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  • il y a 4 jours
Ce mercredi 3 décembre, Raphaël Gallardo, chef économiste chez Carmignac, et Florian Ielpo, responsable de la macroéconomie chez Lombard Odier IM, ont débattu sur les objectifs de Donald Trump sur la nomination de Kevin Hassett à la tête de la FED, dans l'émission Good Morning Market sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.

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Transcription
00:01Vous avez l'habitude de ce rendez-vous de Regards Croisés avec ce matin, pour une fois en plateau, Florian Lielfaux.
00:06Bonjour Florian, merci de nous accompagner. Vous êtes en charge de la macroéconomie chez Lombard au DIM, basé donc à Genève.
00:12Et vous êtes accompagné de Raphaël Galliardo, qui est chef économiste chez Carmignac. Bonjour messieurs.
00:16Merci d'être avec nous ce matin. Bon, commençons quand même par l'une des actualités de la nuit, cette conférence de presse de Donald Trump,
00:24où il dit très clairement que M. Asset, Kevin Asset, est l'un de ses favoris. Il a étudié beaucoup de candidatures.
00:32Il dit qu'aujourd'hui, il n'y en a plus qu'un en lice. Alors bon, il ne dit pas explicitement qu'il s'agit de Kevin Asset,
00:36mais tous les regards se sont tournés vers lui naturellement, Florian Lielfaux.
00:40Oui, difficile de parler d'une surprise. On cherchait à tout prix un candidat qui soit plutôt pro, baisse de taux.
00:46Après Steven Muran, pour l'instant, on n'est pas encore sûr de sa reconduite au-delà de janvier.
00:51Mais Kevin Asset, c'est peut-être celui qui incarnerait le mieux ce qu'on pourrait qualifier de pragmatisme économique,
00:57c'est-à-dire assentiment vis-à-vis de Washington, dans l'ambition d'amener les taux de la Fed à des niveaux plus bas.
01:04Washington en a envie et les marchés aussi.
01:07Scott Bessent, pendant un moment, était un nom qui circulait.
01:10Mais visiblement, Scott Bessent a refusé ce poste.
01:14Aujourd'hui, Raphaël Galliardo, c'était un nom qui circulait beaucoup aujourd'hui.
01:19C'était le ministre, c'est d'ailleurs l'actuel ministre de l'économie, secrétaire au Trésor aux États-Unis.
01:25Oui, c'est normal qu'il refuse, parce que c'est quand même un poste qui est beaucoup moins avalé, beaucoup moins puissant.
01:31Le président de la Fed, il est une voix parmi 12 voix au comité de politique monétaire,
01:37alors qu'il a beaucoup plus de pouvoir au Trésor.
01:39Je pense que c'est très important aussi qu'il reste au Trésor,
01:41parce que c'est un peu la voix des marchés auprès de cette administration.
01:44Donc c'est un ancrage dans le pragmatisme au niveau de la Maison-Blanche.
01:50Et donc c'est vrai que Trump va essayer de placer un homme à lui maintenant à la Fed.
01:54Maintenant, effectivement, qu'est-ce qu'arriverait à faire Kevin Asset pour s'imposer ?
01:59Parce qu'on part d'une institution qui gère par consensus.
02:03On risque d'avoir beaucoup d'opposition désormais,
02:06parce que de toute façon, s'il veut faire des baisses d'autos intempestives,
02:10il n'aura l'appui que de Michel Beaumont, Stéphane Merlin, et donc sa propre voix.
02:14Donc ça fait 3 sur 7 gouverneurs et 12 membres votants autour de la table.
02:19Est-ce que ça remet en cause l'indépendance de la Banque Centrale américaine,
02:23si demain, c'est Kevin Asset à la tête de la Banque Centrale ?
02:27Dans les faits, non, parce que je pense qu'il n'aura pas de majorité.
02:31Il aura face à lui, je pense, un centre beaucoup plus pragmatique et indépendant avec Powell,
02:41qui à mon avis devrait rester Waller, Williams, Jefferson, Cook et Barr.
