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  • il y a 4 jours
Retrouvez Le 18/19 d'Hedwige Chevrillon en replay.

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00:00Je vous présente le 18-19 d'Edwige Chevrillon.
00:08Bonsoir à tous, bienvenue dans le 18-19.
00:11On va parler d'Emmanuel Macron en Chine, bien sûr.
00:14On va parler donc des métaux critiques.
00:16On va parler de pub parce que Publicis fête demain.
00:19C'est 100 ans, je recevrai Maurice Lévy, président d'honneur de Publicis.
00:23Il est rentré en 1975, mais il a complètement transformé le groupe.
00:26Il nous expliquera les enjeux de la pub à l'époque.
00:30Mais surtout, aujourd'hui, comment l'intelligence artificielle transforme justement la publicité.
00:35Et puis après, le débat avec Philippe Chalmin, président de C-Club.
00:39Jean-Paul Chang, grand économiste, grand spécialiste de la Chine.
00:42Mathieu Jolivet, éditorialiste international à BFM Business.
00:46Mais tout de suite, le journal avec Stéphanie Collot.
00:53Bonsoir Stéphanie.
00:54Bonsoir Edwige.
00:54Évidemment, on commence par Emmanuel Macron qui vient d'atterrir à Pékin pour sa visite.
00:58Une visite très importante.
01:00Oui, le chef de l'État est accompagné d'une grosse délégation française avec 6 ministres, 35 patrons de grands groupes et de secteurs stratégiques.
01:08Objectif, rééquilibrer les échanges.
01:10Notre déficit commercial avec la Chine frôlait 50 milliards d'euros annuels.
01:14Il a doublé en 10 ans.
01:15Au cœur des discussions, notamment, l'approvisionnement en terres rares ou encore les surtaxes qui planent sur le lait ou la viande de porc.
01:24Sébastien Lecornu persiste et signe.
01:25Il n'utilisera pas le 49-3 pour faire passer le budget de la Sécurité sociale.
01:30Le Premier ministre appelle les députés à la cohérence et à la responsabilité pour contenir le déficit.
01:36Clément Beaune est chargé d'une mission de clarification sur les aides publiques aux entreprises.
01:41Objectif, les définir et évaluer leurs coûts.
01:44Un rapport est attendu pour le printemps prochain.
01:47Et puis, autre mission, celle de l'évaluation du coût des énergies renouvelables pour les finances publiques.
01:52Elle est notamment confiée à Jean-Bernard Lévy, l'ancien patron d'EDF.
01:56L'Europe n'importera plus de gaz russe d'ici 2027.
02:00Les pays membres ont trouvé un accord aujourd'hui pour interdire les importations de GNL d'abord d'ici à la fin de l'année prochaine,
02:07puis de gaz acheminé par Gazoduc dans deux ans.
02:10Ursula von der Leyen salue une nouvelle ère d'indépendance énergétique vis-à-vis de Moscou.
02:15Pour le Kremlin, l'UE se condamne à accélérer sa perte de puissance.
02:2014 milliards d'euros, c'est ce que Nicolas Puech, un des héritiers d'Hermès, réclame à LVMH et Bernard Arnault.
02:26Il estime avoir été dépossédé de ses 6 millions d'actions par son ancien gestionnaire de fortune via des montages financiers au profit de LVMH.
02:36Il assigne le groupe de luxe et son fondateur en justice.
02:40Dans le secteur auto, le coût prêt est tombé pour les salariés de Symbio.
02:44Cette co-entreprise détenue par Michelin, Forvia et Stellantis fabrique des piles à hydrogène.
02:49La direction prévoit la suppression de 70% des effectifs, soit 350 postes.
02:55L'été dernier, Stellantis avait annulé toutes ses commandes,
02:57expliquant ne pas avoir de perspective de rentabilité à moyen terme.
03:0218h02 sur BFM Business, les marchés.
03:07Votre rendez-vous avec CG Finance.
03:09Notre mission, vous proposer des solutions personnalisées dans la gestion de votre patrimoine.
03:14C'est votre rendez-vous avec Emirates.
03:16Avec Emirates.
03:19Voyagez mieux.
03:24Les marchés avec Antoine Larigauderie.
03:26Bonsoir Antoine.
03:27Bonsoir Stéphane.
03:28Bonsoir Redfish.
03:28Et le CAC termine en petite hausse ce soir.
03:31Oui, toute petite hausse.
03:32Plus 0,16%.
03:32On a terminé à 8 087 points.
03:35La techno nettement plus en forme.
03:36Plus 0,9% pour l'Euronext Tech Leaders.
03:39Et puis des bilans très contrastés du côté des places européennes.
03:41Plus 0,15% pour l'Eurostock 50.
03:43Mais moins 0,07% pour le DAX à Francfort.
03:46Alors que Madrid était nettement mieux orienté.
03:48Plus 0,68% grâce au bon résultat d'Inditex.
03:51Qui a flambé en bourse.
03:52Mais belle flambée du côté du CAC 40.
03:55Stellantis qui a gagné 7,6% à 9,82€.
03:58Avec UBS qui est passé à l'achat sur la valeur.
04:00Citant des problèmes du côté du marché américain.
04:03Qui sont en train de se résorber.
04:04Notamment du côté des stocks, des amortissements, etc.
04:07En plus, visiblement, l'administration Trump prépare des allégements.
04:10En matière de restrictions environnementales sur un certain nombre de véhicules.
04:13Donc ça a fait le bonheur de Stellantis aujourd'hui.
04:16Airbus a gagné 4%.
04:17198,12€.
04:19Malgré un abaissement de ses prévisions de livraison pour l'ensemble de l'année.
04:23Mais ça, l'ensemble du marché s'y attendait.
04:25Eux-mêmes s'y attendaient Airbus.
04:27Et les prévisions financières, elles sont maintenues.
04:29Et ça, ça a eu tendance à rassurer.
04:31Après le trou d'air que le groupe a connu en début de semaine.
04:34STMicro a gagné 5,7% avec les bons résultats de l'américain Marvel.
04:38Et sinon, BES a noté 26,2%.
04:40119,40%.
04:41ArcelorMittal, moins 1,93% à 36,60%.
04:44Et Eurofins scientifiques, moins 1,3158,58%.
04:47Le CAC, plus 0,16%, 8 087 points.
04:50Les volumes d'échanges très corrects, 3 milliards et demi d'euros.
04:52Merci beaucoup.
04:53Merci Antoine, merci Stéphanie.
04:55On vous retrouve 19h, 19h30.
04:57Grand journal de l'écho.
04:58Tout de suite, Maurice Lévy, le patron de Publicis, président d'honneur maintenant de Publicis.
05:03Parce que c'est donc Arthur Sadoun qui dirige le groupe.
05:05C'est la tribune présente.
05:09Le 18-19 d'Edvie Chevrillon.
05:12Bienvenue dans le 18-19 avec mon invité Maurice Lévy, président d'honneur de Publicis.
05:19Bonsoir Maurice Lévy.
05:20Bonsoir Adéchi.
05:21Si vous êtes là, c'est parce que demain vous fêtez vos 100 ans.
05:24Enfin, du moins évidemment c'est Publicis qui fête ses 100 ans.
05:29En fait, vous aurez dû faire ça en 2006.
05:31En 2026, pardon, parce que ça a été créé par Marcel Blanchet en 1926.
05:39Absolument.
05:40On aurait dû le fêter en 2026.
