Passer au playerPasser au contenu principal
  • il y a 4 minutes
Ce mardi 9 décembre, les marchés qui sont dans l'attente de la Fed et la politique monétaire à suivre en cas d'une nouvelle baisse des taux, ont été abordés par Christian Parisot, conseiller économique pour Aurel BGC et président d'Altaïr Economics, dans l'émission Good Morning Market sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.

Catégorie

📺
TV
Transcription
00:00Christian Parizeau, conseiller économique pour Aurel BGC et président d'Altaïr Economics.
00:05Merci d'être avec nous Christian. En effet, les marchés sont depuis quasiment une semaine dans l'attente de la Fed.
00:12Il ne se passe plus grand-chose sur les indices avant cette prise de parole de Jerome Powell.
00:16Bon, si le baromètre FedWatch anticipe très largement une baisse des taux demain soir,
00:21quand on regarde un petit peu les membres votants de la Fed, on voit quand même que rien n'est joué.
00:26En tout cas, pour l'instant, les membres sont plus que divisés sur la politique à suivre.
00:32Oui, c'est clair. On est très très loin d'avoir un consensus pour une nouvelle baisse des taux
00:37parce que premièrement, on est dans le flou aux États-Unis.
00:40On n'a pas les statistiques et les dernières statistiques montrent quand même que l'inflation en septembre
00:45était largement au-dessus de l'objectif de la Banque centrale.
00:49On a des indicateurs sur le marché du travail qui ne sont pas bons.
00:51On a des choses qui sont… Mais là aussi, ce n'est pas dramatique.
00:56Ce n'est pas bon. On voit qu'il y a des sources de fragilité.
00:58On voit qu'il y a des éléments qui sont perturbateurs.
01:01Mais ce n'est pas non plus des entreprises américaines qui licencient massivement.
01:05En plus, on va rentrer dans une période où on a eu le shutdown qui a sûrement brouillé un petit peu les chiffres,
01:10notamment les derniers chiffres de la DP qu'on a pu avoir.
01:12Donc, on sait que le marché du travail n'est pas du tout en tension, qu'il y a des vrais problèmes.
01:16Mais ce n'est pas suffisant pour les membres les plus faucons de la Banque centrale pour dire qu'il y a véritablement un risque
01:22qui justifierait que la Banque centrale adopte une politique monétaire neutre maintenant, voire accommodante l'année prochaine.
01:31Et surtout, moi, je pense que ce qui est aujourd'hui en pleine mire pour les marchés, c'est se dire
01:36mais qu'est-ce que va faire la Banque centrale américaine en 2026 ?
01:40Est-ce que c'est peut-être l'une des dernières baisses de taux qu'on pourrait avoir demain soir ?
01:46Alors, même si elle sera débattue, on peut considérer quand même que,
01:50vu les anticipations sur les marchés, vu les attentes,
01:53ça sera très difficile à la Banque centrale de ne pas répondre à ses attentes de marché.
01:57Et donc, on peut peut-être parier sur une baisse des taux.
01:59Mais ce qui nous inquiète surtout, c'est demain.
02:02Qu'est-ce que va faire en 2026 la Banque centrale ?
02:05Et là, ce qui commence un petit peu à faire peur sur les marchés,
02:08c'est l'idée qu'on pourrait avoir un discours assez faucon de la part de M. Powell
02:12qui va dire que, voilà, même si on baisse les taux,
02:15alors soit demain soir, au pire, sur le mois de janvier,
02:20on sera revenu à ce fameux taux neutre, entre guillemets,
02:23qui ne permet pas de stimuler l'économie, mais qui ne freine pas l'économie.
02:27Mais pour aller au-delà, il faudra quand même qu'on ait des signaux
02:30beaucoup plus positifs sur l'économie américaine.
02:32Donc ça, c'est ça qui peut peut-être un petit peu inquiéter les marchés,
02:36parce qu'on n'aura pas ce moteur forcément d'une baisse de taux très rapide
02:40de la Banque centrale, d'une politique monétaire accommodante en 2026.
