- il y a 21 heures
Ce mercredi 19 novembre, Jean-Louis Nakamura, responsable de la gestion Global Equities chez Vontobel AM, et Samy Chaar, chef économiste chez Lombard Odier & Cie, ont échangé leurs points de vue sur les résultats trimestriels de Nvidia publiés ce soir, dans l'émission Good Morning Market sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.
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00:00Vous avez l'habitude, deux acteurs de marché, avec ce matin Jean-Louis Nakamura,
00:05responsable de la gestion globale Equities de Votombel Asset Management.
00:08Bonjour Jean-Louis Nakamura.
00:10Bonjour.
00:10Merci d'être avec nous ce matin en plateau.
00:12Et à distance, c'est Samy Char, depuis Genève,
00:15chef économiste de Lombard-Odier et compagnie, responsable des investissements.
00:18Merci de nous accompagner également, Samy Char.
00:21Je vais commencer avec vous, Jean-Louis Nakamura,
00:23sur la situation du côté des États-Unis,
00:26après avoir enchaîné de nombreux records, les indices font une pause.
00:30On a enchaîné, que ce soit hier, mais également lundi,
00:32des pauses de l'ordre de 1% sur les trois indices américains.
00:36Ce soir, Nvidia va publier ses résultats.
00:39Il y a pas mal de remises en cause par rapport aux participations croisées
00:42dans les différents acteurs de l'IA.
00:44Comment vous regardez la situation ?
00:45Après, il ne faut pas l'oublier, un parcours spectaculaire.
00:48Nvidia a pris 90% en ligne droite depuis avril.
00:50Voilà, on peut commencer par ça.
00:52On a un peu plus qu'une pause,
00:54on a un début de correction qui n'est pas complètement anodin
00:58depuis la fin du mois d'octobre.
01:01À bien des écarts, il a commencé de manière un peu technique.
01:04Il est légitime qu'un certain nombre d'investisseurs
01:06prennent des profits compte tenu de la dynamique
01:08que vous venez de décrire,
01:09qui était quand même incroyablement forte,
01:11non seulement depuis le début de l'année,
01:13mais aussi pour des valeurs comme Nvidia
01:14depuis maintenant plus de 18 mois, presque deux ans.
01:17Donc ça, ce n'est pas du tout illégitime.
01:19Ça s'inscrit aussi dans un contexte
01:22où depuis la fin de l'été, on a une petite musique qui monte,
01:25savoir si finalement, la dynamique qui s'est entourée
01:29autour des hyperscalers américains
01:31n'a pas beaucoup d'analogie avec ce qu'on a connu
01:33au moment de la bulle des TMT.
01:35Et là-dessus, un certain nombre de stratégistes
01:37ont déjà commencé à prendre position
01:38pour expliquer à la fois les similitudes et les différences.
01:40Et on aura peut-être l'occasion d'y revenir avec Samy
01:43un petit peu plus tard.
01:44Je crois quand même que ce n'est pas complètement anodin
01:49si cette correction que certains pensaient voir en octobre,
01:52un mois qui s'y prête généralement,
01:54elle intervient plutôt en novembre,
01:56un mois qui est plutôt favorable à des mouvements haussiers
01:58sur les marchés,
01:59juste après finalement, une Fed,
02:01et on en reparlera peut-être plus tard,
02:03qui s'est avérée plus au quiche qu'anticipée,
02:05en tout cas quant à la possibilité
02:07d'une baisse consécutive des taux en décembre.
02:11Sans cette tonalité inattendue de la Fed,
02:14je doute qu'on aurait eu peut-être cette correction
02:16immédiatement et dans les mêmes proportions aujourd'hui.
02:19Jusqu'où ça va aller ?
02:21Là encore, on aura l'occasion d'en débattre sans doute avec Samy.
02:23Moi, je ne suis pas très inquiet.
02:25Je pense qu'on est très très loin d'une zone
02:27où on aurait franchement une déconnexion complète
02:31entre la dynamique qui reste très forte
02:33des profits bénéficiaires de ces entreprises.