05:43On est à l'aube de 2026 et on va consacrer toute l'année à célébrer les 100 ans de Publicis.
05:50Donc, c'est un joli coup d'envoi pour l'année 2026.
05:55Et puis, on parlera aussi de vos voeux, bien sûr, comme d'habitude, toujours un tout petit peu décoiffant.
05:59Maurice Lévy, d'abord, revenons un instant sur la politique française.
06:03En ce moment, c'est un peu les ultimes tractations autour du budget, du budget de PLFSS.
06:10On a vu qu'Édouard Philippe, donc en raison, a dit, l'ancien Premier ministre, qu'il ne voterait pas.
06:15On a l'impression que Sébastien Lecornu s'accroche à avoir absolument un budget.
06:19Une question simple.
06:20Vous, chef d'entreprise, Maurice Lévy, est-ce que vous êtes...
06:23Aujourd'hui, vous vous dites, il nous faut absolument un budget,
06:26ou comme de nombreux chefs d'entreprise qui disent, c'est pas si grave si on n'en a pas.
06:31Alors, moi, je suis de ceux qui pensent qu'il faut arrêter le cirque.
06:36Oui.
06:37Et que ce cirque est absolument insupportable, surtout à l'étranger,
06:42où on passe pour des clowns et les gens commencent à perdre confiance.
06:48Donc, j'ai l'impression que tous ces allers-retours, ces espèces d'apprentis sorciers
06:57qui sortent des taxes toutes les trois minutes,
06:59tout ceci porte un préjudice considérable à la France.
07:03Et je pense qu'effectivement, il faut arrêter.
07:06Alors, budget ou pas budget,
07:09moi, j'ai l'impression que ne pas avoir de budget n'est pas si gênant que ça.
07:13Ah !
07:14Oui, mais vous êtes de plus en plus nombreux à le penser et à le dire.
07:17Oui, oui, mais je pense qu'au pire, que se passe-t-il ?
07:22Il y a une loi qui permet de lever l'impôt
07:26et on réplique les dépenses au niveau de l'année dernière.
07:31Bon, avec un peu de chance, on doit encore baisser le déficit.
07:35Mais le vrai problème que nous avons et qu'on ne pourra pas résoudre
07:41parce que ce gouvernement n'a pas de majorité,
07:45c'est le fait que nos dépenses galopent,
07:48que nous sommes dans une espèce de spirale folle
07:51et qu'il serait temps de l'arrêter.
07:54Il faudrait un reset, en fait, complètement,
07:56mais même de la mentalité des Français.
07:58C'est ça que je me disais.
07:58Mais oui, mais les Français...
08:00On est l'heure de reset de la France.
08:00Il faudrait que les Français apprennent une chose,
08:04c'est qu'ils payent, c'est eux qui payent sous le budget
08:08et ils ne le comprennent pas.
08:10Non, parce que tout le monde ne paye pas.
08:12C'est ça le problème.
08:12Oui, bien sûr.
08:13C'est que vous avez des Français qui ne payent pas.
08:15Enfin, s'ils payent à travers la CG, la TVA,
08:18mais ils ne payent pas d'impôt sur le revenu.
08:20Oui, mais il faudrait qu'on réinvente en France
08:23l'équivalent de taxpayer aux États-Unis
08:27pour que les gens se rendent compte que c'est avec leur argent
08:29que ce cirque se déroule.
08:32Donc, pas obligé d'avoir un budget,
08:36on peut très bien s'en sortir.
08:37Moi, j'ai l'impression, je ne suis pas un expert de la question.
08:40Après, il faudra bien un budget, de toute manière.
08:42Qu'est-ce qui se passe ?
08:43On attend les municipales ?
08:44Ou alors, on espère, vous espérez,
08:48une démission du président ?
08:50Pas du tout.
08:51Moi, je pense que...
08:52Non, mais comment vous voyez la suite ?
08:53S'il n'y a pas de budget, il n'en faudra pas un.
08:54S'il n'y a pas de budget, on continue.
08:57Sébastien Lecornu change, donc saute.
08:59Mais pas nécessairement.
09:00À terme ?
09:00Mais non, mais pourquoi ?
09:02S'il continue à diriger le gouvernement,
09:07il n'y a aucun problème.
09:08On n'a pas de budget,
09:10mais on réplique les dépenses à l'identique
09:13et on donne des instructions pour dépenser moins.
09:15Non, ok, mais il n'a plus aucune légitimité.
09:17Donc, vous voyez ce que je veux dire ?
09:18Pourquoi ?
09:18Parce qu'il n'y a pas de majorité,
09:20ça veut dire qu'il n'a pas une majorité ?
09:21De toute façon, il n'y a pas de majorité.
09:23Mais de toute façon, il n'y a pas de majorité.
09:28Donc, il n'y a pas de légitimité ?
09:31Je n'irai pas jusque-là.
09:34Il y a un gouvernement qui a été nommé,
09:37il est un Premier ministre,
09:39il est en charge jusqu'au moment où il y a une motion de censure.
09:43Est-ce que vous êtes toujours pour vous trouver
09:44qu'il faut effectivement taxer les riches ?
09:46Il y a une question de justice fiscale.
09:48Parce qu'à chaque fois, vous êtes prononcé pour en disant
09:50« Oui, moi j'accepte de payer plus d'impôts ».
09:53Alors, je le répète à voix haute, claire et j'espère intelligible.
09:58Je suis tout à fait d'accord pour payer plus d'impôts.
10:01Je ne pose qu'une seule condition,
10:03c'est qu'on s'attaque à la dépense.
10:05Qu'on arrête d'augmenter les impôts.
10:08Le problème, ce n'est pas la recette fiscale.
10:11Elle est très élevée.
10:13C'est un des champions du monde.
10:15Nous sommes très très forts sur la recette fiscale.
10:17Le sujet qui s'impose à nous,
10:21et non pas qui se pose, mais qui s'impose,
10:24c'est de traiter de manière sérieuse la dépense.
10:28Alors Maurice Lévy, on va parler de choses,
10:31ben oui, quand même plus gaies,
10:32en tous les cas avec des belles perspectives.
10:34C'est Publicis qui fête ses 100 ans.
10:38On va rappeler que c'est donc créé par Marcel Bleusstein,
10:41à l'époque.
10:42Oui, absolument.
10:43Il était dans un petit appartement au 17 rue du Faubourg,
10:47Montmartre.
10:48Il crée Publicis, parce que Publicis, ça vient de Publicité,
10:51et 6, c'est parce que c'est son chiffre fétiche.
10:53C'est incroyable lorsqu'on voit ce que c'est qu'aujourd'hui Publicis, non ?
10:57Alors, il crée sa start-up, en quelque sorte.
10:59Exactement, il a un start-up avant l'heure.
11:01Oui, oui, il crée sa start-up, en quelque sorte, en 1926.
11:07Il a 20 ans.
11:08À l'époque, pour être commerçant,
11:12c'est-à-dire pour pouvoir diriger une entreprise,
11:15il fallait avoir 21 ans.
11:16Et donc, il se fait émanciper légalement par son père.
11:22Et il prend la responsabilité de chef d'entreprise,
11:25il crée cette agence.
11:26Il est choqué, bouleversé,
11:29par la pauvre qualité de la réclame.
11:33Et il commence à créer la publicité moderne en France.
11:36C'est lui qui invente le slogan,
11:38c'est lui qui invente les jingles chantés,
11:40c'est lui qui, plus tard,
11:43va aller aux Etats-Unis et apprendre...
