justice
56:54à Marie,
56:55enfin, en ce qui me concerne,
56:56et d'ouvrir les yeux
56:57par rapport
56:58quand tous les retours
57:00que j'ai eus de parents
57:00qui m'ont appelé
57:01en message privé,
57:02de se rendre compte
57:03de l'importance
57:04du phénomène
57:05et là, en fait,
57:06le but d'être là
57:08et tout cela
57:09avec ce collectif
57:10et merci
57:11que vous soyez là aussi
57:12pour nous soutenir,
57:13d'avoir pris cette cause
57:14bras-le-corps,
57:15c'est d'informer
57:16un maximum de parents
57:18et d'alerter
57:20tout le monde,
57:23les pouvoirs publics,
57:24d'alerter l'éducation nationale
57:26et en même temps,
57:27les constructeurs
57:28de téléphones
57:28pour que tout le monde
57:29en synergie,
57:30en coalition,
57:31on fasse tous un travail
57:33pour protéger nos enfants
57:34parce que c'est
57:35nos joyaux,
57:36nos enfants.
57:36C'est ce que j'allais vous demander,
57:37mesdames,
57:37en quelques mots,
57:38si vous le permettez,
57:38parce que Maxime Switek
57:39vient de nous rejoindre
57:40pour le programme du 20h.
57:41Aux parents qui nous regardent
57:42ce soir et aux ados
57:43qui nous regardent ce soir,
57:45les parents souvent sont perdus,
57:46vous l'avez dit,
57:47un téléphone,
57:48ça ne se prend pas
57:49à un adolescent,
57:49c'est très difficile.
57:51En tout cas,
57:51qu'est-ce que vous leur dites
57:52ce soir ?
57:53Mais je pense que nous sommes là,
57:54nous, responsables politiques,
57:55pour fixer des règles.
57:56Encore une fois,
57:57on le dit,
57:57les parents sont souvent
57:58dans la négociation
57:59et puis dans la pression extérieure aussi
58:00puisque les autres copains
58:02peuvent avoir le téléphone
58:02et il est très difficile
58:04de l'interdire.
58:05Eh bien,
58:05l'idée d'inscrire ça
58:06dans la loi
58:06permettra aussi
58:07d'avoir un outil,
58:08finalement,
58:08pour les parents
58:09qui pourront dire à leurs enfants
58:10écoute,
58:10c'est interdit par la loi
58:11comme on le fait d'ailleurs
58:12avec la cigarette,
58:13avec l'alcool,
58:13avec l'accès au casino.
58:15Eh bien,
58:15ça rajoute ça
58:16et ça donne un message
58:17qui sera utile
58:18pour les parents
58:18et puis pour les enfants aussi
58:20leur dire qu'il y a une vie aussi
58:21à côté du téléphone
58:21que bien sûr,
58:22il faut accepter
58:22le progrès numérique
58:24mais il y a une vie aussi
58:25à côté du téléphone.
58:26Stéphanie Mistre Damo aussi ?
58:27Non,
58:28moi je trouve que dans la vie,
58:29les règles,
58:30c'est important
58:30et à partir du moment
58:31où on transgresse les règles,
58:33on est en fraude
58:33que ça soit pour les harceleurs,
58:35pour TikTok
58:36et il y a un moment,
58:38on ne peut pas être
58:39au-dessus des lois
58:40pour faire des bénéfices.
58:42Donc,
58:42je pense qu'à un moment,
58:44il faut sanctionner
58:45et les règles,
58:46c'est fait pour ça,
58:46pour derrière,
58:47si on les transgresse,
58:48on est sanctionné.
58:49Donc,
58:49je dis bravo
58:50et merci beaucoup.
58:52Merci à vous.
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