02:34Et encore une fois, on va avoir NVIDIA ce soir.
02:36Et plus que les résultats d'NVIDIA,
02:38ce qui va être intéressant, c'est non seulement sa guidance,
02:39mais la manière dont le marché va y réagir.
02:42Je pense que les deux seuils d'alerte
02:44qu'il va falloir tester dans les semaines
02:45et dans les mois qui viennent,
02:47c'est soit l'un de ces acteurs,
02:49finalement, annonce une continuation
02:54de ses plans d'investissement
02:55et c'est mal perçu par le marché.
02:57C'est un peu ce qui s'est passé avec Meta
02:58il y a deux, trois semaines.
03:00Parce que le marché est encore en position
03:01de discriminer entre les acteurs
03:03qui peuvent monétiser,
03:04ceux qui sont peut-être plus dans le flou
03:06par rapport à ça.
03:07Le deuxième seuil d'alerte qu'il faudra surveiller,
03:10c'est quand un de ces acteurs
03:11reviendra à la baisse
03:12ses projets d'investissement.
03:14Et là, il y a de fortes chances
03:16pour que ce soit très mal pris par le marché
03:18et que ce soit le début de quelque chose
03:19de peut-être plus durable.
03:20Mais encore une fois,
03:21on en est, à mon avis, très loin.
03:22Moins de 12% depuis la fin du mois d'octobre.
03:25Sur ce titre, NVIDIA,
03:26nous étions à 181 dollars hier soir
03:28à la clôture.
03:29Samy Char, vous êtes chef économiste.
03:31L'intelligence artificielle,
03:33ça a des retombées sur les données macro,
03:35ça a des retombées, bien sûr,
03:36sur la composition des indices,
03:38la performance de Wall Street.
03:40Bulle ou pas bulle ?
03:41Bon, personne ne sait,
03:42on verra, bien sûr,
03:43on s'en rend compte le jour où elle éclate.
03:45Mais en tout cas,
03:46aujourd'hui, il y a des interrogations
03:48sur ces participations croisées.
03:50Hier encore,
03:50vous avez 15 milliards
03:52qui ont été investis
03:53par Microsoft et par NVIDIA
03:54dans Anthropik.
03:57Oui, le sentiment,
03:58c'est que s'il y a une bulle,
04:00elle n'est pas nécessairement
04:01là où vous pensez qu'elle est.
04:02C'est-à-dire qu'à la fin des années 90,
04:04on avait véritablement
04:06une bulle de prix,
04:06on avait des prix qui étaient très hauts
04:08et des profits qui n'avaient pas bougé.
04:10Or, aujourd'hui,
04:11on est dans une situation
04:11qui est un peu différente.
04:12Les prix sont très élevés,
04:13mais les profits,
04:15quelque part,
04:16ont suivi.
04:17Donc, on est dans une réalité
04:19où les prix ne sont pas en bulle
04:21puisqu'ils sont soutenus
04:22par les profits.
04:23La question,
04:24et la grande question du jour
04:25avec NVIDIA,
04:25c'est est-ce que cette croissance
04:27des profits est soutenable
04:28dans les trimestres
04:30et les années à venir ?
04:31Et c'est là où il y a
04:32un petit peu un doute.
04:34Le sentiment,
04:34c'est qu'on aura une première partie
04:36de la réponse ce soir,
04:37mais si ces grandes sociétés tech
04:39soutenues par l'investissement,
04:41soutenues par cette compétition stratégique
04:43entre les États-Unis
04:44et la Chine,
04:45si ces entreprises-là
04:46arrivent à maintenir
04:47quand même
04:48une croissance de profit
04:51dans les trimestres
04:52et les années à venir,
04:53eh bien,
04:53les prix vont continuer à suivre.
04:55Donc,
04:56on est plus dans un doute
04:57au niveau des profits
04:58qu'un doute au niveau des prix.
05:00Et c'est vraiment là
05:01où la donnée du jour
05:02sera importante.