11:46Oui, et puis la pub pour Boursin,
11:47la première pub à la télévision.
11:49Ah oui, ça c'est déjà 60 ans plus tard.
11:52Oui, 68.
11:53Oui, 68, enfin 40 ans plus tard.
11:56Il fait une guerre absolument extraordinaire,
12:00il rejoint le général de Gaulle,
12:02il réussit à se faire enrôler
12:05par la 8e armée américaine comme copilote.
12:09et il fait des missions au-dessus de la France.
12:13Et donc c'est vraiment un personnage immense,
12:18en plus très attachant,
12:23et il a été pour moi un mentor extraordinaire.
12:28Et je lui en serai reconnaissant toute ma vie,
12:30il m'a appris énormément de choses,
12:32il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup de choses
12:34que je tiens de lui.
12:35Mais après, vous prenez,
12:38je veux dire, vous relevez d'une manière
12:40quand même digne, on va dire comme ça.
12:43Je ne veux pas vous flatter, Maurice Lévy,
12:44mais enfin bon, vous rentrez en 1975,
12:47au départ comme à Direction d'Informatique,
12:48on connaît l'histoire quand même,
12:50parce que vous l'avez raconté plusieurs fois,
12:52du feu qu'il y a eu dans les bureaux de Publicis.
12:57Puis à partir de là, j'ai envie de dire,
12:58c'est le début de votre gloire,
13:00et vous transformez complètement en fait l'agence Publicis,
13:04et notamment parce que,
13:05alors qu'on est très très loin en fait,
13:08vous êtes le premier vraiment à être convaincu
13:11de l'importance du numérique dans la pub.
13:14J'ai envie de dire, 40 ans, soit 50 ans après,
13:18c'est encore vrai,
13:19et c'est de plus en plus vrai,
13:20et vous avez tracé un chemin quand même très important.
13:24Oui, alors, j'ai d'abord le bonheur de partager la responsabilité
13:30de porter l'avenir de Publicis avec Elisabeth Ballinter,
13:35et nous formons à ce moment-là la fille de Marcel Bloschstein.
13:38La fille et la femme de Robert Ballinter, bien sûr,
13:40mais la fille de Marcel Bloschstein.
13:42Exactement, et nous formons un tandem
13:44où elle est la gardienne, la vestale de l'entreprise,
13:49et je suis celui qui la développe.
13:51Alors, le numérique, pour moi, c'était naturel.
13:56L'informatique, je suis tombé dedans quand j'étais petit,
13:59et donc comprendre assez tôt
14:02que ce n'est pas un feu follet,
14:05et que ça va durer, et que ça va se développer,
14:08et que ça va pénétrer tous les foyers,
14:11c'était une évidence quasiment.
14:13Et donc, à partir de là,
14:15on a eu une épopée assez formidable.
14:18Alors, un petit détail quand même très amusant,
14:21nous avons été la première agence
14:24à créer un site web en France.
14:28À l'époque, on était à l'époque du Minitel,
14:31et je me souviens être allé voir Hervé Bourge
14:35qui dirigeait à l'époque TF1,
14:37et je lui ai dit,
14:38le Minitel, ça n'a pas duré,
14:40votre TF01...
14:41Il y a une Minitel rose, si vous voulez,
14:43mais enfin, c'est autre chose.
14:45TF01, ça n'a pas duré,
14:47vous avez intérêt à créer un site web.
14:52Je ne vois pas très bien l'intérêt,
14:54je lui ai dit, si, si, je vais vous le montrer,
14:56et on avait fait quelque chose pour nous-mêmes,
14:59je lui montre un peu ce que nous avions fait,
15:01et il m'a dit, d'accord.
15:02Et d'ailleurs, c'est très intéressant,
15:04puisqu'ensuite, on a travaillé sur ce site
15:05avec Anne Sinclair.
15:07– En même temps, on voit bien tout...
15:11Donc, vous devenez la première agence en France,
15:16mais après, c'est à l'international,
15:17c'est ça qu'il y a eu,
15:18la rachat de Léo Burnett,
15:19il y a eu le rachat de Sachi-Sachi,
15:21il y a eu quand même,
15:22peut-être votre seul échec, Maurice Lévy ?
15:26– J'ai connu beaucoup d'échecs, mais...
15:29– C'est la fusion Publicis-Somnicom ?
15:32– Oui, un ratage.
15:32– Bon, là, on est déjà en 2013.
15:34– Un ratage.
15:34– Un ratage.
15:35– Un ratage.
15:36– Vous avez retenu quoi, tiens,
15:37comme leçon ?
15:38C'est intéressant, parce que les échecs,
15:39c'est presque aussi important que les réussites.
15:41– Oui, c'est un ratage qui est dû
15:44à une tentative par Omnicom
15:50de ne pas respecter les engagements
15:52de fusion entre égaux.
15:54On sait que les fusions entre égaux
15:56sont très difficiles à faire.
15:58Nous avions pris le pari que nous pourrions le faire.
16:01L'expérience a montré que ce n'était pas possible.
16:03– Mais maintenant, vous vous dites quoi ?
16:06– Alors, nous, le parcours que nous avons fait est un parcours…
16:09– Non, mais il faut se dire qu'il faut toujours être dominant ou dominé,
16:12mais en fait, ça n'existe pas le 50-50, c'est ça que vous vous dites ?
16:16– Malheureusement, c'est ce qui s'est passé,
16:18c'est que, clairement, il n'avait pas l'intention de mettre en œuvre
16:22les organisations, les gens, les systèmes dont on avait décidé avant la signature.
16:32– Est-ce qu'aujourd'hui, on voit bien qu'il y a de nouveau les tentatives
16:35du côté d'Avas, vis-à-vis de WPP, même Publicis ?
16:39On va vers une nouvelle phase de consolidation dans la publicité, vous pensez ?
16:45– Il y a deux jours, a été annoncée la nouvelle organisation d'Omicom
16:50qui a fusionné avec IPG,
16:54et donc, ils sont devenus numéro un mondial pour 2020-26.
16:59Donc, nous avons encore quelques semaines de joie…
17:01– De numéro un, oui.
17:02– D'être numéro un, ça va, vous savez…
17:05– Mais du coup, là, est-ce que l'ambition de redevenir, je ne sais pas,
17:08en 2027, numéro un, est là ?
17:10– L'ambition de Publicis a toujours été d'être les meilleurs.
17:16Pardon de le dire de cette façon-là, c'est un peu…
17:18– Numéro un ou les meilleurs ?
17:19– J'ai dit les meilleurs.
17:21– Les meilleurs, j'ai dit les meilleurs.
17:22– Ok.
17:22– Et les meilleurs peuvent devenir numéro un.
17:24– Nous sommes d'accord, mais les meilleurs…
17:26– Et donc, nous sommes devenus numéro un,
17:29grâce à un travail formidable d'Arthur Sadoun,
17:32qui est le président-directeur général de Publicis,
17:35et qui m'a succédé, et qui a porté l'entreprise encore plus haut.
17:40– Et donc, est-ce que vous pensez…
17:42Est-ce que vous pensez qu'on va vers une nouvelle phase de consolidation ?
17:45On le voit, vous l'avez dit à l'instant avec Omnicom et IPG,
17:48on le voit aussi…
17:50– Je crois que la chose la plus importante
17:52qui va se passer dans le secteur de la publicité,
17:55c'est qu'il va y avoir des gens qui vont gagner grâce à l'IA,
17:58et des gens qui vont perdre à cause de l'IA.
