- il y a 2 jours
Chaque jour, Marc Fauvelle vous accompagne de 19h à 20h dans 60 minutes Fauvelle sur BFMTV.
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00:00Générique
00:00C'est une chasse qui peut rapporter gros, très gros, même des centaines de millions d'euros, peut-être même des milliards chaque année.
00:16L'événement de 60 minutes ce soir, c'est la chasse aux fraudeurs.
00:19Et pour en parler, c'est un homme qui pèse 160 milliards d'euros qui est avec nous ce soir.
00:24Bonsoir Renaud Villard.
00:25Bonsoir Marc Fauvel.
00:26160 milliards d'euros, c'est la somme que vous versez chaque année au titre de patron de la Caisse Nationale d'Assurance Retraite aux Français.
00:33Vous versez des pensions de 15 millions de retraités.
00:35Plus de 15 millions de retraités.
00:36Plus de 15 millions de retraités.
00:37Vous venez de publier votre dernier rapport sur la fraude, on va en parler dans un instant.
00:40Vous avez récupéré des centaines de millions d'euros, vous nous direz comment et surtout si on peut faire encore mieux.
00:45Je salue également Yves Tréard.
00:46Bonsoir Yves.
00:47Bonsoir Marc.
00:47Éditorialiste politique à BFM TV.
00:49Mais avant de vous entendre tous les deux sur cette question de la fraude, voici sans doute la fraude du jour.
00:55Ça se passe chez nos voisins en Italie.
00:58Bonsoir Antonino Gallofaro.
00:59Un homme chez vous en Italie a réussi à toucher la retraite de sa mère pendant trois ans après son décès tout simplement en se faisant passer pour elle.
01:08Oui, nous sommes alors dans le nord de l'Italie, près de Montau, le nord industriel du pays.
01:14L'homme en question a une cinquantaine d'années.
01:16Il se retrouve au chômage.
01:18Et puis il y a trois ans, sa mère décède.
01:20Alors plutôt que de signaler la mort de sa mère, il décide de la laisser dans la buanderie.
01:26Tout cela pour continuer à toucher la retraite.
01:29Mais voilà, la carte d'identité de la vieille femme expire.
01:32Alors comment faire pour la renouveler ?
01:34Vous l'avez compris, il s'habille en vieille dame et se rend à l'état civil.
01:37Mais là, la fonctionnaire a un petit doute, un coup trop gros.
01:41Des mains qui ne sont évidemment pas celles d'une femme octogénaire et bien sûr une voix d'homme.
01:46Alors elle appelle les forces de l'ordre qui interviennent.
01:49L'homme confesse.
01:50Alors aujourd'hui, cette madame d'Oute Fayère, comme l'a baptisé la presse italienne,
01:55est mise en examen pour fraude, usurpation d'identité et dissimulation de cadavres.
01:59L'autopsie devra aussi déterminer depuis combien de temps la femme est morte.
02:03Si elle est morte réellement il y a trois ans, comme l'affirme l'homme.
02:05Et si elle est morte aussi de manière naturelle ou non.
02:09En attendant, l'homme pourrait aussi être soumis à une expertise psychiatrique pour réveiller son état mental.
02:16Merci à vous Antonino.
02:17Ce serait possible chez nous en France, ça ou pas ?
02:19Ce serait possible.
02:20C'est rarissime, mais c'est des cas que l'on identifie parfois.
02:23On a eu un cas il y a quelques années à Marseille, où une famille avait dissimulé un décès pendant plusieurs années.
02:29Et pareil, qui a été repéré de mémoire, c'était par un contrôle routier, où il y avait une non-conformité.
02:35Donc, dans le territoire français, ça peut arriver, c'est rarissime, et on finit par se faire rattraper par la patrouille.
02:41Là, c'est la patrouille carte d'identité.
02:43Une autre fois, c'est le contrôle routier.
02:44Donc, ça peut toujours arriver.
02:46Je déconseille d'essayer parce qu'on s'est toujours rattrapé.
02:4815 millions de retraités en France, un petit peu plus même.
02:52Comment vous les contrôlez ?
02:53Combien sont contrôlés, par exemple, chaque année ?
02:55Alors, ce qu'on fait, c'est qu'on a en routine, sur toutes les retraites qu'on met en paiement,
03:00ils passent par un filtre, un croisement de données, systématiquement.
03:03Donc, dès qu'il y a une retraite qui va être mise en paiement,
03:05on croise 270 données qui vont repérer des atibis.
03:09Par exemple, c'est quoi ?
03:11C'est...
03:12Alors, je ne vais pas vous donner toutes les recettes, c'est comme la carte des radars,
03:15mais plusieurs changements de rive, des changements d'adresse.
03:18Le moment où on a reconstitué la carrière, plusieurs modifications de carrière.
03:24Et donc, on croise ainsi...
03:25Alors, évidemment, les données fiscales.
03:27Donc, on croise ainsi un faisceau d'indices.
03:29Et quand parfois, les indices semblent un tout petit peu étranges,
03:34là, ça passe entre les mains d'un expert qui va regarder s'il ouvre une enquête ou pas.
03:37C'est vraiment...
03:38C'est l'expert qui a enquêté.
03:39Avec l'outil numérique et informatique, ça va être beaucoup plus difficile de frauder aujourd'hui.
03:42Et plus facile pour vous de faire la traque aux fraudeurs, justement.
03:45C'est sans doute la principale raison, et vous avez raison,
03:48pour laquelle on a fait x2 en 8 ans.
03:50C'est-à-dire x2, c'est en milliards d'euros, en millions d'euros, je ne sais pas ?
03:54On est passé de 90 millions à 188 millions en 2024, donc x2.
04:00Et c'est essentiellement grâce à la force de frappe des croisements de données.
04:02Vous avez parfaitement raison.
04:03Mais 188 millions par rapport, je rappelais tout à l'heure, le chiffre 160 milliards de retraite versée,
04:08ça semble assez peu.
04:09Ça veut dire qu'il y a peu de fraudeurs ou qu'on ne les attrape pas tous ?
04:12Ça veut dire principalement qu'il y a peu de fraudeurs, parce que l'essentiel de ces 160 milliards,
04:17c'est la retraite pour laquelle vous avez cotisé.
04:19C'est l'employeur qui a cotisé pour vous, tout ça c'est tracé, c'est archivé,
04:23c'est très compliqué de frauder là-dessus.
04:25En réalité, on nous fraude surtout soit sur les prestations qui sont sous condition de ressources,
04:30qui sont sous condition de résidence en France,
04:32ou sur le fait de verser des retraites à l'étranger.
04:35C'est pour ça qu'on a des risques de fraude qui sont très concentrés sur certaines prestations.
04:41Le cotisant normal finalement a beaucoup de mal à nous frauder.
04:43On va en parler justement, pardon, je vous...
04:45Allez Yves.
04:45Non, est-ce qu'il y a une...
04:47Yves voudrait savoir comment tricher, mais on n'ose pas le demander.
04:49C'est exactement ça que je voulais poser, effectivement.
04:52C'est de savoir, est-ce qu'il y a des gens qui trichent sur leur carrière,
04:56la longueur de leur carrière, quand est-ce qu'ils ont commencé à travailler ?
05:01Ça doit être fréquent ça quand même.
05:02Ça, ça doit être beaucoup plus fréquent et plus difficile à détecter.
05:04Alors, c'est fréquent et c'est très facile à détecter.
05:08On ne peut pas s'inventer des faux bulletins de salaire d'il y a 30 ou 40 ans,
05:11version mal photocopiée ?
05:13Non, le faux bulletin de salaire, de toute façon, dès qu'on reçoit...
05:15Je suis désolé.
05:16Dès qu'on reçoit un bulletin de salaire, de toute façon, on va vérifier l'entreprise,
05:21donc l'annuaire des entreprises.
05:23Et puis ensuite, on va essayer de comprendre pourquoi l'entreprise n'a pas payé ses cotisations.
05:25Parce que comme on reçoit les cotisations, c'est là-dessus qu'on paie les retraites.
05:28Et donc, on a tous les archives employeurs.
05:30Alors qui, dans les années 50-60, pour le cas que vous évoquiez, c'est des microfilms.
05:34Et les équipes vont regarder le microfilm.
05:35Si on n'a aucune trace de l'entreprise, aucune archive employeur,
05:39et un bulletin de salaire d'une entreprise qui n'existe pas,
05:41là, autant dire que le bulletin de salaire ne sera pas jugé valable
05:43et qu'on aura peut-être un dossier qui sera transmis au conseil en clé.
05:46On va parler dans quelques minutes du petit casse-tête de la suspension ou non de la réforme des retraites.
05:50Parce que je ne sais pas si vous, vous y voyez clair.
05:52Mais je pense que pour ceux qui sont concernés, c'est un tout petit peu compliqué en ce moment.
05:54Mais vous avez évoqué le cas des retraites touchées à l'étranger.
05:58On va accueillir Raphaël Grabli pour le radar BFM.
06:01Soyez le bienvenu.
06:02Raphaël, c'est souvent un peu plus compliqué quand effectivement ces retraites sont touchées loin de la France.
06:08D'abord, ça concerne combien de personnes aujourd'hui sur les 15-16 millions de retraités qui la touchent à l'étranger ?
06:16Ça fait quand même du monde.
06:17Ça fait plus d'un million de personnes.
06:19C'est le dernier rapport de la Cour des comptes.
06:21Alors on le précise évidemment, c'est tout à fait légal.
06:23On a parfaitement le droit d'aller profiter de sa retraite et de toucher sa pension en vivant à l'étranger.
06:28C'est à peu près 7% des retraités, sachant que c'est en général des petites retraites.
06:34C'est 300 euros par mois en moyenne.
06:37On parle de quel pays ?
06:38Alors, il y a la majorité de ces retraités à l'étranger qui sont regroupés dans trois pays.
06:43L'Algérie, quasiment un tiers.
06:45Le Portugal avec 20% et l'Espagne, 13%.
06:49On peut citer également parmi les principaux pays l'Italie, la Belgique ou le Maroc.
06:54Et est-ce qu'on arrive à les contrôler comme les autres ?
06:56Ça dépend d'où ils sont.
06:58En fait, le principal contrôle, c'est d'assurer qu'ils sont toujours vivants
07:01pour éviter de verser une pension indûment à leurs proches.
07:04Alors, vous parliez des échanges de données, des échanges informatiques.
07:07Ça se développe beaucoup entre pays européens.
07:10Donc là-dessus, effectivement, les contrôles sont automatisés et de plus en plus performants.
07:14Ailleurs, c'est plus compliqué, notamment avec ces fameux certificats d'existence,
07:19avec le risque de faux documents, notamment dans certains pays comme l'Algérie.
07:23Et il y a une solution qui est prenée par la Cour des comptes.
07:25C'est très simple, c'est la convocation en personne des retraités.
07:28Le problème, c'est que c'est extrêmement long, extrêmement fastidieux,
07:32et que finalement, en fait, la proportion de retraités vraiment contrôlée,
07:36elle est extrêmement limitée.
07:37Il y avait des expérimentations en Algérie où c'était 1% des retraités sur 3 ans.
07:42Alors, comment vous les contrôlez, ceux qui sont en Europe et hors d'Europe ?
07:46Je salue au passage Edgy Chevrillon, qui vient de nous rejoindre.
07:49Soyez la bière.
07:51Alors, pour ceux qui sont effectivement en Europe, on a des échanges d'état civil,
07:54c'est-à-dire qu'échanges de données, vous l'évoquiez très justement,
07:57tous les mois, on reçoit les retraités qui sont décédés en Allemagne, en Italie, au Portugal, en Espagne,
08:02et on leur envoie évidemment en nomor.
08:04C'est parfaitement la réciprocité, ça fonctionne très bien.
