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  • il y a 2 jours
Marschall Truchot, du lundi au jeudi de 17h à 19h avec Olivier Truchot & Alain Marschall. Deux heures pour faire un tour complet de l’actualité en présence d’invités pour expliquer et débattre sur les grands sujets qui ont marqué la journée.

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Transcription
00:00La discussion budgétaire, elle continue donc à l'Assemblée nationale, ça part dans tous les sens.
00:04Quand on tend l'oreille, il y a un mot qui revient constamment en taxe.
00:07On va bien sûr en discuter, mais comme le disait François, la pression, la tension monte aussi à l'Assemblée.
00:12Il suffisait d'écouter le Premier ministre Sébastien Lecornu il y a quelques minutes.
00:16Je souhaite qu'il soit communiqué à l'ensemble de la représentation nationale l'étude d'impact en l'absence de produits de la finance de la sécurité sociale
00:24qui nous amènerait, je cite, à une perte de contrôle totale du pilotage de la sécurité sociale
00:31qui nous emmènerait à 29 ou 30 milliards d'euros de déficit pour l'année prochaine.
00:36Je n'endosserai pas n'importe quoi, mais il est clair qu'à ce moment du débat, c'est l'Assemblée nationale et elle seule
00:42qui a les clés pour permettre de définir cette cible des déficits et de faire en sorte de conjurer ce mauvais sort
00:49qui serait fait à la Sécu en ne lui donnant pas un budget, ce qui serait quand même fort de café pour ne pas dire plus.
00:57Fort de café, ça faisait longtemps qu'on n'avait pas entendu l'expression.
00:59Alors il y a plusieurs points d'achoppement dans la discussion et notamment cette fameuse hausse de la CSG sur le capital
01:05qui servira à financer la suspension de la réforme des retraites.
01:09Donc les deux sont demandés par les socialistes, il faut suspendre la réforme des retraites
01:13et augmenter les prélèvements sur le capital. Gaëtan Mélin, ça veut dire quoi la hausse de la CGT sur le capital ?
01:20Ça concerne qui et quoi ?
01:21CG, effectivement. CG, ça serait une augmentation de 1,4 points, ce qui porterait les prélèvements obligatoires
01:28sur les revenus du capital d'un peu plus de 18,6% et surtout ça ferait augmenter la flat tax.
01:38Elle passerait donc les 30%. Donc bien évidemment, certains sont contre et effectivement, on estime que cela pourrait rapporter entre 2,7 et 2,8 milliards d'euros.
01:49Alors la droite est contre, mais moi je voudrais savoir quels sont les contribuables qui seraient directement concernés par cette hausse de la CGT ?
01:57À peu près tout le monde, tous les Français, tous les travailleurs, tous les salariés, tous les retraités qui, vous le disiez, détiennent des assurances-vie,
02:05qui ont de l'épargne, qui investissent dans les crypto-monnaies, tout le monde sera frappé.
02:09Donc ce n'est pas seulement les plus riches ?
02:11Non, ça c'est l'antienne qu'on entend beaucoup. Vous savez, les plus riches, ça commence tout en haut de l'échelle et ça finit en bas.
02:17On entend beaucoup le mot « taxe » quand on regarde plus les préconisations.
02:22Alors je regardais les préconisations…
02:24On entend beaucoup de taxes et très peu baisse de la dépense, c'est important.
02:27Alors qu'initialement, rappelez-vous, dans l'objectif du gouvernement qui avait été fixé, on avait quasimodo la même chose…
02:35Quasimodo, quasiment.
02:37Décidément, on est pas mal ce soir.
02:38Ce soir entre la CGT au lieu de la CSG, quasimodo au lieu de quasiment.
02:42La baisse des dépenses…
02:42C'est un bon mot pour décrire le budget.
02:44C'est Frankenstein, mais ça veut dire quasimodo.
02:46Donc on avait quasiment une baisse des dépenses aussi importante qu'une augmentation.
02:51Oui, mais quand on lit les préconisations du Conseil des prélèvements obligatoires, qui est rattaché à la Cour des comptes,
02:57lui, il propose d'aller taxer l'assurance-vie, le plan épargne-retraite, le plan épargne-logement…
03:02Et surtout le livret A.
