- il y a 10 heures
Lundi 24 novembre 2025, retrouvez Lionel Garcia (Directeur général, Everial) et Lucie Jacquet Malo, (Coordinatrice du Programme IA, l’Institut Mines-Télécom) dans SMART TECH, une émission présentée par Delphine Sabattier.
Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00Bonjour à tous, aujourd'hui je reçois une grande mathématicienne dans notre sujet à la une,
00:14ce sera sa grande interview, Lucie Jacquet-Malo est coordinatrice du très ambitieux programme
00:19d'intelligence artificielle à l'institut Mine Télécom. Mais d'abord je vous propose qu'on
00:24s'intéresse à l'archivage, on va se poser trois questions sur la valeur justement que peut apporter
00:28l'intelligence artificielle dans ce domaine. Et oui on parle d'intelligence artificielle dans tous
00:37les secteurs et y compris dans celui de l'archivage où ça bouge beaucoup les lignes. Bonjour Lionel
00:42Garcia, vous êtes le directeur général d'Everial, bienvenue sur le plateau de Smartech tout d'abord.
00:49Merci. Vous êtes un spécialiste de la gestion de l'information, donc l'archivage des documents
00:54en entreprise depuis 35 ans. Est-ce que l'intelligence artificielle vient véritablement bousculer ce secteur
01:01avec une grande nouvelle valeur ajoutée, vous diriez ça, ou est-ce que finalement c'est la prolongation
01:08d'un processus de transformation numérique tout à fait classique ? Alors l'archivage c'est la
01:17conservation des documents, c'est la conservation de la mémoire des entreprises. Donc Everial effectivement a
01:23commencé son activité sur l'archivage physique, la conservation des papiers, ensuite on les a
01:28transformés en documents électroniques. Sauf qu'une fois qu'on a un document électronique, ce qui est
01:33intéressant c'est l'information qui est contenue dans ce document. Et là l'intelligence artificielle joue
01:38vraiment un rôle déterminant et un peu bouleversant pour les habitudes. C'est comment aller rechercher de
01:44l'information de façon pertinente, rapide, quasiment en temps réel et surtout dans différents
01:51contenus, dans différents documents, là où on avait l'habitude d'aller chercher dans un document.
01:55C'est ce que j'allais dire, déjà avec la transformation numérique, en numérisant les documents, on pouvait
02:00réaliser des recherches intelligentes sans forcément parler d'IA générative, de recours aux grands modèles
02:07de langage. Qu'est-ce que ça change d'arrivée de ces LLM ? Ça change que préalablement lorsque l'on avait un PDF,
02:13un document numérique, il fallait l'indexer pour savoir ce qu'il y avait dedans, le retrouver au bon endroit,
02:18le classer au bon endroit et le retrouver. Et après il fallait le lire avec un œil humain pour pouvoir
02:23décrypter l'intelligence que contenait ce document. Aujourd'hui on va demander à la machine de faire ce
02:28travail, c'est-à-dire d'indexer de manière automatique en reconnaissant un document, le mettre
02:32au bon endroit, le stocker et surtout pouvoir le retrouver facilement et en plus aller récupérer
02:37l'information qui est souhaitée, qu'elle soit dans un document ou dans une multitude de dossiers.
02:43Alors on pourrait même imaginer finalement qu'on n'a plus besoin d'organiser son archivage.
02:49Alors il faut quand même dire à la machine ce que l'on veut au départ, il faut lui donner le
02:53fameux prompt, il faut toujours dire ce que l'on veut, ce qu'on appelle intelligence artificielle,
02:59c'est pas très intelligent finalement, ça répond à nos ordres.
03:02Oui, c'est bien de le rappeler.
03:04Mais au final, une fois qu'on lui a donné ce que l'on cherche, il y a quand même une puissance
03:08qui est très importante.
03:10Mais est-ce que ça change vraiment la manière dont on va organiser ses archives ? Est-ce
03:14qu'on a besoin justement de rester dans un processus très classique d'archivage,
03:19je veux dire, vertical ?
03:21Ça va changer effectivement cette vision de l'archive où il fallait préalablement déterminer
03:27où on allait ranger, classer des documents, qu'ils soient physiques ou électroniques.
03:31Aujourd'hui, on n'a plus besoin, on va travailler sur ce qu'on appelle le vrac numérique,
03:36donc un espace de stockage dans lequel il y a plein d'informations, plein de documents
03:40et on va demander à l'ordinateur d'aller chercher ce qui nous intéresse.
03:43Donc plus peut-être sous forme de mind mapping, c'est ça finalement ?
03:47Oui, c'est ça.
03:48Si on pouvait faire une analogie.
03:49Et comment est-ce que vous pouvez vous accompagner, vos clients sont des organisations,
03:52des grandes organisations, publics, privés, qui gèrent j'imagine des masses de données
03:55très importantes.
03:56Comment est-ce que vous pouvez les accompagner justement sur cette nouvelle façon de penser
04:00leur archivage ?
04:02Vous avez raison.
04:03La première des choses, c'est que souvent, classer c'est habituel, c'est facile,
04:07on a l'habitude de le faire depuis tout longtemps.
04:10Maintenant, savoir ce que l'on veut retrouver dans les documents, c'est quelque chose d'assez
04:15nouveau.