05:03Notre sentiment,
05:04c'est que ces entreprises-là,
05:05elles vont continuer
05:06à délivrer
05:06et donc,
05:08même si le marché
05:09peut avoir
05:10une certaine volatilité,
05:11la tendance de fonds,
05:12ça reste quand même
05:13une tendance haussière,
05:15encore une fois,
05:16tant que ces entreprises
05:17sont capables de délivrer
05:18et ça semble être le cas
05:20encore aujourd'hui.
05:20Le consensus
05:21qui attend ce soir
05:2229 milliards de profits
05:23nets trimestriels,
05:24c'est-à-dire 10% de plus
05:25qu'au deuxième trimestre
05:26et 30% de plus
05:27que l'an passé,
05:28marge nette toujours au-delà
05:29des 50%.
05:30Époustouflant quand même.
05:31Des entreprises
05:32qui arrivent à afficher
05:32Jean-Louis Nakamura
05:3350% de marge nette.
05:35Comme le disait Samichard,
05:36toute la question maintenant,
05:37c'est est-ce que ça sera
05:37encore le cas dans six mois,
05:38dans un an,
05:39dans un an et demi ?
05:40Oui,
05:40et derrière cette question,
05:41il y a la question
05:42beaucoup plus large
05:44de que va-t-on faire de l'IA
05:46et comment va-t-on la monétiser
05:48et quel est le business model derrière
05:50qui permettra d'y parvenir.
05:51L'une des grandes similitudes,
05:53même si on est sur une échelle
05:54qui n'a plus rien à voir encore
05:55avec la bulle Internet,
05:57c'est qu'au tout début
05:58de la bulle Internet,
06:00personne n'avait aussi
06:00aucune idée quant à la manière
06:02dont Internet allait finalement
06:04faire de l'argent.
06:06Aujourd'hui,
06:06on voit des modèles d'affaires
06:08qui commencent à émerger.
06:09On a le modèle d'OpenIA
06:10via des subscriptions.
06:11On a des firmes
06:12comme Amazon ou Alibaba en Chine
06:15qui essaient d'utiliser l'IA
06:16pour mieux targeter
06:17leur publicité.
06:19On a le sentiment
06:21que ces différents modèles
06:21vont donner des choses différentes
06:23à des rythmes différents
06:24et personne n'est aujourd'hui
06:25capable de dire effectivement
06:27quel est le modèle d'affaires
06:28qui va permettre
06:28de rentabiliser le plus vite possible
06:30la taille des investissements
06:32qui ont été réalisés.
06:33Pour revenir sur Nvidia,
06:35c'est une entreprise
06:36qui a une longue tradition
06:37de battre ses objectifs de profit.
06:41Je ne serais pas surpris
06:41que ce soit le cas encore ce soir.
06:44Ce qui va être encore une fois
06:45plus intéressant,
06:46c'est la guidance
06:47et c'est la manière dont
06:48c'est les perspectives
06:50et c'est la manière
06:50dont le marché va réagir
06:51à ce qui va se passer ce soir.
06:53Si Nvidia devait décevoir
06:56ou pire encore,
06:57si Nvidia dans ses guidances
06:59devait décevoir le marché
07:00et voir finalement
07:00le marché réagir négativement,
07:02ce serait un très mauvais signe
07:03mais j'y accorde
07:04une probabilité très faible.
07:05L'autre sujet des marchés
07:06en ce moment,
07:07c'est bien sûr la Fed,
07:08la banque centrale américaine.
07:10Baisse de taux ou non
07:11lors de la prochaine réunion
07:13et lors de la conférence de presse
07:14le 10 décembre,
07:15aujourd'hui,
07:16on a quand même,
07:17Samy Char,
07:17des anticipations
07:19qui sont très volatiles.
07:20On est désormais
07:21à 50-50 ce matin.
07:22Hier, on était à 43.
07:24Il y a une semaine,
07:24on était à 70.
07:25Les marchés sont totalement perdus
07:27au milieu de statistiques
07:28qui tombent,
07:29qui ne tombent pas
07:29et quand elles tombent,
07:30elles sont un peu dépassées.