03:04Le plafond, oui.
03:05Le livret A, effectivement, vous parliez tout à l'heure des ménages les plus modestes.
03:08Non, c'est une proposition qui a été très rapidement balayée par le gouvernement.
03:13On n'a pas attendu une semaine, comme pour la taxe foncière, pour indiquer que cette mesure ne serait pas retenue.
03:18Ce que propose l'organisme qui est rattaché à la Cour des comptes, c'est tout simplement d'abaisser le plafond du livret A,
03:26qui est actuellement à près de 23 000 euros, 22 950, je crois très précisément, et de le passer à 19 950.
03:33Et pour tout ce qui est au-delà de 19 950, eh bien, il y aurait une taxation.
03:39Mais attention, toutes ces mesures qui sont proposées, on a l'impression qu'on n'en mesure pas l'impact.
03:45Le livret A, aujourd'hui, il a une signification, il est utilisé pour financer le logement social.
03:55Donc, si vous prenez une telle mesure, bien évidemment, il y aura des conséquences.
04:00Alors, justement, du côté d'Horizon, pas question de voter ce budget, la sécurité sociale,
04:05notamment cette hausse de la CSG sur le capital, la suspension de la réforme des retraites.
04:10Édouard Philippe l'a fait savoir, vous êtes l'un des députés Horizon, celui du CHER, Louis Carverand.
04:18On en est là où ? Parce que là, on est mardi prochain, il va falloir voter.
04:21Alors, est-ce que ça avance ? Vous avez entendu ce que dit Sébastien Lecornu ?
04:24Ça serait terrible de ne pas voter ce budget de la Sécu.
04:27On mettrait en péril, d'ailleurs, le financement de la sécurité sociale.
04:30Oui, d'abord, un mot pour vous dire que nous, disons non à la hausse de la CSG, on dit sur le capital,
04:35mais en réalité, c'est sur des produits Assurance-vie, PEL, plan d'épargne-reté, 15 millions de personnes.
04:44Donc, je trouve le mot taxation du capital est un peu trompeur.
04:48Donc, voilà. Après, effectivement, Sébastien Lecornu nous dit, sans budget, c'est un déficit colossal, 30 milliards, etc.
04:56Nous, on a une estimation qui est un peu différente.
04:58Finalement, ce que l'on est en train de voir dans les chiffres qu'on construit de notre côté,
05:03c'est que la situation avec ou sans budget, elle est relativement similaire.
05:06Pourquoi je dis ça ? Parce que quand le Premier ministre, il dit que c'est 30 milliards si on n'adopte pas de budget,
05:11il imagine qu'on n'en adopte pas du tout dans toute l'année 2026,
05:15et surtout que le gouvernement ne prend aucune mesure réglementaire de freinage,
05:19qu'il a tout à fait le droit de prendre de freinage des dépenses.
05:21Et à l'inverse, quand il dit que c'est 20 ou 21 le déficit avec un budget,
05:27il imagine que finalement, là, tous les débats qui vont avoir lieu dans les jours qui viennent,
05:32ne viennent pas modifier l'équilibre du texte sénatorial.
05:35Donc en fait, moi, ce que je pense qu'il va se passer, c'est que les lignes vont se croiser,
05:39les courbes vont se croiser, et il y a une situation possible
05:42où, avec un budget, on a un déficit qui est plus important pour la Sécurité sociale que sans budget.
05:49C'est bien une des préoccupations des députés Horizons.
05:51Je rappelle juste en passant que le dernier budget de la Sécurité sociale, PLFSS,
05:58qu'Édouard Philippe a eu en responsabilité comme Premier ministre,
06:00le déficit, c'était un milliard.
06:02Un milliard.
06:03C'était avant le Covid.
06:03Il y avait une majorité à l'époque, mais pardon, il joue à nous faire peur
06:09parce que Sébastien Lecornu, il a même écrit, et d'ailleurs Loïc Besson va nous en parler,
06:14à tous les directeurs de l'administration centrale
06:15pour mettre en place des scénarios du pire, en fait,
06:18si on n'arrivait pas à voter le budget.
