- il y a 2 jours
Marschall Truchot, du lundi au jeudi de 17h à 19h avec Olivier Truchot & Alain Marschall. Deux heures pour faire un tour complet de l’actualité en présence d’invités pour expliquer et débattre sur les grands sujets qui ont marqué la journée.
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00:00Ça a été une annonce qui a secoué le landerno politique la semaine dernière.
00:05L'annonce de la taxe foncière, la hausse, le réajustement de la taxe foncière.
00:09Sauf que là, vu l'ampleur de la polémique, le gouvernement a décidé d'appuyer sur le frein.
00:14Comment ça s'est passé ?
00:15Ça s'est passé au Sénat, où nous retrouvons Hugo Capelli en direct pour BFMTV.
00:19Hugo, et c'est le Premier ministre Sébastien Lecornu qui s'est lui-même chargé de l'annonce.
00:23Oui, et c'est l'annonce de la journée à retenir ici au Sénat.
00:30Sébastien Lecornu qui a donc annoncé qu'il revenait sur la hausse de la taxe foncière.
00:36On le rappelle, cette hausse de la taxe foncière, elle devait concerner environ 7 millions de foyers.
00:41C'était une hausse de plusieurs dizaines d'euros.
00:44Sauf que ça touche au portefeuille des Français et donc la classe politique était consternée.
00:50Le Rassemblement national qui avait demandé au gouvernement de revoir sa copie.
00:53Des voix s'étaient aussi élevées au sein du camp gouvernemental.
00:58Le gouvernement qui avait répondu à cela en mettant en place un certain nombre de consultations.
01:04Jusqu'à ce matin, il y avait une consultation avec des ministres et des élus locaux.
01:08Sébastien Lecornu qui demande à ce que les concertations se poursuivent au niveau départemental.
01:14Il veut une nouvelle méthode pour la gestion de la taxe foncière.
01:18On va écouter le Premier ministre.
01:20Il faut changer de méthode à court terme et il faut changer de méthode désormais à long terme.
01:24Toute approche nationale est morte née.
01:27Donc il va falloir revenir à une approche départementale, voire même à une approche infradépartementale, voire même commune par commune.
01:34Si on a une approche infradépartementale ou départementale, ça va prendre du temps.
01:38Et donc j'ai demandé au ministre concerné de dilater ce calendrier pour nous emmener jusqu'au mois de mai ou juin pour permettre cette approche départementale.
01:46Et on essaye une bonne fois pour toutes, même si ce n'est pas facile, de tracer un chemin nouveau sur la révision des bases locatives.
01:51Je pense que c'est l'intérêt général qui le commande.
01:53En tout cas, merci pour la mobilisation des parlementaires sur ce dossier.
01:55Selon Sébastien Lecornu, les calculs autour de cette taxe foncière sont trop vieux, trop obsolètes.
02:02Et surtout, elle ne doit plus être gérée au niveau national, mais au niveau départemental, au niveau local.
02:08Maintenant, il faudra voir si cette annonce sera suivie des faits dans les prochains mois.
02:12– Merci Hugo Capilla en direct du Sénat et Théo Touché pour BFM TV.
02:16– Avant de revenir sur ce fiasco politique pour Sébastien Lecornu qui est obligé de se déjuger,
02:21il faut rappeler pourquoi l'administration fiscale voulait réactualiser cette taxe foncière qu'on a appelée taxe bignoire.
02:29Expliquez-nous, Gétane.
02:30– Alors, la taxe foncière, elle est calculée sur la base, sur une base cadastrale.
02:37– Cette base cadastrale, elle dépend du niveau de confort.
02:41Ce niveau de confort, il dépend de quoi ?
02:43Du nombre de points d'eau que vous avez dans votre logement, de l'électricité,
02:48d'un certain nombre de points qui font que ça vous augmente la surface qui est taxable.
02:55– Par exemple, si j'ai un sel et une bignoire chez moi, ça rajoute quelques mètres carrés à la surface générale global de mon domicile.
03:02– La base taxable des logements n'a pas été réévaluée depuis 1970.