04:15Et cette capacité à aller chercher plein d'informations dans des fichiers ou des documents
04:20très anciens qu'on n'avait pas imaginés porteurs d'informations utiles, c'est assez
04:25révolutionnaire.
04:26Et la capacité d'aller chercher dans plein de documents à la fois, donc il faut accompagner
04:29les entreprises.
04:30Il y a toute une phase de conseils et d'accompagnement sur déterminer leurs nouveaux besoins grâce
04:36à ces technologies.
04:37En fait, ça libère un potentiel.
04:39C'est-à-dire qu'on peut imaginer qu'une entreprise même crée une nouvelle activité
04:45liée à ce nouveau potentiel apporté par l'intelligence artificielle ?
04:50Alors, nous, on n'accompagne pas dans les créations de nouvelles activités, mais
04:53on va accompagner dans la structuration de l'information et la capacité à aller
04:57chercher dans des documents qui étaient justement désarchives, donc peu consultés,
05:02assez enfouis.
05:03On travaille par exemple...
05:04Et penser à chercher quelque chose auquel on n'avait pas pensé, c'est ça aussi.
05:07Exactement, oui, tout à fait.
05:07Oui, c'est compliqué, c'est un processus un peu d'idéation.
05:12Donc, ça veut dire aussi que de votre côté, il faut avoir des équipes avec des compétences
05:17peut-être différentes d'avant ? Vous avez dû faire votre propre transformation ?
05:21Ah oui, on a beaucoup changé de méthode.
05:24On est passé des techniciens d'archivage qui classaient des documents à des ingénieurs
05:29informatiques, mais surtout à des personnes qui vont connaître le métier de nos clients
05:34pour les aider à réfléchir et les aider à trouver des nouvelles méthodes de travail
05:41grâce à l'intelligence artificielle.
05:42Est-ce qu'aujourd'hui, ces clients que vous connaissez depuis de nombreuses années
05:47ont conscience justement du nouveau potentiel que peut apporter l'IA ?
05:52Déjà, est-ce que cette phase est enclenchée ?
05:56Je dirais que ça va dépendre beaucoup des secteurs d'activité et de la taille des entreprises.
06:01Les grandes entreprises aujourd'hui avec des moyens importants ont déjà mis en place
06:05l'intelligence artificielle, l'utilisent régulièrement, voire ont transformé leur modèle économique
06:10grâce à l'IA.
06:12Sur les plus petites entreprises ou des secteurs d'activité peut-être un peu en retard,
06:17on joue notre rôle en ce moment.
06:19Est-ce que vous pouvez nous donner un exemple peut-être d'un secteur dans lequel aujourd'hui
06:23vous pouvez dire que oui, là on a fait la démonstration que l'IA a apporté une valeur nouvelle ?
06:30Alors on peut parler des experts comptables par exemple, qui utilisent nos solutions sur
06:36la capacité à enrichir leur documentation, à aller chercher, faire de la collecte d'informations,
06:44du traitement et puis derrière du stockage.
06:45Grâce à nos outils, ils vont pouvoir aller plus vite sur la récupération d'informations sur leurs clients.
06:51Très concrètement, quel type d'informations ils vont pouvoir aller chercher,
06:54qu'ils n'allaient pas forcément chercher aussi facilement avant ?
06:58Alors plus de manière automatique et en temps réel, je pense par exemple au loueur meublé non professionnel,
07:04qui est une catégorie d'investisseurs traitées par les experts comptables, qui sont leurs clients.
07:09Et donc cette catégorie-là de loueur meublé non professionnel demande de récupérer des informations très précises et de manière très régulière.
07:19Et donc on va aider sur la captation de ces informations rapidement et la lecture des documents.
07:23Donc là, il y avait déjà un besoin clairement identifié ?
07:27Il y avait déjà un besoin, mais qui a été automatisé, qui a été accéléré.
07:29On peut penser par exemple à la recherche médicale.
07:33On travaille avec des grands laboratoires qui ont dans nos entrepôts des cartons,
07:39plein d'anciennes analyses faites sur des échantillons.
07:45Ils n'avaient pas pensé à les utiliser et en reprenant ces informations,
07:48on s'aperçoit qu'il peut y avoir de l'information très pertinente et utile,
07:53qui avait été un peu enfouie dans des cartons.
07:55Excellent, merci beaucoup Lionel Garcia.
07:58Je rappelle que vous êtes le directeur général d'Everial,
08:00donc spécialiste de l'archivage, mais maintenant on ne va plus appeler ça de l'archivage finalement.
08:04C'est de l'intelligence dans les documents.
08:05Il y a les deux, il y a de l'archivage parce qu'on en a encore besoin.
08:07On a besoin de conserver des informations.
08:10Et puis bien sûr du traitement et de la valorisation de l'information.
08:13Bon, vous allez continuer à nous suivre parce que la suite de Smartex,
08:17c'est une grande interview d'une mathématicienne qui va nous parler d'un programme
08:20très ambitieux d'intelligence artificielle au sein de l'Institut Mine Télécom.
08:24Ça devrait vous intéresser.
08:25Super, merci beaucoup.
08:32Allez, c'est le moment de la grande interview.
08:34Avec nous en plateau, Lucie Jacquet-Malo, bonjour.