18:01L'IA, l'intelligence artificielle.
18:03Et j'ai l'impression que, de nouveau,
18:07le groupe qui est en avance sur ses concurrents,
18:11c'est bien Publicis,
18:12puisque nous avons énormément investi dans le domaine de l'IA,
18:16et que nous pensons être en mesure de gagner des parts de marché
18:22grâce à tous ces développements, tous ces outils,
18:26toute cette créativité que nous savons exécuter grâce à l'IA.
18:31– C'est vrai que ça bouleverse.
18:33Comment se passe le marché de la pub ?
18:35On parlait de l'instabilité en France.
18:37Arrêter le cirque, vous nous avez dit, Maurice Lévy,
18:39je crois à ça en quoi vous avez bien raison.
18:40– Oui, pardon d'avoir utilisé le mot du cirque,
18:43mais c'est l'image que ça donne.
18:44– Oui, c'est l'image qui nous saute aux yeux.
18:47Le marché de la pub se porte comment en France ?
18:50Parce qu'il est chahuté, il est bousculé par cette instabilité politique,
18:53par l'arrivée de l'IA qui, quand même, rebat les cartes.
18:56– Alors, le marché de la pub en 2025 était plutôt bon.
19:02Et à l'échelle mondiale, il reste bon.
19:05– La France connaît, curieuse coïncidence de date,
19:11depuis la rentrée, une baisse assez sensible des investissements.
19:19Et d'ailleurs, je pense que malheureusement,
19:22vous devez les ressentir aussi ici.
19:24– Bien sûr, je crois bien que les investissements ne sont pas bons.
19:25– Et tout cela est le résultat d'une inquiétude de la part des chefs.
19:30– Donc le marché de 2026, vous le voyez comme moi, combien, Maurice Lévy ?
19:33– Sur l'ensemble de l'année, le marché va très peu baisser.
19:39Mais sur le quatrième trimestre, il va baisser de 6 à 7%.
19:42– Ah oui, ça c'est beau.
19:44– Au total.
19:45– D'où le cri d'alarme qui a poussé ici même Mercedes-Era,
19:49qui est évidemment BETC, mais qui est aussi la chef de la filière com.
19:53Elle est venue dire, attention, la com c'est important.
19:56– Et ça c'est sur la France.
19:58À l'échelle mondiale, le marché va continuer de progresser.
20:01Et c'est cela qui fait encore la différence.
20:04Je veux dire qu'on est en train de regarder un peu nos problèmes et nos difficultés.
20:09On ne regarde pas le fait que pendant que nous, nous sommes en train de nous déchirer,
20:15le monde avance, le monde progresse et nous, nous régressons.
20:20Et là, c'est une situation qui est intenable et il faut absolument la traiter.
20:24Alors, le marché, quelques difficultés.
20:29Publicis vit plutôt bien, progresse, continue de progresser, bat tous les records en matière de croissance.
20:38Et en 2026, ma foi, on n'a pas encore d'indication.
20:46Et Arthur, probablement, on parlera au début de l'année.
20:51– Quand vous ne dites pas encore d'indication, c'est-à-dire sur ce que va devenir Publicis ?
20:56– Non, non, c'est très bien de devenir Publicis.
20:59Publicis va, une fois de plus, être une entreprise qui va innover,
21:06qui va créer de nouvelles choses, qui va accélérer le rythme,
21:11qui va se développer plus vite que les autres.
21:14– Et pour ceux qui nous regardent à la télévision, on peut voir,
21:17c'est les vœux, il y a toujours des vœux qui sont assez disruptifs chez vous.
21:21Donc, à chaque fois, il y a un message qui est passé.
21:25– Ben oui, là, c'est le message du centenaire.
21:28– Mais c'est aussi le message, en anglais, never give up,
21:33en français, n'abandonne jamais, Publicis n'abandonne jamais.
21:37On est des combattants, des combattants de la croissance.
21:40On est aussi des combattants français,
21:42parce qu'une des choses les plus difficiles à laquelle j'ai eu à me confronter,
21:49c'est de préserver notre francité au plan international,
21:54dans un monde dominé par les anglo-saxons, ce qui n'est pas facile.
21:57– Qui est susceptible, pardonnez-moi, je fais juste le passe du coq à l'âne,
22:02mais quand même, qui est-vous qui a côtoyé quand même énormément de personnalités
22:06chez l'entreprise de chefs politiques ?
22:09Qui a la carrure pour être président au Premier ministre aujourd'hui ?
22:15Qui vous frappe ?
22:16Quelle que soit la tendance, je ne vous demande pas…
22:19Parce qu'il n'y en a pas beaucoup quand même.
22:21Il y a beaucoup de candidats, mais il n'y en a pas beaucoup qui ont la carrure possible.
22:24Moi, je ne vais pas jouer au jeu des noms et des spéculations sur les noms.
22:33Moi, je pense qu'il faut un homme d'État et conscient des responsabilités pour les générations à venir
22:42et pour le gap qu'il faut impérativement combler, d'autant plus que l'Europe n'aide pas beaucoup en ce moment.
22:53On ne peut pas dire que l'Europe soit une force tractrice.
22:57Elle ne le tracte pas.
22:59Et donc, il est extrêmement important…
23:02On a un manque de leaders.
23:02On a un manque de leaders.
23:05Mais la France et l'Allemagne devront reconstituer ce tandem gagnant
23:09et être les deux à tracter l'Europe.
23:13Mais pour cela, il faudrait que la France résolve son problème de déficit
23:17et ait un gouvernement avec une majorité.
23:20Oui, difficile.
23:21Merci beaucoup, Maurice Féville.
23:23Merci à vous.
23:23Merci de votre invitation.
23:24Bon anniversaire.
23:25Merci.
23:26Vous voyez, pour 100 ans, ça va.
23:27Voilà, pour 100 ans, je trouve que quand même, vous êtes encore mon pied mon oeil.
23:31Merci.
23:31On voit évidemment…
23:32On parlera de ce local.
23:33Là, on n'en a pas…
23:34Parce qu'évidemment, vous avez quatre casquettes sur votre tête.
23:38La prochaine fois, on parlera de ce local.
23:40Avec plaisir.
23:41Il y a beaucoup de choses à dire sur ce local qui progresse bien
23:45et qui, je crois, va surprendre plus d'un.
23:49Quand ?
23:49La chanterie, c'est pour quand ?
23:51Ben, vous m'inviterez.
23:52D'accord, en 2026 ?
23:54En 2026, bien sûr.
23:54Tout va se passer en 2026.
23:56Évidemment, en 2026.
23:57Voilà.
23:58Merci beaucoup d'avoir été avec nous dans un instant.
24:00Justement, on parlera d'Emmanuel Macron qui est parti à Pékin
24:03pour tenter peut-être de rafler quelques contrats, une grosse délégation.
24:07On parlera de diplomatie et de business avec les meilleurs spécialistes,
24:10avec notamment Jean-Paul Chang, Philippe Chalmain et Mathieu Jolivet.
24:14C'est la tribune présente…
24:18Le 18-19 d'Edwige Chevrillon.
24:21Retournons le 18-19, on va parler de la visite d'Emmanuel Macron à Pékin, en Chine,
24:30avec des enjeux, évidemment, de diplomatie.
24:32On va en parler avec vous, Jean-Paul Chang.
24:34Bonsoir, Jean-Paul Chang.
24:34Merci d'être là.
24:35Vous êtes économiste et spécialiste de la Chine.