02:48Donc ça fait beaucoup de gens qui seront opposés à des baisses d'autos simplement électoralistes.
02:54Et en ce moment, en plus, on a la fronde des gouverneurs régionaux,
02:57qui, eux, sont en train de donner de la voix comme ils ne l'ont jamais fait.
03:01Peut-être aussi pour envoyer un signal, qui est de dire, finalement, la contestation à la Fed,
03:05ça peut exister même avant qu'on nous place un homme politique à sa tête avec Kevin Asset.
03:10Du côté de l'ombardier IEM, est-ce que ça remet en cause votre scénario de baisse de taux pour l'année prochaine ?
03:16Comment vous regardez ce changement probable, Florian Hielpau ?
03:20Je suis assez d'accord avec ce que dit Raphaël, c'est très clair.
03:21L'idée, c'est qu'on a 12 personnes qui vont voter.
03:26On est en train de faire basculer un petit peu du côté d'Auve ce collège de votants.
03:32Mais dans l'ensemble, on ne change pas, en fait, le mode de décision dans la réserve fédérale.
03:38En plus de ça, souvenons-nous que Jérôme Powell avait aussi été nommé par Donald Trump.
03:43Et Jérôme Powell, au bout d'un moment, il a pris son rôle de patron de la Fed à cœur.
03:47Et de toute façon, chaque année, il y a une audition et une revue de l'atteinte des résultats de la Fed vis-à-vis de la Chambre basse.
03:55Et voilà, c'est l'occasion de vérifier si les objectifs sont atteints.
03:59Est-ce que l'objectif de la Fed d'aujourd'hui est atteint ?
04:01Non, on est encore à une inflation qui est largement au-dessus des 2%.
04:04Donc la Fed peut conduire quelques baisses de taux l'an prochain.
04:07Ça n'a pas changé notre scénario fondamentalement, mais on a cette perspective.
04:11On a une baisse en décembre et ensuite une période d'attentisme de façon parfaitement similaire au cycle européen.
04:18Souvenez-vous que la BCE a baissé ses taux avant la Fed.
04:22Et cette fois-ci, on a vraiment un décalage inversé.
04:25US-Europe, et ce décalage simplement se poursuit.
04:27Et c'est ce qu'il devrait faire la première partie de 2026.
04:30D'autant plus que le shutdown va encore laisser des traces sur les premières semaines de 2026,
04:34dans le sens où toutes les données macroéconomiques sont retardées.
04:38Vendredi, il n'y aura pas de données de l'emploi.
04:40Il faudra se contenter du rapport ADP qui sera publié cet après-midi.
04:44Et le chiffre d'inflation officiel, qui sera publié vendredi, sera le chiffre de septembre.
04:49Sachant qu'on est en décembre, donc ce sera quand même des données particulièrement retardées.
04:54Est-ce que c'est un chiffre qu'il faut regarder, cette donnée d'inflation de septembre, ou non ?
04:57Ce n'est plus le sujet, on est passé à autre chose.
04:59Évidemment que c'est un plat froid.
05:02Ça, c'est un peu le réchauffer.
05:04C'est une évidence.
05:05Simplement, on va regarder les détails.
05:06On va surtout regarder les détails, en fait.
05:07Les détails de l'enquête, quelles sont les parties de l'inflation qui continuent d'être chaudes,
05:11c'est-à-dire notamment la partie bien.
05:14Et puis, moi, j'aimerais surtout voir cette partie service,
05:17qui donnait des signes de l'ordre des inflations se poursuivre.
05:20Parce que ça, justement, c'est l'un des points validants pour une baisse en décembre.
05:24Et peut-être même, sa poursuite permettrait d'ajouter quelques baisses de taux.
05:28Nous, on pense qu'il y aura, encore une fois, un statu quo d'un minima six mois.
05:32Encore une fois, on a besoin d'ingurgiter de la donnée économique,
05:35de la passer en vue, de la décortiquer,
05:37pour être bien sûr qu'on est loin,
05:40on s'est résolument éloigné d'un choc inflationniste lié au droit de douane.