08:06On est à peu près sur le même niveau de sécurité que sur le territoire français.
08:10Et en dehors ?
08:10En dehors, on a aujourd'hui un dispositif socle, vous l'avez dit, qui est assez fragile,
08:15qui est un certificat papier qu'on fait tamponner par la mairie,
08:18avec un risque effectivement relativement élevé de contrefaçon.
08:20C'est juste ça ? On contrôle juste ?
08:22Justement.
08:22Une fois par an ?
08:23Une fois par an, mais on a monté le niveau de jeu avec deux mesures supplémentaires.
08:27La première, c'est la biométrie, qui est vraiment pour nous l'arme absolue.
08:31La biométrie, c'est exactement comme le contrôle du passeport à l'aéroport.
08:35Donc vous leur demandez de se filmer ?
08:35Vous scadez le passeport et vous vous filmez avec le smartphone.
08:38Ça, ils le font tous aujourd'hui ?
08:39Alors, c'est ouvert à tous.
08:41Tous ne savent pas le faire ou tous n'ont pas le smartphone suffisamment récent
08:45ou n'ont pas un titre biométrique.
08:47Et c'est pour ça qu'en complément, puisqu'on sait qu'on va pousser la biométrie,
08:50et je pense que dans cinq ou dix ans, le problème sera derrière nous.
08:52Mais le temps de familiariser avec la biométrie,
08:54on déploie des contrôles sur place, comme évoqué par la Cour des comptes.
08:58La Cour des comptes, justement, disait qu'on était un peu petits joueurs sur le sujet en volume.
09:01On monte le niveau de jeu, on en a fait 10 000 sept années, on en fait 50 000 l'an prochain, 100 000 en 2027.
09:07Et là, du coup, on plie le match en quelque sorte, puisque les retraités seront soit contrôlés par la biométrie,
09:12soit contrôlés sur place.
09:14Mais dans un pays comme l'Algérie, par exemple, avec lequel on a quand même des relations assez compliquées,
09:20comment vous faites ? Est-ce que sur place, vous avez des correspondants, des agents qui vous aident à travailler et à faire des contrôles ?
09:28Alors, sur l'Algérie, on a deux agents au consulat d'Alger, mais qui couvrent finalement, en gros, l'Algéro,
09:33enfin la région autour d'Alger.
09:35Et je ne peux pas projeter suffisamment d'agents.
09:37Alors, deux agents pour combien de retraités ?
09:38400 000 ?
09:40300 000, sachant qu'il y avait des accords pour avoir des partenaires locaux, comme des banques, par exemple.
09:45Exactement. Et vous m'enlevez les mots de la bouche.
09:47Deux agents pour la région d'Alger, qui sont des agents hébergés au consulat, sous le mandat de l'assurance retraite.
09:52Et ensuite, on a un partenaire avec lequel on a contractualisé,
09:55qui lui a un réseau extrêmement dense, qui s'appelle TLS, mais peu importe son nom,
09:59et qui va lui convoquer sur place, à l'échelle du village, ou de la petite ville, va convoquer.
10:04Et ça marche ?
10:05Alors, on l'a expérimenté, ça marche, et donc on passe à l'échelle en 2026, 2026-2027,
10:10à la fois pour couvrir toute l'Algérie, mais également les autres pays,
10:14parce que l'Algérie, c'est le principal pays où vivent nos retraités, mais évidemment, bien d'autres pays.
10:18Alors, pardon, mais je lisais hier dans la presse, le parisien je crois d'ailleurs,
10:20que vous aviez mené une opération de contrôle ciblée en Algérie sur 1500 retraités,
10:26uniquement les plus âgés.
10:27Résultat, 14% d'entre eux étaient morts.
10:29Sur 1500, si on extrapole ces chiffres, ça veut dire qu'il y a effectivement,
10:34potentiellement une fraude plus importante, très importante même.
10:37Alors, on ne peut pas extrapoler les chiffres pour deux raisons.
10:40Mais vous confirmez les chiffres qu'on a été menés hier, 14% de morts sur cet échantillon-là.
10:43Les chiffres sont les nôtres. Sur l'échantillon de 1500, on avait environ 200 morts.
10:48Sur ces 200 morts, 50 étaient morts après avoir reçu le courrier.
10:54On parle de personnes qui ont plus de 88 ans.
10:55À 90 ans, vous avez une chance sur deux de mourir dans l'année.
10:58Donc, comme le courrier, le temps de le recevoir, le temps de convoquer, fixer le rendez-vous,
11:02donc on avait effectivement, quand on a sur les 1500, 150 qui étaient morts avant qu'on envoie le courrier.
11:08Donc, la famille aurait dû nous signaler le décès.
11:11Et c'est pour ça, d'ailleurs, qu'on a multiplié, parce que l'expérimentation est fructueuse,
11:14parce qu'il y a 150 personnes qu'on a qualifiées en fraude, 150 dossiers qu'on a qualifiés en fraude.
11:18Qui touchaient la retraite depuis longtemps ?
11:19Qui touchaient la retraite. Alors, c'était en général depuis peu d'années, et c'est des petits montants.
11:23Mais malgré tout, c'est inacceptable, même si c'est des petits montants.
11:25En revanche, ça, c'est lié au fait qu'à 88 ans, le risque d'être décédé est très élevé.
11:29Et donc, sur mon échantillon, j'avais la chance, en quelque sorte, d'avoir une bonne pioche.
11:33Sur le même échantillon, à 65 ans, je ne pourrais pas avoir 10% de fraudeurs,
11:37parce que je n'ai pas 10% de morts.
11:38Vous voyez ce que je veux dire ? C'est que plus le pourcentage de morts est élevé,
11:41plus le pourcentage de fraudeurs potentiels est élevé.
11:43Il faut d'abord mourir, comme on voyait ce malheureux Italien qui s'est fait passer pour sa mère.
11:47Il faut d'abord que le retraité soit décédé, avant de pouvoir tenter de frauder.
11:50Juste, vous avez une campagne pour la numérisation des cartes vitales.
11:55Donc, maintenant, on peut commencer à le faire, etc.
11:57La question que je me posais, je sais bien la différence entre la carte vitale et les retraites,
12:01mais est-ce que ça pourrait être un relais pour vous, ou pas du tout ?
12:03Ou le fait que ça soit deux branches de la sécurité sociale,
12:06parce que ce n'est pas la même chose ?
12:08Non, on travaille en très bonne intelligence avec la branche maladie,
12:10et vous avez raison, la démétralisation et l'appli carte vitale,
12:13c'est formidable, c'est formidable un outil de simplification,
12:16et également un outil de lutte contre la fraude, vous avez raison.
12:18C'est exactement la même démarche qu'on épouse, c'est la démarche biométrique,
12:22sauf que nous, on ne s'appuie pas sur la carte vitale, mais sur le passeport,
12:25pour une simple et bonne raison, c'est que c'est des personnes qui résident à l'étranger,
12:27et qui souvent, du coup, n'ont plus la carte vitale.
12:29Donc, on s'appuie sur le passeport, ou le titre d'identité biométrique.
12:32Mais ça peut l'être pour la France, parce qu'on sait que la fraude sociale,
12:34c'est un des grands enjeux, notamment pour les élections politiques,
12:38notamment, ça fait partie du programme du Rassemblement national,
12:40donc ça pourrait être une manière de lutter contre la fraude sociale.
12:43Alors, pour les retraités qui habitent en France,
12:48toutes les nuits, je reçois les décès du jour par un flux INSEE.
12:52Et donc, à part le cas qui arrive, qui est rare ici,
12:56de la mère qui était cachée dans la buanderie,
12:58on a parfois des parents dans le congélo, c'est rare ici.
13:01Non, mais malheureusement, c'est réel.
13:03Est-ce que vous pouvez dire aux gouvernants,
13:06quels qu'ils soient d'ailleurs, que c'est ce qu'il y a de plus rentable,
13:09la chasse aux fraudeurs ?
13:10C'est-à-dire qu'un poste d'inspecteur embauché,
13:13ça va non seulement rembourser son salaire,
13:15mais faire rentrer encore plus d'argent.
13:16Est-ce que c'est aussi simple que ça ou pas ?
13:18Alors, je n'aime pas beaucoup le terme chasse aux fraudeurs.
13:20On traque les fraudeurs, mais parce que c'est notre boulot,
13:22parce que c'est insupportable de prendre dans l'argent de la sécurité sociale.
13:25Chasseurs, on a presque l'impression qu'on le fait par méchanceté,
13:27on le fait parce que c'est notre...
13:28Traquer, chasser, on n'est pas très loin.
13:30Vous avez parfaitement raison.
13:33Autant pour moi.
13:34En revanche, oui, là où vous avez également parfaitement raison,
13:37c'est qu'un fraudeur, un agent de lutte contre la fraude,
13:41il rapporte huit fois son salaire.
13:43Donc, en fait, ce serait le meilleur des investissements d'embaucher davantage.
13:49C'est pour ça que j'ai augmenté de 20% les effectifs de conseillers enquêteurs,
13:52parce qu'effectivement, c'est très rentable,
13:54ils s'autofinancent très largement.
13:56Si on s'en tient au chiffre que vous avez donné,
13:57180 millions d'euros,
13:59c'est rien par rapport à l'intensité du débat sur la fraude sociale ?
14:05Non, surtout par rapport aux 380 milliards.
14:07Ça dépend combien on évalue les retraites, mais c'est rien.
14:10160 milliards pour les retraites, le régime général.
14:14Beaucoup plus si on prend tous les régimes.
14:17Mais c'est rien, ce chiffre, par rapport à l'intensité du débat,
14:20en disant que si on fait la chasse aux fraudeurs,
14:24et comme ils sont de plus en plus difficiles à frauder,
14:26c'est de plus en plus difficile à frauder,
14:28c'est quand même un débat qui ne devrait pas exister autant, peut-être.
14:31Pour moi, il doit exister pour deux raisons.
14:33D'abord parce que, c'est ce que j'évoquais en début,
14:35la branche retraite, on est plutôt assez peu fraudable,
14:39parce qu'on repose sur des cotisations versées par des entreprises ou par des tiers.
14:42Et donc, ce n'est pas une personne qui nous déclare ce qu'elle a gagné.
14:44C'est la fraude sur la santé qui est plus facile.
14:47Qui, en tout cas, peut être plus massive.
14:48C'est la fraude des entreprises avec le travail dissimulé,
14:50c'est la fraude des professionnels de santé,
14:52et puis c'est la fraude sur les prestations sociales.
14:54Moi, le gros des fraudeurs,
14:55ils ne portent pas sur les 160 milliards que vous évoquiez,
14:58ils portent sur les 4 milliards du minimum vieillesse.
15:00L'essentiel de la fraude, elle se porte sur les prestations sociales.
15:03Et non pas parce que les pauvres sont plus fraudeurs,
15:05la prestation ne repose pas sur des données,
15:08des cotisations qu'on a versées,
15:09mais repose sur ses propres déclarations.
15:11Et parfois, on a des oublis de déclarations
15:13qui peuvent être qualifiés en fraude.
15:14Elle serait combien ? Quel montant ?
15:16Puisque vous dites que sur les 4 milliards, ça serait combien ?
15:18Alors nous, on estime la fraude globale qu'on ait exposé annuellement,
15:22c'est-à-dire qu'on prend un échantillon de 5 000 retraités sur les 15 millions,
15:26tous les ans, on les tire au hasard,
15:28et on les mouline en enquête de fraude.
15:30Et là, on estime qu'on est exposé à environ 100 millions,
15:32c'est-à-dire que tous les ans,
15:33on estime qu'il y a 100 millions dans nos stocks,
15:35100 millions d'euros d'argent public qui partent...
15:38Sur 4 milliards ?
15:40Sur 160 milliards.