07:32Je grossis le trait,
07:32mais demain,
07:33les chiffres de l'emploi,
07:33ce seront des données
07:34du mois de septembre.
07:35Oui, absolument.
07:37Jean-Louis a très bien mis
07:38en évidence le fait
07:39que la Fed et Jerome Powell
07:41avaient un peu jeté un froid
07:42en remettant en cause
07:44la possibilité
07:45d'une baisse de taux
07:46en décembre
07:47et donc, évidemment,
07:48ça a tétanisé
07:49un tout petit peu tout le monde.
07:51Je serais tenté de penser
07:52que la décision n'est pas faite.
07:54On sent très, très vigoureusement
07:56une réserve fédérale américaine
07:58qui a envie de faire une pause.
07:59Ça, c'est sûr.
08:00La question, c'est
08:01est-ce qu'elle fait une pause
08:02dès maintenant ?
08:03Est-ce qu'elle est déjà en pause
08:04en quelque sorte ?
08:05Ou est-ce qu'elle s'offre
08:06la possibilité de baisser
08:07encore une fois les taux
08:08en décembre ?
08:09Et ensuite,
08:10elle fera une pause
08:11jusqu'à probablement juin
08:15où quelque chose
08:16de très important
08:16sera en train de se passer.
08:18C'est qu'on aura
08:19un nouveau gouverneur
08:21de la réserve fédérale américaine
08:22qui arrivera en mai
08:23et qui, évidemment,
08:24aura le mandat
08:25de baisser les taux.
08:26Mais entre décembre et juin,
08:29il y aura très certainement
08:30une pause.
08:31Vous l'avez dit, Étienne,
08:32on est dans du 50-50
08:33sur la probabilité
08:34d'une baisse de taux
08:35en décembre.
08:35Nous, on est dans ce camp-là.
08:38On est plutôt dans le dur
08:40sur cette question-là.
08:41On sent que la Fed
08:42et le marché
08:43penchent plutôt
08:45pour une pause.
08:47Ce sont donc les données
08:48qui donneront raison
08:49ou pas à ce débat.
08:51Et notre sentiment,
08:52c'est que tout ce qu'on voit
08:53se développer sur les données
08:54au niveau de l'emploi
08:56ne va pas nécessairement
08:57dans la direction
08:58d'une pause.
08:59Vous l'avez dit, Étienne,
09:00les données officielles,
09:01elles ont du retard
09:03et elles ne sont pas
09:05très fiables.
09:06En revanche,
09:06on a quand même
09:07beaucoup de données
09:08de secondes qualités
09:11qui sont là
09:12et qui montrent quand même
09:14que l'emploi aux États-Unis
09:16continue de se rafraîchir
09:18un petit peu.
09:19Et ça, ça devrait permettre
09:20à la réserve fédérale américaine
09:21de baisser les toits.
09:22Elle a besoin d'avoir
09:23d'autres données.
09:24Mais c'est pourquoi
09:24on reste dans ce camp-là
09:26d'une baisse de taux en décembre,
09:27même si encore une fois
09:28les doutes sont là.
09:30C'est vraiment les données
09:30de l'emploi
09:31qui vont enterrer
09:34ce débat ou non.
09:35Et notre sentiment,
09:36c'est que c'est quand même
09:36assez fragile
09:37ce qu'on constate
09:38sur l'emploi américain aujourd'hui.
09:39Ça légitimerait quand même
09:40une baisse supplémentaire.
09:41Il y aura peut-être
09:42un peu plus d'éléments ce soir
09:44à l'occasion de la publication
09:45des minutes de la Fed.
09:46C'est le compte-rendu
09:47de la dernière réunion.
09:49Jean-Louis Nakamura,
09:51Samichar en parlait,
09:52des membres qui sont divisés.
09:54Au milieu de tout ça,
09:54Donald Trump, Pierre,
09:55qui a redit que si ça tenait qu'à lui,
09:57il ne serait plus là en fait.
