- il y a 2 heures
Marschall Truchot, du lundi au jeudi de 17h à 19h avec Olivier Truchot & Alain Marschall. Deux heures pour faire un tour complet de l’actualité en présence d’invités pour expliquer et débattre sur les grands sujets qui ont marqué la journée.
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00:00Merci François Gapillon qu'on va retrouver tout de suite pour parler de l'inflation.
00:04Alors cette inflation aujourd'hui qui est dans l'esprit de tout le monde et surtout dans le portefeuille quand on fait ses courses au quotidien.
00:10On va en parler avec Gaëtan Sainte-Marie, vice-président de la CPME. Bonsoir. Gaëtan Mélin nous accompagne.
00:16Bonsoir Gaëtan, chef du service économique social de BFM TV. Maria Da Silva, vice-présidente de la Fédération des marchés de France.
00:23Nicolas Chaban aussi. On connaît la marque. C'est qui le patron bien évidemment quand on va dans les supermarchés.
00:28Nicolas est venu avec le goûter. Voilà. Et merci en tout cas.
00:32Il y a quoi ? Donc ça, il y a du lait, des oeufs, du beurre, des bouillères.
00:36Les produits les plus vendus, les oeufs, les yaourts, les beurres. On m'a fait la remarque, il y a le beurre doux et le beurre salé.
00:42Le fromage râpé qui est là aussi. Et la nouveauté, le fromage râpé solidaire, le premier émantel solidaire pour aider les producteurs.
00:48Alors voyons d'abord où on en est dans l'inflation parce que ça fait huit mois que les prix sont à la hausse et vous avez regardé ça en détail François Gapillon.
00:55Sur un an, la hausse des prix des produits de grande consommation et des produits frais en libre-service poursuit sa lente progression en novembre.
01:04C'est ce qui apparaît, regardez, dans le dernier baromètre Circana pour LCA, LSA.
01:08On est certes très loin des niveaux atteints mi-2023, la grande époque si je puis dire.
01:13Néanmoins, le mouvement est constant depuis avril 2025. Ainsi, en huit mois, l'inflation a pris 1,1 point. Elle est passée de 0,3% de hausse à 1,4%.
01:24C'est toujours le café, le chocolat et la viande hachée qui sont les plus touchés en un an.
01:30Le prix du paquet de café torréfié vendu en grande surface a pris 27%. La tablette de chocolat, près de 20%. La viande hachée, 12,5%.
01:39Certains produits coûtent moins cher aujourd'hui. Eh oui, la lessive, le produit vaisselle, le jambon, l'huile ou encore la farine.
01:45Notons tout de même que cette évolution, elle intervient, toujours le rappeler, après des années cumulées de très fortes hausses de prix.
01:51Merci François Gapillan.
01:52Maria Da Silva, vous qui représentez les marchés de France. Ce sont les produits alimentaires qui sont concernés par cette inflation, ce retour de l'inflation. Vous le constatez, vous ?
02:03Alors effectivement, il y a eu quelques hausses. Mais bon, chez nous, ça monte, ça descend.
02:08Puisque nous négocions directement avec nos grossistes, ce qui est la différence par rapport aux grandes surfaces.
02:15Nous, on négocie tous les jours nos prix. À chaque fois qu'on va se faire nos réassorts, on négocie nos prix.
02:21Mais par exemple, la viande. La viande, elle a quand même pris 20% sur un an, Gaëtan Mélin.
02:26Comment expliquer que la viande rouge, les prix explosent, ça devient un produit de luxe ?
02:30Alors effectivement, c'est surtout la viande de bœuf qui est fortement pourressée.
02:33Et la viande hachée en particulier.
02:35Tout simplement parce que, ça s'explique, il y a eu la fièvre catarale en 2024.
02:40Et donc, résultat, il y a eu moins de veau.
02:42Vous avez donc d'un côté une offre qui diminue, une demande qui certes ralentit un peu.
02:48Vous avez dit, baisse de la consommation de viande.
02:50Sur la viande rouge, oui.
