- il y a 59 minutes
Marschall Truchot, du lundi au jeudi de 17h à 19h avec Olivier Truchot & Alain Marschall. Deux heures pour faire un tour complet de l’actualité en présence d’invités pour expliquer et débattre sur les grands sujets qui ont marqué la journée.
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00:00Ça a été la vidéo qui a le plus buzzé sur les réseaux sociaux ce week-end.
00:055 millions de vues déjà pour la vidéo de Rachida Dati en tournée éboueur dans Paris.
00:11La candidate voulait montrer qu'elle faisait de la propreté dans la capitale sa priorité.
00:16Regardez.
00:17Avec moi, la ville sera propre et elle sera tranquille.
00:20Et c'est justement ce qu'attendent les Parisiens.
00:22Ils attendent des résultats et d'efficacité et de l'action.
00:24Ah c'est à vous ? Alors je vais vous la vidéo.
00:32Moi je serai la maire des résultats.
00:39Si les personnes comme moi ne font pas ce boulot-là, il y aurait toutes les maladies du monde.
00:46Si demain je suis maire de Paris, je voudrais que la ville soit propre tout le temps.
00:50Nelly Garnier, bonsoir, vous êtes porte-parole de campagne de Rachida Dati.
00:54Elle s'est inspirée de Donald Trump qui avait fait la même chose ?
00:57Non, en fait, je ne sais pas si vous avez remarqué, mais Rachida Dati, elle est toute la semaine sur le terrain.
01:02Elle fait des vidéos à chaque fois.
01:04Et notamment, ça avait beaucoup marqué parce qu'elle fait beaucoup de vidéos,
01:07parce qu'elle fait du porte-à-porte dans le logement social.
01:09Donc c'est des vidéos qui sont vues.
01:12Après, la question c'est que celle-là, elle a peut-être été plus remarquée que les autres.
01:16Mais comme vous l'avez dit, peut-être parce que la propreté, c'est le sujet d'insatisfaction majeure des Parisiens aujourd'hui.
01:23Et c'est probablement cette thématique qui a fait qu'il y a eu un tel engouement autour de cette vidéo.
01:27Parce que je parlais de Donald Trump, on a les images.
01:30Le président américain avait fait la même chose.
01:32On l'avait vu devant un énorme camion, une veine à ordures au moment de la campagne pour les élections.
01:38Voilà.
01:38Et le camion était siglé Trump.
01:41Là, il n'était pas siglé à Machida Dati.
01:42Pas encore.
01:44Mais même Mathilde Panot l'avait fait d'ailleurs.
01:47Mais même Emmanuel Grégoire qui a critiqué l'exercice, qui est le candidat socialiste, l'avait fait.
01:54En réalité, quand on est élu de Paris, on a le droit de venir voir comment fonctionnent les services publics
02:00ou les délégations de services publics.
02:01Elle le savait déjà, j'imagine.
02:02Non mais nous, on ne sait pas tout déjà.
02:05On est tous les jours sur le terrain.
02:06On y va, on va montrer aux Parisiens comment ça fonctionne.
02:08Et vous savez, la propreté, c'est un enjeu...
02:10C'est du buzz, c'est de la com'.
02:12Mais tout ce qu'on fait, c'est montrer aux Parisiens comment va Paris et leur apporter des solutions.
02:15Les Parisiens, ils le savent au niveau de la propreté.
02:17La question est de savoir si c'est de la bonne com'.
02:19Oui, mais là, elle fait cette vidéo pour leur apporter des solutions.
02:21Parce que les Parisiens, ce qu'ils ne savent pas, c'est que Paris peut être propre.
02:24Parce qu'ils ont eu pendant des années, un exécutif qui leur a dit
02:28« En fait, Paris est sale, on ne peut rien y faire ».
02:30D'ailleurs, qu'ils disaient même « Paris est sale parce que les Parisiens sont sales ».
02:36C'est mal organisé parce que le nettoyage est mal organisé.
02:38Et Paris peut être propre.
02:40Et c'est vraiment ça qu'on veut dire aux Parisiens, ça peut changer.
02:42Raphaël, Rémi Leleu, c'est de la bonne com' ou de la mauvaise com' ?
02:46C'est de la com'.
02:47Après, c'est la communication de Rachida Dati.
02:49Je lui reconnais que ça mobilise ses troupes et que c'est beaucoup vu.