02:44Et c'est un peu ça qui peut quand même un peu freiner les marchés à court terme.
02:47D'autant plus que les taux longs sont sous pression.
02:49Ce matin, Christian Parizeau, le 30 ans américain est à 4,80.
02:53Quand le 10 ans s'éloigne de la barre des 4 %, on est à 4,17,
02:57alors qu'on était quasiment à 4 %, il y a encore une dizaine de jours.
03:00Ça montre bien que malgré ces anticipations de baisse de taux,
03:03le marché obligataire, lui, est quand même beaucoup plus prudent.
03:07Oui, alors ce n'est pas un bon scénario pour les marchés actions, ça.
03:11Parce que les marchés actions peuvent se dire, bon,
03:13si la Banque centrale américaine baisse la partie courte, les taux courts,
03:17c'est peut-être bon parce que ça va moins importer de rémunération
03:21pour les gens qui investissent dans les fonds monétaires.
03:23Ça peut les pousser à délaisser les fonds monétaires pour aller vers les actions.
03:27Donc ça peut être un élément de soutien en termes de flux.
03:29Mais pour les résultats des entreprises, ce qui compte, c'est les taux longs.
03:32C'est véritablement le coût de financement des entreprises sur longue période.
03:37Et donc là, le fait qu'on ait une pontification de la courbe,
03:40le fait qu'aujourd'hui, cette baisse de taux ne profite pas à la partie longue de la courbe des taux
03:45ne rassure pas forcément les investisseurs obligataires.
03:48Ce n'est pas forcément une bonne nouvelle pour le marché actions
03:51parce que ça montre que les coûts des entreprises,
03:53le coût d'endettement des entreprises va rester élevé.
03:55Et puis surtout, ça traduit peut-être un petit problème.
03:58C'est-à-dire que d'une part, le fait que les taux longs montent
04:01alors que la Banque centrale baisse ses taux,
04:03ça peut signifier plusieurs éléments,
04:04mais ça peut signifier aussi peut-être une défiance,
04:07une certaine défiance des investisseurs obligataires,
04:09notamment en prévision de la nomination de celui qui remplacera M. Powell.
04:13Peut-être quelqu'un jugé un peu trop politique
04:16qui va peut-être moins mettre en avant les objectifs de la Banque centrale
04:20que M. Powell.
04:22Et ça, c'est peut-être un problème de crédibilité.
04:24Donc, c'est un facteur de risque à prendre en compte.
04:26Et puis derrière ça, il y a toute la problématique aussi du Japon.
04:30Le Japon, on sait que les investisseurs institutionnels japonais
04:33investissaient énormément sur l'obligataire européen,
04:37sur l'obligataire américain,
04:38qu'aujourd'hui, les institutionnels japonais sont des acteurs importants
04:43lors des émissions du Trésor américain sur la partie longue de la courbe des taux.
04:47Et donc, aujourd'hui, le vrai risque,
04:49c'est qu'on ait des institutionnels japonais
04:51qui préfèrent investir sur leur marché domestique
04:53parce que les taux japonais remontent aussi de manière assez significative
04:57plutôt que de financer la dette américaine
04:59ou alors exigera un différentiel de taux beaucoup plus important
05:03pour prendre un risque américain.
05:05Donc ça aussi, c'est des éléments d'inquiétude.
05:07Donc derrière ça, derrière la simple baisse des taux de la Banque centrale américaine,
05:11on voit qu'il y a une vraie problématique obligataire,
05:14il y a un vrai risque obligataire.