06:21Qu'est-ce que ça aurait comme conséquences concrètes
06:23sur le financement de la Sécurité sociale ?
06:25Sur le remboursement des médicaments, etc., Loïc ?
06:28Oui, alors déjà, c'est la première fois politiquement
06:30que, entre guillemets, le Premier ministre sortait du déni.
06:33Pour l'instant, il disait, ça finira par passer.
06:34Là, il se projette dans le scénario du pire, en tout cas,
06:37d'un budget qui serait rejeté.
06:38Oui, certains disent d'ailleurs qu'il est peut-être un peu tard
06:40pour demander les conséquences aux administrations concernées,
06:42donc toutes celles qui dépendent de la Sécurité sociale.
06:47Déjà, en fait, toutes les promesses, tous les financements ne seraient pas là.
06:50Donc, c'est-à-dire qu'il n'y aurait pas de création de place dans les EHPAD.
06:52Il n'y aurait pas le remboursement intégral des fauteuils roulants.
06:55Il n'y aurait pas ces 3 700 docteurs juniors
06:59qui seraient installés dans les déserts médicaux pour lutter contre ça.
07:03Et puis, il n'y aurait pas d'amélioration de la retraite des femmes.
07:06Voilà.
07:06Ça, c'est ce qui ressort des retours qu'a eu Matignon de la Sécurité sociale
07:11si le PLFSS, le budget...
07:13Et il n'y aurait pas la suspension de la réforme des retraites.
07:15Il n'y aurait pas la suspension de la réforme des retraites.
07:17Voilà.
07:17Et puis, il a demandé aussi toutes les conséquences que ça aurait
07:20sur le remboursement des professionnels de santé,
07:22donc autant les médecins de ville que dans les hôpitaux,
07:24que dans les services médico-sociaux pour les personnes âgées,
07:27pour les personnes handicapées.
07:28Les conséquences aussi que ça aurait pour le versement aux assurés de leur pension
07:31ou encore le versement aux familles des prestations.
07:34Oui, mais pardon.
07:35L'année dernière, il s'est passé la même chose.
07:38Oui.
07:38On n'a pas voté le budget de la Sécu.
07:40Et d'ailleurs, Michel Barnier, qui était alors Premier ministre,
07:42est tombé, a été censuré et est tombé.
07:45Bon, ça ne l'a pas empêché, finalement, François Bayrou, ensuite, en janvier,
07:49de faire passer un budget de la Sécu.
07:51En gros, ce que dit Sébastien Lecornu, quand on lit entre les lignes,
07:53c'est que moi, je ne vais pas partir.
07:55Je ne vais pas partir, les gars.
07:57Je ne serai pas Michel Barnier.
07:58Michel Barnier avait été renversé.
07:59Il n'a pas eu le choix que de partir.
08:01François Bayrou est arrivé.
08:02Ça avait déjà fait retomber la température chez tout le monde.
08:04Et un budget a pu être voté par 49,3.
08:07Là, ce que dit Sébastien Lecornu, c'est que vous voulez jouer à ça,
08:09mais ça peut durer très longtemps cette fois,
08:11parce que moi, je ne partirai pas.
08:12Et ça sera à vous de vous mettre d'accord sur moi.
08:13Rien ne l'empêche d'utiliser le 49,3.
08:16C'est lui qui s'empêche d'utiliser le 49,3.
08:18Parce qu'il redirait ses promesses, quoi, en fait.
08:20Mais alors, il y a 577 députés à l'Assemblée nationale.
08:23Et un oiseau rare.
08:24Il est là.
08:25Il est ce soir avec nous.
08:25Il vient d'Or et Loire.
08:27Pardon de vous présenter comme ça,
08:29mais vous êtes le seul député à avoir voté le budget.
08:31Bonsoir, M. le député Hubert.
08:33Oiseau rare, mais pas espèce en vue de disparition, j'espère.
08:35On verra.
08:36Alors, est-ce que vous êtes prêts, là aussi, à voter ?
08:38Alors, moi, je pense que la France a besoin d'un budget.
08:41Simplement parce que...
08:42Même s'il est mauvais.
08:44Il n'est pas parfait.