15:41Sur 160 milliards.
15:42Ah oui, d'accord, d'accord.
15:42Mais moi, c'était ma question, c'était sur les 4 milliards,
15:45sur les millions de vièces.
15:46C'est pour ça que j'étais quand même un peu étonné,
15:47parce que c'était quand même...
15:48Voilà, on t'en retombait dans la même épure.
15:50Sur les 4 milliards, on estime que c'est plus de la moitié
15:52qui part sur les millions de vièces.
15:53Donc sur les 4 milliards, c'est de l'ordre de 50-60 millions d'euros.
15:55Vous êtes également très à l'affût de tout ce qui se passe
15:58à l'Assemblée nationale autour de la réforme des retraites,
16:00suspendue ou non.
16:02Est-ce que vous pouvez d'abord rassurer tous ceux
16:03qui seraient concernés par une suspension pour leur dire
16:05si finalement ça passe, on ne sait pas bien comment,
16:08mais par voie parlementaire, il n'y aura pas de problème.
16:10Vous toucherez bien votre pension, vous pourrez partir à la retraite.
16:13Alors pour le coup, si on reste dans l'épure adoptée
16:17par l'Assemblée nationale, rejetée par le Sénat,
16:19c'est-à-dire une mise en œuvre au 1er septembre,
16:21on est sur un calendrier qui me permet d'être confiant,
16:23d'être serein et donc de rassurer les Françaises et les Français.
16:26Oui, dans ce calendrier-là, ils pourront partir sereinement à la retraite,
16:30y compris avec la suspension de la réforme des retraites.
16:32Mais ça veut dire que vous avez deux équipes en ce moment,
16:33il y en a une qui prépare la suspension
16:36et une autre qui continue à travailler sur tous les dossiers
16:39qu'il faut gérer en temps normal.
16:40Vous avez dit, il y a deux logiciels en ce moment.
16:42Il y a deux équipes, on travaille sur les deux scénarios,
16:45mais je pourrais raffiner les choses.
16:46C'est pareil sur la revalorisation des retraites
16:48où le Sénat a adopté une revalorisation différenciée
16:51pour les retraites de plus ou moins de 1 400 euros.
16:52On est aussi en train d'inspirer ce sujet.
16:56Le fait que la loi qui finance la sécurité sociale
16:59ne soit pas encore adoptée nous met dans une forme de complexité.
17:03Et puis, il y a des mesures qui ont été adoptées par les deux,
17:05par le Sénat et l'Assemblée.
17:06Il ne faut pas oublier qu'il y a aussi des choses
17:07sur lesquelles ils ont été d'accord,
17:08notamment les mesures en faveur des retraites des femmes,
17:12là, pour le coup, sur lesquelles on peut commencer
17:14à travailler plus sereinement,
17:15dans l'hypothèse qu'on finisse par avoir...
17:17Sur la pénibilité aussi ?
17:18La pénibilité, pour l'instant, il n'y a rien qui a été adopté.
17:21Le gouvernement a l'intention d'ouvrir le débat,
17:24je crois, le vendredi prochain.
17:27Vous suivez ça de près.
17:29Vous allez le dire sur l'agenda du Parlement, quand même.
17:32La grande conférence que souhaite réunir
17:34le ministre en charge du Travail le vendredi dans 8 jours,
17:38je crée même d'y être invité.
17:40Du coup, je l'ai dans mon agenda, effectivement.
17:43Plusieurs parties proposent le retour à la retraite
17:45à 60 ou 62 ans.
17:4660 pour les insoumis, 62 pour le RN.
17:48Je ne rentre pas dans les détails, c'est un peu plus compliqué que ça.
17:51Mais est-ce que ce serait possible,
17:53en jouant sur d'autres critères,
17:54de revenir à 60 ou 62 ans ?
17:57Techniquement, tout est possible.
18:01Si on parle de...
18:02On va prendre l'extrême, la retraite à 60 ans.
18:06Il faut mettre à peu près
18:0745 milliards sur la table,
18:10plus le déficit actuel.
18:11Par an, 45 milliards ?
18:1245 milliards par an sur la table,
18:13en plus du déficit actuel.
18:1545 milliards par an sur la table,
18:16on peut toujours dire...
18:17C'est entre guillemets très simple,
18:19il suffit d'augmenter les cotisations.
18:20Un point de cotisation,
18:22c'est 7 ou 8 milliards.
18:23Donc, c'est 6 % de cotisation.
18:24Ça veut dire,
18:25assumer aux Français,
18:26de dire,
18:26vous allez perdre 6 % de salaire.
18:28Vous voyez ce que je veux dire ?
18:29C'est des choix politiques là-dessus.
18:31Après,
18:31est-ce qu'il y aurait un effet économique,
18:33je pense,
18:33extrêmement récessif,
18:34qui fait qu'il faudrait sans doute
18:35payer plus cher ?
18:36Mais, en gros,
18:36tout est possible.
18:37Sauf qu'au bout d'un moment,
18:39on peut toujours imaginer
18:40à peu près tous les scénarios.
18:41Les calculs,
18:42ils sont là,
18:43les calculs.
18:44Marc Fowell a raison
18:45en disant que vous suivez ça absolument.
18:47Il y a la suspension de la réforme,
18:48mais il y a aussi la présidentielle
18:49qui arrive.
18:49On pourrait calculer
18:50presque un départ à la retraite
18:51à 40 ans
18:52avec un taux de cotisation
18:53où on mettrait 99 % de salaire.
18:55Là, les enjeux,
18:56c'était de dire,
18:57bon,
18:57il ne faut pas...
18:58D'accord,
18:59la retraite à 64 ans,
19:01mais...
19:02Ou alors,
19:03redescendre à 62 ans,
19:04effectivement,
19:05comme disait Marc,
19:06mais trouver des substituts
19:08de financement.
19:09Or,
19:10l'augmentation des cotisations,
19:13comment vous faites ?
19:15Est-ce qu'il y a d'autres solutions ?
19:18En tout cas,
19:18dans un système de retraite,
19:19la logique quand même
19:20d'un système de retraite,
19:21c'est qu'on cotise pour sa retraite
19:22et c'est par répartition,
19:24on cotise pour sa retraite
19:25et ça vient financer
19:26les retraites
19:27de ceux qui touchent la retraite.
19:28Si c'est,
19:28au fur et à mesure,
19:29beaucoup trop l'impôt
19:30qui finit par payer la retraite,
19:32ce n'est plus vraiment
19:32un système de retraite.
19:33Un système de retraite,
19:33c'est quand même
19:34une forme de salaire différé.
19:35Je cotise
19:35et puis,
19:3640 ans après,
19:37je toucherai une retraite.
19:38Si au bout d'un moment,
19:38c'est de l'impôt sur la consommation
19:41qui commence à payer
19:42trop les retraites,
19:44au moins,
19:44on est en train un peu
19:45de se détourner
19:45d'une logique
19:46de système de retraite.
19:47Qu'on soit par répartition
19:47ou par capitalisation,
19:49c'est les cotisations
19:49qui vont à la retraite.
19:50Est-ce que vous pouvez nous dire
19:50qu'un jour,
19:52on sera obligé
19:53d'avoir de la capitalisation
19:54dans notre système de retraite ?
19:56Non,
19:56ce ne sera jamais une obligation.
19:57Ce ne sera jamais une obligation.
19:58Par contre,
19:59elle existe déjà.
20:00Elle est massivement employée.
20:01Vous avez quasiment
20:0220 millions de Français
20:03qui ont aujourd'hui
20:03un contrat de retraite
20:04par capitalisation.
20:05Je vais même vous confier un secret.
20:06Les salariés de la sécurité sociale,
20:08mes collaborateurs,
20:09ont un étage de capitalisation.
20:11Une petite part.
20:12Une petite part.
20:13Comme la plupart des gros employeurs.
20:14Pour moi,
20:15la capitalisation,
20:16ce n'est pas un gros mot.
20:17Ça vient déjà beaucoup
20:17en troisième étage.
20:19Ça l'est pour certains,
20:19en tous les cas.
20:20Vous avez parfaitement raison.
20:21Mais pas pour moi.
20:22Merci beaucoup
20:23à tous les trois
20:24d'être venu
20:24ce soir sur le plateau
20:25de 60 minutes 19h10.
20:27Je vous rappelle
20:28la soirée spéciale,
20:29évidemment,
20:29ce soir sur BFM.
20:30On va souffler ensemble
20:31les 20 bougies
20:33de cette chaîne,
20:33vous rendre hommage.
20:34Je vous remercie également
20:35pour votre fidélité
20:36à BFM.
20:37Tout à l'heure
20:37avec Alain Marchal
20:39et Olivier Truchot,
20:40à partir de 21h,
20:41vous en serez évidemment.
20:43Tout de suite,
20:43les hauts fourneaux
20:44qui s'invitent
20:45à l'Assemblée nationale
20:46des salariés
20:46d'ArcelorMittal
20:47étaient à Paris
20:48aujourd'hui
20:49alors que les députés
20:49examinent une proposition
20:51de loi
20:51pour nationaliser
20:52le groupe sidérurgique
20:54qui est en difficulté.
20:55On va en parler
20:56tout de suite
20:56avec notre invité,
20:57c'est Éric Coquerel
20:57qui nous rejoint
20:58à présent,
20:59président de la commission
21:00des finances
21:01de l'Assemblée députée.
21:03La France insoumise
21:04de Seine-Saint-Denis,
21:05bonsoir.
21:06Monsieur Coquerel,
21:07soyez le bienvenu.
21:08Vous êtes sur votre portable,
21:08vous êtes en train
21:09de regarder le résultat du vote ?
21:10Du vote de l'article 1
21:11qui décide de la nationalisation
21:13et qui va être incessant.
21:15Ça n'a pas voté encore donc ?
21:16Non, d'ailleurs je suis ici.
21:18Je surveille également
21:19nos écrans,
21:20on sera sans doute au courant.
21:21Ce sont les insoumis
21:22qui proposent
21:22cette nationalisation
21:23de la branche française
21:25du géant de la sidérurgie
21:26ArcelorMittal.
21:27Je rappelle deux chiffres,
21:2846 en France,
21:3015 000 emplois.
21:31Pourquoi l'État
21:32devrait mettre 3 milliards
21:33pour sauver cette entreprise ?
21:35Tout simplement
21:35parce que
21:36de cela
21:38va peut-être dépendre
21:39tout simplement
21:39qu'il reste de la sidérurgie
21:40dans ce pays.
21:41Et vous savez comme moi
21:42qu'il ne peut pas y avoir
21:43d'industrie sans
21:44de la sidérurgie.
21:45Voilà,
21:45tout le problème est là.
21:46En fait,
21:46la grande crainte
21:48c'est que Arcelor
21:49se désengage
21:50ou en tout cas
21:51ne construise pas
21:52le site de Dunkerque
21:53absolument indispensable
21:54qui doit être décarboné
21:56d'ici 2030.
21:57Il y avait un projet
21:58qui existait
21:59l'an dernier
21:59en 2024
22:00qui était
22:01le fait de faire
22:02deux fours
22:03et puis
22:03ce qu'on appelle
22:04de l'implant
22:04c'est pour amener
22:05le produit
22:05en gros
22:05à ces fours.
22:07Il y avait
22:07l'État
22:08qui proposait
22:08de l'aider
22:09à la hauteur
22:10de la moitié
22:10de l'investissement
22:11et Arcelor
22:13a mis plein de conditions
22:14notamment
22:14des mesures
22:15de protection douanière
22:17qui pouvaient être
22:17prises au niveau européen
22:18et au moment
22:19où ces mesures
22:19se profilent
22:20notamment par rapport
22:21à l'acier chinois
22:22Arcelor annonce
22:23qu'ils n'iront pas.
