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Marschall Truchot, du lundi au jeudi de 17h à 19h avec Olivier Truchot & Alain Marschall. Deux heures pour faire un tour complet de l’actualité en présence d’invités pour expliquer et débattre sur les grands sujets qui ont marqué la journée.

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00:01Comment est-ce que Sébastien Lecornu, Premier ministre, va se sortir de la situation politique ?
00:04Nous sommes trois jours après le rejet de la partie recette du projet de loi de finances qu'on appelle le budget.
00:10Sébastien Lecornu essaie donc de changer de méthode.
00:13Il a décidé de repartir à la rencontre des formations politiques et ce matin dans son intervention,
00:18il a pointé du doigt justement la responsabilité de ces formations dans l'échec du moment.
00:23– Certains partis politiques, certains candidats à l'élection présidentielle
00:30estiment au fond que le compromis n'est pas compatible avec leur propre stratégie électorale
00:38et qu'au fond derrière il y a une forme de cynisme qui est en train de se dégager
00:43et qui peut mener à ce que certains errements idéologiques de certains partis politiques bloquent la situation.
00:49Et ça pour moi c'est un point de vigilance important, on l'a vu notamment dans les comportements de la France insoumise
00:55et même parfois du Rassemblement national.
00:58– Sommage Eric Wörth, bonsoir.
01:00– Ça ne marche pas ? La méthode Lecornu, ça ne marche pas ?
01:03– Non mais la partie n'est pas définitivement jouée, le budget est en cours d'examen.
01:09– Il est au Sénat ?
01:10– Oui, il est passé de l'Assemblée au Sénat.
01:13– Il va être réécrit totalement par les sénateurs.
01:14– La partie recette n'a pas été votée, donc la partie dépenses n'a pas pu être examinée.
01:17Donc l'ensemble du budget est parti au Sénat.
01:21Et c'est tant mieux, donc on verra ce que le Sénat…
01:22– Vous avez travaillé pendant trois semaines pour rien, 125 heures de débat à la poubelle, c'est pas grave.
01:27– Pour rien, on ne peut pas dire ça.
01:28On peut constater à un moment donné, est-ce que c'est un échec ?
01:32Ben c'est pas voté, donc c'est au fond un échec.
01:34Mais est-ce que c'était votable ? Non.
01:36– Mais dans telle proportion, et même quand sa famille politique ne vote pas, ça abstient.
01:41– Moi j'ai voté contre.
01:42– Vous avez voté contre ?
01:44– Oui, j'ai voté contre, parce qu'à un moment donné, on ne peut pas faire d'équilibrisme comme ça.
01:49J'ai toujours trouvé que les députés qui s'abstenaient, c'était pas une bonne position l'abstention.
01:54Donc je me suis abstenu, j'ai rarement fait, j'ai fait quelques fois déjà.
01:57– Mais vous avez voté contre ?
01:58– Mais là j'ai voté contre, pardon.
01:59Et comme j'ai voté contre la suspension des retraites,
02:02parce que je pensais que la suspension des retraites, c'était presque un accord
02:06qui était déjà extrêmement important avec le parti socialiste
02:09pour former après un compromis autour d'un projet.
02:12Les socialistes en ont rajouté systématiquement.
02:14Donc je vais considérer que voter ou s'abstenir sur la suspension des retraites,
02:22c'était trop emblématique.
02:24C'est 400 milliards d'euros de dépenses publiques.
02:28– Mais qui est responsable de cet échec ?
02:30– Non mais le Premier ministre, il tente quelque chose.
02:33Il est, tous ceux qui nous regardent, qui président un conseil d'administration,
02:37d'association ou d'entreprise, ils voient bien qu'ils sont en minorité
02:40dans leur conseil d'administration, ils ont bien du mal,
02:43ils sont obligés de discuter de la stratégie.
02:46Donc le Premier ministre, il le fait, il le fait bien, il le fait sans provocation.
02:50Personne ne peut lui reprocher cette méthode.
02:52– Il ne fait pas de la provocation en dénonçant le cynisme du RN et de LFI,
02:56mais en même temps, en prochainement, les invités à Matignon.
03:01Il n'y a pas de contradiction dans la méthode, il y a meilleur moyen que de faire.
03:05– On se dit quand même les choses, il a raison de dire ce qu'il pense.
