Passer au playerPasser au contenu principal
  • il y a 47 minutes
Ce lundi 15 décembre, Charles-Henry Monchau, Chief Investment Officer de la Bank Syz, et Mikael Petitjean, chef économiste de Waterloo AM, ont discuté des modalités sur la succession de Jerome Powell à la Fed et ont donné leur avis sur les deux Kevin en lice pour succéder à ce dernier, ils ont également parlé de la Bourse et de l'allocation type pour 2026, dans l'émission Good Morning Market sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.

Catégorie

📺
TV
Transcription
00:00Michael Petitjean pour Waterloo Asset Management, chef économiste qui nous accompagne depuis la Belgique aujourd'hui
00:05et Charles-Henri Monchot, chef des investissements de la Banque SIS.
00:08Bonjour messieurs, merci de nous accompagner ce matin.
00:11Bon, commençons peut-être par ce nouveau nom avec lequel il va falloir se familiariser.
00:16Il s'agit de Kevin Walsh, c'est un gouverneur de la Fed, qui était notamment gouverneur de la Fed sur les années 2006 à 2011
00:25qui est aujourd'hui pressenti pour prendre la relève de Jerome Powell.
00:28En tout cas, aujourd'hui, Donald Trump n'exclut pas son nom.
00:31Aujourd'hui, vous avez le président américain qui dit qu'il hésite entre Kevin Assett et Kevin Walsh.
00:36Comment aujourd'hui, vous pouvez dresser le bilan, le profil plutôt de Kevin Walsh, Michael Petitjean ?
00:44Écoutez, c'est quelqu'un qui a beaucoup d'expérience.
00:46Il ne faut pas se voler la face.
00:49C'est quelqu'un qui, effectivement, fera un candidat intéressant.
00:51Mais je pense que le président Trump va nous sortir des candidats de son chapeau à intervalles réguliers pour mettre les candidats en concurrence.
01:02Moi, j'avais une préférence pour un autre candidat qui est déjà membre du communauté monétaire.
01:08C'est Christophe Waller, qui est quelqu'un, je trouve, qui a toujours été assez perspicace dans ses prévisions.
01:15Bon, vous savez, il y avait Assett aussi.
01:17Assett, c'est quelqu'un qui a beaucoup d'expérience.
01:20Maintenant, je me souviens d'un bouquin qu'il avait écrit en 1999,
01:25donc juste avant l'explosion de la bulle du Nasdaq.
01:29Et il avait co-écrit ce bouquin-là qui était intitulé
01:32Dow Jones 36 000 ou Dow 36 000, je pense que c'était ça l'objectif.
01:37Et le timing avait été désastreux puisque la bulle avait éclaté.
01:41Donc, c'est trois candidats qui, de toute façon, je pense, vont incarner le job.
01:46Vous savez, Powell a été nommé par Donald Trump et il a pu garder ses distances par rapport aux pressions politiques.
01:54Donc, je pense que quand on occupe ce genre de fonctions-là, on les incarne
01:59et on arrive à tenir ses distances, garder ses distances par rapport aux politiques,
02:04même si ce n'est jamais parfaitement étanche.
02:07Et donc, quels que soient ces trois candidats-là, je pense qu'ils vont incarner le job.
02:10Mais j'ai une préférence, effectivement, pour l'un des trois.
02:13Bon, au final, peu importe le nom, non ?
02:15Aujourd'hui, Michael Petitjean, le plus important pour Donald Trump,
02:18c'est qu'il soit écouté auprès de la Banque Centrale Américaine et que les taux baissent.
02:21Encore vendredi, il a dit « J'aimerais bien que les taux soient à 1% d'ici un an ».
02:25Oui, écoutez, on pense qu'il y a quand même pas mal d'efforts qui ont été réalisés.
02:33On a une baisse de 175 points de base depuis septembre 2024.
02:39On en a eu trois ici depuis septembre 2025.
02:43Franchement, nous, on ne pensait pas que c'était utile.
02:45Ce n'était pas nécessaire d'avoir ces trois baisses de taux.
02:47Alors, pour 2026, c'est possible, effectivement, qu'on ait encore une impulsion favorable sur le plan monétaire
02:54avec deux baisses de taux de 25 points de base.
02:57C'est possible parce que quand on regarde les anticipations du comité monétaire, du FOMC,
03:03on voit que le taux neutre, il est à la hauteur de 3%.
03:06Donc, logiquement, on pourrait avoir, effectivement, une baisse encore de 50 points de base.
03:10Mais si tel est le cas, je pense que ça interviendra plutôt en deuxième partie de l'année 2026.