09:59Jerome Powell,
10:00en tout cas plus à son poste
10:01de président
10:01de la Banque centrale américaine.
10:04Pression politique,
10:05encore et toujours,
10:06même si elles sont
10:06un peu moins fortes aujourd'hui.
10:08Oui, pression politique,
10:09mais à ce stade,
10:11on n'a pas d'éléments
10:12pour les laissant à penser
10:13qu'elle a porté ses fruits,
10:15au sens où on a plutôt
10:16le sentiment
10:17que soit au mieux,
10:19les rangs se sont un peu resserrés
10:21à une exception près
10:21autour de Jerome Powell,
10:23soit finalement,
10:25ça permet une individualisation
10:27des prises de position
10:28avec effectivement
10:29le prix à payer pour ça,
10:30c'est plus d'incertitude
10:31sur ce qui va se passer
10:32dans les semaines
10:33et les mois qui viennent,
10:34mais des choses peut-être
10:35un tout petit peu moins
10:36cohésives,
10:37en tout cas rien,
10:38qui prennent le pacte
10:39du FOMC
10:40et qui l'orientent
10:41dans la direction souhaitée
10:42par le président américain
10:43à ce stade.
10:44Moi, je rajouterais juste
10:44une chose à ce qu'a dit Samy.
10:46Je suis aussi plutôt
10:48dans le camp de ceux
10:49qui penseraient
10:50que la FED devrait baisser
10:51ses taux en décembre,
10:53même si je reconnais
10:53que la FED aujourd'hui,
10:55elle fonctionne à l'aveugle.
10:56Elle ne fonctionne pas
10:57seulement à l'aveugle
10:57à cause du manque
10:58de statistiques
10:59liées au shutdown,
11:00elle fonctionne à l'aveugle
11:00du fait qu'on a
11:01une combinaison dynamique
11:03qui est assez inusuelle
11:04et qui résulte
11:05de cette fameuse
11:06forme en cas
11:07de la reprise
11:08ou de l'activité américaine
11:09dont on a abondamment parlé.
11:11On a un marché
11:13de l'emploi privé,
11:14on n'a plus de création
11:14de l'emploi privé
11:15pour faire simple.
11:16On a une économie
11:16qui est beaucoup plus résiliente
11:17que ce à quoi on s'attendait.
11:19On a une inflation
11:20qui reste assez sticky,
11:22assez proche des 3%,
11:23en partie à cause
11:24de la hausse des tarifs,
11:26mais dont on sait
11:27que certains composants
11:28vont pointer vers davantage
11:29de désinflation
11:30dans les mois qui viennent
11:31et de manière peut-être
11:31plus rapide qu'on ne le pense.
11:33Donc tout ça rend
11:34une équation finalement
11:35très difficile à résoudre.
11:37Et c'est sans doute
11:38la raison pour laquelle
11:39la Fed est dans l'expectative
11:41et comme l'a dit Samy,
11:42elle a très envie d'attendre.
11:45Mais si elle attend,
11:47il va se passer des choses.
11:48Il va se passer des choses,
11:49y compris,
11:50pour revenir sur le début
11:50de notre conversation,
11:51sur le marché des actions.
11:53Et plus elle attend,
11:54plus elle sera forcée
11:55finalement d'être doviche
11:56dès le début
11:58ou dès la fin
11:58du premier trimestre 2026.
12:00Donc je dirais
12:01que dans le pire des cas,
12:02on aurait une Fed
12:03attentiste au départ,
12:04mais plus agressive ensuite.
12:06Et dans ce contexte,
12:07comment aujourd'hui
12:07vous arbitrez les portefeuilles ?
12:09Jean-Louis Nakamura,
12:10vous êtes responsable
12:10de la gestion actions
12:11chez Vantombel AM.
12:12Donc vous suivez bien aujourd'hui
12:13ce que font vos gérants.
12:15Est-ce que vous leur dites
12:15continuer à acheter du NVIDIA
12:17à chaque fois que ça baisse ?
12:18Ou non ?