03:08C'est vrai qu'il y a un cynisme, une volonté…
03:10– Ils sont dans leur rôle ?
03:11– Non, pas nécessairement.
03:12Quel est l'intérêt du pays ?
03:14On peut de temps en temps gagner un étage supplémentaire.
03:17C'est quel est l'intérêt du pays ?
03:18L'intérêt du pays, ce n'est pas nécessairement qu'il y a un budget seulement.
03:21C'est qu'au fond, l'économie fonctionne, qu'on rassure les entreprises,
03:25que les investissements se fassent, que les priorités soient financées.
03:32La première partie, telle qu'elle s'est terminée au cours d'un examen extrêmement long,
03:39et la ministre du Budget, d'ailleurs, a été assez remarquable,
03:41elle a beaucoup expliqué, etc.
03:43Mais il y a eu beaucoup d'amendements qui ont été votés dans tous les sens.
03:46Il y a des amendements fiscaux partout.
03:48Il y a de l'augmentation de la fiscalité pour les entreprises,
03:51les multinationales, comme on dit quand on ne les aime pas,
03:54mais enfin, c'est souvent des entreprises qui ont des activités internationales,
03:57et il y a plein d'entreprises françaises,
03:59et on leur dit, il y a des conventions fiscales qui règlent tous ces sujets-là,
04:03on s'assoit dessus.
04:04C'est le corneau qui a laissé faire, puisqu'il a donné finalement la main aux socialistes,
04:08et après vous êtes surpris que les socialistes...
04:10Ils ne donnent pas la main.
04:11...fassent adopter finalement les mesures qu'ils défendent.
04:14C'est pour ça, et pardon, je ne comprends rien.
04:15Excusez-moi, c'est Éric Verte, depuis le début, je ne comprends rien.
04:17C'est-à-dire que si vous dites, c'est à vous finalement d'écrire le budget,
04:22ensuite il ne faut pas être surpris du résultat.
04:24Moi je commente la méthode qu'a employée le Premier ministre.
04:29Est-ce qu'il avait une autre méthode ?
04:31Il n'y en avait pas vraiment.
04:32C'est lui qui nous a dit qu'il avait une méthode qu'il a laissée faire,
04:36et que c'est le résultat de l'Assemblée qui sera adopté.
04:39On pouvait prévoir que ça se termine comme ça,
04:42au moins sur la première partie du budget à l'Assemblée nationale,
04:47mais on ne peut pas reprocher d'un Premier ministre
04:49de laisser l'Assemblée s'exprimer à partir du moment
04:51où avant il y avait des majorités qui ne s'exprimaient pas.
04:53Oui, mais c'est son budget au départ.
04:54Oui, c'est son budget, mais l'Assemblée elle existe.
04:57Mais ce n'est pas le budget à l'Assemblée.
04:58Mais on est en train de parler des institutions du pays.
05:01C'est le fonctionnement des institutions du pays.
05:03Non, mais non.
05:03C'est l'Assemblée nationale.
05:04Donc sur la Ve République, c'est le gouvernement qui fixe le budget,
05:06ce n'est pas l'Assemblée.
05:06Mais c'est l'Assemblée qui le vote.
05:08Mais c'est l'Assemblée qui le vote.
05:09Mais c'est sur la base d'un budget qui a été fixé par le gouvernement.
05:12C'est ça le problème.
05:12Mais oui, mais ça c'est l'ancien monde.
05:15Le nouveau monde, il ne marche pas.
05:16Ça c'est le monde.
05:17Mais moi, je n'y peux rien.
05:18Je n'y peux rien.
05:19Moi, j'aurais bien aimé qu'on ait une majorité.
05:20J'aurais bien aimé qu'il y ait moins de LFI
05:23et moins de Rassemblement national.
05:26Donc on voit bien que les institutions,
05:29quand il y a 11 groupes à l'Assemblée nationale,
05:31écoute, qu'un ne détient même un bloc central,
05:36même avec LR, on n'a pas la majorité.
05:40Donc c'est extrêmement difficile.
05:42Et c'est logique qu'à un an et demi d'une élection présidentielle,
05:45ça s'agit un peu avec plus d'arrière-pensée souvent que de pensée.
05:49Chacun se lâche et chaque groupe se lâche.