08:45Mais passer au filtre des commissions mixtes paritaires,
08:49du Conseil constitutionnel,
08:51à la fin, on a toujours quelque chose
08:53qui apporte de la stabilité
08:54et qui vaut mieux que l'incertitude totale.
08:57Il faut quand même se mettre à la place des chefs d'entreprise,
08:59à la place des ménages,
09:00qui vont s'engager dans l'année
09:01sans même savoir combien ils vont payer d'impôts
09:03ou de charges dans le courant de l'année.
09:05Ça n'est pas possible.
09:06Et contrairement à mon collègue,
09:08moi, je vois très bien comment on arrive
09:09à 29 milliards de dérapages.
09:11Il faut voir que dans le budget de la Sécurité sociale,
09:13plus de la moitié des dépenses
09:14sont des dépenses de prestations
09:16qui sont revalorisées dans leur ensemble
09:18systématiquement et automatiquement
09:19au 1er janvier et au 1er avril.
09:22Donc, si on rate l'échéance du 1er janvier
09:23et du 1er avril pour faire un certain nombre d'économies,
09:26la facture, elle va tomber immédiatement.
09:28Et ça, c'est un risque qui est dramatique.
09:30Je comprends, mais le budget
09:32qui est en train d'être adopté,
09:33enfin, en tout cas, que la gauche essaie de faire doter,
09:35parce qu'on voit bien qu'il y a un accord
09:37entre Sébastien Lecornu et Olivier Faure,
09:38c'est quand même pas un budget de réduction de déficit.
09:41C'est très loin des ambitions
09:42qui avaient été affichées par le gouvernement.
09:43C'est un budget de réduction de déficit,
09:45pas autant qu'on voudrait.
09:46C'est quasiment plus.
09:47Mais moi, ce que j'observe,
09:49c'est que ceux qui disent
09:49qu'ils ne veulent pas voter le budget,
09:52c'est au motif qu'il y aurait une CSG
09:54sur le patrimoine
09:55qui, de toute façon, va être dans la journée,
09:58faire l'objet d'amendements,
09:59de sous-amendements,
10:00qui va sans doute sortir complètement,
10:02transformer des discussions dans les heures qui viennent,
10:04mais qui porte sur, comme vous l'avez dit,
10:072,6 milliards en fonction des estimations.
10:12C'est quand même 15 millions de Français
10:13qui sont touchés.
10:13Alors que la réduction du déficit,
10:15elle va être beaucoup plus importante que ça,
10:17et que s'il n'y a pas de budget,
10:18on risque de creuser les déficits
10:19de 10 milliards de plus.
10:19Mais monsieur le député,
10:20ce sont toujours les mêmes qui payent.
10:21Bien sûr.
10:22Mais oui,
10:22c'est quand même pas la faute
10:24des 15 millions des pariants,
10:25si c'est mal géré quand même.
10:26– Je ne suis pas le défenseur de la CSG du patrimoine,
10:29et je comprends qu'on ne peut pas faire payer
10:32le redressement en permanence des finances publiques
10:34et les dépenses sur les petits épargnants.
10:37– Monsieur le député,
10:37où sont les économies ?
10:38Vous avez beaucoup de courage
10:39pour inventer des taxes et des impôts ?
10:41– Les économies,
10:41ils sont dans la deuxième partie du texte
10:43que nos collègues ont refusé de voter
10:45et que du coup,
10:45nous n'avons pas pu examiner.
10:46– Justement.
10:47– Donc, moi, je pense que le but,
10:49c'est quand même d'aller jusqu'au bout.
10:50Et là où on peut se retrouver
10:51avec mon collègue d'Horizon,
10:53en revanche,
10:53c'est que quand le Premier ministre nous dit
10:55« Nous avons la responsabilité, nous députés,
10:57d'adopter un budget ».
10:59Moi, je crois qu'il a aussi, lui,
11:00la responsabilité de donner un budget à la France
11:02et qu'à la fin, au nom de cette responsabilité,
11:05il doit engager sa responsabilité sur le budget.
11:07Ça s'appelle l'article 49 alinéa 3.
11:08– Donc, il faut le 49 à 3.
