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  • il y a 11 heures
Retrouvez le débrief de l'actu du jeudi 2 octobre dans l'émission Good Morning Business, présentée par Laure Closier. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.

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Transcription
00:00Good morning business, la matinale de l'économie.
00:048h47 sur BFM Business et sur AMC Live, on débriefe l'actualité économique.
00:07Ensemble, ce matin, la grosse actualité, c'est Chine qui va ouvrir des magasins au BHV.
00:13On en parle avec Robin Rivaton. Bonjour, président de Stonell et Essayiste.
00:16Nous n'arrêterons pas la fast fashion, autant en profiter.
00:19C'est ce que dit Frédéric Merlin, il a le BHV et 7 magasins, Galerie La Chevaillette.
00:23Est-ce que ce matin, on peut dire que les Chinois ont gagné ?
00:25En tout cas, Chine a gagné, ça c'est sûr.
00:28Après, il ne faut pas toujours mettre le mot chinois derrière toutes les entreprises qui gagnent,
00:32mais Chine a gagné et Chine, c'est une entreprise du digital avant d'être une entreprise du textile.
00:36C'est ce que les gens ont parfois un peu du mal à comprendre.
00:38C'est une entreprise qui a importé les méthodes du logiciel et de la data à un point extrême dans le monde du textile
00:44en faisant des microséries, en regardant les habitudes de consommation, en regardant ce qui marche, ce qui ne marche pas
00:49et en faisant de la production ensuite en volume à très faible prix sur ce qui marchait et en renouvelant ses stocks.
00:55Et aujourd'hui, ce qu'ils vont faire avec ces capsules ou ces petites enseignes, c'est des micros...
01:01Oui, c'est des corners.
01:01Des corners, voilà, dans les Galeries La Chevaillette et le BHV.
01:05C'est encore une fois collecter de la data, c'est-à-dire poser des petites séries, voir ce qui marche, ce qui ne marche pas,
01:11voir comment le consommateur réagit et puis à partir de là, essayer de produire en masse.
01:16Avec une petite montée en gamme, puisque c'est vrai que le client moyen de Chine n'est pas forcément le client moyen des Galeries La Chevaillette,
01:24soyons quand même très clairs.
01:25Mais c'est l'idée pour eux d'aller monter un petit peu.
01:28Ils occupent déjà 18% du marché mondial du prêt-à-porter.
01:32Mais qu'est-ce qu'on peut faire, en fait ?
01:34C'est-à-dire qu'on dit quoi ? On dit le prêt-à-porter en France ?
01:36Bon, le made in France, ce n'est même plus la question.
01:38Mais le retail, c'est fini ? Qu'est-ce qu'on dit ?
01:41Alors, je ne pense pas que le retail soit fini pour autant.
01:44C'est-à-dire que je pense que le modèle digital ou extrêmement digital de Chine n'est pas forcément le modèle qui va s'imposer.
01:52Il y a des gens qui aiment aller en boutique, il y a des formats de boutique qui continuent de fonctionner.
01:57On le voit avec certains centres commerciaux, certains villages de marques, ça continue quand même pas mal de marcher.
02:05Donc l'expérience d'aller en boutique continuera d'être présente.
02:08Mais il est certain que produire des grosses collections à l'avance, avec un an ou deux ans d'avance,
02:14sans sentir ce que veut le consommateur, ça, c'est sûr que ça va aller vers des carnages.
02:19Mais on voit une polarisation.
02:21On avait ce matin le patron du coq sportif qui veut le relancer, qui vient de Fusalp, qui vient de Lacoste,
02:25qui dit qu'il faut prémiumiser un certain nombre.
02:28Ça se polarise, en fait.
02:29On a le mass market d'un côté et puis des marques haut de gamme qui s'adressent à une clientèle qui peut parfois payer d'ailleurs le made in France.
02:35Tout à fait.
02:35Et ça, on le voit dans tous les marchés de la consommation.
02:38On a des biens d'équipement comme l'automobile.
02:40Alors la polarisation se fait entre voiture d'occasion et voiture neuve.
02:42Sur de l'alimentaire, on a une énorme polarisation avec du très, très, très premium.
02:47Et inversement, des gens qui vont dans des enseignes de fast-food où la quantité est l'argument de vente principale.
02:55On le voit d'ailleurs avec les difficultés du bio quelque part.
02:58On voit bien que quand on veut faire passer toute une filière à l'agriculture biologique,
03:01il n'y a pas la demande face à ça.
03:03On le voit sur le textile.
03:05Et donc aujourd'hui, on a cette polarisation du marché avec un moyen bas de gamme qui ne fonctionne que sur la quantité et le rapport prix.
03:13Et de l'autre côté, effectivement, des objets plus symboliques, premium, luxe.