24:38Et puis, on va parler aussi de business et notamment de la question des métaux rares,
24:41des métaux critiques.
24:43On va en parler avec Philippe Chalmain, économiste, professeur à Dauphine
24:46et surtout président de CICLOP.
24:48Bonsoir, Philippe.
24:49Bonsoir.
24:49Merci d'être là.
24:50Et Mathieu Jolivet, éditorialiste international à BFM Business, qui suit évidemment tous
24:55ces dossiers internationaux.
24:56Je vais peut-être commencer par vous, Jean-Paul Chang.
24:58Cette visite d'Emmanuel Macron, est-ce qu'elle est importante ou c'est juste une manière
25:02pour le président français, évidemment, de sortir du cirque français, justement,
25:08au cirque politique français ?
25:09Non, c'est un voyage important, un voyage d'État.
25:12En tout cas, les Chinois réservent à Macron un accueil absolument exceptionnel
25:17parce que Xi Jinping va non seulement le recevoir à Pékin, mais va le retrouver à Chengdu,
25:23dans le Sichuan, à l'intérieur de la Chine, dans le sud-ouest, qui est le véritable hub
25:27économique pour tout l'Asie du Sud et pour l'Asie centrale.
25:32Et c'est un honneur qu'il accorde rarement à d'autres visiteurs d'État.
25:38En général, il reçoit à Pékin seulement, alors que là, il fait le déplacement.
25:41Il a fait ça quand il était vice-président Xi Jinping, et il avait reçu Biden, vice-président
25:46à l'époque, et ils étaient aussi dans le Sichuan au même endroit.
25:50Est-ce que ça veut dire, Jean-Paul Chang, que le président Xi a pris la mesure, quand
25:54même, du problème que posait la Chine, en termes d'économie mondiale ? Lorsque vous
25:59regardez, ne serait-ce qu'avec la France, notre déficit commercial avec la Chine,
26:03il faut les 50 milliards d'euros, il a été multiplié par 10, il a doublé en 10
26:07ans, il a été mis à doublé en 10 ans, c'est ce que je voulais dire.
26:10Donc on voit bien que la Chine, même ici, tous les jours, en France, en Europe, on dit
26:15au secours les Chinois.
26:15– Oui, les Chinois regardent de près, effectivement, les relations avec l'Union Européenne, et ils
26:22espèrent que la France peut jouer un rôle de modérateur ou de conciliateur entre les
26:26deux.
26:27Ils sont conscients de toutes les remarques qu'on leur adresse sur le fait qu'ils
26:32écrasent tout le monde avec leur exploitation, leur industrie.
26:36Mais en ce qui concerne la France, jusqu'à maintenant, il a manqué un dialogue peut-être
26:43direct, face à face, puisque chaque fois, quand Xi Jinping est venu en France ou quand
26:47Macron est allé à Pékin, il était accompagné de la présidente de la Commission Européenne.
26:52Ce qui fait que les Chinois espèrent avoir un dialogue fondé sur des relations anciennes
26:58entre la France et la Chine, des relations privilégiées.
27:01Il faut bien voir que s'il y a des critiques dans la presse chinoise sur l'Union Européenne,
27:04la France a toujours été épargnée.
27:06On n'a jamais rien trouvé, il n'y a pas d'informations négatives sur la France,
27:10quels que soient les problèmes français intérieurs, on n'en voit pas du tout.
27:13Quel que soit Chine ?
27:15Pardon ?
27:15Quel que soit Chine ?
27:17Oui, je comprends votre jeu de mots, mais effectivement, ça traduit bien des choses.
27:22Mais des Chinois n'ont pas pipé mots sur la question, en tout cas.
27:28Mathieu, je l'y vais.
27:28J'ai regardé le programme d'Emmanuel Macron à Pékin et en fait, ce qui m'a sauté aux yeux,
27:34c'est que d'un coup, j'ai eu un flash.
27:36Je me suis rappelé, j'étais parti couvrir une visite d'État avec François Hollande à l'époque.
27:42C'était en 2014 et en fait, l'histoire se répète.
27:47Le programme et les sujets, à part celui des métaux critiques qui s'est rajouté entre temps,
27:54est toujours le même.
27:56C'est celui de la réciprocité, c'est celui du commerce avec un jeu qui est totalement inégal
28:03entre la France, l'Europe et la Chine.
28:07Et on a vraiment, j'ai regardé le programme en 2014, c'est la même chose.
28:12Et d'ailleurs, c'est exactement le même sujet que va porter Emmanuel Macron sur place.
28:16C'est quoi les enjeux économiques, justement ?
28:18Qu'est-ce qu'on attend comme gros contrat ?
28:21Parce qu'il est avec 35 chefs d'entreprise.
28:22Il part avec 35 chefs d'entreprise.
28:24On attend des contrats, ça va être annoncé jeudi, surtout dans l'aéronautique et l'agroalimentaire.
28:28Tout comme en 2014, sachant que sur l'aéronautique, ils étaient encore jusqu'à hier en train
28:34de négocier encore avec la partie chinoise.
28:39Ce n'est pas encore sûr.
28:40On sait qu'il y a dans le pipe une commande de plus de 500 Airbus.
28:43On sait aussi que les constructeurs chinois montent en puissance et qu'ils ont de moins
28:48en moins besoin d'Airbus aussi.
28:50Donc voilà, il y a encore.
28:52Et sur l'agroalimentaire, le sujet, c'est que tous les produits comme les spiritueux
28:57et notamment la filière porcine, ne se retrouvent pas comme à chaque fois
29:01pris en otage de sujets qui ne sont pas économiques.
29:05Donc l'idée est aussi de sécuriser, de mettre un cadre pour protéger l'exportation
29:10des filières laitières.
29:12Vous voulez ajouter quelque chose Jean-Paul Chang ?
29:13Après c'est la question très importante des matériaux critiques.
29:17Alors il y a ce problème effectivement de déficit.
29:20qui en fait, bon normalement, quand il y a des Airbus qui sont vendus, ça va mieux.
29:28Ça ne nous dérange pas.
29:28Autrement, c'est 50 milliards.
29:30En gros, depuis des années, c'est ça.
29:32Sauf quand il y a des années où on vend des Airbus, ce qui semble être le cas cette
29:37fois-ci encore, on va essayer de faire ça.
29:40Sinon effectivement, si vous allez en Chine quand même, il y a une part très importante
29:43de tout ce qui est produits de luxe français.
29:45Vous allez dans les centres commerciaux, je reviens de Shanghai, vous avez des galeries
29:49entières où il n'y a que des boutiques françaises partout.
29:51On n'a pas dit un mot sur Chine, en Chine en tout cas, mais quand on se promène en Chine,
29:56quand on voit toutes les boutiques, toutes les enseignes françaises, des produits de
29:59marque, des produits de luxe, tout ça, on se dit quand même que bon, c'est aussi,
30:03bon, on ne parle jamais non plus de tout ce que les entreprises françaises réalisent
30:07en Chine.
30:08Des gens comme Valeo et autres, ils fournissent tout le marché chinois, y compris les
30:15constructeurs chinois.
30:16Disons qu'il y a une présence très importante, Schneider, par exemple, Schneider, travaille
30:20beaucoup, beaucoup en Chine, et vous avez énormément d'entreprises qui réussissent
30:25même en Chine, on ne le sait pas beaucoup ici, on ne voit effectivement que des choses
30:31plutôt spectaculaires, mais qui sont pas bon.