02:51Mais attention, la consommation, elle diminue moins que l'offre.
02:55Donc, résultat, effectivement, on a une augmentation du prix de la viande de bœuf.
03:01Mais la bonne nouvelle, parce qu'il y en a une, et ça, il faut absolument le signaler,
03:04c'est que pour la première fois, les industriels achètent plus cher aux éleveurs la viande de bœuf.
03:13La viande de bœuf, aujourd'hui, est achetée chez les éleveurs entre 30 et 40% plus chère qu'auparavant.
03:21Ce qui veut dire qu'aujourd'hui, ces éleveurs qui, avant, étaient en forte baisse,
03:25eh bien, aujourd'hui, sont en stagnation.
03:27Pourquoi ? Parce qu'ils arrivent à vivre de leur métier.
03:30Et ça, c'est une vraie bonne nouvelle.
03:31Quand j'achète ma viande, même si c'est un peu plus cher, je peux me dire,
03:34oui, mais ça profite aux éleveurs français.
03:36Exactement, tout à fait.
03:37On rappelle une chose aussi, c'est que la France continue à exporter de la viande de bœuf,
03:42mais elle est obligée d'en importer, encore une fois,
03:44parce que vous avez cette offre qui diminue plus que la consommation.
03:52Vous avez donné l'explication pour la viande, mais en ce qui concerne le café,
03:54les tablettes de chocolat, pourquoi est-ce que ça augmente ?
03:56Tout simplement parce que, le café, il y a eu des problèmes de récolte,
04:01il y a eu des problèmes de sécheresse,
04:05et finalement, on a une production qui est moins forte que prévu.
04:09Et quand vous avez une baisse de la production,
04:11eh bien, vous avez tout simplement un prix qui augmente.
04:13Je pense que le patron, enfin, le vice-président de la CPME,
04:16vous représentez les petites et moyennes entreprises de ce retour de l'inflation
04:20sur certains produits alimentaires.
04:22Quand je vois ça, moi, je pense, je réagis en tant que patron de PME,
04:25et donc, je pense à mes collaborateurs.
04:27Parce que quand je vois plus 10, plus 20, je me dis,
04:30mais comment je fais pour que demain, je puisse, dans l'idéal,
04:34augmenter leur salaire ?
04:35Et c'est possible ou pas ?
04:36Ben non, c'est impossible.
04:37Plus 20, ça paraît difficile.
04:38Eh bien, exactement.
04:39Et moi, ça me catastrophe en tant que responsable de mes collaborateurs.
04:45Moi, je suis le patron d'une petite boîte à côté de Lyon qui a 70 salariés.
04:48Justement, lundi, on parlait des augmentations de salaire
04:50qu'on imaginait pouvoir faire à nos collaborateurs l'année prochaine.
04:56Et je suis conscient du fait qu'il va falloir que j'essaie...
04:58Ça arrive juste avant les fêtes, le chocolat, la viande...
05:01Et c'est vrai qu'il y a de plus en plus de demandes d'avance sur salaire dans les sociétés ?
05:05Oui, ça, c'est ce qu'on constate.
05:07On constate ça.
05:08Et puis, je disais, quand je réfléchis à ce que je vais faire l'année prochaine,
05:11je me dis, bon, OK, il faut que je rentre les salaires,
05:13mais le marché ne va pas quand même très bien.
05:1570 000 entreprises, grosso modo, qui ont disparu depuis un an.
05:17Et puis, on ne sait toujours pas à quelle sauce on va être mangé au niveau des taxes.
05:21Donc moi, quand je regarde sur ma calculatrice et que je fais mes plus et mes moins...
05:25Ce qui se passe au Parlement, là, en ce moment, ça ne vous rassure pas ?
05:27Ah ben non, ça, ça ne me rassure vraiment pas.
05:29Je ne suis pas le seul.
05:30L'ensemble des patrons de PME, je crois,
05:31Aucun n'est rassuré.
05:32Et surtout, aucun, du coup, se dit,
05:36a des idées claires sur comment il va pouvoir, demain,
05:40proposer à ses collaborateurs le moyen de surmonter ça.