02:52Très honnêtement, moi, j'ai découvert les images avec vous
02:54parce que j'ai essayé d'éviter la vidéo pendant tout le week-end.
02:58Parce que je ressens très fort cette fatigue informationnelle
03:02et cet aspect très artificiel, en fait.
03:04J'entends les arguments de Nelly Garnier.
03:08Il n'y a pas avec la propreté à Paris ?
03:10Il y a toujours un problème avec la propreté en ville.
03:12Ça reste l'un des grands enjeux des compétences municipales.
03:14Et on a fait beaucoup pour que ça change.
03:16On a fait beaucoup pour améliorer les conditions de travail.
03:18Puis d'ailleurs, je ris quand même d'entendre que l'exécutif nord-parisien
03:23n'aurait rien fait à ce sujet.
03:24Moi, j'ai un souvenir.
03:25On avait dû organiser une cellule de crise sur la propreté parisienne
03:28pendant la grève des ébouveurs en 2023.
03:30Parce qu'on était face à un dilemme.
03:32C'est vrai que les conditions de travail des ébouveurs sont extrêmement difficiles.
03:35D'ailleurs, ça affecte même leur espérance de vie.
03:37Et donc, on n'allait pas casser la grève des ébouveurs à Paris.
03:40Et néanmoins, on avait un sujet sur comment on allait faire
03:42pour assurer un minimum la propreté dans la ville à ce moment-là.
03:46Et pendant cette grève, pour le coup, les élus de Changer Paris
03:48avaient fait un grand communiqué de presse en disant
03:49qu'ils refuseraient de participer à cette cellule de crise
03:51et refuseraient de participer à cette continuité du service public.
03:54Donc, la propreté à Paris, c'est un sujet.
03:57La manière dont Rachida Dati la met en scène,
04:00je la trouve extrêmement artificielle.
04:01– Mais le candidat écologiste, David Béliard, ne ferait pas ça ?
04:04– Je n'espère pas, en tout cas, je ne lui conseille pas.
04:07– La maire du 12e l'a fait.
04:08– La maire du 12e ?
04:09– La maire du 12e arrondissement l'a fait, même en talons hauts,
04:12comme elle aime faire.
04:12Elle est montée à l'arrière d'un camion poubelle.
04:15En fait, quasiment tous les élus de Paris l'ont fait.
04:18– On fait la part de faire une remarque sur l'habillement des femmes.
04:20Pardon, on se tutoie dans la vie quotidienne.
04:22– Philippe, il n'hésitait pas ici.
04:23– Non, mais parce que j'ai vu hier soir,
04:24il y avait une remarque sur les chaussures de Rachida Dati dans cet exercice.
04:28– Non, mais pour le coup, que chacun et chacune le fassent tout au long du mandat,
04:31on a des réunions de terrain avec les services, etc.
04:34Mais là, on est dans la campagne.
04:35– On est bien d'accord que c'est de la campagne.
04:36– Philippe Moreau-Chevrolet, est-ce que c'est une bonne séquence pour Rachida Dati ?
04:40C'est vrai que tout le monde en parle.
04:40– Déjà, oui, c'est une bonne séquence, puisque tout le monde en parle.
04:43Et puis on est en campagne.
04:45Et pour la première fois, les Parisiens vont pouvoir voter directement
04:47pour un candidat ou une candidate.
04:48Donc il y a quelque chose de vraiment légitime.
04:51Cette fois, contrairement aux élections précédentes,
04:52à jouer à la carte personnelle.
04:54Et puis c'est Rachida Dati.
04:55C'est un personnage populiste, comme on connaît.
04:57C'est un personnage qui aime bien...
04:58– Ça aspire de Trump ?
04:59– Oui, c'est du Trump.
05:00C'est aussi du Pécresse, pour rendre justice à celle qu'il a fait peut-être en premier,
05:04je crois.
05:04– Qui est populiste aussi ?
05:05– Oui, c'est une communication populiste.
05:07– Tout le monde est populiste, alors il est où, Philippe Moreau-Chevrolet ?
05:09– Ça va un point plus loin, c'est de s'habiller,
05:12et un peu comme l'a fait Trump, on s'habille avec le gilet jaune.
05:15Et ce qui est populiste, c'est...
05:16– Pardon, mais tous les responsables politiques, c'est une obligation.