03:09Et aujourd'hui, il y a un certain nombre de logements qui ont bénéficié de rénovations,
03:15des rénovations qui n'ont pas été déclarées à l'administration fiscale
03:19et dont la taxe foncière aujourd'hui n'est pas à son juste niveau.
03:24Ce que demandait…
03:25– Attendez, pardon, parce qu'il faut expliquer aux Français,
03:27quand par exemple j'ai une douche et je change ma douche en bignoire, il faut que je le déclare au fisc.
03:30– Oui, tout à fait. Et d'ailleurs, c'est très intéressant parce que justement,
03:33si vous passez de douche à bignoire, en fait, votre taxe foncière, elle va diminuer.
03:39C'est l'installation d'une douche qui est considérée comme un confort supplémentaire.
03:44Ça, c'est la première chose.
03:44– Bon, la douche, c'est plus confort que l'anima.
03:46– Oui, tout à fait. Exactement. Enfin bon, bref.
03:48– Là, il y a des restos qui sautent alors.
03:50– Donc aujourd'hui, le gouvernement estime, enfin le gouvernement, l'administration plus exactement,
03:54estime que quasiment tous les foyers français en 2025 ont l'électricité et l'eau courante.
04:03– Donc il y a de l'argent à récupérer ?
04:04– Il y a de l'argent à récupérer.
04:06Et je précise une chose, c'est qu'il y a eu une réunion qui a eu lieu avec les élus locaux,
04:11justement sur ce point très précis en juin dernier,
04:15et que justement à l'issue de cette réunion, il a été acté qu'il y aurait une revalorisation de cette base taxable
04:23et que le bénéfice à hauteur de 466 millions d'euros serait redistribué aux collectivités.
04:32Un certain nombre de maires nous ont confirmé ces éléments.
04:36On rappelle aussi une chose, c'est que ces critères de confort,
04:40ça fait des années maintenant qu'on parle d'une réévaluation.
04:43– Alors, il y a des personnalités politiques qui sont satisfaites bien évidemment
04:47de ce que le gouvernement appuie sur le frein.
04:50Gabriel Attal, l'ancien Premier ministre, locataire de Matignon,
04:54qui, excellente nouvelle pour les propriétaires, que nous réclamions depuis le premier jour,
04:58merci au Premier ministre pour cette décision.
05:00Jordan Bardella à son tour, grâce à la mobilisation rapide du RN, dit-il,
05:05et avec votre soutien, nous avons fait annuler la scandaleuse hausse de la taxe foncière
05:09qui allait frapper les millions françaises et nous avons fait respecter la France des propriétaires.
05:12– Pourquoi Sébastien Lecornu s'est pris les pieds dans le tapis avec cette histoire ?
05:15– Sur ce sujet, il y a eu visiblement un emballement, en tout cas, de la classe politique
05:21qui était logique, étant donné que la taxe foncière, ça parle à énormément de Français.
05:26– Et qu'elle a augmenté pour quasiment tous les Français ces dernières années.
05:29– Et qu'elle avait déjà augmenté dans une période évidemment de débat budgétaire
05:34et donc le sujet était éminemment sensible.
05:37On nous explique en coulisses que Matignon n'avait peut-être pas complètement intégré
05:43tout ce qui allait se passer autour de ce dispositif
05:45et que Bercy avait, semble-t-il, autogéré, autodirigé un peu ce point
05:52et ça avait créé un certain nombre de frictions.
05:54– Parce que je me souviens que le Premier ministre, dans un premier temps,
05:56c'était un peu défaussé justement sur l'administration,
05:58en disant, c'est pas nous les politiques,
06:00c'est l'administration qui veut simplement, depuis des années, réévaluer.
06:03Mais c'était quand même l'argument au début.
06:05– C'est vrai, c'est vrai.
06:06– Et puis ils sont allés même plus fort.
06:07Moi j'ai une ministre avec qui j'ai échangé en début de semaine
06:10qui m'a dit, c'est franchement la première grosse bourde,
06:14on aurait dû tirer sur la prise tout de suite.