05:42Mais ce qui veut dire que, sur les marchés de France,
05:44le panier de l'aménagère se rétrécit.
05:46Tout à fait.
05:47Les gens font très attention à leur consommation.
05:50Ils regardent, ils font le tour.
05:51Alors nous, la différence par rapport aux grandes surfaces,
05:53c'est qu'ils ont un choix sur un marché.
05:55Sur les grands marchés, je ne parle pas dans les villages,
05:58ils tournent, ils regardent les prix.
05:59Ils vont, je vais vous prendre un exemple bête,
06:02ils vont prendre la clémentine chez l'un,
06:03ils vont prendre la banane chez l'autre,
06:05la viande, le boucher, le poisson.
06:07Effectivement, ils mangent de plus en plus de poulet,
06:09on le voit.
06:10Mais oui, c'est au lieu de deux tranches de jambon,
06:13ils vont vous dire, bah, deux, mais alors très fines.
06:15On le sent.
06:16Surtout les retraités, et on le voit.
06:19C'est vrai qu'on le voit.
06:20Ce sont des habitudes qu'on avait notées
06:22au moment du pic inflationniste.
06:23Vous savez, ces consommateurs qui regardaient enseigne après enseigne
06:27et qui se concentraient justement sur les achats
06:30qui étaient moins chers, ceux qui étaient en promotion, notamment.
06:34C'est en contradiction avec ce qu'on disait sur la viande.
06:36On dit, bon, il faut accepter de payer un peu plus cher la viande,
06:38mais ça profite aux producteurs français.
06:39Oui, mais...
06:40Ce qui est très intéressant, c'est de regarder qu'effectivement,
06:45on consomme moins de viande,
06:47mais on consomme mieux de la viande.
06:50C'est-à-dire qu'on va effectivement se tourner
06:52vers de la viande française,
06:54qui est certes plus chère que la viande étrangère,
06:56mais au lieu d'en consommer plusieurs fois par semaine,
07:00eh bien, on n'en consommera peut-être qu'une seule fois.
07:02C'est ce que nous, on voit sur le terrain.
07:03Ce sont des arbitrages, en fait.
07:05C'est la viande blanche, c'est le poulet essentiellement.
07:07– Exactement, oui, les gens cherchent d'autres...
07:09– Ça cartonne le poulet.
07:10– Le poulet, les oeufs, enfin...
07:12– C'est une poulet français, c'est de la volaille française ?
07:14– On se dit les choses franchement.
07:16– Oui.
07:17– Pas toujours ?
07:18– Pas toujours, mais oui.
07:20Mais nous, en tout cas, sur les marchés,
07:21on cherche toujours de la qualité pour nos clients,
07:24et toujours au juste prix.
07:26– Nicolas Chabanne, vous êtes le fondateur,
07:27rappelons-nous, de C'est qui est le Prétron.
07:29On rappelle le principe, c'est rémunérer au juste prix
07:32les producteurs de lait, notamment, d'eux.
07:35Donc, cette inflation qui revient juste avant les fêtes,
07:38vous en pensez quoi ?
07:39– Alors, on est des consommateurs, je le rappelle à chaque fois,
07:42c'est une coopérative de consommateurs.
07:43Et avant de venir ici, j'ai dit à l'équipe
07:46qui a décidé d'amener tous les produits,
07:48et merci de les présenter,
07:50est-ce que, sur les 20 produits créés par nous,
07:54les consommateurs, que vous avez devant vous,
07:55il y en a certains, combien vous augmentez ?
07:58Réponse, zéro.
07:59– Donc, c'est possible ?
08:01– Pourquoi ? Parce qu'il y a quelque chose qui manque,
08:04évidemment, dans notre économie,
08:06notamment dans les supermarchés, c'est la transparence.
08:08Si, à un moment donné, on est certain que les centimes
08:11vont aux producteurs, c'est le cas pour la viande.