05:52Je pense que c'est contraire à l'intérêt national.
05:54Mais quand vous aurez les présidents de groupe,
05:56ils vont dire, oui, si, parce que nous,
05:58on pense que c'est comme ça qu'il faut faire.
05:59Nous n'avons pas la culture du compromis.
06:01On ne l'a pas.
06:02Le 49-3 aurait été bien utile.
06:04Oui, ça débouchait sur une motion de censure.
06:06Ça revenait au fond à la même chose.
06:08Donc je pense que c'est bien d'avoir laissé faire.
06:11Après, chacun est libre.
06:12Chacun, dans ce cas-là, chaque député retrouve sa liberté.
06:15Moi, j'ai aussi ma propre liberté,
06:17même au sein de la majorité relative.
06:19Bah oui, heureusement.
06:20Mais donc chacun fait ce qu'il veut, quoi, en fait.
06:22Un peu, oui.
06:23On ne peut pas dire qu'on est caporalisé.
06:25Avant, on nous disait qu'on était caporalisé.
06:27Au LR, on nous disait qu'on était caporalisé.
06:30On disait des macronistes à une époque qu'ils étaient caporalisés.
06:33Bon, là, plus personne n'est caporalisé.
06:36Donc comme le dit Anna, c'est le foutoir.
06:38Vous êtes député de la nation.
06:39Bah oui, mais c'est les institutions,
06:40et c'est une partie de la démocratie.
06:42Non, la démocratie, ce n'est pas le foutoir.
06:44Et c'est le résultat des élections.
06:47C'est le résultat, chaque député est porteur d'une légitimité.
06:51Chaque député représente au fond des Français qui ont voté pour lui.
06:55Donc on a besoin d'un budget.
06:57Donc le Sénat et une deuxième Chambre,
06:59le Sénat, il est plus stable.
07:01Il n'est pas élu pour suffrage universel.
07:04Donc il est plus stable.
07:05Il est issu des territoires, comme on dit.
07:07Mais il n'a pas le dernier mot, ça aussi, vous le savez.
07:08Des collectivités locales.
07:09Oui, mais il va rectifier le budget.
07:11Il va le rectifier totalement.
07:12Il va le réécrire.
07:13Il va le réécrire.
07:14Et moi, évidemment, je serai plus sensible
07:17à la version, sans doute, qui sortira du Sénat.
07:20Et comment ça va se terminer, alors ?
07:21Il y a des commissions mixtes paritaires.
07:23Tout le monde compte.
07:23Avant, personne ne le savait.
07:25Maintenant, tout le monde est des pros du...
07:27C'est les sénateurs.
07:27C'est les sénateurs, 7 députés qui doivent se mettre d'accord.
07:30C'est les 49-3, les commissions mixtes paritaires.
07:32Moi, j'en ai présidé quand j'étais président de la Commission des finances.
07:34Donc ça se passe sans presse.
07:36Ça se passe sans public.
07:38Donc déjà, on s'explique de façon un peu plus naturelle
07:42et moins artificielle.
07:43On n'en rajoute pas.
07:45Il n'y a pas d'effet de cinéma.
07:46Il n'y a rien de tout ça.
07:47Oui, mais certains prévoient.
07:48Et vous le savez, Eric Woerth, cette commission mixte paritaire,
07:50pour les deux, certains anticipent déjà un échec.
07:53Et le fait que ça n'aboutisse pas.
07:55Ça peut échouer.
07:56Évidemment que ça peut échouer.
07:57Ça peut aussi marcher.
07:59Ça peut aussi marcher.
08:00On verra.
08:00On verra entre, d'abord, l'Assemblée est composée
08:03d'un certain nombre de personnalités du Bloc central aussi
08:06et des socialistes pour la représentation de l'Assemblée.
08:11Le Sénat sera plus unanime.
08:13Après, c'est une majorité que ça se passe.
08:15Donc, on verra s'ils aboutissent.
08:16Et si ça n'aboutit pas ?
08:17À un véritable compromis, à une discussion en petit comité
08:21qui peut durer extrêmement longtemps.
08:23C'est extrêmement difficile et ardu, d'ailleurs,
08:26ces commissions mixtes paritaires.
08:28Si on veut aboutir, ça prendra beaucoup de temps,
08:30mais ça peut marcher.