03:16Mais encore une fois, notre point de vue, l'économie américaine est tout à fait apte,
03:21capable de supporter des taux d'intérêt tels qu'ils sont actuellement.
03:24Évidemment, il faut quand même surveiller, surtout, je trouve, les taux longs
03:28parce que c'est bien beau d'essayer de baisser les taux courts
03:32pour donner une bouffée d'oxygène à l'économie américaine,
03:35même si, de notre point de vue, elle n'en a pas vraiment besoin.
03:38J'en reviendrai peut-être là-dessus, sur la dynamique du marché du travail
03:41qui interroge beaucoup de personnes, dont Powell, d'ailleurs,
03:44lors de sa dernière intervention, qui, je trouve, était trop préoccupée
03:47par la santé du marché du travail.
03:49Mais on a, effectivement, ici, de notre point de vue,
03:53pas vraiment de motifs à baisser les taux dans l'année 2026,
03:58mais ce serait favorable pour les marchés d'action, évidemment.
04:01La semaine sera très intense en statistiques,
04:03avec les chiffres d'emploi du mois d'octobre qui seront publiés demain.
04:06Idem pour les ventes au détail quand l'inflation du mois de novembre,
04:09elle, sera publiée jeudi aux États-Unis.
04:12Charles-Henri Monchon vous retrouve depuis la Banque 6,
04:14qui est basée à Genève.
04:16C'est vrai qu'aujourd'hui, le contexte de marché,
04:19c'est les taux, les taux et encore les taux,
04:20et ça devrait encore le rester l'an prochain.
04:24Oui, les marchés, d'ailleurs, se positionnent pour ce qu'on appelle la reflation.
04:29Si vous regardez les courbes de taux, elles se repentifient.
04:32C'est le cas aux États-Unis.
04:33On voit aussi un mouvement global sur les taux courts,
04:38que ce soit en Allemagne, en Australie ou encore dans d'autres zones.
04:42Vous avez une hausse des taux courts sur certaines zones.
04:49Ce qui est intéressant, d'ailleurs, puisque vous avez maintenant une certaine dichotomie
04:53entre la politique monétaire américaine, par exemple,
04:57et ce qui peut se passer dans d'autres coins de la planète.
05:00Donc on va avoir une espèce de désynchronisation
05:02qui va être très intéressante à jouer,
05:05que ce soit sur les marchés obligataires,
05:07mais aussi sur les marchés d'échange.
05:11C'est assez intéressant de voir que le dollar est à nouveau à un plus bas depuis trois mois.
05:16Pourquoi ? Parce que les marchés commencent à se positionner
05:20sur une réserve fédérale qui risque d'être relativement doviche.
05:25On a parlé juste avant de Kevin contre Kevin.
05:28Quel que soit le Kevin, on sent que ça va être un support pour la baisse de taux,
05:31alors même que, par exemple, à la BCE, c'est quand même une surprise sur les dernières semaines
05:36de voir qu'il y a une certaine pression à la hausse sur les taux.
05:40Donc oui, les taux, ça va être central sur le scénario de 2026
05:44et ça va être très intéressant de jouer ça au travers des différentes zones.
05:48Qu'est-ce que vous attendez de la BCE, Charles-Henri Monchot, ce jeudi ?
05:51Christine Lagarde qui ne devrait pas baisser les taux cette fois,
05:54mais en tout cas, il y a pas mal d'attentes pour 2026.
05:57Un consensus qui essaye de trouver un point vers une à deux baisses de taux pour l'an prochain
06:02avec une inflation, c'est vrai, qui est en train de décélérer très nettement en zone euro.
06:06On est sous les 2% quand la croissance est très disparate en fonction des pays de la zone euro.
06:13Écoutez, je n'entends pas grand-chose en termes de décisions à court terme.
06:18Par contre, évidemment, le marché devient très attentif
06:22parce qu'en quelques semaines, en quelques mois, on est passé d'attente de baisse des taux
06:27à maintenant des premières discussions quant à une hausse des taux.
06:30Je rappelle quand même qu'Isabelle Schnabel, qui est d'ailleurs membre du board de la BCE,
06:39mais qui est une candidate, une des favorites pour remplacer Christine Lagarde,
06:45s'est positionnée la semaine dernière en faveur d'une hausse des taux.
06:51Une hausse, pas tout de suite, mais assez dans un bref, dans un historique à moyen terme.
07:00Donc ça, c'est très intéressant, ce développement qu'on a d'être passé d'antipation de baisse des taux
07:05à pourquoi pas des hausses de taux.
07:07Donc le marché va être très, très attentif à ce qu'il va se dire pour la Conference Call.
