USA Today : Fed, une baisse de taux toujours possible, par John Plassard - 21/11 - Vidéo Dailymotion

BFM Business

Ce vendredi 21 novembre, dans sa chronique USA Today, John Plassard, associé, responsable de la stratégie d'investissement de Cité Gestion, s'est penché sur l'impact sur les marchés d'une possible baisse des taux de la Fed, l'important retournement de séance de Nvidia, la crainte de Sam Altman concernant une possible offensive de la part de Google, et le pas historique de Walmart vers le Nasdaq. Cette chronique est à voir ou écouter du lundi au vendredi dans l'émission BFM Bourse présentée par Guillaume Sommerer sur BFM Business.

Transcript

00:00C'est l'ouverture des marchés américains, l'ouverture de BFM Bourse jusqu'à 18h et de Wall Street simultanément.

00:08Bienvenue à tous, on est ravis de vous retrouver pour quasiment 3h ensemble.

00:12Il est donc 9h30 passé de 2 minutes aux Etats-Unis, c'est l'ouverture de Wall Street.

00:16Notre Dream Team, John Plassard pour Cité Gestion est avec nous. Bonjour John.

00:20Bonjour Guillaume.

00:21On vous retrouve à nouveau dans vos bureaux, vous étiez avec nous hier en plateau à Paris.

00:24Oui ici John, on va voir comment Wall Street ouvre dans un instant avec Antoine bien sûr aussi en fil rouge.

00:30Bonjour Antoine.

00:31Bonjour Guillaume.

00:32Comment se passe cette ouverture des marchés US ?

00:34Si la Fed remet 100 dollars dans la machine, il n'y a pas de raison que les marchés ne se redressent pas.

00:40Alors c'est vrai qu'on a eu une séance extraordinaire hier, on va y revenir d'ailleurs avec John Plassard.

00:45Mais aujourd'hui le maître mot c'est l'optimisme.

00:47Alors que John Williams, le président de la Fed régionale de New York, dit qu'il y a encore un petit peu d'espace pour une baisse des taux en décembre.

00:55Du coup les probabilités remontent et ça, ça donne de l'oxygène à Wall Street avec un Nasdaq qui gagne 0,41% à 22 170 points.

01:03Plus 0,53% pour le Dow Jones, 45 992.

01:06Plus 0,42% pour le S&P 500, 6565.

01:10La volatilité redescend un petit peu.

01:12On est du côté des 25 points sur l'indice VIX mais on était bien au-delà des 27 encore ce matin.

01:16Le CAC 40 lui a beaucoup de mal à se décider et alors vraiment on a un grand contraste entre l'indice parisien qui gagne 0,04% à 7 984 points

01:26qui surperforme singulièrement l'Europe boursière.

01:29Mais à côté de ça on a un Euronext Tech Leaders qui lui perd 1,9% forte baisse.

01:33C'est très impressionnant la façon dont le marché est en train de réagir et donc un membre de la Fed.

01:38John Williams, président de la Fed de New York, qui estime qu'il reste de la place pour une baisse de taux.

01:41John, on vous retrouve, ça a un impact immédiat sur les indices et sur la façon dont le marché probabilise la baisse de taux du mois de décembre.

01:49Oui, tout à fait.

01:50Ce qui est intéressant de regarder, c'est que vous avez un autre membre de la Fed, ça s'appelle Michael Barr,

01:55qui a dit exactement le contraire.

01:57Mais là, on a l'impression que toutes ces séances de baisse, qu'on a envie de voir le verre à moitié plein.

02:03John Williams, qui est le président de la Fed de New York, a dit que c'était possible à court terme.

02:08Alors, qu'est-ce que veut dire court terme ?

02:10Alors, nous, on anticipe, le consensus anticipe que c'est décembre,

02:14mais il a rajouté en disant qu'actuellement, la politique monétaire est modérément restrictive.

02:22Il dit aussi, et ça, c'est le contraire que ce que dit son collègue Michael Barr,

02:28il dit que l'inflation montre des signes d'apaisement,

02:32mais que d'un autre côté, vous avez le marché de l'emploi qui continue de se refroidir.

02:36Vous vous souvenez, on en a parlé en plateau hier ensemble, Guillaume,

02:40le taux de chômage américain pour le mois de septembre est monté à 4,4%.

02:46C'est le plus haut depuis 2021.

02:49Donc, on voit qu'il y a quelques tensions sur l'emploi américain.

02:53Et vous l'avez dit, Antoine l'a dit, dès qu'il a prononcé ses mots,

03:00sur le court terme, il pourrait avoir une baisse de taux.

03:02On a vu les estimations qui se remontaient.