06:16Débrancher tout de suite cette mesure, ils le font rapidement.
06:19– Alors que le Premier ministre au début l'a plutôt défendue au début.
06:21– On aurait dû tirer sur la prise tout de suite
06:23et effectivement, elle me ciblait les fonctionnaires,
06:25les hauts fonctionnaires de Bercy en disant, je cite,
06:28« Ces mecs-là, de toute façon, vont toujours trouver une bonne raison
06:31de vous expliquer que tout ça est parfaitement normal.
06:33Qu'ils viennent tracter sur les marchés avec nous,
06:35rencontrer des vrais gens. »
06:36Donc ça a été vraiment l'opposition entre les technocrates de Bercy
06:40et certains membres du gouvernement,
06:42qui sont des élus qui rencontrent des gens
06:43et qui, à l'instant même où cette mesure a été annoncée,
06:46ont eu des remontées immédiates de leurs électeurs.
06:49– Sébastien Lecornu, le malin, comme on le décrit,
06:51là, du coup, il n'a pas senti les choses.
06:53– Il a débranché la prise après peu de temps quand même,
06:55ça faisait une semaine.
06:55– Oui, et la façon dont il s'exprime…
06:57– Il a pris une décharge quand même.
06:58– Il a pris une décharge au passage.
07:00La façon dont il s'exprime tout à l'heure devant les sénateurs
07:02lui permet, en tout cas, avec son habileté,
07:06celle que vous soulignez, Olivier,
07:07de sembler donner le point, en fait, à tout le monde.
07:10Il remercie les parlementaires pour leurs alertes
07:13et pour leurs avis sur la question.
07:16Il défend, à cette occasion, son chantier de décentralisation.
07:19C'est quelque chose qui revient beaucoup dans sa voix
07:22ces dernières semaines.
07:22Il a marqué un certain nombre de points la semaine dernière,
07:25notamment devant les maires et d'autres collectivités
07:28dans des discours récents.
07:30Et donc, c'est peut-être pour lui une façon de montrer
07:32qu'il a su tirer une leçon.
07:34– Pour l'instant, c'est suspendu.
07:35– Non, ce n'est pas suspendu, en fait.
07:36Ce qui est intéressant, c'est juste que ça ne va pas être décidé
07:40au niveau national.
07:41C'est-à-dire qu'il donne la balle, effectivement, au département
07:45pour estimer…
07:47– Votre baignoire, elle a déclaré.
07:48– Pour estimer combien de logements sont potentiellement concernés,
07:51le Premier ministre qui rappelle qu'il y a certains départements
07:54qui ne sont même pas concernés par cette mesure.
07:56– Oui, c'est surtout les départements ruraux
07:58où il y avait des maisons anciennes, des cabanons et autres,
08:01et qui ont été réaménagées.
08:02Monsieur le maire, justement, qui est avec nous,
08:04Antoine Nommé, maire de Wittenheim.
08:05Vous étiez présent à la réunion, ce matin ?
08:07– Oui, en tant que trésorier général de l'AMF
08:09et co-président de la commission des finances de l'AMF.
08:12Il y avait toutes les associations d'élus.
08:14Mais je représentais l'AMF, dont le président est David Lissnard
08:16et le premier vice-président André Magnyel.
08:17– Donc c'est vous qui avez le bébé maintenant ?
08:19– Alors, comme souvent, c'est-à-dire que nous sommes
08:22dans le dernier grand pays centralisé d'Europe,
08:25mais lorsqu'il y a des difficultés, on se souvient
08:27que la démocratie locale est agile
08:28et que ce sont les maires qui sont en contact
08:31avec les citoyennes et les citoyens.
08:33Et sur ce sujet comme sur d'autres,
08:34c'est à nous qu'on demande des comptes.
08:36C'est pas parfois à ceux qui sont éloignés du terrain.
08:39– Alors comment vous allez faire avec ce calcul de la taxe foncière ?
08:41Il obsolète d'abord le mode de calcul ?
08:43– D'abord, on a découvert ça, on avait le congrès des maires la semaine dernière.
