- il y a 6 heures
Mardi 25 novembre 2025, retrouvez Benjamin Levy, (cofondateur et CEO, Aimigo), Thomas Klein (Senior Directeur de la Stratégie technologique, Microsoft), Olivier Debeugny, (Fondateur et Président, Dragon LLM) et Manon Villot (CEO et cofondatrice, Sign&Oz;) dans SMART TECH, une émission présentée par Delphine Sabattier.
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00:00Bonjour à tous, bienvenue dans Smartech, nous sommes ensemble pour 28 minutes avec deux rendez-vous aujourd'hui.
00:14Le premier ce sera les interviews de l'IA avec ces acteurs qui font l'actu dans le domaine de l'intelligence artificielle.
00:20L'autre rendez-vous sera avec une jeune pousse à découvrir dans le cadre notamment de la semaine européenne pour l'emploi des personnes handicapées.
00:26Une jeune pousse soutenue par DiversiDays.
00:30Allez c'est parti.
00:36On commence cette édition avec les interviews de l'IA et mes premiers invités Olivier Demuny, vous êtes fondateur, président de Dragon LLM.
00:43Bonjour, bienvenue sur ce plateau.
00:45Avec vous Benjamin Lévy, co-fondateur et CEO d'Aimigo, ex-Jim Glish.
00:51Oulala, vous avez vu mon accent ?
00:53Très bon, il est très bien.
00:55Il faut que je travaille encore un petit peu.
00:56Merci aussi d'être avec nous.
00:58Et puis à distance et connecté, Thomas Klein.
01:00Bonjour Thomas, ingénieur, expert en intelligence artificielle appliquée à la santé.
01:06Vous êtes aussi le directeur de la stratégie technologique chez Microsoft.
01:10Et d'ailleurs vous nous parlez depuis les Etats-Unis.
01:12Alors je voulais montrer, on va commencer ensemble ces interviews de l'IA.
01:17Thomas, je voulais montrer votre ouvrage, que vous avez la gentillesse de nous faire parvenir, l'IA au service de la santé.
01:23Ouvrage indispensable pour appréhender la révolution de l'IA en santé.
01:27Alors justement, quelle est votre vision, vous, de l'impact de l'intelligence artificielle en santé ?
01:34Est-ce qu'on reste dans quelque chose de très important dans le domaine de la recherche ?
01:41Ou véritablement, on va voir des transformations très pratiques, appliquées aux patients ?
01:48Alors on est vraiment à la croisée des chemins aujourd'hui sur ce qu'on va vouloir faire avec l'intelligence artificielle dans le parcours du soin.
01:55Et c'est ce que j'ai souhaité présenter finalement avec l'ouvrage que vous présentez.
02:00C'était proposer un guide pour les médecins, les décideurs et finalement tous les citoyens curieux
02:06pour essayer de mieux comprendre ce qu'on peut faire avec l'IA et ce qu'on ne peut pas faire aujourd'hui.
02:13Mais on en est où de cette transformation du secteur de la santé par l'IA ?
02:19Elle est très réelle aujourd'hui et elle est déjà implémentée assez bien dans les usages.
02:24Aujourd'hui, on considère qu'environ 67% des hôpitaux utilisent déjà l'IA sur certains sujets.
02:31Maintenant, ce qui nous intéresse, c'est effectivement d'accélérer,
02:34de voir comment est-ce qu'on peut apporter plus de valeur aux patients, aux médecins
02:39pour vraiment mettre cette intelligence artificielle au service de la communauté médicale et des patients.
02:46Alors, vous donnez des exemples très concrets de ce que transforme l'intelligence artificielle dans le domaine de la santé.
02:53Donc, on peut peut-être prendre quelques exemples, par exemple, sur la partie diagnostique précoce et médecine de précision.
03:00Est-ce qu'on peut même parler de médecine personnalisée ? C'est vers là qu'on va ?
03:04Oui, tout à fait. Pour donner un exemple qui parle, on va vraiment voir l'intelligence artificielle
03:10comme une deuxième perdue au service du médecin.
03:14Mais ses yeux, ils ont deux qualités.
03:16La première qualité, c'est qu'ils ne se fatiguent jamais.
03:17Et deux, c'est qu'ils ont vu beaucoup, beaucoup de choses au cours de leur vie.
03:22Donc, je vais prendre l'exemple qui se comprend assez bien de tout ce qui va être l'imagerie médicale.
03:27L'IA va permettre d'analyser scanner, IRM, peut-être même réussir à identifier des choses
03:34qui avaient été manquées par les médecins.