08:37Merci beaucoup d'être avec nous.
08:39Vous êtes docteur en mathématiques.
08:40Vous avez travaillé comme responsable scientifique du projet France 2030 démo ES,
08:45donc sur les démonstrateurs numériques dans l'enseignement supérieur.
08:49Encore récemment, vous étiez chef de projet IA Générative Souveraine
08:53pour les établissements d'enseignement supérieur et de recherche auprès de l'AMUE,
08:58l'Agence de mutualisation des universités et établissements,
09:02ainsi que du ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche.
09:06Vous êtes aussi à l'initiative de l'alliance entre Mistral AI,
09:10EdTech France et 36 établissements d'enseignement supérieur.
09:13Vous êtes donc quand même très, très engagée, Lucie, dans ces sujets dits à Souveraine.
09:19Et aujourd'hui, vous êtes la coordinatrice du programme IA à l'Institut Mine Télécom.
09:25Je disais en présentation de l'émission, un programme très ambitieux
09:28qui s'appuie en fait sur trois grands piliers.
09:34Vous allez nous les expliquer très précisément.
09:36C'est vraiment tout récent, ça date de ce mois-ci, de novembre 2025.
09:42Donc trois partenariats importants dans l'IA.
09:45Vous êtes, je disais, engagée depuis longtemps sur ces sujets.
09:48Vous êtes convaincue qu'aujourd'hui, la France, l'Europe,
09:51peut prendre une place majeure dans le champ des IA génératives
09:56et des grands modèles de langage ?
09:58Oui, tout à fait. La France peut prendre une place.
10:01Et en réalité, elle l'a déjà prise.
10:03Hier soir est sorti le rapport de la Cour des comptes
10:05sur la prise en main des outils et de l'usage de l'IA,
10:10de l'intelligence artificielle en France.
10:12Sur la stratégie nationale d'intelligence artificielle.
10:15Tout à fait. La France se place en cinquième position mondiale.
10:18Donc on est complètement dans la course.
10:20Et il est encore temps de continuer à travailler
10:23pour non seulement rester dans la course,
10:24mais proposer des outils à l'européenne.
10:28J'ai envie de dire, c'est-à-dire frugaux,
10:31de manière énergétique et écologique,
10:33et en même temps éthiques, avec une utilisation raisonnée
10:36pour nos apprenants, nos étudiants,
10:39qui deviendront les travailleurs de demain.
10:41Et alors moi, j'entends aussi beaucoup le discours de
10:43« oui, c'est encore possible de se faire une place »,
10:45mais finalement plutôt sur des petits modèles de langage
10:48très spécialisés. Vous êtes d'accord avec ça ?
10:50Je suis assez attachée à cette idée, effectivement.
10:53Les grands modèles de langage, tels que Tchadjipiti,
10:56ou même des modèles de langage que propose Mistral,
10:59sont très intéressants pour un usage quotidien
11:02et pour un usage du grand public.
11:04Et petit à petit, plus on va se former
11:06et plus on va travailler avec Tchadjipiti, avec Mistral,
11:09plus on va comprendre qu'on va avoir des besoins spécifiques
11:12auxquels des IA plus frugales peuvent répondre
11:14et d'une meilleure manière.
11:16C'est vers ça qu'on espère tendre.
11:18Ok. Alors, on va regarder ces trois partenariats
11:22qui ont été annoncés par l'Institut Mine Télécom.
11:26D'abord, un déploiement massif des solutions Mistral,
11:28Mistral AI, avec la licence Le Chat et son API,
11:32dans ces dix écoles à l'IMT.
11:35Qu'est-ce que ça veut dire très concrètement,
11:37déploiement massif des solutions Mistral AI ?
11:39C'est-à-dire qu'on ne fera plus que du Mistral AI
11:41dans ces établissements ?
11:43Non. On ne fera pas plus que du Mistral AI.
11:46Par contre, dans les dix établissements
11:48de l'Institut Mine Télécom,
11:49qui sont répartis un peu partout en France,
11:51on essaye d'harmoniser notre stratégie
11:54et notre manière de faire de l'IA.
11:56Aujourd'hui, 99% des étudiants utilisent
11:58une IA générative pour faire leurs devoirs.
12:01Et 99% utilisent une IA générative américaine ?
12:04Oui, presque.
12:05Tout à fait.
12:06Vous avez presque, le plus souvent Tchadjipiti.
12:09Il y a un rapport, qui est le rapport Pascal Taddei,
12:12qui est sorti il y a quelques mois,
12:14qui indiquait qu'effectivement, Tchadjipiti
12:16était très largement en tête
12:17et que Copilot était derrière,
12:20puisque quand vous utilisez un outil,
12:21par exemple le Word,
12:22vous pouvez avoir accès à Copilot tout de suite.
12:24Donc, l'objectif, c'est de lutter contre ces usages,
12:28parce que parfois, on partage des données
12:30dont on ne sait pas qu'elles vont être fonctionnées,
12:33par exemple par les États-Unis.
12:35Et puis, on a également une volonté
12:38de servir les enseignants,
12:40les chercheurs et les personnels administratifs
12:42avec une IA la plus souveraine possible.
12:45Et aujourd'hui, Mistral propose une réponse
12:47qui nous convient très bien.
