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  • il y a 1 jour
Retrouvez le débrief de l'actu du jeudi 20 novembre dans l'émission Good Morning Business, présentée par Laure Closier. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.

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Transcription
00:00BFM Business et RMC Live présente la matinale de l'économie.
00:07Good morning business.
00:108h46 sur BFM Business et sur RMC Live.
00:12Notre invité c'est Romain Rivaton, le président de Stone Hall et Essayiste.
00:15On débriefe l'actualité du jour et donc revend cette bulle de l'intelligence artificielle.
00:20Jensen Wang de Nvidia nous dit ce matin après la publication de ses résultats,
00:23non franchement moi je la vois pas cette bulle.
00:25Surtout résultat incroyable, 57 milliards de revenus, quasiment 32 milliards de net profit.
00:32C'est des chiffres qui sont quand même totalement astronomiques.
00:35Sur un trimestre.
00:35Sur un trimestre, trois mois.
00:37Alors après les résultats de Nvidia, ils sont une photographie du passé
00:41puisque c'est les commandes de puces et la question toujours avec la bulle de l'IA,
00:45la bulle de l'IA elle s'arrête au moment où on voit que la nouvelle génération des modèles
00:50n'est pas à la hauteur des investissements.
00:51Parce qu'une fois qu'on se rend compte que les puces Nvidia, on a besoin pour faire l'entraînement des modèles.
00:56Faire tourner les modèles, on sait les faire tourner sur des puces beaucoup moins chères,
01:01beaucoup plus simples, des puces d'AMD, les TPU de Google et donc les Traniums d'Amazon.
01:09Et donc on voit bien qu'aujourd'hui ça ne tient que parce qu'il y a la promesse
01:13qu'on va entraîner des modèles plus puissants, plus intelligents.
01:16Et donc il faut des puces plus puissantes pour les entraîner.
01:18Mais le jour où ça, ça s'arrête, ça se traduira dans les chiffres de Nvidia six mois plus tard.
01:22Donc c'est là où c'est une photographie un tout petit peu du passé.
01:25Mais cette question de la bulle qu'on se posait hier, notamment avec l'endogamie,
01:29on voit on a ce graph sur RMC Life où chacun investit dans l'autre, dans ses clients,
01:34on investit dans la même chose.
01:37Est-ce qu'à un moment donné, ce n'est pas de là que va venir le problème en fait ?
01:40Si, si, c'est là où la question se pose.
01:42Il vous manque CoreWeave sur la slide.
01:44CoreWeave, c'est l'hyperscaler des datacenters d'entraînement d'IA,
01:49dont Nvidia et Actionnaire, qui achètent des puces Nvidia.
01:52Et donc évidemment, on a quand même ce sujet-là.
01:56Il est certain que ça va venir...
01:58La question est-ce que, encore une fois, si on a une prochaine génération de modèles
02:01qui est suffisamment puissante, il y a des investisseurs qui sont prêts à investir.
02:04Et donc d'assumer les pertes qu'il y a derrière.
02:06Le moment où on se rend compte qu'il n'y a pas de modèle plus puissant,
02:11tout le monde va regarder la réalité des chiffres,
02:12va se rendre compte que les marges de net ne sont pas bonnes.
02:16Un certain nombre d'opérateurs sont négatifs.
02:17Nvidia gagne de l'argent, mais certains hyperscalers perdent de l'argent.
02:21Oracle perd de l'argent, CoreWeave perd de l'argent.
02:24Donc la question va être, quand est-ce qu'on va commencer à regarder la réalité des chiffres ?
02:27Et on regardera la réalité des chiffres quand la prochaine génération va se dire
02:30« Waouh, ça a coûté ça d'entraîner un modèle qui nous a fait gagner ça ? »
02:33Oui c'est ça, il faut que ça délivre dans les entreprises avec un ROI.
02:36Il y a BPCE qui a fait l'exercice hier, ils ont présenté comment l'IA est adoptée dans l'entreprise.
02:42Ils ne donnent pas de chiffres sur le retour sur investissement,
02:44mais ils montrent quand même qu'une partie de leurs salariés font au moins deux prompts par jour
02:48sur leur modèle interne, que quand même ça prend corps dans les entreprises.
02:53Oui, aujourd'hui il y a trois monétisations d'Elia.
02:57Il y a la partie consumer, elle vaut 10 milliards de dollars et elle stagne un peu
03:01parce que les gens ne sont pas prêts à payer plus de 20 dollars par mois.
03:04Dès qu'on a mis des offres à 150, à 200 dollars, ça ne marche pas du tout.
03:06Et on voit que c'est à peu près stagnant à 10 milliards.
03:08Vous avez ensuite l'usage API, donc l'entreprise va acheter de la puissance de calcul chez OpenAI et autres.
03:13Et aujourd'hui c'est très concurrencé par l'open source chinoise,
03:15parce que vous avez d'un côté des produits qui valent X,
03:17et de l'autre côté des produits qui valent 1 dixième voire 1 centième.
03:20Donc les gros consommateurs, Airbnb, Airbnb l'enfant chéri de la Silicon Valley
03:24qui a dit moi j'utilise Quen d'Alibaba, donc c'est quand même un signal assez fort.