08:31Si ça ne marche pas, ça revient à l'Assemblée.
08:34Ça revient au Sénat.
08:35Et puis, in fine, c'est l'Assemblée qui tranche.
08:37Si l'Assemblée ne tranche pas, à ce moment-là, on aura d'autres ordonnances.
08:43On emplora d'autres.
08:44Soit les socialistes demanderont un 49-3.
08:47Ce n'est pas jamais impossible.
08:50Soit, et puis le Premier ministre peut, dans ce cas-là,
08:53pourquoi pas l'accepter.
08:54Vous attendez que les socialistes réclament 49-3 ?
08:56Non, mais c'est des scénarios, pardon.
08:59On est obligé de bâtir des scénarios.
09:01Il y a autant de scénarios que de députés.
09:02Donc, en fait, on ne sait pas où on va.
09:04Et de journalistes, d'ailleurs.
09:06Si, si, on sait où on va.
09:07Ah non, on ne sait pas où on va.
09:08Parce qu'on nous dit qu'il y a autant de scénarios,
09:09donc on ne sait pas où on va.
09:10On va soit à l'adoption d'un budget.
09:11Évidemment, ce budget, il doit être acceptable.
09:14Ça ne peut pas être un budget n'importe quoi.
09:15Ça ne peut pas être un budget incohérent.
09:17Ça ne peut pas être un budget avec 50 milliards d'augmentation de la fiscalité.
09:21Ça ne peut pas être tout ça.
09:22Ça doit être un budget qui colle à notre réalité économique.
09:27Non, pas macroniste.
09:28Un budget qui est d'intérêt général.
09:30Le budget de cette année doit marquer une inflexion durable
09:35de la réduction des dépenses.
09:37Sauf que tout le monde n'a pas la même définition de l'intérêt général.
09:39Eh bien, au moins, du redressement de nos finances publiques.
09:42Tout le monde, que vous soyez LFI jusqu'à RN,
09:46doit penser à un moment donné que c'est mieux d'avoir un État plus souverain
09:49sur le plan de ses finances publiques.
09:51C'est-à-dire d'avoir une marge de manœuvre.
09:53Et donc, moins d'endettement.
09:54Ça me semble être à peu près un consensus.
09:58Mais enfin, on pourrait penser ça.
10:00Juste, Éric Wehr, dans les annonces...
10:01Simplement, on n'est pas d'accord sur les moyens pour y parvenir.
10:03Dans les annonces qu'a fait le Premier ministre ce matin...
10:05D'ailleurs, question, vous étiez au courant de cette prise de parole ?
10:08Parce que c'est vrai qu'il a surpris un peu son monde le Premier ministre.
10:11Vous n'étiez pas au courant.
10:13Cette rencontre avec les chefs de partis et des groupes parlementaires,
10:16et cette volonté de faire un peu autrement.
10:18On a vu un peu une sorte de budget à la découpe, avec des débats organisés,
10:23des votes ad hoc, notamment sur la défense.
10:26On a appris qu'un, il se tiendrait dès lundi soir sur le budget de la défense.
10:30C'est 7 milliards supplémentaires.
10:31Mais le constitutionnaliste Benjamin Morel dit que finalement, c'est purement symbolique.
10:36Ça n'a aucune espèce d'application.
10:39Là encore, sur la méthode, on s'interroge.
10:41Pourquoi faire, finalement ?
10:42Moi, je suis d'accord avec ça.
10:43Je le dis depuis des mois.
10:45Il y a des sujets.
10:46D'abord, il faut dépasser quand même un tout petit peu le budgétaire.
10:49Regarder un peu d'autres sujets.
10:50Je pense que ça a un intérêt.
10:51D'abord, parce que l'Assemblée a un peu de temps, là.
10:53Elle a un peu de temps, puisqu'elle ne regarde pas la partie dépense.
10:56Donc, elle a un peu de temps.
10:57Donc, c'est bien d'utiliser cela pour dire...
10:59On a aussi...
11:01On pense être en capacité.
11:02Sur certaines thématiques, il y a des accords possibles.
11:04Le Premier ministre dit ça.
11:05Il y a un certain nombre d'accords qui peuvent être peut-être trouvés,
11:08même avant l'élection présidentielle,
11:10et même dans les conditions politiques dans lesquelles on est.