11:10– Et à mes yeux,
11:10ce n'est pas simplement une option,
11:12c'est une obligation.
11:12C'est une obligation morale et politique.
11:14– Et ça passera ou il sautera ?
11:15– Moi, je ne pense pas qu'il y ait une majorité
11:16qui veuille le chaos et renverser le gouvernement.
11:19Je pense que l'article 49.3
11:20a été fait exactement pour cela,
11:22à part le général de Gaulle,
11:25et si on ne le fait pas…
11:26– Donc, il ne faut pas qu'il s'en tête,
11:27Sébastien Lecornu ?
11:28– Ce n'est pas ça,
11:28mais on a déjà vécu ça il y a dix jours.
11:30À un moment donné, il y a un effet domino,
11:32personne ne veut s'engager,
11:33tout le monde pointe ce qui ne va pas
11:34et à la fin, on se retrouve tout seul
11:36à voter le budget sur 577.
11:37– Vous avez entendu ce qu'il ne cesse de répéter,
11:39Sébastien Lecornu ?
11:40Il dit « ce n'est pas mon budget,
11:41c'est le budget des parlementaires ».
11:42– C'est évidemment son budget.
11:44– En gros, si vous n'y arrivez pas,
11:46c'est votre faute.
11:47Parce que ce n'est pas une façon
11:48de se défausser sur vous.
11:49– Sauf que qui présente le texte
11:50qu'on discute, c'est le gouvernement,
11:52c'est le gouvernement qui l'a écrit.
11:53Et je trouve que ça commence
11:54à devenir un petit peu curieux,
11:56cette façon de dire
11:58« prenez vos responsabilités
11:59parce que je ne veux pas engager la mienne ».
12:01– Oui, c'est vrai.
12:02– C'est extrêmement curieux.
12:03En fait, le 49-3, ça a plein de défauts.
12:05Mais quand vous avez une assemblée
12:06qui est complètement divisée
12:07en trois parties à peu près équivalentes
12:09qu'il n'y a pas de majorité,
12:10ça peut être un petit peu utile quand même,
12:13même si on ne l'aime pas.
12:14– Oui, mais c'est un engagement
12:15qu'il a pris auprès des socialistes.
12:17On peut comprendre
12:18qu'il veut respecter son engagement.
12:19– Pour ouvrir la discussion,
12:20et il a très bien fait,
12:21ça a permis d'amorcer une discussion
12:22avec les socialistes, etc.
12:24– Mais là, on a changé.
12:25– Mais là, ça risque de les braquer.
12:26– Non, parce que vous avez
12:27plein de responsables socialistes,
12:29à commencer par François Hollande,
12:30qui ont dit qu'ils n'étaient plus opposés
12:32maintenant au 49-3.
12:34Parce que la seule façon,
12:35avec l'Assemblée qu'on a,
12:36dans laquelle on siège tous les deux aujourd'hui,
12:38de figer un deal, un accord
12:41avec des partis différents.
12:42Mais c'est le 49-3.
12:43Parce que là, ce qu'on ne se dit pas,
12:45c'est que dans les jours qui viennent,
12:46il peut y avoir des dérapages
12:47dans tous les sens.
12:48On le voit sur le projet de loi de finances.
12:50Il y a des votes qui sont perdus
12:51par le gouvernement,
12:53par les gens qui le soutiennent, etc.
12:55Sans arrêt.
12:55Là-même, depuis hier,
12:57c'est des choses pas très très graves,
12:58mais où les votes ont été perdus.
12:59Et donc, le 49-3, ça a une utilité.
13:02– C'est envisagé le 49-3 ?
13:03– Il a redit encore,
13:04Sebastien Lugand,
13:04non, il n'y aura pas de 49-3.
13:06Mais ce qui est vrai,
13:06c'est que maintenant,
13:07même les socialistes ont du mal à le dire.
13:09Ça arrangerait les socialistes
13:10qui ont un 49-3
13:11dans lequel il mettrait les concessions
13:12qu'il leur a faites.
13:13Ça arrangerait tout le monde.
13:13C'est compliqué pour lui
13:14de faire marche arrière maintenant.