05:45C'est ça, la question, aujourd'hui.
05:46En tout cas, la baisse de taux de la semaine prochaine,
05:49plus le temps passe et plus elle est anticipée.
05:50On est désormais à 87%,
05:52donc elle est quasiment acquise, ça sera pire dans une semaine.
05:55Oui, mercredi prochain, et c'est ça qui est assez étrange,
05:59parce qu'effectivement, pourquoi prendre une décision maintenant,
06:01alors qu'on n'a aucun chiffre qui soit plus récent que le mois de septembre ?
06:05Je pense que ça aurait été beaucoup plus crédible pour la Fed de dire
06:08« on fait ce meeting, on annule pas un meeting,
06:11on va attendre les chiffres qui arrivent,
06:12une fois qu'on aura les chiffres, on peut faire une baisse
06:14entre deux meetings s'il le faut. »
06:16C'est tout à fait crédible.
06:17Là, le marché price, on va avoir cette baisse,
06:20c'est quasiment une certitude.
06:22Si Powell n'est pas confortable avec ça,
06:24je pense qu'il y aura une fuite dans le Wall Street Journal,
06:26comme d'habitude, pour dire oui ou non.
06:28Mais en tout cas, ça paraît quand même assez étrange de faire cette baisse,
06:31alors que même Waller, qui avait été l'initiateur
06:34de ce nouveau cycle de baisse de taux,
06:36avait commencé par dire au mois de septembre
06:38qu'il avait des réticences.
06:39Entre-temps, le marché de l'emploi ne s'est pas complètement effondré.
06:42Donc c'est vrai que c'est assez étrange.
06:44Je me suis assez surpris que pour l'instant,
06:46il n'y ait pas eu de démenti sur cette baisse de taux qui est pricée,
06:49alors qu'on n'a pas de données pour la justifier.
06:52Donc pour vous, il faut rester prudent ?
06:53Elle n'est pas acquise totalement ?
06:55On n'est pas à l'abri d'une surprise ?
06:57On n'est pas à l'abri d'une surprise.
06:58Quand je fais le décompte des voix,
07:00moi j'arrivais avec six voix pour et six voix contre.
07:03Donc ça va vraiment dépendre, à mon avis,
07:06de Barr et Lisa Cook.
07:08Et Lisa Cook, il y a quand même une petite vengeance personnelle
07:11à prendre contre Trump,
07:11donc elle pourrait voter contre.
07:13Donc rien qu'avec ça, ça pourrait la mettre en suspens.
07:164,07 ce matin pour le disant américain
07:19qui a visiblement du mal à repasser sous cette fameuse barre des 4%.
07:23Il y a eu plusieurs tentatives ces derniers jours
07:25et à chaque fois ça bloque.
07:27Car l'année prochaine, là aussi,
07:29les États-Unis vont massivement s'endetter.
07:31Alors même s'ils sont plus sur une stratégie parfois de taux court,
07:34il ne faut pas perdre de vue aujourd'hui
07:35cette boussole qui est le marché obligataire aux États-Unis.
07:39Oui, enfin, je pense que Trump,
07:41il est dans des situations désespérées à l'approche des mid-termes.
07:44C'est-à-dire les démocrates risquent de reprendre la Chambre
07:47et ça, ce serait une catastrophe pour lui
07:48parce qu'il y aura un troisième impeachment,
07:50il y aura tous les procès qui lui tombent dessus
07:51et surtout tous les procès qui vont tomber sur son clan.
07:54Avec tous les conflits d'intérêts,
07:56la corruption massive qu'il y a.
07:57Donc il faut absolument éviter la déroute
07:59à la Chambre des représentants.
08:01Et pour ça, je pense qu'il va essayer de forcer,
08:04tordre le bras de la Fed pour avoir des baisses de taux,
08:06tordre le bras du Sénat
08:07pour avoir le fameux chèque de 2000 dollars,
08:10je vous rembourse les tarifs,
08:11même si ce n'est pas vous qui les avez payés,
08:13déréguler les banques par tous les moyens.