11:12Il en a cité un certain nombre.
11:14Réformes de l'État, décentralisations, partage du pouvoir.
11:17Il y a un travail qui doit être fait au-delà de la simple simplification
11:20ou simplement du statut de l'élu.
11:23Ça doit être plus profond.
11:24Et je pense qu'il peut y avoir des accords là-dessus, au moins sur les objectifs.
11:27C'est vrai pour la sécurité.
11:29C'est vrai pour la défense nationale.
11:30Et c'est vrai que si, par exemple, il n'y a pas de budget pour la défense nationale,
11:34elle est dans une période où on accroît l'argent dépensé en faveur de l'armée.
11:39Ces crédits et ces 7 milliards d'euros ne pourront pas être déloqués et pas votés.
11:43Parce qu'il y a une loi de programmation, on programme une augmentation.
11:45Si il y a une loi spéciale, c'est-à-dire finalement une reconduction à millimats du budget de l'année dernière,
11:53il n'y a pas cette augmentation dont on a besoin pour l'armée.
11:56C'est de 7 à 8 milliards d'euros, c'est considérable et on en a besoin.
12:00Donc c'est bien de débattre aussi, d'aller inclure un certain nombre de débats.
12:03La Constitution le prévoit, c'est l'article 50-1, comme ça chacun le connaîtra,
12:09qui permet au gouvernement de demander un débat avec ou sans vote.
12:12À ce sujet, puisqu'on parle du besoin de réarmer la défense nationale,
12:19qu'avez-vous pensé des propos du chef d'état-major des armées, le général Mandon,
12:23qui expliquait à ceux qui l'écoutaient, c'est-à-dire les maires, au Congrès de maires de France,
12:27qu'il fallait accepter de perdre nos enfants ?
12:30Moi je trouve que le chef d'état-major parle très vrai, et c'est bien.
12:35Ça veut dire, il parle des enfants de la République.
12:38On est tous des enfants de la République, quel que soit son âge.
12:41Ça veut dire qu'à un moment donné, il faudra probablement que l'effort de défense
12:46se traduise aussi par une modification des mentalités.
12:50qu'ils puissent préparer.
12:52Quel est notre ennemi ?
12:53Aujourd'hui, c'est la pression russe.
12:55On voit bien que la pression russe, elle est fondamentale.
12:58Ce n'est pas quelqu'un qui parle en l'air,
13:00ce n'est pas quelqu'un qui fait une thèse sur la défense nationale.
13:03C'est le plus opérationnel des Français dans le domaine de la défense.
13:06Il n'est pas va-t-on-guerre ?
13:07Non, enfin, il faut bien préparer à un moment donné la guerre, comme on dit.
13:12Ah bon, il faut bien préparer la guerre ?
13:13Il faut bien préparer la guerre pour obtenir la paix.
13:15Ça s'appelle d'ailleurs la dissuasion, souvent.
13:18Donc on a besoin de ne pas être...
13:19On a besoin de la dissuasion nucléaire.
13:19Si on est naïf, on perdra.
13:22On perd sur le plan commercial,
13:24on perd sur le plan de la souveraineté financière,
13:26on perdra sur le plan de la souveraineté militaire.
13:28Mais vous entendez vos électeurs dans vos circonscriptions
13:30qu'ils soient troublés par ce type de propos ?
13:33Mais ils sont troublés par la situation.
13:35Ils sont troublés par ce qui se passe.
13:37Ils sont troublés par la dangerosité de la situation.
13:40Ajouter à une crise politique comme on la vise,
13:42c'est-à-dire la difficulté, on en a parlé, on le sait bien,
13:44la difficulté de prendre des décisions politiques,
13:46c'est évidemment considérable qu'il y ait au moins
13:48un chef d'état-major des armées
13:50qui ne nous raconte pas de salade.
13:51Est-ce qu'on a besoin du retour du service militaire ?
13:54Comment ?
13:54Est-ce qu'on a besoin du retour du service militaire ?
13:56Moi, j'entends parler de ça depuis longtemps.
13:57Ça devrait être annoncé jeudi par Emmanuel Macron.
13:59Le président de la République, pour moi, la question ne sont plus les effets d'annonce.
14:05Est-ce qu'on est capable de le faire ou pas ?