13:16Et oui, il ne veut pas
13:17prendre sa responsabilité, lui,
13:19mais il a aussi raison de dire
13:20que c'est aux parlementaires
13:21de savoir faire des concessions.
13:22Et le problème,
13:23c'est qu'il y a une présidentielle
13:24dans moins de deux ans
13:25et que si les députés d'Edouard Philippe
13:27sont quand même arc-boutés
13:28sur cette mesure,
13:29c'est bien aussi pour des raisons politiques.
13:31– Juste, j'ai fait le bureau politique
13:34et la réunion du groupe
13:36des députés Horizon.
13:37Ce n'est pas pour des raisons
13:38avec la présidentielle.
13:40Pourquoi est-ce qu'on s'est exprimé ?
13:41Pour deux raisons.
13:41Un, parce qu'on a voulu dire très tôt,
13:43contrairement à pas mal de groupes,
13:44qu'est-ce que nous, on allait voter ?
13:45Pour ne pas qu'il y ait de surprises,
13:46si rien ne change, etc.
13:47Et aussi pour pouvoir améliorer le texte.
13:49Et j'espère qu'on va y arriver
13:50sur la question de la CSG
13:51dès aujourd'hui.
13:53Donc, c'est ça, en fait, la raison.
13:56Et la deuxième chose,
13:56c'est que nous,
13:57on est profondément, sincèrement convaincus
13:59que c'est irresponsable
14:01d'arriver à un budget
14:04avec un déficit de cette ampleur.
14:06Et en plus,
14:07si quand vous comparez
14:08les deux situations,
14:09avec ou sans budget,
14:10vous avez un déficit
14:11qui est à peu près le même,
14:12mais que dans la version avec budget,
14:15vous taxez 15 millions de Français,
14:17vous envoyez un signal
14:19qui est délirant
14:19sur la réforme des retraites
14:21et vous sacrifiez une génération
14:22et vous sacrifiez peut-être
14:24la possibilité de demain
14:25de dire aux Français
14:26qu'il faut travailler plus,
14:27en quoi nous,
14:28nous croyons profondément,
14:29vous voyez un peu
14:30l'équilibre qui ne nous convient pas.
14:31Là où le député
14:32a parfaitement raison,
14:33c'est qu'effectivement,
14:34si on n'a pas de budget,
14:35on aura 30 milliards de déficit,
14:40mais qu'on peut freiner.
14:42C'est-à-dire que la ministre
14:43a la possibilité
14:44de prendre certaines mesures
14:46pour freiner la dépense,
14:48comme par exemple,
14:49elle peut prendre un décret
14:50sur les franchises médicales,
14:52ce qui permettra
14:53d'avoir des recettes supplémentaires
14:56et de limiter le déficit.
14:57Peut-être que le gouvernement
14:58ne veut pas l'assumer, ça.
14:59Si, si,
15:00elle l'assumera parfaitement.
15:02Oui, parce que ça faisait partie
15:03de la copie initiale
15:04du gouvernement.
15:05Et puis,
15:05il y a aussi
15:06le prix des médicaments.
15:07Vous le savez que le gouvernement
15:08veut entamer une discussion
15:09avec les grands laboratoires,
15:12justement,
15:12pour faire baisser
15:13le prix des médicaments.
15:14Là aussi,
15:14ça permettra,
15:15au cours de l'année 2026,
15:17de réduire le déficit.
15:18Justement,
15:19Jean-Baptiste Léon,
15:20puisque vous êtes directeur
15:21des publications
15:21de ces Contribulables Associés,
15:22vous avez écrit,
15:23vous,
15:23le livre noir
15:24de l'argent public
15:26aux éditions Hugo Doc.
15:27Qu'est-ce que vous pensez
15:28de la discussion,
15:28vous voyez les économies ?
15:31C'est un cauchemar pour vous ?
15:32C'est un cauchemar,
15:33oui.
15:33On parlait de Johnny Hallyday
15:34tout à l'heure,
15:35qui chantait le fameux pénitentier.
15:36Est-ce qu'on va en sortir
15:37de ce pénitentier fiscal ?
15:38C'est la question
15:38qu'on peut se poser.
15:39Mais pareil,
15:40on peut prendre la métaphore.
