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  • il y a 2 jours
Ce mercredi 26 novembre, les dernières statistiques de la consommation aux États-Unis, qui ont déçu les marchés, ont été abordées par Philippe Trainar, professeur honoraire au Cnam et membre du Cercle des économistes, dans l'émission Good Morning Market sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.

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Transcription
00:00Car les dernières statistiques aux Etats-Unis ont déçu le marché, notamment en ce qui concerne la consommation.
00:07On voit ça tout de suite avec Philippe Trenard, qui est professeur honoraire au CNAM et membre du Cercle des économistes.
00:12Merci d'être avec nous, Philippe Trenard. Comment vous regardez les dernières statistiques aux Etats-Unis ?
00:17Hier, il y avait les prix à la production, l'inflation dans le secteur industriel, également les ventes au détail, la consommation.
00:23Alors bon, il faut se contenter des statistiques du mois de septembre, dans le sens où le shutdown a forcément reporté la publication de ces chiffres.
00:34Oui, absolument. Il faut d'abord recadrer le compte Trex, un chômage qui augmente de façon continue, des prix qui sont de façon persistante autour de 3%,
00:44mais comme vous l'avez dit, c'est septembre, nous ne savons pas octobre, et un ralentissement de l'emploi, le taux de croissance de l'emploi se ralentit.
00:53Et c'est dans ce contexte que sont arrivées de nouvelles lières.
00:58Premièrement, les ventes au détail, qui n'ont progressé que de 0,2%, alors qu'on attendait 0,4% et que le mois précédent, elles avaient augmenté de 0,6%.
01:09Et deuxièmement, un climat de la consommation qui est, lui, véritablement en chute libre.
01:14Moins 7% sur un mois et moins 15% sur 12 mois.
01:21Et globalement, les méchages sont pessimistes, surtout sur les évolutions à venir, sur l'emploi, sur les salaires,
01:30et même sur les prix qui voient galoper à des niveaux supérieurs au niveau de l'inflation aujourd'hui,
01:35même si c'est assez traditionnel d'avoir un décalage.
01:39Donc, au total, on a une persistance de l'inflation d'un côté et de l'autre côté, une demande qui diminue et une activité qui va avoir tendance à ralentir.
01:51Les marchés ont conclu en faveur d'une politique monétaire plus accommodante, peut-être,
01:59mais n'oublions pas que si l'inflation persiste, en même temps, les marges de manœuvre ne sont pas si énormes que cela.
02:04Et en outre, en raison de cette activité moins dynamique, on a toujours ce risque d'éclatement de la bourse sur les techs américaines.
02:15Nous en parlerons dans un instant de la tech américaine, avec notamment Nvidia, hier, qui était en baisse de près de 3%,
02:21avec aujourd'hui, eh bien, peut-être un rival de plus pour Nvidia.
02:25Il s'agit de Alphabet, Alphabet qui était sur un record historique, qui s'approche des 4 000 milliards de capitalisation boursière.
02:32En attendant, Philippe Trénard, ces anticipations de baisse de taux, ces statistiques pas très bonnes aux États-Unis
02:38permettent aux disants américains de revenir à 4% pour la première fois en l'espace d'un mois.
02:44Et pareil, cocher l'ensemble des taux en Europe se détendent.
02:47C'est quand même une bonne nouvelle à l'heure où il y a des inquiétudes budgétaires en France, mais aussi au Royaume-Uni.
02:52Ce sera vraiment le temps fort du jour avec Rachel Reeves qui va présenter sa copie pour 2026.
02:59Oui, absolument. Et Rachel Reeves n'est pas en très très bonne position parce qu'au fond,
03:04le Parti travailliste a été élu sur un programme plus de dépenses publiques, pas de nouvelles taxes et moins de déficit.
03:13Or, on se retrouve certes avec plus de dépenses publiques. Les dépenses publiques ont augmenté de 40 à 45% du PIB.
03:20Mais en revanche, le déficit devrait déraper de l'ordre de 20 milliards d'ici 2030 en raison d'un ralentissement de l'activité,
03:28notamment de la productivité. Et en plus, Rachel Reeves a évoqué l'idée d'accroître le taux de l'IR,
03:36d'accroître sa progressivité, de faire une taxe sur les banques. Donc, toutes choses qui ont beaucoup inquiété,
03:44qui pourraient inquiéter son électorat. Mais on reste encore un petit peu dans l'incertitude et on a quatre points
03:51qu'il va falloir suivre très précisément. C'est premièrement, Rachel Reeves va-t-elle mettre suffisamment
03:57d'argent de côté pour faire front à cette dérive de 20 milliards qui a anticipé des finances publiques
04:03anglaises ? Va-t-elle se donner les moyens de maîtriser les dépenses publiques jusqu'ici ?
04:09Elle l'exclut et si elle l'exclut, ça veut dire qu'il y aura plus de fiscalité, même si ce n'est pas aujourd'hui,
04:15ce sera demain. Et troisièmement, troisième point à regarder, qu'est-ce qu'elle va faire sur la fiscalité ?
04:22Ce qui a transpiré aujourd'hui, c'est qu'elle n'indexerait pas l'impôt sur le revenu,
04:30l'étrange de l'impôt sur le revenu, sur l'inflation et qu'en plus, on plafonnerait la déductibilité
04:36des cotisations sociales à l'impôt sur le revenu. Mais va-t-elle aller plus loin ?
04:41Et là, ça poserait des vrais problèmes. Et c'est le quatrième point à observer.
04:45Est-ce que ce budget va avoir un contenu croissance ? Ou au contraire, est-ce que c'est
04:51un budget, au fond, qui est restreint, qui ne va pas très loin et qui n'est pas capable
04:57d'adresser la croissance qui se ralentit ? Alors peut-être un petit bénol, pour les Français,
05:04la situation anglaise pourrait paraître à beaucoup d'égards idéale.
05:09Nous sommes habitués à bien plier.
05:12Et pour l'instant, vous avez un disant britannique qui se stabilise à 4,5% quand la livre, elle,
05:17pour la cinquième séance consécutive, est en hausse face notamment au dollar, avec
05:22une livre qui progresse de 0,2% à 1,31$. Merci beaucoup, Philippe Trenard, de nous avoir
05:28accompagné ce matin. Je rappelle que vous êtes professeur honoraire au CNAM et membre
05:32du Cercle des économistes. Pour faire un point sur la situation aux États-Unis et sur
05:36le budget qui sera présenté aujourd'hui du côté du Royaume-Uni. Budget, bien sûr,
05:40que vous pourrez suivre en direct sur BFM Business tout au long de la journée.
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