08:46Moi, j'animais des tablerons de finances
08:47avec le président du Sénat et d'autres.
08:49On est en plein dans la discussion sur le projet de loi de finances.
08:53Je le rappelle, on veut nous ponctionner 7,5 milliards d'euros.
08:57Et donc, nous ne sommes pas d'accord que, comme d'habitude,
09:00les collectivités locales soient la variable d'ajustement
09:02de la mauvaise gestion des finances de l'État.
09:04Puis cette affaire arrive, elle porte sur 5...
09:06– On ne peut pas dire que les collectivités territoriales
09:08gèrent bien non plus leurs finances.
09:10– Alors, je ne suis pas d'accord avec vous.
09:12Globalement, nous sommes soumis à la règle d'or.
09:14Il y a des exceptions.
09:15– Oui, il y a des exceptions.
09:16– La dette en proportion des collectivités locales a baissé,
09:19alors que la dette de l'État a explosé.
09:20Alors, bien sûr, on peut toujours trouver des explications,
09:22mais globalement, nous ne pouvons pas emprunter pour le fonctionnement.
09:25– Mais certains le font quand même.
09:27– Alors, je n'en connais pas pour ma part.
09:30Je suis élu depuis longtemps chez moi en Alsace,
09:32et je peux vous dire que je vois bien au niveau de l'AMF
09:34combien les élus locaux s'investissent dans la population.
09:35– Mais est-ce que la taxe foncière, parce que là, ça va être décidé localement,
09:38mais les Français veulent savoir, est-ce que oui ou non, ça va encore augmenter ?
09:42– Alors, ça ne veut rien dire.
09:42Premier point, la raison initiale de tout cela,
09:45c'est la suppression de la taxe d'habitation.
09:47On s'y est opposé.
09:48Ça veut dire que la charge fiscale ne pèse que sur une partie de la population.
09:53Ça n'est pas civique.
09:54Nous considérons que chacun doit participer de façon modérée,
09:57proportionnée aux charges communes,
09:59parce que ça fait fonctionner les services publics.
10:00Donc, il y a un blocage sur la foncière bâtie.
10:02– Mais pardon, mais vous avez tous augmenté la taxe foncière ces dernières années, les maires ?
10:06– Pour l'essentiel, les augmentations sont venues de la revalorisation des bases,
10:10qui est décidée par la loi sur la base de l'inflation.
10:13Après, il y a eu des augmentations importantes.
10:15– Au-delà de l'inflation, pardon.
10:17– 85% des maires n'ont pas touché au taux.
10:19C'est vrai qu'il y a eu quelques grandes villes et des situations…
10:21– Paris, c'est combien ? Plus 65 ?
10:22– Oui, mais je vous parle, moi, de l'ensemble du pays.
10:25Et c'est surtout l'augmentation des bases.
10:27Et l'augmentation des bases, c'est l'inflation et c'est la loi.
10:29– Question très concrète, c'est ce qu'on a entendu par certains ministres notamment,
10:34qui disaient, mais en fait, cette hausse de la taxe foncière,
10:36y compris si elle a été décidée par des technocrates à Bercy,
10:40les élus locaux la demandent parce que, si je me permets,
10:43ils n'ont plus un rond dans les caisses.
10:44Est-ce que vous, vous êtes favorable à une hausse de la taxe foncière ?
10:47– Alors, c'est très clair, la réunion de juin, c'est une réunion technique,
10:50au cours de laquelle la DGFIP, l'administration concernée,
10:52a évoqué 15 ou 16 sujets.
10:54Les maires ont découvert cette affaire la semaine dernière en plein congrès.
10:57– Est-ce que vous vous dites qu'il faut augmenter la taxe foncière
10:59parce qu'on n'a plus d'argent ?
11:00– Non, alors, nous, nous pensons qu'il faut revoir totalement la fiscalité locale,
11:05que chacun doit contribuer aux charges communes.
11:07– Il faut que les locataires payent un peu.
11:09– L'objectif, c'est que chacun contribue aux services publics de proximité
11:13parce que les services publics de proximité,
11:15c'est les services que fréquentent les habitants.