08:13Si, à un moment donné, on est capable, comme on l'a fait nous,
08:15très bienveillant, on l'a fait de façon bienveillante,
08:17on a dit à la laiterie, à l'SDH,
08:19pourquoi vous avez augmenté de quelques centimes ?
08:21On nous a montré des factures d'électricité
08:23qui sont passées de 5 millions à 25 millions.
08:25On est prêt à mettre le juste prix,
08:27si on est certain que, notamment,
08:29les producteurs s'en sortent.
08:30Donc, c'est une façon de dire…
08:31– Certains en profitent, en ce moment, ce que vous dites ?
08:33– Alors, c'est très compliqué de faire des accusations,
08:35et je me garderai de le faire,
08:37mais, au-delà d'être certain ou pas
08:39que certains peut-être en profitent,
08:42il faudrait qu'il y ait de la transparence
08:43pour qu'on soit tous rassurés.
08:44La magie du marketing et de la com,
08:47juste avant les fêtes,
08:48pour te dire, finalement, assez unanimement,
08:50ça va augmenter.
08:51Mais qu'est-ce qu'on a, nous, consommateurs,
08:52comme moyen de vérification ?
08:54– Parce que oui ou non, c'est justifié,
08:56c'est ça qu'on va savoir.
08:56– Voilà, et vraiment, je vous assure que
08:58quand on voit les négociations commerciales
09:01arrivent là, la période, donc,
09:03on rappelle ce que c'est,
09:04les fabricants en face des distributeurs,
09:07et puis tout le monde essaie d'avoir
09:08le prix le plus haut quand tu fabriques les produits,
09:10le prix le plus bas quand tu les vends.
09:12Mais pourquoi la transparence ne s'invite pas,
09:14et pourquoi nous, consommateurs,
09:15on n'a pas les informations ?
09:16On n'a aucune négociation commerciale depuis 9 ans.
09:19On a un prix qu'on connaît, transparent,
09:21on sait que la valeur va jusqu'au producteur,
09:23– Ça arrange qui, alors, ce manque de transparence ?
09:25– Tout le monde.
09:26– Pas tout le monde, ouais.
09:27Je pense qu'on va appeler ça
09:28de manque de transparence un peu,
09:30qui part des points.
09:30– Le consommateur, du coup, il trinque,
09:32mais ça arrange qui ?
09:33– Les industriels, les distributeurs,
09:34chacun se prend sa marge,
09:36et le manque de transparence,
09:38comme le dit Nicolas Chaban,
09:39c'est qu'en fait, les distributeurs
09:40ne vont jamais dire
09:41quelle est la part de marge
09:42qui augmente chez eux,
09:44et les industriels,
09:44c'est exactement la même chose.
09:46Vous parliez des négociations commerciales
09:47qui vont débuter le 1er décembre,
09:49et qui, effectivement,
09:50vont établir le catalogue de prix
09:51pour 2026.
09:53On sait d'ores et déjà,
09:54par exemple, sur le cacao,
09:56eh bien, on a une forte baisse
09:58sur le marché du prix du cacao.
09:59– Donc, ça devrait baisser, alors, le prix ?
10:01– Eh bien, pour Pâques,
10:02effectivement,
10:03les PME ont accepté
10:04une très forte baisse
10:05du prix de leurs produits
10:08qui seront vendus pour Pâques.
10:10– Pâques, là, en 2026.
10:11– Donc, bonne nouvelle,
10:12les œufs de Pâques seront moins chers,
10:13il faut mettre en bandeau,
10:14les œufs de Pâques seront moins chers.
10:15– 2026, les œufs de Pâques moins chers.
10:17– Les PME, sauf que les multinationales,
10:19aujourd'hui, eh bien,
10:20elles, elles ne veulent pas
10:21entendre parler de baisse.
10:23Pourquoi ?
10:23Elles mettent en avant
10:24l'augmentation des salaires,
10:26l'augmentation des coûts de production,
10:28et elles disent que,
10:29même si on a une baisse
10:30du prix de la matière première,
10:32du prix du cacao,
10:33elles ne sont pas en mesure aujourd'hui.