22:24Alors maintenant
22:24c'est un four
22:25mais on n'en est pas certain
22:26et moi
22:27notre grande crainte
22:27elle est simple
22:28c'est que
22:29Arcelor fasse durer
22:30comme il l'a fait
22:31déjà dans la vallée
22:32des anges
22:32où il a suppris
22:33les emplois
22:34et qu'à la fin
22:34on se retrouve sans rien.
22:35S'il n'y a rien
22:36il faut bien nationaliser
22:37sinon il n'y a plus
22:37cette érogie.
22:38Est-ce que vous entendez
22:39les arguments
22:40du patron d'ArcelorMittal
22:41mais pas seulement lui
22:42aussi de certains économistes
22:43qui disent
22:44nationaliser ArcelorMittal
22:46c'est un combat
22:47perdu d'avance
22:48puisque de toute façon
22:48on n'arrivera jamais
22:50en France
22:51à rivaliser
22:51avec les tarifs
22:52pratiqués
22:52par la sidérurgie
22:54chinoise
22:55ou indienne
22:56et on va remplir
22:57un tonneau
22:58des danaïdes.
22:59Est-ce que cet argument-là
23:00vous semble valable
23:01ou est-ce que vous le rejetez ?
23:02Ça veut dire qu'on abandonne
23:03on ne fait plus de sidérurgie
23:04en France
23:04ou alors on lutte
23:06par d'autres moyens
23:06contre l'acier chinois
23:07par exemple.
23:08Oui mais alors ça
23:08c'est justement
23:09déjà
23:10est-ce que j'entends cet argument
23:11si on ne fait rien
23:13donc il faut
23:14des mesures protectionnistes
23:15ça c'est sûr
23:16par rapport à
23:17des produits
23:18qui rentrent en France
23:19souvent fabriqués
23:20dans des conditions
23:20écologiquement contestables
23:22donc il faut se protéger
23:23mais ce que nous remarquons
23:25c'est qu'au moment
23:26où a priori
23:28en Europe
23:28enfin on commence
23:29à imaginer une protection
23:31ça n'empêche pas
23:32Arcelor
23:32de menacer de partir
23:34et pourquoi ?
23:35Parce qu'il faut comprendre
23:36que le groupe Mittal
23:37en même temps
23:37est en train d'ouvrir
23:38un grand site
23:39en Indonésie
23:40c'est-à-dire qu'il organise
23:41lui-même sa concurrence
23:42et donc à partir du moment
23:44où en gros
23:44le capitalisme fait faillite
23:46pour assurer
23:47la production chirurgique
23:48je ne vois pas
23:49d'autres moyens
23:49que la nationalisation
23:51même temporaire
23:52c'est pas forcément
23:53une nationalisation structurelle
23:54mais qu'on puisse
23:55ça pourrait être temporaire
23:56c'est-à-dire le temps
23:57que Arcelor sorte la tête
23:58de l'eau
23:59qu'on prépare la suite de main
23:59Arcelor je ne pense pas
24:00parce que Arcelor
24:01ça va
24:01ils ont fait pas mal
24:02de dégâts en France
24:02mais on pourrait supposer
24:03qu'à un moment donné
24:04un privé s'intéresse de nouveau
24:08à une production
24:09qui serait protégée
24:10mais en attendant
24:10il va bien falloir
24:12qu'on assure
24:13que ce site de Dunkerque
24:15ne soit pas fermé
24:16voilà l'enjeu
24:17Arcelor c'est de l'économie
24:18vous venez de l'expliquer
24:19c'est un symbole aussi
24:20est-ce que c'est aussi
24:22un peu de la politique
24:22c'est-à-dire
24:23est-ce qu'il y a un message
24:24derrière vos propositions de loi
24:25qui est de dire aux ouvriers
24:26on ne vous oublie pas
24:28la gauche
24:29elle est fine
24:29ne vous oublie pas
24:30à l'heure où
24:30une grande majorité d'entre eux
24:32votent pour le RN
24:32est-ce que vous assumez ça ?
24:35alors vous avez dit deux choses
24:36d'abord c'est pas
24:37nous qui envoyons un message
24:38c'est les ouvriers
24:39qui envoient un message
24:40mais c'est vous
24:41qui le portez à l'Assemblée
24:42mais cette loi elle vient d'eux
24:43il faut le comprendre
24:43elle vient de leur combat
24:44ils la voulaient depuis longtemps
24:45donc on porte à l'Assemblée
24:47leur combat
24:47voilà
24:47et donc oui
24:48nous on est
24:49enfin nous
24:50à gauche
24:51dans la merde
24:52on voit la gauche
24:53c'est-à-dire une gauche
24:54qui est aux côtés des salariés
24:55des ouvriers
24:56de l'intérêt général
24:57de l'industrie en France
24:58d'une souveraineté industrielle
24:59ça nous semble normal
25:00de porter ce combat
25:00mais un ouvrier
25:01qui aujourd'hui vote RN
25:02ce qui est le cas
25:02d'une majorité d'entre eux
25:03vous dites quoi ?
25:04mais c'est pas vrai
25:04ce que vous dites
25:05la majorité des ouvriers
25:06s'abstient aujourd'hui
25:07mais c'est important de le dire
25:09parce que sinon
25:09on relative
25:10deuxièmement par exemple
25:11la circonscription en question
25:12c'est pas une circonscription RN
25:13où il y a le site de Dunkerque
25:15donc ne faisons pas des raccourcis
25:16je vous dis pas
25:17que c'est de l'électoralisme
25:18je vous dis
25:18est-ce que le message
25:19est politique aussi ?
25:20non
25:20d'aller reconvaincre
25:22une partie de ceux
25:23qui longtemps ont voté à gauche
25:24dans des fiefs
25:25qui longtemps ont pu être communistes
25:27ou insoumis
25:28ou tout simplement de gauche
25:28et qui aujourd'hui ont basculé
25:29le message qui est politique
25:31c'est qu'il y a une force
25:33en France à gauche
25:34qui ne désarme pas
25:35par rapport à la question
25:36de la souveraineté industrielle
25:38de la bifurcation écologique
25:40et du protectionnisme
25:41voilà nous le disons
25:42nous l'assumons
25:43et qui pensent
25:43qu'il y a place
25:45pour une industrie en France
25:46et non pas
25:46le fait qu'elle descende
25:47en dessous de 10% du PIB
25:48comme c'est malheureusement
25:49le cas cette année
25:50après les catastrophes
25:51de cette année
25:52les socialistes vous suivent là-dessus ?
25:54là oui
25:54ils vont voter la nationalisation
25:55toutes les forces de gauche
25:56vont la voter
25:57y compris François Hollande ?
25:59je ne crois pas
26:00qu'il était là tout à l'heure
26:01alors je sais qu'il avait fait
26:02beaucoup de promesses
26:03aux salariés d'Arcelor
26:06peut-être que c'est la raison
26:07pour lesquelles
26:07il n'est pas dans l'hémicycle
26:10mais en tout cas
26:10les socialistes sont là
26:11ils vont voter tout à l'heure
26:12la nationalisation
26:12que nous proposons
26:13tant mieux
26:14les socialistes au Sénat
26:15ont proposé
26:16de lancer en France
26:17un emprunt forcé
26:18pour les plus riches
26:19les 20 000 foyers les plus riches
26:20qui seraient contraints
26:21de prêter de l'argent
26:23à 0% à l'État
26:24ce qui permettrait à l'État
26:25de faire des économies
26:25est-ce que vous saluez
26:27cette initiative
26:28de vos camarades socialistes ?
26:29non vous avez vu d'ailleurs
26:30elle a été balayée
26:31par le Premier ministre
26:32donc c'est plus d'actualité
26:33balayée par le Premier ministre
26:34mais il y a eu d'autres voix
26:35au gouvernement
26:35qui disaient pourquoi pas
26:36et en ce moment
26:37on sait que la balle
26:38est souvent d'entrée
26:39est-ce que vous saluez
26:40je ne salue pas l'initiative
26:41pourquoi ?
26:41parce que pour bien comprendre
26:42ce dont il s'agit
26:43il y avait la taxe Zuckman
26:452% sur le patrimoine
26:47des ultra-riches
26:48qui payent environ
26:48moitié moins d'impôts
26:50proportionnellement
26:51sur leur revenu
26:52et leur patrimoine
26:52que la majorité des Français
26:54donc ils ne payent pas
26:55l'impôt qu'ils doivent
26:56alors au lieu de
26:57comme la taxe Zuckman
26:58ne marche pas
26:59ce que disent les socialistes
27:00on va leur proposer
27:00de prêter de l'argent à l'État
27:01donc on va
27:02enterriner l'idée
27:03qu'ils payent moins d'impôts
27:04que ce qu'ils devraient payer
27:05que ce que payent les gens
27:06la plupart des gens
27:07dans ce pays
27:08et par contre
27:08ils peuvent prêter à l'État
27:10excusez-moi mais c'est enterriner
27:11qu'il y a deux sortes
27:12de contribuables
27:13c'est tout ou rien
27:14non non
27:14c'est pas tout ou rien
27:15la question c'est que c'est
27:16vous savez
27:17j'ai vu des sondages
27:18qui expliquaient que
27:19ces amendements
27:20qui font en sorte de
27:22taxer
27:22ou en tout cas d'imposer
27:24de manière normale
27:25les multinationales
27:26par rapport à leur activité
27:27en France
27:27qui se proposent
27:29d'imposer de manière normale
27:30les ultra-riches
27:31qui payent environ 25%
27:33de taux d'effort fiscal
27:34c'est apprécié par 60 à 80%
27:37des Français
27:37donc la question
27:38les gens nous comprennent
27:39très bien
27:39c'est pas tout ou rien
27:40c'est juste demander
27:41qu'ils payent leur part d'impôt
27:43c'est quand même pas très
27:43révolutionnaire
27:44c'est quand même assez normal
27:45donc moi je préfère
27:46qu'on continue à travailler
27:47dans cette voie
27:48qu'on ne l'obtienne
27:49plutôt que leur dire
27:50si vous voulez
27:51ok vous payez pas vos impôts
27:52mais prêtez de l'argent
27:53à l'État
27:54ça tient pas quoi
27:55si on regarde la situation
27:56politique actuelle
27:57Éric Coquerel
27:58pour tenter de faire passer
27:59le budget sans majorité
28:00le gouvernement
28:00semble avoir
28:01trois solutions
28:02vous me direz
28:02si je me trompe
28:03et s'il y en a peut-être
28:04une autre
28:04le 49-3
28:05auquel il a renoncé
28:07au terme d'un accord
28:08conclu avec le parti socialiste
28:09les ordonnances
28:11qu'il a promis
28:12de ne pas utiliser
28:13et la loi spéciale
28:14qui reconduit le budget
28:15d'une année sur l'autre
28:16à sa place vous faites quoi ?
28:19à sa place
28:20je pense que j'aurais évité
28:22de proposer un budget
28:23purement macroniste
28:25alors qu'on est minoritaire
28:25c'est pas ma question
28:26une fois qu'on y est
28:27maintenant quand il se retrouve
28:28dans cette situation
28:29déjà c'est de ne pas aller au vote
28:31parce que j'espère bien
28:31qu'il va perdre
28:32donc très certainement
28:34à mon avis
28:34ce qu'il va faire
28:35soit il va tenter
28:37un 49-3
28:38s'il a l'accord des socialistes
28:39pour ne pas voter la censure
28:40je sais que pour l'instant
28:41ils disent non
28:42François Hollande
28:43dit
28:43il ne faut pas y renoncer
28:45il ne faut pas fermer cette force
28:46et moi ce que je remarque
28:47c'est que la dernière fois
28:48que François Hollande
28:49a mis des choses sur la table
28:50c'était au moment
28:50de la non-censure
28:52en février
28:52de M. Béroud
28:53dans les mêmes circonstances
28:55et vous avez vu
28:56que ça a fini par se faire
28:57c'est-à-dire que
28:57vous voulez dire
28:58que c'est le vrai patron du PS ?