12:19Là,
12:20allez-y un petit peu mollo,
12:21on va peut-être revoir
12:21un petit peu les portefeuilles,
12:22retourner sur les défensives,
12:24la pharma,
12:24certains secteurs
12:25qui ont été boudés.
12:26Alors,
12:27pour faire simple,
12:29aujourd'hui,
12:30on a de toute façon,
12:31on a eu tendance
12:31ces derniers mois
12:32à s'alléger
12:33sur les hyperscaleurs américains,
12:35mais ça a un coût.
12:36Il faut être lucide,
12:37ça a un coût
12:37d'être très allégé.
12:39On n'est pas très allégé,
12:40mais on est allégé
12:41sur les hyperscaleurs américains.
12:42Pour tous ceux
12:43qui étaient très exposés
12:44ces vers l'heure-là,
12:45le conseil que je leur donnerais,
12:46c'est
12:46temporisez-vous aussi,
12:48prenez vos profits
12:49et choisissez des satellites,
12:51de choses qui sont aujourd'hui
12:52bien mieux valorisées,
12:53surtout qui sont peut-être
12:54en position de gagner
12:55là où on n'attend pas
12:56l'économie américaine,
12:57à savoir un rebond cyclique
12:58plus marqué
12:58qu'attendu en 2026.
13:00On peut penser aux small
13:02et mid-cap,
13:03aux financières,
13:04il y a le plan
13:04de dérégulation financière
13:06aux États-Unis
13:08qui arrive
13:08sur l'agenda du président
13:09et du Congrès
13:10début 2026.
13:14Et on peut penser
13:15aux valeurs industrielles
13:15s'il y a une reprise cyclique.
13:17Les industriels
13:18positionnés
13:18sur autre chose
13:19que les purs
13:20hyperscalaires américains,
13:21à savoir sur tout
13:21ce qui est énergie transition,
13:23ont bien fonctionné
13:23cette année
13:24et pourraient continuer
13:25à bien fonctionner
13:26l'année prochaine.
13:27Et puis je termine,
13:28les émergents.
13:28Les émergents,
13:30c'est notre marotte
13:31en ce moment,
13:31face à les marottes
13:32depuis de nombreux mois,
13:33mais en particulier
13:34depuis le début
13:34de cette année,
13:36on pense qu'il y a
13:36une bonne raison
13:37d'investir pour les émergents
13:38qui n'est plus la même
13:39que celle qui pouvait exister
13:40il y a quelques années,
13:41non pas parce qu'ils offrent
13:42beaucoup plus de croissance
13:43que les pays développés,
13:44mais parce qu'en raison
13:45de l'état du monde,
13:46ils offrent une poche
13:47de diversification
13:48en termes de cycle business
13:49et en termes technologiques.
13:51L'IA est chinois,
13:52suit un modèle
13:52de développement
13:53radicalement différent
13:54de l'IA américain.
13:55Donc si vous croyez
13:57en l'IA mais que vous avez
13:58un peu peur
13:58des valorisations américaines,
14:00allez sur les valeurs
14:00de l'IA
14:01et de l'intelligence artificielle.
14:02Vous êtes basé à Hong Kong
14:03et on aura l'occasion
14:04d'en parler une prochaine fois,
14:05mais c'est vrai que
14:06tout ce qui est en train
14:06de se passer
14:07dans les véhicules autonomes,
14:09dans l'électrification
14:10est impressionnant.
14:11Alors je suis maintenant
14:12basé à Zurich
14:12mais j'ai passé effectivement
14:1310 ans à Hong Kong,
14:15j'en reviens d'ailleurs
14:16et je ne peux que confirmer.
14:18Ce qu'on dit,
14:19c'est que non seulement
14:20le niveau de développement
14:22et de déploiement
14:23de la technologie
14:24est sans aucune comparaison,
14:26mais surtout
14:27les choix qui ont été faits
14:28pour amortir,
14:30pour investir
14:30et pour amortir
14:31dans cette technologie
14:32sont sans doute
14:33beaucoup plus,
14:34dans un rapport coût-efficience,
14:35beaucoup plus marqué
14:36que ce qu'on a pu voir
14:37dans le reste du monde.