10:35– Mais, bien évidemment.
10:36– Le consommateur a toujours perdu,
10:37elles ont de bonnes raisons
10:38pour ne pas baisser le prix.
10:38– Donc, vous avez d'un côté
10:39des industriels
10:40qui vont reprendre une marge supplémentaire,
10:42et puis, bien évidemment,
10:43vous avez aussi de l'autre côté,
10:44de toute façon,
10:44il faut être très clair,
10:45les distributeurs.
10:47Vous savez, il n'y en a pas
10:48un qui est blanc
10:49et l'autre qui est noir.
10:50C'est tous les deux
10:50dans le même panier.
10:52– Ils ne marchent pas dans la main.
10:52– Le distributeur aussi
10:53va prendre une petite marge.
10:55– On peut être perdant
10:55le côté, évidemment,
10:56consommateur,
10:57si on ne sait pas.
10:58Parce qu'une petite pression,
11:00quand on sait,
11:00pardon,
11:01de revenir à la démarche,
11:02quand tu sais
11:02où va chaque centime,
11:04ça va augmenter de 28 centimes,
11:05cette brique de lait.
11:06Je ne crois pas
11:06qu'il est l'équivalent en France.
11:07On est capable de dire
11:08où sont allées chaque centime.
11:0913 vers la laiterie,
11:10on a regardé pourquoi,
11:1215 vers les producteurs.
11:13Quand tu sais
11:13où va l'argent,
11:14ça devient d'immenses succès.
11:16Mais si on tient compte
11:18du fait que les consommateurs
11:19ne savent pas,
11:20il y en a d'autres
11:21qui morflent,
11:22il n'y a pas d'autres mots
11:23qui subissent énormément,
11:24c'est les producteurs.
11:25Quand vous êtes un fabricant,
11:27vous avez un distributeur
11:28et que chacun défend sa marge,
11:29la surface un peu molle
11:30qui a du mal
11:31à se défendre
11:32depuis des années,
11:32c'est le petit producteur.
11:33À un moment donné,
11:34on lui dit,
11:35voilà,
11:35il ne te restera que ça.
11:37Nous consommateurs,
11:38on n'a pas envie de ça.
11:38C'est pour ça qu'il faut...
11:40On n'avait pas voté,
11:41pardon, excusez-moi,
11:41il y a eu la loi Egalim 1, 2,
11:43on avait promis...
11:44On avait même promis
11:45la loi Egalim 4.
11:46Oui, c'est vrai.
11:47On avait promis
11:48plus de transparence,
11:49on avait promis
11:50que les producteurs
11:51ne seraient pas
11:51les dindons de la farce.
11:52On en est où de tout ça ?
11:53Parce que j'ai l'impression
11:54que sincèrement,
11:54ce qu'on est en train de se dire,
11:55on l'a déjà entendu
11:56plein de fois,
11:57et que les gouvernements précédents
11:59avaient toujours promis
11:59de rectifier les choses.
12:00Bien évidemment,
12:01l'idée est effectivement
12:02de mieux rémunérer,
12:03encore une fois,
12:04le producteur,
12:05l'éleveur.
12:06Ça, c'est la bonne idée,
12:08on va dire.
12:09Mais après,
12:09il n'y a pas de contrôle,
12:10on ne sait pas.
12:11Et encore une fois,
12:12comme il n'y a pas
12:12de transparence
12:13et tout est opaque,
12:15on ne sait pas
12:15qui prend quoi.
12:16Est-ce que certains
12:17jouent avec les stocks,
12:18avec l'offre et l'amende
12:20en faisant un peu
12:21de rétention,
12:21en disant ça va faire monter
12:22et puis ensuite
12:23on relâche sur le marché ?
12:24On va dire inconsciemment,
12:24mais évidemment,
12:25parce qu'il y a
12:26une espèce comme ça,
12:27ça ne se déclare pas.
12:28Non, c'est un petit jeu
12:29de spéculation.