12:49Ce n'est pas pour ça qu'on ne regarde pas ailleurs,
12:51mais on a investi massivement,
12:53parce qu'on a acquis plus de 1 000 licences.
12:55C'est ce que je veux dire,
12:56parce que quand on parle de partenariat,
12:57on ne sait pas ce que ça veut dire exactement financièrement,
13:00mais donc vraiment, c'est de l'achat.
13:02Vous avez fait une commande auprès de Mistral ?
13:04Tout à fait.
13:04On a fait une commande auprès de Mistral,
13:06mais on travaille, par exemple,
13:08autour de l'organisation d'événements
13:10en partenariat avec Mistral.
13:11L'Institut Mine Télécom est spécialisé
13:13dans les mines et les télécommunications.
13:15Donc, on a un savoir-faire
13:16et des étudiants d'excellence
13:18qui peuvent, dans toutes les écoles de l'IMT,
13:20prétendre à travailler
13:21sur le déploiement d'outils d'IA
13:25qui pourraient servir le quotidien.
13:27Alors, ce sera vraiment
13:28le plus gros investissement
13:29dans le domaine de l'enseignement supérieur
13:32qui va directement profiter à une entreprise française,
13:35donc Mistral.
13:36Vous espérez montrer la voie avec ça ?
13:39Est-ce que ça vous semblerait logique, pertinent
13:43que l'ensemble des établissements supérieurs
13:45fassent la même chose ?
13:47Ou c'est un choix, finalement, technologique,
13:49comme d'autres pourraient faire d'autres choix ?
13:53C'est militant, c'est technologique.
13:54C'est une très bonne question.
13:57Et étant, vous l'avez bien dit,
13:59à l'initiative de l'alliance
14:00entre Mistral et AI et Tech France
14:01et des établissements d'enseignement supérieur,
14:03je ne peux pas dire le contraire.
14:04Mais c'est toujours très important
14:07de regarder ailleurs
14:08et en même temps,
14:09Mistral nous propose aujourd'hui
14:10une offre qui est très satisfaisante
14:12et de toute façon qui est nécessaire.
14:15Parce qu'on a énormément de Shadow IT
14:17avec l'utilisation de Shadow PT.
14:19Il faut lutter contre ça.
14:21Mistral est une bonne première réponse.
14:23Peut-être qu'il y en aura d'autres.
14:25C'est-à-dire ?
14:26Par exemple, comme je disais,
14:27avec le déploiement d'outils plus frugaux
14:29et plus spécifiques,
14:32je ne suis pas sûre
14:33que ce soit un modèle économique
14:35très fructueux pour Mistral et AI
14:36qui fait des investissements
14:37à des millions,
14:38voire des milliards d'euros.
14:40Et pourtant,
14:41on a besoin de ces outils-là au quotidien.
14:42Donc peut-être que dans ces cas-là,
14:44ce n'est pas Mistral qui peut répondre.
14:45Mais par exemple,
14:46les EdTech,
14:46d'où le partenariat avec EdTech France
14:48sur des outils plus spécifiques.
14:50Ok.
14:51En termes d'usage,
14:52qu'est-ce que vous imaginez ?
14:53Est-ce que vous parlez d'usage finalement
14:55Shadow AI,
14:57c'est-à-dire des usages
14:58faits par les étudiants,
14:59j'imagine,
14:59pour faire des recherches
15:00un petit peu comme ça au quotidien
15:01de manière aléatoire ?
15:02Et où est-ce que vous avez envisagé
15:04une série d'usages
15:06très spécifiques
15:06avec ces modèles ?
15:09Alors,
15:09on a une série d'usages
15:11très spécifiques.
15:12On a dressé un tableau
15:13de 81 cas d'usages
15:14dans l'enseignement supérieur
15:15qui n'est absolument pas exhaustif,
15:18mais qui liste globalement
15:20la plupart des usages
15:21dans l'enseignement.
15:22Par exemple,
15:23un enseignant souhaite
15:25produire du contenu
15:26assez facilement
15:27et plus rapidement
15:28que s'il ne le faisait pas
15:29par IA.
15:30Aujourd'hui,
15:30on estime qu'un enseignant
15:31sur une préparation de cours,
15:32quand il utilise l'IA,
15:34peut gagner 90%
15:35de son temps
15:35de préparation de cours,
15:36ce qui est énorme.
15:37Et ce temps-là,
15:39il peut le libérer
15:39pour faire de la recherche,
15:40par exemple,
15:41ou pour avoir
15:42d'autres activités,
15:43ou pour améliorer
15:44la relation one-to-one
15:46qu'il va avoir
15:47avec son étudiant.
15:48Et puis,
15:48pareil,
15:48sur l'administratif,
15:50et là,
15:50on n'est pas mieux
15:51ni moins bien
15:52que tous les autres
15:52sur l'administratif.
15:55On peut améliorer
15:55le travail d'un DRH,
15:57on peut améliorer
15:57le travail d'autres personnes,
16:00mais toujours
16:00avec une garantie
16:01sur la sécurité des données
16:02puisqu'on manipule
16:03des données extrêmement sensibles,
16:04des traces d'apprentissage
16:05nominatives des étudiants,
16:07pourquoi pas des copies d'examens
16:08qui sont extrêmement confidentielles,
16:10et des données RH
16:12qui sont des données sensibles
16:13qui contiennent
16:13des données personnelles.