30:35Sachant que juste à la sortie du Covid, il y avait quand même un mot d'ordre du parti
30:38pour dire que le luxe n'était pas bon à...
30:40Il y a un point quand même très important, parce que je voudrais surtout qu'on l'aborde
30:44et après on pourra repartir tous les trois.
30:47C'est la question des matériaux critiques, des métaux rares, avec vous Philippe Selmain.
30:52Est-ce que c'est parce qu'on nous dit que c'est un peu au cœur de cette visite quand
30:55même, parce qu'on est extrêmement dépendants ? On est dépendants parce qu'ils sont principalement
31:02en Chine, mais c'est sur le traitement aussi de ces matériaux critiques, et c'est là
31:06où on est doublement dépendants.
31:08Alors, ce dont il faut se rendre compte, d'abord, il faut vraiment une question de vocabulaire,
31:15on parle toujours de terres rares, les terres rares sont une partie du problème, mais
31:21ils ne sont qu'un sous-ensemble de ce que j'appelle globalement les métaux critiques,
31:26c'est-à-dire en fait pratiquement l'ensemble des métaux noferreux, car il faut se rendre
31:30compte que la Chine, au fil des années, sur les trois dernières décennies, a concentré
31:35chez elle 70% de la capacité métallurgique mondiale, donc de l'extraction de métaux
31:43noferreux.
31:44Certes, la Chine a des ressources minières, mais ce n'est pas là l'essentiel.
31:48L'essentiel, il se trouve dans ces industries qui permettent d'extraire de ces minerais
31:54ou de ces concentrés, d'une part des terres rares, mais aussi du germanium, du gallium,
31:59de l'antimoine, tous ces petits métaux qui se trouvent être totalement critiques, non
32:05seulement dans l'industrie de défense de l'armement, mais aussi dans les industries
32:11des nouvelles technologies, des semi-conducteurs.
32:15Et ça, on trouve ça qu'en Chine ?
32:16Il se trouve que, pour des tas de raisons liées notamment à des questions environnementales,
32:23l'Occident au sens large, pas que l'Europe, les Etats-Unis aussi, ont laissé cette métallurgie,
32:31cette première transformation des métaux se faire en Chine.
32:35L'exemple le plus classique que tout le monde connaît, c'est celui des terres rares.
32:40Les terres rares, c'est une famille de 17 produits, il y a l'ytrium, le dysprosium,
32:44le samarium, etc.
32:46Il se trouve qu'il y a un demi-siècle, pratiquement les deux tiers de la production mondiale de terres
32:52rares, se faisait en France, du côté de La Rochelle, dans une usine qui avait appartenu
32:58à Ronpoulenc, puis Rodia et aujourd'hui Solvay.
33:02Ils importaient un minerai légèrement radioactif, certes, en provenance d'Australie, et pour
33:07des raisons environnementales.
33:09Tout est parti en Chine.
33:10Oui, parce qu'à l'époque, les terres rares n'étaient pas vécues comme stratégiques.
33:15Et donc, on a laissé filer, parce que ça n'était pas, c'était pas l'époque où
33:20l'on avait besoin, à quoi ça sert les terres rares.
33:22Vous les retrouvez dans ce qu'on appelle les aimants permanents.
33:25Vous avez des aimants permanents dans vos voitures.
33:27C'est quelque chose qui est essentiel dans l'industrie automobile, mais aussi, et ça,
33:34la Chine est allée très loin, c'est-à-dire que sur un certain nombre d'industries qui
33:39étaient les industries de la transition énergétique, qu'il s'agisse des panneaux solaires,
33:46qu'il s'agisse des batteries, des voitures, etc., ils sont allés beaucoup plus loin et
33:53ils ont fait de l'intégration verticale.
33:54– Oui, et la Chine est devenue à vraiment une position dominante là-dedans.
33:59Est-ce que c'est, Jean-Paul Changé, est-ce que la Chine l'utilise en fait comme arme
34:05fatale, si vous me permettez cette expression ?
34:08– Parce qu'il y a une stratégie quand même très forte.
34:11– Bien sûr, par exemple, dans le conflit, disons le mot, entre les États-Unis et la Chine,
34:18le problème des terres rares a été utilisé par les Chinois comme contre-mesure,
34:22contre les mesures décides.
34:23– Ah bah oui, c'était une mesure de rétention.
34:25– Voilà. Donc c'est potentiellement oui.
34:28Mais là-dessus, je pense qu'il faut quand même dire que nos entreprises françaises
34:33bénéficient quand même de mesures plutôt bienveillantes de la part de l'administration chinoise.
34:39le délai pour obtenir par exemple les permis d'exportation qui sont exigés depuis le mois d'octobre,
34:47même avril, avril puis octobre, font que normalement il faut plusieurs mois avant qu'on obtienne des permis.
34:54Je crois que les entreprises françaises bénéficient d'un traitement de faveur et obtiennent ça en deux mois.
35:01– Oui mais attention, si les dits entreprises acceptent quasiment de se déshabiller,
35:08c'est-à-dire acceptent de dire à quoi ces produits vont servir,
35:13et pratiquement à mettre sur le papier ce que sont leurs processus de production.
35:20c'est quand même relativement dangereux.
35:23Et manifestement, de ce que j'en ai entendu, la Chine officiellement a désarmé,
35:31mais comme l'administration chinoise peut être complexe,
35:34il y a un certain nombre de régions et de provinces où ça n'est pas encore totalement mis en place.
35:39– Jean-Paul Song n'a pas du tout d'accord, allez-y, répondez,
35:42après c'est peut-être Mathieu qui va vous mettre d'accord.
35:45– On peut voir les choses de manière négative toujours,
35:47mais aussi quand c'est positif, il faut le voir.
35:49Je veux dire, si les entreprises françaises bénéficient d'un délai plus court que tous leurs concurrents,
35:56je veux dire qu'il faut admettre que c'est plutôt une bonne chose.
36:00Cela étant, bon, que les Chinois contrôlent leur export, nous le faisons aussi, les Américains aussi.
36:05Les Chinois veulent vérifier que ce n'est pas une importation destinée à une réexportation vis-à-vis des États-Unis, par exemple.
36:13Bon, ce genre de choses, ça arrive partout.
36:15Donc moi, personnellement, je ne suis pas alarmiste sur les relations économiques franco-chinoises.
36:20– Oui, on voit bien, c'est plutôt rassurant.
36:21– Oui, parce qu'en dehors…
36:22– Mais est-ce qu'ils vont mal le prendre lorsqu'il y aura des taxes frontières ?
36:25– Il y a quand même un point sur lequel il faut quand même faire ce qu'on disait tout à l'heure,
36:28à propos de prise en otage de nos industries agroalimentaires, c'est-à-dire spiritueuses, etc.
36:34– Chaque fois qu'il y a un conflit avec l'Union européenne, c'est là où je rejoins ce que j'avais dit tout à l'heure,
36:40c'est-à-dire qu'en fait, les Chinois aimeraient bien que les Français jouent un rôle de conciliateurs avec l'Union européenne
36:46dans les négociations à venir, forcément, à un moment donné,
36:50et qu'on a raison de défendre nos industries agroalimentaires.
36:55– Ça, c'est même un des vecteurs…
36:57– C'est un enjeu très important pour cette société privière.
36:59– Sachant que l'économie chinoise, aujourd'hui, compte 400 millions de ce qu'on appelle la classe moyenne,
37:05et que dans le prochain plan quinquennal, les Chinois veulent faire passer ce chiffre à 800 millions.