05:18– Oui, mais quand il visait le gilet jaune de cette manière-là,
05:20c'est quand même très symbolique de ce que Trump a fait il y a très peu de temps.
05:23– Le président Macron s'est habillé aussi en militaire.
05:25– Oui, alors il n'a pas beaucoup fait,
05:27parce que les militaires n'aiment pas beaucoup ça.
05:28Les militaires, ils appellent ça jouer à la poupée Barbie.
05:30Ils n'aiment pas du tout qu'on mette leur uniforme.
05:32Donc il ne faut pas le faire, mon conseil.
05:34– Mais là, c'est un enjeu de sécurité.
05:35– Là, il y a quelque chose qui est un peu plus intéressant.
05:38Pour moi, c'est de la communication qui rentre dans la catégorie populiste,
05:40parce qu'on va jouer à les boueurs pendant une demi-heure,
05:45et au Reaper maintenant, on dit,
05:46et on va incarner ça pendant une demi-heure,
05:48puis après on passe à autre chose, et c'est des images fortes.
05:50Et au fond, on cherche moins de contenu que les images.
05:53Trump avait fait ça parce que les démocrates
05:55avaient qualifié ses électeurs de garbage,
05:57de poubelle, de détritue.
05:59Donc il avait rebondi dessus assez habilement.
06:01Il y avait un message qui était un peu plus fort.
06:03– Mais 5 millions de vues, ça fait gagner des voix
06:06pour March prochain ?
06:08– Ça ne fait pas 7 millions de voix, heureusement.
06:10– Non, 5 millions de voix, est-ce que ça fait gagner des voix ?
06:13– Je trouve que c'est un match inégal, je vais vous dire.
06:14Emmanuel Grégoire, si on prend Emmanuel Grégoire.
06:16– Quelqu'un dit à socialiste.
06:17– Voilà, vous êtes obligés de le préciser, il est moins connu.
06:19– Je pense que ceux qui ne suivent pas Paris ne le connaissent pas.
06:22– Il est moins connu.
06:22Il est moins connu que Rachida Dati part avec ce déficit de notoriété.
06:26Si en plus, elle, elle se met à faire ça de manière industrielle,
06:29ce qu'elle est complètement capable de faire,
06:30le match va être vite inégal.
06:31Maintenant, je rappellerai qu'Emmanuel Grégoire
06:33a fait une vidéo beaucoup moins vue
06:34pendant la marche des Teckels avec les chiens
06:37pour dire qu'on aime bien les animaux.
06:39– Mais ça a moins bien marché.
06:41– Ça a moins bien marché que Rachida Dati.
06:43– Elle va continuer.
06:44– Il dit populiste, mais quand on regarde Rachida Dati,
06:48moi je dirais que c'est plutôt quelqu'un de populaire.
06:50Parce qu'on ne peut pas l'enlever.
06:52Non, mais il y a une chose qu'on ne peut pas enlever à Rachida Dati,
06:54c'est qu'il y a peu d'hommes ou de femmes politiques
06:56qui parlent à tout le monde.
06:58Les gens voteront ou non.
06:59– Qui connaissent, qui la connaissent.
07:00– Qui la connaissent.
07:01– Qui connaissent son parcours, son destin.
07:04Parce qu'elle a quand même une histoire incroyable,
07:06qu'on soit d'accord ou pas avec elle.
07:07Et quand je regardais un petit peu avant cette émission,
07:10la dernière étude d'opinion qui a été faite justement
07:11sur les municipales à Paris, réalisée par l'Institut IFOP
07:14il y a une quinzaine de jours,
07:16elle est créditée dans l'hypothèse qui est le cas actuellement
07:18avec une candidature séparée de Pierre-Yves Bournazel de 26%.
07:22– Et bien on voit que finalement, quelles que soient les études d'opinion,
07:27selon les classes sociales, elle a quasiment le même nombre de voix.
07:31Selon l'âge, regardez, 22% chez les moins de 35 ans, 28% chez les plus de 35 ans,
07:35femmes, hommes, 26%, 25%, 26% des CSP+, qui voteraient pour elle,
07:4027% des catégories intermédiaires, 19% des catégories populaires.
07:44Donc il n'y a pas d'énorme fossé parce qu'effectivement, elle a cette capacité
07:47qui est de parler finalement à la fois à ses électeurs du 7e,
07:50mais aussi à des quartiers plus populaires.