08:17Et puis en plus, devant Mohamed Ben Salman,
08:19le prince héritier d'Arabie Saoudite,
08:20il a promis que le prix de l'essence
08:22baisserait à 2 dollars le galon.
08:24Ce qui veut dire que le baril de pétrole
08:25s'échange entre 35 et 40 dollars.
08:28Donc ça, on ne sait pas s'il compte sur le Venezuela
08:29ou la Russie.
08:31Mais en tout cas, c'est une stratégie tout azimut.
08:34On ne sait pas trop comment ça va passer,
08:36mais on connaît Trump,
08:37il va essayer de passer en force,
08:39quitte à casser quelque chose au passage.
08:41Mais je pense qu'il ne faut pas sous-estimer
08:42la volonté politique qu'il y aura derrière
08:44d'arriver à sur-stimuler cette économie
08:48au moment où les électeurs retourneront aux Irmands.
08:51Et est-ce que le marché pourrait siffler
08:52la fin de la partie,
08:53avec une remontée notamment des taux,
08:55que ce soit sur les taux longs,
08:56mais également les taux courts,
08:57ou une réaction également du dollar,
08:59puisque l'un des grands incendiements
09:00quand même de cette année 2025,
09:02c'est la forte dépréciation du dollar.
09:03Alors, je dirais que sur les taux longs,
09:07je trouve que le marché obligataire
09:08est très complaisant,
09:09même si, comme vous l'avez dit,
09:11Scott Bessint est en train quand même
09:12de truander la courbe en émettant des T-bills,
09:16donc des bons du trésor très courts.
09:18Par contre, le sort du dollar,
09:19ça dépendra de ce qui se passe
09:20sur la bulle de l'intelligence artificielle.
09:23Si on continue à gonfler cette bulle,
09:25les flux de capitaux vers le dollar
09:26continueront à porter le billet vert.
09:29On voit qu'aujourd'hui,
09:30dans la balance des paiements,
09:31les entrées de capitaux sous forme d'achats d'actions
09:33en pourcentage du PIB
09:35n'ont jamais été aussi élevés.
09:36On est au-dessus de ce qu'on avait
09:37pendant la bulle Internet.
09:39Donc ça, ça peut continuer à porter le dollar.
09:40Bon, je ne pensais pas parler
09:41de l'intelligence artificielle.
09:43On aura mis huit minutes
09:43pour parler de cela.
09:46Florian Hielpo,
09:47en complément de ce qui vient d'être dit,
09:48c'était très intéressant
09:49sur la stratégie du trésor,
09:51sur les émissions de dette,
09:53et puis également un petit peu
09:54sur la lecture du marché,
09:56sur la stratégie de Donald Trump,
09:58puisque pour l'instant,
09:58la magie de Donald Trump opère
10:00sur les marchés,
10:01en quelque sorte.
10:02Wall Street est sur des plus hauts historiques.
10:04Bon nombre d'entreprises américaines
10:07fleurissent plutôt bien.
10:08Mais là, quand on regarde
10:09le marché obligataire,
10:10c'est un petit peu une autre lecture,
10:11plus prudente en tout cas.
10:13Oui, absolument.
10:13Alors, c'est parti de l'un des succès,
10:15justement,
10:15de l'administration de Trump.
10:16Et le succès est à mettre au crédit
10:18de Scott Besson.
10:19C'est-à-dire que si on se place
10:21en début d'année 2025,
10:22le scénario principal des marchés,
10:24c'est les taux européens doivent baisser
10:26et les taux américains doivent monter
10:27parce que les États-Unis sont confrontés
10:28à un énorme déficit public
10:30et on doit sanctionner ce déficit public.
10:32Aujourd'hui, la seule courbe
10:34qui a baissé globalement cette année,
10:36c'est la courbe américaine.
10:38Donc, on est face aujourd'hui,
10:39encore une fois,
10:39à une série de succès
10:40de l'administration de Trump.
