Passer au playerPasser au contenu principal
  • il y a 12 heures
Retrouvez le débrief de l'actu du jeudi 16 octobre dans l'émission Good Morning Business, présentée par Laure Closier. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.

Catégorie

📺
TV
Transcription
00:00FM Business et RMC Live présentent la matinale de l'économie.
00:05Good morning business.
00:088h46 sur BFM Business et sur RMC Live, on est avec Robin Rivaton, président de Stonald et Essayiste,
00:12et donc qui rentre d'Inde et pas de Chine.
00:14Mais c'est pas grave, on parlait quand même de la Chine parce qu'on a eu des déclarations sur la guerre commerciale de plus en plus hostile.
00:20On a cette nuit Scott Bessent qui dit clairement on est en guerre commerciale avec la Chine,
00:25mais toutes les cartes sont dans leurs mains pour réussir à faire baisser cette guerre commerciale.
00:29Ce qu'on a quand même vu cette semaine Robin Rivaton, c'est qu'avec les terres rares,
00:32ils ont quasiment une carte maîtresse en fait, les Chinois en main.
00:36Oui, oui, et encore une fois il faut voir que tout ce qu'ils ont construit sur les terres rares,
00:39ça peut être répliqué dans d'autres industries, sur le médicament par exemple,
00:42ils tiennent tous les composants essentiels de base.
00:44Sur les terres rares c'est quoi ? C'est quand même quelque chose qui est assez ancien.
00:49Il faut se rappeler cette phrase de Deng Xiaoping qui disait en 1992
00:53« Le Moyen-Orient a le pétrole et la Chine a les terres rares ».
00:55Ils ont construit depuis 30 ans, même 40 ans presque, une position hégémonique.
01:0070% de l'extraction des terres rares, 90% de la transformation de ces terres rares
01:04et 93% de la transformation de ces terres rares en aimants notamment,
01:08puisque un grand usage de ces terres rares c'est notamment le néodyme,
01:11c'est de faire des aimants et ces aimants ils servent dans les turbines de toutes les batteries électriques.
01:16Et donc cette position elle est très forte, très installée.
01:19Évidemment on a la volonté, on l'a perdu en Occident, on l'a vu en Occident.
01:22Le plus grand fabricant américain, Mobicor, il a fait faillite au début des années 2000.
01:26Le site de La Rochelle de Ron Poulenc a fermé, même s'il est en train d'être réouvert.
01:29On était fort en terre rares.
01:30On était très fort, jusqu'aux années 80, sauf que c'est très polluant comme activité.
01:34Comme c'est très polluant, on n'en voulait plus chez nous.
01:36On était très contents que les Chinois acceptent de polluer leur atmosphère et leur air avec ça.
01:41Et ils ont construit une position.
01:42Aujourd'hui, il y a plein d'affirmations pour dire « on va recréer des usines ».
01:45Oui, la question c'est le coût de production, parce que construire l'usine ça marche bien.
01:50La question c'est est-ce que ce coût de production sera compétitif par rapport à celui d'une industrie
01:55qui est capable d'en fabriquer 90% du marché mondial.
01:58Et là, quand on regarde les projections, il va falloir que le fabricant automobile européen
02:03accepte de payer beaucoup plus cher sa terre rares, son aimant, que s'il l'achète en Chine.
02:07Est-ce qu'il le fera à la fin ? C'est bien toute la question.
02:10Mais ce qui veut dire que quand, parce que là, ils ont parlé de regarder si un produit
02:15a 0,1% de terre rares, ils peuvent ouvrir ou pas le robinet.
02:20Qu'est-ce qu'on peut répondre ?
02:21Quand on crée des filières impossibles, on peut répondre comme Donald Trump sur l'huile
02:24de fruiture, sur des décisions commerciales sur des produits précis.
02:29C'est deux poids deux mesures.
02:31C'est très compliqué parce qu'encore une fois, toute la stratégie industrielle chinoise
02:33a été de dire « on commence par les éléments de base que vous ne voulez plus faire
02:36parce qu'ils sont à très faible marge. »
02:38Et donc, je le disais, c'est les terres rares d'un côté, c'est les principes actifs,
02:42ce qu'on appelle les précurseurs dans le médicament, donc vraiment le principe de base.
02:45Dans la chimie, c'est les molécules les plus basiques, c'est les clous.
02:49Et donc, ils ont construit une position et après, ils ont remonté les chaînes de valeur,
02:52mais ils ont gardé le contrôle de ces éléments basiques, ceux vraiment essentiels.
