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  • il y a 6 jours
Ce jeudi 18 décembre, Stéphane Coliac, économiste chez BNP Paribas, a fait un point sur la journée BCE, dans l'émission Good Morning Market sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.

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Transcription
00:00Juste avant on va faire un point donc sur cette journée BCE avec les équipes de BNP Paribas et
00:06plus précisément Stéphane Koliak qui économie chez BNP Paribas. Bonjour Stéphane Koliak,
00:10merci de nous accompagner ce matin. Dans un instant nous reviendrons également sur les
00:14données de l'INSEE qui ont été publiées ce matin avec un moral dans l'industrie et bien
00:18qui est supérieur aux attentes. Le climat des affaires qui a été publié à 8h45 qui ressort
00:23à 102 points contre 98 points attendus. Mais oui avant quand même un mot de la BCE. Après quatre
00:29baisses de taux depuis le début de l'année, c'est un statu quo qui est en vue cet après-midi à
00:33Francfort Stéphane Koliak. Oui bonjour Etienne, en effet c'est à ce à quoi on peut s'attendre et
00:41j'ajouterais même que c'est à ce à quoi on peut s'attendre aussi pour les premières réunions
00:46l'année prochaine et les regards seront portés sur la révision des prévisions économiques de la BCE
00:53qui qui seront également délivrés aujourd'hui lors de cette réunion parce que ça indiquera
01:00comment la BCE voit la croissance. Pour l'instant elle voit une croissance plutôt modérée en 2026.
01:05Ces prévisions de mise à jour en septembre indiquaient 1% de croissance qui était relativement
01:10modérée et avec de la désinflation pouvait laisser croire qu'il pouvait y avoir une baisse de taux
01:15supplémentaires. À notre sens cette révision à la hausse devrait s'accompagner également d'une vision
01:24un peu plus mesurée sur l'inflation, un peu plus pessimiste on pourrait dire parce que
01:31l'inflation est toujours légèrement au-dessus de 2% actuellement. Il n'y a pas d'urgence pour baisser les
01:40taux davantage quand la croissance est relativement résiliente, résiste bien, ce qui était le cas en 2025.
01:45En 2026 cette croissance devrait se raffermir et notamment dans les pays du cœur de l'Europe.
01:51Alors on verra ce que la BCE prévoit mais nous notre anticipation c'est 1,6% de croissance pour la
01:57zone euro et surtout tant en Allemagne qu'en France et en Italie au moins 1% de croissance, 1% c'est pour
02:05l'Italie et même plus que ça, 1,1% en France, 1,5% en Allemagne. Ce qui change beaucoup par rapport à 2025,
02:12on n'avait que 0,3% en Allemagne, on devrait avoir 0,8% à 0,9% en France. Donc c'est une accélération
02:17de la croissance dans les pays du cœur de l'Europe à laquelle il faut s'attendre. Certes l'inflation
02:21devrait être un peu plus basse l'année prochaine que cette année mais une banque centrale ça doit
02:26anticiper également et avec l'accélération de la croissance le taux de chômage est bas dans beaucoup
02:31de pays européens. Donc il pourrait y avoir des tensions inflationnistes qui viendraient un peu
02:35plus, un peu plus, se réaccumuler par la suite et donc il n'est pas urgent de baisser les taux
02:42puisqu'on est dans un niveau de taux qui est relativement cohérent avec la cible d'inflation
02:48qui est à 2% et les risques apparaissent maintenant relativement équilibrés entre des risques
02:54baissiers qui existent toujours. Il faut se rappeler de ce qui s'est passé au niveau
03:01des tarifs douaniers cette année et puis des risques haussiers sur l'inflation qui peuvent
03:04aussi réapparaître.
03:05L'inflation en zone euro est ressortie à 2,1% hier sur la période du mois de novembre.
03:10Quelles sont vos anticipations chez BNP Paribas en ce qui concerne 2026 ? Car aujourd'hui
03:14les économistes ont un petit peu du mal à trouver un consensus statu quo, baisse de taux
03:19voire même un scénario de hausse de taux et probable pour l'année prochaine ? Où est-ce
03:23que vous penchez vous aujourd'hui Stéphane Koliak ?
03:26Sur le statu quo, un statu quo en guise de prudence pour la BCE et qui d'ailleurs
03:32Pour 2026 hein ?
03:34Exactement, pas simplement pour décembre mais qui devrait concerner aussi les autres banques
03:39centrales puisqu'on se focalise principalement sur la BCE mais c'est une grosse semaine pour
03:44les banques centrales et aussi la Banque du Japon et la Banque d'Angleterre et la FED bien
03:48évidemment qui s'est réunie récemment mais l'idée est d'être prudent parce que les
03:52risques sont dans les deux sens en termes d'inflation haussier et baissier. Nous précisément
03:59sur la zone euro, notre anticipation c'est une inflation de 1,9% l'année prochaine donc
04:04on voit bien qu'on reste autour de la cible, on n'a pas beaucoup de baisse supplémentaire.