29:00en tout cas
29:00manifestement
29:01c'est un poisson pilote suffisant
29:02pour qu'on le prenne au sérieux
29:03donc là j'ai entendu
29:08j'ai un peu peur
29:09que ce soit ça
29:10qu'au bout d'un moment
29:11considère le gouvernement
29:12et passe donc
29:13quasiment son budget
29:15par 40 oeuf 3
29:16avec la promesse
29:16que les socialistes
29:17ne votent pas la censure
29:18mais est-ce que ce serait malin
29:19de la part des socialistes
29:21de renoncer
29:22en disant
29:22on n'y arrive pas
29:23est-ce que ce serait malin
29:24est-ce que ce serait stratégique
29:25ou est-ce que pour vous
29:26ce serait une forme de renoncement
29:27je ne sais pas ce que vous entendez
29:27par malin
29:28mais des gens qui soient élus
29:29ça permettrait à la France
29:30d'avoir un budget
29:30voilà
29:31un budget macroniste
29:32donc des gens qui sont élus
29:33pour refuser
29:33la politique macroniste
29:35les budgets d'austérité
29:36de monsieur Macron
29:36et qui finiraient par faire
29:38un vote
29:39un hypocrite
29:40c'est-à-dire en réalité
29:41d'adopter ce budget
29:42sans avoir à le voter
29:43je ne trouve pas ça malin
29:44je trouve ça totalement déloyal
29:45et pas loin d'une trahison
29:47si vous voulez
29:47donc pour moi
29:49ce n'est pas comme ça
29:49que les faits
29:50que je me fais de la politique
29:51surtout que ces budgets
29:51sont mauvais pour le pays
29:53donc ils emporteront
29:54l'antirresponsabilité
29:55mais l'autre solution
29:56c'est peut-être la loi spéciale
29:57je pense que le gouvernement
29:58au bout d'un moment
29:58s'il n'arrive pas
30:00à trouver cette voie
30:01va peut-être finir
30:02par faire la loi spéciale
30:03le budget de l'armée
30:04tant pis pour
30:04non pas tant pis
30:05pour la hausse
30:06enfin moi je ne suis pas
30:07forcément pour augmenter
30:08de 7 milliards
30:09le budget de l'armée
30:10donc ça c'est un autre débat
30:10je pense qu'on ferait mieux
30:11de mettre l'argent
30:12sur l'investissement écologique
30:13mais ce que je crois
30:14c'est que le gouvernement
30:15a sa seule façon
30:16de s'en sortir
30:17moi je pense qu'il aurait
30:17dû démissionner
30:18je pense qu'on aurait dû
30:19censurer monsieur
30:20Lecornu
30:22je pense que monsieur Macron
30:23devrait démissionner
30:23pour qu'on revienne au peuple
30:24ils n'ont pas pris
30:25cette décision
30:26et dans leur cadre
30:29de pensée
30:30je pense que la loi spéciale
30:31qui permettrait
30:32de revenir l'année prochaine
30:33avec un budget
30:33va peut-être leur permettre
30:35de passer la fin de l'année
30:36mais nous on compte bien
30:37essayer de les battre
30:38plutôt
30:38de faire en sorte
30:39que ce budget soit battu
30:41Jean-Luc Mélenchon
30:42a exprimé cette semaine
30:43sa solidarité
30:44avec un enseignant
30:45de l'université de Lyon 2
30:46qui au mois de septembre
30:48sur les réseaux sociaux
30:49avait qualifié
30:4920 personnalités
30:50dont l'animateur Arthur
30:51et l'actrice
30:52Charlotte Gainsbourg
30:53je cite
30:54de génocidaire
30:55à boycotter
30:56en toutes circonstances
30:57ces personnalités
30:58venaient de signer
30:59une tribune
31:00dans la presse
31:01pour demander à Emmanuel Macron
31:02de mettre des conditions
31:04à la reconnaissance
31:04de l'État palestinien
31:05je vous remets juste le contexte
31:07est-ce que vous aussi
31:08vous vous sentez
31:09solidaire
31:10de cet enseignant ?
31:11en tout cas je demande
31:12qu'il n'y ait pas une chasse
31:13aux sortières
31:13sur cet enseignant
31:14ça c'est clair
31:15solidaire ou pas ?
31:16je suis en soutien
31:17par rapport aux attaques
31:18qu'il subit
31:19qui sont anormales
31:20il a une opinion
31:21son opinion
31:22c'est qu'il s'oppose
31:23à la politique génocidaire
31:25du gouvernement israélien
31:26et à partir de là
31:27des gens qui publiquement
31:29prennent position
31:30je vous rappelle
31:30leur position
31:32c'était au moment
31:33où la France
31:33allait reconnaître
31:34la Palestine
31:35ils demandaient au chef
31:36de l'État
31:36la libération des otages
31:38et le démantèlement
31:38non non
31:39ils disaient
31:41la France ne doit pas
31:42reconnaître
31:42l'État palestinien
31:44tant que les otages
31:44ne sont pas libérés
31:45moi je vous rappelle
31:46que leur tribune
31:47dans un moment
31:48où vous avez
31:50à l'époque
31:51où ils ont écrit
31:51leur tribune
31:52il y avait plus de 60 000
31:53morts à Gaza
31:54il y a une colonisation
31:55forcenée en Cisjordanie
31:56je pense que c'est leur opinion
31:58ils ont le droit de le faire
31:59vous avez rappelé
32:00ce qui est dans cette tribune
32:00est-ce que signer une tribune
32:01pour demander
32:02des conditions
32:03à la reconnaissance
32:04de l'État palestinien
32:04c'est être des génocidaires
32:06à boycotter
32:08des génocidaires
32:09on n'a pas le droit
32:10à la nuance
32:10on n'a plus le droit
32:11à la nuance
32:11vous me posiez deux questions
32:13est-ce que c'est des génocidaires
32:14est-ce que c'est des génocidaires
32:16à boycotter
32:17c'est pas forcément
32:18mon point de vue
32:18vous me demandez à moi
32:19c'est-à-dire je pense par contre
32:21qu'ils sont
32:22oui ils peuvent être
32:23largement critiquables
32:24parce qu'ils appuient
32:25en réalité
32:26la politique
32:27à ce moment-là
32:28de M. Netanyahou
32:28quoi qu'ils en disent
32:29parce que ça veut dire
32:30qu'on ne peut pas avoir
32:31un moyen de pression quelconque
32:32y compris simplement
32:33de reconnaître
32:34l'État de Palestine
32:34donc pour moi
32:36ils protègent à ce moment-là
32:37la politique
32:37d'extrême droite
32:39de M. Netanyahou
32:40est-ce que je reconnais
32:42il n'y a pas le droit
32:43à la nuance
32:43mais la nuance
32:44excusez-moi
32:45mais la nuance
32:45quand vous avez
32:4660 000 morts à Gaza
32:48quand vous avez
32:49une colonisation
32:50on est soit génocidaires
32:51soit pour la reconnaissance
32:52vous trouvez qu'il y a des nuances
32:54dans le cas de figure
32:55demander la libération
32:56des otages
32:56la question n'est pas
32:59demander la libération
33:00des otages
33:00vous faire remarquer
33:01nous on la demande
33:01depuis le début
33:02la libération
33:03des prisonniers palestiniens
33:04on la demande depuis le début
33:05mais on demande aussi
33:05à cesser le feu
33:06et que cesse le génocide
33:07donc au moment où la France
33:08prend une initiative
33:09de dire que c'est pas le moment
33:10parce que
33:11cette initiative
33:13ça doit passer d'abord
33:14par des conditions
33:16etc.
33:16qui sont en gros
33:17des conditions
33:18qui retardaient
33:19la décision française
33:20ils prennent une position
33:21ils peuvent être critiqués
33:22moi je les critique
33:22mais pas avec les mêmes mots
33:23qu'utilisés par cet enseignant
33:25mais par contre
33:25je reconnais à cet enseignant
33:26le droit d'utiliser
33:28les mots qu'il fait
33:28par rapport à des choses
33:29qui sont que moi
33:30je trouve violentes
33:30et je demande
33:31qu'il n'y ait pas de chasse
33:32aux sorcières
33:32vis-à-vis de cet enseignant
33:33et pas de chasse aux sorcières
33:34non plus
33:34contre ce consigné de cette tribune
33:36dont certains ont été menacés
33:37de mort
33:37vous apportez
33:37là aussi
33:39non ?
33:39enfin moi aussi
33:39excusez-moi
33:40allons-y
33:41des menaces de mort
33:42j'en ai reçu à un moment donné
33:42pendant toutes les semaines
33:43sur la position
33:44c'est condamnable dans tous les cas
33:45mais bien sûr
33:45donc c'est condamnable aussi
33:47pour ceux qu'ont signé cette tribune
33:49d'en recevoir des menaces de mort
33:51oui
33:51bien évidemment
33:52vous le condamnez dans tous les cas
33:53c'est parfaitement clair
33:54j'espère que les auteurs de cette tribune
33:56condamnent le fait que moi j'en reçois
33:57parce qu'à un moment donné
33:59je m'exprime contre l'état génocidaire
34:00le gouvernement génocidaire d'Israël
34:02je l'espère aussi
34:04si vous aviez 18 ans
34:05ce n'est plus le cas
34:06moi non plus
34:07est-ce que vous accepteriez
34:09de vous engager dans le service militaire
34:10version Emmanuel Macron
34:12tel qu'il a été présenté aujourd'hui ?
34:14tel qu'il le présente non
34:15pourquoi ?