03:04Alors, évidemment, il y a d'autres questions qui lui étaient posées,

03:08notamment sur les tarifs douaniers et l'impact sur l'inflation.

03:12Et il a dit qu'effectivement, il y avait de l'impact.

03:15Ça avait ajouté entre 0,5 et 0,75 points à l'inflation,

03:19mais qu'il n'observait pas de second tour de l'inflation qui était lié au prix.

03:24Donc ça, c'est très, très positif.

03:27Donc effectivement, qu'est-ce qu'il faut maintenant ?

03:29C'est trouver un équilibre entre l'inflation qui se serait stabilisée, selon lui,

03:34et d'un autre côté, un marché du travail qui ne va pas très bien.

03:37Donc là, c'est très, très compliqué.

03:39Effectivement, on est proche des 70% de chances d'une baisse de taux en décembre,

03:45mais ça peut changer très, très rapidement.

03:47C'est fou parce qu'il aura suffi donc que John Williams,

03:49le président de la fête de New York, parle d'une baisse de taux en décembre

03:51pour que la probabilité vue par les marchés,

03:53l'outil FedWall, je passe de 43 à 74% de probas.

03:57À l'instant, 74%.

03:59Les marchés y croient à nouveau la baisse de taux du mois de décembre.

04:01Mais vous le disiez, ça peut rebaisser aussi vite que c'est remonté d'un coup.

04:04La séance d'hier était dingue d'ailleurs, John.

04:06À quel point le marché est capable de changer d'avis en quelques minutes à peine

04:11alors qu'NVIDIA avait publié des résultats, des perspectives incroyables.

04:14Les stratosphériques, Wall Street, hier, a terminé en baisse.

04:16Comment vous expliquez ce qui s'est passé hier ?

04:18Il faut juste rappeler une statistique absolument forte.

04:21C'est le plus grand retournement intraday,

04:24donc dans une journée, dans une séance,

04:26depuis avril avec un S&P 500

04:28qui a basculé de plus 1,5 à moins 1,5.

04:31Donc c'était absolument incroyable.

04:32Alors il y a plusieurs explications.

04:34La première explication, c'est qu'on a eu des tensions sur les CDS,

04:39sur les probabilités,

04:41où c'est les probabilités de défauts d'ORAC qui avaient monté.

04:47Donc les gens se protègent contre ces probabilités de défauts.

04:51Ça, c'était la première chose.

04:52La deuxième chose, et c'est une explication que j'ai lue

04:55dans les journaux américains ce matin,

04:57c'est un emballement des flux cités,

05:00c'est systématique, des robots,

05:06puisqu'on parle beaucoup de robots d'intelligence artificielle,

05:08qui ont joué un rôle clé sur les flux.

05:12Et puis après, on l'a dit,

05:14quelques interrogations qui sont toujours les mêmes

05:17sur la valorisation des entreprises

05:20qui sont liées à l'intelligence artificielle,

05:23le fait que Nvidia, en publiant des résultats extraordinaires hier,

05:27nous a quand même dit qu'ils étaient quasiment dépendants de 4 clients,

05:32puisque 61% de leur chiffre d'affaires dépend de 4 clients,

05:37dont on ne connaît pas les noms, mais on les imagine, les plus grands.

05:40Donc on est dans une situation un peu compliquée.

05:44Et on a vu aussi que les anticipations hier,

05:48comme vous venez de le dire, Guillaume,

05:49de baisse de taux qui était en dessous de 40% pour la Fed,

05:53eh bien, amenait aussi de la grisaille à ce terrain.

05:58Effectivement, et on le voyait ensemble,

05:59on était ensemble hier après-midi,

06:00on voyait déjà l'ouverture à Wall Street,

06:02oui, en belle hausse,

06:02mais peut-être pas à la hauteur des résultats d'Nvidia,

06:05ça sentait déjà le roussi, quoi.

06:06La hausse était là, mais elle était un peu décevante,

06:08l'ampleur de la hausse d'Nvidia.

06:09Et du coup, le titre s'est complètement dégonflé,

06:11il a terminé à moins 3.

06:12Et figurez-vous que cette baisse d'Nvidia se poursuit aujourd'hui.

06:16Le titre perd encore, à l'instant, un peu plus d'un pour cent.

06:19Parce que c'est vrai que dans la tech américaine,

06:20les doutes sont toujours là, malgré effectivement les résultats brillants d'Nvidia.

06:24Par exemple, d'après le site The Information,

06:27Sam Atman, le patron d'OpenAI,

06:29crainte une offensive,

06:30une offensive celle dans l'IA de Google,

06:33qui viendrait peut-être mettre en difficulté OpenAI, John.