07:51– Ça veut dire qu'elle va continuer, on va bientôt voir Rachel Letty
07:54en policière municipale ?
07:56– Non mais déjà, j'ai envie de dire une chose qui est très importante,
07:59c'est que Paris, c'est une ville qui a été très fracturée
08:01et c'est une ville où on a monté tout le monde les uns contre les autres.
08:04On a fait la semaine dernière des annonces sur la mobilité.
08:07– Qui les a montés les uns contre les autres ?
08:08– La ville, quand on a dit…
08:10– Mais la ville, c'est qui la ville ?
08:11– La ville, c'est la majorité actuelle, Anne Hidalgo, Emmanuel Grégoire
08:14et tous ses héritiers.
08:15– Quand on fait des annonces sur la mobilité, quand vous regardez,
08:18ce qu'on dit, c'est que nous, on veut apaiser l'espace public
08:21et on ne dit pas la bagnole, c'est bien et les vélos, on ne les aime pas.
08:25On dit voilà, on veut faire une place à chacun,
08:27on veut parce que notre rôle de maire, c'est d'organiser,
08:31de donner une place à chacun dans son pouvoir et de le faire.
08:31– C'est tellement que vous dites ça parce que pourtant,
08:33HLT est plutôt l'image d'une femme assez clivante politiquement.
08:36– Oui, mais regardez, c'est bien dit, c'est la seule qui peut aller
08:39dans le 1er arrondissement et dans le 20e arrondissement,
08:41c'est la seule qui peut faire les messes dans le 7e arrondissement
08:43et se retrouver à aller voir les gens qui sont dépendants du crack
08:47comme elle l'a fait dans le tunnel des Halles,
08:48elle en a d'ailleurs également fait une vidéo qui a fait beaucoup parler
08:51parce que beaucoup de gens ne savaient même pas que ça existait
08:53et elle va partout et elle montre les problèmes,
08:56elle montre ce qui va bien et nous étions boulevardnés…
08:58– Donc ça va au-delà de la com', c'est ce que vous dites ?
08:59– Nous étions boulevardnés dans le 18e arrondissement,
09:01on va dans le parc social et on montre ce que c'est que la réalité du parc social
09:04parce que cette mairie qui s'enorgueillit du parc social,
09:06la réalité, c'est des communs complètement délabrés,
09:09c'est des ascenseurs en panne,
09:11ce sont des gens qui sont entourés par de la vente à la sauvette
09:14et de l'insécurité, de la prostitution dans la rue, du trafic de drogue,
09:17non mais ce qu'on montre à travers les vidéos,
09:19c'est montrer la réalité de Paris.
09:21Ce soir, je peux vous le dire, ce soir on en sort une,
09:24j'étais avec elle sur le terrain,
09:25on était à Marx-Dormois-la-Chapelle,
09:28dans un quartier où il n'y avait que des hommes sur les trottoirs
09:31et toutes les femmes que nous avons rencontrées nous ont dit
09:34c'est un quartier où on n'ose plus circuler
09:35et nous avons été voir des femmes qui travaillent dans les commerces,
09:40il y en a un certain nombre, un nombre important même,
09:43qui ont été agressées sexuellement, c'est la réalité.
09:46Et la réalité, c'est qu'on va le montrer,
09:48il y a des quartiers de Paris où les femmes ne sont pas en sécurité.
09:51Et ça, c'est important de le dire.
09:52– Très court, ce qui est intéressant,
09:53c'est que ce qu'on voit dans cette campagne municipale à Paris,
09:55c'est peut-être les prémices de ce qu'on va voir dans la campagne présidentielle,
09:58c'est-à-dire effectivement une communication qui va se faire
10:00par des vidéos comme ça sur les réseaux sociaux,
10:02à fond, ce qu'on a vu effectivement notamment aux Etats-Unis.
10:04– Avant de vous donner la parole, Raphaël,
10:06justement sur cet aspect réseaux sociaux,
10:09c'est-à-dire que maintenant, il faut faire des vidéos-chocs,
10:11c'est ça qui marche plus que les meetings ou les grands discours ?
10:14– Il faut faire les deux, mais ce qui marche le mieux, c'est les vidéos,
10:16c'est l'incarnation et c'est la mise en scène.