12:30Et puis on rappelle
12:31une chose aussi,
12:32ces négociations commerciales,
12:33elles n'ont lieu
12:34qu'une seule fois
12:35dans l'année,
12:35alors que les prix,
12:36on le voit bien
12:37qu'ils évoluent.
12:38C'est la différence
12:38entre nous et eux.
12:40Bien sûr.
12:40Parce que nous,
12:41on négocie régulièrement,
12:43toutes les semaines,
12:44tous les...
12:44Directement auprès
12:45des producteurs.
12:45Directement auprès
12:46des producteurs.
12:47D'ailleurs,
12:47sur nos marchés,
12:48nous avons des producteurs
12:49et on voit bien
12:50la différence de prix
12:51par rapport à une grande surface.
12:52Donc en fait,
12:52vous êtes en train
12:53de dire aux consommateurs,
12:54à ceux qui ne vous faites pas
12:55avoir.
12:55Vous venez au marché.
12:55Vous venez au marché,
12:56ben tiens.
12:57Ben bien sûr.
12:58Oui, vous achetez des produits
12:59aussi qui déclarent en transport.
13:01Un peu vertueux.
13:02Un peu vertueux,
13:02mais surtout qu'ils vous disent tout.
13:04Venez voir cette démarche
13:06et allez voir les prix,
13:07la composition.
13:08Allez voir le producteur en direct
13:09comme on ne le fait pas
13:10l'équipe de Cécile Patron.
13:11On est 15 millions d'acheteurs.
13:12On s'inscrit.
13:13Le lundi matin,
13:14on va voir les producteurs
13:14dans un coin de cuisine.
13:16Les yeux dans les yeux,
13:17vous dites,
13:17c'est vraiment vrai cette phrase
13:19ou c'est du marketing ?
13:20Un dernier mot,
13:21triste scoop
13:22dans les négociations commerciales.
13:25de bonne conduite
13:26qui vient d'être publié
13:27par le ministère de l'Agriculture
13:29et le ministère de l'Économie.
13:31Il n'y a pas un mot
13:32sur soutenir les produits
13:35qui aident les producteurs.
13:37C'est-à-dire que
13:37vous avez deux ministères,
13:39on leur a expliqué,
13:40on leur a envoyé un mail,
13:42j'ai essayé d'envoyer un message
13:42à Serge Papin.
13:43Comment il est possible en 2025
13:45qu'au moment où les ministères
13:47encadrent les négociations commerciales
13:49par un charte de bonne conduite,
13:51on oublie les producteurs ?
13:52Il y a l'origine France,
13:53ça c'est un progrès,
13:54mais il n'y a pas encore
13:55défendez les producteurs,
13:56ils nous nourrissent tous les jours.
13:57– Mais est-ce que ça veut dire,
13:59Gaëtan Mélin,
14:00ça monte sur cette année 2025,
14:04est-ce que ça veut dire
14:04que 2026 sera une année inflation ?
14:06Est-ce qu'on peut déjà faire
14:07des prévisions ou pas ?
14:09– Tout va dépendre encore une fois
14:10du résultat
14:11de ces négociations commerciales.
14:12Ce sont elles qui vont déterminer
14:14les prix que vous allez avoir
14:16dans vos supermarchés
14:17pendant toute l'année 2026.
14:19Mais ça va dépendre aussi
14:20de beaucoup de choses.
14:21Ça va dépendre de la météo,
14:22ça va dépendre
14:23de la situation géopolitique,
14:25ça va dépendre
14:26du coût de l'énergie.
14:28Il est difficile aujourd'hui
14:29de dire
14:30à quel niveau
14:32on sera sur tous ces éléments.
14:34Donc oui,
14:35on peut avoir une hausse
14:36qui va continuer,
14:37on peut avoir une hausse
14:38plus modérée,
14:39on peut avoir un emballement.
14:41En revanche,
14:41il ne faut pas s'attendre
14:42à une baisse encore une fois.