03:37Mais surtout, et c'est bien à sa force, ça va être la capacité à analyser cette image
03:43et la mettre en corrélation avec des millions et des millions d'autres images.
03:48Et si jamais il y a un petit pattern qui va attirer l'attention de l'imagerie médicale,
03:55là, ça va permettre d'envoyer une alerte au médecin pour vraiment attirer son attention
03:59et qu'il ait un regard beaucoup plus attentif.
04:02Et pour vous donner un exemple très clair, Delphine, aujourd'hui, c'est déjà une réalité.
04:06Sur toute la partie détection du cancer du sein, avec l'IA, on détecte 17% de plus de cancers du sein que sans l'IA.
04:14Oui, mais ça ne veut pas dire qu'on fait sans le médecin,
04:16parce que ces IA, elles ont besoin d'être entraînées aussi par de la compétence, de l'expertise médicale.
04:22Donc, on va continuer à avoir besoin de former ces médecins aussi à travailler seul sans les outils d'IA.
04:28Est-ce que, je vous dis ça, parce qu'est-ce qu'il n'y a pas un risque, justement,
04:32de perte d'expertise et de compétence chez les humains, les médecins humains ?
04:38C'est une vraie question, mais vous savez, c'est un petit peu cette idée de
04:43où la médecine de demain, Clia se fera sans médecin.
04:45Moi, j'ai envie de poser une autre question.
04:47Est-ce que les ambitibiotiques ont remplacé les médecins ?
04:51Est-ce que les vaccins ont remplacé les médecins ?
04:54Est-ce que l'imagerie médicale a remplacé les médecins ? Non.
04:57C'est-à-dire que tout au cours du long de l'histoire, sur les millénaires passés,
05:00la science a aidé la médecine à évoluer.
05:04Et à chaque fois, finalement, c'était pour augmenter les capacités des médecins
05:08et leur donner de plus en plus de possibilités d'action.
05:12Là où, par contre, je vous rejoins, c'est qu'il y a effectivement un petit peu singulière
05:19par rapport à ces autres évolutions, pour trois raisons très simples à comprendre.
05:23La première, c'est qu'elle va toucher absolument tous les métiers de la médecine.
05:27La deuxième, c'est qu'elle va vraiment s'attacher au raisonnement cognitif,
05:31de par toutes les quantités d'informations qu'elle connaît.
05:34Et la troisième, c'est qu'elle va vraiment nous interroger sur la relation qu'on veut
05:39entre le médecin et le patient, qui est responsable,
05:42et qui va vraiment conseiller comment on va être prise, la prise de décision.
05:47Alors, on a tous envie que la médecine fasse des progrès,
05:51soit plus personnalisée, soit plus prédictive, pour nous éviter même de tomber malade.
05:55On a aussi envie de gagner en efficacité dans le parcours de soins.
05:59Et là, je dois dire qu'il y a beaucoup de travail.
06:01Est-ce que l'IA peut commencer à faire son chemin sur ce sujet
06:05de la gestion de temps, de temps médical, de l'organisation des soins ?
06:12Oui, tout à fait excellent exemple.
06:14Pour avoir un nombre en tête, on considère qu'environ un tiers du temps du médecin
06:20est utilisé pour traiter de l'administratif.
06:23Donc, on imagine assez facilement les possibilités d'amélioration.
06:29Donc, vous avez cette IA.
06:30Et donc, ça, c'est déjà une réalité, ce que je vous décris en consultation.
06:33Cette IA qui va travailler pendant la consultation pour préparer le compte-rendu,
06:38préparer l'ordonnance, codifier les actes qui ont été donnés,
06:42et finalement, donner un petit peu plus de temps aux médecins pour échanger,
06:47répondre aux questions, donner des précisions.
06:49Et c'est ça qui est un petit peu ironique, c'est que finalement, cette IA, cette machine,
06:53c'est elle qui va pouvoir donner un petit peu plus de place à l'humain
06:57au cours de ces rendez-vous et ces consultations médicales.
07:00Oui, on l'espère.
07:01Est-ce que vous avez des questions, vous, sur l'impact de l'IA en santé ?
07:05Si on est un expert, c'est le moment, profitez-en.
07:09Non, je pense que c'est assez clair.
07:11Je pense que, personnellement, je serais ravi d'aller voir un médecin
07:15qui a accès à toute une base de connaissances
07:17beaucoup plus large que la sienne propre pour pouvoir faire un diagnostic,
07:22tout en ayant le côté humain de pouvoir interpréter et se faire un avis
07:26sur des choses que lui seul peut percevoir et pas la machine, en fait.