15:42On enjambe,
15:42on enfourche,
15:43pardon la machine
15:44à remonter le temps
15:45d'acheter Wells
15:45et on voit qu'en France,
15:46ça fait 50 ans
15:47qu'on a mis les déficits.
15:4850 ans,
15:49le dernier déficit bénéficiaire,
15:50c'était 1974.
15:51Donc on est vraiment
15:52dans une logique de la dépense.
15:54On parlait de taxes aussi
15:54au début du plateau.
15:55Taxe, taxe, taxe,
15:56la fameuse source des inconnues.
15:57Les sources d'économie,
15:58il y en a pourtant.
15:58Il y en a pourtant.
15:59On voit,
16:00vous avez eu un BFM
16:01avec Elab
16:01qui a sorti
16:02un très très bon sondage hier
16:03qui démontre
16:04que les Français
16:05estiment que leur argent
16:06est très très mal dépensé
16:07et les Français
16:08pointent aussi
16:09tout un gisement d'économie
16:11que je liste
16:12dans cet ouvrage.
16:1387% des Français
16:14estiment que leur argent,
16:16l'argent public en France
16:17est mal utilisé.
16:18Donc les Français
16:18sont assez lucides.
16:19Il y a un problème.
16:20Il y a un problème.
16:20Il y a un problème
16:21de dépense de l'argent public.
16:23Il y a un problème
16:23de transparence.
16:24Mais elles sont où
16:24les sources d'économie ?
16:25Rapide.
16:26Partout.
16:26C'est ça qui est intéressant
16:27et c'est là qu'on voit
16:28qu'il y a de la manœuvre
16:28et de la marge de manœuvre.
16:29Mon bouquin le dit bien,
16:30je pense,
16:31et ce sondage le dit bien aussi.
16:32Partout on peut agir.
16:33Et pourquoi on n'agit pas là ?
16:34Écoutez,
16:35manque de courage politique,
16:36c'est évident.
16:38Manche de courage politique,
16:39une complexité du système aussi.
16:41La France,
16:42c'est des tuyaux
16:43dans tous les sens.
16:44C'est très compliqué
16:44parfois de fermer les vannes.
16:46Mais je pense
16:47que c'est aussi aux politiques
16:48de s'imposer
16:49face à la haute administration
16:50et aux syndicats
16:51qui sont...
16:52Ah bon,
16:52c'est la haute administration
16:53qui bloque souvent ?
16:55En partie.
16:55Vous voyez bien,
16:56on sait,
16:57le ministre passe,
16:58le haut fonctionnaire reste.
16:59Et les ministres
16:59repassent beaucoup là.
17:00Voilà,
17:01l'éducation nationale,
17:01c'est six ministres
17:02en deux ans.
17:04La santé,
17:04c'est quasiment dix.
17:05On parle souvent
17:06des normes,
17:06des agences,
17:07des compagnies.
17:09Et autres,
17:09est-ce qu'il y a vraiment
17:10un convivier d'économie ?
17:11Les politiques en tant que maires,
17:14par exemple,
17:14dans la commune,
17:15en sont victimes.
17:15Les agents publics
17:16en sont victimes.
17:17Les entrepreneurs
17:17en sont victimes.
17:18Les citoyens en sont victimes.
17:18Ça se monte à combien de milliards,
17:19ça ?
17:20On le sait ou pas ?
17:20Vous l'avez chiffré ?
17:21Oui,
17:22il y a eu un très très bon rapport,
17:23par exemple,
17:23dans les interactions
17:24entre l'État
17:25et les collectivités locales
17:26qui a été chiffré
17:26par Boris Ravignon,
17:27qui est l'actuel maire
17:28de Charles-le-Ville-Mazière.
17:29C'est un rapport
17:29qui est sorti l'année dernière.
17:31Il chiffre ça
17:31à 7 milliards et demi par an.
17:33C'est quasiment
17:33le budget de la justice
17:34parce qu'il y a trop
17:36d'intervenants,
17:36il y a trop de strates,
17:37tout le monde se marche
17:37sur les pieds,
17:38il n'y a pas de responsabilité
17:39bien définie dans les projets.