14:07Visiblement, on n'a pas les moyens de le rendre obligatoire,
14:09donc il serait volontaire.
14:11On n'a pas les moyens financiers de le rendre obligatoire
14:13et probablement ça ne marcherait pas.
14:14Mais on voit bien qu'il y a quelque chose qui manque
14:16dans l'association des jeunes à cet effort de la nation,
14:20à cette formation à la nation, aux valeurs de la République.
14:23Ça manque et c'est très important.
14:25Mais vous voyez, il faut aller.
14:26Les effets d'annonce, c'est bien, mais ce qui est quand même mieux, c'est de faire.
14:29Ce qui serait original, ce serait de faire.
14:31Les rythmes scolaires dont on a parlé aujourd'hui avec la commission citoyenne,
14:37c'est le même débat que 1997.
14:40Les rythmes scolaires imposés, ou plutôt proposés, par Guy Dru,
14:44qui était un ancien champion olympique, un type extraordinaire,
14:47qui était au gouvernement, un ami de Jacques Chirac.
14:49Il a fait ça, exactement la même chose.
14:51Suivre les rythmes biologiques de l'enfant.
14:53Des après-midi sans cartable pour faire des activités sportives et culturelles.
14:58La semaine de 5 jours.
15:01On avait demandé à 270 sites en France, d'écoles, de l'expérimenter.
15:07Les communes avaient, pour la plupart, payé avec l'aide de l'État,
15:10tous ses animateurs, bouger les rythmes, etc.
15:13Et puis, paf !
15:15Ça a été abandonné parce que c'était trop dur, c'était trop compliqué.
15:17Et c'était beaucoup d'argent.
15:1930 ans après, si de temps en temps on pouvait trancher un débat,
15:22si de temps en temps on pouvait franchir ensemble les paliers, ce serait bien.
15:26Sans majorité, c'est compliqué.
15:27Alors, je ne peux pas vous dire que ce soit le meilleur moment pour le faire.
15:30Non.
15:30Nicolas Sarkozy va publier prochainement un livre, son journal de prisonniers.
15:35Vous allez le lire ?
15:36Oui, je vais le lire, oui.
15:38Oui, oui, je vais le lire.
15:39Enfin, ce n'est pas papillon, quand même.
15:40Nicolas Sarkozy, il a fait 20 jours en prison.
15:42Vous vous rendez compte de ce que c'est 20 jours en prison ?
15:45Enfin, je ne sais pas.
15:46C'est...
15:46C'est...
15:48C'est terrible.
15:50Enfin, c'est terrible.
15:52Nicolas Sarkozy, il n'y a pas de preuves, il n'y a pas etc.
15:54Tout ça, je ne vais pas revenir là-dessus.
15:56C'est injuste ?
15:57C'est terrible.
15:58Je pense que c'est injuste, oui.
16:00Je pense que c'est une condamnation injuste.
16:02Maintenant, la justice l'a décidé.
16:04Il y a un processus judiciaire.
16:05Il y a un appel, etc.
16:07Tout ça, moi, je suis persuadé que la vérité éclatera pour lui.
16:11Vous l'avez eu au téléphone ?
16:12Non, je ne l'ai pas eu au téléphone.
16:14Vous lui avez écrit lorsqu'il était en prison ?
16:16Non, j'ai envoyé un message oral par le biais d'un de ses amis
16:20pour lui dire que je pensais à lui.
16:21Mais non, il a le droit, il a presque le devoir d'ailleurs de témoigner.
16:27J'imagine qu'il le fera avec pudeur.
16:29Il n'y a pas un combat contre la justice, contre l'institution judiciaire.
16:33Il y a le combat contre l'institution judiciaire.
16:37Parce que quand vous pensez être innocent de quelque chose,
16:40et tout le monde dit qu'il est innocent,
16:41mais il y a des vrais et des faux innocents.
16:43Si la personne intrinsèquement pense qu'elle est innocente,
16:46vous comprenez la rage qu'il peut y avoir à l'intérieur ?
16:49Vous comprenez tout ça ?
16:50Il suffit de se mettre deux minutes à sa place.
16:52Je ne connais pas beaucoup de gens qui résisteraient à ça.
16:53Pas beaucoup.
16:54Deux minutes, trois minutes, pas plus.