11:17– Mais qui paye ?
11:18– Alors, au jour d'aujourd'hui, c'est déséquilibré.
11:20– Qui doit payer demain ? Qui doit payer davantage ?
11:22– Les locataires.
11:22– L'ensemble des citoyens doit participer aux services publics de proximité.
11:25– Non, pas seulement les propriétaires et les locataires.
11:27– Tout à fait, c'est la position constante de l'AF,
11:29mais de façon proportionnée, en modulant en fonction du revenu,
11:33on l'a toujours dit.
11:34C'est-à-dire que l'impôt est mauvais lorsqu'il est lourd,
11:37lorsqu'il est mal fichu.
11:39Et nous, ce que nous contestons, c'est que là, ce qui a été fait,
11:42c'est qu'on a un système totalement bancal qu'on condamne
11:44et on en rajoutait.
11:45Nous avons, je l'ai dit, découvert cette affaire moi-même, mercredi dernier.
11:49– Personne ne vous avait été prévenus.
11:50– Les maires n'étaient pas prévenus.
11:52– Et quand vous entendez, c'est ce que veulent les maires ?
11:55– Non, pas du tout.
11:57Les maires ne veulent pas de la prime de 500 euros
11:59et ils ne veulent pas qu'on taxe leurs habitants.
12:00– Mais vous voulez qu'on vous laisse le mode de calcul à ce moment-là ?
12:03– Pas forcément, parce que nous sommes attachés à l'égalité républicaine.
12:06Quand vous êtes maire d'une grande ville, vous avez des services,
12:09vous pouvez faire les calculs.
12:10La France, c'est d'abord un grand pays rural.
12:12Il y a 34 000 communes rurales.
12:13Donc, nous ne mettons pas en cause le rôle du ministère du Budget
12:16et des services locaux.
12:18Mais ils n'ont pas travaillé avec les élus.
12:19C'est-à-dire que l'arion tout à l'heure,
12:20qui s'est déroulée dans une bonne ambiance,
12:22on a dit à Madame Gatel et Madame de Montchalin,
12:24travaillez avec nous.
12:26– Mais ça veut dire quoi le donner au département,
12:28alors le mode de calcul ?
12:29Ça va se passer comment ?
12:30– Je n'en sais rien, c'est une annonce politique.
12:32Moi, je travaille sur des choses de fond.
12:34Par exemple, j'ai regardé sur quoi c'était fondé
12:36dans le Code général des impôts.
12:37Nous, les élus locaux, on est des gens qui,
12:40au-delà des discours, essaient de voir comment c'est applicable.
12:43– Mais qu'est-ce que vous dites à ceux qui nous regardent
12:44et qui se disent, de toute façon, au final,
12:45ce sera la même chose, c'est dans ma poche
12:46qu'on va aller chercher l'argent ?
12:50– Comme par hasard, ça sera après les municipales, quand même.
12:54– Non, mais je ne sais pas, c'est un hasard,
12:56mais c'est en juin, les municipales seront passées.
12:58– Ce que je vais vous dire, c'est que ça ressemble
13:00à une opération de diversion.
13:01C'est-à-dire que le gouvernement veut ponctuer
13:037,5 milliards sur les services publics locaux
13:05et cette affaire que nous ne connaissions pas
13:07touche 7 millions de contribuables
13:09pour le plus de 500 millions d'euros.
13:11C'est bizarre.
13:12– C'est une estimation de l'administration fiscale
13:16et on a vu ces derniers temps qu'ils avaient tendance
13:18à se tromper.
13:19– Après, 500 millions, c'est un coût économique
13:22qui est réduit par rapport au coût politique
13:23qui a été payé par le gouvernement.
13:24C'est ce que me disait cette ministre
13:25dont je vous parlais tout à l'heure.
13:26Elle me dit, on prend la paume politique
13:27et en plus, on ne prend pas le gain économique.