10:18C'est là où les candidats comme Emmanuel Grégoire
10:20sont désavantagés par rapport à des candidats comme Rachel Adati.
10:23Ou si on prend un autre candidat de droite, Bournazel,
10:25Pierre-Yves Bournazel aussi, il est désavantagé dans cette course-là.
10:28Regardez, il a lancé une campagne aussi sur la propreté,
10:30un article dans Le Parisien.
10:31En face, vous avez une vidéo avec 7 millions de vues,
10:33qui gagne à l'applaudimètre, c'est la vidéo.
10:35Donc oui, c'est le nouveau format de communication.
10:37– Il va falloir s'y mettre du côté des écologistes, Raphaël Rémi-Léleux.
10:40– Je pense que ça pose une question ultra importante,
10:42c'est est-ce qu'on gagne à l'applaudimètre ?
10:44Est-ce qu'on fait de la politique à l'applaudimètre ?
10:46– Il faut être vu quand même.
10:48– Bien sûr, il faut être vu, mais j'ai aussi…
10:50– Ce qui marche, juste une seconde, ce qui marche, c'est de saturer l'espace.
10:52– Alors, ça, on peut se dire que pour une campagne,
10:54mais par ailleurs, les campagnes municipales,
10:55il va y en avoir plus de 30 000 partout en France dans quelques semaines.
10:58Donc, au bout d'un moment, ce ne sera pas juste Rachida Dati,
11:00parce qu'elle est connue, parce qu'elle peut facilement avoir en notoriété.
11:03– Il y a des villes plus problématiques que d'autres, c'est pour ça.
11:05– Bien sûr, mais en fait, cette question de la mise en scène du terrain,
11:10la mise en scène de ce qui va ou de ce qui ne va pas,
11:12il y a un côté artificiel qui, moi, je le crois profondément,
11:16ne plaît plus aux gens.
11:17On se sent beaucoup trop éloigné de ce qui se passe très long.
11:19– Vous dites regarder les programmes, quoi, en fait, c'est ça.
11:21– Non, mais regarder le programme et puis regarder le travail fait au quotidien.
11:24Le fait d'aller dans tel ou tel quartier pour tourner une vidéo,
11:27Marc Zormoy, j'y ai vécu pendant deux ans.
11:29Le fait d'aller dans le terrain…
11:30– Et alors, Marc Zormoy, il n'y a pas de problème des hommes qui occupent le trottoir ?
11:33– Mais par exemple, c'est ça où là, pour le coup, je fais mon boulot d'élu,
11:36je fais mon boulot de féministe, je fais mon boulot de conseillère de Paris.
11:39Moi, ce que je demande, c'est à la préfecture de police
11:41de nous donner des chiffres précis sur les agressions sexuelles de femmes
11:44dans l'espace public à Paris de manière régulière
11:47pour qu'on puisse avoir des dispositifs
11:48et pas juste des vidéos qui vont, en effet, faire du bruit.
11:52Et en fait, saturer comme ça l'espace de bruit, de bruit, de bruit,
11:55je pense qu'on court un vrai risque
11:57qui, pour le coup, est le risque qu'on en court
11:59dès lors qu'il y a des campagnes populistes,
12:00c'est qu'on va aggraver la rupture
12:02entre les citoyens, les citoyennes et les politiques.
12:04– Au contraire, on peut peut-être intéresser des jeunes,
12:07notamment sur les réseaux sociaux,
12:08toucher des gens qui ne sont pas forcément concernés.
12:11– Bien sûr, mais il ne faut pas que ce soit une bulle qui éclate.
12:13– Il y a des gens qui vont être surpris de voir Rachida Dati.
12:15– Non, mais les jeunes s'informent plus aujourd'hui sur TikTok
12:17que sur les chaînes d'info.
12:18– C'est l'un des principaux problèmes, c'est que les gens
12:20n'ont plus cherché leur info.
12:21Alors, il y a deux catégories d'électeurs,
12:22les électeurs âgés, ils regardent la télé,
12:23ils s'informent dans les médias.
12:25Les électeurs les plus jeunes, c'est plutôt TikTok, oui.
12:26Donc, sur cette catégorie d'électeurs,
12:28elle va forcément s'assurer.
12:29– La France Insoumise est d'ailleurs très présente
12:31sur ces réseaux, depuis toujours.