14:37Le mot de la fin,
14:38Samy Char,
14:39chef économiste
14:39de Lombard-Rodier et compagnie,
14:40vous êtes également responsable
14:41des investissements.
14:43Comment aujourd'hui
14:43on pilote les portefeuilles
14:45chez Lombard-Rodier ?
14:46Oui,
14:47il y a énormément de choses
14:49qui font écho
14:49à ce qu'a dit Jean-Louis.
14:51Je dirais que
14:52sur un portefeuille global
14:53pour un allocataire d'actifs,
14:55le grand défi aujourd'hui,
14:56c'est que la frontière efficiente
14:57s'est énormément quantifiée.
14:59Ça veut dire que
15:00la différence de rendement
15:02qu'on peut obtenir
15:03en prenant du risque
15:04sur les actions
15:05ou le private equity
15:06par rapport
15:06à ce qu'on peut avoir
15:08sur de l'obligataire de qualité
15:09est moins grande qu'avant.
15:11Donc,
15:11il faut prendre vraiment
15:12beaucoup,
15:12beaucoup de risques
15:13pour avoir un petit peu,
15:14un petit surplus
15:16de performance en plus.
15:17Donc,
15:17la première recommandation,
15:18c'est d'avoir des portefeuilles
15:19qui sont quand même
15:20très équilibrés,
15:21très diversifiés.
15:22On aime quand même
15:23le rendement de qualité.
15:25On a un peu d'edge fund.
15:26On a bien sûr
15:27des actions
15:27qui sont diversifiées.
15:28De l'or,
15:29du franc suisse,
15:30voilà.
15:30On veut avoir
15:30une espèce de portefeuille
15:31très robuste
15:32parce qu'il y a moins
15:34de distorsion
15:35de prix dans ces marchés
15:37que par le passé.
15:38Je vous souvenais
15:38qu'avant,
15:38on avait des taux négatifs
15:39et puis des marchés
15:40actions prometteurs.
15:41Donc,
15:42une courbe très,
15:42très quantifiée.
15:44Aujourd'hui,
15:44elle s'est beaucoup aplatie.
15:45Donc,
15:45ça appelle quand même
15:46à une construction
15:47de portefeuille
15:47un tout petit peu différente.
15:49Et la deuxième chose
15:49écho complètement
15:50à ce qu'a dit Jean-Louis,
15:51c'est vrai que dans les actions,
15:53le marché actions en général
15:54ne peut pas vivre
15:55sans la tech américaine.
15:56Si on a vraiment
15:57une implosion
15:58de cette thématique-là,
15:59le reste du marché
16:00ne pourra pas suivre.
16:01Mais si cette thématique-là
16:02tient,
16:04on a envie
16:04d'aller chercher
16:05des segments de marché
16:06un tout petit peu moins chers
16:07et essentiellement
16:08en dehors des États-Unis.
16:10Les émergences,
16:10c'est notre préférence
16:11comme ça semble être le cas
16:13pour Jean-Louis.
16:14Mais on a aussi racheté
16:15de l'Europe,
16:16de la Suisse,
16:17de la santé.
16:18Voilà,
16:18l'idée d'avoir,
16:19là encore une fois,
16:20un portefeuille plus global
16:21et pas exclusivement
16:22concentré sur les États-Unis
16:24et la tech américaine.
16:26Et ça nous offre
16:26un portefeuille
16:27comme ça
16:28qui a cette robustesse
16:29dans un contexte
16:30où il y a tous les défis
16:31dont on vient de discuter.
16:32Et pour l'instant,
16:33ça nous sert bien.
16:34Merci beaucoup Samy Chiar,
16:35chef économiste
16:36de Lombard et Djeri Compagnie.
16:37On est pris par le temps.
16:38Merci également
16:38à Jean-Louis Nakamura,
16:40responsable de la gestion
16:41action
16:42chez Vantombel
16:43Asset Management.
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