13:29– Moi, je crois que derrière tout ça,
13:31il y a eu effectivement, de la part de l'administration de Bercy,
13:34des initiatives bureaucratiques,
13:36à mon avis, déconnectées du terrain.
13:38Ils voulaient même envoyer des lettres aux gens
13:39au mois de février.
13:41En réalité, ce n'est pas les partis politiques nationaux
13:43et surtout pas le RN qui ont obtenu le retrait de cette mesure.
13:46Ce sont les associations d'élus.
13:47– Nous étions à la réunion.
13:48– Ce sont les maires.
13:49– On est transpartisans.
13:51Moi, je suis au Parti Socialiste,
13:53j'ai des collègues du centre, de la droite.
13:54Tous les partis républicains sont représentés.
13:56Ce ne sont pas les partis politiques nationaux.
13:58C'est le Sénat aussi, oui,
13:59parce que le Sénat est le grand représentant
14:01des collectivités territoriales.
14:03Mais je trouve lamentable que certains
14:05essaient de s'attribuer à cette affaire
14:06qui, en fait, est issue d'une réunion
14:08à laquelle j'étais tout à l'heure,
14:09entre les deux ministres et les élus locaux.
14:11– J'aime bien le langage politique
14:13parce que les élus locaux sont invités
14:15à tracer un chemin nouveau vers la révision.
14:18C'est ce qu'a dit Sébastien Le Côteau.
14:20Alors, vous allez tracer ce chemin comment ?
14:22– On aurait pu y penser d'ailleurs.
14:23– Au final, ça va monter quand même.
14:24Ça va augmenter.
14:25– Ce que nous devons,
14:27c'est une modernisation de la fiscalité.
14:28– Oui, mais attendez,
14:29quand on dit modernisation de la fiscalité,
14:31en général, c'est plus de fiscalité en France.
14:33C'est rarement moins de fiscalité.
14:34– Ce n'est pas forcément ce qui est souhaitable.
14:36Notre pays a déjà beaucoup d'impôts.
14:38Il faut que les impôts, ils existent.
14:39Ce n'est pas une honte.
14:40Parce que si nous avons des écoles,
14:42si nous avons un service de santé formidable
14:44qu'on nous envie, c'est bien…
14:45– Oui, mais il faut que les activités
14:46aussi ont fortement augmenté leur salariat.
14:49– Alors déjà, c'est modernisation des impôts
14:51sur des bases justes.
14:54C'est proportionné en proportion
14:56des capacités des uns et des autres,
14:58un impôt plus juste.
14:59– Mais vous demandez le retour de la taxe d'habitation.
15:01– Alors, on avait par exemple proposé
15:03une contribution minimale au service public,
15:05très modeste, mais qui permettait à chacun…
15:07– Mais sous quelle forme ?
15:07– Et ça peut être une contribution
15:10en forfaitaire minimale
15:11qui permette à chacun de participer
15:13au service public.
15:13Dix ans après Charlie,
15:15il faut qu'on développe le vivre ensemble.
15:18Et donc, participer ensemble
15:19au financement des services publics,
15:20c'est une grande cause nationale.
15:22Autant, et l'impôt, vous avez raison,
15:23il est mauvais,
15:24lorsqu'il est concentré excessif,
15:26autant il est le fondement de la démocratie
15:27lorsqu'il est juste et proportionné.
15:29– Donc, ce que je veux dire,
15:31c'est que cette affaire était tout à fait malheureuse,
15:34elle a très largement mis à mal
15:36la modernisation de la taxe foncière,
15:37parce que le vrai sujet,
15:38c'est les valeurs locatives.
15:40Elles sont fausses.
15:41Aujourd'hui, à Sarcelles,
15:43elles vont être plus élevées
15:43que dans certains quartiers chics.
15:45C'est normal ça ?
15:46Donc, le gouvernement a reporté
15:47à 2030 la modernisation.
15:49Donc ça, cette affaire de salle de bain
15:51un peu folklorique,
15:52ce n'est qu'une toute petite partie du sujet.
15:54Le vrai sujet, c'est que les gens payent
15:57en fonction des valeurs cadastrales réelles.