03:18Alors en plus, ce qui est intéressant de voir dans les schémas de consommation,
03:20c'est que certaines personnes vont parfois choisir le luxe sur certains objets.
03:24Sur un truc précis.
03:25L'électronique, on est un bon exemple.
03:26Les gens disent, mais on ne comprend pas comment on réconcilie le choix de la quantité sur plein de produits.
03:31Et inversement, les ventes records de smartphones ou autres à des prix absolument dingues.
03:35Parce que c'est des choix d'arbitrage au sein du panier de consommation.
03:38Mais c'est vrai que c'est très inquiétant pour les fabricants de moyens de gamme,
03:42qui étaient quand même autrefois les pins dorsales de ce qu'on faisait ici,
03:44qui vont s'en rappeler à disparaître.
03:46Pendant ce temps-là, on fait un anniversaire aujourd'hui.
03:48Alors ça résonne, c'est les six mois du Liberation Day.
03:50C'est-à-dire que ça fait six mois qu'on a mis en place cette bagarre sur les droits de douane.
03:54Le premier bilan qu'on peut faire pour les entreprises européennes,
03:57c'est que les exportations chinoises ont explosé en Europe plus 9% sur un an.
04:02C'est-à-dire que non seulement il faut s'adapter aux règles douanières américaines,
04:06mais en plus, la concurrence chinoise s'est accrue.
04:08Alors ça, c'est un vrai sujet.
04:11C'est que l'outil manufacturier chinois aujourd'hui arrive à pleine puissance
04:16avec des gros investissements qui ont été faits.
04:19Alors à la fois des aides publiques sous différentes formes.
04:23Aujourd'hui, les aides publiques en Chine rapportées au PIB,
04:26c'est 4,5% du PIB, là où c'est 1,5% du PIB en Europe.
04:30On arrive à le chiffrer, le poids des aides publiques, on arrive à le chiffrer.
04:33Le FMI qui a mis ça en évidence il y a un an.
04:37Donc 4,5 versus 1,5, avec toute une panoplie, impôts réduits, électricité subventionnée.
04:43Le gouvernement chinois va plutôt réduire ce chiffre-là dans les prochains mois.
04:47Mais surtout, il y a l'efficacité intrinsèque de l'outil de production chinois
04:50avec une robotisation avancée, une automatisation des processus
04:54et surtout un marché intérieur qui est tellement large et tellement gros
04:57que vous pouvez produire quand vous produisez pour ce marché intérieur.
05:00Rajouter 10, 15, 20% de la production pour aller l'exporter,
05:04ce n'est pas très dur à faire.
05:05Et aujourd'hui, effectivement, la fermeture du marché nord-américain
05:08et même nord-américain, puisque le Mexique aussi s'est un peu fermé,
05:13fait que les industriels chinois sont allés se déverser sur le continent
05:17qui a du pouvoir d'achat et qui est la frontière ouverte, autrement dit l'Europe.
05:21Mais qu'est-ce qu'il faut faire ?
05:22Parce qu'en fait, ce qu'on fait, hier on était avec Bondual qui nous racontait ça
05:25sur le maïs chinois, il y a eu une enquête, ça a pris 2 ans,
05:2850% de droits de douane et désormais, il faut 2 ans pour que les prix reviennent
05:32à leur niveau quasiment de concurrence équivalente
05:35parce qu'il y a des stocks qui ont été réalisés.
05:37Ça veut dire que si aujourd'hui, on veut se défendre
05:39contre le dumping chinois de certains produits,
05:41il va nous falloir 4 ans, c'est impossible à gérer en termes de timing industriel.
05:46Alors totalement, c'est très compliqué à gérer
05:48et les écarts qu'on a vus sur le maïs sont assez extrêmes.
05:51Sur beaucoup d'autres produits, on n'a pas du dumping dans ces proportions-là.
05:54On est sur des proportions qui sont plutôt à 10-15%.
05:57À 10-15%, vous êtes quand même battus et c'est ce qu'on a vu sur les voitures
06:01avec les surtaxes qui ont été mises sur les voitures,
06:0517,9% pour la...
06:06Ils absorbent ?
06:07C'est très absorbable aujourd'hui pour un produit qui est vendu 30 à 40% plus cher
06:10entre le marché chinois et le marché européen.
06:12Et donc malheureusement, je pense qu'il faut aujourd'hui activer les droits de douane,
06:17il faut utiliser cet outil pour s'assurer qu'il n'y a pas d'anti-dumping,
06:19mais il faut être aussi crédible sur le fait qu'il y a quand même une productivité intrinsèque
06:24des industriels et que ce n'est pas seulement du bas coût,
06:28des non-absences du respect de l'environnement et du dumping de l'État.
06:33C'est plus compliqué que ça, ce serait trop simple si ce n'était que ça.
06:36Merci beaucoup Romain Rivaton d'être venu ce matin dans la matinale de l'économie.

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