04:10On devrait avoir une baisse de l'inflation en Allemagne là où elle reste la plus élevée
04:14actuellement, elle est à 2,6% sur l'indice harmonisé et elle devrait baisser assez nettement
04:20l'année prochaine mais de façon transitoire puisque en Allemagne il y a aussi une accélération
04:26assez marquée de la croissance, il devrait y avoir une amélioration de l'emploi aussi
04:29par la suite et on sait que les pressions salariales peuvent revenir rapidement.
04:34Donc par exemple en 2027, je pense que c'est aussi quelque chose qu'on doit regarder dès
04:40maintenant, on a une anticipation d'inflation de 2,1% en zone euro et 2,3% en Allemagne
04:46en particulier et donc pour la BCE je pense que 2026 sera urgent d'attendre mais que par
04:52contre en 2027 le risque est plutôt à une hausse des taux.
04:55Taux de dépôt qui devrait donc rester à 2%, quelles conséquences aujourd'hui pour
05:00les souverains, pour le marché obligataire dans le sens où bien sûr ce taux de la BCE
05:04c'est une boussole importante ?
05:07Exactement, on a été dans une période où l'une après l'autre, pas souvent en même
05:13temps mais l'une après l'autre, il y a des banques centrales importantes qui ont décidé
05:17de baisse de taux, donc on a la BCE jusqu'au mois de juin, la fête s'était interrompue
05:22mais elle a repris en septembre et elle a encore diminué son taux directeur au mois
05:25de décembre, on n'a pas de certitude, c'est le moins qu'on puisse dire sur une
05:30prochaine baisse mais on n'a pas non plus de certitude qu'il n'y en aura pas, donc
05:33il y a toujours nous dans nos anticipations, on pense que la fête baissera ses taux au mois
05:38de mars parce que là au mois de janvier c'est pas forcément urgent de le faire et les
05:44anticipations de marché sont à 25% à peu près donc c'est plutôt modéré, mais elles
05:49sont en 50% pour le terrain, ce qui montre bien que c'est un close call relativement,
05:54mais il y a toujours cette possibilité et tant qu'on a des baisses de taux dans des
05:59grands pays comme ça, il y a un facteur à la baisse disons sur les taux y compris longs.
06:06Par contre, dès qu'on voit que la probabilité d'une baisse de taux diminue ou qu'on sort d'un
06:11cycle de baisse des taux, ce qui devrait être le cas à terme, les pressions haussières liées
06:16à l'accroissement de la dette publique sur les taux longs réapparaissent et dans le
06:22cas particulier de la zone euro, on a l'Allemagne qui a un plan de relance conséquent qui va
06:26impliquer une augmentation de la dette publique et des émissions sur les marchés et donc ça,
06:30ça va impliquer une augmentation des taux longs allemands et comme c'est la référence
06:35en zone euro, bien évidemment on peut avoir un petit peu moins de spread, mais ça va être
06:40difficile de ne pas avoir une augmentation des taux aussi dans les autres pays, y compris pour la France, l'Italie ou l'Espagne.
06:43Le temps passe très vite, une minute quand même sur les chiffres de l'INSEE qui ont été publiés ce
06:47matin à 8h45, le climat des affaires qui s'améliore en France. Bon, c'est vrai qu'il y a un consensus,
06:52mine de rien, qui est en train de rehausser un petit peu ses attentes sur la France avec des
06:56nouvelles qui finalement ne sont pas si mauvaises qu'attendues. On revient au-delà de la barre des 100
07:00points, ça veut dire quoi revenir au-delà des 100 points sur le climat des affaires, Stéphane Kodiak ?
07:04Ça veut dire que la croissance est là, c'est une croissance qui après, quand on le regarde, n'est pas forcément équitablement distribuée.
07:13Il y a des secteurs qui vont mieux, des secteurs qui vont toujours un peu moins bien. C'est lié beaucoup à
07:17l'aéronautique qui a une situation, enfin un climat des affaires qui est assez volatil, mais qui
07:23globalement est très positif. Il y a beaucoup de demandes, il y a une production qui a pu suivre,
07:28donc ça c'est positif. Derrière ça, il y a d'autres secteurs qui vont bien, il ne faut pas considérer que c'est
07:33le seul secteur qui va bien. Il y a aussi l'informatique, l'électronique et l'optique qui a un climat des affaires très élevé.
07:40C'est aussi en coordination avec l'Allemagne, tout ça, que ça se passe, parce qu'on a observé que la production dans la construction en Allemagne,
07:47liée aux travaux publics, liée aux infrastructures et à la défense, a fortement rebondi au mois d'octobre.
07:53Donc tout ça, ça bénéficie tous les secteurs d'intrants. Et en France en particulier, peut-être la surrice sur le gâteau pour conclure,
08:00parce que je pense qu'on arrive au terme de notre entretien, c'est l'amélioration du climat des affaires dans le commerce de détail en parallèle.
08:06Et ça, c'est un élément qu'on voit pour le deuxième mois consécutif, qui est très positif, parce que ça nous laisse penser que la consommation des ménages
08:13va elle aussi rebondir assez rapidement.
08:15Merci beaucoup Stéphane Koliak de nous avoir accompagné ce matin.
08:18Merci.
08:19Merci.
08:20Merci.
08:21Merci.
08:22Merci.
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