16:55Mais là, il y a son procès en appel qui va arriver,
16:59le livre, plus toutes les attaques contre la justice,
17:02contre les juges.
17:03Est-ce que c'est une bonne stratégie ?
17:06Moi, je ne vais pas.
17:08Chacun a sa stratégie.
17:09Je ne sais pas si c'est une stratégie,
17:10mais il réagit comme un homme
17:12qui estime être condamné injustement.
17:14Et je vais vous dire,
17:15il n'y a pas un meilleur spécialiste que lui,
17:17puisque lui, il sait ce qu'il a fait ou pas fait.
17:19Tiens, un dernier mot,
17:20puisqu'on va en parler dans un instant avec Charles Consigny.
17:22Charles Consigny,
17:23travailler 15 minutes de plus par semaine,
17:25c'est une proposition sédatoriale.
17:27Les Français ne travaillent pas assez.
17:28Vous êtes d'accord avec ça ?
17:29Oui.
17:29Moi, j'écris des tribunes il y a une dizaine d'années
17:31pour donner le nombre d'heures de travail par habitant.
17:37Parce qu'au fond, on finance les enfants,
17:38on finance les personnes âgées,
17:39on finance les retraites.
17:40Combien de temps on travaille pour ceux qui travaillent ?
17:43Et on voit bien que la France,
17:44elle a complètement décroché.
17:45Elle a un modèle social gigantesque
17:46qu'il faut financer,
17:47qu'il faut sans doute aussi rationaliser,
17:50rendre plus efficace.
17:50C'est le sens de l'histoire.
17:51Oui, on a besoin d'une réduction de la dépense,
17:54mais aussi on a besoin de produire plus de richesses.
17:57Et pour produire plus de richesses,
17:58il faut travailler un peu plus,
17:59il y a moins de productivité,
18:00donc il faut travailler un peu plus,
18:02au moins qu'on se situe au moins
18:03dans la moyenne des grands pays.
18:05Ce n'est pas le cas du tout.
18:06Ce n'est pas le cas.
18:07Il faut réagir à ça.
18:08Alors, c'est une proposition très légère.
18:10Mais on verra,
18:11parce que le gouvernement a essayé,
18:14à un moment donné,
18:14de mettre sur la table
18:15le fait de supprimer un ou deux jours fériés.
18:17Ce n'était pas très populaire.
18:18Non, j'ai remarqué.
18:19C'était le volant Bayrou.
18:20J'ai remarqué.
18:21Mais il disait, par exemple,
18:22qu'il faut supprimer le 8 mai.
18:23Ça pouvait s'entendre le 11 novembre,
18:25étant la journée globale de commémoration.
18:28Alors, peut-être qu'il fallait payer un peu.
18:30Oui, quand même.
18:30Le travail mérite salaire.
18:32Bien sûr.
18:33Je pense que c'était probablement
18:34un peu maladroit là-dessus.
18:36Et mal chiselé, visiblement.
18:37Il fallait payer,
18:38mais il fallait travailler une journée de plus.
18:40Et il y a beaucoup de gens
18:41qui sont venus sur plein de plateaux
18:42pour dire,
18:43mais on ne pourra plus aller
18:43devant les monuments aux morts,
18:45enfin, cette journée-là.
18:46Donc, moi, j'attends avec impatience
18:47le 8 mai devant le monument aux morts
18:49pour savoir si toute ma ville
18:50et si tous les Français
18:52seront devant les monuments aux morts.
18:53Mais les hôteliers,
18:54ils sont bien contents
18:54qu'on ne soit peut-être pas
18:55devant les monuments aux morts.
18:56Non, mais d'accord.
18:57Mais les hôteliers,
18:57ils ont aussi besoin
18:58que les gens ne travaillent plus.
18:59C'est plus de pouvoir d'achat.
19:01Et quand ils auront plus de pouvoir d'achat,
19:02ils auront plus souvent
19:03au restaurant, à l'hôtel ou ailleurs
19:04où ils font ce qu'ils voudront
19:05de leur pouvoir d'achat.
19:06Mais pour avoir du pouvoir d'achat,
19:07ça passe quand même par le travail.
19:09Pardon,
19:10je n'ai pas le prix Nobel d'économie
19:11en disant ça,
19:12mais c'est la vérité.
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