34:17parce que
34:18tout ça participe
34:20d'une espèce d'ambiance
34:21et de climat
34:22va-t'en-guerre
34:23que Emmanuel Macron
34:24est en train de développer
34:26il n'y a pas que lui
34:27il y a d'autres états qui le font
34:28pour plein de raisons
34:29peut-être parce que ça permet
34:30à un moment donné
34:31au chef des armées qu'il est
34:33de déporter le sujet
34:36de la politique intérieure
34:37où il est en difficulté
34:38vers une autre situation
34:39sans doute aussi
34:41parce que vous avez remarqué
34:42qu'on est dans une espèce
34:42de course en avant
34:43de confrontation dans le monde
34:45avec à la clé aussi
34:46le fait d'augmenter le budget
34:48de la défense
34:49et donc la production d'armes
34:50qui remplace souvent
34:51la production d'industrie
34:52automobile
34:53notamment les allemands
34:54contre le fer
34:54et moi je ne suis pas d'accord
34:56que la France
34:56embraye là-dedans
34:57je ne suis pas d'accord
34:58avec l'idée
34:59je pense que la France
35:00est au service de la paix
35:00les 73% des français
35:02qui sont interrogés sur le service
35:03vous n'êtes pas
35:05de leur côté
35:06très clairement
35:06pour l'instant
35:07non je ne suis pas
35:08de leur côté
35:08je vais vous expliquer
35:09moi je ne suis pour que la France
35:10soit j'allais dire
35:12un pays au service de la paix
35:14et pas au service
35:14d'un climat de guerre
35:16et de la guerre
35:17donc c'est pas
35:18si tu veux la paix
35:18prépare la guerre
35:19et comme il met
35:20le service militaire
35:21il l'a expliqué
35:22dans ce contexte
35:23tout comme
35:24les réflexions du général
35:25Mandon
35:25qui était totalement déplacé
35:27de la part d'un militaire
35:28je ne suis pas d'accord
35:29avec cette vision
35:30nous nous avons dit
35:31c'est très clair
35:31il ne s'agit pas
35:32d'envoyer ceux
35:32qui font ce service
35:33en Ukraine
35:34c'est pas un général
35:35excusez-moi
35:35c'est pas un militaire
35:36de décider de la politique nationale
35:39et de présenter la politique nationale
35:40y compris en ciblant un ennemi
35:42je pense qu'un militaire
35:43est quelqu'un
35:44qui applique une politique
35:45et non pas quelqu'un
35:45qui la décide
35:46et qui la présente
35:47donc cette politique là
35:48moi je la conteste
35:49vous l'avez compris
35:50ce service militaire
35:51s'inscrit là-dedans
35:52et donc à partir de là
35:53je ne suis pas d'accord
35:54par contre
35:54on pourrait répondre à la question
35:55tout à l'heure
35:56si vous aviez 18 ans
35:56vous n'iriez pas
35:57très clairement
35:57et par contre
35:58si j'avais 18 ans
35:59j'irais dans la proposition
36:00que nous nous faisons
36:01c'est-à-dire
36:02d'une conscription citoyenne
36:04au service
36:05de beaucoup de causes
36:07notamment
36:07les questions
36:08de catastrophes climatiques
36:09où il va falloir
36:10de plus en plus de monde
36:11à la fois pour prévenir
36:12et pour réparer
36:13et dans laquelle
36:14parce que nous pensons
36:16que c'est bien
36:16que les citoyens
36:17s'occupent aussi
36:18de la défense
36:18notamment
36:19participent à la défense
36:21c'est un point
36:21dans lequel il y aurait
36:22une dimension réduite
36:24une dimension de maniement
36:25aux armes
36:25un peu comme en Suisse
36:26c'est pas la même chose
36:27ça serait pas sur volontariat
36:29ça serait tout le monde
36:30ça serait pays au SMIC
36:31et ça serait avec une dimension
36:32plus large
36:33que la question
36:34d'une course vers la guerre
36:35sur laquelle
36:36on a l'impression
36:37que le chef d'état
36:38nous invite un peu
36:38et que je trouve
36:39extrêmement dangereuse
36:40quand Vladimir Poutine
36:41dit aujourd'hui
36:41la Russie n'a aucune intention
36:42d'attaquer l'Europe
36:43c'est ridicule
36:44vous le croyez ?
36:46ah oui je pense que la Russie
36:47n'a
36:47alors d'abord
36:48je pense que la Russie
36:48n'a aucune intention
36:49d'aller jusqu'à Paris
36:51je vous le dis
36:52je pense que c'est pas ses objectifs
36:53on disait qu'elle n'avait aucune intention
36:53d'attaquer l'Ukraine
36:54non ça c'est pas vrai
36:55excusez-moi
36:56non non non
36:57ça c'est faux
36:57parce que je vous fais remarquer
36:58qu'en 2014
36:59il y avait déjà
36:59une guerre etc
37:01avec l'invasion de la Crimée
37:03donc ces objectifs
37:04on les connaît
37:05et ces objectifs
37:05c'est notamment
37:06ce qui n'est jamais plus loin
37:07non je pense que la Russie
37:09n'ira jamais plus loin
37:09et si la Russie
37:10était tentée d'aller plus loin
37:11je vous rappelle
37:12que ce qui fait
37:13la force de la France
37:14c'est sa dissuasion
37:15et autrement dit
37:16si vous attaquez notre pays
37:18à partir de là
37:19nous pouvons répliquer
37:19mais la Russie
37:20dispose aussi de la dissuasion
37:21oui d'accord
37:22mais nous aussi
37:22c'est ça qui fait notre défense
37:24mais pour répondre à votre question
37:25je ne pense pas aujourd'hui
37:26que l'objectif de la Russie
37:27dont je condamne absolument
37:29l'agression vis-à-vis de l'Ukraine
37:30et je dis que par rapport
37:31à ce qui est en train
37:32de se passer là-bas
37:33les Ukrainiens doivent pouvoir
37:35décider d'un plan de paix
37:37et non pas qu'on leur impose
37:38mais je considère que non
37:39la Russie
37:40l'idée que la Russie
37:41irait jusqu'à Paris
37:42ne fait pas partie
37:43des intentions de M. Poutine
37:44il y a quelque chose entre eux
37:44qui a fait Paris
37:44comment ?
37:45il y a quelque chose
37:46entre eux qui a fait Paris
37:47vous dites elle n'ira jamais
37:48jusqu'à Paris
37:49il y a d'autres pays
37:50je ne pense pas que ça soit
37:51la volonté aujourd'hui
37:53de la Russie
37:53ce qui n'empêche pas
37:54de condamner
37:55les agissements de la Russie
37:57et la guerre
37:58qui a déclenché la Russie
37:59en Ukraine
37:59une info
38:00Eric Coquerel
38:00qui concerne un peu plus
38:01de 2 millions de Français
38:02de travailleurs
38:03le groupe d'experts sur le SMIC
38:05qui conseille les gouvernements
38:06depuis des années
38:06sur l'augmentation
38:07ou non du salaire minimum
38:09vient de remettre son rapport
38:10aujourd'hui
38:10il demande qu'il n'y ait pas
38:14automatique
38:14mais rien de plus
38:15c'est-à-dire 1,4%
38:16c'est votre position aussi ?
38:18non pas du tout
38:18on est pour passer à un SMIC
38:19à 1600 euros
38:22tout simplement
38:24parce que
38:25c'est le début
38:26de l'augmentation
38:27des salaires
38:28ça passe par le SMIC
38:29et nous sommes
38:29pour que les salaires
38:30augmentent en France
38:31parce que ça fera du bien
38:32non seulement au pouvoir d'achat
38:34aux salariés
38:34à la consommation
38:35et donc à une relance
38:36de l'activité
38:37et ce n'est pas le moment
38:38de prendre des mesures récessives
38:39celle-ci en fait partie
38:40ça vous semble récessif ?
38:42de ne pas augmenter le SMIC
38:43suffisamment
38:44alors que le pouvoir d'achat
38:45des salariés
38:46baisse depuis 2 ans
38:46dans le pays
38:47oui c'est récessif
38:48l'argument du groupe d'experts
38:49que vous avez peut-être
38:50non je ne l'ai pas vu
38:51mais j'ai vu passer
38:52c'est de dire que
38:53le SMIC aujourd'hui
38:54a eu beaucoup de revalorisation
38:55ces dernières années
38:56et qu'il a augmenté
38:57plus vite
38:58un petit peu plus vite
38:5817%
38:59légèrement plus vite
38:59que les autres salaires
39:00qui ont augmenté de 15%
39:01et que tout ça va aboucir
39:02à une sorte de tassement
39:04des bas salaires
39:05et écraser tout ça
39:06et donc comme il ne faut pas
39:06le tassement
39:07il faut une augmentation
39:08du SMIC
39:09des négociations
39:10dans toutes les branches
39:10pour une augmentation
39:12des salaires
39:13et par exemple
39:13on pourrait aussi décider
39:14de faire en sorte
39:14qu'il ne puisse pas
39:15y avoir de salaire
39:15plus d'écart de 1 et 20
39:18de salaire
39:19dans une même entreprise
39:20ce qui pourrait aussi
39:21permettre que les salaires
39:22augmentent
39:23vous voyez
39:23enfin en tout cas
39:23il faut une petite
39:24augmentation des salaires
39:25ce genre de décision
39:26ne va pas dans ce sens là
39:27merci beaucoup
39:28pas de nouvelles
39:28de la nationalisation
39:29d'Arcelor
39:30vous pouvez reprendre
39:30votre téléphone
39:31si le vote est tombé
39:32vous nous le dites
39:33attendez je vous le dis
39:34moi aussi mon écran
39:36rien de la preuve
39:36non j'ai pas
39:37mais je pense que
39:39ça ne posera pas de problème
39:39peut-être qu'il m'attende
39:40je ne pense pas
39:41toujours en cours
39:42à l'Assemblée nationale
39:42merci beaucoup
39:43Eric Coquerel
39:43d'être venu ce soir
39:44sur le plateau
39:45de 60 minutes
39:46tout de suite
39:46le débat du jour
39:47y a-t-il une série noire
39:48dans les prisons françaises
39:50en l'espace d'un mois
39:50trois détenus
39:52se sont fait la belle
39:53la nuit dernière
39:53c'est avec une scie à métaux
39:54et des draps
39:55que deux hommes
39:56ont réussi à s'échapper
39:57de la prison de Dijon
39:58pour en parler
39:58j'ai le plaisir d'accueillir
40:00le porte-parole
40:00du ministère de la justice
40:01bonsoir Sacha Stropkan
40:03bonsoir
40:03soyez le bienvenu
40:04Pauline Revena
40:05nous rejoint
40:05chef du service
40:06en courant s'il vous plaît
40:08Pauline
40:08chef du service
40:09police justice de BFM
40:10Dominique Rizet
40:11au petit trou également
40:12consultant police justice
40:13soyez les bienvenus
40:15tous les deux
40:16Dominique Rizet
40:16évasion complètement
40:17rocambolesque
40:18oui
40:19évasion rocambolesque
40:21beaucoup de culots
40:21sans doute aussi
40:22beaucoup de préparation
40:23deux détenus
40:25l'un qui vient rejoindre
40:26l'autre
40:27au quartier
40:28de
40:29je ne sais plus
40:29si c'est un quartier
40:30d'isolement
40:30quartier disciplinaire
40:32quartier disciplinaire
40:33QIQD
40:33donc au quartier disciplinaire
40:35et puis là
40:36il y a des petits
40:36vacistas
40:37avec des barreaux devant
40:38et ils vont
40:39scier les barreaux
40:40passer par le vacistas
40:42qui est minuscule
40:42donc
40:43avec une scie à métaux
40:44avec une scie à métaux
40:45les gens de l'administration
40:46parlent de chat agile
40:47il ne faut pas être répé
40:48pour passer dans un petit
40:48vacistas comme ça
40:49et ils vont s'enfuir
40:51alors en tatane
40:52en savate
40:53vous savez
40:53les petites chaussures
40:55en claquettes
40:56les chaussures en plastique
40:57donc ils ont quand même
40:58monté un mur comme ça
40:59ensuite ils ont descendu
41:00un chêneau comme ça
41:01ils se sont promenés
41:02pas promenés
41:03mais ils ont marché
41:04sur le toit du quartier
41:05disciplinaire
41:07avec
41:07avec ses tatanes
41:08aux pieds
41:09et puis
41:10alors on parle
41:11de couverture de draps
41:12moi je n'ai pas trop
41:12ces informations
41:13mais il fallait passer
41:14sur les concertinas
41:15vous savez
41:15ces barbelés rouleaux
41:16en inox rasoir
41:19donc
41:19et puis
41:20ils se sont
41:21dans la cour d'honneur
41:22ils ont passé
41:23le dernier mur d'enceinte
41:24mais qui donne
41:25dans une cour d'honneur
41:26ils ne sont pas encore libres
41:27et bien
41:28ils ont réussi à passer
41:29à 6h30
41:30la porte de la prison
41:31donc
41:32les premières images
41:33qu'on a deux
41:33parce qu'il y a des images
41:34dans la prison
41:34il est 5h52
41:36ils sortent à 6h30
41:38on les voit passer
41:39la porte
41:39à 6h30
41:41Lola Baye
41:41vous êtes devant cette prison
41:42il laisse un petit mot
41:43pardon
41:43et l'un des deux
41:45laisse un petit mot
41:46dans sa cellule
41:46et il a écrit
41:48ça fait deux ans
41:48qu'on est incarcérés
41:49on va aller voir ailleurs
41:50au revoir
41:51un peu de culot
41:53un peu de culot
41:55je ne sais pas
41:55en tout cas
41:55une chose est sûre
41:56je tiens à rassurer
41:57nos téléspectateurs
41:58évidemment
41:59c'est quelque chose
42:00de très rare
42:00les évasions
42:01on appelle ça
42:02les bris de prison
42:03c'est-à-dire
42:03les évasions aussi spectaculaires
42:05parce que heureusement
42:06l'administration pénitentiaire
42:08sait faire son travail
42:09sur cette année
42:10il y en a eu une
42:11donc ça fait
42:113
42:12il y en a eu une
42:14cette année
42:14donc ça fait 3
42:15avec les deux évadés
42:16d'aujourd'hui
42:18donc on voit bien
42:19que c'est un événement rare
42:20fort heureusement
42:21maintenant je comprends
42:22que ça soit
42:22un peu choquant
42:24pour ne pas dire autre chose
42:25pour voter les spectateurs
42:26et moi mon rôle
42:27c'est d'expliquer
42:28ce que fait l'administration pénitentiaire
42:29et ce que fait le ministère
42:30de la justice
42:31justement pour ce que
42:32ça n'arrive plus
42:33ou que ça n'arrive pas
42:34on va en parler dans un instant
42:35si vous permettez
42:35je voudrais qu'on retrouve
42:36Lola Bay
42:36qui est justement
42:37du côté de cette prison
42:38de Dijon
42:39deux détenus
42:39qui manquent à l'appel
42:40ce soir
42:40Lola, bonsoir
42:41quel est leur profil ?