17:41On le voit encore
17:41avec le scandale
17:42qui est sorti hier
17:43sur le fameux logiciel
17:44de la police
17:45qui a coûté
17:46plus de 250 millions d'euros
17:47en dix ans
17:47et qui est inutilisable
17:48parce que là,
17:49pareil,
17:56avec le soutien
17:57de mes collègues,
17:58j'ai fait voter une loi
17:59sur la simplification
17:59du droit de l'urbanisme
18:00et effectivement,
18:01nous, maires,
18:03on est...
18:03Les décrets sont sortis ou pas ?
18:04La loi a été publiée
18:06il y a 15 jours
18:06mais vous avez...
18:07Il manque les décrets
18:08d'application ?
18:09Alors non,
18:09on s'est débrouillé
18:10pour que ce soit
18:11d'application directe
18:12avec une formule
18:12mais il faut voir que...
18:15Mais il n'y a jamais
18:16suivi des faits en fait.
18:16Il y a 15 ans,
18:17on avait 1200 pages
18:18pour le code de l'urbanisme.
18:19Aujourd'hui,
18:20c'est 3600.
18:21Et donc,
18:21il y a des surcoûts
18:26et aujourd'hui,
18:27on parle de décentralisation,
18:28le Premier ministre l'a fait
18:29mais c'est un mot
18:29qui est devenu totalement creux
18:30parce que les maires d'aujourd'hui
18:31ont beaucoup moins de pouvoir
18:33que ceux d'il y a 40 ans.
18:34Moins de pouvoirs financiers,
18:35moins de pouvoirs réglementaires,
18:36moins de pouvoirs juridiques
18:37et donc la machine,
18:38l'action publique se bloque
18:39et il n'y a plus que des surcoûts
18:41notamment des surcoûts administratifs
18:42effectivement.
18:44Vous parliez des agences
18:45et des opérateurs de l'État
18:46dans ce budget
18:47de la sécurité sociale
18:48et un article 47
18:49sur lequel nous,
18:50on se bat aussi,
18:51il augmente
18:51le budget par exemple
18:53de l'Agence nationale
18:54de santé publique
18:55de 70 millions d'euros.
18:58Il y a la CSG,
19:00etc.
19:01Donc on continue
19:01à augmenter les dépenses.
19:03Exactement.
19:04En fait,
19:04c'est un budget
19:05qui demande l'effort
19:06aux patients,
19:08à ceux qui travaillent,
19:09c'est bien ce qui nous pose
19:10problème aussi sur le fond.
19:11On a une différence fondamentale
19:13à la santé
19:13qui va nourrir la bureaucratie.
19:15C'est ça le problème ?
19:16Oui,
19:16ça n'améliorera pas forcément
19:17le son du patient.
19:18C'est un budget
19:19qui demande l'effort aux autres
19:20et qui ne commence pas par les pas.
19:21Donc il faut voter la partie recettes,
19:23examiner les dépenses
19:24et puis faire un amendement
19:25pour baisser ces dépenses-là.
19:25Les dépenses,
19:26on imagine assez peu
19:27de réduction de dépenses quand même.
19:30On l'a vu dans les discussions
19:31depuis plusieurs semaines.
19:32Évidemment,
19:32quand tous les députés
19:33total,
19:34quels que soient les groupes,
19:36mettent des centaines
19:37de milliards d'euros
19:37d'amendements additionnés
19:39pour augmenter les dépenses
19:40dans tous les sens,
19:40voilà.
19:41Mais je pense que là aussi,
19:42on revient toujours
19:42au même problème.
19:43C'est la responsabilité
19:44des parlementaires
19:44mais aussi du gouvernement
19:45de remettre de l'ordre
19:46et de la méthode
19:47dans le dispositif.
19:48Le seul à avoir vraiment
19:49pointé du doigt
19:51les dépenses,
19:52c'était François Bayrou.
19:53Exactement.
19:53Il avait vraiment documenté
19:55sa politique
19:56et il savait exactement
19:57là où il fallait tailler.
19:59Et les députés
19:59l'ont fait tomber.
20:00Exactement.
20:01Merci.
20:01Merci à tous.
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