37:11800 millions signifie 800 millions de personnes appartenant à la classe moyenne.
37:17Ça veut dire que potentiellement, c'est un gigantesque marché pour nos produits agroalimentaires, entre autres.
37:21– Mathieu Jolivet ?
37:22– Sur les terres rares, si on dézoome un peu le sujet,
37:24on se rend compte que le sujet est même plus sérieux qu'on ne le pense,
37:27parce que derrière, vous avez un objectif politique qui a été affiché par la Chine,
37:31et vous en parliez tout à l'heure, c'est celui d'être, de devenir le leader mondial de la transition énergétique.
37:38Et pour ça, en fait, vous avez depuis maintenant une bonne quinzaine d'années
37:42que la Chine est en train de se créer un maillage mondial colossal
37:47pour sécuriser toutes les chaînes d'approvisionnement liées à la transition énergétique.
37:52Et il y a un exemple qui était assez sidérant.
37:55Il y a quelques mois, l'Europe est allée conclure un accord économique avec l'Indonésie.
38:01L'Indonésie qui est, je crois, le leader mondial, le numéro 2 de l'extraction de nickel.
38:07Et donc, il s'agissait pour l'Europe d'aller sécuriser son approvisionnement en nickel pour les batteries, etc.
38:15Donc, chez nous, c'est dans le nord de la France.
38:17Sauf qu'on s'est rendu compte que les Indonésiens, il y a une dizaine d'années,
38:21ont dit, nous, pour augmenter le pouvoir d'achat de notre population,
38:25on ne va pas exporter notre nickel, vous allez venir le raffiner chez nous.
38:29Nous, on a mis plus de 10 ans avant de trouver cet accord,
38:32parce qu'en parallèle, il y avait une histoire d'huile de palme,
38:37où il fallait trouver un accord d'extraction d'huile de palme.
38:39Bref, on a mis 10 ans pour trouver cet accord.
38:41Les Chinois, à partir du moment où l'Indonésie a dit, venez raffiner chez nous,
38:46ils y sont allés la semaine qui suivait.
38:48Résultat, au moment où l'Europe signe l'accord,
38:50on est obligé de passer par des joint ventures avec des Chinois sur le marché indonésien,
38:55parce que 90% du raffinage du nickel indonésie se fait par qui ?
38:59Par la Chine.
39:00Et vous avez ça un peu partout autour de vous.
39:03Philippe Chalmage, après Jean-Marc Bob Chang.
39:05L'histoire du nickel est une assez bonne illustration.
39:09La Chine n'a pas très peu de minerais de nickel.
39:13Par contre, effectivement, ils utilisent l'Indonésie,
39:15car qui est actif en Indonésie ?
39:17Essentiellement des entreprises chinoises,
39:20et en particulier des gens comme CATL,
39:22c'est-à-dire des fabricants de batteries,
39:24puisque une partie du nickel,
39:27pas tous, le gros du nickel, ça sert à faire de l'acier inoxydable,
39:30mais une petite partie va être utilisée dans le domaine des batteries.
39:34Et la stratégie chinoise, c'est quand même de casser les marchés.
39:38C'est exactement ce qu'ils sont en train de faire sur la métallurgie du cuivre.
39:42C'est-à-dire d'entretenir des surcapacités
39:46qui sont telles que cela n'incite plus les Occidentaux
39:52à développer leur propre capacité de raffinage des métaux.
39:57Et c'est ça le vrai problème.
39:59Et je suis désolé de vous contredire un petit peu,
40:03pour moi, les métaux critiques,
40:05c'est une des armes de négociation de la Chine.
40:08On l'a très bien vu lorsqu'il y a eu l'entretien
40:11entre Xi et Donald Trump en Corée.
40:14D'un côté, tu vas m'acheter du soja.
40:17Et de l'autre, je baisse un peu mes droits de douane.
40:22Et la Chine a accepté de remettre en cause
40:27l'embargo qu'ils avaient mis en place
40:29sur trois métaux critiques qui ne sont pas des terres rares,
40:32mais qui sont tout aussi critiques,
40:34le germanium, le gallium et l'antimoine,
40:36qui étaient jusque-là,
40:38il y avait un embargo sur les États-Unis.
40:40Mais on retrouve la même situation.
40:43Et justement...
40:43Non, non, c'est là où je pense que Jean-Paul Chang...
40:47Enfin, la théorie de Jean-Paul Chang,
40:49mais vous allez le dire, c'est de dire que pour l'instant,
40:51les Chinois ne sont pas dans le même type de relation
40:54qu'il a eu avec Donald Trump,
40:58notamment sur la question des terres rares
41:01ou des matériaux critiques.
41:03Il est plutôt, le président Xi,
41:05est plutôt dans une attitude conciliante
41:07vis-à-vis de la France.
41:09Et un peu de l'Europe, non ?
41:11Et de l'Europe, bien sûr, parce que...
41:12C'est un peu...
41:13Bon, ce n'est pas la Chine qui a déclaré
41:17la guerre sur les tarifs douaniers, par exemple.
41:20OK ?
41:20Donc, l'Europe...
41:21Oui, mais parce qu'il y avait une réalité.
41:22Non, non, attendez, attendez.
41:24Je pense que...
41:25Je ne défends pas forcément la position chinoise.
41:29Je dis simplement...
41:30Non, mais vous l'expliquez.
41:31Voilà.
41:32Pour comprendre un peu ce qui se passe.
41:33Quand les Chinois, ils résonnent des relations internationales,
41:35ils ne résonnent pas seulement le commerce,
41:37mais aussi les investissements,
41:39l'ouverture des marchés, etc.
41:41Tout à l'heure, j'ai parlé des entreprises françaises
41:43qui travaillent en Chine.
41:45Les Chinois comptent les relations franco-chinoises,
41:47par exemple, non seulement par le déficit,
41:50mais ils compensent ça par un autre chiffre,
41:51qui est le chiffre d'affaires,
41:52ou les bénéfices que font les entreprises françaises en Chine.
41:55Ils disent que ça compense quand même en partie.
41:57OK ?
41:58Parce que les entreprises chinoises exportent,
42:01c'est direct, c'est un chiffre,
42:02mais les entreprises chinoises,
42:03quelle part de marché en France,
42:06sur le marché français,
42:07c'est marginal.
42:08Si vous prenez les industries françaises implantées en Chine,
42:14ils ont des parts de marché en Chine,
42:16comme les Allemands d'ailleurs,
42:17sont relativement importantes dans beaucoup de secteurs.
42:20Et si on regarde pour les Américains,
42:23c'est encore plus fort.
42:24Donc les Américains font des centaines de milliards
42:26de chiffres d'affaires sur le marché domestique chinois.
42:29Donc si on comprend les relations,
42:31on compare les deux,
42:32on englobe tout ça,
42:34les Chinois considèrent que les relations
42:35ne sont peut-être pas aussi déséquilibrées que ça,
42:38si on tient compte en plus du côté déficitaire
42:41dans le secteur service.
42:42Mais j'ai un peu le temps,
42:44quand même un point, pardon.
42:45Si vous regardez ce qui se passe là en Europe,
42:47notamment sur l'acier,
42:48on voit bien que le marché est complètement déséquilibré.
42:52Donc là, on a besoin d'avoir une protection,
42:56notamment avec le plan acier,
42:58on est tout juste en train de mettre en place.
43:01Parce que sinon, notre marché,
43:02il est quasiment mort.