12:33– On a deux candidats assez forts au niveau populisme,
12:36c'est Dati et Shikiru qui sont dans des candidats…
12:37– Mais vous dites populiste,
12:38et ça donne toujours l'impression que vous excluez, finalement.
12:40Il y aurait les candidats présentables
12:43et puis les autres qui seraient populistes.
12:44– Non, c'est pas présentable.
12:45– Non, mais Anne Hidalgo, quand elle est sur un vélo,
12:47est-ce qu'elle est populiste ou pas ?
12:48Parce qu'elle ne fait jamais de vélo.
12:49– Non, elle ne fait jamais de vélo.
12:50– Bon, ben voilà.
12:51– Et pourtant, elle se photographie à vélo.
12:53Donc, est-ce qu'elle est populiste ?
12:54Non, on ne dirait pas qu'elle est populiste.
12:56– Non, mais c'est un style qui consiste à saturer l'espace
12:58par des vidéos-chocs qui n'ont pas forcément de messages de fond.
13:01– On a un message, vous les donne,
13:02je vous donne toutes les propositions sur la propreté.
13:04– Oui, mais on sature les propositions dans la vidéo.
13:06– Et ce n'est pas une vidéo programmatique.
13:08– Il n'y en a aucune dans la vidéo.
13:15Il y a la modernisation des outils.
13:17Il y a comment on traite les agents,
13:18parce que vous savez que c'est une des directions,
13:20il y a le plus d'absentéisme parce qu'ils sont très mal managés.
13:23Vous savez qu'il y a la question d'avoir des brigades
13:25d'intervention de propreté quand il y a des lieux de points noirs.
13:28Vous savez qu'il y a la question de la prolifération des rats.
13:30Et la prolifération des rats, vous avez vos alliés,
13:32et tu es écologiste, vous avez vos alliés animalistes
13:36qui ne veulent pas qu'on lutte contre la prolifération des rats.
13:39Et vous avez, c'est un très bon témoignage,
13:40vous avez même un agent de la propreté,
13:42parce qu'on les voit, ils mettent les mains pour changer les sacs,
13:44qui dit « j'ai peur de me faire mordre ».
13:46Il a quand même fallu que l'académie de médecine
13:49donne un avis pour rappeler qu'il y avait un enjeu sanitaire
13:52avec la prolifération des rats.
13:53– C'est de l'émotionnel, elle n'est pas en train de proposer un programme.
13:55– Bien sûr que si.
13:56– On n'a aucune idée de la façon dont elle veut résoudre ça, on est d'accord.
13:58– On a un programme, c'est de l'agent sur le terrain,
14:01c'est de l'organisation, c'est de la modernisation de la collègue.
14:03– C'est trop tôt pour les municipales, là, c'est dans plus de 100 jours.
14:06– Prenez un autre exemple, si vous prenez un débat entre Glucksmann et Zemmour, par exemple.
14:10– Un débat qui a été compliqué pour Glucksmann, visiblement.
14:12– Glucksmann est sur le fond et Zemmour est sur l'émotion.
14:15– Non mais je ne peux pas laisser dire que…
14:17– Lui-même Glucksmann a dit qu'il n'avait pas fait de suffisantes propositions.
14:20– Non mais au moment où on aborde le sujet des propositions,
14:25que j'essaie d'aborder le sujet des propositions,
14:27vous dites « circulez, il n'y a rien à voir, vous êtes populiste ».
14:29C'est une manière de jeter l'anathème et de dire
14:31« je ne cherche pas à comprendre ».
14:33– On dit juste que ce type de communication est populiste.
14:33– Vous n'écoutez pas les propositions sur le fond, on peut en discuter.
14:37D'ailleurs ça fait plusieurs semaines qu'on traque propreté avec toutes nos propositions.
14:40– Mais moi mon point c'est que si vos adversaires ne se battent pas à armes égales,
14:44pour des raisons de principe principalement, ils vont perdre.
14:46– Donc ce que vous dites, c'est celui qui aura saturé l'espace,
14:49qui aura le plus fait parler de lui, arrivera déjà avec un net avantage au moment du scrutin.
14:52– Oui bien sûr, c'est comme ça que ça se passe aujourd'hui,
14:53c'est très difficile à admettre mais c'est comme ça.
14:55– Merci, merci à tous, au revoir.
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