05:15Et ça, ce n'était pas forcément ce qu'est comptait les marchés
05:18qui espéraient que quand même, derrière l'action de la Banque centrale,
05:22on baisse un peu ses taux longs
05:23et que derrière, ça permette de relancer l'immobilier,
05:26ça permette véritablement d'avoir un impact positif sur la croissance américaine
05:30et donc peut-être d'offrir de nouveaux thèmes d'investissement au niveau boursier
05:34parce qu'à jouer tout le temps les mêmes valeurs,
05:36à jouer tout le temps l'intelligence artificielle,
05:39on aimerait bien en 2026 un peu diversifier son portefeuille
05:41et avoir de nouvelles thématiques à jouer.
05:43Mais si les taux longs restent élevés,
05:45ça ne va pas être forcément des signaux très positifs
05:47pour la conjoncture aux États-Unis l'année prochaine
05:49et donc ça limite aussi les possibilités d'arbitrage.
05:52On est pris par le temps, Christian Parizeau.
05:54Allez, je vous laisse au choix.
05:56Soit Pepsi qui bouge avec la pression d'Eliott,
05:59le fonds activiste qui est rentré au Capital à la rentrée,
06:02ou soit Nvidia qui peut enfin vendre ses puces H200 à la Chine.
06:06Qu'est-ce que vous choisissez entre les deux ?
06:07Allez, on va faire Nvidia, c'est intéressant
06:10parce que certes le marché chinois était fermé à Nvidia
06:13mais là on a une autorisation du président Trump
06:18pour qu'ils puissent vendre leurs puces sur le marché chinois
06:20mais ça ne règle pas forcément les problèmes d'Nvidia
06:22parce que d'une part on sait que la Chine
06:25a une volonté de se désensibiliser des puces américaines
06:29et on a une vraie volonté aujourd'hui d'avoir une offre chinoise
06:33qui concurrence.
06:34Donc on sait que ça sera très compliqué pour Nvidia
06:36face à cette volonté politique chinoise
06:39de ne pas acheter et de ne pas dépendre de ses puces.
06:41D'autre part, ses exportations seront quand même taxées à 25%.
06:44L'administration Trump veut prendre 25% du montant de ses exportations.
06:49Ce ne sera pas forcément les clients les plus rentables pour Nvidia.
06:52Et puis derrière tout ça, on sait que la Chine a réussi à contourner
06:58ce problème de manque de puces de Nvidia.
07:00On sait que la Chine utilise de plus en plus des start-up
07:02dans le reste de l'Asie, en Europe
07:04qui leur permet d'entraîner leur modèle
07:06et d'utiliser la plateforme de Nvidia
07:08sans être forcément localisée en Chine.
07:11Et donc, est-ce que ça va véritablement changer la donne pour Nvidia ?
07:14On sent que la réponse est non.
07:16On est peut-être sur une volonté, une réaction de l'administration Trump
07:21qui a réagi finalement au fait qu'en bridant Nvidia,
07:24finalement ça jouait contre le camp américain
07:27et que ce n'était pas forcément une bonne nouvelle.
07:28Mais on s'aperçoit que quand même le mal est fait,
07:30que les entreprises chinoises se sont adaptées à cet nouvel environnement
07:34et que ce sera très difficile maintenant pour Nvidia
07:36pour reconquérir ce marché chinois qui est pourtant très important.
07:40C'est vrai que là on voit les conséquences
07:42de cette politique de l'administration Trump
07:45et qui est véritablement aujourd'hui un vrai problème
07:47de positionnement pour Nvidia sur le marché chinois.
07:50Merci beaucoup Christian.
07:51Christian Parizeau qui nous accompagnait ce matin,
07:54conseiller économique pour Aurel BGC,
07:55président d'Altaïr Économique.
07:57Ce sujet des puces Nvidia avec la Chine,
07:59nous en reparlerons dans moins d'une demi-heure à 9h40
08:02avec Jacques Lemoisson qui sera avec nous,
08:04fondateur de Gay Capital Management et Nour Benzimred
08:06qui est directeur des investissements du Family Office,
08:10Ivesta.
Écris le tout premier commentaire
Ajoute ton commentaire

Recommandations