02:55Et quand on vous ferme les éléments essentiels, tout d'un coup, vous vous rendez compte
02:59que vous ne pouvez plus fabriquer grand-chose.
03:01Et c'est bien ça le problème, c'est que les menaces sur l'huile de friture,
03:04elle n'est absolument pas grotesque, mais si c'est que ça l'arme qu'il y a dans le jeu commercial des Américains,
03:09la carte, c'est qu'ils sont très très mal embarqués, parce que la réalité,
03:13c'est que c'est un sous-produit qui peut être très facilement remplacé.
03:15Ce qu'on voit, c'est que dans la guerre commerciale, la Chine, elle s'est complètement restructurée
03:19autour de ses voisins directs, en leur envoyant à eux, à nous aussi,
03:23parce qu'on a vu nos importations chinoises augmenter.
03:26Mais il y a aussi cette reconfiguration asiatique, où la Chine envoie à ses voisins directs.
03:32Asiatique, monde émergent au global, on le voit avec, notamment sur ce qu'ils appellent
03:37les exports à forte valeur ajoutée, donc la batterie, les voitures électriques,
03:41toute la transition énergétique, les panneaux solaires.
03:43Et donc aujourd'hui, les gros marchés qui tirent la demande chinoise.
03:46Alors l'Europe tire beaucoup quand même, l'Asie du Sud-Est, évidemment, l'Amérique latine,
03:50il y a une très très très forte augmentation du commerce Chine-Amérique latine.
03:53Et donc elles s'immunisent quelque part de la menace américaine.
03:59Alors les Etats-Unis restent quand même un marché très très important,
04:01il ne faut pas non plus négliger ça pour les producteurs chinois.
04:05Mais elles s'immunisent un petit peu en ayant des relais d'autres pays
04:08dans lesquels la Chine peut exporter ses produits.
04:10Sur la question du pétrole russe, désormais c'est l'alpha et l'oméga pour Donald Trump
04:14pour faire baisser les revenus, évidemment, russes, puis agir sur la guerre en Ukraine.
04:19Il annonce cette nuit qu'il a demandé aux Indiens d'arrêter d'acheter du pétrole russe.
04:23Et il dit qu'il a demandé la même chose aux Chinois.
04:26Est-ce que c'est possible d'avoir comme ça une décision chinoise qui dirait
04:29« Oui, je suis les Etats-Unis ».
04:31Non, sur le pétrole russe, et la Chine et l'Inde continueront d'acheter du pétrole russe
04:37à ses prix très bas.
04:38Alors tant que le pétrole russe est à des prix très bas,
04:41les Chinois, les Indiens l'ont dit, leur intérêt est d'abord…
04:46C'est le consommateur.
04:47Et ils n'ont pas baissé la tête face aux menaces commerciales de Trump depuis maintenant
04:52six mois, donc ils tiennent plutôt tête.
04:54Et les Chinois, eux, ont carrément réussi à s'autonomiser des menaces américaines,
04:59notamment grâce à leur système de paiement qui est hors du…
05:01On a un système de paiement mondial qui s'appelle SWIFT,
05:03qui permet entre les différentes banques du monde entier,
05:06les Chinois ont un système qui s'appelle CIPS,
05:08qui est un système qui monte en puissance.
05:09Et donc, en faisant transiter les flux financiers du pétrole et du gaz russe via CIPS,
05:17ils s'immunisent quelque part des Américains,
05:20puisque ça ne passe pas sous le contrôle des Américains.
05:23Il y a d'autres pays qui utilisent le système de paiement chinois ?
05:25Oui, dans beaucoup de relations bilatérales, il y a eu un très gros conflit.
05:29Il y a eu un mois où les Chinois ont forcé les exportateurs miniers australiens
05:32à être rémunérés désormais dans leur monnaie, en yuan et plus en dollar.
05:37Et donc, là aussi, ça les autonomise par rapport aux États-Unis,
05:40puisque ce sont des transactions qui ne sont plus payées via le dollar,
05:43qui ne sont plus payées via le système international de règlement SWIFT.
05:47Et donc, en fait, elles passent au nez et à la barbe des Américains.
05:51Et les Chinois ont fait quelque chose.
05:52On a eu la première émission de bonds,
05:54donc d'émissions obligataires pour des gazéoducs ou des gaziers russes en Chine.
06:01Donc, ils ont pu coter des obligations pour se financer.
06:04Et puis, je pense que l'intégration économique russo-chinoise n'est pas prête de cesser.
06:10Merci beaucoup, Romain Rivaton, président de Stone Hall et essayiste d'être venu ce matin
06:13dans la matinale de l'économie.

Recommandations