07:30Et c'est cette bonne combinaison des deux qui peut vraiment apporter quelque chose
07:32au niveau de la médecine.
07:34Mais Olivier a complètement raison, parce que pour avoir juste un ordre d'idée,
07:39aujourd'hui, en 2025, c'est 2000 publications scientifiques médicales
07:44qui sont produites par jour, par jour, rendez-vous compte.
07:47Donc, pour vraiment aller dans le sens d'Olivier,
07:49pouvoir avoir un médecin qui va avoir accès, voilà, et ça croit chaque année.
07:54Donc, vraiment, avoir un médecin qui va pouvoir utiliser cette base de données
07:58pour traiter un cas un petit peu précis, un petit peu compliqué,
08:01Olivier a tout à fait raison, c'est vraiment le médecin augmenté
08:06qui va pouvoir aller plus loin, être plus juste dans ses analyses.
08:10Alors, je vous suggère de rester connecté avec nous, Thomas,
08:13même si vous n'avez pas besoin de cours d'anglais,
08:14puisque vous êtes aux États-Unis, donc je pense que vous êtes totalement fluente, vous.
08:19Benjamin Lévy est avec nous, il est cofondateur et CEO d'Aimigo,
08:25donc on a connu sous le nom de Jim Glish.
08:27Vous concevez, vous commercialisez depuis 2004 des parcours d'e-learning adaptatifs
08:34qui sont destinés à l'apprentissage des langues.
08:36Donc, en fait, vous êtes une entreprise de logiciels.
08:38Oui.
08:40Qu'est-ce que ça a changé, l'arrivée de l'IA ?
08:41Qu'est-ce que c'est en train de changer ?
08:43Parce que vous faisiez déjà de l'apprentissage adaptatif, on avait donc pas besoin d'IA ?
08:48Qu'on considère comme une forme d'IA, d'IA de décennie,
08:54qui consistait déjà à personnaliser les parcours pédagogiques
08:57en fonction d'un modèle apprenant que nous renouvelons en permanence
09:06et qui nous permet, à la manière d'un professeur particulier tout le temps disponible,
09:11de personnaliser sa pédagogie en fonction des attentes, des forces et faiblesses de chaque étudiant.
09:16Donc, de l'intelligence artificielle, j'ai envie de dire, à l'ancienne, classique, machine learning.
09:21Là, aujourd'hui, on est dans cette phase de hype autour de l'IA générative.
09:26Ça concerne directement le langage, ce sont des grands modèles de langage.
09:30Donc, c'est quand même une transformation, j'imagine, nouvelle aussi pour les applis de langue, d'apprentissage des langues.
09:34Tout à fait. Donc, nous, on sait effectivement, on a une équipe en interne
09:37et on s'est toujours considérés un peu comme des spécialistes de l'IA,
09:40mais en tout cas au service de l'éducation, dans notre segment,
09:42et en particulier de l'éducation aux langues.
09:47Et puis, c'est très naturellement qu'on a anticipé et accueilli les innovations dans les années 2022
09:53avec les modèles LLM qui sont arrivés.
09:55Il y a eu une première mise en implication très, très, très facile à comprendre
09:59qui a été de proposer des conversations à nos apprenants,
10:04alors que nous ne le faisions pas avant, puisque...
10:09Et des conversations complètement ouvertes, ça c'est un peu délicat, non, aujourd'hui,
10:12de laisser les chatbots discuter avec les utilisateurs ?
10:16Alors, ouvertes ou non, en tout cas, nous, notre focus et notre objectif,
10:20c'est de générer de l'assiduité, c'est-à-dire dans le domaine de l'éducation
10:23et notamment de l'auto-apprentissage,
10:26quand on est tout seul face à un écran pour apprendre quelque chose.
10:29L'enjeu pour nous, c'est de générer de la motivation, de l'assiduité.
10:32Donc, il s'agit, dans le cadre d'une conversation qui peut être ouverte
10:35ou qui soit fermée sur un thème en particulier,
10:39de générer cette assiduité, cette motivation
10:43qu'encore une fois, un professeur humain, avec son charisme,
10:46avec son expérience, va savoir générer auprès de ses étudiants.
10:50Donc, ça a été le premier domaine d'application,
10:53aller dans le domaine de la conversation alors que nous ne le faisions pas avant.