15:59Et ça, c'est ce qu'on demande de l'AMF.
16:01Ce n'est pas des bricolages
16:01comme ce qu'on nous a proposé
16:03et ce à quoi on vient de s'opposer
16:04avec succès.
16:05– Alors, nous sommes avec Mme Prisca Thévenot.
16:07Elle est avec nous,
16:09députée ensemble pour la République.
16:10Vous êtes au siège du parti en essence, d'ailleurs.
16:13Prisca Thévenot, donc ça y est,
16:14la grenade,
16:15la grenade a été regoupillée.
16:18On a évité l'explosion politique.
16:21– Écoutez, moi, je vais vous le dire
16:22assez simplement.
16:23Je suis assez contente
16:25et rassurée que la voix de ma famille politique,
16:27et notamment de Gabriel Attal,
16:29ait été entendue sur ce point-là.
16:30Nous avions tout de suite alerté
16:31sur la nécessité de ne pas mettre en place
16:33une mesure qui peut-être est nécessaire
16:36sur une réforme plus profonde
16:37et une explication plus globale.
16:39Mais de le faire comme ça,
16:40de cette manière-là,
16:41sur le PLF,
16:42où on sait déjà qu'il y a
16:44une folie fiscale qui se met par ailleurs
16:45entre la LFI et le RN,
16:48nous étions contre,
16:48et je suis plutôt rassurée
16:49de voir que notre voix était entendue.
16:52– Le problème n'est pas résolu, quand même,
16:53parce que vous donnez le bébé
16:54au département pour apprécier les municipales,
16:57et la hausse peut quand même se produire.
17:00– Alors, attendez, pardon, excusez-moi,
17:02je suis députée,
17:04je ne donne le bébé à personne,
17:06je prends la responsabilité qui est la mienne,
17:08à savoir…
17:09– Non mais très bien,
17:10mais vous savez,
17:11il y a quand même quelque chose,
17:12ça s'appelle respecter aussi
17:13les responsabilités des uns et des autres.
17:15Donc, cette mesure qui avait été proposée,
17:17pour plein de raisons que j'entends,
17:18de la part du gouvernement,
17:20nous nous étions défavorables
17:22au regard du contexte qui est le nôtre
17:23et de la manière dont c'est amené.
17:25Ensuite, nous,
17:26on n'est pas en train de se décharger
17:28sur qui que ce soit,
17:29on est simplement en train de prendre notre part
17:30en tant que parlementaire
17:31dans le débat budgétaire
17:33qui est en cours à l'Assemblée nationale.
17:34– Oui, mais Prisca Thévenot, pardon,
17:36quand on lit que cette hausse est suspendue
17:39et qu'on se retrouvera au mois de mai
17:41ou au mois de juin pour voir ce qu'on fait,
17:44j'imagine que les Français se disent
17:46c'est évident qu'à ce moment-là,
17:48après les municipales et avant l'été,
17:50on va se prendre la hausse.
17:51Soyons clairs, on suit les débats à l'Assemblée,
17:54on passe quasiment tous les jours,
17:56il y a une nouvelle hausse d'une taxe, d'un impôt.
17:59Donc les Français, ils regardent aussi,
18:01ils ne sont pas complètement aveugles.
18:02– Alors, ils ne sont pas complètement aveugles
18:04et vous avez raison de le rappeler
18:06que nous sommes, nous en tout cas,
18:08dans ma famille politique,
18:09opposés, mobilisés
18:10et vraiment sur le pied de guerre
18:12pour empêcher la folie fiscale
18:14qui est en train de se produire
18:15avec une alliance de circonstances entre l'ARM
18:17et la RFI.
18:19– Ensuite,
18:20non mais M. Lecornu,
18:22il est Premier ministre,
18:22enfin, excusez-moi,
18:23je trouve que c'est un peu étonnant comme question.
18:25M. Lecornu, il est Premier ministre,
18:26il n'est pas parlementaire.
18:27– Oui, enfin, il négocie avec les socialistes.
18:30– Oui, mais ça,
18:31vous en parlerez avec le gouvernement.