42:43Bonsoir Marc
42:46ils n'ont pas le même âge
42:47pas la même cellule
42:48mais deux camarades de fortune
42:50dans cette évasion
42:51digne d'un polar
42:52le premier
42:53il s'appelle Yannick T
42:54il est marseillais
42:55et il est suspecté
42:56d'avoir tenté d'assassiner
42:57un jeune homme
42:58dans la nuit du 14 au 15 octobre 2022
43:00il a été placé
43:01en détention provisoire
43:02dans la foulée
43:03deux ans après
43:04donc vous le voyez
43:04du haut de ses 19 ans
43:05ce Yannick T
43:06il a un sacré pédigré
43:07l'autre
43:08il est âgé
43:09de 32 ans
43:11il est placé
43:11en détention provisoire
43:12accusé de violence
43:13aggravée sur son conjoint
43:15avec le fameux mot
43:16que vous évoquez
43:16qu'il a laissé
43:17en guise de signature
43:18ou de pied de nez
43:19l'un des deux
43:20celui de 19 ans
43:21le plus jeune
43:22il est lié
43:23à la criminalité organisée
43:24puisqu'en 2024
43:25il comptabilisait déjà
43:2610 condamnations
43:27pour des faits
43:28de violence aggravée
43:29vol et un fait
43:30d'enlèvement
43:30et de séquestration
43:31il y a encore
43:32beaucoup de questions
43:33qui se posent
43:33autour de cette affaire
43:34finalement
43:34est-ce qu'ils ont bénéficié
43:36d'une aide extérieure
43:37pour se procurer
43:38cette fameuse scie
43:38à métaux
43:39depuis leur cellule
43:41est-ce que leur cavale
43:42va pouvoir durer longtemps
43:43est-ce que finalement
43:44ils ne bénéficient pas aussi
43:45d'aide de moyens financiers
43:47pour subvenir à leurs besoins
43:48pendant cette fuite
43:49beaucoup de questions
43:50donc en tout cas
43:51la traque
43:51elle est lancée
43:52ces détenus
43:53ils sont toujours en fuite
43:54et en tout cas
43:54les autres détenus
43:55de cette maison d'arrêt
43:57les détenus placés
43:58en quartier disciplinaire
43:59ils ont été transférés
44:00dans une autre prison
44:01par mesure de sécurité
44:02merci à vous Lola Baye
44:03avec Valentin Rips
44:04à Dijon
44:05violence aggravée
44:05tentative d'assassinat
44:07ces deux hommes
44:07sont-ils dangereux ?
44:09alors par définition
44:09tous les gens qui sont en prison
44:11relèvent d'une certaine dangerosité
44:13pas encore jugé
44:13en détention provisoire
44:14oui mais vous avez forcément
44:16respect la présomption d'innocence
44:17vous avez forcément un magistrat
44:19qui a un moment à juger
44:20qui avait nécessité
44:21de les placer en détention
44:22et c'est un magistrat
44:22qui vous le dit
44:23donc évidemment
44:24que dans une certaine mesure
44:26ils relèvent
44:27d'une certaine dangerosité
44:28après pour le coup
44:29je ne rentrerai pas
44:30dans le détail du pédigré
44:31de ces deux individus
44:33une chose est sûre
44:34c'est que
44:34et aujourd'hui
44:35les événements se sont croisés
44:36ça nous l'a prouvé
44:37c'est que
44:38en vérité
44:38on est toujours rattrapé
44:40par la patrouille
44:40si je puis dire ça comme ça
44:41et que en vérité
44:43quand on laisse un petit mot
44:44en disant
44:44ça fait deux ans
44:45et en gros
44:46je vais aller voir ailleurs
44:46tout ce qu'on gagne
44:48c'est qu'un jour
44:49on va être rattrapé
44:50et que probablement
44:51que ce ne sera pas deux ans
44:51ça sera un moment
44:53beaucoup plus
44:54vous dites ça
44:54pour l'évader de Rennes
44:55qui s'est fait rattraper aujourd'hui
44:57par exemple
44:58celui qui était sorti
44:59qui s'est échappé pendant une visite
45:00au planétarium
45:01on est dans autre chose
45:02on a deux sorties
45:03une entrée
45:04bien sûr
45:04la comparaison s'arrête
45:07au fait
45:07que quand on s'évade
45:08vous dites
45:08on finit toujours par vous retrouver
45:09quand on s'évade
45:10je pense qu'il y a un autre exemple
45:12très spectaculaire
45:13malheureusement
45:14pour la pénitentiaire
45:15qui a motivé
45:16un certain nombre
45:16de réformes législatives
45:17il y a quelques mois
45:18AMRA
45:18on voit bien que
45:19quand l'Etat
45:20veut retrouver quelqu'un
45:21on met les moyens
45:22en face
45:23et on le retrouve
45:23je reviens à l'évasion du jour
45:25des bons vieux draps
45:27enfin des bons vieux draps
45:28j'ai jamais fait ça
45:29vous non plus
45:29j'espère
45:30je pense Dominique
45:31des draps
45:32mais j'envisage de le faire
45:32je quitterai BFM
45:34avec un drap
45:35ça semble simplissime
45:36on imagine toujours
45:37des scénarios extrêmement complexes
45:38là ça semble
45:39à l'ancienne
45:40simplissime je sais pas
45:41une chose est sûre
45:42c'est que l'établissement
45:43à la maison d'arrêt de Dijon
45:44a été identifié
45:45comme une maison d'arrêt
45:46qui avait des failles structurelles
45:48parce que c'est l'une
45:48des plus vieilles de France aussi
45:49sur lesquelles en tout cas
45:50il fallait faire des investissements
45:51c'est d'ailleurs pour ça
45:52que le garde des Sceaux
45:53a annoncé vendredi
45:55un plan de rénovation
45:56de six établissements
45:58pénitentiaires
45:59de sécurisation
45:59de six établissements
46:00pénitentiaires
46:01donc celui de Dijon
46:02c'est dommage
46:03et donc vous avez
46:05six millions d'euros
46:05qui vont être investis
46:06à Dijon
46:07dans les prochaines semaines
46:08dans les prochains mois
46:09pour resécuriser
46:10complètement la maison d'arrêt
46:11donc évidemment
46:12ça vient percuter
46:12l'actualité
46:14mais en vérité
46:14vous avez un certain nombre
46:15de choses qui ont été
46:17annoncées vendredi
46:17notamment la lutte anti-drone
46:19concrètement
46:19vous allez couvrir
46:20les cours de promenade
46:21vous allez mettre des brouilleurs
46:22vous allez investir
46:23dans des pistolets anti-drone
46:24refaire les caillibotages
46:26comme ça a été le cas
46:27là visiblement
46:28qui n'était pas suffisant
46:29les caillibotages c'est quoi ?
46:29les caillibotis
46:30c'est en gros
46:31les protections aux fenêtres
46:31c'est-à-dire que vous avez
46:32le barotage
46:33et derrière vous avez
46:34les caillibotis
46:34la scie à méto
46:35elle arrive comment là ?
46:37c'est une des questions
46:38notamment
46:39ça pour le coup
46:40il y a deux aspects
46:41il y a un
46:41l'enquête judiciaire
46:42évidemment qui est en cours
46:43qui devra le déterminer
46:44en plus le garde des Sceaux
46:46a annoncé une enquête
46:46administrative confiée
46:47à l'inspection générale
46:49de la justice
46:49donc c'est pas moi
46:50qui vais vous dire
46:50comment est-ce que la scie
46:51là ce soir est arrivée
46:52une chose est sûre
46:54elle arrive soit par l'intérieur
46:55en complicité interne
46:56une chose est sûre
46:57c'est que de fait
46:58vous avez la nécessité
47:00d'une sécurisation
47:01de cette maison d'arrêt
47:02comme d'autres maisons d'arrêt
47:03donc ce que je viens
47:04de vous expliquer
47:05et comment est-ce qu'on sécurise
47:06une maison d'arrêt
47:06vous avez deux pans
47:07vous avez le pan
47:08que je viens de vous expliquer
47:09c'est l'investissement
47:10c'est-à-dire
47:10que je viens de décrire
47:12et l'autre pan
47:13c'est un autre aspect
47:14qui a été lancé
47:15par le garde des Sceaux lundi
47:16c'est les fouilles XXL
47:20parce que d'ici le 31 décembre
47:21toutes les cellules
47:21de maisons d'arrêt de France
47:22soient fouillées
47:24parce que justement
47:25on veut lutter
47:25contre les objets dangereux
47:27contre les téléphones portables
47:28et donc à la fois
47:29empêcher d'entrer
47:31et quand ça rentre
47:32que les détenus
47:32aient l'assurance
47:33qu'en vérité ça sera trouvé
47:34ça c'est pour toutes les cellules de France
47:35pas uniquement dans les 6
47:36du plan
47:37non ça c'est pour toutes les cellules de France
47:38ça a été lancé à Nanterre
47:40par le garde des Sceaux
47:41en début de semaine
47:42avec une opération d'envergure
47:43200 agents pénitentiaires
47:45y compris l'assistance
47:46de la police nationale
47:47ce qui est très rare en détention
47:50la pénitentiaire
47:50a besoin parfois du secours
47:52en tout cas de l'assistance
47:54des forces de l'ordre
47:55notamment des chiens
47:55et des technologies de pointe
47:57ce qui permettent
47:58concrètement à Nanterre
48:0090 cellules fouillées
48:0170 téléphones portables trouvés
48:03mais est-ce que ce ne sera pas ça
48:05même si vous lancez le plan
48:06c'est-à-dire est-ce que
48:06tant qu'on fouillera des cellules
48:07on n'y retrouvera pas
48:08des petits morceaux de scie
48:09ou des téléphones portables
48:10bien sûr mais
48:11il ne faudra fouiller tous les jours
48:13il ne faudra pas fouiller tous les jours
48:14il faudra sécuriser
48:16ce que je vous explique
48:17parce que par exemple
48:17on le voit bien
48:18avec les prisons de haute sécurité
48:19on est sur un autre sujet
48:20mais Vendin
48:214 mois d'expérience
48:22pas un portable qui est rentré
48:23pas un drone qui survole cette prison
48:25c'est bien la preuve
48:26que quand on met les moyens
48:27quand on investit
48:28et qu'on se donne les moyens
48:28on y arrive
48:29en même temps
48:30on a bien trouvé une clé USB
48:31dans la cellule de Salah Abdeslam
48:32c'est pire
48:32c'est pire que
48:33les narcotrafic
48:35alors simplement
48:36monsieur le porte-parole
48:37je ne peux pas vous laisser dire ça
48:39parce que là
48:40on entretient la confusion
48:42dans la tête de vos téléspectateurs
48:43Salah Abdeslam
48:44était à Vendin le Vieil
48:45et la clé USB
48:47qui a été retrouvée
48:47c'était en janvier 2025
48:49ça a été judiciarisé
48:50il y a quelques semaines
48:50mais c'était en janvier 2025
48:51donc avant le passage
48:53en QLCO
48:54et les travaux
48:55d'investissement
48:56qui n'étaient pas
48:56il était à l'isolement
48:57il ne voyait personne
48:58il est à l'isolement
48:59dans une cellule
48:59avec une salle de sport à côté
49:01juste pour revenir sur Dijon
49:02avant les travaux d'isolement
49:03qui ont été faits
49:03avant d'Arme Vieil
49:04sur les derniers mois
49:05les syndicats
49:06dénoncent depuis très longtemps
49:07la situation dans la prison
49:08donc avec des drones
49:10qui survolent chaque nuit
49:11avec cette lame de scie
49:13elle n'est pas unique
49:14il y en a qui sont saisies
49:15régulièrement à Dijon
49:16et puis des téléphones portables aussi
49:19un syndicaliste nous disait
49:19que la nouvelle directrice
49:21de la prison
49:21arrivée au mois de septembre
49:22avait fait une mauvaise vanne
49:24une mauvaise plaisanterie
49:24dans une réponse par mail
49:26quand eux l'alertaient
49:27sur cette situation
49:28qu'est-ce que vous avez
49:28à nous dire là-dessus ?