14:43On l'avait déjà dit
14:44après le pic de l'inflation,
14:45on ne retrouvera jamais
14:46les prix d'avant la crise
14:48parce qu'encore une fois,
14:49on a eu des salaires
14:50qui ont augmenté
14:51et des coûts de production
14:52qui ont augmenté.
14:52– La consommation,
14:54elle s'annonce comment
14:55pour les fêtes de fin d'année
14:57dans ce contexte
14:58de retour de l'inflation
14:59pour certains produits,
15:00d'incertitude politique ?
15:03Les Français,
15:03regarde ce qui se passe
15:04à l'Assemblée,
15:05se disent
15:05qu'est-ce qu'on va faire
15:06de mon argent ?
15:07Donc dans ce cas-là,
15:08on va moins consommer ?
15:09Vous le sentez comment ?
15:10– Avant de vous répondre,
15:11je voudrais juste dire
15:11que c'est qui le patron ?
15:13Vous fassiez la même chose
15:14avec les dépenses de l'État.
15:16Parce que où va l'argent ?
15:17Ce serait bien
15:17qu'on arrive à faire la même chose
15:18au niveau des dépenses de l'État.
15:20Ça nous permettrait
15:20d'éviter d'augmenter.
15:21– Politiquement,
15:22ce n'est plus qui est le patron,
15:23je peux vous dire.
15:24C'est ça le problème.
15:25Il n'y a plus de patron.
15:26– Et pour répondre
15:27à votre question,
15:28écoutez,
15:28ce que je vais vous dire,
15:29je ne le tiens pas
15:29de statistiques,
15:30je le tiens de ce que je vois
15:31sur le terrain
15:31toute la journée
15:32avec toutes les PME
15:33dans lesquelles je travaille.
15:34Le mois de septembre
15:35a été dégueulasse
15:36d'un point de vue business,
15:38commande,
15:39prise de commande,
15:39chiffre d'affaires,
15:40etc.
15:40Le mois d'octobre
15:41a été pas mal.
15:43Et depuis le début novembre,
15:44on a de nouveau prévu.
15:45– C'est dû à quoi ?
15:46Pourquoi ça s'endentie comme ça ?
15:48– Alors,
15:48si je le savais exactement,
15:50je…
15:50– Oui, c'est simple.
15:51– Je pense que ce qui se passe,
15:52c'est qu'on a tous été effrayés
15:54après la rentrée
15:55par tout ce qui s'est passé
15:56au niveau politique,
15:57l'instabilité.
15:57– Le départ François Bayrou.
15:59– Du coup,
15:59tout le monde a,
15:59notamment les patrons de PME
16:01et puis les gens qui achètent
16:02ont freiné.
16:03Au mois d'octobre,
16:04on s'est dit,
16:04bon, il faut bien
16:05qu'on redémarre.
16:06Et puis le mois d'octobre
16:06était tellement une horreur
16:08d'un point de vue
16:08d'information générale
16:09qu'on a reçu en France
16:11au niveau économique
16:12que je pense que tout le monde
16:13a remis le pied sur le frein.
16:15Donc j'ai bien peur,
16:16encore une fois,
16:16je n'ai pas de boule de cristal,
16:17mais j'ai bien peur
16:17que les fêtes ne soient pas
16:19extraordinaires pour nos commerçants.
16:22Et Dieu sait qu'ils souffrent
16:23en ce moment.
16:23Et quand vous allez
16:24dans les centres-villes
16:24que ce soit de Verdun,
16:26de Lyon ou d'ailleurs,
16:28et que vous voyez
16:28l'état des centres-villes
16:29avec tous ces magasins
16:30qui soit sont vides,
16:31soit ont fermé,
16:32ça fout la trouille.
16:33– D'où les demandes aussi
16:36du mois alors ?
16:38– Oui, on le reçoit
16:39à partir du 15
16:39et effectivement,
16:41c'est plutôt en hausse
16:42et ce n'est jamais
16:43une bonne nouvelle.
16:44– Jamais une bonne nouvelle
16:45pour l'économie
16:46de manière générale.
16:46Merci messieurs, dames.
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