18:33Enfin, là, vous me posez la question.
18:33– Vous ne soutenez plus le gouvernement,
18:35j'ai l'impression que vous vous en détachez
18:35de plus en plus.
18:36– Mais c'est quand même marrant.
18:39On nous a dit pendant près de 7 ans, 8 ans
18:42qu'on était des bénis-oui-oui,
18:43qu'on disait oui à tout
18:44et en fait,
18:44quand on assume nos positions
18:45et nos lignes idéologiques,
18:47d'un seul coup,
18:47ça ne serait pas normal.
18:49Enfin, je veux dire,
18:49si on est soutien du gouvernement,
18:51parce que nous sommes la seule
18:52et unique famille politique
18:52à ne pas avoir passé
18:54ces dernières semaines
18:55et ces dernières années
18:56à menacer de censure,
18:57à tout va.
18:59Nous sommes mobilisés
19:00dans un débat
19:01pour faire valoir nos idées.
19:03Et donc, oui,
19:03de dire que nous nous opposons
19:04à la folie fiscale du RN
19:06et de la LFI,
19:07je suis désolée,
19:08je l'assume parfaitement
19:08et c'est par remettre en cause
19:10notre soutien au gouvernement.
19:12Au contraire.
19:14Guillaume Daré.
19:15Est-ce qu'on n'a pas le sentiment
19:17aussi de payer finalement
19:18le renoncement
19:19ou le non-choix ?
19:20Je disais,
19:21donc ça fait depuis 1970 ?
19:221959.
19:23Ah oui.
19:24Les bases de calculs
19:25de la dernière révision
19:27n'ont pas été faites.
19:28Est-ce que vous comprenez
19:29que les propriétaires d'aujourd'hui
19:30disent,
19:30mais pourquoi est-ce qu'on paierait
19:31pour le manque de courage
19:33des élus
19:34des 40 dernières années
19:35qui ont repoussé,
19:36repoussé, repoussé en permanence ?
19:37Pourquoi pas repoussé
19:3810 ans de plus finalement ?
19:40Moi, pour l'instant,
19:41ce que je vous dis,
19:41c'est que c'était une mesure
19:42qui était proposée
19:44du gouvernement
19:44dans le cadre du budget.
19:46Nous sommes dans un temps
19:46parlementaire
19:47que vous connaissez très bien
19:48en tant que journaliste
19:49qui s'appelle
19:49le temps du budget.
19:50Donc dans ce cadre-là,
19:52nous avons repoussé ça.
19:53Pour le reste,
19:53je vous invite
19:54à vous rapprocher
19:55du gouvernement
19:55pour savoir comment il veut
19:57mettre en place
19:57ou pas une réforme
19:58et ensuite,
19:59on pourra réagir.
20:00Mais là,
20:01vous parlez à une parlementaire
20:02en fait.
20:03Merci Madame Pévenot.
20:04Merci d'avoir été avec nous.
20:05Merci Monsieur le maire.
20:06Donc affaire à suivre
20:07comme on dit
20:08dans les grandes rédactions.
20:09Et rendez-vous en joie.
20:11Justement, ce soir,
20:12ce sera l'un des thèmes
20:12du forum sur BFM TV
20:14animé par Maxime Switek.
20:18Dépenses,
20:19impôts,
20:19à quoi jouent nos élus ?
20:21Soirée spéciale
20:22présentée par Maxime Switek.
20:23Et si vous avez
20:24des questions à poser,
20:24si vous souhaitez
20:25participer à l'émission,
20:27vous avez le QR code
20:28qui s'affiche.
20:29Vous pouvez l'utiliser.
20:30Dans un instant,
20:31on va reparler
20:31du Louvre
20:32et de ce rapport
20:34qui depuis maintenant
20:35quelques années
20:36donnait les failles
20:37de sécurité.
20:38On va essayer
20:39de comprendre
20:40pourquoi personne
20:40n'a réagi.
20:41C'est depuis 2018
20:43que ça a alerté
20:44sur les problèmes
20:45de sécurité.
20:46de sécurité.
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