49:30Je vous ai répondu
49:31je vous ai dit que
49:31évidemment que l'établissement
49:33la maison d'arrêt de Dijon
49:34est connu
49:34comme étant une maison d'arrêt
49:36qui a des failles structurelles
49:38c'est bien pour ça
49:38Mais pourquoi est-ce que
49:38la directrice n'a pas bougé
49:40n'a pas dit quelque chose
49:41elle n'a rien fait remonter
49:42elle n'a même pas reçu
49:43je crois des personnes
49:43il y a des syndicalistes
49:45qui n'a même pas voulu recevoir
49:45Ça c'est vous qui le dites
49:46la preuve qu'elle a bougé
49:48C'est eux qui le disent
49:48alors vous les accusez de mentir
49:49Je n'accuse personne de mentir
49:51Moi ce que je constate
49:52c'est que vous avez
49:52six établissements
49:53dans lesquels on investit
49:5430 millions d'euros
49:55et que comme par hasard
49:57entre guillemets
49:57l'un de ces six établissements
49:59c'est la maison d'arrêt de Dijon
50:00donc c'est bien la preuve
50:01que c'est remonté
50:02jusqu'à la DAP
50:02et jusqu'au ministère de la Justice
50:04le fait qu'il y avait
50:05une nécessité d'investir
50:07parce qu'il y a des failles structurelles
50:08à la maison d'arrêt de Dijon
50:09En tout cas ce soir
50:09il y a deux individus en fuite
50:10qui ne sont toujours pas retrouvés
50:11et qui courent dans la nature
50:12et les services d'enquête
50:13sont mobilisés
50:13pour retrouver ces deux individus
50:15Ça c'est un constat objectif
50:16Et la directrice va être virée
50:18parce que le patron de Rennes
50:20le directeur de la prison de Rennes
50:21a été remercié
50:22il vous a rejoint
50:23il a rejoint la DAP
50:24la direction de l'administration pénitentiaire
50:26Il a encore deux ans à faire
50:27il a 65 ans
50:28Oui
50:28On est sur deux situations
50:30Donc il a rejoint
50:31il a été remercié
50:32Est-ce que la directrice de Dijon
50:35va rester elle ?
50:35Alors on est sur deux situations
50:37qui n'ont strictement rien à voir
50:38Vous avez d'une part
50:39une faille de sécurité
50:40personne ne dira le contraire
50:42puisque de fait
50:42des détenus ont réussi à s'évader
50:44Le rôle premier
50:44de l'administration pénitentiaire
50:45c'est de garder les gens
50:46sous sa bonne garde
50:47Ça personne ne dira le contraire
50:48A l'inverse
50:49à Rennes
50:50vous avez une directive
50:51très claire
50:52du ministre
50:52et de la direction
50:54de l'administration pénitentiaire
50:55ces derniers mois
50:56sur les activités
50:57auxquelles les détenus
50:58peuvent prétendre
50:58Cette directive
50:59n'a pas été respectée
51:00et donc effectivement
51:02le directeur de l'administration pénitentiaire
51:03en a tiré les conclusions
51:04en lançant une procédure
51:06administratif
51:07contre ce directeur
51:08d'établissement pénitentiaire
51:08Parce qu'il n'avait pas prévenu
51:09c'est ça ?
51:10Oui parce qu'il n'avait pas prévenu
51:11et qu'il n'avait pas respecté
51:12le cadre qui avait été fixé
51:13par le directeur
51:14de l'administration pénitentiaire
51:15Dijon pour le coup
51:16il y a une enquête administrative
51:17qui fera la lumière
51:18mais à fortiori
51:20vous avez visiblement
51:21une faille de sécurité
51:22c'est pas pour autant
51:23qu'il y a des responsabilités
51:23individuelles
51:24dans ces failles de sécurité
51:25Est-ce qu'on sait
51:26dans quelles circonstances
51:27le fuyard de Rennes
51:29celui
51:29a été interpellé
51:31a été arrêté aujourd'hui
51:32et comment on l'a retrouvé ?
51:34Dans un camp de gens du voyage
51:35c'est les informations
51:36dont on dispose
51:37comment est-ce qu'ils sont remontés
51:37jusqu'à lui ?
51:39Je l'ignore
51:39mais c'est un gros travail
51:40d'enquête
51:40qui a été mené
51:4114 jours de cavale
51:42et effectivement
51:43à chaque fois
51:43on le retrouve
51:45Et si on dézoome un peu
51:46est-ce qu'on s'échappe plus
51:47de prison
51:48ces dernières années
51:50qu'il y a 5 ans
51:5110 ans, 20 ans ?
51:52La vérité c'est que non
51:53c'est que les chiffres
51:54sont globalement stables
51:55mais en vérité
51:56vous avez même
51:57une petite baisse
51:58sur les deux dernières années
51:59mais les chiffres sont stables
52:00c'est-à-dire que vous avez
52:01sur l'année
52:02toutes évasion confondue
52:04à peu près 70 évasions
52:06pour 80 000 détenus
52:08ça représente 0,07%
52:12de la population pénale
52:13qui s'est évadée cette année
52:14alors objectivement
52:15c'est toujours trop
52:16mais on voit bien
52:17que c'est résiduel
52:18et que heureusement
52:19l'administration pénitentiaire
52:20et les agents
52:21de l'administration pénitentiaire
52:22savent faire leur travail
52:22C'est une non-réintégration
52:24de prison
52:24c'est-à-dire pas une non-réintégration
52:26quelqu'un qui sort le matin
52:28qui doit rentrer le soir
52:29qui est parti
52:29chercher du travail
52:30ce qui est normal
52:31c'est considéré comme une évasion
52:33donc c'est pas 70 évasions
52:34aussi spectaculaires
52:35je vais dire que c'est gaguesque
52:37parce que
52:38ce qui veut bien dire
52:38c'est l'évasion de Dijon
52:40et on est dans un phénomène
52:41plutôt rarissime
52:42c'est-à-dire on profite
52:43plutôt des permissions de sortie
52:44je suppose
52:44ou des extractions
52:45pour aller se faire soigner
52:46là ce qui est spectaculaire
52:47c'est la scie
52:47c'est l'enjambement
52:48c'est les caméras
52:49qui ont été neutralisées
52:50voilà
52:50gaguesque je sais pas
52:52en tout cas une chose est sûre
52:53c'est que les services d'enquête
52:55moi je leur fais confiance
52:56je fais confiance
52:56au ministère de l'Intérieur
52:58pour le coup
52:59et j'en doute pas
53:00ils seront retrouvés
53:01et la deuxième chose
53:02c'est que l'administration pénitentiaire
53:04fait objectivement
53:04un travail difficile
53:05il faut leur donner
53:06les moyens de le faire
53:07c'est ce qui est fait
53:08depuis quelques mois
53:09vous avez eu les prisons
53:10de haute sécurité
53:11pour le haut du spectre
53:12et maintenant
53:12on s'attaque
53:13aux établissements
53:14entre guillemets
53:14de droits communs
53:16c'est 29 millions
53:16qui sont investis
53:17pour pouvoir
53:18sécuriser
53:19ces établissements pénitentiaires
53:20Pauline Dominique
53:21l'enquête pour retrouver
53:22les deux fuyards
53:22elle se passe comment
53:23à partir de maintenant
53:24enfin depuis ce matin
53:25depuis qu'on a vu
53:26qu'il manquait à l'appel
53:26tous les services sont mobilisés
53:28police, gendarmerie
53:29vont ratisser toute la région
53:30et vont remonter
53:31s'il y a de la téléphonie
53:32la vidéosurveillance
53:33je crois qu'il y en a
53:33à la sortie
53:34donc ils vont les pister
53:35jusqu'à ce qu'ils puissent
53:36les retrouver
53:36leur famille
53:37leurs amis
53:38des écoutes téléphoniques
53:39sans doute des gardes à vue à venir
53:40et puis pour eux
53:41pas d'argent
53:41pas de moyens pour fuir
53:42et vous avez raison
53:43monsieur le porte-parole là-dessus
53:44c'est que tous sont repris
53:45les Redouane Faïd
53:47les Christophe Tidère
53:48les Mohamed Amra
53:50et d'autres encore
53:51totalement
53:52vous pensez vraiment
53:54qu'un jour
53:54il n'y aura plus
53:54de portable en prison
53:55alors je ne sais pas
53:57est-ce que des pays
53:57qui arrivent
53:58qui ont réussi à faire ça
53:59je ne sais pas
53:59si un jour
54:00il n'y aura plus
54:00de portable en prison
54:01une chose est sûre
54:02c'est que je pense
54:02que plus personne
54:03ne comprend dans ce pays
54:04qu'il suffise d'allumer
54:04TikTok pour voir
54:06des détenus dans leur cellule
54:07et qu'il y a un moment
54:07en fait
54:08l'État n'est plus crédible
54:09et donc depuis quelques mois
54:11l'État remet les moyens
54:13pour être à nouveau crédible
54:14et puis au-delà
54:15de la crédibilité
54:16vous voyez
54:16sans parler du haut du spectre
54:18mais quand vous êtes condamné
54:19pour des faits de violence conjugale
54:21qu'une juridiction
54:23des magistrats
54:23décident de vous mettre
54:24en détention
54:25pour éviter
54:26pour protéger une victime
54:28pour protéger
54:29votre ex-compagne
54:29par exemple
54:30et qu'avec votre téléphone portable
54:32vous continuez
54:33depuis la détention
54:34parce que vous en avez un
54:35à harceler
54:36à téléphoner
54:37à votre compagne
54:37en vérité
54:38on ne répond pas
54:39ni aux attentes de la victime
54:41ni aux attentes de la société
54:42donc plus personne
54:43ne comprend cette situation
54:43c'est pour ça que
54:44en vérité
54:45il y a des opérations
54:46de grands ménages
54:47qui sont en cours
54:47en détention
54:48donc je ne sais pas
54:49si on arrivera
54:50au zéro portable
54:51en tout cas
54:51c'est à ça qu'on veut attendre
54:52c'est l'ambition
54:53exactement
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