03:28Et après il reste l'usage, ce qu'on appelle siège, c'est l'usage bureautique.
03:31C'est comme si j'avais acheté une licence Microsoft ou une licence Salesforce pour tous mes salariés.
03:35Et là évidemment ça va chiffrer un peu et là ça va faire du vrai revenu.
03:38Et cette partie-là, elle est encore naissante.
03:40On est au début du mouvement, on n'a pas encore vu trop de chiffres,
03:43on n'a pas encore vu des annonces où boîte du CAC 40 annonce 15 000 licences avec OpenAI
03:48ou 15 000 licences avec Anthropique. On est encore au tout début de cette vague-là.
03:51Autre sujet d'actualité ce matin, le gouvernement qui se plaint du fait que les patrons se plaignent.
03:57Notamment des hausses des taxes, ils disent ouais 53 milliards, c'est pas le bon chiffre,
04:01le Sénat va nous toileter tout ça, vous vous inquiétez pour rien.
04:05Moi j'entends toute la journée des patrons qui racontent la même chose.
04:08Il y a une espèce de rupture quand même sur la taxe d'IS,
04:11en disant vous nous aviez promis que c'était pour un an, en fait vous la remettez,
04:13il y a une rupture de confiance.
04:14Il y a une rupture totale de confiance.
04:16Ce budget-là, c'est la fin de la politique de l'offre qui a été initiée en 2014 sous François Hollande.
04:21Il faut l'assumer et c'est la fin, c'est le dernier clou dans le cercueil de cette politique de l'offre.
04:26On met fin à une expérience, puisque c'est la première fois qu'on va dire qu'en France qu'on le faisait
04:29depuis les années 80, le revirement post-élection de François Mitterrand.
04:35On y met fin après 10 ans où ça a plutôt montré ses effets.
04:39Moi je le souviens toujours, tout le monde a raillé Pierre Gattaz avec son pin, ça a un million.
04:43Il y a eu 2 millions de créations d'emplois. Donc ça a marché, cette politique de l'offre.
04:46On met le dernier clou dans le cercueil aujourd'hui.
04:48C'est triste que ce soit un gouvernement dit centriste, réformiste qu'il le fasse.
04:52Mais la réalité, c'est que c'est ce gouvernement qui portera la responsabilité de la fin de la politique de l'offre.
04:57Et les conséquences seront terribles.
04:59Que les patrons le disent, excusez-moi, mais c'est les premiers en ligne de front pour le dire.
05:03C'est eux qui achètent, c'est eux qui investissent, c'est eux qui emploient, c'est eux qui font des contrats de travail,
05:06qui font des fiches de paye à la fin du mois.
05:07Donc que tous les ministres du monde viennent ici pour nous expliquer que c'est eux qui font des fiches de paye,
05:12à la fin des fins, c'est nous qui le faisons.
05:14Et je me mets dans le logo parce que j'en fais un certain nombre.
05:16Donc il faut que le gouvernement accepte à un moment donné que ça râle.
05:19C'est plus que normal.
05:21Si les patrons ne râlaient pas face à ce budget-là, ça veut dire qu'ils ne seraient plus là.
05:26C'est l'euthanasie totale du système productif dans ce pays.
05:29Si on était à accepter un budget aussi défavorable à la création d'entreprises,
05:33à l'entreprise en général, à la création de richesses,
05:36on peut plier tout de suite les gros, les partenaires.
05:38L'argument de Sébastien Lecornu, c'est de dire, attendez, le Sénat va tout ou à l'été, c'est bon.
05:43Mais il y a des débats, notamment celui sur la taxe du Kman,
05:45qui ont fait des dégâts, en fait, sur le plan intellectuel, culturel.
05:49L'économie, ce n'est pas que des chiffres, c'est de la psychologie.
05:52Je veux dire, si ce n'était que des chiffres, ça marcherait facilement.
05:55C'est de la psychologie.
05:56Et ce que l'on voit, et encore une fois, je le mets dans le lot,
05:59ce qu'on voit depuis des semaines, des mois, voire quelques trimestres, c'est quoi ?
06:03C'est des gens qui sont prêts à des compromissions avec les idées les plus farfelues
06:07et les plus hostiles à la création de richesses dans ce pays,
06:10pour essayer de rester en poste.
06:13Et donc, une fois qu'on a dit ça,
06:14évidemment qu'on se rend compte que ce n'est pas tellement la mesure,
06:18c'est l'état d'esprit global qui est qu'il y a plein de petits reculs à plein d'endroits
06:22et qu'aujourd'hui, on accepte très librement de dire,
06:25on remet en cause la réforme des retraites, la réforme des retraites là aussi.
06:28Ce n'est pas le chiffre pour le chiffre.
06:29Personne ne s'accroche à un chiffre pour faire un totem.
06:31C'est qu'on va en sens à rebours de ce que les autres font.
06:34Ce n'est pas un très bon signe.
06:35Merci beaucoup, Robin Rivaton.
06:36On est venu ce matin dans la matinale de l'économie.
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