06:37Oui, parce qu'on voit, Google,

06:40si vous allumez votre moteur de recherche,

06:43Google accélère sa stratégie d'intelligence artificielle

06:46beaucoup plus agressif que prévu,

06:49beaucoup plus agressif que ce que pensait Sam Atman,

06:52avec une intégration généralisée de Gemini dans Search.

06:57C'est assez incroyable.

06:58Ces derniers jours même,

07:00il y a des propositions qui viennent en premier plan.

07:03Et là, on voit qu'effectivement,

07:05Google est un candidat potentiel

07:09à concurrencer ChatGPT notamment.

07:13Et on a ici les perspectives

07:16d'un rattrapage technologique extrêmement rapide de Google

07:20qui remet potentiellement en question

07:23la capacité d'OpenAI

07:24de maintenir ce leadership

07:26au même titre que Nvidia dans les puces.

07:30Donc effectivement, plus il y a de doutes,

07:32plus les marchés craignent

07:35qu'on a aussi une bulle sur OpenAI

07:39et sur les investissements dans OpenAI.

07:41– Effectivement.

07:42Alors on a donc ces grands géants de la tech américaine

07:44encore en petite baisse aujourd'hui.

07:45Nvidia poursuit son repli,

07:47moins 2% encore aujourd'hui Nvidia,

07:49moins 2 à l'instant Nvidia.

07:50On a AMD qui perd encore 1%,

07:52Broadcom moins 1 également.

07:53Le Nasdaq reste néanmoins

07:54très légère hausse de 0,2%.

07:56Le S&P 500, lui,

07:57après 10 minutes de cotation,

07:58gagne péniblement après la baisse d'hier,

08:00péniblement 0,3%.

08:02On sent le marché encore marqué au fer rouge

08:04par ce qui s'est passé tous ces derniers jours.

08:06Et puis dans quelques jours en plus,

08:08viendra l'heure de vérité,

08:09la consommation américaine,

08:10le lancement des fêtes de fin d'année.

08:12Ça démarre à vendredi prochain avec le Black Friday

08:14et il s'annonce manifestement ce Black Friday,

08:16John, très très moyen.

08:18Et dans ce contexte un peu morose pour la distribution,

08:20Walmart, hier, un coup de génie ou pas ?

08:22Walmart a annoncé qu'il fallait désormais

08:24non plus le considérer comme juste un distributeur,

08:26mais aussi comme une valeur tech.

08:28Le titre a pris 6% hier.

08:30Est-ce que c'est un coup de génie en matière de communication ?

08:33Oui, clairement.

08:34Mais bon, on sait que Walmart,

08:36c'est une vieille entreprise familiale,

08:39on le répète,

08:40même si c'est le plus grand employeur aux États-Unis.

08:42Eh bien, on a vu dans les résultats de Walmart hier

08:46que les résultats étaient au-delà de Home Depot

08:49et aussi de Target qui n'avaient plus eu leurs résultats

08:52en début de semaine.

08:53Et là, effectivement, vous l'avez dit,

08:55c'est une surprise.

08:56Ça renforce le fait que Walmart arrive sur le Nasdaq.

09:01Ça renforce le fait que Walmart sont aussi devenus

09:05un acteur technologique.

09:07Pourquoi ?

09:08Parce que la plateforme, notamment sur Internet,

09:12où vous pouvez faire des commandes, des précommandes, etc.,

09:15eh bien, elle est en train d'exploser.

09:18Et on voit que c'est eux qui capturent le trafic sur Internet

09:24et aussi le trafic dans les magasins.

09:27On sait que Walmart s'attend, dans une semaine,

09:31à avoir pas mal de commandes,

09:33mais sur les produits qui sont à bas coût,

09:36contrairement à ce qu'on avait eu les autres années.

09:39Donc, on voit effectivement que cette économie en cas,

09:42c'est-à-dire la classe moyenne et la classe pauvre,

09:45eh bien, devient encore plus pauvre

09:47que ce qu'elle n'était avant.

09:50Et au lieu d'aller chez Target, ils vont chez Walmart.

09:53Merci, John Plassard avec nous.

09:55Walmart qui hier prenait 6%, ça continue ?

09:58Plus 0,5% encore aujourd'hui.

09:59Oui.

10:00Coup de com' plutôt réussi quand même.

10:01Merci, John, de nous avoir accompagné.

10:02C'est Cité Gestion pour l'ouverture des marchés américains

10:04chaque après-midi.

10:05Merci.

10:06Merci.

10:07Merci.

10:08Merci.

10:09Merci.

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