10:42On en déplaise, évidemment,
10:43à tous les gens
10:44qui ont pu être ces critiques.
10:46La partie IA,
10:48alors effectivement,
10:49il y a l'encouragement du CAPEX,
10:52donc de l'investissement des entreprises
10:54vers l'IA,
10:55qui joue à plein,
10:57c'est une évidence.
10:58Nous, nos estimés,
10:59dans les comptes du PIB,
11:01c'est de l'ordre de 20 à 30 points de base
11:02de croissance cette année.
11:04Cet influx-là,
11:05donc c'est quelque chose de significatif,
11:06ça aide,
11:07notamment dans la partie
11:08d'investissement sur le traitement
11:10de l'information.
11:12Que dire de plus ?
11:14Dans l'ensemble,
11:15on est confronté
11:16à une économie américaine
11:17qui va mieux que prévue
11:19avec des taux longs
11:20qui sont plus bas que prévus,
11:22un dollar qui s'est desserré.
11:23Nous, on va en fait
11:24plutôt ça d'un bon oeil.
11:26Lorsqu'on prépare 2026,
11:27on est en train de se dire
11:28que dans l'ensemble,
11:29oui, effectivement,
11:29on a peut-être un risque
11:30de valorisation
11:31sur les actions américaines,
11:33mais le desserrement
11:35de la contrainte dollar
11:36aujourd'hui,
11:36elle peut profiter
11:37aux émergents,
11:38elle a profité aux émergents,
11:39elle va continuer
11:40de profiter aux émergents,
11:41et puis il y a plein
11:42d'autres actifs
11:44sur la côte
11:45qui nous semble
11:46relativement attractif
11:47à ce jour,
11:48évidemment,
11:49je peux parler de l'Europe.
11:50Bien sûr.
11:50Les actions européennes,
11:52notamment les actions suisses,
11:53aujourd'hui,
11:53on a aujourd'hui
11:54des éléments
11:55assez probants,
11:56une reprise européenne,
11:58des taux
11:58qui sont un peu plus bas
12:00dans l'ensemble
12:01qui vont nous aider également,
12:02qui vont aider également
12:03à la progression des marchés.
12:05Il y a des choses,
12:06on peut voir les choses
12:06de façon assez négative,
12:08mais on trouve
12:10qu'il s'est produit
12:11cette année
12:12un certain nombre
12:13de choses
12:14que l'on pensait
12:15être néfastes
12:16pour les marchés
12:16et qui finalement,
12:17en fait,
12:18se révèlent être
12:18plutôt des plus,
12:22en tout cas,
12:22des choses
12:23qui ont porté
12:24la côte aujourd'hui.
12:25Ou en tout cas,
12:26moins néfastes
12:26qu'attendues,
12:27notamment sur les droits
12:28de douane,
12:28par exemple.
12:29Ça suffit pour les marchés,
12:30c'est ça qui est important.
12:31Le point de départ
12:31importe moins au marché
12:33que la surprise elle-même.
12:34Quelle est la surprise
12:35sur les six derniers mois ?
12:35La surprise,
12:36c'est que la situation
12:37est moins pire que prévue.
12:38Les taux sont plus bas
12:39que prévus aux Etats-Unis
12:40et la situation
12:41en termes de croissance
12:41est moins pire que prévue.
12:43Et ça,
12:43les marchés
12:43vont être sanctionnés
12:44avec une...
12:45On a une performance
12:46sur les marchés actions
12:46en 2025,
12:48pour le moment,
12:49qui est supérieure
12:50à 2017,
12:52qui était la grande année,
12:53vous savez,
12:54boucle d'or,
12:55pas d'inflation
12:56et une croissance modérée.
12:58L'année parfaite
12:59pour les marchés financiers,
13:00on est devant cette année-là.
13:02Comment vous regardez
13:02l'euro-dollar ?
13:03On est proche
13:04des 1,16.