07:11Du côté de Waterloo Asset Management, est-ce que vous pensez que la BCE peut vraiment remonter les taux,
07:16Mickaël Petitjean ?
07:17Pas du tout.
07:20Alors là, je pense que ce serait une erreur colossale parce que ça fait dix ans qu'on pense,
07:25même plus que le démon de la zone euro, c'est des menaces déflationnistes.
07:32Ça ne veut pas dire évidemment qu'on va passer sous la barre des 0%, c'est pas ça.
07:36Mais on est déjà là dans une dynamique naturellement déflationniste.
07:40On va avoir des prix d'énergie qui sont quand même bien orientés à la baisse.
07:44On a un baril de pétrole qui est sous la barre des 60 dollars.
07:50Et nous, on estime que c'est possible qu'on reste dans des zones très attractives sur ce plan-là pour la zone euro
07:56parce qu'une énergie bon marché, c'est quand même très, très, très bénéfique à la zone euro
08:00étant donné la forte dépendance au coût de l'énergie.
08:04Donc, on a plutôt une dynamique positive sur le plan de l'inflation.
08:08Je ne vois pas en plus, étant donné la fragilité quand même de la croissance.
08:13Nous, on pronostique un taux de croissance à 1,1%.
08:17Alors, oui, c'est positif.
08:19Mais ça reste quand même relativement fragile.
08:22Même si je dois quand même le souligner sur le plan de l'allocation, on en reparlera peut-être tout à l'heure,
08:26il y a quand même des signes positifs.
08:27On a une croissance quand même qui se stabilise, voire qui peut rebondir légèrement.
08:32Donc, ça, il faut quand même garder en tête.
08:33Mais une hausse des taux pour nous, ce serait complètement délirant.
08:38Ce n'est pas ce qu'il faut à l'Europe.
08:39Je pense qu'il faut surtout essayer d'avoir effectivement une croissance solide et des gains de productivité.
08:46Et maintenant, évidemment, le mandat de la BCE ne donne pas de poids à la croissance.
08:55C'est plutôt effectivement l'inflation.
08:57Mais encore une fois, l'inflation est orientée à la baisse et je ne vois pas…
09:00Comme aux États-Unis, d'ailleurs.
09:01Je pense que l'année prochaine, on aura un taux d'inflation qui va aller aux alentours de 2,5%.
09:06Le fameux indice PCE.
09:08On est à 3, on va vers 2,5%.
09:10On a aussi une croissance, là, en termes réels, une croissance en termes réels du PIB
09:15qui est aussi bien orientée, qui passerait de 1,7% à 2,3%.
09:19Donc là aussi, moi, je ne vois pas, là, du côté américain, de nécessité de baisser les taux.
09:25Par contre, du niveau européen, là, oui.
09:28Deux minutes chacun sur la location pour l'année prochaine.
09:30Comment vous préparez vos portefeuilles pour 2026 ?
09:33Continuons avec vous, Mickaël Petitjean, chez Waterloo Asset Management.
09:36C'est vrai que l'année a été dominée par les valeurs technologiques.
09:38On l'a vu vendredi.
09:40On a quand même beaucoup de volatilité.
09:41Brodcom a perdu 10%, idem pour Oracle, après les résultats.
09:45Écoutez, nous, on rentre un peu dans le rang, il faut être honnête.
09:50On a surpondéré le marché de la tech, les technologies de l'information,
09:55le secteur-là, puis le secteur aussi des services de communication aux Etats-Unis,
09:59on les avait surpondérés.
10:00On a bien profité de la hausse, comme j'avais dit déjà sur votre antenne
10:03qu'on avait surfé sur la vague.
10:05Je pense que ça a été bénéfique pour notre portefeuille,
10:07mais on rentre un peu dans le rang.
10:08Donc, on enlève notre surpondération sur ces deux secteurs-là.
10:13Par contre, on s'oriente davantage vers les financières, vers les industriels.
10:19Et alors, on va aussi s'intéresser au secteur pharma.
10:23Et on réalloue un peu plus sur l'Europe, vous voyez.
10:26Donc, on a une stratégie qui est un peu plus défensive.
10:31On n'est toujours pas grand fan de l'or.
10:33Il n'y a certainement pas du bitcoin.
10:34On n'achète pas de bitcoin.
10:36C'est le rendement par unité de risque.
10:38Ce qui n'est pour nous pas suffisamment élevé.
10:40On ajoute beaucoup trop de risques lorsqu'on investit dans du bitcoin.
10:43Donc, l'or non plus.
10:44Quand les investisseurs sont intéressés par de l'or,
10:46on les invite à le faire de leur côté.