10:57Et puis aussi, nous avons très vite travaillé sur quelque chose,
11:02c'est-à-dire que pendant toutes ces années, nous, on a 22 ans,
11:05et pendant toutes ces années, différents acteurs nous ont approchés
11:08dans différents domaines de l'éducation supérieure, secondaire,
11:11de la formation professionnelle, pour nous dire,
11:12on adore votre produit dans les langues,
11:14on aimerait en avoir un pour telle filière d'éducation supérieure
11:18ou tel sujet de formation professionnelle, pardon.
11:22Et l'arrivée de ces IA génératives nous a permis d'adresser ces enjeux
11:27qui sont des enjeux d'ingénierie pédagogique
11:30sur la base des contenus pédagogiques d'acteurs professionnels
11:36de ces différentes filières.
11:36Donc, plus spécialisés avec un vocabulaire, plus spécialisés, c'est ça ?
11:39Plus technique ?
11:40Alors, pas qu'un vocabulaire, on sort des langues,
11:42on sort de l'apprentissage des langues,
11:43et puis on avait des relations avec des acteurs,
11:47notamment dans l'éducation supérieure,
11:48puisque c'est par ça qu'on commence,
11:50et en particulier dans l'éducation santé,
11:52qui ont des contenus pédagogiques de référence dans différentes filières,
11:56la première année de médecine, le cursus infirmier,
11:59et qui cherchent aussi, eux, depuis des années,
12:02depuis des décennies, avec l'IA adaptative,
12:04mais aujourd'hui avec l'IA générative,
12:05à valoriser leur contenu, leur expertise,
12:08pour le coup humaine, édité par des humains,
12:10à l'ère de l'IA.
12:13Et du coup, c'est assez naturellement
12:14que nous avons pu enfin travailler,
12:16trouver une équation pour travailler sur leur expertise,
12:18sur leur contenu, sur leurs ouvrages,
12:20pour former des coachs,
12:22des compléments d'apprentissage.
12:25Alors, des coachs virtuels ?
12:26Des coachs virtuels, tout à fait,
12:28qui vont se saisir d'un corpus
12:31et qui vont accompagner un étudiant
12:33dans la préparation de ses examens,
12:38dans le suivi de sa scolarité,
12:39ou de ses études, sur la base de ses contenus experts.
12:42Donc, vous avez signé un partenariat
12:43avec Athier et Duneau.
12:45Tout à fait.
12:45Deux grands éditeurs, quand même,
12:46dans le monde de l'éducation.
12:48Sur quelle matière vous vous lancez en premier
12:51avec ce nouveau coach intelligence artificielle ?
12:54Alors, on a commencé par la santé
12:56et on a commencé par la filière
12:57première année de médecine,
12:59donc le concours de médecine,
13:00qu'on appelle le PASLAS,
13:01avec Duneau, qui est un éditeur référent
13:04sur cette filière,
13:05qui commercialise depuis de nombreuses années
13:08des ouvrages de référence sur cette filière,
13:10donc avec des fiches de cours,
13:12des tests, des corrections, des années, etc.
13:15Et puis, côté Athier-Fouché,
13:17la filière infirmière,
13:19avec, dans les deux cas,
13:20des connaissances très théoriques,
13:22une densité de connaissances théoriques
13:23à apprendre et à mémoriser
13:24qui est assez importante,
13:26mais avec des contextes étudiants
13:27très différents,
13:28puisque côté médecine,
13:29on est sur un concours,
13:31et côté infirmier,
13:33on est sur des partiels
13:34et un cursus sur trois ans.
13:35Donc, on a voulu adresser ce domaine de la santé,
13:38encore une fois,
13:38qui était une première hypothèse.
13:39Nous, on travaille déjà sur d'autres domaines
13:41qui n'ont rien à voir avec la santé,
13:43mais où il y a aussi des examens
13:44et où il y a aussi des connaissances théoriques dures,
13:46comme on dit,
13:47des hard skills,
13:48à apprendre,
13:49à comprendre et à mémoriser.
13:51Et c'est là où on va avoir,
13:52notre coach va avoir une valeur ajoutée,
13:54parce qu'il va être capable
13:55d'évaluer ses étudiants sur ses notions,
13:58et puis,
13:59s'il y a une faiblesse détectée,
14:02de revenir,
14:02d'approfondir,
14:04mais pas comme Tchad GPT
14:05qui va nous sortir ses réponses
14:07dont on ne sait pas trop où
14:08et qui potentiellement pourrait se tromper,
14:10halluciner,
14:11comme on dit,
14:12on va rester dans le périmètre fermé
14:14des contenus experts
14:14de nos partenaires éditeurs.
14:16On va faire réagir Thomas Klein,
14:18parce que ça rejoint aussi vos sujets.