16:14Et d'ailleurs,
16:15tous ces usages
16:16vont servir aussi
16:17à entraîner le modèle de Mistral ?
16:18Non, non, non.
16:19Ça, c'est très clair
16:20dans les conditions...
16:20En même temps,
16:21c'est dommage pour eux.
16:21Alors,
16:22c'est très clair
16:23dans les conditions générales
16:24d'utilisation de l'offre
16:25Le Chat Entreprise,
16:26dont on bénéficie d'un dérivé.
16:30Les données ne sont pas
16:30réutilisées pour le réentraînement,
16:32et c'était la condition
16:33sine qua non,
16:33d'ailleurs,
16:34de toute façon,
16:34puisque nos données
16:35doivent rester chez nous
16:36et nous appartenir.
16:38Alors,
16:38il y a donc
16:39deuxième partenariat important,
16:41l'adhésion à la fédération
16:42ILAAS,
16:43je ne sais pas
16:43si je le prononce
16:44correctement,
16:45mais l'idée est
16:46de mutualiser
16:46les ressources informatiques
16:47avec une vingtaine
16:48d'établissements
16:49du supérieur.
16:51C'est-à-dire,
16:52très concrètement,
16:52quelle infrastructure
16:53vous allez mettre en place ?
16:54Alors,
16:55ILAAS est une initiative,
16:56vous le dites très bien,
16:57inférence à ce service.
17:00Et,
17:01voilà,
17:02on peut le résumer
17:03assez facilement.
17:04C'est une opération
17:05qui a été montée
17:06au départ
17:07par l'Université de Rennes
17:08et l'École Centrale Supélec,
17:09et qui a vocation
17:10à rayonner
17:10sur tout l'enseignement supérieur.
17:12L'IMT a décidé
17:13de rejoindre ce partenariat
17:14pour une raison très simple.
17:17Aujourd'hui,
17:18vous pouvez,
17:18sur votre maison,
17:19installer des panneaux solaires
17:20photovoltaïques.
17:22Ils permettent
17:22d'emmagasiner l'électricité.
17:24Vous,
17:24vous consommez,
17:26je mens un peu,
17:26mais c'est un peu l'idée,
17:27vous consommez l'électricité
17:28qui a été emmagasinée
17:29par vos panneaux,
17:30et lorsque vous avez du surplus,
17:32vous la revendez à EDF.
17:33En réalité,
17:34c'est un peu la même chose
17:35qu'on va faire
17:35avec les serveurs.
17:36C'est-à-dire que
17:37les établissements
17:38qui sont adhérents
17:39à ILAAS
17:40vont mettre à disposition
17:41des infrastructures
17:42et des nœuds de calcul.
17:44Ils vont être prioritaires
17:45sur leurs nœuds de calcul.
17:47Donc, bien entendu,
17:47s'ils ont des phases de recherche,
17:49ils vont pouvoir utiliser
17:50leurs infrastructures.
17:51Mais tout ce qui n'est pas utilisé
17:53va être mis dans le pot commun
17:54au bénéfice de tous.
17:55Et donc,
17:56ça,
17:56ce qui est très intéressant,
17:57c'est que...
17:58Mais c'est spécifique
17:59pour faire tourner
18:00les grands modèles de langage ?
18:02Pas forcément.
18:02Ça va être spécifique
18:03pour faire du calcul.
18:05Donc,
18:05ça peut être du calcul
18:06comme vous entendez parler
18:07du calculateur Jean Z.
18:08Voilà,
18:09donc on a des super calculateurs
18:10qui sont parfois
18:11très sollicités.
18:13Vous avez quelque chose
18:14à faire en recherche
18:14autour de l'IA ou pas,
18:16d'accord ?
18:16Vous allez pouvoir
18:18solliciter
18:19les établissements
18:20d'ILAS
18:21pour avoir plus de capacités.
18:22Et puis,
18:23trois mois après,
18:24c'est votre établissement
18:25qui va mettre à disposition
18:25les capacités.
18:26D'accord.
18:27Donc,
18:27c'est un projet...
18:30Enfin,
18:30c'est une approche
18:30donc collaborative
18:31de partage
18:32de capacités
18:34de calcul,
18:35partage aussi
18:35sur les usages.
18:37Vous imaginez,
18:38je ne peux pas
18:38partager des bonnes pratiques,
18:40par exemple,
18:40un cas d'usage
18:41qui a été identifié
18:42dans tel établissement
18:43qui pourrait servir
18:44à un autre ?
18:45Bien entendu,
18:45oui,
18:46et le premier cas d'usage,
18:47c'est le cas d'usage
18:48d'une IA générative
18:49assez généraliste.
18:50Donc ça,
18:50on en a développé
18:51en interne.
18:53Comment vous la diffusez ?
18:54Comment vous diffusez
18:55le cas d'usage ?
18:56C'est une très très bonne question
18:58et c'est une question
18:59à laquelle il n'est vraiment
19:00pas facile de répondre
19:01parce que les IA qu'on déploie
19:03sont diffusées
19:04par des campagnes
19:05de communication
19:06assez simples
19:06et en général,
19:07les gens les testent.