13:05Ce matin,
13:06Raphaël Galliardo,
13:07chef économiste
13:07de Carmignac.
13:09Sur ce plateau,
13:09j'entends beaucoup
13:10dire le plus gros effet.
13:12Là, aujourd'hui,
13:13il ne faut pas s'attendre
13:14à un euro-dollar
13:15au-delà des 1,20.
13:16Il y a déjà pas mal
13:17de choses
13:17qui sont déjà
13:18dans les prix
13:19parce que c'est important,
13:20cette parité euro-dollar.
13:21Pour les marchés boursiers,
13:22quelqu'un qui a acheté
13:23des actions à Wall Street
13:24en début d'année,
13:25il n'a pas du tout
13:25la même perf qu'en dollar.
13:27Et puis,
13:27pour les entreprises,
13:28les effets de base,
13:29là, sont très forts.
13:31On pense que l'euro
13:32a atteint son plafond.
13:34D'un point de vue fondamental,
13:35on a besoin
13:35d'une devise plus faible.
13:38Quand vous regardez
13:38le rapport Draghi,
13:39il faudrait qu'on investisse
13:405 points de PIB
13:41dans notre économie
13:42tous les ans.
13:44C'est-à-dire,
13:44le plan Next Generation EU,
13:46tous les ans,
13:46il faudrait le faire
13:47pour remettre à niveau
13:48notre compétitivité.
13:49Tant qu'on n'a pas
13:50la Capital Market Union,
13:52l'union des marchés de capitaux,
13:53ça ne sert à rien
13:53qu'on ait une devise forte.
13:54On n'arrivera pas
13:56à mettre ensemble
13:56ces investissements
13:57plus la volonté politique
13:59d'y aller ensemble
14:00n'existe pas.
14:01Donc, pour redonner
14:02un élan de compétitivité
14:04à notre industrie,
14:05on a besoin
14:06d'un euro plus faible.
14:08Malheureusement,
14:09la BCE ne peut pas
14:10nous aider.
14:10La BCE a un mandat
14:12qui est extrêmement strict,
14:13c'est l'inflation
14:13et uniquement l'inflation.
14:15Et là, je pense
14:15qu'elle est dans son rôle.
14:17C'est-à-dire,
14:17on a eu un énorme choc
14:18d'inflation en 2020
14:19et 2022.
14:21La BCE s'est dit
14:22j'ai trois ans
14:22pour ramener l'inflation
14:23à la cible
14:23et pas un de plus.
14:25Et donc là,
14:26elle dit
14:26l'inflation a plutôt surpris
14:27à la hausse
14:28ces derniers temps.
14:29Donc, on reste
14:29dans une situation
14:31d'attentisme
14:32et surtout l'économie
14:33sentir beaucoup mieux
14:35qu'on pouvait le craindre
14:37face à la guerre commerciale
14:38de Donald Trump.
14:39Donc, pour l'instant,
14:39la BCE ne va pas
14:40nous aider.
14:42Donc, moi, je pense
14:43qu'il faut surtout
14:43regarder à plus long terme
14:44ce que c'est l'avenir
14:45de l'économie allemande.
14:47Quand on a,
14:48les Allemands,
14:48le coût de l'énergie
14:49le plus élevé
14:50de tous les pays développés,
14:51le coût de la main-d'œuvre
14:52qui est cinq fois
14:53celui de la Chine.
14:56Donc, qu'est-ce qui reste
14:57pour recréer
14:58une industrie compétitive
14:59à part une dévaluation ?
15:02Donc, c'est pour ça
15:03que ce sera difficile
15:05pour l'euro
15:05d'aller plus haut.
15:07À court terme,
15:07le différentiel
15:08de taux d'intérêt
15:09ne va pas nous aider.
15:10Et si la BCE
15:11baisse ses taux
15:11au premier semestre,
15:13ce qui est probable,
15:14en tout cas,
15:14il y a des pistes
15:15aujourd'hui,
15:16l'inflation ailleurs
15:17en zone euro
15:17est ressortie à 2-2,
15:19ça ne pourrait pas
15:20affaiblir un petit peu
15:21l'euro quand même ?