14:20Là, on parle de la santé,
14:22on parle de former des médecins aussi,
14:24et grâce à des coachs en IA,
14:26enfin, des jeunes, des jeunes étudiants.
14:28Oui, c'est absolument brillant,
14:32ce genre d'initiative.
14:33On revient finalement à un point
14:35qu'on évoquait en début de propos.
14:36On a effectivement plus que jamais
14:37besoin de médecins,
14:39et si on peut accélérer,
14:40faciliter leur apprentissage
14:43et les notions appréhendées
14:44avec ces outils d'IA,
14:45c'est vraiment extrêmement positif,
14:48et moi, je suis toujours très friand
14:50de ce type d'initiative.
14:51Du coup, vous allez pouvoir tester iMigo,
14:53même si vous êtes fluente en anglais,
14:54vous pourrez le tester sur les questions de santé.
14:56Avec plaisir.
14:58Alors, Olivier Debeny,
14:59vous êtes le fondateur président de Dragon LLM,
15:02qu'on a connu sous le nom de Lingua Custodia,
15:05entreprise française
15:06qui conçoit des modèles d'IA spécialisés,
15:09lauréate du large AI grand challenge
15:11organisé par la Commission européenne.
15:14Vous parlez d'une architecture 100% européenne ?
15:17Oui.
15:18C'est le cas ?
15:18On peut être 100% européen ?
15:19Ah oui, on peut être 100% européen.
15:21Pas juste au GPU, quand même ?
15:22Une architecture.
15:23Alors, une architecture, on parle de logiciel.
15:28Ok.
15:29Qu'est-ce que ça change et qu'est-ce que ça engage
15:30comme contrainte,
15:31et sur quoi vous voulez vous spécialiser,
15:33vous faire une place ?
15:34En fait, ce concours que vous avez mentionné là
15:37nous a permis d'accéder à la puissance
15:40de calcul de l'Union européenne,
15:42qui est en voie de construction,
15:43mais qui est déjà très importante.
15:46Sur le calcul haute performance ?
15:47Oui, donc c'est les supercalculateurs européens
15:49qui se trouvent dans différents pays.
15:51En France, on en ouvrira un bientôt,
15:53encore un nouveau.
15:54Et en fait, ce que nous avons,
15:56nous avons été sélectionnés par la Commission européenne,
15:58parce qu'on s'est engagés à construire
16:00une nouvelle architecture de LLM.
16:04Quand on parle de chat GPT,
16:06T, ça veut dire transformeur,
16:07qui est l'architecture de base
16:09sur laquelle fonctionne aujourd'hui
16:10l'essentiel des LLM,
16:11qui est assez consommatrice en énergie,
16:13qui nécessite des gros serveurs.
16:15Et en fait, l'approche qu'on a proposée,
16:17c'était de regarder
16:18quels sont les papiers de R&D
16:19qui sont sortis ces dernières années,
16:21et comment est-ce qu'on peut créer
16:23une nouvelle façon de créer de LLM,
16:25de créer une architecture
16:26qui n'est pas pure transformeur,
16:27mais qui est hybride,
16:28de façon à pouvoir être
16:30sur le sujet de la frugalité,
16:32faire des modèles, être...
16:33Mais ça ne veut pas dire
16:34faire des petits modèles ?
16:35Pas forcément.
16:35Pas forcément.
16:36C'est une architecture
16:37qui permet de sortir des modèles
16:39de différentes tailles,
16:40y compris des gros,
16:42mais l'idée, c'est que ça puisse
16:43tourner sur des serveurs
16:44quatre, cinq fois plus petits.
16:46Et quand vous dites hybride,
16:47c'est hybridé avec quoi ?
16:48Avec un autre type d'architecture
16:51qui s'appelle Mamba.
16:52En fait, juste pour faire
16:53de façon très simplifiée,
16:54quand vous me posez une question,
16:56si je suis sur Transformer,
16:57je vais réfléchir à tout ce que j'ai dit
16:58depuis ma naissance
16:59avant de vous répondre.
17:00Si on est sur une architecture hybride,
17:02notamment avec Mamba,
17:03ça veut dire que j'ai créé
17:04des boîtes mémoires
17:05que je rends dynamiques
17:06et je vais voir laquelle
17:07j'utilise pour vous répondre.
17:08Donc je suis capable
17:09de vous répondre
17:09beaucoup plus rapidement,
17:10j'utilise moins d'énergie,
17:11et donc je peux être
17:13sur un serveur plus petit.
17:14Super intéressant.