19:08Et quand ils les testent,
19:09ils ont en tête
19:10que ces IA qu'on développe
19:11maison,
19:12on va dire,
19:13vont remplacer
19:14ChatGPT.
19:15Et ce n'est pas du tout le cas.
19:16Et elles sont
19:17parfois moins ergonomiques.
19:19On n'a pas les milliards
19:20d'ergonomies
19:21qui peuvent être mis
19:22au service de l'ergonomie.
19:24Et en même temps,
19:27ces outils-là
19:28vont avoir des usages
19:29plus spécifiques.
19:30Et donc,
19:30il ne faut pas se dire
19:31qu'on va réussir
19:32à remplacer ChatGPT
19:33par des outils maison
19:34basés sur la fédération IA
19:36mais qu'on va remplacer
19:37plutôt les usages
19:38et c'est pour ça
19:38qu'on a un vrai travail
19:39sur ces cas d'usages-là
19:40grâce à des outils
19:42plus spécifiques.
19:42Et que petit à petit,
19:44on va transformer
19:44ces mésusages de ChatGPT
19:46en usages bénéfiques
19:48au sein de la communauté.
19:49Vous,
19:49vous coordonnez
19:50l'ensemble du programme
19:51mais il va y avoir
19:52une gouvernance partagée ?
19:54Comment ça va s'organiser
19:55avec la fédération ?
19:57Tout à fait.
19:57Alors,
19:58moi,
19:59je coordonne le programme IA
20:00de l'Institut MinTélécom.
20:02La fédération
20:03qui est donc pilotée
20:04par l'Université de Rennes
20:05et Centrale Supélec
20:06va être composée
20:08d'un conseil d'administration
20:11et sur lequel
20:12on aura évidemment
20:13des choses à dire
20:14en tant que membre
20:15de ce conseil d'administration
20:17par exemple.
20:18Ok.
20:18Alors,
20:19troisième partenariat,
20:20c'est la collaboration
20:20avec le label Equitia
20:22pour certifier
20:23l'éthique des pratiques.
20:25Qu'est-ce que ça veut dire
20:26l'éthique des pratiques
20:27aujourd'hui
20:28avec les modèles de langage,
20:30avec l'intelligence artificielle ?
20:31On n'a pas de définition
20:33véritable ?
20:34Non,
20:35et j'aime assez l'idée
20:35qu'on puisse avoir
20:36une définition un peu personnelle
20:37de l'éthique des pratiques.
20:40Aujourd'hui,
20:41quand on utilise
20:41un outil d'IA,
20:42on aime bien
20:43se poser la question
20:44est-ce que c'est éthique ?
20:45J'entendais tout à l'heure
20:47justement sur le plateau,
20:49quand on utilise
20:50un outil d'IA
20:51pour chercher une recette,
20:52ce n'est pas
20:53une utilisation éthique.
20:54Voilà,
20:54clairement.
20:55Mais peut-être
20:56certaines personnes
20:57vont avoir
20:57des utilisations
20:58qu'ils jugent éthiques
20:59et que d'autres
21:00ne jugent pas éthiques.
21:01Maintenant...
21:01Éthique et responsable,
21:02pour vous,
21:03ça va de pair ?
21:04Oui,
21:04ça va de pair.
21:05Éthique,
21:05responsable,
21:06frugale,
21:07en tout cas le plus frugal possible.
21:09Néanmoins,
21:09il y a des repères
21:10et des marqueurs
21:11pour identifier
21:11si une utilisation
21:12est éthique ou pas
21:13et Equitia va nous accompagner
21:14à accéder
21:15à ces marqueurs-là.
21:16Par exemple,
21:17est-ce que l'outil d'IA
21:18que j'ai développé,
21:20est-ce que je ne peux pas
21:20avoir une utilisation
21:21plus frugale ?
21:22Donc,
21:22est-ce que je vais tendre
21:23vers une meilleure utilisation ?
21:25C'est-à-dire qu'ils vont auditer
21:26les modèles ?
21:27Ils vont nous accompagner.
21:28Ils vont nous accompagner
21:29et à la fin,
21:31il y a une labellisation
21:32vers laquelle on peut tendre
21:33par tout simplement
21:35une grande grille critériée
21:36qui nous permet
21:37d'être labellisé
21:39pour indiquer
21:41qu'on a une utilisation
21:42la plus éthique possible
21:43des IA
21:44et donc qui va contenir
21:45évidemment
21:45l'inclusion des publics
21:46à besoins spécifiques,
21:48la mise en place
21:49d'outils d'IA
21:50les plus frugaux possibles,
21:52la souveraineté
21:52qui est un énorme sujet
21:54sur lequel
21:55on se doit de travailler
21:57et d'autres sujets
21:58bien entendu
21:59sur le déploiement
22:00et la formation
22:00des accompagnants.
22:01Et est-ce que ça veut dire
22:02que certains usages
22:03seront proscrits ?
22:05Alors,
22:06pour l'instant,
22:07il y a des usages
22:08qui sont proscrits
22:08et il y a des usages
22:09qui sont proscrits
22:10par l'AIE Acte,
22:10par exemple.