43:04Non mais je comprends totalement
43:05des soucis qu'on se fait.
43:08Mais ça, est-ce que les Chinois comprennent ?
43:10Bien sûr, ils comprennent.
43:11Ils le comprennent,
43:12mais ils continuent à exporter.
43:16Les exportations d'acier chinoise
43:18sont à peu près l'équivalent
43:20de la production d'acier européenne.
43:22On dépasse cette année les 100 millions de tonnes,
43:25et c'est littéralement du dumping.
43:27En vous écoutant quand même,
43:29je vais caricaturer un peu pour la polémique,
43:32on a l'impression que finalement,
43:34les Chinois seraient heureux
43:36à maintenir la France dans son rôle
43:38un petit peu falbala de la belle époque,
43:41du luxe et du cognac.
43:43Le porc, ils en importeront de moins en moins,
43:45puisque de toute façon,
43:46la stratégie est d'être autosuffisante
43:48en viande porcine.
43:50Donc, quelques produits sympathiques,
43:52un peu folkloriques,
43:54et ça s'arrête là.
43:55La stratégie chinoise,
43:57c'est d'être dominante,
43:59et pas dominée,
44:00sur toutes les industries
44:02de la transition énergétique.
44:05Je vous rappelle que
44:06c'est admirable
44:07d'avoir des panneaux solaires
44:08un peu partout en France.
44:1095% de ces panneaux solaires
44:12sont fabriqués en Chine,
44:14et la surcapacité chinoise
44:15a complètement cassé le marché.
44:17Mathieu, je l'y vais après Jean-Paul Chang.
44:20Vu qu'Emmanuel Macron est en Chine,
44:23on parle des rapports France-Chine,
44:25mais aujourd'hui,
44:27la réalité,
44:27c'est que les seuls rapports de force
44:29qui peuvent exister
44:30entre les Etats-Unis,
44:31la Chine,
44:33c'est l'Europe.
44:34Absolument.
44:35Il faut réfléchir à l'échelle européenne,
44:37il faut réfléchir à la Chine,
44:38face à versus 500 millions de consommateurs.
44:41D'ailleurs,
44:42si je reviens sur les métaux critiques,
44:44vous voyez que c'est Stéphane Séjourné
44:46qui a dégainé un plan calqué aussi
44:49avec un centre d'achat calqué
44:50sur ce qu'on avait fait
44:51avec les vaccins pour le Covid,
44:53pour se constituer un stock stratégique
44:55de terres rares,
44:57de métaux précieux, etc.
44:58Ce que les Américains sont en train de faire
45:00depuis plusieurs années,
45:01ils font le tour de la planète
45:02pour acheter un maximum de terres rares
45:04et se constituer des stocks,
45:05on ne peut raisonner qu'à l'échelle européenne.
45:07Et puis, peut-être,
45:07dernier point,
45:08qui est peut-être plus historique,
45:10quand vous regardez l'histoire économique,
45:13à chaque fois qu'une puissance
45:15a eu la mainmise sur une ressource
45:17et qui en a fait un chantage commercial
45:20au reste du monde,
45:21ça s'est toujours mal fini
45:23pour ce pays qui avait la mainmise.
45:26C'était le cas du Brésil
45:29avec le caoutchouc au 19ème.
45:31C'était le cas de Venise avec les églises.
45:33L'histoire économique,
45:34tout le monde fait des chandages.
45:35L'heure est à...
45:37La parole est à Jean-Paul Chang.
45:40Merci.
45:42Juste pour répondre à la remarque
45:45qui a été faite tout à l'heure
45:46sur la Chine,
45:47vous voulez maintenir la France
45:49avec le cognac, tout ça.
45:51Je rappelle quand même,
45:51il y a une deuxième ligne de production
45:52d'Airbus qui est rentrée en Chine.
45:55Le plus grand partenaire de EDF
45:57pour tout ce qui est nucléaire,
45:58c'est la Chine.
46:00Le premier EPR qui marche dans le monde,
46:03c'est en Chine.
46:03On continue à négocier d'ailleurs.
46:07On va avoir les problèmes
46:08de traitement de déchets nucléaires
46:09probablement avec les Chinois.
46:12On apporte plein de choses.
46:14Il ne faut pas se sous-estimer.
46:15Il ne faut pas se sous-estimer.
46:17Encore une fois,
46:19tout ce qui est sous-traitance automobile
46:22où la France est très forte,
46:25on a une forte implantation là-bas,
46:26on fournit tout le monde.
46:28Je ne comprends pas
46:29qu'on réduise notre force.
46:31Cela étant, stratégiquement,
46:34vous avez trois joueurs en gros.
46:36En plus, si on est sous le reste du monde,
46:40vous avez effectivement la Chine,
46:42les États-Unis et puis l'Union européenne.
46:45Tout le problème pour l'Union européenne,
46:46c'est de se décider qu'est-ce qu'il faut faire.
46:48Les coopérations sont possibles,
46:49par exemple avec l'Indonésie.
46:50Pourquoi il ne serait pas possible avec la Chine ?
46:52Par exemple, pour des raisons idéologiques,
46:54parce qu'on considère la Chine
46:55comme un rival systémique, etc.
46:58Donc tout est négatif, négatif, négatif.
46:59Quand on achète quelque chose normalement
47:02en approvisionnement,
47:03on va dire, oui, mais c'est la dépendance.
47:05Je vais acheter du pain chez mon boulanger,
47:06ça ne va pas parce que je dépends de mon boulanger.
47:08Enfin, on arrive à ce genre de logique,
47:11on tourne le dos complètement à Ricardo,
47:15à toutes les théories classiques.
47:18Je suis désolé.
47:19Je veux dire, on glorifie le protectionnisme.
47:23C'est formidable, je veux dire,
47:25on vit un drôle de l'époque.
47:2620 secondes pour répondre.
47:28Si tu veux, la paix prépare la guerre.
47:30Et effectivement, l'Europe et la France
47:35se sont mis dans une position de dépendance
47:38sur un certain nombre de thèmes stratégiques.
47:41Il était effectivement un peu temps de se réveiller.
47:44Je rappelle que le premier chantage aux terres rares,
47:47la Chine l'avait fait vis-à-vis du Japon
47:49il y a maintenant une quinzaine d'années.
47:52Et nous n'en avons pas pris la leçon.
47:54Le réveil, vous en conviendrez aujourd'hui,
47:56est quand même relativement douloureux.
47:58La réalité aussi, c'est qu'Emmanuel Macron
48:00va dire là aux Chinois,
48:02venez investir aussi chez nous,
48:03mais à une condition,
48:05c'est qu'on veut que vous nous partagiez
48:06votre technologie.
48:07Et ça, c'est quand même les rôles
48:09qui sont inversés en 25 ans.
48:11Je pense qu'on pourra continuer ce débat
48:12parce que visiblement, d'abord,
48:13un, on ne vous aura pas mis d'accord,
48:15mais ça, c'est le but du jeu.
48:16Et deux, on va voir éventuellement
48:18qu'elle est l'issue de cette visite
48:21d'Emmanuel Macron à Pékin
48:23en grande pompe,
48:24comme vous l'avez signé tout à l'heure.
48:25Merci Jean-Paul Choc,
48:26merci Philippe Chalman,
48:27merci Mathieu Jolivelle.
48:29Le Grand Journal se poursuit avec Stéphanie Collot.
48:34Le 18-19 d'Edwige Chevrillon
48:37sur BFM Business.
48:38Sous-titrage Société Radio-Canada
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