17:16Je ne sais pas
17:16si vous avez des questions
17:17sur ce nouveau modèle,
17:19cette nouvelle architecture.
17:21Du coup, 100% européenne,
17:22ce serait un modèle unique ?
17:23Aujourd'hui, ça existe déjà ?
17:25Alors, c'est sorti,
17:26on l'a sorti le 15 octobre,
17:28c'est là où on a changé
17:29de nom à cette occasion.
17:30D'accord.
17:31Justement pour indiquer
17:32qu'on était créateur de modèles.
17:33C'est la première fois en Europe
17:34depuis très très longtemps
17:35qu'une société sort
17:36une nouvelle façon
17:37de créer des LLM,
17:38une nouvelle architecture
17:39qui est en open source.
17:41Donc d'autres peuvent reprendre cela
17:43et s'inspirer de cette architecture
17:45pour construire des LLM plus frugaux.
17:47On a sorti en parallèle,
17:48donc ce n'était pas juste
17:49un papier de R&D,
17:50c'est-à-dire qu'on a également
17:51créé un modèle de démonstration,
17:52un modèle de fondation
17:53de démonstration
17:54de petite taille,
17:553,6 milliards de paramètres
17:56pour montrer que ça marche
17:57et indiquer justement
17:58que tout ce qu'on avait promis
17:59en termes d'efficacité,
18:00d'efficience fonctionne
18:02avec un niveau de qualité aussi égal
18:04à des moteurs,
18:04à des modèles parfois plus gros.
18:06Et là, sur notre agenda maintenant,
18:08c'est de sortir des modèles
18:09plus gros en taille.
18:10Alors, pour des secteurs,
18:11sur des sujets spécifiques ?
18:12Alors, des moteurs,
18:14des modèles toujours de fondation,
18:16de 7 milliards de paramètres,
18:1770 milliards de paramètres.
18:18Notre objectif,
18:19notamment pour le 7 milliards de paramètres,
18:21c'est d'avoir aussi une approche
18:23qui est 7 milliards de paramètres
18:25en équivalent qualité,
18:26mais actif 1 milliard de paramètres.
18:28Donc, ça veut dire potentiellement
18:29pouvant tourner sur des serveurs CPU.
18:31D'accord.
18:31Donc, sur les serveurs existants
18:33des sociétés,
18:35sans qu'elles aient à investir,
18:37donc pouvoir faire tourner ça chez soi,
18:38donc les données ne sortent pas,
18:40et sur des serveurs de production existants.
18:42C'est notre objectif là-dessus.
18:44Donc, ça, sur des modèles de fondation.
18:47À côté de ça,
18:47on continue évidemment à spécialiser
18:49des modèles,
18:50notamment pour nos clients historiques,
18:53qui sont beaucoup dans le secteur financier,
18:54ou des directions financières de grands groupes,
18:56sur lesquels on travaille toujours
18:58sur le sujet de la frugalité.
18:59Nos clients viennent nous voir
19:00en nous disant qu'on n'a pas besoin
19:01d'un énorme modèle qui connaît
19:02tous les noms des maîtresses d'Henri IV.
19:04On veut juste un truc qui va fonctionner
19:06pour tel cas d'usage bien particulier.
19:07Est-ce que c'est possible de régler un modèle
19:09de façon à ce qu'il fonctionne bien
19:12pour ce cas d'usage-là en particulier ?
19:14Merci. On applaudit des deux mains.
19:15On est d'accord.
19:17On soutient toutes ces initiatives
19:19100% européennes dans le logiciel.
19:21Merci beaucoup.
19:23Donc, Olivier Domini était avec nous,
19:25fondateur et président de Dragol NLM,
19:27Benjamin Lévy, cofondateur et CEO d'Aimigo,
19:30et Thomas Klein,
19:31qui est expert en stratégie technologique
19:34chez Microsoft dans le secteur de la santé.
19:37Merci beaucoup.
19:37Restez avec nous.
19:38On continue avec la découverte d'une jeune pousse.
19:44On termine cette édition avec la découverte
19:49d'une jeune pousse, une start-up.
19:52Et Manon Villot, bonjour.
19:53Bonjour.
19:54Alors, vous êtes la patronne cofondatrice
19:56de Signé Ose,
19:58et vous allez nous expliquer ce que vous faites.
20:00Oui.
20:00Un petit pitch. Allez.
20:02Allez.
20:02Donc, Signé Ose est partie du constat
20:03que sur les 10 400 jeunes sourds scolarisés,
20:06une grande majorité a 3 à 4 ans de retard
20:09sur le programme scolaire.