22:11En termes d'éducation,
22:12nous sommes sur des systèmes
22:13d'IA qui sont à haut risque
22:15et donc on se doit
22:16d'avoir une grande vigilance.
22:17Par exemple,
22:18l'inférence des émotions
22:19est interdite.
22:20Alors,
22:20ça,
22:21ça nous paraît évident
22:23et en réalité,
22:23quand on est enseignant,
22:24on a bien envie
22:25de savoir
22:25quel étudiant s'ennuie
22:26à quel moment du cours
22:27pour savoir
22:28comment l'améliorer.
22:29Ça,
22:29c'est interdit,
22:29tout simplement.
22:30Donc,
22:31il y a des choses déjà
22:32qui sont interdites
22:33et il y aura
22:34des chartes,
22:35on est en train
22:36évidemment de mettre
22:36en place
22:37une charte d'usage
22:38sur laquelle,
22:39par exemple,
22:40nous interdisons
22:41le fait de placer
22:42des documents sensibles
22:45ou à données confidentielles
22:46dans l'IA,
22:48par exemple,
22:48de Mistral
22:49parce que nous savons
22:49qu'elle est hébergée
22:50chez Azure en Suède
22:51et Google en Irlande.
22:52Donc,
22:53nous essayons de garder
22:54le maximum de souveraineté.
22:55Alors,
22:56c'est ça.
22:56Parce que comment on l'a traduit
22:57cette exigence de souveraineté ?
23:01Parce que vous,
23:01OK,
23:02vous faites le choix de Mistral
23:03mais on sait très bien
23:04que derrière,
23:04on a encore
23:05toute cette infrastructure
23:06dont on n'a pas la maîtrise.
23:08Oui,
23:08tout à fait.
23:09Je vais reprendre
23:10les paroles
23:10de Pierre-Alain Muller
23:11qui est président
23:13de l'Université de Haute-Alsace
23:14et qui disait
23:15nous sommes,
23:17la France est entièrement
23:18souveraine
23:19sur les sous-marins nucléaires
23:20dans certains engins.
23:21Jusqu'à la dernière vice,
23:22on arrive à créer
23:22un sous-marin
23:23entièrement français.
23:25Aujourd'hui,
23:25sur l'IA,
23:26c'est impossible
23:26et il y a fort à parier
23:27que demain,
23:28ça restera impossible.
23:29Pourquoi ?
23:29Parce que les GPU
23:31sont états-uniens
23:32pour la plupart.
23:34Les métaux rares
23:34ou les minerais rares
23:35ne viennent de toute façon
23:36pas de France
23:37parce qu'il n'y en a pas
23:38ou extrêmement peu.
23:40Donc,
23:40on n'arrivera jamais
23:40à être 100% souverain.
23:42Maintenant,
23:42comment on arrive à tendre ?
23:43Parce que le cloud
23:44est aussi chez les hyperskillers.
23:46Tout à fait.
23:46Il y a eu un calcul
23:47de l'inspection générale
23:48de l'enseignement
23:49du scolaire
23:51et de la recherche
23:51qui a été fait
23:52en disant
23:54qu'on ne pourrait pas
23:55transcrire
23:56les usages
23:57de chat-GPT
23:57des étudiants
23:58en France
23:59tout simplement
23:59parce que nous n'avons
24:00pas assez de GPU.
24:01Donc,
24:01à partir de ce moment-là,
24:02on a deux choix possibles.
24:03Soit on investit
24:04dans des GPU
24:04et dans des centrales nucléaires
24:06pour accompagner,
24:06etc.
24:07Ce qui,
24:07à mon sens,
24:08n'est pas souhaitable.
24:09Soit on revoit nos usages.
24:10Et donc,
24:11tout ça,
24:11tout ce problème
24:12de souveraineté
24:12va en fait
24:13avec le fait
24:13de pouvoir revoir
24:15nos usages
24:15sur des utilisations
24:17ou des mésusages.
24:19D'où le lien
24:19avec le label Equitia.
24:20Et on ne risque pas
24:21d'avoir finalement
24:23une double vitesse,
24:25c'est-à-dire
24:25des pays
24:26ou des continents
24:27qui vont super vite
24:28et qui font plein de choses
24:29super marrantes
24:30avec l'intelligence artificielle
24:32et puis la France
24:33ou l'Europe
24:33qui va se limiter finalement.
24:36C'est possible.
24:36C'est possible
24:37et ça peut arriver,
24:38vous voyez,
24:38en recherche par exemple.
24:40Nous essayons d'être
24:40à la pointe mondiale
24:41de la recherche en France
24:42et donc pour ça,
24:44évidemment,
24:45augmenter par IA
24:46la capacité
24:47de faire des recherches,
24:48par exemple,
24:48que vous avez un article
24:49à relire
24:49et à corriger
24:50puisque les chercheurs
24:51corrigent des articles
24:52de leur père,
24:52ça va beaucoup plus vite
24:54grâce à une IA.
24:55Bien entendu,
24:56le chercheur
24:56est toujours responsable
24:57de ce qu'il écrit
24:57ou de ce qu'il fait écrire par IA.
24:59Aujourd'hui,
24:59on sait que les États-Unis
25:00et la Chine
25:01utilisent énormément
25:02ces outils-là.