15:23Oui, mais pour l'instant,
15:24ce n'est pas trop
15:25ce qu'on voit
15:25se profiler.
15:27En fait,
15:28la croissance,
15:28finalement,
15:29elle est assez résiliente.
15:30On voit que la France
15:31s'en sort bien
15:32malgré l'incertitude politique.
15:33L'investissement
15:34ne s'est pas effondré.
15:35On a un avantage
15:36comparatif, finalement,
15:37dans l'industrie
15:38de la défense
15:39et de l'aéronautique
15:40qui aide nos exportations.
15:42Et l'Allemagne
15:42est en train de stimuler.
15:44La périphérie
15:44est encore en train
15:45de se gaver
15:46des fonds européens.
15:48Donc, pour l'instant,
15:48tout va bien,
15:49même si c'est vraiment...
15:52On a un peu l'impression
15:52qu'on est en train
15:53de tirer
15:53les dernières cartouches.
15:55à mon avis,
15:552027
15:56qui sera extrêmement difficile.
15:58Est-ce que l'inflation
15:59aura suffisamment baissé
16:00pour que la BCE
16:01se dise
16:02je peux être
16:02un peu plus prospective
16:03et baisser mes taux
16:04en anticipation ?
16:05Ça, c'est la grande question.
16:07Est-ce que le marché
16:08est en mode
16:08what and see ?
16:09Il attend un petit peu
16:09de voir ce qui va se passer.
16:11Florian Yelpaule,
16:12mot de la fin ?
16:12La grande question,
16:13c'est est-ce qu'on aura
16:14un rallye de Noël,
16:14en fait, tout simplement.
16:16Le December rallye,
16:17c'est un peu
16:18ce qu'on attend tous,
16:19disons,
16:19au fond de nous.
16:21Aujourd'hui,
16:22nous,
16:22on s'est positionné
16:23pour participer en partie
16:25à ce rallye.
16:26Les raisons principales,
16:27c'est justement
16:28qu'on a plutôt
16:29un statut quo
16:29sur les taux,
16:30on a plutôt
16:31des chiffres d'inflation.
16:32On est en train de dire
16:33qu'il y a plus d'inflation
16:35prévue,
16:36en tout cas en Europe,
16:37mais on est quand même
16:37très proche des 2%.
16:38On est très loin
16:39de la situation catastrophique
16:41dans laquelle on était
16:41il y a 4 ans en arrière.
16:43On voit une forme de reprise
16:44aujourd'hui en Europe.
16:45Le point faible pour nous,
16:48pour relier aux discussions
16:49qu'on avait,
16:50c'est le fait qu'on ait
16:51une économie à deux vitesses.
16:53Je ne vous ferai pas
16:53le coût de l'économie
16:54en forme de cas,
16:55mais simplement le fait
16:56qu'on voit clairement
16:57que l'industrie aujourd'hui
16:58souffre davantage
16:59que les services.
17:00Les services,
17:01c'est vraiment une industrie
17:02qu'on voit dans les enquêtes
17:03qui est très insensible
17:05en fait à ce que fait
17:06la Banque centrale.
17:07Aujourd'hui,
17:08les taux à 2% en Europe
17:09et bien au-delà d'ailleurs
17:12dans un grand nombre de pays,
17:13notamment le UK
17:14et les Etats-Unis,
17:15ces taux-là
17:16pèsent davantage sur l'industrie
17:18que sur les services.
17:20Alors l'idée,
17:20c'est d'en t'être profité
17:21justement de ces indices
17:23qui peuvent capitaliser
17:24sur la progression des services.
17:26On pense que l'Europe
17:26en fait partie.
17:27Merci beaucoup à tous les deux.
17:28Florian Yelpo,
17:29donc pour l'embarodier IEM
17:30et Raphaël Gallardo,
17:31chef économiste de Carmignac,
17:33de nous avoir accompagné
17:34dans ce Face à Face ce matin.
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