20:10Oui.
20:10Et donc, ce retard vient principalement
20:13de la difficulté à assimiler le français écrit,
20:15donc la lecture et l'écriture.
20:16Donc, pour un jeune qui ne peut pas s'exprimer à l'oral,
20:19ne pas avoir de moyens de communication à l'écrit,
20:20ça l'isole du monde
20:21et ça l'empêche de trouver sa place dans la société.
20:24C'est là que Signé Ose intervient,
20:25donc en proposant un programme d'accompagnement
20:27extrascolaire pour ces jeunes sourds
20:29de la primaire à l'université,
20:31avec toute une méthode de remise à niveau
20:33en français écrit,
20:34donc en langue des signes,
20:36numérique, donc à distance.
20:37Donc, ça nous permet d'accompagner des jeunes
20:39sur toute la France grâce à Patrick.
20:40Alors, ça s'adresse aux malentendants,
20:42mais qui sont dans un cursus scolaire classique ?
20:45On peut avoir des jeunes dans le cursus scolaire classique
20:46ou en établissement médico-social
20:48et on va venir compléter leur parcours scolaire.
20:50D'accord.
20:51Et aujourd'hui,
20:52quelles sont les solutions qui sont à leur portée
20:54et pourquoi ça ne vous semblait pas suffisant ?
20:56Donc, ils ont le programme,
20:58s'ils sont en inclusion,
20:59donc dans une école classique,
21:00ils vont suivre le même programme
21:01que des enfants entendants.
21:02En étant quand même accompagnés ?
21:04Bien sûr, par des interprètes,
21:05par des AESH,
21:07par des interfaces de communication,
21:08en fonction des budgets des établissements.
21:11Parfois, ils ne sont pas accompagnés
21:11sur toute la semaine.
21:13Donc, ils peuvent avoir des heures de trous,
21:15donc des heures où ils ne peuvent pas saisir
21:16l'intégralité du cours.
21:19Donc, il va y avoir besoin d'un temps de remédiation.
21:21Et puis, les méthodes d'apprentissage du français
21:22pour une personne entendante
21:23sont souvent basées sur l'écoute d'un...
21:25Par exemple, pour les petits,
21:27l'écoute d'un mot,
21:28l'écoute d'une syllabe
21:28qu'on va apprendre à écrire.
21:30Donc, ça va être une méthode
21:31qui va être un petit peu décalée
21:32pour un enfant qui n'a pas d'appareil
21:34et qui vraiment a basé son mode de communication
21:37sur la langue des signes.
21:38Et s'il est dans un centre spécialisé,
21:40est-ce qu'il a déjà aujourd'hui
21:41des outils satisfaisants ?
21:43Et qu'est-ce qui vous semblait manquer ?
21:44Oui, donc, il va y avoir des séances d'orthophonie,
21:46des séances aussi de remédiation.
21:48Là, l'objectif, c'était de pouvoir communiquer
21:50avec ses élèves vraiment en langue des signes.
21:51Tous les professionnels ne sont pas formés
21:53à la langue des signes.
21:54Donc, de pouvoir s'adresser à ses enfants
21:55dont la langue maternelle,
21:56c'est la langue des signes,
21:57et vraiment faciliter l'explication
21:59des règles de grammaire, de français
22:01dans leur langue
22:02pour moins les fatiguer,
22:03gagner du temps sur l'assimilation.
22:05Et un petit peu comparer,
22:06la langue des signes,
22:07le verbe est à la fin, par exemple.
22:08Il n'y a pas de déterminant.
22:09Donc, il va falloir trouver des stratégies
22:11pour faire comprendre à l'enfant
22:12comment apprendre cette nouvelle langue
22:14qui a des nouvelles règles
22:15qu'il ne connaît pas
22:16dans sa langue maternelle
22:17à la langue des signes.
22:18Et alors, le nom de votre start-up,
22:20Signe et Ose.
22:22Ose, pourquoi ?
22:23On n'ose pas aujourd'hui ?
22:24Exactement.
22:25Donc, l'objectif, c'est que ces jeunes
22:26puissent oser avoir un parcours scolaire
22:29inspirant, franchir les portes de l'université.
22:31Il faut savoir qu'il va y avoir
22:32quatre jeunes de 18 ans
22:34qui vont rentrer à l'université
22:35pour les sourds.
22:36Et seulement un seul sur ces quatre
22:37va ressortir avec un diplôme.