10:48Nous, on ne met pas d'or dans nos portefeuilles.
10:50Et on a une sous-pédération aussi qu'on fera sur les Magnificent Seven.
10:54Donc, on va essayer un peu de sous-pondérer le poids des Magnificent Seven.
10:58Vous savez qu'il y avait un ETF qui, justement, enlève l'influence de cette entreprise.
11:05Ça ne veut pas dire qu'on est négatif.
11:06On enlève notre surpondération.
11:08Voilà un peu sur les Etats-Unis.
11:10Et sur l'Europe, c'est un peu le même schéma.
11:11On est quand même intéressé par les valorisations en Europe.
11:15Et on s'intéresse également à des secteurs plus classiques, industriels,
11:19et notamment la défense en Europe.
11:21Du côté de SIS, comment ça se passe, cher Henri Monchot ?
11:24Vous êtes responsable des investissements, de l'allocation.
11:27C'est vrai qu'aujourd'hui, la tech américaine pose de plus en plus de questions.
11:31Il y a pas mal de petits signes rouges, sans pour autant un éclatement de la bulle.
11:35Loin de là.
11:35Oui, alors on reste positif sur les actifs risqués.
11:40Donc toujours surpondérés actions, avec préférence pour les Etats-Unis et la Chine.
11:46On utilise l'or depuis pas mal de temps comme un diversifiant de portefeuilles.
11:52Par contre, au niveau des actions, c'est vrai que ça fait quelques temps qu'on a commencé à tourner un peu les portefeuilles.
11:58On reste définitivement tourné vers tout ce qui est cyclique ou bêta élevé par rapport aux défensives.
12:07Mais c'est vrai qu'on a commencé à réallouer en allégeant quelque peu la technologie pour aller vers d'autres segments du marché.
12:15On le voit, le fameux S&P 500 Equal Waste, c'est-à-dire qui ne prend pas en compte les très grandes pondérations des valeurs technologiques,
12:27commencent à surperformer l'indice qui est capitalisé par les poids parce que justement, il y a cette rotation qui est en train de s'opérer.
12:36La baisse des taux de la réserve fédérale et les stimuli fiscaux aux Etats-Unis plus la déréglementation financière
12:43devraient commencer à favoriser d'autres segments sur le marché.
12:47Et donc, c'est intéressant de voir ça au même moment où, comme vous l'avez très justement dit,
12:51il y a certains doutes sur le marché sur certaines grandes valeurs, comme par exemple Oracle, vous avez mentionné Broadcom,
12:56tout ce qui est lié à la sphère OpenAI, HGPT, commence à être questionné avec des valorisations très importantes.
13:04Et donc, c'est pour ça qu'il est clé d'être diversifié, d'aller chercher d'autres histoires que les grandes capitalisations technologiques,
13:12même si certaines d'entre elles ont très bien fait.
13:13En Amo, ça peut être où ces sources de diversification, si on souhaite sortir de la tech aujourd'hui ?
13:19Excusez-moi ?
13:21Si on souhaite sortir de la tech, comment aujourd'hui on peut diversifier son portefeuille, Charles-Henri Monchot ?
13:25Alors, il y a par exemple, si vous allez sur les moyennes capitalisations,
13:30donc l'indice Russell qui est beaucoup moins alloué à la technologie,
13:34vous avez des valeurs qui sont davantage liées à la consommation domestique,
13:38vous avez des valeurs industrielles, Waterloo a parlé avant des financières,
13:44c'est aussi un segment qui se comporte très bien, donc il y a beaucoup d'histoires.
13:47Et puis, de manière plus générale, c'est comment l'intelligence artificielle commence à bénéficier à certaines valeurs.
13:54Il y a ceux qui ont permis d'implementer l'intelligence artificielle,
13:57donc les grandes valeurs d'infrastructures autour de la technologie,
14:00mais il y a aussi les sociétés qui profitent de l'IA.
14:03Et donc ça, c'est maintenant où on trouve des très belles histoires.
14:06Merci à tous les deux de nous à raccompagner ce matin.
14:08Charles-Henri Monchot, donc depuis Genève, chef des investissements de la Banque CIS,
14:11et Mickaël Petitjean, depuis Bruxelles, chef économiste de Waterloo Asset Management,
14:15pour faire donc un petit focus sur l'allocation de 2026,
14:18et donc sur cette semaine qui sera très dense à nouveau,
14:20avec les banques centrales qui seront à l'honneur,
14:22avec la BCE, la Banque d'Angleterre, ou encore la Banque du Japon.
Écris le tout premier commentaire
Ajoute ton commentaire

Recommandations