25:04Ils les utilisent très bien,
25:06ils font générer
25:06des articles par IA,
25:07ils font générer
25:08des données par IA
25:08et parfois même
25:09les articles par IA
25:11sont reviewés
25:11par des IA eux-mêmes.
25:13Donc vous voyez,
25:13on arrive à faire
25:14un espèce de...
25:14Alors là,
25:14ça commence à être inquiétant.
25:15Ça commence à être inquiétant
25:17et pourtant,
25:17ça existe déjà.
25:18Donc,
25:19en France,
25:20comment on arrive à rester...
25:21Et c'est une question
25:22qui n'a pas de réponse
25:23pour l'instant,
25:23mais comment on arrive
25:24à rester éthique
25:26et donc à garder
25:27la supervision humaine
25:28sans se faire noyer
25:31dans la concurrence nécessaire
25:32qui est opérée
25:34par la Chine et les États-Unis.
25:35Oui,
25:35et puis dans l'idéal,
25:36c'est que ce modèle
25:37finalement soit adopté
25:38par les autres.
25:39Tout à fait.
25:40On peut l'espérer.
25:42Donc là,
25:42l'idée en tout cas,
25:43c'est d'accélérer
25:44sur la stratégie IA,
25:46donc accélérer
25:47tout en étant frugale,
25:50si j'ai bien compris,
25:51dans un environnement
25:52contraint et éthique.
25:56Quelle est votre vision,
25:57vous,
25:57de l'arrivée
25:58de l'intelligence artificielle
25:59dans l'éducation ?
26:00Est-ce que vous avez l'impression
26:01que ça va se faire
26:02finalement en douceur,
26:04que ça va être
26:04des petits usages
26:05qui vont se développer,
26:06mais pas une véritable
26:07grande transformation ?
26:09Ou est-ce qu'on est
26:09à l'aube
26:10d'un cataclysme ?
26:13Merci beaucoup
26:13pour cette question.
26:15Je trouve
26:15qu'elle est fondamentale.
26:16Il y a deux réponses.
26:19Effectivement,
26:19c'est un cataclysme
26:20parce que
26:21les étudiants
26:23utilisent donc
26:24à 99%
26:25les IA génératifs.
26:26Ça veut dire
26:26que quand on donne
26:27des devoirs
26:27comme on le faisait
26:28il y a cinq ans,
26:29on n'a pas du tout
26:30la même manière
26:31de réagir
26:31de la part des étudiants.
26:33Ça nous implique donc
26:34sur une transformation
26:35profonde
26:35de notre manière
26:36d'enseigner.
26:37Ça,
26:37c'est très intéressant.
26:38Ça,
26:38c'est le côté révolution.
26:40Et puis,
26:41il y a le côté,
26:42bon,
26:42finalement,
26:42c'est pas tant que ça.
26:44Pourquoi ?
26:45Parce que je trouve
26:46que l'IA
26:46n'est qu'une modalité
26:48pédagogique
26:48ou qu'un outil
26:49servant à une des modalités
26:50pédagogiques
26:51qui va nous permettre
26:52de mieux repenser
26:54nos usages.
26:55Je donne un exemple
26:56très simple en dix secondes.
26:57Vous donnez un devoir maison
26:58à faire à vos étudiants.
27:00Les étudiants
27:00utilisent très massivement
27:01les IA génératifs
27:02pour y répondre.
27:03Pas de problème.
27:04Vous ne voulez plus
27:04que les étudiants
27:05les utilisent.
27:06En réalité,
27:06là,
27:07ce qui compte,
27:08c'est la relation de confiance
27:08que vous avez nouée avec eux.
27:10Si vous les utilisez,
27:11ces IA-là,
27:11comme modalité pédagogique
27:13dans tel ou tel cours,
27:14mais que le jour
27:14où c'est interdit,
27:15c'est expliqué
27:16pourquoi c'est interdit.
27:17Parce que là,
27:17on va acquérir
27:18des compétences
27:19sur lesquelles l'IA
27:20est complètement inutile.
27:21Les étudiants
27:22et la relation de confiance
27:22qu'on a avec les étudiants
27:23est absolument géniale.
27:26Et là,
27:26l'IA,
27:26en fait,
27:27n'apparaît que
27:27comme une modalité pédagogique.
27:28Donc,
27:28on continuera à avoir
27:29des super talents mathématiques
27:31comme vous formés,
27:33y compris avec l'IA.
27:34Alors,
27:35pas comme moi,
27:35mais effectivement,
27:37tout à fait.
27:37Merci beaucoup,
27:38Lucie Jacquet-Malo,
27:41directrice de ce programme IA
27:43à l'Institut Mines Télécom.
27:45Merci à tous
27:45de nous avoir suivis.
27:47C'était Smartech,
27:48encore une émission riche
27:50en enseignements
27:50sur l'intelligence artificielle.
27:51On se retrouve très vite
27:52sur la chaîne Bsmart.
28:01Sous-titrage Société Radio-Canada
Recommandations
24:41
|
À suivre
53:00
29:05
28:27
28:46
28:09
28:29
28:54
28:28
28:02
28:58
29:00
28:18
28:59
29:08
4:42
29:09
27:56
6:34
3:38
28:47
27:29
28:44
28:36
Écris le tout premier commentaire