22:39Parce que les moyens
22:40qui vont être mis en place
22:41pour traduire
22:42et puis aussi la difficulté
22:43d'un parcours universitaire
22:44ne vont pas leur permettre de poursuivre.
22:46Donc, c'était un petit peu
22:47on va travailler ensemble
22:48sur toutes ces compétences
22:49pour que vous puissiez avoir aussi une chance
22:51de faire le métier qui vous plaît, en fait.
22:52Oui.
22:53Et alors, quel âge cette application
22:56et comment elle se développe aujourd'hui ?
22:58Oui, donc ça fait cinq ans
22:59qu'on a commencé nos premiers accompagnements.
23:02Et donc, effectivement,
23:02il y a une plateforme pédagogique
23:04avec des cours ludiques,
23:06beaucoup de vidéos en langue des signes
23:08ou avec des traductions simplifiées.
23:10Et surtout, après,
23:10il y a un professeur
23:11qui va venir animer ces séances
23:12pour vraiment être sûr
23:14de pouvoir un petit peu accélérer
23:15et rattraper le retard de ces jeunes.
23:17Vous avez suivi,
23:18vous êtes lauréate du programme
23:20Leadership de Diversity Days.
23:23D'ailleurs, c'est via Diversity Days
23:24que j'ai pu vous découvrir.
23:25J'en suis ravie.
23:26Je les remercie.
23:26Qu'est-ce que ça vous a apporté
23:28à un tel programme ?
23:30C'est vraiment un programme très riche.
23:31Donc, d'une part,
23:31on a beaucoup de mises en relation
23:33avec des entreprises et grands groupes.
23:35Ce qu'il faut savoir,
23:35c'est que, par exemple,
23:36à l'occasion de la Semaine Européenne
23:38de l'Emploi des personnes
23:38en situation de handicap,
23:40nous, c'est très important pour nous
23:41parce qu'on peut rentrer
23:42dans les entreprises
23:43et sensibiliser les professionnels
23:46à la surdité
23:46et leur proposer, ensuite,
23:48pourquoi pas,
23:49d'accueillir certains de nos élèves
23:50en stage ou en premier emploi.
23:51Donc, par exemple,
23:52Diversité a beaucoup facilité
23:53ce genre de partenariat.
23:55On a également eu
23:55beaucoup de formations
23:56qui nous ont permis
23:57d'apprendre la parole
23:58sur un plateau,
23:59comme aujourd'hui.
24:00Bravo.
24:01Merci.
24:01Formation réussie.
24:03Je valide.
24:04Et enfin, le dernier point,
24:05c'est qu'il y a une...
24:06Enfin, Diversité a,
24:07donc, promeut la diversité.
24:09Et c'est vrai qu'on le voit
24:09dans les parcours des porteurs de...
24:11Pardon, pardon,
24:11dans la diversité
24:12des porteurs de projets
24:13qui viennent tous
24:14d'horizons différents.
24:15Et donc, en fait,
24:15on s'inspire tous
24:16des histoires de vie
24:17et du souhait
24:18de pouvoir être utile
24:19à la société
24:20grâce à nos différents projets.
24:21Et on se sent moins isolé
24:22dans une French Tech
24:24qui ne ressemble pas forcément
24:25à la société française.
24:27C'est parfois un peu difficile
24:28de faire sa place, quoi.
24:29Voilà, surtout si on n'a pas
24:29fait d'école de commerce.
24:30Ce n'est pas mon cas.
24:31Je suis chimiste de base
24:32et qu'on se dit
24:33qu'on n'a pas forcément
24:33les outils pour rentrer
24:34dans le monde
24:35de l'entrepreneuriat.
24:36C'est vrai que là,
24:37Diversité va vraiment
24:38nous donner les clés
24:38et aussi nous permettre
24:39d'avancer avec des personnes
24:41parfois auxquelles
24:41on s'identifie
24:42un petit peu plus.
24:43Oui, donc vous créez
24:43en fait un collectif
24:44autour de ça,
24:46de Diversité.
24:47Merci beaucoup,
24:47Manon Villot
24:48de nous avoir fait découvrir
24:49votre start-up
24:50à qui on souhaite le meilleur.
24:51Vous êtes la CEO
24:52et la cofondatrice
24:53de Signe et Ose.
24:54Et puis, merci à tous
24:55de nous avoir suivis.
24:56C'était votre émission Smartech.
24:58Vous regardez sur la chaîne
24:59Bsmart.
24:59On se retrouve très vite.
25:00Excellente journée à tous.
25:01Sous-titrage Société Radio-Canada
25:06Sous-titrage Société Radio-Canada
25:07...
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